#procès13novembre Jour 25
Et aujourd'hui c'est Nourk au contrôle #gendarmerie
#procès13novembre Jour 25
Les accusés qui comparaissent libres sont arrivés. Ceux qui comparaissent détenus ne sont pas encore dans le box. L'audience ne reprendra pas à 12h30:)
#procès13novembre Jour 25
Salah Abdeslam et Mohamed Abrini, son voisin de droite, sont arrivés. Les autres accusés arrivent progressivement.
#procès13novembre Jour 25
La salle d'audience se remplit, elle aussi, beaucoup des tours de cou rouge aujourd'hui encore sur les bancs. lci.fr/justice-faits-…
#procès13novembre Jour 25
L'audience est reprise.
#13novembre
Le président "avant de continuer les auditions,nous avons une nouvelle constitution de partie civile je crois".
#13novembre
"Je suis la soeur de Véronique Geoffroy décédée à La Belle Équipe" dit cette femme en larmes à la barre avant de décrire sa grande sœur:"celle qui vous apprend à vous maquiller, celle qui vous apprend à vous habiller..."
lemonde.fr/attaques-a-par…
#13novembre
La sœur de Véronique Geoffroy indique que
ses parents étaient au Stade de France le 13-11-15 et que "le bilan aurait pu être encore plus lourd".
#13novembre
A la barre, Véronique, Mère de Claire Maitrot Tapprest, décédée au Bataclan. "Ma fille Claire a été assassinée au Bataclan. Claire est mon enfant unique, je l'ai élevée seule depuis l'âge de ses 6 ans, elle avait 23 ans" (elle fond en larmes)
lemonde.fr/attaques-a-par…
#13novembre
Véronique, partie civile, lunettes de vue, tour de cou vert, doudoune légère sombre, cheveux foncés aux épaules. Elle parle de la passion de sa fille pour la musique et le rock.
#13novembre
Véronique, partie civile : "Claire va s'installer avec son petit ami Cyril, le dossier de location est sur son bureau, ils devaient emménager la semaine suivante. Claire me parle de projets de voyages, de concerts, de mariage"
#13novembre
Véronique, partie civile, "Je suis admirative de sa persévérance, de la jeune femme qu'elle est devenue, attentive aux autres et attentionnée. Elle parle de projets d'enfants dans les années futures"
#13novembre
Véronique, partie civile : "Je cherche toujours des éléments de réponse sur ce qu'il s'est passé pour elle ce soir-là et qui a déchiré mon cœur".
#13novembre
C'est la mère de Cyril qui a contacté Véronique pour dire qu'il s'était passé quelque chose au Bataclan "Claire est touchée"
#13novembre
Véronique, partie civile : "Cyril rentrera au petit matin, torse nu, il est très mal. Il prend le temps de me décrire la blessure de Claire (...) J'apprendrai plus tard qu'il l'a extraite de la fosse"
#13novembre
Véronique, partie civile (qui lit un texte) : "Dès que le numéro de la cellule de crise est donnée, nous passons des appels. On nous promet un rappel dans l'heure, nous allons réitérer des centaines d'appels dans les hôpitaux et à la cellule de crise"
#13novembre
Véronique: "Nous apprenons qu'un accueil est ouvert aux Invalides, je m'y rends (..) On attend, on attend. Un officiel en costume arrive, je ne saurai jamais à qui j'ai parlé." On lui dit que personne ne correspond au signalement de Claire dans les hôpitaux."
#13novembre
Véronique, partie civile : Lundi 16 novembre, j'appelle l'IML, on m'oppose un refus (...) Nous étions lundi 16 novembre, j'ai continué à appeler la cellule de crise. C'est seulement le mardi 17 novembre vers 20 heures qu'on me dit que Claire a été identifiée"
#13novembre
Véronique, partie civile, a cru pendant 4 jours que sa fille était toujours en vie. Elle gardait "espoir".
#13novembre
Véronique, partie civile : "Personne n'a pu me dire si Claire avait souffert, personne ne me permettra d'avoir le temps de me ressaisir". Elle cherche à comprendre comment sa fille est décédée.
#13novembre
Véronique, partie civile : "Une seule balle qui n'est pas ressortie. (...) Rien ne peut dire si Claire est décédée rapidement"
#13novembre
Véronique, partie civile : "Je vais continuer à penser chaque jour aux derniers instants de ma fille, à être dans la quête permanente d'éléments de compréhension. "
#13novembre
Véronique, partie civile : "Je n'ai eu aucune réponse permettant d'éclairer ma quête malgré mes multiples demandes" "le directeur de l'IML répondait succinctement à mes questions".
#13novembre
Véronique, partie civile : "Ma fille a été examinée succinctement et abandonnée". Véronique voulait récupérer le bracelet connecté de sa fille pour savoir à quelle heure son cœur s'est arrêté, elle ne l'a pas eu.
#13novembre
Véronique, partie civile : "J'ai un besoin viscéral d'entendre chaque détail, je suis en constante quête de la moindre information qui pourrait m'éclairer sur les circonstances de la mort de ma fille"
#13novembre
Véronique, partie civile : Le directeur de l'IML parle de "l'agonie rapide de ma fille".
#13novembre
Véronique indique que quand elle a demandé ici, à la sortie de la salle d'audience, au directeur de l'IML la copie du rapport qu'il venait de lire devant la cour, il lui a dit que c'était "une projection intellectuelle".
#13novembre
Véronique, partie civile, rappelle que sa fille a été retrouvée à l'IML avec sur elle un manteau qui n'était pas le sien, ce qui ralentira son identification par la suite.
#13novembre
Véronique, partie civile : "Ils n'ont pas tué notre liberté, notre vivre ensemble, notre démocratie"
#13novembre
A la barre, Caroline, victime et compagne de Nicolas Classeau. "On connaissait mal les Eagles of death metal mais nous avions hâte de les entendre"
lemonde.fr/attaques-a-par…
#13Novembre
Caroline, partie civile: "Nous avons rejoint la salle peu avant 21h" Ils prennent des bières et rejoignent la fosse. "On a décidé de s'installer dans la partie droite de la fosse. Nous étions de bonne humeur et heureux d'étre là".
