Bonjour à tous,

Au procès des attentats du #13Novembre l'audience va reprendre pour son 23e jour.

Le compte-rendu de l'audience d'hier par @sophparm est à retrouver ici > franceinter.fr/justice/proces…
@sophparm Aujourd'hui encore, place à la parole des victimes de l'attentat du Bataclan.

A suivre à l'antenne de @franceinter avec @sophparm et en LT ici.

Avec, toujours, les dessins de @ValPSQR
Jérôme, 48 ans, ancien trader, est le premier à s'avancer à la barre aujourd'hui : "je voudrais tout d'abord présenter mes sincères condoléances à toutes les personnes assassinées ce soir là".
Le #13Novembre , Jérôme était au Bataclan "avec 7 de mes amis".
Jérôme : "on se trouvait entre le bar et les premières marches pour descendre vers la fosse. Tout était festif, les gens étaient dans une ambiance vraiment bon enfant, jusqu'à ce qu'on entende trois détonations qui ont l'air d'être un problème d'enceinte. Et puis une rafale."
Jérôme : "la notion de temps est suspendue, complètement. On est restés allongés et on attendait. Mais vous ne savez pas du tout si ça dure 5 ou 10 minutes ou une demi-heure.
Un des terroriste est resté vers le bar et à commencer à nettoyer. Il tirait sur les gens par terre."
Jérôme : "il se rapprochait calmement et méthodiquement, il tirait. Il a touché deux de mes amis qui étaient avec mois. Et derrière moi, il a rechargé ça kalachnikov. Et ce bruit-là, il restera à jamais gravé dans ma mémoire : c'est clac, clac, chlak, chlak."
Jérôme : "dès qu'ils s'arrêtaient pour recharger, il n'y avait aucun son, un silence absolu. Alors qu'il y avait des gens qui devaient déjà être en train d'agoniser. C'était un silence de cathédrale. Et ça, ça vous hérisse."
Jérôme : "il a tiré, la balle est passée entre moi et un de mes amis. Il a continué à tirer et il est passé sur la gauche. Et là, il y a eu une personne qui était vraiment fantastique, une jeune fille. Elle a prévenu que le terroriste était en train de monter au 1er étage"
Jérôme : "cette personne qui a crié "il va au 1er étage" a sauvé des centaines de gens. Et donc il faut vraiment la remercier. On savait qu'on avait un laps de temps réduit pour sortir de là. Deux de mes amis étaient touchés, un autre qui fait 1,95m était comme de la guimauve".
Jérôme : "la première chose que vous voyez c'est des rigoles de sang, j'ai en mémoire deux ou trois corps, et puis la fosse où les gens essaient de sortir et marchent les uns sur les autres."
Jérôme : "j'ai passé ma vie à travailler [comme trader ndlr] et ces personnes m'ont volé une partie de ma vie. Depuis je n'ai pas retrouvé de travail, je suis à charge pour ma mère. Quand vous gérer de l'argent, les gens ont peur que vous pétiez un câble à un moment ou un autre."
Jérôme détaille les blessures de ses amis blessés ce soir là : "il y en a un qui a pris trois balles, dans le bras, deux dans le poumons. Et un autre à deux centimètres de la moëlle épinière, qu'on n'a pas pu enlever. Donc il est suivi pour voir si la balle ne se rapproche pas."
Jérôme : "toute ma vie a été faite pour mon travail, je n'ai pas pris de vacances pendant dix ans. Mon rythme c'était : lever à 3 heures du matin pour les chiffres asiatiques, puis travail de 6 heures du matin à 6 heures du soir. Et aujourd'hui, je suis à la charge de ma mère".
Jérôme : "dès que j'envoie des lettres de motivation, ça me revient négativement. J'ai expliqué que j'étais au Bataclan. Mais la société est un peu méfiante disons."
Sophie s'est avancée à la barre. Elle raconte l'ambiance du Bataclan, "faite de rires et de bières".
"Je me rappelle des coups de feux que j'ai pris pour des pétards. Je me suis retrouvée par terre. J'ai été blessée très vite."
Sophie explique avoir attrapé sa veste pour couvrir ses tatouages "pour ne pas attirer l'attention". "J'ai vu un monticule de chair sur ma jambe. C'est là, que j'ai compris que j'étais blessée".
Sophie : "à côté de moi, il y avait un garçon que j'ai senti mourir. Alors que quelques minutes plus tôt, on rigolait ensemble . Ce garçon, j'ai appris son nom : il s'appelait Pierre Innocenti. Plus tard, on va s'en servir pour nous protéger, comme d'un sac."
Sophie se souvient aussi des terroristes "et de leurs sourires", des revendications au nom de la Syrie "et je me suis demandée si je savais seulement placer la Syrie et l'Irak sur une carte", d'une balle dans la tête d'un jeune homme à côté d'elle.
