Bonjour à tous,

15e journée d'audience au procès des attentats du #13Novembre 2015.

Le compte-rendu de la journée d'hier est à retrouver ici > franceinter.fr/justice/rencon…
Au programme aujourd'hui : les témoignages des survivants et familles endeuillées des terrasses.

A suivre sur l'antenne de @franceinter avec @sophparm

En LT ici.

Avec les dessins de @ValPSQR
L'audience reprend. La première à déposer aujourd'hui est Alice Barraud, blessée dans l'attentat du Petit Cambodge avec son frère Aristide, qui doit témoigner après elle.
"A cette époque-là, j'ai 23 ans. Je rejoins mon frère Aristide et ses amis. Il faisait bon, c'était la joie"
Alice : "à l'époque, je suis voltigeuse de main à main, c'est à dire que je suis artiste de cirque et mon travail c'est de faire rêver les gens en prenant appui sur mes bras. Avec mon frère, on décide d'aller manger au Petit Cambodge car c'est super bon, mais c'était bondé".
Alice : "moi, comme c'était la joie et la fête, j'ai cru d'abord que c'était des pétards. Mais le temps que je me retourne, mon frère avait réagi et m'avait plaquée au sol.
On a eu les premières rafales et j'ai pris une balle dans le bras gauche."
Alice : "mon frère a mis son corps pour me protéger des balles. Je ne voulais pas regarder. Je me suis fait réveiller de ce cauchemar par des gens qui agonisaient autour de moi. Mon frère me répondait plus. J'ai attendu une heure avec lui. Je lui parlais pour le maintenir en vie"
Alice : "on a eu la chance exceptionnelle d'être aidés par un homme qui s'appelle Serge Simon [ancien rugbyman lui aussi, et médecin]. Ensuite, ce sont deux opérations dans deux hôpitaux différents dans la même nuit. "
Alice : "j'ai fait deux ans de rééducation. Je suis aujourd'hui handicapée. Mais je me bats pour continuer dans ce métier. C'est mon souhait à moi de continuer à faire rêver les gens.
J'ai travailler avec mes porteurs pour voler autrement, en prenant appui sur mes pieds."
Président :"votre frère vous a sauvé la vie parce qu'il s'est couché devant vous".
Alice : "comme il était rugbyman professionnel, il travaillait au quotidien pour réduire le temps entre l'action et la réaction. Donc il avait déjà réagi, il m'a plaquée comme un rugbyman, au sol"
Alice : "Aristide a pris deux autres balles quand on était au sol tous les deux. J'ai vu Aristide prendre les balles pour moi. Et ça, ça reste". Elle sourit tristement.
"Après, Aristide et moi, on s'est battus pour garder de l'amour et de la joie. De la vie."
Alice : " On se bat à chaque instant de notre quotidien pour que cet épisode ne grignote pas toute notre vie.. On a des cicatrices, elles sont là. Mais on sait qu'on a de la chance de vivre."
Alice : "ma technique, pour laquelle je me suis formée pendant 4 ans, c'est le main à main. La base c'est que je sois à l'envers, mes mains dans les mains du porteur, en équilibre. Evidemment, ça, ce n'est plus possible parce que j'ai le bras cassé à vie, je ne sens plus ma main"
Alice : "je demandais à tout le monde quand est-ce que je pourrais reprendre mon métier. Et on m'a dit très vite qu'il fallait que j'oublie ce métier [voltigeuse professionnelle, ndlr] que j'oublie cette vie. Mais je n'ai pas voulu. Je me suis battue pendant 2 ans en rééducation"
C'est au tour d'Aristide, frère d'Alice Barraud de s'avancer à la barre. Lui aussi a été blessé au Petit Cambodge. "J'ai 32 ans. Au moment des faits, j'étais rugbyman professionnel depuis 7 ans, j'avais 26 ans. Je jouais en Italie depuis deux ans et demi, en première division."
Aristide : "j'étais à un moment de ma carrière important, un point culminant. Je savais que j'allais être sélectionné avec l'équipe d'Italie. Je suis rentré en France pour trois jours parce que la saison allait être longue et on visait le titre."
Aristide : "j'ai appelé ma soeur et on a eu la joie de savoir qu'on était libre tous les deux et qu'on allait se revoir. Les jours autour du #13Novembre on été magnifiques puisque j'étais avec ma soeur. Ce soir-là, j'ai retrouvé mon ami d'enfance et une amie parisienne."
Aristide : "j'étais numéro 10".
Le président complète : "demi d'ouverture".
"C'est ça. Je me souviens que quelques minutes avant les tirs, j'ai marqué une pause pour regarder autour de moi car je savais que le lendemain, je repartais pour des mois de rigueur. C'était beau."
