Bonjour, nous avons pris aujourd’hui le chemin du tribunal judiciaire de Paris pour suivre l’audience du jour au procès d’Alexandre #Benalla, pour les journaux du groupe @EBRApresse.
L'ex-chargé de mission d'Emmanuel Macron est accusé d’avoir brutalisé des manifestants le 1er mai 2018 et d’avoir utilisé des passeports diplomatiques alors qu’il n’y était pas autorisé. Il comparaît aux côtés de trois autres prévenus.
Cet après-midi, le tribunal correctionnel devrait commencer à aborder les faits qui ont provoqué le scandale: les violences sur des manifestants lors de la manifestation du 1er-Mai à Paris.
Alexandre Benalla est arrivé dans la salle d'audience. Costume cravate et masque chirurgical bleu sur le visage, il patiente en silence avant la reprise du procès, qui était prévue à 13h30.
C'est un assesseur de la présidente Isabelle Prévost-Desprez qui va mener les débats sur les trois prochains jours. C'est un 2e volet qui s'ouvre, "plus sur le terrain", dit-il.
Il sera question aujourd'hui des faits du Jardin des Plantes. Celui de la Contescarpe doit être entamé demain, et peut-être poursuivi vendredi.
Après un rappel du contexte, notamment le fait qu'Alexandre Benalla était admis en tant qu'observateur au sein du dispositif policier du 1er-Mai, 4 vidéos sont projetées.
Ce sont des vidéos très courtes de quelques secondes à peine qui montrent des CRs et des pompiers au travail durant cette manifestation.
L'assesseur explique que le référent d'Alexandre Benalla au sein du dispositif a raconté qu celui-ci avait mis un brassard de police et une oreillette lui permettant d'entendre la fréquence police.
C'est grâce à cette oreillette qu'Alexandre Benalla a entendu que des Black Blocs (la "nébuleuse" dans le jargon policier) étaient entrés dans le Jardin des plantes. Sans en parler à son référent, il décide de s'y rendre, accompagné de Vincent Crase.
Admis comme observateur, Alexandre Benalla n'est pas venu seul mais avec Vincent Crase, sans visiblement prévenir ceux qui l'accueillaient à la préfecture de police.
"C'est le fait du prince?", demande le magistrat. "Je n'ai pas vu ça comme ça, répond Alexandre Benalla. Je me suis dit qu'il serait intéressé aussi. S'il y avait eu une opposition je lui aurais demandé de partir, mais ça n'a pas été le cas."
Alexandre Benalla justifie aussi le port de l'oreillette lui permettant d'entendre la fréquence police: "Pour comprendre comment les ordres sont donnés, comment les unités sont organisées."
Au moment d'entrer dans le Jardin des Plantes, A. Benalla, qui est avec des policiers, retire le brassard "Police" qu'il avait au bras: "Un policier me l'a demandé. Il fallait être discret pour prendre à revers des gens qui jetaient des pavés sur les CRS, et les interpeller."
A ses côtés, Vincent Crase a fait l'inverse: il a mis son brassard. "Je n'ai pas eu la même information que lui [Benalla], dit-il à la barre. Au contraire, il fallait que je m'identifie."
L'assesseur reprend les témoignages de plusieurs policiers présents ce jour-là au Jardin des Plantes, qui semblent tous avoir pris Benalla et Crase pour des collègues en civil.
Certains assistent à l'interpellation d'un homme effectuée par Benalla et Crase. L'un trouve leur technique "fébrile", un autre est intrigué et ne comprend pas pourquoi "ils n'allaient pas au bout de la manoeuvre en le menottant".
Après une suspension d'audience, le tribunal entre dans le vif du sujet, en entendant l'homme, partie civile, qui dit avoir été frappé et interpellé par Alexandre Benalla et Vincent Crase au Jardin des Plantes.
L'homme, qui a été condamné en 2019 pour avoir jeté un pavé sur les CRS, confirme qu'il a été frappé avec une matraque, vraisemblablement par Vincent Crase, sans pouvoir être formel sur l'identité de celui qui lui a mis ce coup: "ça s'est passé très vite."
Il se souvient aussi avoir entendu les deux hommes "donner un ordre à un policier" et dire à un autre agent de prendre l'interpellation à son compte. Car eux n'étant pas policiers, ils ne pourraient pas le faire dans la procédure.