Sophie est hospitalisée : "je ne savais pas si j'allais perdre ma jambe ou pas. J'ai appris que j'avais pris deux balles : une dans mon mollet et l'autre dans mon bassin. On m'a laissé le choix : la garder ou briser mon bassin pour la sortir. J'ai choisi de la garder".
Sophie raconte aussi ce coup de fil à la cellule psychologique, un jour où de retour à Paris, elle ne se sent pas bien. "La personne m'a raccroché au nez en me disant de me rappeler quand je serais calmée, parce que je n'arrivais pas à parler."
Puis, Sophie obtient une rendez-vous avec "un ponte" "et il s'est endormi. Il s'est endormi alors que je lui disais que j'ai vu des jeunes de mon âge en tuer d'autres du même âge. Quand il s'est réveillé, il m'a demandé de lui parler de mes grands-parents."
Sophie détailles ces mauvaises expériences avec psy : "celui qui m'a conseillé de regarder des films de Charlie Chaplin pour me calme", "celui qui me demandait le remboursement de la sécu à chaque début de séance", "celle qui s'est effondré en larmes et que j'ai du consoler".
Sophie a aujourd'hui toujours des douleurs au bassin, même si finalement la balle lui a été enlevée lors d'une opération, "j'ai une cicatrice de 20 centimètres sur le mollet et je boîte quand je suis fatiguée". A son tour, elle raconte aussi "l'inhumanité" du @FONDSDEGARANTIE
Sophie : "la vie à Paris est vite devenue impossible pour moi. Parce que je ne pouvais plus prendre le métro et le RER." Elle est retournée vivre à Lyon. Ne va aussi cinéma que pour des films "sans armes à feu et sans violence". Fuit les feux d'artifice.
Sophie : "arrivée à Lyon, j'ai appris que la balle que j'avais pris dans le bassin avait fait beaucoup de dégâts et que je ne pourrais pas tomber enceinte. Mais grâce à une FIV, j'ai pu avoir la magnifique petite fille qui va fêter ses 2 ans la semaine prochaine."
Sophie, en larmes : "ma fille c'est mon oxygène. Mais j'ai aussi peur pour elle, tous les jours. J'ai peur de comment je vais lui expliquer ma cicatrice sur la jambe, comment je vais lui dire."
Sophie : "j'espère qu'un jour la colère pourra s'apaiser. Même si les provocations des accusés ne nous aident pas. Mais nous avons prouvé que nous sommes profondément au-dessus de lui."
Me Maktouf, s'exprime au nom de la famille de Pierre Innocenti, dont Sophie a raconté qu'elle l'a senti mourir à côté d'elle : "ils vous remercie pour les précisions que vous avez pu apporter sur ses derniers instants de vie et ils sont heureux de voir que vous êtes en vie".
Hugo, s'est avancé à la barre : "mesdames, messieurs, je sais que votre temps est précieux et vous avez de longs mois devant vous ....."
Puis, il pleure silencieusement à la barre.
Il arrive finalement à reprendre : "le 13 novembre, je suis étudiant à Saint-Denis ..."
Hugo : "je vais seul au Bataclan."
Il parvient à s'enfuir "grâce à un employé qui a ouvert la porte et que je ne remercierai jamais assez aujourd'hui. Je m'en sors sans blessure physique. Mais le traumatisme psychologique fait l'objet d'un suivi."
Hugo : "je sors du Bataclan avec un certain nombre de colères. Colère face à l'Etat. J'ai du accepter que le risque zéro n'existait pas. J'ai aussi eu une grande incompréhension quand j'ai appris que toutes les victimes n'étaient pas aidée de la même façon en région ou à Paris."
Hugo : "j'ai gardé depuis 2015 une colère qui mêle mon statut de victime à mon statut de citoyen. Une colère envers ceux qui instrumentalisent le terrorisme à d'autres fins que la protection des citoyens. Je pense à l'état d'urgence."
Hugo : "j'attends de ce procès que l'Etat et ses acteurs fassent le point sur leurs réussites mais aussi leurs défaillances. J'aimerais que l'Etat prenne conscience de ses défaillances avant et pendant le 13 novembre, mais aussi la prise en charge des victimes".
Président : "vous étiez étudiant ? En science po, c'est ça?"
Hugo : "oui, j'ai essayé de vous le cacher, mais ça n'a pas marché."
- et maintenant ?
- je termine mon master en sociologie politique
- on a compris que c'était un sujet qui vous plaisait bien.
Sandrine témoigne à la barre : "je m'appelle Sandrine et j'ai 42 ans depuis 2015. J'ai 48 ans sur ma carte d'identité, mais dans ma tête, j'ai 42 ans."