#13Novembre
Caroline, partie civile: "Nous entendons un bruit sec et métallique, des détonations. J'aperçois une silhouette avec une arme à la main, je crois à une mise en scène de mauvais goût"
#13Novembre
Caroline, partie civile: Nicolas blémit suffoque, il est encore debout mais ses jambes commencent à fléchir. Je crie, je lui donne des claques, je l'appelle mais il ne me répond pas. je ne comprends pas encore que c'est un attentat"
#13Novembre
Caroline, partie civile: "Je comprends ensuite que c'est comme @Charlie_Hebdo_ c'est un attentat. Les rafales continuent, j'essaie de me protéger mais je suis très exposée"
#13Novembre
Caroline, partie civile: "Je ne vois plus Nicolas, les lumières s'allument. J'entends Nicols gémir, je lui parle, je lui promets qu'on va s'en sortir"
Un des fils de Nicolas quitte la salle en larmes.
#13Novembre
Caroline, partie civile: "J'arrive à me mettre sur le dos pour voir où sont placés les terroristes. je les aperçois au balcon. J'essaie de me cacher le visage avec les cheveux pour ne pas qu'ils voient que je suis encore en vie"
#13Novembre
Caroline, partie civile: "Les terroristes visent, tirent. Ils visent, ils tirent. Jamais je n'oublierai cette désinvolture, cette posture. Ces hommes ressemblent à des chasseurs et nous sommes le gibier"
#13Novembre
Caroline, partie civile: "J'observe les deux tireurs sur le balcon (...) Je me lève, je sprinte, dans le hall d'entrée il y a les corps au sol. Passage Amelot je vois deux policiers armes au poing"
#13Novembre
Caroline, partie civile: "Mon bras me fait extrêmement mal, je vois que j'ai un trou dans le bras "
#13Novembre
Claire veut retourner dans la salle, chercher Nicolas. On lui dit: "Maintenant c'est chacun pour sa peau, ne retourne pas là-bas, tu vas te faire buter".
#13Novembre
Caroline, partie civile: J'ai dû laisser Nicolas là-dedans, seul dans cette horreur. Je le reverrai après, derrière une vitre à l'IML.
#13Novembre
Caroline, partie civile, parle des assiettes et des verres de vin laissés à la maison, et qu'ils avaient eu la flemme de ranger, "Comme les fossiles d'une vie simple et heureuse".
#13Novembre
Caroline, partie civile n'a pas pu pendant un an sortir seule, faire ses courses seule, pendant deux ans elle n'a pas pu prendre le métro, pendant un an elle n'a pas pu travailler. Elle a été suivie, fait des séjours à l'hôpital.
#13Novembre
Caroline, partie civile: "De la haine et de la colère j'en ai eu à revendre. Je sais qu'on préfère les victimes avec une face solaire mais moi, la colère et la haine, j'en ai eues. La colère et la haine ont été ma boussole"
#13Novembre
Caroline, partie civile: "Aujourd'hui je suis apaisée (...) Je n'attends pas la vengeance, j'espère la justice"
#13Novembre
Caroline, partie civile: "Je suis la mécréante, celle qu'ils n'ont pas réussi à abattre. (...) Nous serons la dignité face à leur idéologie mortifère"
#13Novembre
Caroline, partie civile, n'a pas pleuré pendant sa déposition. Elle fond en larmes, alors qu'elle prononce ses derniers morts à la barre.
#13Novembre
Caroline, partie civile, répond aux questions du président. Elle dit qu'elle a très bien été suivie à Tenon, "je n'ai pas mis sous le tapis le stress post-traumatique"
#13Novembre
Caroline, partie civile: "J'ai changé de travail, je suis professeure des écoles maintenant, j'arrive à mieux profiter de la vie"
#13Novembre
A la barre, Jocelyne, partie civile, maman de Nicolas Classeau:"Je suis la maman de Nicolas Classeau, il avait trois enfants. Je ne savais pas qu'il était au Bataclan".
A ses côtés, les deux ainés de Nicolas Classeau, qui avaient 15 et 11 ans au moment des faits.
#13Novembre
Jocelyne, partie civile, explique qu'elle a cherché son fils, que tous les numéros ne répondaient pas et que quand ça répondait, "ils n'avaient pas de réponse" concernant Nicolas.
#13Novembre
Jocelyne, partie civile: "J'ai appris le décès de Nicolas dans le tramway, entre la porte de Charenton et la porte de Vincennes. J'avais envie de crier, de me rouler par terre, mais il y avait plein de monde"
#13Novembre
Jocelyne, partie civile:"Le dimanche, j'ai appris officiellement la mort de mon fils"
#13Novembre
Jocelyne dit qu'elle n'a pas voulu voir le corps de son fils, ni à l'IML, ni avant la mise en bière. Elle ne peut retenir ses larmes:"Maintenant il repose dans 2m2 au Père Lachaise. "
#13Novembre
Jocelyne, partie civile: "Nicolas est né dans le 11e et il est mort dans le 11e".
#13Novembre
Jocelyne, partie civile:"J'ai les regrets de ne pas lui avoir dit simplement que je l'aimais. On n'avait pas l'habitude de dire ses mots-là.
#13Novembre
Jocelyne, partie civile:"Le plus difficile a été la vente de son appartement. Il l'avait acheté un an auparavant, j'y avais travaillé avec mon compagnon. Ca a été très vide pour moi de le vider plusieurs mois après son décès"
#13Novembre
Jocelyne, partie civile:"je ne vais pas m'appesantir sur la dépression", antidépresseur, psychiatre, psychologue. Elle pleure quand elle évoque ses petits enfants.Les deux grands garçons à côté d'elle,2 de ses 3 petits enfants, lui caresse le dos pour la réconforter.
#13Novembre
Delphine, partie civile, ex-femme de Nicolas Classeau, mère de Nino et Marius, enfants de Nicolas, tours de cou rouge."J'ai envoyé un message à Nicolas le 13 novembre à 23 h pour savoir que nous nous allions bien, nous étions en sécurité à Montreuil". Pas de réponse.
#13Novembre
Delphine, partie civile, entourée de ses deux fils, Nino et Marius. "Nous nous rendons dans plusieurs hôpitaux mais Nico n'y est pas". "Pas de nouvelle de papa, on le cherche, tout le monde le cherche"
#13Novembre
Delphine, partie civile, apprend par téléphone : "il y est passé Delphine". "Je cris, je hurle : papa est mort, papa est mort!" Que vais-je leur raconter? Un attentat? Qui? Quoi? Comment"
#13Novembre
Delphine, partie civile:"Deux semaines avant ces atroces attentats, mes enfants étaient allés au Bataclan voir un spectacle, le 26 octobre 2015"
#13Novembre
Delphine, partie civile:"Nino, Marius et moi sommes pris en charge. On nous présentera à l'IML le corps de Nicolas.
