#procès13novembre Jour 26
Avec Woogle au contrôle #gendarmerie
#13novembre Une source proche du chien me dit que :"Woogle a 8 ans, qu'il vient de la SPA. Son maître le récupèrera quand il sera à la retraite. Sur 20 chiens, il a été choisi comme étant le meilleur en matière d'explosifs". Il a pour signe distinctif d'avoir les pattes blanches.
#13novembre Une source proche de moi me dit que :"1 chien qui renifle pendant 40mn,c'est l'équivalent d'1 marathon pour 1 humain.Le chien mange après sa mission. Le maître explique:"C'est comme si vous vous mangiez avant de faire du sport". C'est pour cela qu'il le nourrit après.
#13novembre L'audience est reprise.
#13novembre
A la barre, Melissa et Sylvie, respectivement nièce et sœur de Frédéric Henninot, décédé au Bataclan.
#13novembre
Sylvie, partie civile : "Frédéric, mont petit frère a été assassiné le 13-11-15 au Bataclan, nous ne connaissons pas ses derniers instants de vie, nous savons qu'il. a été retrouvé en zone F"
#13novembre
Melissa, partie civile revient sur toutes les recherches pour tenter de retrouver son oncle. Le 14 novembre, la famille apprend qu'il est à l'IML.
#13novembre Melissa et Sylvie, sa mère, sont toutes les deux à la barre et se relaient pour prendre la parole. Face à elle, sur l'écran géant dans la salle d'audience, une photo de Frédéric, leur oncle et frère.
#13novembre Sylvie explique qu'elle est en Inde quand sa fille lui annonce le décès de Frédéric. Elle rentre à Paris le 17 novembre.
#13novembre
Sylvie: "le mercredi 18 se rendre à l'IML, le voir sans vie, là, derrière cette vitre, sans pouvoir le toucher. Puis attendre le permis d'inhumation (...) Ramener son t-shirt irlandais et son petit pot de gel pour lui faire sa houppette".
#13novembre
Melissa explique que "La compagne de Titi (Frédéric)" a été blessée au Bataclan. Puis elle dit que l'enterrement de Titi a lieu le lendemain de celui de Steph", l'ami d'enfance de Titi décédé après l'attaque du Bataclan des suites de ses blessures.
#13novembre
"Comprendre comme c'est arrivé, pourquoi c'est arrivé, par qui c'est arrivé" dit Sylvie qui fixe le box des accusés.
#13novembre
Melissa aux victimes non blessées :"Nous on porte un deuil mais elles c'est des blessures, des images, des sons qu'elles portent aussi, elles ont toutes légitimité"
#13novembre
Sylvie:"Beaucoup porte la culpabilité d'être vivant mais c'est par vos témoignages que sera transmis l'horreur des actes perpétrés par ces criminels"
#13novembre
Sylvie :" Il faut les juger en tant que criminels et non en tant que radicalisés
#13novembre
Sylvie :"Les premiers temps, la haine était entrée en moi mais au fur et à mesure elle s'est transformée en colère gérable et contrôlée qui me permet aujourd'hui de m'exprimer avec des propos sobres et respectueux"
#13novembre
Sylvie explique que "cette colère" peut aussi s'exprimer autrement à certains moments, par des gestes, des attitudes, qu'elle n'avait pas avant.
#13novembre
Melissa : "demain ça fera un an que Samuel Paty a été assassiné (...) Il y a 6 ans mon oncle a été assassiné au Bataclan"L
#13novembre
Melissa : "Vous avez cru être plus forts, plus intelligents que tous les mécréants. Raté. je suis de vous, pleine de vie et face à vous, qui être derrière ces vitres, ternes. Vous avez perdu,le paradis ne sera pas pour vous "
#13novembre
A la barre, Florence, partie civile, maman de Caroline Prénat, sa "petite puce". lemonde.fr/attaques-a-par…
#13novembre
Florence, partie civile, à la barre à côté de son fils: "Merci à tous ceux qui se sont occupés de Caroline. Maud, qui est décédée avec elle, elles sont mortes enlacées". Elle remercie aussi des policiers de la BRI, dont Marc, qui lui a annoncé la mort de sa fille.
#13novembre
Florence, partie civile, remercie les personnes de l'IML, les personnes qui lui ont remis ses affaires au moment du dépôt de plainte. "Je suis là aujourd'hui ma puce, pour toi"
#13novembre
Florence, partie civile: Celui qui t'a tuée ne sera pas jugé car il est mort, de son propre chef"
#13novembre
Florence, partie civile :"Moi aussi je suis croyante, profondément chrétienne, j'ai foi en mon dieu d'amour"
#13novembre
Florence, partie civile :"Ma fille Caroline avait choisi le chemin de l'amour, du partage et surtout celui de la non violence".