Aristide : "la grande force que je trouvais en ayant grandi dans une ville cosmopolite comme Massy c'était d'avoir grandi avec des gens qui venaient de partout. "
Aristide : "Puis la voiture est arrivée, j'ai vu un homme sortir. Je me suis dit qu'il ressemblait énormément à un ami. Mais il avait une kalachnikov dans les mains. J'ai été touché par trois balles et plusieurs centaines d'éclats qui m'ont arraché les ligaments et les tendons"
Aristide : "je me rappelle d'avoir été entre la vie et la mort. Je me rappelle de tous ces moments. Six ans après, j'arrive très bien à vivre avec. Mais ça prend de la place.
Si je suis en vie aujourd'hui, c'est grâce à ma soeur qui a tout fait pour me maintenir en vie."
Aristide : "j'ai essayé pendant un an et demi de revenir sur le terrain parce que je n'arrivais pas à accepter ce qu'il se passait. J'avais été opéré du coeur, j'avais cinq cotes pulvérisés, j'avais des dommages cérébraux importants parce que j'avais été vidé de mon sang"
Aristide : "on m'a prédit que je ne remarcherais peut-être plus. C'est quelque chose que j'ai tout de suite occulté parce que j'étais persuadé que j'allais réussir.
Avec ma famille, on a choisi le côté de la vie. On a considéré qu'on était chanceux d'être vivants".
Aristide : "j'ai voulu aller vite. Trop vite. J'ai commencé à recourir en mai, après 5 opérations. Tout à été vite jusqu'à de nouvelles opération soient nécessaires pour revenir sur le terrain. C'est à ce moment-là que mon corps a commencé à flancher, mon mental aussi."
Aristide : "j'allais beaucoup trop loin dans la douleur. Mon corps était une montagne de douleur. Ma tête m'envoyait des signaux. Car je revenais dans des espaces que j'avais connu le #13novembre
J'ai été hospitalisé à Saint-Anne."
Aristide : "finalement, c'est en 2017 que j'ai décidé d'arrêter. L'arrêt du rugby a été difficile. Un manque.
Six ans après, je ne ressens aucun besoin de réparation, de justice. J'ai pris cet événement comme une étape à franchir. Comme un combat à mener."
Aristide : "mais c'est un combat contre moi-même. Pas contre une personne ou une idéologie. Avec Alice [sa soeur ndlr], on a choisit de se concentre sur ce qu'on pouvait faire de cet événement.
Aujourd'hui, je n'en veux à personne."
Aristide : "j'ai cherché à comprendre ce qui amène des jeunes hommes à rentrer dans une salle de concert et tirer sur des jeunes avec lesquels ils auraient pu grandir."
Aristide : "j'étais persuadé qu'en me battant pour quelque chose de positif. Et sans être de la haine, j'allais pouvoir créer quelque chose autour de moi. Et que les gens allaient pouvoir me pousser à leur tour quand moi je flancherais".
Aristide : "mais si je n'ai pas besoin de justice individuelle. J'ai énormément confiance en vous, en ce procès. Ma génération a besoin de cette justice. Et je suis très heureux que les accusés puissent être défendus, être entendus."
Aristide : "je voudrais rendre hommage à tous les gens qui sont morts autour de moi. Que j'ai entendus mourir.
Je souhaitais être ici pour amener ma petite pierre à ce grand édifice."
Président : "merci beaucoup pour votre message plein d'humanité."
Aujourd'hui, Aristide travaille dans l'écriture, la photographie et le milieu artistique.
"J'ai choisi d'affronter dans la paix. Depuis le #13Novembre j'ai beaucoup travaillé".
Aristide : "aujourd'hui, je préfère me tenir loin du rugby. Quand je regardais, je savais que j'allais prendre pour trois jours de tristesse."
Aristide : "j'ai été formé très jeune dans le sport de haut niveau. On nous apprend de ne pas craindre l'adversité, mais d'être prêt.
Le manque du rugby a été important. Mais même dans les jours de tristesse ou de douleur, j'ai choisi de ne pas personnifier cette douleur."
Yann s'est avancé à la barre. "En 2015, j'avais 39 ans. J'étais photographe depuis une quinzaine d'années. J'allais fêter mes 40 ans le 14 novembre 2015 et je rechignais un peu à le faire. Mais je décide d'organiser une fête chez moi."
Yann : "Le Petit Cambodge c'est un peu ma cantine depuis que je suis étudiant. On s'installe. Un jeune homme nous propose des beignets à la crevette. C'est pour vous dire l'ambiance. On rigolait beaucoup."