#13Novembre
Delphine, partie civile:"Dans le cercueil, l'image d'un homme qui n'est pas celle que j'avais de lui, que nous avions de lui". Un "choc supplémentaire" pour les enfants.
#13Novembre
Delphine, partie civile, et son nouveau compagnon vont veiller sur les enfants après la mort de Nicolas :"Face à la haine, je choisissais l'amour".
#13Novembre
Delphine, partie civile, explique que Marius a fait deux mois en pédopsychiatrie en 2018. "Il était maigre, prostré", avec des envies de mourir.
#13Novembre
Delphine, partie civile:"nous sommes tous un peu mort depuis novembre 2015". "Depuis le début, quand un des frères tombe, s'effondre, l'autre s’accroche à la branche. Après Marius, c'est Nino qui craque.
#13Novembre
Delphine, partie civile:"Oui la vie est dure monsieur le président, je rêvais mieux pour mes fils". "Depuis nous sommes contraints de réparer les vivants et d'apaiser les douleurs".
#13Novembre
A la barre Nino, partie civile:"Je suis Nino, le fils de Nicolas Classeau, je témoigne aujourd'hui pour mon père"
#13Novembre
Nino, partie civile, dit qu'il n'a pas dormi la nuit du 13:"Je lisais l'actualité en continue, avec le nombre de blessés, de morts."Il n'a pas de nouvelle de son père, il lui envoie des messages:"Coucou papa ça va?". Pas de réponse, il se dit qu'il dort déjà.
#13Novembre
Nino, partie civile:"Vers midi, ma mère nous annonce que mon père était au Bataclan et qu'on le cherche dans les hôpitaux. je suis effondré, je monte dans ma chambre. S'ensuivent les deux heures les plus longues de ma vie, j'attends de savoir si mon père est mort"
#13Novembre
Nino, partie civile, apprend la mort de son père, il crie, il pleure, il s'effondre, il crie dans la rue "ils l'ont tué". "Je ne pouvais plus marcher tout seul"
#13Novembre
Nino, partie civile:"Je pensais à rejoindre l'armée pour me venger tout seul (...) Je retourne au lycée 3 semaines après la mort de mon père". Il n'est plus un lycéen ordinaire.
#13Novembre
Nino, partie civile, (châtain, t-shirt blanc, tour de cou rouge) explique que dès qu'il ferme les yeux, il voit son père "se faire tuer, une bière à la main".
#13Novembre
Nino, partie civile:"En janvier dernier, j'ai craqué, je ne pouvais plus rien faire, plus me lever le matin. Mais je continuerai à aller au spectacle, au concert, écouter de la musique. Tout ce que mon père aimait faire". Il est en larmes.
#13Novembre
Marius, partie civile, l'autre fils de Nicolas Classeau:"J'ai 17 ans". "Je venais de rentrer en 6e, j'avais 11 ans". Je luis ai dit:" A dimanche papa"
#13Novembre
Marius, partie civile, sweat Jordan noir, tour de cou rouge:"J'ai ressenti la solitude, l'espoir, la haine, la colère, des sentiment qui se mélangent (...) Deux heures plus tard, j'apprends le décès de mon père, l'espoir est parti"
#13Novembre
Marius, partie civile:"Mon père a été sauvagement été assassiné par des balles de kalachnikov alors qu'il faisait ce qu'il aimait: écouter de la musique à un concert"
#13Novembre
Marius, partie civile:"Un jour j'ai pensé à la mort comme solution pour rejoindre mon père pour le revoir." Marius a fait deux mois de pédopsychiatrie. Depuis 3 ans il est sous antidépresseur.
#13Novembre
Marius, partie civile, explique avoir vu des accusés rigoler ensemble dans box la semaine dernière. "Monsieur le président, est-ce normal dit-il?"
#13Novembre
Dans le box Farid Kharkhach, accusé, demande à prendre la parole : "Tous les témoignages me font saigner le coeur mais voir des enfants aujourd'hui, ça me touche beaucoup. J'ai l'âge de leur père et j'ai des enfants".
#13Novembre
Farid Kharkhach, accusé:"Je vous jure que je suis pas un terroriste. Je suis contre ça. D'autre dans le box ne sont pas des terroristes. Je suis musulman. L'islam c'est pas ça. Merci monsieur le président"
#13Novembre
A la barre Daniel, père de Nicolas Classeau:"La soirée du 13, je suis à la maison à 500km de Paris avec mon épouse. "
#13Novembre
Daniel, père de Nicolas Classeau: "Vers 22h, France Info parle de coups de feu à Paris. Bien qu'en veille depuis @Charlie_Hebdo_ et l'HyperCacher, je n'imagine pas que Nicolas soit là-dedans"
#13Novembre
Daniel, partie civile: "On n'a pas de réponse dans la nuit. A 7h45, j'appelle Delphine, elle me dit que tout le monde cherche Nicolas. "
#13Novembre
Daniel, partie civile: "A 14 heures, elle nous apprend le décès de Nicolas. On pense tout de suite aux petits enfants, on est impuissants parce qu'ils sont loin".
#13Novembre
Daniel, partie civile: "Ma fille est toujours en dépression. IL y a des périodes où ça va bien mais là à l'approche du 13 novembre.. Elle est sous suivi médicamenteux. Elle a eu un master en linguistique mais a souvent voulu arrêter ses études"
#13Novembre
Daniel : "Mon épouse a eu 1 suivi.Mes 2 fils n'ont pas eu de suivi.". Il explique que ses deux autres fils se sont réfugiés dans la musique pour l'1, qu'aimait Nicolas, et le sport pour l'autre. "Il a eu aussi envie d'aider les autres, il est à la @SauveteursenMer "
#13Novembre
Daniel, partie civile:"sur la tombe de Nicolas, un pot blanc en céramique. Marius y avait écrit: pourquoi tant de haine?"
#13Novembre
Daniel, partie civile: "les hommes qui ont armé les assassins ne sont certainement pas dans le box. J'attends que les prévenus dans le box soient condamnés. Je souhaite de tout coeur que les idées de Daech n'ont pas trop pénétré dans notre société."