Sandrine était au Bataclan avec Gilles et Cédric que la cour a entendus hier.
Ce soir-là, Sandrine croise le chanteur des Eagles of Death Metal, Jesse Hugues, avant le concert. "Il cherchait une armurerie parce qu'on lui avait confisqué ses couteaux à la douane. Je l'ai accompagné, ça me faisait bizarre d'être entourée d'armes, je n'aime pas trop ça."
Sandrine raconte à son tour "cette belle énergie" du concert. "C'est seulement lorsque je vois le guitariste lâcher sa guitare et quitter la scène que j'ai compris qu'il se passait quelque chose de grave". Pour le reste, "j'ai une amnésie quasi-complète de ce qu'il s'est passé".
Sandrine : "quand je reconnecte, je suis accroupie et je sens que je suis à la merci des tirs. Mais c'est très très loin en fait. Je me sens grotesque".
Elle entend une voix, "probablement celle de Didi, le responsable de la sécurité qui nous a sauvé la vie à beaucoup."
Dans sa fuite, Sandrine "tombe sur un corps et quelqu'un tombe sur moi. Je ne sais pas si la personne est en vie parce qu'elle ne bouge pas. Et à chaque fois qu'on nous piétine, j'entends mon râle. Je sens que je vais mourir. Puis la personne sur moi se relève par miracle."
Sandrine explique être "habillée de la même manière que j'étais habillée ce soir là. Parce que cela fait 6 ans, que je ne suis pas sortie de cette salle. Je ne vois rien, je ne vois pas de sang, de corps mutilés. Ces images sont dans un coin de ma tête, mais je n'y ai pas accès".
Sandrine fuit, est prise en charge dans une annexe du Bataclan. "Puis, dans ma botte, je sens quelque chose. Je me rends compte que c'est une balle et qu'il y a un trou dans ma botte et que j'ai été blessée au pied. Mais je suis juste égratignée. J'ai eu beaucoup de chance."
Sandrine est hospitalisée 24h. A sa sortie, dans la voiture d'un ami "je me souviens m'être allongée à l'arrière parce que j'avais peur que les balles me tuent. Et je me suis rendue compte que je ne serai plus jamais la même."
Après, "j'ai été dans l'euphorie pendant longtemps"
Sandrine : "j'ai été dans le déni très très longtemps. Je pensais que j'allais reprendre ma vie, alors que je n'ai pas retravaillé un seul jour depuis 2015. Mon sentiment c'est que je suis ressortie vivante parmi les morts et morte parmi les vivants. C'est ce qui m'est arrivé".
Sandrine : "j'ai passé 6 ans enfermée dans une chambre, en pleurant, sans rien faire. A me dire tous les jours : demain, tu te lèves, tu fais quelque chose. Et le lendemain, je n'y arrivais pas. Mon corps ne pouvait pas bouger. Bouger ça voulait dire prendre le risque de mourir."
Sandrine : "je ne suis pas retournée dans une salle de concert depuis trois ans. Mais ce soir, je vais aller à un concert. Je vais retourner dans la vie. Et j'espère que ça ira mieux. Mais ça va déjà mieux car ce procès, depuis qu'il a commencé, me fait beaucoup de bien."
Sandrine explique avoir été "licenciée le 7 décembre 2015. Mon employeur m'a licenciée quand il a su que j'étais au Bataclan."
Elle était chargée de recrutement, elle n'a pas retravaillé depuis.
Place au témoignage de Claire : "puisque la parole a été donnée aux victimes, après hésitation, j'ai préféré la prendre pour ne pas la laisser dans des carnets."
Le 13 novembre, elle est au Bataclan avec son compagnon et un ami."
Claire : "c'était notre première sortie depuis la naissance de notre fils qui venait d'avoir trois mois. En entrant, je me dis que ça fait longtemps que je ne suis pas allée à un concert."
Puis, c'est l'attaque, "je me retrouve face contre terre, entourée du bras de Romain.
Claire : "je dis à Romain que je l'aime, que je ne veux pas qu'il meure, je lui demande de prendre soin de notre fils si je meurs.
Puis, on entend une voix dire : "ceux qui essaient de se lever, je les tue." C'est terrifiant et suivi de coups de feu."
Claire et son compagnon parviennent à fuir, se réfugient dans un local non loin. Elle se souvient de ces deux jeunes femmes "accrochées au radiateur" et du corps "de cet homme, allongé par terre."
Claire : "être victime du #13Novembre c'est à la fois avoir envie de vivre à 1000% et d'être limité par la peur. C'est de dire adieu à toute insouciance. C'est ne plus sortir le soir à Paris et prendre le métro. C'est avoir peur quand Romain n'est pas là."
