Avec notre mode de scrutin, le rejet n'est pas pénalisé. Au contraire, le rejet expose médiatiquement l'homme politique qui émet ses idées clivantes, lui offrant une tribune inespérée, une publicité gratuite. Notre mode de scrutin ne pénalise pas le clivage, il nous y pousse. 1/n
L'homme politique habile aura tendance a viser les minorités pour se faire de la pub gratuite, pour gagner en notoriété. Les électeurs aiment voter pour quelqu'un qu'ils connaissent, rarement pour un inconnu.
Viser les minorités est habile politiquement car il permet de garder un large réservoir d'électeurs.
Dans ces temps de buzz médiatiques, de réseaux sociaux friands de polémiques sociétales, le consensus est guerre vendeur d'un point de vue électoral. Il faut buzzer, il faut surfer sur la division, il faut être le plus odieux possible, pour s'offrir une exposition médiatique.
Le mode de scrutin ne prend pas en compte le rejet. Le mode de scrutin est binaire. C'est soit l'adhésion (+1 vote), soit l'indifférence, le vote blanc, ou l'abstention (0). Mais jamais le rejet (-1 vote).
Pour illustrer cette aberration du mode de scrutin, prenons l'exemple d'un bateau en panne au milieu de nulle part dont les vivres commencent à manquer.
3 leaders politiques s'avancent pour proposer des solutions, qui seront votées.
- Première solution : on rationne toujours plus en espérant l'arrivée des secours
- Seconde solution : on jette 20 personnes tirées au sort par dessus bord
- Troisième solution : on jette les 20 personnes les plus âgées par dessus bord.
La moitié des 80 personnes les plus jeunes veulent se donner le maximum de chance de survie et votent pour la troisième solution, sans aucun état d'âme.
L'autre moitié bien plus humaniste, et refusant l'ostracisme envers les personnes âgées, se dispersent dans leur vote : 20 pour la solution 1, et 20 pour la solution 2.
Idem pour la minorité qui est visée par l'ignoble solution 3 : 10 pour la solution 1 et 10 pour la solution 2.
Résultat des votes, avec ce mode de scrutin binaire :
Solution 1 : 30 votes
Solution 2 : 30 votes
Solution 3 : 40 votes.
Les 20 personnes les plus âgées sont jetées à l'eau !
Maintenant, imaginez que chacun puisse donner une note à chacune des solutions : -1, 0, ou -1
Les 40 jeunes qui ne pensent qu'à sauver leur peau donnent un vote positif à la solution 3 (+40), et se dispersent en votant négativement sur la solution 1 et 2 (-20 et -20).
Les 60 restants, qui s'opposent farouchement à la solution 3 la sanctionne d'un vote négatif (-60), et dispersent leur vote positif sur les solutions 1 et 2.
Résultat des votes
Note de la solution 1 : +10
Note de la solution 2 : +10
Note de la solution 3 : -20 !
Dans le deuxième scrutin le rejet est pris en compte dans l'expression du vote. Les électeurs sont respectés dans leur choix. On ne leur impose pas 1 seul avis, mais d'exprimer librement 3 avis, sur chacune des solutions.
Le deuxième scrutin est une meilleure représentation de la volonté des électeurs.
En temps de croissance, notre mode de scrutin actuel ne pose pas trop de problème, car quand tout le monde se porte bien, les discours clivants n'intéressent guerre de monde.
Mais en temps de crises, les frustrations sociales peuvent être exploitées par de fins stratèges politiques qui savent s'appuyer sur la division pour se propulser au pouvoir.
C'est dans les temps de crise qu'un mode de scrutin prenant en compte le vote de rejet doit être pris en compte.
Ce mode de scrutin permettrait de nous focaliser sur les vraies problématiques du moment : chômage, répartition des richesses, retraites, logement, écologie...
De telles décisions demandent une prise de conscience collective et se prennent rarement avant que le pire n'arrive. Soyons prêts pour penser à changer notre mode de scrutin pour le monde d'après !