#13novembre
Florence, partie civile :"Je n'arrive pas à comprendre le pourquoi de vos actions. (...). Il y a aussi Elo, une amie de Caroline, qui est morte dans la fosse.
#13novembre Plusieurs photos de Caroline, toute petit d'abord puis grandissant, sont projetées à l'écran ainsi que sa carte de visite. Elle était graphiste.
Florence, partie civile énumère les surnoms de sa fille. "Caro, minette, ma Caro, piti chat, beaux yeux..."
#13novembre
Florence, partie civile :"Elle avait été qualifiée de 'doudou' et 'mascotte de sa classe'"
#13novembre
Florence, partie civile :"Ils ont tous été tués parce que libres et insouciants. Caroline a été tuée pour ce qu'elle était : un doudou qui va à un concert de hard-rock"
#13novembre
Florence, partie civile et son fils portent tous les 2 un collier rouge. La maman de Caroline pleure à la barre. Elle a attendu 12 heures avant d'apprendre que sa fille était décédée.
#13novembre
Florence, partie civile :"Ils sont entrés, tout s'est transformée, tu étais dans la musique de ton amoureux, ils ont tous transformés, ils ont tiré. Tu t'es accrochée à une jeune femme ou elle à toi, vous avez longé le bar. Tu as dit : "il faut y aller"
#13novembre
Florence, partie civile explique que Maud a été touchée par une balle, puis Caroline. "Une balle t'a traversé le crâne, de ton oreille gauche, à ton oreille droite"
#13novembre
Florence, partie civile :"je suis une maman désenfantée, on a tué la chair de ma chair, au pif sans humanité"
#13novembre
Florence, partie civile : "ceux qui ont tué, qui avaient le même âge que toi, ne savent pas ce que c'est de perdre un enfant. Je suis une douleur sur pieds"
#13novembre
Florence, partie civile : "Je te vois sur la table de l'IML, le visage calme, des bleus sur le visage, toi qui avais le visage toujours blanc"
#13novembre
Florence, partie civile : "Puis j'ai vu des images de toi au Bataclan, sur cette jeune femme, ton visage sur son épaule, sur son cœur. C’était étonnamment apaisant.
#13novembre
Florence, partie civile, effondrée :"Mon cœur et mon âme sont partis avec toi, quand j'ai appris ton assassinat"
#13novembre Sur l'écran, une photo de Florence, avec Caroline tout sourire dans ses bras, elle semble avoir une dizaine d'années.
#13novembre
Florence, partie civile, remercie son fils, "qui l'a aidé, porté, écouté, consolé". "Dep plus tu m'as offert une très jolie belle fille, un trésor, un petit bout de toi". (Florence et son fils pleurent à la barre)
#13novembre
Florence, partie civile, a une soixantaine d'années . Elle revient sur ce moment où elle a appris que sa fille était au Bataclan. "Il y a eu les coups de téléphone, les recherches, j'appelle un ami qui est dans la police, on attend.. Puis 2 coups de fils arrivent"
#13novembre
Florence, partie civile :"Je pleure, je suis une vraie fontaine puis je commence à t'écrire ma puce, ce que je ferai tous les jours d'après."
#13novembre
Florence, partie civile :"On attend pour aller te voir. Et puis on va à l'Ecole militaire, voir les psys, les je ne sais pas trop quoi. Puis pouvoir aller à l'IML, pour être sûre que ce soit bien toi. Avant de te voir, je ne pouvais pas le croire"
#13novembre
Florence, partie civile :"On rentre dans cette pièce, vide pour la moitié. On s'avance jusqu'à la vitre, on se colle à la vitre parce qu'on ne peut pas te toucher. On te voit sur ce lit, on ne peut pas t'embrasser. Je comprends, mais ça c'est vraiment dur"
#13novembre
Florence, partie civile : "Puis il y a les témoignages et on retourne à l'IML pour te chercher, te ramener à Lyon.
#13novembre
Florence, partie civile: "A l'IML j'ai voulu t'embrasser, de prendre dans mes bras, mais le cercueil était fermé, j'ai voulu pousser le couvercle mais le cercueil a failli tomber, je n'ai pas pu t'embrasser"
#13novembre
Florence, partie civile: Au cimetière, le cercueil qui devait descendre dans ce trou, je n'ai pas pu. Je suis tombée, mon fils m'a relevée". Elle se souvient des ballons lancés par ses amis, tous d'un côté, et un autre tout seul.