Yann : "Et puis au bout d'une vingtaine de minutes, j'entends ... [il claque des doigts plusieurs fois pour imiter le bruit des kalachnikov]. On s'est couchés et on entendait les rafales. C'est un isolement très profond, tout devient très sombre."
Yann : "les tirs se sont arrêtés, il y a eu un temps d'attente qui m'a semblé assez long. Et on a entendu des bruits de vitre, ça me paraissait assourdissant. Mon esprit est parti dans une sorte de rêverie. J'ai été tiré de cette rêverie par les cris de Gaëlle, ma meilleure amie"
Yann : "Gaëlle venait de recevoir plusieurs balles dans la jambe. Elle a vu quelqu'un avec une kalachnikov en train d'arroser, comme elle me l'a dit plus tard."
Il mime le geste de la main.
Yann : "j'avais du sang sur ma chemise. Je me suis pas rendu compte que j'avais été touché par des balles. J'avais trois impacts."
Il montre son dos.
Yann : "j'ai appelé ma compagne qui était sensée être en route pour le restaurant. Je lui ai dit cette phrase un peu étrange : "tout va bien, on va bien. Mais on s'est fait tirer dessus." Bon, ça a eu pour résultat de la faire paniquer."
Yann : "passer des coups de fil m'a protégé car dans la salle [du restaurant ndlr] on entendait des râles, des cris de douleurs. Mais c'était un peu au loin."
Yann : "j'étais la dernière personne à être sortie du restaurant par les pompiers. Les ambulances n'ont pas pu partir avant 22h30 ou 22h45 car on avait peur d'un surattentat et le convoi avait besoin d'être protégé. "
Yann : "à l'hôpital, je voyais des gens arriver de partout. Ils me disaient : "j'étais sur une terrasse de restaurant, tout le monde était mort". J'ai compris que c'était La Belle Equipe. Puis quelqu'un : "j'étais au Bataclan" et j'ai compris que c'était plus grave encore. "
Yann : "je voulais parler du Petit Cambodge car c'était un peu moins médiatisé. Pour autant, il y a eu 13 personnes décédées dans cette place d'attentat, des gens très grièvement blessés."
Yann : "je ne suis pas dans la haine. Pour moi, il y a beaucoup d'endoctrinement dans tout cela. Ca me fait de la peine. Et puis, je n'ai pas envie de vivre dans la haine. Parce que, excusez-moi messieurs, [il montre le box] mais je n'ai pas envie de vivre avec vous dans ma tête"
Yann : "je vous remercie pour ce procès. Je ne sais pas ce que j'en attends. Certainement, une certaine justice. Et pour moi, c'est une manière de regarder ce qui s'est passé en face. Parce qu'on n'arrive pas à comprendre. Il n'y a pas de logique qui, moi, me satisfasse".
Yann : "je vous remercie d'être dans le détail de ce qu'il s'est passé. J'apprécie qu'on donne de l'importance à tous les lieux d'attentats, qu'on donne de l'importance à toutes les personnes touchées par cet événements."
Camilla s'est avancée à la barre. elle s'excuse pour son accent : "je suis brésilienne."
Au Petit Cambodge, elle a reçu trois balles. "J'ai subi 30 interventions chirurgicales. Je suis restées trois mois sans pouvoir rentrer dans mon pays. Ma maman est venue me rejoindre".
Camilla est toujours handicapée de la main gauche. Elle n'a pas pu travailler pendant un an. Mais, aujourd'hui, "j'ai réussi à ouvrir mon cabinet, je suis psychologue.
Camilla : "j'ai réussi à apprendre à vivre avec mon handicap. Mais je reçois beaucoup d'enfants au cabinet, donc ce n'est pas toujours facile. J'ai aussi beaucoup de cicatrices. Au Brésil, on va beaucoup à la plage donc c'est visible. Mais je n'ai pas de honte."
Camilla explique qu'elle est revenue quatre fois en France depuis les attentats. C'est à la quatrième qu'elle a "réussi à tourner la page. A ne pas retenir que ça de la France."
"Et les trois autres fois?" demande le président.
"C'était difficile".
Amanda, elle aussi brésilienne, s'avance à la barre. Elle était avec Camilla au Petit Cambodge. "Je suis venue habiter à Paris, trois semaines avant les attentats, pour faire mon master. Je n'avais même pas encore de vrai lit. Je venais de m'installer."
Amanda : "on est arrivé vers 20h30, le restaurant était plein. La seule table qui restait était dehors.
J'ai entendu des bruits, mais aussi des cris. Je pense que c'était les cris des personnes du Carillon qui prenaient déjà des balles".
Amanda : "mon corps a réagi. A aucun moment, je n'ai pensé à aider mes amis."
Elle pleure.