#13Novembre
A la barre, Corinne, ex-compagne de Nicolas Classeau et mère de Lazare, le dernier fils de Nicolas, partie civile, elle est journaliste. Le 13-11-15 elle avait envoyé un message à Nicolas pour lui demander de garder Lazare mais il n'a jamais répondu.
#13Novembre
Corinne, partie civile: "J'ai un mauvais pressentiment qui ne me quitte pas".
#13Novembre
Corinne, partie civile, voit le nom de Jocelyne, la mère de Nicolas, sur son téléphone :"elle m'annonce que Nicolas était au Bataclan et qu'on a pas de nouvelle, c'est la panique, je préviens mes amis, mes proches, mon travail pour dire que je ne pouvais pas venir"
#13Novembre
Corinne, partie civile: "Lazare se réveille, je lui dis rien. Je le laisse regarder des dessins animés". Tout le monde cherche Nicolas. "Lazare est un peu excité, l'après-midi il a un anniversaire. Il n'est pas au courant des attentats. Je prépare des pâtes."
#13Novembre
Corinne, partie civile: " Jocelyne m'appelle, me laisse un message. Me dit que Nico est à l'IML et que c'est fini. Lazare est heureux, insouciant, je lui demande comment je vais pouvoir lui annoncer cette nouvelle.
#13Novembre
Corinne, partie civile: Je pose Lazare à son anniversaire. Je vais le chercher deux heures après. On se met sur le canapé. Je cherche des mots précis.Je dis même le mot attentat mais ce mot n'a pas de sens pour un enfant de 6 ans.
#13Novembre
Corinne, partie civile:Puis je vois ce regard, affolé et il me dit: "alors je ne verrai plus jamais mon papa. J'ai plus de papa". En deux phrases il avait résumé la situation".
#13Novembre
Corinne, partie civile: "L'enterrement a eu lieu plus de 15 jours après. Évidemment je n'ai pas emmené Lazare à l'IML, je lui ai épargné tout ça".
#13Novembre
Corinne, partie civile:" Lazare a fait un dessin pour son papa, pour l'enterrement, avec notamment un drapeau français. Le dessin a été glissé dans le cercueil"
#13Novembre
Corinne, partie civile: Lazare après ne peut plus dormir tout seul, dans sa chambre. Il s'accroche à moi comme une sangsue. Il va parler longtemps de son papa. A l'école il va écrire le nom de son papa.
#13Novembre
Corinne, partie civile:Il y a aussi ce petit Noël,on décore la tombe. Nico c'est ce morceau de pierre unique dans le froid. Alors on la décore cette tombe. Mais tout est volé à chaque fois par je ne sais qui. C'est violent de voir tout ça.
#13Novembre
Corinne, partie civile: Lazare a 12 ans, il est en 5e, il aime le foot et les jeux vidéos. Il a du mal à se concentre. Il ne peut pas lire des livres sans images tout seul.
#13Novembre
Corinne, partie civile: en perdant son papa, Lazare a perdu aussi un lien avec ses frères, c'est chez son papa qu'ils se retrouvaient.
#13Novembre
Corinne, partie civile:On a tout fait avec sa maman pour se rapprocher. Ça n'a pas été simple, on nous a dit que ça n'était pas une priorité. Ca a mis deux ans. Nous habitons aujourd'hui à 300m.
#13Novembre
Corinne, partie civile: "Ces actes du 13 novembre ça a été d'une telle violence que je me suis sentie broyée pendant des mois." Elle explique que pour son fils, elle ne peut pas craquer.
#13Novembre
Corinne, partie civile:Nicolas c'était un super papa, très aimant, un peu geek, il cuisinait, il les emmenait voir des expos. Il écoutait de la musique, jouait de la guitare... Il était entier, avait beaucoup de convictions"
#13Novembre
Corinne, partie civile: "La douleur se ravive à chaque approche du 13 novembre. Mon fils on lui a volé son père de façon injuste. "
#13Novembre
Corinne, partie civile, en pleurs: "De nombreux jeunes orphelins doivent apprendre à grandir avec des repères en moins. "
#13Novembre L'audience est suspendue.
#13novembre L'audience est reprise.
#13novembre
A la barre, Guillaume, partie civile, chemise claire, sans avocat, pas de tour de cou:" Ca va bientôt faire 6 ans, on pense qu'après 6 ans ça va aller mieux, que la douleur va s'apaiser, s'estomper...
#13Novembre
Guillaume, partie civile:"Puis on se rend compte que jusqu'à la fin de ses jours on va trainer ça comme un boulet"
#13Novembre
Guillaume, partie civile:"J'ai la culpabilité de m'être enfui, d'avoir piétiné des corps morts ou vivants, d'être sorti sans me préoccuper de savoir si les autres étaient sortis, y compris la mère de mes enfants"
#13Novembre
Guillaume, partie civile:" Cette culpabilité d'avoir vu mon pote Fabrice mourir sous mes yeux après avoir pris une balle de kalachnikov alors que cette balle elle était pour moi, culpabilité de ne pas avoir dit à Pascal que Fabrice était mort sous mes yeux
#13Novembre
Guillaume, partie civile: "C'est très lourd à porter. C'est l'ascenseur émotionnel, ça monte très très haut et ça descend très très bas" (il pleure)
#13Novembre
Guillaume, partie civile raconte que son ex-employeur a eu la bonne idée de faire un exercice attentat, avec un faux terroriste qui paradait avec une fausse kalachnikov.
#13Novembre
Guillaume, partie civile, évoque la notion de victime :"Je ne veux pas être une victime dans les yeux de mes proches, c'est trop lourd pour moi. J'attends de ce procès d'amoindrir cette notion de victime. "
#13Novembre
Guillaume, partie civile: Je voudrais témoigner de tout l'amour que j'ai pour mes enfants et qui me le rendent bien"
#13Novembre
Le président à Guillaume, partie civile: "Vous êtes partie civile, vous êtes victime et vous n'être coupable de rien"
#13Novembre
Guillaume, partie civile: Je voudrais témoigner de tout l'amour que j'ai pour mes enfants et qui me le rendent bien"
#13Novembre
A la barre, Emmanuel, partie civile, brun, lunettes, veste bleu foncé, chemise blanche tour de cou vert. Une photo de la salle de spectacle avec le groupe Eagles of death metal qui joue et la foule devant est projetée à l'écran.
