La première fonction de la monnaie est l'unité de compte qui sert à mesurer la valeur de toute chose : un produit, un service, un travail, une aide (sociale), une retraite, une indemnité (chômage)...
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Nous sommes collectivement responsables de l'ajustement de la balance qui sert à mesurer toute chose, en plaçant à chaque instant la monnaie sur un côté de la balance, et de l'autre ce que nous mesurons. C'est dire le rôle social extraordinaire de la monnaie.
La monnaie exige de notre part la nécessaire juste mesure, l'équilibre de la balance, la justesse, l'honnêteté, la confiance, en somme la justice.
Pourtant nous avons délaissé cet outil depuis Napoléon au système bancaire, à la finance. Les gens des banques et de la finance sont seuls à pouvoir juger de ce qui est juste dans les affaires monétaires.
Ils ont pris sous leur contrôle la monnaie, ce bien qui permet la mesure.
La banque a ce pouvoir extraordinaire de décider à qui prêter et dans quel projet, alors que la monnaie qu'elle prête n'est même pas la sienne. Cette monnaie est créée au moment de l'octroi d'un crédit.
Pensez-vous que dans la balance de la banque le caractère social ou écologique du projet compte ? Seul compte pour la banque de maximiser ses profits en prenant le moins de risques financiers possibles.
Dans le monde impitoyable de la finance, tout leur semble juste : de la mère isolée qui paye un crédit revolving à 15% car elle n'arrive pas à joindre les deux bouts, jusqu'au 10 milliards d'euros empruntés à taux 0 par #Arnault grâce à l'action de la BCE (pour acheter Tiffany).
Quand on donne le volant de notre monnaie aux ancêtres des usuriers (appelés banquiers aujourd'hui), c'est normal que par un coup de volant, ils sacrifient le reste des passagers pour sauver leurs peaux en cas d'accident.
Rien n'est plus injuste que la politique monétaire des banques centrales qui exacerbe les inégalités de richesse. Ils vous diront que leur politique sauve les États et les gens. Demandez leur pourquoi ne pas donner alors cette manne directement aux États et aux gens ? @Lagarde
Pourquoi la BCE injecte des milliards sur les marchés financiers ? Et notamment le marché de la dette ?
Parce que depuis des siècles nous avons choisi un chemin, celui d'une balance qui penche à chaque fois du côté des banques et de leurs meilleurs clients.
Aujourd'hui nous sommes pris au piège de la finance et des logiques de marché.
Il faut constamment sauver le patrimoine des riches et alléger le poids de leurs dettes.
Nous sommes pris en otage, c'est le chantage permanent : "vous nous sauvez ou vous mourrez avec nous !"
Incapable de prendre des décisions à long terme, ceux qui nous dirigent bricolent, c'est la fuite en avant permanente...
Personne n'ose prendre les devants pour proposer un autre système que celui de la dette avec intérêts qui gangrène notre économie.
En attendant, il y aura des gagnants : ceux qui sont aux volants, ceux qui sont proches du robinet monétaire.
Et il y aura des perdants : les salariés, les fonctionnaires, les jeunes qui seront difficilement propriétaires, ceux qui ont mis un peu d'argent de côté...
Les riches profitent aujourd'hui de l'envolée de leur patrimoine. Les autres sentiront petit à petit leur conditions de vie devenir plus difficiles (inflation couplée à une hausse des salaires modérée, difficulté à se loger...).
Le monde de la finance et des marchés a réussi à ringardiser la morale, à inhiber notre devoir de décider à tout moment de ce qui est juste.
En prenant en otage la création monétaire, il a de fait pris en otage la balance qui permet d'avoir l'équilibre social, la justice sociale.
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Si les banques prêtent de la monnaie qu’elles ne possèdent pas, mais qui est créé lors de l’octroi d’un crédit, peut-on vraiment utiliser le verbe « prêter » ?
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Il est imprécis de dire que le rôle de la banque consiste à prêter de la monnaie. Il serait plus juste de dire que le rôle de la banque consiste à confier de la monnaie d'intérêt public qu’elle a le pouvoir de créer.