En attendant, voici un article sur ce sujet. blogs.mediapart.fr/anice-lajnef/b…
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La bourse était jadis l'alternative nécessaire aux entreprises pour se financer sans #dette. L'action émise permet de lever de l'argent sans endettement. L'acheteur profite ensuite du partage des bénéfices.
Ce temps est révolu. Aujourd'hui, la bourse est devenue un casino géant !
Au contraire, depuis que la #BCE injecte des milliards d'euros sur les marchés financiers, les entreprises cotées n'émettent plus d'actions nouvelles pour se financer. Elles préfèrent lever de l'argent qui ne vaut plus rien sur le marché de la dette à des taux ultra-bas. @Lagarde
On assiste même à un phénomène qui est à l'opposé du financement par émission d'actions nouvelles. Ce phénomène est le rachat d'actions. Une sorte de cannibalisme financier.
Si les banques prêtent de la monnaie qu’elles ne possèdent pas, mais qui est créé lors de l’octroi d’un crédit, peut-on vraiment utiliser le verbe « prêter » ?
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Il est imprécis de dire que le rôle de la banque consiste à prêter de la monnaie. Il serait plus juste de dire que le rôle de la banque consiste à confier de la monnaie d'intérêt public qu’elle a le pouvoir de créer.
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Il incombe seulement aux banques la responsabilité de détruire la monnaie qu’elles ont créé puis confié, à chaque fois qu’une mensualité de crédit est payée. Ce paiement est indispensable à la fois pour la solidité financière des banques et pour la fiabilité de notre monnaie.
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La première fonction de la monnaie est l'unité de compte qui sert à mesurer la valeur de toute chose : un produit, un service, un travail, une aide (sociale), une retraite, une indemnité (chômage)...
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Nous sommes collectivement responsables de l'ajustement de la balance qui sert à mesurer toute chose, en plaçant à chaque instant la monnaie sur un côté de la balance, et de l'autre ce que nous mesurons. C'est dire le rôle social extraordinaire de la monnaie.
La monnaie exige de notre part la nécessaire juste mesure, l'équilibre de la balance, la justesse, l'honnêteté, la confiance, en somme la justice.
#Evergrande
Agir, oui mais quand et comment ? Le dilemme du Parti Communiste Chinois :
"Cette idée que l'Etat-Parti volerait systématiquement à la rescousse a eu pour effet de gonfler la dette des entreprises, notamment publiques, qui se sentaient à l'abri de toute faillite."
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"Agir vite et fort pour sauver Evergrande serait également totalement contradictoire avec la campagne de stabilisation du marché immobilier qui commence justement à porter ses fruits."
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"Depuis un an, la Chine resserre volontairement l'accès au financement des promoteurs immobiliers - une des raisons actuelles des difficultés d'#Evergrande - et rien n'indique à ce stade qu'elle entend faire machine arrière."
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Thread à dérouler : les limites de la création monétaire de la #BCE
"Pour lutter contre l'inflation, il n'y a qu'une seule solution : ne pas donner d'argent à ceux qui le dépensent et ne pas le prendre à ceux qui le conservent."
La monnaie créée est principalement mise entre les mains d'agents économiques proches du robinet monétaire de la #BCE : finance, banques, multinationales, milliardaires...
Ces ultra-riches n'achètent pas plus de pains ou de pâtes, mais des actifs financiers : actions, immobilier, cryptos... parfois des sacs Hermes ou des yachts.
Si à chaque fois qu'une multinationale émet de la dette et que la #BCE rapplique derrière pour en racheter une partie contre des euros fraîchement créés, alors de fait, la multinationale a le pouvoir de créer de la monnaie !
THREAD à dérouler...
C'est encore plus flagrant avec les dettes publiques, surtout en période de covid.
La #BCE a activement racheté plus de 80% des dettes "covid" des États, en échangeant des "euros de banque centrale" contre des dettes émises par des États (souvent mal au point d'ailleurs) !
Dans la plupart des cas, les dettes publiques implicitent des taux négatifs (à cause justement de l'action de la #BCE).
Donc nous vivons dans un monde où un euro créé par la BCE vaut moins qu'une dette de un euro émise par la Grèce (sur 5 ans) !
De qui se moque-t-on ?