#13Novembre
Emmanuel, partie civile raconte le début de l'attaque :" je me plonge pour faire le mort, autour de moi il y a des blessés. Je cherche mes amis, je les appelle. Quelqu'un me dit :'Ta gueule' mais je ne lui en veux pas"
#13Novembre
Emmanuel, partie civile (il parle très vite): "Pour moi ça a duré une heure, en vrai ça a duré 10 minutes"
#13Novembre
Emmanuel, partie civile :" je cours dehors, je fais pas trois mètres, je me rétame, je perds mes lunettes. Moi sans mes lunettes je vois rien. Je cherche mes lunettes, je tombe sur un cadavre"
#13Novembre
Emmanuel, partie civile :"quelqu'un me crie : mais qu'est ce que tu fous tu va te faire buter, viens viens viens". Il part se cacher dans les étages d'une résidence étudiante avec d'autres.
#13Novembre
Emmanuel, partie civile :"L'assaut passe, arrive une nuée de policiers. (...) A un moment un policier équipé se met au fond du couloir et nous regarde, on prend peur. Il nous dit: j'avais juste besoin de voir des vivants. On a vu ensuite le carnage"
#13Novembre
Emmanuel, partie civile :" Pour la polémique sur les taxis, je tiens à vous le dire, il ne m'a pas fait trop payer" (il a été question souvent au procès de la "légende des taxis" qui n'ont pas fait payer leurs clients ce soir-là)
#13Novembre
Emmanuel, partie civile, a vu des gens mourir, son pote Aurélie a été blessé. Pourtant, les premiers médecins lui disent qu'il a l'air d'aller bien. Ça n'est pas le cas . "Je ne pensais toujours qu'au 13 novembre"
#13Novembre
Emmanuel, partie civile, prend des antidépresseurs. Puis rencontre les gens de la @FENVAC . "Aider les autres, ça a fonctionné pour moi, c'est comme ça qu'est né @13onze15"
#13Novembre
Emmanuel, partie civile :" Notre but à @13onze15 c'était : plus jamais ça, on voulait comprendre. On s'est lancé dans plein de combat avec @lifeforparis , la @FENVAC , la @afvt_org
#13Novembre
Emmanuel, partie civile :"Ensuite j'ai décidé de m'occuper de moi, de ma femme (...)". Il dit qu'elle l'a supporté pendant deux ans et qu'il veut lui "rendre hommage aujourd'hui"
#13Novembre
Emmanuel, partie civile :"J'ai très vite arrêté les psys après le 13 novembre, les antidépresseurs, ça me faisait grossier, je me suis marié, j'ai changé de job, j'ai eu une petite fille"
#13Novembre
Emmanuel, partie civile :"ma relation avec le 13 Novembre, c'est Dr Jekyll et M. Hyde. (...) M. Hyde est très fort en ce moment, il y arrive bien"
#13Novembre
Emmanuel, partie civile :"après l'assassinat de Samuel Paty, je me suis tourné vers @afvt_org pour intervenir dans les écoles"
#13Novembre
Emmanuel, partie civile :"Je me suis aussi engagé dans des causes comme le rapatriement des enfants français détenus dans des camps en Syrie".
#13Novembre
Emmanuel, partie civile :Ce procès est très important car juger avec les normes est fondamental. Les normes c'est ce qu'on peut opposer à la barbarie. Et c'est comme ça qu'on la vaincra".
#13Novembre
Emmanuel, partie civile :"Je sais pas si j'ai parlé trop vite, je suis désolé"
(oui pour moi c'était un petit peu trop vite :))
#13Novembre
Emmanuel, partie civile était avocat il est maintenant responsable juridique.
#13Novembre
A la barre , Mathieu, partie civile, lit plusieurs sourates :"Au nom de dieu le clément le miséricordieux... Quiconque tue une personne... Ne tuez pas votre prochain"
#13Novembre
Mathieu, partie civile lit son texte et raconte sa terrible soirée. Cheveux poivre et sel, lunettes de vues, habillé en noir, mains dans les poches.
#13Novembre
Mathieu, partie civile : "Je vois les terroristes déchainés". Il voit les corps, les blessés. Il est lui même blessé, avant de pouvoir sortir de la salle. Il arrive à l'hôpital à 1h40.
#13Novembre
Mathieu, partie civile:"enfin pris en charge par des gens compétents. On me demande ma date de naissance, je n'ai pas le courage de la donner, alors j'en donne un autre au hasard"
#13Novembre
Mathieu, partie civile, a pris une balle :"je n'ai jamais pensé à personne ni vu ma vie défiler" "J'avais le pied arraché". Après Bichat il part à Saint-Antoine. "J'avais un trou de 20 cm à l'entrée de la balle et de 20 cm à la sortie de la balle dans le pied"
#13Novembre
Mathieu, partie civile :"J'ai eu 7 opérations, 4 changements de fixateurs externes. Il faut enlever les broches dans le pied, les broches dans le tibia. Greffe de peau. Voilà je suis resté 2 mois à l'hôpital, je suis sorti le 10 janvier".
#13Novembre
Mathieu, partie civile :"J'ai eu une greffe d'os, pour essayer de refaire un os. J'ai gardé le fixateur externe pendant presque un an. J'avais du mal à dormir"
#13Novembre
Mathieu, partie civile :"antidépresseurs, hôpital de jours pendant des mois, reprise du travail, intellectuellement épuisant. "
#13Novembre
Mathieu, partie civile: "Pendant le confinement le pied s'est bloqué parce que je ne marchais plus, à force de tourner dans l'appartement"
#13Novembre
Mathieu, partie civile : "Mon décalage avec le monde, agoraphobe. J'arrive plus à faire la vaisselle, à cuisiner, j'ai du mal à m'assoir, peur de perdre mon pied". Il ne regarde plus de films, "souvent trop violents",.
#13Novembre
Mathieu, partie civile : "Un jour quelqu'un m'a dit qu'il ne savait pas si ces attentats avaient vraiment existé, si c'était pas @fhollande qui avait pas tout inventé, je me sentais pas très bien"
#13Novembre
A la barre à présent, une partie civile qui n'était pas prévue aujourd'hui. Désolé je n'ai pas son prénom. Elle a grandi en Algérie, et est musulmane. Elle revient sur le déroulement de sa soirée au Bataclan le 13-11-15.