"Qui vous interpelle, qui vous saisit?", demande le magistrat à l'homme à la barre: "Même à l'époque, je ne pouvais pas le dire", reconnaît-il.
Alexandre Benalla est appelé à la barre: "Pour moi c'était anecdotique, d'aider les policiers qui venaient de se faire agresser en face de moi par un individu", dit-il pour expliquer cette arrestation.
"Quelqu'un qui agresse la police, c'est pas bien et c'est u délit, ajoute l'ancien conseiller de l'Elysée. L'individu était en train de fuir. On court derrière. De mon point de vue ce n'est pas quelque chose d'illégal."
Vincent Crase est sur la même ligne: l'aide aux policiers agressés. Un "acte de réflexe citoyen" le pousse à courir derrière l'agresseur: "Je ne pensais pas être totalement en dehors de la loi."
Il réfute avoir porté un coup de matraque à l'homme qui l'accuse de l'avoir fait ce 1er-Mai au Jardin des plantes: "ni à lui ni à qui que ce soit."
Le problème, c'est qu'une vidéo montre les deux hommes en train d'amener le mis en cause, une fois interpellé, vers des policiers. "ça me semble être dans la logique", commente Vincent Crase.
Le magistrat fait remarquer à Alexandre Benalla qu'il a outrepassé un simple rôle d'observateur: "A ce moment-là, je suis citoyen avant tout", explique-t-il.
"Je ne l'ai pas attrapé en premier, explique-t-il aussi. L'interpellation, elle est réalisée par des policiers en tenue."
Ces explications jurent un peu avec tous ces policiers qui étaient persuadés qu'Alexandre Benalla et Vincent Crase étaient des collègues en civil. Et les images révélées par Mediapart laissent la même impression.
Sur cette vidéo révélée par @Mediapart et @franceinfo en 2018, Alexandre Benalla et Vincent Crase (qui porte un brassard police) apparaissent nettement comme des agents interpellateurs.
Invité à s'exprimer, l'ancien commissaire de Haguenau Maxence Creusat, lui-même prévenu dans le procès, estime que le problème dans cette affaire, c'est "le coup de canif au contrat social", et l'usage détourné de la violence légitime... par des gens qui ne l'étaient pas.
"On s'éloigne du débat", le coupe l'assesseur. Le procureur n'est pas d'accord: "Mais c'est au coeur du débat justement!", dit-il.
Alexandre Benalla répète: "Je ne suis pas venu pour me défouler mais pour observer."
Il se défend d'avoir voulu jouer au policier sans autorisation: "Je n'ai rien fait d'autre que ce que la loi permet".
"J'ai pris ma part au contrat social en étant réserviste, dit pour sa part Vincent Crase. Sur le moment je pensais avoir agi conformément à ce que devait être mon devoir."
Les deux prévenus s'en remettent à l'article 73 du code pénal: "Dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d'une peine d'emprisonnement, toute personne a qualité pour en appréhender l'auteur et le conduire devant l'officier de police judiciaire le plus proche."
Voilà Alexandre Benalla pressé de question sur les raisons qui l'auraient poussé à interpeller un individu alors qu'il était au coeur d'un important dispositif policier: "Si je n'avais pas été là, un agresseur de policier n'aurait pas été interpellé", dit-il.
L'ancien conseiller de l'Elysée ne lâche rien: "ça m'a coûté et ça me coûte encore aujourd'hui, mais je ne regrette rien de ce que j'ai fait ce jour-là."
Pour le brassard, il explique qu'il lui a été fourni par les policiers: "Je considérais qu'il fallait le porter au moment où je le portais."
Pour la radio, "quel est le texte légal qui vous permets d'écouter des infos soumises au secret pro?", demande Me Alimi. "Il n'y en a pas, mais j'étais invité par la préfecture de police", répond Alexandre Benalla.
"Je ne me serais jamais permis de faire une palpation ou une vérification d'identité", appuie le prévenu, qui estime qu'il n'a pas "joué à la police" et qu'il n'a pas procédé à une interpellation.
Confrontation entre le procureur et Alexandre Benalla: "En quoi est-ce que quand vous escortez [la personne], vous entrez dans l'article 73?" "Pour le remettre à un OPJ", répète le prévenu.