"Je me suis jetée par terre. Par réflexe, j'ai commencé à ramper vers l'intérieur du restaurant pour me protéger".
Amanda : "je n'arrive toujours pas à croire que ça n'a duré que trois minutes. Pour moi, c'était une éternité. J'étais sûre que j'allais mourir. Je me suis protégé le visage, je ne sais pas pourquoi. Et j'attendais. J'ai attendu énormément."
Amanda : "Camilla était blessée, moi je n'avais aucune blessure. Mais c'est elle qui m'a aidé à retrouver ma sérénité, qui m'a calmée. Et puis elle m'a demandé si elle allait mourir. Je ne savais pas. Mais elle était très blessée."
Amanda : "les rues étaient bloquées, on est restés jusqu'à deux heures du matin à la pizzeria Maria Luisa, juste de l'autre côté de la rue. Et on voyait la scène que l'on venait de vivre, sans comprendre encore. On voyait les corps morts."
Amanda : "depuis les attentats, c'est comme si toutes les choses en dehors de la normalité pouvaient arriver à n'importe quel moment. Donc la peur est constante. Mon corps a longtemps été en état d'alerte, j'étais prête à courir à n'importe quel moment".
Nicole, mère de Caroline, blessée aux jambes au Carillon s'est avancée à la barre : "je suis la pour notre fille qui ne souhaite pas témoigner aujourd'hui. Elle vous fait savoir qu'elle remarche aujourd'hui".
Nicole : "On a une chance incroyable, pardon pour les autres parents, mais notre fille est vivante. Elle doit la vie à un serveur du Carillon qui lui a fait un garrot à une jambe avec un torchon et à un jeune interne qui lui a fait un garrot à l'autre jambe avec sa ceinture."
Nicole : "au début, la question de l'amputation s'est posée. Puis Caroline est restée longtemps en fauteuil roulant. Pourrait-elle remarcher et comment?
Cette volonté de tuer a impacté de manière durable toute notre famille."
Nicole : "ces terroristes ont voulu l'abattre. Mais Caroline prouve qu'ils ne gagnent pas.
Il y a eu beaucoup de pleurs, de découragement. Et encore aujourd'hui, elle continue à se battre et montre à tout ces gens que les femmes sont fortes, combatives et pas soumises".
Nicole : "elle ne souhaitait pas assister au procès. Finalement, elle est venue un jour. Elle a été surprise et désarçonnée, nous a-t-elle dit, par l'air si normal des accusés".
Nicole : "j'ai envie de me tourner vers les accusés et leur dire qu'ils sont des parents, des frères, des amis du même âge.
Au nom d'aucune religion, il n'est possible de faire cela. Aucune personne humaine ne peut faire cela."
Deux soeurs d'Asta Diakite, décédée au volant de sa voiture, devant le Carillon, se sont avancées à la barre.
L'une d'elle est en voiture avec elle et son fils lorsqu'elle se faire tirer dessus.
Aminata : "mon fils était derrière, il s'est mis à hurler. On se baisse. Ils continuent à tirer. Puis j'ai entendu qu'ils repartaient. J'ai récupéré mon fils. Puis je vois que ma soeur ne peut pas trop bouger. J'ai couru avec mon fils dans les bras, j'enjambe des personnes."
Aminata : "un monsieur est venu m'aider. On sort ma soeur de la voiture. On l'allonge sur le sol. On essaie de la réanimer. Mais au bout de cinq minutes, un médecin nous dit : "on est désolés, on a tout fait."
Elle n'était plus là."
Aminata : "je saignais à la tête, mais je disais : on verra ça plus tard. Aux urgences, on m'a dit que j'avais des impacts dans la tête. Mais je voulais être avec ma famille, je me suis dit : "doliprane et ça ira".
Mon fils avait reçu des bouts de verre dans l'oreille."
Aminata : "mon fils avait un an et dix jours. Il était très proche de sa tata, c'était sa deuxième maman. Et elle s'est sacrifiée pour lui en fait. Parce qu'elle a mis sa main sur lui pour le calmer. Et elle l'a protégé."
Aminata : "c'est compliqué pour les enfants. Ils nous posent des questions : pourquoi ils ont fait ça ? Pourtant on est musulmans nous aussi. Mais notre islam à nous, nous interdit de tuer. C'est ce que je réponds à mon fils tous les jours."
Aminata : "mon fils, il sait qu'il y a ce procès. Et il me pose des questions tous les jours : qu'est-ce qu'ils ont dit? Il veut savoir.
Moi, au début, je ne voulais même pas me porter partie civile."
Aminata : "mon fils, il l'appelle maman Asta. Il me demande : "elle serait fière de moi?". Je lui réponds: "oui". Tous les jours, il lui raconte ses journées. C'est difficile. Mais on essaie d'avancer".