#13Novembre
La jeune femme, partie civile, à la barre: "J'ai la chance de garder aucune image traumatisante . Soit mon cerveau a tout effacé, soit il n'a rien enregistré"
#13Novembre
La jeune femme, partie civile, à la barre, explique qu'elle a cherché son compagnon avant de le retrouver. Il est blessé et hospitalisé. "On doit réaliser la chance qu'on a eue, on était 4, on est ressorti 4. Je suis encore avec mon compagnon".
#13Novembre
La jeune femme, partie civile, à la barre :"Il y aura toujours des gens pour écouter de la musique et pour être heureux. "
#13Novembre
La jeune femme, partie civile, à la barre : "Contrairement à eux on n' a pas été réduit à l'état de bêtes sauvages. Je n'éprouve pas de haine ou de colère contre eux (les accusés).
#13Novembre
La jeune femme, partie civile, à la barre : Pour moi ce sont de morts-vivants (les accusés). J'ai de la haine pour ceux qui les financent, les endoctrinent"
#13Novembre
La jeune femme, partie civile, à la barre : "ce sont des barbares et ils sont contre tout ce qui fait que la vie est belle"
#13Novembre
Armance, partie civile, tour de cou vert, cheveux bruns, à la barre à côté de son compagnon : "on s'est tenu la main moi et mon conjoint. J'ai regardé un terroriste (...) Je me suis dit on va mourir"
#13Novembre
Armance, partie civile, court, voit le sang au sol, tombe, se relève et parvient à rejoindre le passage Amelot. Elle se dit qu'elle ne pouvait pas rester là, que si les terroristes sortaient ils pouvaient tuer tout le monde "comme des lapins".
#13Novembre
Armance, partie civile, trouve refuge dans une résidence étudiante, emprunte un portable (toutes ses affaires sont au vestiaire) : "la question était :est-ce que mon conjoint est vivant ou pas?"
#13Novembre
Armance, partie civile :" passage Amelot, le sol est jonché de cadavres. J'ai marché avec le policier devant nous, on a été triés, j'ai été déposer. Et j'ai été ramenée par les policiers des stups". Elle apprend rapidement que son conjoint est en vie.
#13Novembre
Armance, partie civile: "j'ai essayé de retourner travailler le lundi devant mes classes, c'était pas une bonne idée". Elle a repris une semaine plus tard. Elle enseigne à des grands adolescents, a discuté ensuite avec ses élèves des événements.
#13Novembre
Armance, partie civile :"Le statut de victime est très difficile à porter pour une personne non blessée... (...) C'est important de le faire reconnaître"
#13Novembre
Guillaume, partie civile,et compagnon d'Armance, prend la parole. IL dit que ça a été très dur pour lui d'attendre, attendre de savoir que sa compagne était en vie.
#13Novembre
Guillaume, partie civile"J'ai passé moins de 10mn dans cet endroit, j'ai beaucoup de chance par rapport à d'autre. Mais il m'a fallu deux ans et demi pour passer à autre chose. Le Bataclan, c'est un moment de ma vie, maintenant je suis passé à autre chose".
#13Novembre
Guillaume, webmaster, partie civile :"Je n'ai aucune colère envers personne, voilà, c'est tout".
#13Novembre
A la barre, Geoffroy, journaliste. Il était au Bataclan avec un ami, son meilleur ami. "On a bu une bière, on a discuté, et parmi les discussions on a parlé des attentats"
#13Novembre
Geoffroy, partie civile :"on est entré dans la salle vers 21h. Vers 21h30 on est sorti pour fumer une cigarette. En rentrant, un poteau nous gênait, il est parti sur la gauche, moi vers la droite"
#13Novembre
Geoffroy, partie civile : "Le mouvement de foule s'est accentué,il y a eu les bruits que j'ai pris pour des pétards, la lumière s'est allumé, des gens qui tirent, les odeurs, de la poudre notamment et du sang"
#13Novembre
Geoffroy, partie civile : "Je voulais pas marcher sur des gens j'essayais d'éviter les corps. En me relevant j'ai été projeté, j'a compris que j'avais pris une balle dans l'épaule. J'ai été piétiné, j'ai pu me relever"
#13Novembre
Geoffroy, partie civile :Avec d'autres on a pris l'escalier, je fais partie de ces gens qui sont sortis par le toit. J'étais vraiment blessé, je ne pouvais pas me servir de mon bras gauche".
#13Novembre
Geoffroy, partie civile ( tour de cou rouge, veste grise, t-shirt blanc, cheveux bruns) :"Il faisait chaud, les gens ne savaient pas vraiment quoi faire. Quelqu'un a pris un extincteur"
#13Novembre
Geoffroy, partie civile: "J'ai le souvenir d'un médecin de la BRI qui était traumatisé, il ne pouvait rien faire, il n'a rien fait, il ne pouvait pas. Moi j'ai eu la chance de ne pas voir la fosse, les cadavres. J'ai vu quelques blessés j'ai senti les odeurs."
#13Novembre
Geoffroy, partie civile: "J'ai appris deux jours après que Christopher était mort, c'était un ami, un frère..."
#13Novembre
Geoffroy, partie civile explique qu'il a encore des douleurs, que "le travail c'est compliqué".
#13Novembre
Geoffroy, partie civile: "Ce qui est terrible c'est d'avoir perdu mon ami. Si je suis venu témoigner c'est pour Christopher (...) Je continue de vivre pour Catherine et Juliette, sa femme et sa fille"
#13Novembre
Geoffroy, partie civile: "Je voudrais que ce procès serve pour la suite, ça n'est pas facile de traiter avec le fonds de garantie"
#13Novembre
Geoffroy, partie civile, veut aussi savoir :"Comment ils (les terroristes) ont pu passer entre les mailles de tout un tas de filet? Pourquoi l'intervention (des forces de l'ordre) a été aussi chaotique?
#13Novembre
Muriel, partie civile est à la barre, longs cheveux blancs, tour de cou rouge. Son mari part au Stade de France avec leur fils. Sa fille ne veut pas accompagner sa mère au concert car elle a "2h de cours le lendemain".
#13Novembre Muriel va au concert. L'attaque commence.