Claire : "un an après, nous sommes retournés dans la salle du Bataclan. En plein jour et pleine lumière, elle m'a parue minuscule avec seulement quelques issues de secours. Je suis allée me placée à l'endroit exact où je me trouvais et j'ai tourné la tête vers où était le tireur"
"Les larmes sont venues quand j'ai vu les familles qui étaient venues pour se recueillir", conclut Claire. Son compagnon, Romain, s'avance à son tour. "Je suis un grand fan des Eagles of Death Metal, c'est moi qui avait pris les place pour Claire et Matthieu, mon beau-frère"
Romain : "j'ai besoin de partager devant la cour ce que j'ai été condamné à regarder.
Les coups de feu pleuvent, ça hurle littéralement. Allongé par terre sur ma femme, j'attends. Je sens les balles raser littéralement mon corps."
Romain : "Une froide résolution qui s'empare de moi : ma femme ne doit pas mourir, notre deuxième fils n'a que quatre mois. Donc je dois la couvrir. Les rafales s'arrêtent, on passe au coup par coup, c'est une nouvelle étape dans l'horreur. Je comprends qu'ils visent le sol"
Romain : "je me dis que si je dois mourir, au moins qu'ils visent la tête. Je ne pensais pas un jour penser ça. Je vois une mare de sang couler vers nous. Encore une étape dans l'horreur. Les coups pleuvent."
Lorsqu'il s'arrêtent, Romain et Claire parviennent à s'enfuir.
Romain: "j'ai repris le travail très vite, j'ai croisé un homme dans la rue qui ressemblait à Omar Mostefai, celui qui nous avait tiré dessus. J'ai été pris d'une peur irrationnelle. J'ai donné ma démission d'un travail que j'aimais pour un autre dans lequel je ne m'épanouis pas"
Romain : "j'ai perdu de mon empathie. Je ne saurais pas dire pourquoi ni comment, mais dans cette salle, j'ai perdu une partie de mon humanité. Et surtout, comment je vais expliquer ça à mes enfants ? Est-ce que, après ça, eux aussi vont perdre leur foi dans l'Homme?"
L'audience est suspendue pour "une courte suspension" annonce le président.
Huit victimes sont encore attendues aujourd'hui pour leur témoignage.
L'audience reprend avec le témoignage de Shaili, 24 ans : "à l'époque, j'avais 18 ans, je venais d'avoir mon bac avec mention. Je venais de commencer l'école de musique, j'avais un petit copain formidable, ma première vraie histoire d'amour, un cercle d'amis ...."
Shaili : "le 13 novembre, je suis allée attendre de la salle vers 13h ou 14h. J'ai passé un long moment à parler avec le chanteur des Eagles of Death Metal, Jessie Hugues, du livre que j'étais en train de livre : la Métamorphose de Kafka."
Shaili : "je réalise depuis le début de ce procès que mon cerveau a occulté pleins d'éléments. Et à ce titre, j'aimerais que les victimes qui le souhaitent puissent écouter l'enregistrement de deux heures [retrouvé sur un dictaphone et qui reprend l'intégralité de l'attaque]."
Shaili ne réalise pas tout de suite ce qu'il se passe jusqu'à ce qu'elle se retourne et voit : "un homme qui se tient la tête et un bout de cerveau" mais aussi "cet homme qui se tient debout, qui ressemble à un robot, inhumain, il n'y a pas d'autre expression".
Shaili : "j'essaie de ne pas me faire repérer, pas faire de bruit, pas respirer trop fort. dès que quelqu'un essaie de s'enfuir, il se fait descendre. A chaque tir, je pense la balle finir son parcours pour se loger dans ma nuque. Je sais pertinemment que je vais mourir ici."
Shaili : "je me dis que ça fait un moment, qu'ils vont bien finir par ne plus avoir de munitions. Mais ça continue. Je reste en boule. J'ai abandonné. A un moment, il y a un second mouvement de foule, je saute par-dessus de la barrière. Je sens sous moi les corps inertes".
Shaili parvient à fuir, raconte les difficultés avec ses amis : "j'étais très en colère mais j'ai fini par comprendre que c'était des gamins de 18 ans qui ne savaient pas comment gérer ça".
"Bref, du 13 au 14, je me suis retrouvée seule."
Shaili : "j'ai noirci des tonnes de feuilles de récits de mes cauchemars qui pourraient servir de scénarios aux pires films d'horreur. J'ai utilisé sciemment et consciemment l'alcool pour faire tampons. J'en étais à 1 ou 2 bouteilles d'alcool par jour. Je ne mangeais plus."
Shaili : "mon père ne me comprenais pas. Un jour, il m'a dit que je ne pouvais plus rentrer chez lui. La majorité du temps, j'étais dans un état second. La nuit, je passais mon temps à sangloter. J'étais un gros bébé, bourré et traumatisé."