Aminata, elle, a du se faire retirer des éclats de balle dans la tête. Aujourd'hui, "j'ai énormément de migraines. La lumière comme ici, je ne supporte pas trop. Et le soir, il faut que je sois épuisée pour arriver à trouver le sommeil. En général, vers 2 ou 3 heures du matin".
Aminata explique que son fils, qui avait un an quand il a vécu l'attentat a toujours des séquelles. Il ne supporte pas "la sonnerie à l'école". "S'il entend une moto qui démarre, il est totalement paniqué. A la maison, si l'interphone sonne, ça le paralyse. Il est tétanisé"
Aminata : "à l'école, ils ont remarqué que son comportement change au mois de novembre. Donc je discute aussi beaucoup avec les professeurs. Il a un peu de difficulté pour se concentrer. Il voit un psychologue depuis qu'il a deux ans et demi, depuis qu'il a la parole".
Salah Abdeslam se lève et demande la parole dans le box.

Le président :" je ne suis pas sûr que les parties civiles souhaitent votre intervention, sauf si c'est pour avoir des mots un peu moins provocateurs que jusqu'à présent".
Salah Abdeslam : "ce n'est pas pour être provocateur que je prends la parole. En tous cas pas pour être plus provocateur que les personnes qui se sont exprimées hier. Les victimes qui se sont expliquées à l'instant, ce sont revendiquées de l'islam. Nous visons les mécréants."
Salah Abdeslam : "quand nous avons attaqué, on a visé les mécréants. Si nous avons touché des musulmans, ce n'était pas notre intention. J'entends bien que les gens souffrent. Je ne doute pas que c'étaient des bonnes personnes. "
Salah Abdeslam : "mais nous aussi les musulmans, on a été touchés. Des gens qui ne demandaient rien à personne, qui se rendaient à la boulangerie, chez le voisin, qui ont été touchés par les frappes de coalition."
Salah Abdeslam : "nous on n'a pas visé les musulmans. Et si votre soeur était musulmane et a été décédée, c'était un accident de notre part."
Président : "un accident? Et merci pour les non-musulmans qui sont dans la salle."
Brouhaha et sifflements dans la salle. Les soeurs d'Asta Diakite retournent sur les bancs. Salah Abdeslam se rassied dans le box.
Yolande, maman de Charlotte et Emilie Meaud, toutes deux tuées au Carillon s'avance à la barre. Elle fait projeter des photos de ses filles à l'audience.
"Je voulais témoigner pour vous parler de mes deux filles, de ma douleur, du vide après leur disparition".
Yolande : "c'étaient des jumelles, elles allaient avoir 30 ans le 15 janvier suivant. Elles voulaient faire un banquet géant. On ne fêtera plus leur anniversaire. Ces armes qui les ont fauchées leur ont pris la vie et ont détruit la vie de leur famille, leurs amis."
Yolande : "elles étaient belles, vivantes, heureuses, pleines d'énergie, gaies. J'étais et je serai toujours fière d'elles. Elles s'étaient retrouvées depuis peu à Paris. Elles se déplaçaient à vélo. D'ailleurs le vélo d'Emilie est resté longtemps accroché près du Carillon".
Yolande : "elles aimaient se retrouver le dimanche, sur le balcon d'Emilie. Charlotte préparait des plats. Elles m'envoyaient souvent des photos par SMS. Que je n'aurais plus."
Yolande : "Charlotte avait fait le tour du Mont blanc, à pied. Toute seule. Donc l'été suivant, Emilie l'a fait à son tour. Elles débordaient de vie, d'intelligence. Leur ténacité leur a souvent permis d'arriver là où elles voulaient aller. "
Yolande : "elles sont tombées toutes les deux en même temps, sous les balles.
J'ai envoyé des SMS à mes filles. Je leur ai téléphoné. En vain. Le téléphone sonnait dans le vide."
Yolande : "puis une dame m'a annoncé la nouvelle. Mortes, décédées. C'était fini. Plus d'espoir. Je crois que j'ai hurler. Perdre ses deux filles, en même temps. Le monde s'écroule. Il n'y a que la douleur."
Yolande : "puis, il faut préparer les obsèques pour ses filles. Préparer les obsèques pour ses filles. Quelle horreur. Maintenant, de mes filles, il ne me reste plus que les souvenirs, les photos que j'aime regarder. Je les fais vivre un peu comme ça."
Yolande : "elles défendaient la tolérance, luttaient contre le racisme, l'obscurantisme, le fanatisme. Et elles en ont été les tristes victimes.
Je tenais à témoigner pour elles, pour leur mémoire, pour mon fils, pour moi."