#13novembre
Florence, partie civile, revient sur ce moment où il a fallu vidé l'appartement de sa fille, trier ses affaires. Elle ne cesse de pleurer.
#13novembre
Florence, partie civile: "J'espère que ce procès va faire avancer, évoluer. Ces 6 ans ça a été très dur. J'avais 2 emplois je n'en ai plus qu'un. Toute dispute me heurte; J'ai eu un cancer 6 mois après".
#13novembre
Florence, partie civile: Maintenant c'est vrai j'ai un beau petit bout qui m'attend chez mon fils et ça c'est une merveille.
#13novembre
Florence, partie civile: "Celui qui a tué ma fille est mort mais je suis très déçue qu'il ne soit pas jugé, même s'il ne peut pas se défendre. J'attends que ce procès soit fait dans la juste mesure du droit français et dans le respect de l'homme"
#13novembre
Florence, partie civile: "J'espère une reconstruction pour moi-même et pour le frère de Caroline".
Florence repart s'assoir dans la salle et enlace longuement une femme à ses côtés.
#13novembre
A la barre, Sylvie, partie civile, c'est la maman d'Elodie, "tuée au Bataclan". Elle apprend les attaques. "Au Bataclan, c'était un massacre épouvantable. On a décidé d'appeler le numéro vert pour savoir où était Elodie. Ca a duré toute la nuit, jusqu'au lendemain".
#13novembre
Sylvie, partie civile: "Jusqu'au moment où j'ai eu des nouvelles par un ami qui m'a dit qu'Elodie avait été touchée, elle avait reçu une balle dans la joue, dans la joue gauche, il reste un espoir"
#13novembre
Sylvie, partie civile: "On décide avec le père d'Elodie de se séparer en 2 groupes, je reste à la maison pour les coups de fil et lui part sur le terrain. On cherche Elodie, une belle blonde avec de beaux yeux bleus"
#13novembre
Sylvie, partie civile: "A l'Ecole militaire, il trouve une liste avec les noms des personnes décédées, elle était sur la liste". Le papa rentre et annonce la nouvelle à sa femme.
#13novembre
Sylvie, partie civile: "Tout le monde est arrivé, la famille, on essayait de me donner à manger."
#13novembre
Sylvie, partie civile: "Il y a l'IML, elle y était. Je me souviens du médecin qui nous a accueillis et qui nous a dit:"elle avait la joie sur son visage, elle n'a rien vu, elle devait danser, rire, la balle lui a emporté tout son cerveau, elle n'a rien dit, rien vu"
#13novembre
Sylvie, partie civile, voit ensuite sa fille derrière la vitre à l'IML. Auront lieu ensuite les obsèques, le 25 novembre.
#13novembre
Sylvie, partie civile: "Elodie était belle, bienveillante, c'était un grand coeur, un grand coeur. Je l'aimais profondément, ses frères aussi, c'était notre rayon de soleil"
#13novembre
Sylvie, partie civile, maman d'Elodie, décédée au Bataclan: "J'ai toujours Elodie en moi, sa force est en moi"
afvt.org/wp-content/upl…
#13novembre
Sylvie, partie civile: Je suis contente qu'il y ait ce procès, je suis contente qu'il y ait une justice qui se fasse".
#13novembre
Sylvie, partie civile: "On doit respecter la vie des autres, la vie c'est ce qu'il y a de plus précieux. En tant que maman on donne la vie, il faut la respecter"
#13novembre
Sylvie, partie civile: "Parfois je me mets aussi à la place de ces parents (ceux des accusés) et je me dis qu'ils ne doivent pas comprendre comment leur enfant en est arrivé là"
#13novembre
A la barre, Nicolas, partie civile: "J'étais présent au Bataclan le soir des attentats. Mon amie de l'époque et moi-même nous sommes retrouvés à Paris, elle était à Berlin."