Shaili : "on nous dit d'être résilient, de vivre pour les morts, de profiter de la chance qu'on a d'être en vie. Excusez-moi mais moi ma vie, ils l'ont tuée. Je n'ai pas choisi de vivre dans les larmes desquelles je suis depuis six ans."
Shaili : "en 6 ans, j'ai développé une gastrite, de l'acidité à cause de l'alcool, de la cigarette. A force de rester chez moi à regarder tout Netflix, en 5 ans, j'ai pris 20 kilos. Je suis dépressive, suicidaire. Mais je dois rester en vie. Pas pour moi, mais pour ma mère."
Shaili : "j'ai des sautes d'humeur aberrantes. Je suis explosive, irritable, irrégulière. Ce qui m'empêche de reprendre des études. Aujourd'hui, les gens que je connaissais ont des masters, des boulots, certains font des bébés."
Shaili : "j'arrive sur mes 25 ans. Je n'ai qu'un bac en poche et je n'ai aucune perspective d'avenir. Je n'ai plus d'amis, je n'arrive pas à construire quelque chose avec les gens. Je ne suis pas capable de répondre aux messages. Je suis constamment paralysée."
Shaili : "j'arrive à peine à payer le loyer de mon cocon de 15 mètres carrés. Je n'arrive pas toujours à manger à ma faim. A ce jour, les seules choses qui m'apportent un peu de réconforts sont le petit chaton que j'ai adopté et mon groupe de musique."
Shaili dit des accusés : "je sais pertinemment qu'ils ne seront jamais désolés, qu'ils sont malades. Ces gens ne changeront pas. Quand on est dans le faux en étant persuadé d'être dans le juste, c'est irrécupérable. C'est le plus difficile à accepter."
Shaili : "pour eux [les accusés ndlr], c'est nous les fous et ils doivent bien prendre leur pied en entendant les dégâts qu'ils ont fait.
Pour moi, c'est la première fois que ça me permet de parler de ce que j'ai vécu dans un cadre où je ne dénote pas."
En réponse à la demande de Shaili de pouvoir écouter l'enregistrement de l'attaque, le président précise : "l'audio est assez difficile à soutenir. La retranscription existe à la cote 9200".
Mais pour Shaili, le texte "ne permet pas de retrouver les souvenirs".
Geoffroy s'est avancé à la barre et débute avec "une pensée pour l'ensemble des familles qui ont eu à vivre cette sinistre soirée". Le 13 novembre, il est au Bataclan avec un ami et "mon fils Quentin, qui avait 16 ans : je m'en veux énormément de l'avoir emmené au Bataclan".
Lorsque les premiers tirs retentissent, Geoffroy attrape son fils "et je le couche au sol". "On attend que ça se passe. Puis il y a quelqu'un qui crie, un mouvement de foule et mon fils arrive à sortir de la salle, mais je ne l'apprendrai qu'une heure après".
Geoffroy : "on se rend compte au bout d'un moment qu'on est couchés sur des personnes décédées. Il va y avoir l'explosion, le Bataclan va trembler, des morceaux de chair vont nous tomber dessus. Vers 23h, des policiers vont nous faire sortir. On voit le carnage, mais on sort."
Geoffroy : "dehors, un pompier nous demande si on est blessés, je lui dit que mon épaule me gratte. Et en fait, j'ai un trou dans l'épaule, j'ai pris un éclat. On nous emmène et c'est là que j'apprends que mon fils est vivant. Il a erré dans le quartier, couvert de sang."
Geoffroy explique que je lendemain, "j'ai eu mon père au téléphone, il était en vacances à l'autre bout du monde. Et je lui ai demandé la permission de pouvoir lui balancer les horreurs que j'avais vues parce que j'avais besoin de le dire à quelqu'un. Je m'en excuse."
Geoffroy : "le lundi 16, je suis retourné à l'hôpital pour nettoyer ma plaie. On a eu la possibilité de voir un psy. Pour moi, ça s'est bien passé. Pour mon fils, beaucoup moi. Le psy qu'il a vu lui a dit qu'il n'avait pas besoin de suivi. Depuis, il ne veut plus voir de psy."
Geoffroy : "comme beaucoup, je suis en hypervigilance constante. J'ai mis longtemps à comprendre ce qu'il s'était passé. Et longtemps pour faire ressortir tout ça, c'est-à-dire pour craquer.
J'ai beaucoup de changements d'humeur, ça c'est ma compagne qui le subit"
Geoffroy : "j'ai eu la chance de devenir papa pour la deuxième fois. Et ça, c'est la vie. Je voudrais remercier du coup mes fils, ma compagne, mon ami Greg pour tout leur soutien."