Yassine Atar se lève, il veut prendre la parole lui aussi.
"J'en peux plus. Ca me touche beaucoup, on est des êtres humains nous aussi. J'entends beaucoup : les terroristes qui sont dans le box. Mais je ne suis pas un terroriste."
Yassine Atar : "je prends la parole pour condamner avec la plus grande fermeté. Et demander aux victimes de me permettre de leur faire part de ma plus grande compassion. je leur souhaite beaucoup de courage. Ca me tenait à coeur. Je voulais vraiment prendre la parole. "
L'audience est suspendue quelques instants avant la suite des auditions des parties civiles.
L'audience reprend avec l'audition de Claude : "j'avais 57 ans au moment des faits. J'étais à la Bonne bière."
Il est très ému à la barre. "je voudrais d'abord vous dire que j'ai longtemps pensé que ce procès m'indifférait et que j'en attendais rien."
Claude : "j'avais l'impression de tout savoir sur les faits, que mon témoignage serait inutile. Même partie civile ça me paraissait pas évident. Et j'ai changé d'avis, d'abord par solidarité avec toutes les personnes qui ont été blessées, touchées, tuées."
Claude : "je pense qu'on n'est pas seulement une société d'individus. Et qu'on est une société. Et que la justice en fait partie, malgré toutes ses imperfections. Et que sans justice, c'est la loi du plus fort. Et c'est pour ça que je suis là et que j'ai décidé de témoigner."
Claude : "je pense d'abord à Chris, mon compagnon d'infortune que j'avais rencontré place de la République à la fin de la journée qui avait commencé par une réunion où quelqu'un avait dit : "vous savez qu'aujourd'hui, c'est la fin de la gentillesse?"
Claude explique qu'il croise Chris, un américain. Qui revenait d'un voyage en Europe de l'Est, "une partie de l'Europe que je connais bien". Ils décident de prendre un verre. Le serveur me demande : "intérieur ou extérieur?" Je dis : "extérieur". Puis je me ravise : "intérieur".
Claude : "j'ai repassé cette séquence des millions de fois dans ma tête. Cette décision là, qui en fait nous a sauvé la vie à tous les deux."
Claude : "j'ai senti un impact léger sur ma jambe, mais j'ai pas vraiment fait attention. Puis j'ai senti que mon pantalon se trempait et j'ai réalisé que c'était avec mon sang.
Il y a eu quelques cris et puis très vite, un très grand silence. Et j'ai senti la douleur monter".
Claude : "j'ai commence à m'inquiéter. Et des témoins m'ont dit que j'ai crié plusieurs fois : "je veux vivre". Puis une femme a essayé de me poser un garrot, assistée d'un client du restaurant, Matthieu. Il est là dans la salle aujourd'hui."
Claude : "j'ai senti que toutes mes forces m'abandonnaient. J'ai vu la mort. Je n'ai pas eu peur, j'étais juste révolté. Je me suis dit : "je n'ai pas choisi ce moment-là". Puis les secours sont arrivés, j'ai entendu "pas trop grave". J'ai cru qu'ils allaient me laisser."
Claude : "on m'a emmené à l'hôpital. On m'a transfusé, j'avais perdu plus de deux litres de sang".
Il raconte être toujours en contact avec l'infirmier du bloc.
Il a du être opéré de l'intestin : "une première balle l'avait brûlé", puis du pied, "ça a duré très longtemps".
Claude : "mon état s'est amélioré, puis au bout de deux jours, j'ai eu soudain du mal à respirer. Soudain, on m'a emmené au scanner, incroyablement vite. Je faisais une embolie pulmonaire déjà avancée. L'équipe médicale n'avait pas réagi, j'ai failli mourir une deuxième fois".
Claude raconte ses compagnons de rééducation : "deux militaires tunisiens qui avaient sauté sur une mine", "un jeune pompier qui avait perdu une jambe".
Ce jeune pompier, nous l'avons rencontré.
Son témoignage ici > franceinter.fr/attentats-du-1…
Claude : "mes blessures mes handicaps sont définitifs et il m'a fallu beaucoup de temps pour l'accepter. Mais aujourd'hui, je suis un homme debout, tranquille, heureux même si de temps en temps fragile."
Claude : "je voudrais pour terminer m'adresser aux accusés."
Il se tourne vers le box.
"Je vous parle sans haine et je n'en ai jamais eu. J'ai vu que certains d'entre vous, dont vous monsieur Abdeslam, vous vouliez dialoguer."
Claude : "Alors je vous parle parce que malgré tout ce que j'ai enduré, je vous considère avant tout comme des êtres humains. Je me suis souvent demander ce qu'il se passe dans la tête pour qu'un jour on se décide à tuer ou d'aider à tuer".