#13novembre
Nicolas, partie civile, veste noire, chemise claire cheveux courts châtains, tour de cou rouge, explique qu'il a acheté des places à une jeune femme et dit: "Si elle se pose la question de savoir si elle a envoyé des gens à la mort, la réponse est non"
#13novembre
Nicolas, partie civile :"Au bout de 40mn, les premières détonations. Sur les toutes premières secondes, je n'ai pas réalisé. Naïvement, je me suis dit c'est une partie du show"
#13novembre
Nicolas, partie civile: "Quelqu'un m'a dit :"Cours!" J'ai vu une personne passer le dos couvert de sang, j'ai réalisé"
#13novembre
Nicolas, partie civile: "Au moment où ils ont rechargés on a pu faire quelques mètres et les rafales ont continué, on s'est couché. "
#13novembre
Nicolas, partie civile: "L'idée étant de se protéger un maximum. Ce qui est assez horrible c'est qu'on ne trouve rien pour se protéger d'autre que d'autres personnes. On est agglutiné en tas"
#13novembre
Nicolas, partie civile: "On a entendu les revendications des terroristes. Puis les pluies de balles. On ne bougeait pas, on était disciplinés. Celui qui était sur la scène a explosé.
#13novembre
Nicolas, partie civile: "L'amas des corps, l'odeur du sang, les gémissements des personnes fortement blessées."
#13novembre
Nicolas, partie civile: "J'ai ressenti un changement dans l'atmosphère. J'ai pensé qu'ils n'étaient plus présents dans la salle. " Les forces de l'ordre arrivent. "Ils nous ont fait sortir. Pour la plupart de notre petit groupe, nous n'étions pas blessés"
#13novembre
Nicolas, partie civile: "Nous avons été dans des espaces sécurisés (bars, restaurants..). J'ai appelé mes amis, ma famille...Nous sommes restés dans cet endroit jusqu'à 3-4h du matin. les policiers ont pris nos identités, demandé si on avait des témoignages utiles"
#13novembre
Nicolas, partie civile: "Moi je n'avais pas vraiment de témoignages utiles, on est rentrés à pieds. On était un peu tachés"
#13novembre
Nicolas, partie civile (il vivait à Tours et son amie à Berlin): Le lendemain on essayait de faire ds choses normales, comme se trouver des vêtements. Mais tout était fermé. Je ne sais pas si c'est une anecdote intéressante mais il a fallu se revêtir"
#13novembre
Nicolas, partie civile: "Sur Tours, il n'y a pas eu comme à Paris de structure mise en place. Moi j'avais juste envie de ne pas en entendre parler (les attentats). Je me suis rendu compte par la suite qu'il y avait plus de séquelles que je pensais".
#13novembre
Nicolas, partie civile: "Je cherche souvent une issue de secours pour sortir facilement. Avant j'étais plutôt confiant. Je trouve quand même que j'arrive à surmonter les événements de façon pas trop négative.
#13novembre
Nicolas, partie civile: "Mon amie et moi on est indemne, on a pas été dans les situations les plus difficiles. "
#13novembre
Nicolas, partie civile:"Ce procès, j'espère qu'il va aider ls victimes et leurs proches à surmonter cette épreuve. D'un point de vue personnel, si ça peut m'aider à retrouver la sérénité que j'avais avant ces événements. Voilà, c'est tout ce que j'avais à dire.3
#13novembre
Nicolas, partie civile a eu un suivi un temps mais n'est plus suivi.
Sur les terroristes il dit: "ma perception c'est qu'ils devaient être 3".
#13novembre
A la barre, Sébastien, partie civile. Il a les cheveux courts, ras, un tour de cou rouge, une barbe et une moustache poivre et sel.Des lunettes de vue. Il porte un t-shirt "quand tu es boubou, tu sors boubou sur la photo"
#13novembre
Sébastien, partie civile, était avec son ami Chris au Bataclan. L'attaque commence, les tirs. "La personne qui est sur moi ne bouge pas, je lui demande si il est mort"
#13novembre
Sébastien, partie civile :"Je vois derrière moi un bras, une arme, je me dis que je vais mourir. Je voulais un enfant. Je me dis qu'il faut que je me retourne, puis qu'une balle dans le dos c'est peut-être moins douloureux"
#13novembre
Sébastien, partie civile, évoque les revendications des terroristes. "Un jeune comme nous, un t-shirt clair, abat froidement ceux qui sont à ses pieds. Je veux plus le voir, je me dis que je vais mourir"
#13novembre
Sébastien, partie civile, verse des larmes, a la voix qui tremble, respire fort : "J'ouvre les yeux, j'en vois deux. Je sais pas où est le 3e (...) Ma vision est rétrécie, comme avec les œillères d'un cheval"
#13novembre
Sébastien, partie civile :"j'enjambe les corps, je leur marche dessus, je veux pas leur faire mal, je leur demande pardon. Je tombe, il y a une marre de sang. Je me relève"
#13novembre
Sébastien, partie civile :" puis je vois le 3e homme, en fait c'est un flic. Je sors. J'envoie un sms à Chris. Je luis dit: "dis-moi que t'es sorti".