Geoffroy : "du procès, j'attends qu'il soit digne, j'attends de la repentance de la part des accusés, des condamnations à la hauteur des faits commis pour les accusés qui ont quand même la chance d'être jugés par une cour en France."
Grégory, qui était avec Geoffroy et son fils au Bataclan le #13Novembre s'exprime à son tour à la barre. Il tient à remercier "la justice : vous faites un boulot de fou."
"Depuis les faits, j'ai beaucoup changé. J'ai énormément de colère en moi, qui ressort plus avec le procès"
Grégory : "comme Geoffroy l'a dit, ces gens-là ont de la chance d'être jugés en France. Moi j'aimerais qu'ils souffrent. Avant, il y avait le bagne.
Et puis, je voudrais savoir comment des gens qui sont fichés S arrivent à commettre ces faits-là."
Grégory : "je veux leur montrer [aux accusés ndlr] qu'on est là, qu'on est debout. J'ai aujourd'hui, une petite fille de deux ans, c'est une belle motivation."
Grégory : "au début je n'arrivais pas du tout à dormir. J'au passé un mois à boire, faire du sport pour essayer de dormir. Et puis au bout d'un mois, je suis tombé et j'ai dormi trois jours d'affilée."
Grégory : "à la base, je suis quelqu'un qui n'aime pas beaucoup les psychologues mais en ce moment, je ne vais pas très bien. Mes proches me le font remarquer. Donc je me suis dis qu'il fallait que je vois quelqu'un."
Guillaume vient témoigner à la barre. Il se présente d'emblée comme "celui que le terroriste Samy Amimour met en joue sur la scène, j'ai été sauvé in extremis par le commissaire de la Bac Nuit et son collègue. Sans eux, je ne serais probablement pas ici."
Guillaume s'avance vers la scène lorsque "je vois le troisième terroriste. Je croise son regard. Et il me fait signe avec son regard qu'il ne me tuera pas. Ou du moins pas maintenant. Il a une démarche nonchalante, il tient son arme par la crosse et fait mine de la balancer."
Guillaume : "c'était assez marquant parce qu'on s'attendait à quelque chose de plus professionnel.
Il commence à s'exciter et me dit : "lève-toi sinon je te mets une balle dans la tête." Donc je me lève, je me retrouve sur la scène, les bras en l'air."
Guillaume : "sur scène, je me suis rendu compte de tout ce qui avait été fait, tout ce qui avait été commis. Le terroriste me demande d'aller relever une vieille personne qui était accroupie. Il me dit : "aide ce fils de pute à se relever et on va voir s'il est mort."
Guillaume : "cette séquence était assez confuse. Et je pense que le terroriste était en train d'improviser sur la manière dont il allait m'utiliser. Le terroriste du balcon me lance alors : "qu'est-ce que tu fais?". Et l'autre terroriste de la scène :"c'est bon, il est avec nous"
Guillaume : "mais le terroriste du balcon ne semble pas d'accord, il me dit : "couche-toi, où je te tire une balle dans la tête".
A ce moment-là, j'ai vu deux ombres, j'ai vite compris qu'il s'agissait de policiers, je ne saurais pas dire pourquoi."
Guillaume : "j'ai vite compris que leurs tirs visaient le terroriste qui me tenaient en joue. J'ai profité de cette fenêtre pour sauter et m'enfuir de la salle. En m'enfuyant, j'ai entendu l'explosion et j'ai senti le souffle de l'explosion dans les jambes."
Guillaume : "j'ai été contacté une semaine après par le commissaire [de la Bac Nuit qui a tiré sur le terroriste Amimour]. Cette rencontre a été pour moi fondamentale, ça m'a beaucoup aidé. Il a été non seulement un sauveur pendant l'attentat mais aussi pour l'après."
Guillaume : "selon moi, j'ai eu la sensation que le terroriste voulait faire durer le moment. J'ai cru comprendre dans le premier regard qu'il ne me tuerait pas. Il n'a pas du croiser beaucoup de regards ce soir-là, j'ai pu me dire ça. Que c'était plus difficile de tuer après."
Guillaume se souvient de la façon de s'exprimer des terroristes : "beaucoup de gros mots, un langage assez familier, qui vient de la rue, qu'on peut entendre tous les jours." Il poursuit : "peut-être qu'il voulait organiser une mise en scène d'exécution".
Guillaume avait 21 ans au moment des attentats du #13Novembre
Il était alors étudiant et est aujourd'hui "en formation pour changer de profession".
Il explique n'avoir "pas vraiment" fait l'objet d'un suivi psychologique.
Lucie, qui était au Bataclan avec son compagnon Guillaume entendu précédemment, témoigne à son tour à la barre.
Elle évoque "cette maladie chronique" qui est désormais la sienne. Elle aussi avait 21 ans le #13Novembre 2015
Lucie : "on entend des bruits que je ne connais pas. Mon cerveau n'a à l'époque pas l'idée de l'assimiler à des coups de feu.