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Il incombe seulement aux banques la responsabilité de détruire la monnaie qu’elles ont créé puis confié, à chaque fois qu’une mensualité de crédit est payée. Ce paiement est indispensable à la fois pour la solidité financière des banques et pour la fiabilité de notre monnaie.
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#Evergrande
Agir, oui mais quand et comment ? Le dilemme du Parti Communiste Chinois :
"Cette idée que l'Etat-Parti volerait systématiquement à la rescousse a eu pour effet de gonfler la dette des entreprises, notamment publiques, qui se sentaient à l'abri de toute faillite."
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"Agir vite et fort pour sauver Evergrande serait également totalement contradictoire avec la campagne de stabilisation du marché immobilier qui commence justement à porter ses fruits."
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"Depuis un an, la Chine resserre volontairement l'accès au financement des promoteurs immobiliers - une des raisons actuelles des difficultés d'#Evergrande - et rien n'indique à ce stade qu'elle entend faire machine arrière."
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Thread à dérouler : les limites de la création monétaire de la #BCE
"Pour lutter contre l'inflation, il n'y a qu'une seule solution : ne pas donner d'argent à ceux qui le dépensent et ne pas le prendre à ceux qui le conservent."
La monnaie créée est principalement mise entre les mains d'agents économiques proches du robinet monétaire de la #BCE : finance, banques, multinationales, milliardaires...
Ces ultra-riches n'achètent pas plus de pains ou de pâtes, mais des actifs financiers : actions, immobilier, cryptos... parfois des sacs Hermes ou des yachts.
Si à chaque fois qu'une multinationale émet de la dette et que la #BCE rapplique derrière pour en racheter une partie contre des euros fraîchement créés, alors de fait, la multinationale a le pouvoir de créer de la monnaie !
THREAD à dérouler...
C'est encore plus flagrant avec les dettes publiques, surtout en période de covid.
La #BCE a activement racheté plus de 80% des dettes "covid" des États, en échangeant des "euros de banque centrale" contre des dettes émises par des États (souvent mal au point d'ailleurs) !
Dans la plupart des cas, les dettes publiques implicitent des taux négatifs (à cause justement de l'action de la #BCE).
Donc nous vivons dans un monde où un euro créé par la BCE vaut moins qu'une dette de un euro émise par la Grèce (sur 5 ans) !
De qui se moque-t-on ?
Le bilan de la #BCE est proche des 8000 milliards d'euros !
Depuis janvier 2015, la BCE crée de la monnaie sans jamais la détruire et ce mouvement s'est accéléré depuis la crise sanitaire.
Avant la crise de 2008, il était tabou d'imprimer de la monnaie à partir de rien sans jamais la détruire . Mais depuis les choses ont changé car il faut sauver l'économie, les banques, les États, le marché de l'immobilier, et la bourse.
Certains vont penser qu'il y a bien des garde-fous à la création monétaire, et que la BCE ne peut pas engraisser une minorité de possédants au détriment des autres.
En réalité, il existe un seul garde-fou, c'est l'inflation, c'est à dire la hausse des prix à la consommation.
Est-ce que le patron est forcément un profiteur ?
Est-ce que tout le monde est prêt à sacrifier ses week-ends, son temps libre, sa famille pour faire démarrer une entreprise ?
Est-ce que tout le monde est prêt à prendre le risque de travailler dur pour peut-être ne rien gagner ?
Certains veulent la tranquillité, un salaire fixe, partir en week-end et en vacances sans plus penser à rien.
D'autres préfèrent porter sur leurs épaules plus de risques, ils préfèrent se sacrifier pour leur entreprise et profiter plus tard du fruit de leurs efforts et du risque.
Cette notion de "risk reward" (risque-récompense) on ne l'entend jamais dans les arguments de ceux qui défendent les idées de Marx. Pourtant, le risque économique doit être encouragé et récompensé, car il est un des moteurs de l'économie.