Muriel, partie civile :"Quitte à mourir, je voulais voir qui allait me tuer, je me suis retournée sur le dos"
Elle prend une balle dans la jambe :"c'était mou et un morceau de chair pendait"
#13Novembre
Muriel, partie civile parle des exécutions dans la salle. Elle voit deux terroristes, reconnait après "Samy Amimour". Les terroristes montent à l'étage, certains en profitent pour fuir"
#13Novembre
Muriel, partie civile se souvient d'une jeune fille exécutée sous ses yeux. "Elle n'a pas eu ma chance". Puis elle a des pensées futiles, "un mécanisme de défense" selon la psy.
#13Novembre
Muriel, partie civile :"j'ai entendu une femme hurler que son mari était en train de mourir". La BRI arrive. Muriel est prise en charge. "C'était le chaos, tout le monde courait dans tous les sens"
#13Novembre
Muriel, partie civile :"J'ai été prise de panique, je leur ai dit que mon compagnon et mon fils étaient au Stade de France".
#13Novembre
Muriel, partie civile: "Je me suis réveillée dans une chambre d'hôpital (...) J'ai appris qu'une balle m'avait traversé la cuisse, une autre le dos".
#13Novembre
Muriel, partie civile :" J'étais persuadée qu'ils allaient me retrouver pour m'achever".
#13Novembre
Muriel, partie civile, est aujourd'hui hypervigilante, a la culpabilité du survivant, se met toujours près des portes de sortie, ne supporte plus les bruits des armes dans les films.
#13Novembre
Muriel, partie civile :"Je retourne aux concerts mais assise maintenant par la force des choses. J'ai l'impression d'aller à l'abattoir".
#13Novembre
Muriel, partie civile, refuse de quitter Paris: "Il est hors de question que quiconque m'impose quoi que ce soit au nom d'une idéologie".
#13Novembre
Clarisse, partie civile, est à la barre maintenant. Brune, cheveux longs, tour de cou rouge, habillée en noir. Elle lit un texte. "Vous allez devoir vous prononcer, Monsieur le président, mesdames et messieurs de la cause, sur le mal, un mal évident "
#13Novembre
Clarisse, partie civile:"Je n'aimerais pas être à votre place. mais je me tiens ici"
#13Novembre
Clarisse, partie civile:"L'horreur je l'ai vécu ce vendredi 13 dans cette salle de spectacle dans ce silence de mort contrastant avec le bruit des kalach"
#13Novembre
Clarisse, partie civile, un regard vers le box :"Finalement je vous félicite, vous avez réussi à faire prier une agnostique". (Elle dit avoir prié dans la salle ce soir-là).
#13Novembre
Clarisse, partie civile, s'adressant aux accusés sans les regarder maintenant : "Vous n'êtes pas de bons combattants, le système que vous avez voulu anéantir vous détient aujourd'hui et vous juge"
#13Novembre
Clarisse, partie civile:"On a voulu me voir morte mais je suis vivante et présente."
Aux accusés: " Votre lâcheté et votre personne resteront insignifiantes dans l'Histoire".
#13Novembre
Marie, partie civile, à la barre, robe en velours rose, tour de cou vert, cheveux rose, badge @lifeforparis . Elle a perdu un ami au Bataclan, "il est tombé sur moi".
#13Novembre
Marie, partie civile : "J'ai vu des éclairs de lumière, j'ai dit à mon ami de ne pas s'inquiéter. Les spectateurs sous moi ont réussi à se dégager. Mon ami ne pouvait pas bouger. Je n'ai jamais envisager qu'il meure"
#13Novembre
Marie, partie civile, pleure à présent:"A mes pieds, un homme avait le crâne explosé, avec un large trou, il se vidait de son sang." Comme d'autres femmes elle cache son visage avec des cheveux pour que les terroristes ne voient pas qu'elle est vivante.
#13Novembre
Marie, partie civile, parvient à répondre à des sms, envoyer des messages sur Facebook. Elle demande quels soins elle peut prodiguer à son ami. Elle lui dit des blagues, elle lui demande s'il veut des comptines: "il m'a certainement répondu : "ta gueule".
#13Novembre
Marie, partie civile, croit qu'il s'agit d'une prise d'otage puis entendre les tirs à répétition. 'J'ai compris qu'on nous exécutait. A 22h13 j'ai envoyé un message d'adieux à ma compagne de l'époque."
#13Novembre
Marie, partie civile : " Mon ami commençait à partir, j'ai compris qu'il allait mourir. Il est mort dans mes bras"
#13Novembre
Marie, partie civile, demande aux policiers qui arrivent de l'aider à sortir Romain, "en prétextant à tort, qu'il respirait encore.
#13Novembre
Marie, partie civile, voit des cadavres, enjambe de corps, se retrouve dehors, nettoie des bouts de chair sur des personnes avec qui elle se retrouve.
#13Novembre
Marie, partie civile, rentre chez ses parents, lave tous ses vêtements, retire les bouts de chair dans ses cheveux. Elle n'apprendra que 4 jours plus tard que son ami et mort. "Sa famille est restée, elle aussi, 4 jours dans le flou".
#13Novembre
Marie, partie civile, a travaillé quelques jours après l'attaque. Elle indique que la famille de son ami l'a mise à l'écart. Elle ne s'est pas où se trouve la sépulture de son ami.
"Le cercueil de mon ami s'est refermé avec moi"
#13Novembre
Marie, partie civile : "Je suis sans emploi depuis plus d'un an et demi" , "Je voulais fonder une famille, faire tout un tas de choses, on a dû m'hospitaliser car j'avais des idées noires"
#13Novembre
Marie, partie civile : "J'espère que le procès m'éclairera sur ce qui les a amenés à faire cela"
#13Novembre
Marie, partie civile : "Je ne suis plus la même personne qu'avant. Ma force vitale est restée dans la fosse du Bataclan. Moi je ne suis qu'un tas de cendre. C'est tout ce que j'avais à dire". (elle est en larmes).
#13Novembre
Yann, partie civile, costume sombre, chemise blanche: "Ce 13 novembre 2015, j'avais 37 ans"
#13Novembre
Yann, partie civile, se rend au Bataclan avec sa femme , sa soeur et un ami :"Nous échangeons sur notre semaine, nos projets à venir, nous sommes contents de finir la semaine de cette façon, sur un concert"
#13Novembre
Yann, partie civile :"J'entends des pétards, je me retourne, je vois une personne avec une arme qui tire dans la foule. (...) Ca tire sans cesse. Nous sommes victimes d'un attentat. Je me refais le film de janvier 2015"
#13Novembre
Yann, partie civile :"J'entends les revendications de ces personnes : nous faisons ce que votre Président nous fait en Syrie. Je ressens vite que ma soeur est blessée, je l'appelle, Gwen."