Je me retourner vers Guillaume, mais nous sommes envoyés par la foule dans des directions différentes. Je suis allongée, entièrement exposée aux tirs."
Lucie : "un homme près de moi décrit en chuchotant ce qui est en train de se passer : deux hommes marchent à côté de nous vers la fosse et tirent sur les gens".
Chaque tir est à la fois une horreur et un soulagement. Un soulagement de ne pas être touchée."
Lucie : "je me dis que si je me lève je prends le risque d'être tuée, mais au moins j'ouvre la possibilité de sortir. Je survole ce que j'imagine être des cadavres. En passant, je vois un homme adossé au bar comme une poupée de chiffon, le ventre en sang. Cette image me reste."
Lucie trouve refuge chez une dame, dans son appartement : "nous sommes quatre. Au bout d'une heure, elle nous dit qu'elle doit aller se coucher.".
Avec les autres victimes, elle trouve refuge dans un autre appartement, "chez un couple qui nous accueille à bras ouverts".
Lucie raconte "tous ces moments où j'ai du partir le plus vite possible de là où j'étais et rentrer chez moi parce qu'une porte avec claqué".
"Les moments les plus durs surviennent lorsque je m'y attends le moins. J'aimerais pouvoir me dire que dans 6 mois ou 3 ans ça ira mieux"
Le #13Novembre 2015, Lucie était étudiante en Droit. Elle n'a pas réussi à poursuivre ces études. "J'ai pu en reprendre et je suis aujourd'hui urbaniste", explique-t-elle.
Place au témoignage d'Agathe : "en novembre 2015, j'avais 27 ans, beaucoup de projets, j'avais quitté Paris pour m'installer en Picardie."
Agathe avait offert la place de concert des Eagles of Death Metal à son amie d'enfance pour son anniversaire.
Agathe raconte être arrivée tôt au concert avec son amie. "On s'est placée devant la scène, au niveau de la barrière".
Lorsque survient l'attentat, elle est "compressée contre la barrière. J'ai beaucoup beaucoup de mal à respirer."
Agathe : "je ressens un énorme coup, je parviens à me dégager, c'était le jeune homme qui était assis sur moi. Il était mort, il avait pris une balle dans le thorax."
Elle tente de fuir, mais "j'ai beaucoup de difficultés à avancer. A ce moment, je baisse les bras".
Comme beaucoup Agathe confie avoir eu des pensées surprenantes alors qu'elle est persuadée qu'elle va mourir : "je pense à mon appartement qui est sans dessus dessous et je me dis que ça va être compliqué pour la personne qui va devoir le vider."
Agathe : "j'entends des cris, des tirs, les cris s'arrêtent. Des supplications, des tirs, les supplications s'arrêtent. Et parfois, après les tirs, des ricanements."
Agathe parvient à fuir, trouve refuge "chez une jeune femme qui nous a ouvert sa porte. Elle ne savait pas ce qui se passait, elle ne nous a pas posé de questions. On était 10 rescapés à entrer. On s'est enfermés dans sa salle-de-bain, dans le noir. On est restés deux heures."
Agathe décrit l'intérieur du Bataclan devant lequel elle repasse après être sortie de l'appartement refuge : "l'image qui m'en reste c'est que si l'enfer existe, il ressemble à ça. Les corps, l'odeur perceptible même à plusieurs mètres à l'extérieur."
Agathe décide de rentrer retrouver sa famille, en Bourgogne. Le lendemain, elle se rend aux urgences "parce que j'avais mal partout". "J'ai expliqué au médecin que j'étais au Bataclan, il ne m'a pas crue. Il croyait que c'était mon père qui me battait."
A son tour, Agathe confie sa culpabilité d'avoir croisé un homme dans sa fuite "qui m'a demandé de l'aider et je n'ai pas pu, je ne savais pas quoi faire et je voulais surtout sauver ma peau."
Elle pense aussi "chaque jour" à ce jeune homme qui a pris des balles à sa place.
Agathe : "j'ai une liste de troubles persistants, des problèmes à faire des choses banales. J'ai gardé une relation aux autres assez compliquée, je me sens beaucoup en décalage avec les gens qui n'ont pas subi ce genre de choses. Je n'ai pas réussi à reprendre une vie normale."
Constance s'est avancée à la barre : "je suis venue seule au concert, comme souvent. Je reconnais quelques têtes."
Lors des premiers tirs, "je n'ai pas le temps de réagir, les lumières s'allument, je suis complètement éblouie et le public s'accroupit."
Constance : "à droite, il y a un garçon, vraiment mort et maintenu par la foule les bras en croix. Il n'a pas eu le temps de se baisser ou pire, il n'a pas eu la place".