#13novembre
Sébastien, partie civile, se retrouve dans un appartement avec une trentaine de personnes. "Y'a des petites filles qui proposent des chocolats et des verres d'eau. Je leur dis : "c'est gentil mais je peux rien avaler"". Dehors, les tirs continuent.
#13novembre
Sébastien, partie civile remercie la famille qui les a accueillis ce jour-là et cite leurs noms:"Chantal..."
#13novembre
Sébastien, partie civile. "J'ai du sang jusqu'aux genoux mais ça n'est pas le mien."Il se retrouve à l'hôpital, demande si son ami Chris a été admis, on lui dit "non".
#13novembre
Sébastien, partie civile :"Rentré à la maison j'appelle Chris mais il ne répond pas. Ma femme le déclare comme personne disparue."
#13novembre
Sébastien, partie civile :"L'après-midi ma petite soeur m'appelle pour m'annoncer le décès de Chris. Je n'ai pas de mots assez forts pour décrire ce que je ressens".
#13novembre
Sébastien, partie civile, va à l'IML, embrasse Chris sur le front: "il est froid, livide, les lèvres violettes. J'aimerais bien le prendre dans mes bras mais je ne peux pas. Une partie de moi est morte ce soir-là".
#13novembre
Sébastien, partie civile, est depuis hypervigilant, a des "angoisses de mort permanentes", des douleurs d'estomac. "J'ai l'impression de m'être fait harakiri." "Mais je veix pas prendre de médoc, je veux pas être dépendant".
#13novembre
Sébastien, partie civile :"Les concerts, le ciné, les musées c'est fini". "L'hypervigilance c'est mon quotidien. Mon médecin m'a dit que je pouvais me reconvertir en expert analyste de risque"
#13novembre
Sébastien, partie civile :"Je suis désolé d'imposer ça à mes proches (..) J'ai honte de ne pas bouffer la vie et de l'avaler toute entière."Il remercie sa femme. "J'ai vraiment de la chance d'être son mari".
#13novembre
Sébastien, partie civile :"Je n'ai pas de haine pour vous, ni de colère, je n'ai pas d'amour non plus (...) Vous n'existez pas pour moi. "
#13novembre
Sébastien, partie civile, lit à présent le texte d'une amie qui veut rendre hommage à Chris. La jeune femme parle d'"Une amitié piquante et marrante" entre eux "lemonde.fr/attaques-a-par…
#13novembre Dans son texte, la jeune femme dit que dans "un dernier geste altruiste", Chis lui a sauvé la vie, avant de s'effondrer au sol. "C'était un héros, ni plus ni moins, il m'a sauvée la vie. Sauf que parfois je lui en veux, la vie n'est pas rose aujourd"hui"
#13novembre
A., partie civile, est à la barre (elle ne veut pas qu'on mette son prénom). Queue de cheval, cheveux blonds foncés, tour de cou rouge, veste grise, haut noir, yeux foncés. Elle indique qu'elle a écrit son témoignage juste après les attaques, en décembre 2015.
#13novembre
A., partie civile, lit son texte. Elle était au Bataclan avec son conjoint. "J'ai dû comprendre de suite ce qu'il se passait (...) Je me suis jetée au sol plus ou moins inconsciemment."
#13novembre
A., partie civile : "J'ai été touchée au niveau de la hanche. (..) J'étais positionnée au sol sur le côté droit. (..) J'en ai vu un tirer de la balustrade (...) J'en ai vu un aussi au 1er étage"
#13novembre
A., partie civile :"J'ai vu des éclairs, des tirs. J'ai rappuyé sur mon bouchon d'oreille à gauche car quelqu'un devait tirer tout près de moi"
#13novembre
A., partie civile :"Je me suis aperçue que nous étions tous imbriqués les uns sur les autres"
#13novembre
A., partie civile :"ils se sont arrêtés pour recharger certainement. Certains se sont levés pour tenter de fuir. Les tirs ont recommencé".
Elle parle des personnes qui l'entourent et les désignent par leurs initials. "C. m'a empêchée de me relever"
#13novembre
A., partie civile :"J'éspérais que ce soit mon tour et qu'on me tire une balle dans la tête pour ne pas souffrir". Elle voit ensuite des "bouts roses" sur les gens, "sans doute des morceaux de chair"
#13novembre
A., partie civile, se souvient de l'explosion sur la scène, puis des choses qui retombent sur le public "comme des cotillons".