#13Novembre
Yann, partie civile :"A un moment donné, je vais ressentir la mort très proche quand un des terroristes va s'approcher de moi, regarder en direction de la scène. Je vais me recroqueviller comme un escargot dans sa coquille. "
#13Novembre
Yann, partie civile :"Les terroristes montent à l'étage. Ma compagne se lève et me dit qu'il faut courir, sortir de la salle. Ma soeur ne peut même pas marcher. Je décide de tirer son corps avec mon bras droit. Un homme armé est sur la scène".
#13Novembre
Yann, partie civile :"J'arrive à soulever ma soeur avant d'arriver à la porte de sortie. Quelqu'un appelle sa femme qui reste prostrée dans la fosse, je vois la mort."
#13Novembre
Yann, partie civile, parvient avec les autres à sortir de la salle. "Ma soeur a reçu une balle dans la jambe, je décide de faire un point de compression pour stopper l'hémorragie." Les secours arrivent.
#13Novembre
Yann, partie civile :"Un médecin me dira plus tard que ma soeur a pris 2 balles" mais qu'elle va s'en sortir.
#13Novembre
Yann, partie civile :"Après plusieurs péripéties, ma compagne et moi on est déconnectés de la réalité, on rentre chez nous". L'état de sa soeur s'aggrave.
#13Novembre
Yann, partie civile :"Commence alors un long chemin. Ma soeur va rester 4 mois à l'hôpital. Elle ne va pas en sortir indemne mais elle vit. Elle vit avec ce qu'elle a subi".
#13Novembre
Yann, partie civile :"Ma sœur a choisi de ne pas venir témoigner". Il lui rend hommage à elle et à son courage d'avoir surpassé tout ça. "J'étais déjà très proche de ma soeur et nous le sommes encore plus aujourd'hui".
#13Novembre
Yann, partie civile :"Cet événement m'a fait perdre à moi de l'insouciance. J'ai pris conscience que la vie pouvait s'arrêter à tout moment".
#13Novembre
Yann, partie civile :"J'ai eu besoin de provoquer du changement dans ma vie. 2019, reconversion professionnelle, puis le mariage avec ma compagne pour marque mon amour que j'ai pour elle depuis plus de 10 ans".
#13Novembre
Yann, partie civile :"La chose la plus belle pour moi aujourd'hui a vu le jour il y a trois mois, un souffle, la vie, un petit garçon".
#13Novembre
Yann, partie civile :"Aujourd'hui je vais bien grâce à des échanges avec une psychologue que j'ai eu un temps. Je suis encore hypervigilant mais j'avance."
#13Novembre
Theresa est à la barre, lunettes de vue, cheveux bruns aux épaules: "Le soir du 13 novembre 2015, j'étais au Bataclan avec mon ami Stéphane pour célébrer ses 40 ans. Mon compagnon est resté à la maison pour s'occuper des enfants dont le plus jeune a 18 mois"
#13Novembre
Theresa, partie civile, prend une bière, arrive les "coups secs":"Je me suis retrouvée à terre sous le corps d'un homme décédé dès les premières balles. Le sang qui coulait sur moi était le sien.Aujour'd'hui encore je sais que l'une de ces balles m'étaient destinées"
#13Novembre
Theresa, partie civile :"Mon premier réflexe était d'appeler la police et de laisser l'appel en cours pour qu'ils comprennent ce qu'il se passe. J'ai vite compris que la seule chose à faire était de faire le mort".
#13Novembre
Theresa, partie civile : "Je me demandais comment faire pour ne pas manifester de douleur au cas où on était touché"
#13Novembre
Theresa, partie civile : "J'ai entendu Helen, parler avec Nick qui était dans ses bras (...) Moi j'étais sous le corps de cet homme, la tête sur les chaussures d'une autre victime"
#13Novembre
Theresa, partie civile : "J'ai vu l'arrivée du commissaire de la BAC et son coéquipier (...) " Samy Amimour est neutralisé.

"L'explosion est si violente qu'n bout de cage thoracique est arrivée devant moi"
#13Novembre
Theresa, partie civile : "J'ai vu la BRI arriver comme l'armée de romains dans Astérix. L'un d'eux s'est exclamé "oh putain mon dieu" devant le spectacle désolant sous ses yeux.
#13Novembre
Theresa, partie civile, est évacuée. Le dimanche elle va déposer au 36 quai des Orfèvres.
#13Novembre
Theresa, partie civile : "Avec mon compagnon, nous essayons d'avancer, de préserver nos enfants (...) Quand ils seront assez grands je leur expliquerai".
#13Novembre
Theresa, partie civile : "Mes enfants comprendront plus tard que si maman n'aime pas les pistolets Nerf ça n'est pas seulement parce qu'ils sont mauvais pour l'environnement"
#13Novembre
Theresa, partie civile, est hypervigilante, a du mal à cuisiner de la viande crue, à supporter l'odeur des bougies aux anniversaires qui lui rappelle l'odeur de poudre..."
#13Novembre
Theresa, partie civile : "je fatigue vite, je suis épuisée constamment, je me réveille en pleine nuit, j'ai changé de côté de lit".
#13Novembre
Theresa, partie civile : "Je reprends les transports en commun mais il m'arrive d'attendre le prochain métro ou la prochaine rame quand je ne le sens pas"
#13Novembre
Theresa, partie civile, explique avoir été bouleversée par tous les attentats qui ont suivi, dont ceux survenus chez elle, à Vienne. Elle a changé de métier.
#13Novembre
Theresa, partie civile :"Je suis ici pour que justice soit faite, pour vous juger et vous condamner. Ce soir-là vous m'avez volé une partie de ma liberté, de mon insouciance. "
#13Novembre
Theresa, partie civile : "Avec mon ami ce 13 novembre 2015, on était au Bataclan pour fêter ses 40 ans, on parle aujourd'hui d'un cadeau pourri. "
#13Novembre
Theresa, partie civile, remercie en les nommant tous les gens qui lui ont fait et qui lui font part aujourd'hui de leur soutien. "Mes nouveaux amis du 13"
#13Novembre
L'audience est suspendue, elle reprendra demain à 12h30. L'audience est levée.
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#procès13novembre compte-rendu d'audience : "Je crie, je hurle : 'Papa est mort! Papa est mort'"
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