Constance profite d'un mouvement de foule, parvient à passer la barrière devant la scène, puis le rideau.
Constance se retrouve bloquée. Elle appelle ses parents, "je les ai 54 minutes au téléphone". "Je regrette de les avoir appelé car ils ont vécu ce qu'on peut qualifier de pire angoisse. Ils sont retournés travailler une semaine après. Ils n'ont pas été reconnus parties civiles."
Constance finira par être libérée par la BRI, raconte "ce sol jonché de corps, de débris de verre", se réfugie "dans un kebab". C'est là qu'elle comprend qu'il s'agit d'un attentat "sur les chaînes d'infos en continu".
Mais Constance ne veut pas croire à un attentat : "l'oncle de ma mère est mort dans l'attentat de Saint-Michel en 1995. J'ai toujours entendu ma mère dire que statistiquement, deux attentats dans une même famille, ça ne pouvait pas survenir."
A son tour, Constance raconte avoir vu un psychiatre "qui m'a bien médicamentée mais mal accompagnée, mal conseillée".
Elle a essayé depuis "toutes les thérapies". "Mais ce qui fonctionne le mieux "c'est quand même le Xanax et l'alcool"
En conclusion, Constance espère "que les autres victimes ont pu être mieux accompagnées que moi. Et que la prochaine fois que ça arrivera, on pourra mieux aider les victimes".
Anne-Sophie succède à Constance à la barre. Le #13Novembre 2015, elle est agent à la RATP et "super-contente que mon chef m'ait accordé ma soirée". Au concert avec Seb, un ami, celui-ci "un grand gars d'1,90m" a mal au dos. Plutôt que la fosse, ils choisissent le balcon.
Anne-Sophie se souvient de la fuite : "j'ai entendu crier "on ne piétine personne, si quelqu'un tombe, on le ramasse" Et, effet, dans ce groupe, personne n'a été piétiné."
Elle trouve refuge dans une loge. "Mais un des tireurs essaie de défoncer la porte à coups de crosse."
Anne-Sophie : "des personnes se sont pressées derrière la porte. L'un des assaillants gueule et nous menace. Les coups finissent par s'arrêter. J'appelle ma mère qui trouve mon appel bizarre et pense que j'ai trop bu. Alors, j'acquiesce. Elle me conseille de boire de l'eau."
Anne-Sophie : "je lui ferai mes adieux quelques minutes plus tard après qu'elle m'ait envoyer un texto : "rassure-moi, tu n'es pas au Bataclan?".
Anne-Sophie reste "jusqu'au bout, coincée sous une table, entre un frère et une soeur".
A ce moment-là, Anne-Sophie "a 29 ans et très facilement renoncé à la vie. Je m'excuse pour toutes les familles endeuillées mais moi j'ai accepté de mourir."
Dans la loge, ils sont très nombreux "nous suffoquons, les murs ruissellent et nous aussi".
Anne-Sophie : "à un moment, ordre nous est donné d'ouvrir la porte. On échange avec celui qui se prétend, encore une fois, être policier. Quand l'une de nous annonce qu'elle est enceinte et qu'elle veut sortir. Seb ouvre immédiatement la porte."
Anne-Sophie : "pour sortir, il nous faudra enjamber le corps du terroriste, celui-là même qui s'était fait passer pour un policier.
Il n'y a plus que la mort, je patauge dans 3 centimètres de sang. Dans la fosse, les corps sont partout."
Anne-Sophie explique ses difficultés professionnelles après "avoir eu, les yeux dans les yeux, la promesse d'Elisabeth Borne, de la possibilité d'un reclassement."
Aujourd'hui, elle l'attend toujours. "Je suis en plein boring-out. Je n'ai même pas à travailler, je dois pointer"
Anne-Sophie raconte les menaces de licenciement de la RATP pour ne pas avoir accepté les postes qu'on lui a proposé en remplacement "à savoir machiniste, électromécanicienne ou poseuse de caténaire sous tunnel".
A son tour, Anne-Sophie explique que ces difficultés professionnelles n'ont pas non plus été entendues par le @FONDSDEGARANTIE dont elle qualifie les relations comme "ma plus mauvaise expérience après le #13Novembre "
Anne-Sophie conclut, raconte avoir rencontré son compagnon lors d'u apéro entre rescapés de l'association @lifeforparis
"et chaque jour", lance-t-elle en haussant la voix, "je m'astreins à être une bonne mécréante".
Fin des auditions de victimes prévues aujourd'hui.
L'audience est donc suspendue. Elle reprendra demain à 12h30.
Le compte-rendu de l'audience du jour, illustré par @ValPSQR est à retrouver ici >

franceinter.fr/justice/proces…

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En LT ici.

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