Et pourquoi tous ces signes distinctifs laissant penser qu'il est policier? "cela m'avait été remis par la préfecture de police. On m'avait dit justement qu'il ne fallait pas que l'on puisse nous distinguer des policiers."
"C'est justement parce que vous aviez tous les attributs d'un policier qu'il ne fallait rien faire", tance le procureur. Alexandre Benalla réplique: "Ces attributs étaient là pour que les policiers ne fassent pas de confusion." On tourne en rond, le prévenu ne cède pas.
Alexandre Benalla et Vincent Crase estiment qu'ils avaient toute légitimité pour intervenir sur un individu qu'ils ont vu agresser les policiers. Observateurs ou non. Et si tout le monde a cru qu'ils étaient policiers, alors qu'ils ne l'étaient pas, ce n'est pas de leur fait.
A noter toutefois que Vincent Crase a émis quelques regrets "a posteriori" sur ces faits, vu la tournure que tout cela a pris. Alexandre Benalla, lui, reste droit dans ses bottes.
Cette journée d’audience prend fin au procès dit #Benalla. Nous nous éclipsons des Batignolles. Merci de nous avoir suivi. Bonne soirée.
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Bonjour à tous, nous voici sur l'île de la Cité à Paris, au palais de justice, pour suivre pour les journaux @EBRApresse l'audience du jour au procès des attentats du #13Novembre2015.
C'est le Pr Bertrand Ludes, directeur de l'institut de médecine légale de Paris (après avoir dirigé celui de Strasbourg) qui est le premier témoin de la journée.
Le Pr Ludes dirigeait l'équipe de médecins légistes qui ont pris en charge les corps des victimes des attentats. Objectif: établir les circonstances et les causes des décès, rechercher tout indice de crime ou de délit.
Bonjour, retour au palais de justice de Paris en ce début de semaine pour suivre le procès des attentats du #13Novembre2015 pour les journaux du groupe @EBRApresse#PQR
Ce lundi, la cour d'assises spécialement composée devrait examiner le dernier volet des constatations des tueries du 13-Novembre, avec un retour sur les terrasses endeuillées: la fusillade de la Belle Equipe où 21 personnes ont été tuées, et le Comptoir Voltaire.
C'est au Comptoir Voltaire de Brahim Abdeslam, le frère de Salah, a activé sa ceinture explosive, sans faire de mort mais blessant de nombreuses personnes.
"Des victimes sont acheminées sur des barrières ou sur des chaises." "C'est terrible, dit-il. Il y a des personnes décédées, des gens encore stabilisés, avec des potences. Des blessés sont sur le trottoir, hagards."
"Il y a des victimes qui crient, qui hurlent, ensanglantées", explique le policier.
"Il n'y a pas d'autre mot: c'est la sidération", dit-il en décrivant son état d'esprit quand il arrive devant le Bataclan.
Bonjour et bienvenue au palais de justice de Paris pour cette journée d'audience au procès des attentats du #13Novembre2015 qui s'annonce importante: la cour va se plonger dans les constatations réalisées au Bataclan, où 90 personnes ont été tuées.
Hier déjà, elle a examiné les scènes de crime du Stade de France et de deux fusillades sur les terrasses parisiennes: Le Carillon et Le Petit Cambodge, puis La Bonne Bière et le Casa Nostra. leprogres.fr/faits-divers-j…
Au-delà des éléments exposés, l'émotion des enquêteurs était palpable hier. "C'était une scène de guerre", a ainsi déclaré l'un des policiers intervenu sur la scène de crime Carillon-Petit Cambodge.
Bonjour, nous voici ce jeudi au palais de justice de Paris, sur l'île de la Cité, pour suivre l'audience du jour au procès des attentats du #13Novembre2015 pour les quotidiens du groupe @Ebra.
La journée sera marquée par la projection d'images des attentats commis à Saint-Denis et sur plusieurs terrasses parisienns.
Le président Periès a annoncé qu'il s'agit de «vidéos sans le son» des kamikazes se faisant exploser devant le Stade de France, et de «vidéos et des photographies panoramiques, assez éloignées» des terrasses de bistrots, le Carillon, Le Petit Cambodge et La Bonne Bière.