Claude toujours tourné vers le box : "je me suis demandé ce qui vous vous a animé. Mais je suis assez gêné parce que je trouve que vos déclarations sont assez tardives. Et je me dis : "est-ce que vous y croyez vous même?" J'espère qu'un jour vous sortirez de ces mots".
Claude : "vous avez voulu vous venger d'un pays, d'une société. Mais ce sont des humains comme moi, comme vous qui ont été tués, handicapés. Mais nous on n'est pas des numéros, et vous vous n'êtes pas des robots."
Claude : "moi-même je pense que certaines des alliances de la France sont scandaleuses. Mais comment avez-vous pu penser que la mort de centaines de gens ici pouvait compenser celles de gens là-bas? La vengeance, on n'en sort jamais."
Claude :"je trouve que le monde a plutôt empiré et que vous aussi vous y avez contribué. Sachez que si vous vous êtes prêts à dialoguer et à regretter, moi je suis prêt à pardonner. Mais un pardon, cela demande à vous et à moi de faire un long bout de chemin."
Claude : "moi, ça ne me rendra pas mon pied, ça ne me rendra pas mon intestin. Mais ça ne m'empêchera pas d'aller vous parler, y compris en prison. Mais encore faut-il que vous ayez le courage d'être des hommes."
Claude, au bord des larmes, s'excuse : "j'avais prévu de dire les choses plus froidement, monsieur le président, mais c'est un peu compliqué."
Président : "moi je trouve que vous les avez très bien dites, monsieur, si vous voulez mon avis personnel."
Hémana, père de Kerheddine Sahbi, assassiné à la Bonne Bière, s'est avancé à la barre : "j'ai hésité longtemps pour venir d'Alger. Mais c'est pour la mémoire de mon fil que je suis là. Il était venu en France en 2004 pour l'obtention d'un magister en musicologie"
Hémana : "nous sommes musulmans. Mon fils l'était aussi. Pour aucun motif, on ne peut tuer au nom de l'islam. Mon islam c'est l'islam de la tolérance, de la paix, de l'amour, du partage. Il y a un verset du Coran où l'on dit : "Dieu est beau et il aime la beauté"
Grégory Reibenberg, patron de La Belle Equipe avance à la barre.
"Je voudrais m'adresser à toutes les familles de La Belle Equipe, je pense particulièrement aux parents qui ont perdu un enfant ce soir-là. J'espère que si ce joue ici va apporter un peu de paix dans nos coeurs"
Grégory : "ce soir-là, chez moi, 21 personnes sont mortes assassinées. Dix faisaient partie de ma vie depuis des mois ou des années. Ce soir là, j'ai perdu une femme extraordinaire, elle a été ma compagne, la mère de mon enfant".
Grégory : "la perte de Djamila a déchiré le coeur de beaucoup de gens. Et une plus que d'autres puisqu'elle avait 8 ans et demi : notre fille. Ce soir là, ma vie a pris un chemin pas toujours simple quand on élève seul une adolescente blessée par la vie".
Grégory : "je n'attends rien de nos assaillants qui ont choisi d'épouser une doctrine politique mortifère qui n'a rien à voir avec l'islam. Pour eux, je n'ai qu'indifférence. Je souhaiterais qu'on oublie leurs noms et leurs visages. Et puis qu'on les oublie tout court."
Grégory confie aussi son amertume : la Belle équipe est restée fermée jusqu'en mars 2016. "Pendant ce temps-là, je n'ai pas reçu un coup de fil."
Mais "je vais bien, j'ai reconstruit mon établissement tout seul. J'en ai fait un endroit plus beau et plus ouvert vers l'extérieur"
Grégory : "pour finir, je voudrais dire à ma fille que je suis fier d'elle, que sa mère serait fière d'elle. De son attitude face à l'adversité et aux moments difficiles qu'elle traverse en ce moment."
Grégory raconte les derniers instants de la mère de sa fille, Djamila : "elle avait pris des balles dans le dos. Je ne savais pas mais ça assomme. Je l'ai réveillée, elle était vivante. Elle avait du mal à respirer, la voix haletante. Mais j'étais pas inquiet".
Grégory : "je ne pensais pas à la mort à ce moment-là. Je lui prenais la main. Et là, elle m'a dit "Tess" [le prénom de leur fille ndlr].
Et puis, j'ai compris qu'elle était morte. Je lui tenais toujours la main. Je lui ai fermé les yeux. Je crois qu'elle n'a pas souffert."
Nicolas, salarié de la Belle Equipe, témoigne à son tour. "Je voudrais avant tout parler d'Hodda, une personne belle et merveilleuse, la directrice de la Belle Equipe. Ce soir-là, elle fêtait son anniversaire. C'est elle qui m'a appris à faire mon premier café."
Nicolas explique "ne pas savoir vraiment pourquoi je suis là".
Il achève sa déposition par une citation d'Aragon : "quand il faudra refermer le livre, ce sera sans regretter rien. J'ai vu tant de gens si mal vivre et tant de gens mourir si bien."
Baptiste, qui travaillait lui aussi à La Belle équipe le #13Novembre est venu parler des amis qu'il a perdu ce soir-là. "Des gens si bien".
"J'ai vu mon pote, une balle dans la tête. Un autre pote qui me dit : "sauve-moi". Puis un pompier qui me dit "il est foutu".
Nicolas poursuit sur ce pote "qui meurt dans mes bras", sur cet autre pote dont "il tient la perf", cette "fille qui a plus de genou : je lui met mon manteau dessus".
Avant de veiller "mon meilleur ami : je suis resté près de lui pour bien le regarder".
Nicolas : "quatre jour après, j'ai du retravailler car j'avais un autre établissement avec associé dans le coma, l'autre mort. Et puis, il y avait les enterrements, parfois deux en même temps, j'ai du choisir."
Nicolas : "maintenant, je ne vais plus au théâtre, au cinéma. Je ne prends plus les transports, je marche. Quand je vais en terrasse, c'est face à la rue. La vie intime est compliquée. Voilà quoi."
Il est suivi psychologiquement, dit-il, "mais depuis peu".
La maman de Romain Feuillade, décédé à La Belle équipe s'avance à la barre. Elle a apporté un ours en peluche qu'elle pose sur la plaque en verre de la barre. Elle est en pleurs, ses mains tremblent sur la feuille qu'elle lit difficilement.
La mère de Romain Feuillade raconte son fils "qui a fait une école de théâtre."
Elle se souvient de cette lettre offerte en cadeau de Noël "car le père Noël n'était pas très riche cette année-là".
La maman de Romain Feuillade, toujours en pleurs, explique que la peluche qu'elle a apportée avec elle est désormais "dans notre chambre, à côté de la photo de Romain".
"Son papa ne peut pas accepter l'inacceptable, il vit dans une bulle, difficile de sortir de la maison."
Elle lit une lettre écrite par son fils en 2009 : "maman, papa, pour c Noël, j'ai beaucoup réfléchi au cadeau que je pouvais vous faire en fonction de mes moyens. Je voudrais vous dire tout l'amour que j'ai pour vous. On n'a jamais été très démonstratifs dans la famille"
La maman de Romain Feuillade poursuit sa lecture : "j'ai envie de vous offrir des choses parce que vous le méritez et vous m'avez énormément donné. Merci pour l'éducation que j'ai reçue. Vous m'avez toujours encouragé à fond. Je vous dois beaucoup de mes qualités".
La lettre de Romain Feuillade s'achève sur : "je n'ai pas envie de finir cette lettre car notre histoire continue. Cette lettre contient tout l'amour que je vous porte. Je vous souhaite un joyeux Noël".
Sa maman explique : "c'est le plus beau cadeau qu'on a reçu".
Le frère aîné de Romain Feuillade regarde fixement le box des accusés en s'avançant à la barre. Il raconte la terrible annonce de la mort de son frère. "Je me suis mis à crier, à frapper les murs avec mes poings. A tel point qu'il y a encore des traces dans ce mur là".
Le frère de Romain Feuillade rappelle que "sa vie s'est arrêtée ce jour-là, qu'il ne pourra jamais se marier au mois de juin, ni être père, ni tonton".
Il raconte ses pleurs, "chaque fois que je prononçais le nom de mon frère", la naissance de sa fille "qui m'a beaucoup aidée"
Le frère de Romain Feuillade explique qu'il a "la devise de Paris et les coordonnées de la Belle Equipe tatoués sur ma jambe" pour que Romain continue "à avancer avec moi".
Le frère de Romain Feuillade explique que sa compagne, avec laquelle il s'apprête à se marier, "est de religion musulmane". "Mon frère s'est converti pour elle."
"Tout ça pour dire qu'il ne faut pas confondre religion et extrémisme", ajoute-t-il.
Fin des auditions de parties civiles prévues aujourd'hui.
L'audience est suspendue. Elle reprendra demain.
Le compte-rendu du jour est à retrouver ici > franceinter.fr/justice/je-vou…

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Pour suivre cette audience :

A la radio avec @sophparm dans les journaux de @franceinter

En LT ici.

Et retrouvez ce soir les dessins de @ValPSQR dans le compte-rendu de la journée sur le site de France Inter.
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