#13novembre
A., partie civile :"J'ai commencé à trouver le temps particulièrement long dans ce silence glacial. Je me demandais ce que faisait la police. Je me disais que BFMTV devait déjà être là et je ne comprenais pas pourquoi pas la police".
#13novembre
A., partie civile reçoit des sms de proches "Tout va bien?". Elle est encore dans la salle.
Puis la police arrive, et évacue les personnes indemnes et les blessés qui peuvent se déplacer.
#13novembre
A., partie civile, "saignait de la hanche" mais "ça n'était rien". "Un pompier a essayé de faire tenir un pansement autour de ma hanche. J'avais un éclat de balle dans ma hanche"
#13novembre
A., partie civile:"Aux urgences, on m'a prise en charge. J'étais dans un état second. L'éclat de balles a été retiré. Il m'a entaillé la chair superficiellement, mais était en profondeur"
#13novembre
A., partie civile, repart en taxi avec son conjoint vers 6h30 du matin. "On a refusé de voir des psychiatres". Elle ne réalise qu'en janvier que ça ne va pas si bien. Puis est suivie par des psychologues. "Mon suivi psy était ma soupape pour ne pas m'effondrer".
#13novembre
A., partie civile, indique que ni son conjoint ni ses proches ne vont témoigner. "Depuis ce soir-là, je me dis que je ne suis pas morte et je ne vais pas me laisser abattre. Excusez mon vocabulaire (..)
#13novembre
A., partie civile: "La vie a repris ses droits. Mon conjoint et moi on est plus soudés que jamais".
Elle a eu une petite fille en 2018. "Notre fille va grandir auprès de parents qui ne voient plus les choses de la même manière, qui ont + de peurs que les autres"
#13novembre
A., partie civile: "Je suis retournée au concert, aux Stade, au théâtre, au cinéma et je continuerai de le faire".
#13novembre L'audience est suspendue.
#13novembre L'audience est reprise.
#13novembre Auditions des anglophones à présent.
A la barre : un couple, David, Katie, et leur interprète. Ils ont des tours de cou rouges. Elle est en noir, cheveux longs noirs, lunettes de vues noires. Lui, costume gris chemise blanche, barbe et cheveux blonds vénitiens.
#13novembre
David : "On voulait juste s'amuser (..) Nous avons entendu des bruits qui ressemblaient à des pétards.IL y a eu pas mal de cris et tout d'un coup les gens se sont mis à tomber par terre"
#13novembre
David :"Nous n'étions pas sûrs de ce qu'il était en train de se passer. J'ai essayé de protéger Katie. Après les premiers coups de feu, un silence, les gens se sont levés, ont couru. Les tirs ont recommencé, des gens tombaient par terre"
#13novembre
David :Je suis tombé sur Katie pour la protéger. Des gens étaient tués. A un moment donné les lumières se sont rallumés. Une femme avait été touchée, peut-être qu'elle était morte. A côté de moi, un homme, du sang coulait de lui".
#13novembre
David : "Les rafales se sont transformées au coup par coup. Ils éxécutaient les gens. Je ressentais les tirs de balle. Je sentais l'odeur du souffre, les gens autour de nous gémissaient".
#13novembre
David : "J'avais une douleur au niveau du pied gauche. Je me suis tourné vers Katie, on s'est dit que l'on s'aimait. On s'est dit qu'on allait mourir"
#13novembre
David : "J'ai vu les pas du tueur s'approcher de moi. Je me suis dit que je serai le prochain"
#13novembre
David : "J'ai vu les lumières de la rue éclairées. Quelqu'un a découvert une issue de secours. Beaucoup se dirigeaient vers cette sortie de secours. Nous sommes partis vers cette sortie".
#13novembre
David : "C'était le moment où jamais pour s'échapper. Il y avait du sang partout, on a trébuché, des gens tombaient. Puis nous avons réussi à rejoindre la rue".
#13novembre
David : "J'ai ressenti une douleur terrible dans mon pied gauche. J'ai vu que ma chaussure était pleine de sang. Chaque fois que j'appuyais ma jambe au sol, du sang en sortait".
#13novembre
David : "On est arrivé bd Richard Lenoir, des gens couraient sur cette rue. Katie a vu que j'avais reçu une balle au niveau du pied et a commencé à chercher de l'aide."
#13novembre
David : "Un homme en scooter s'est arrêté mais il ne pouvait prendre que l'un d'entre nous, puis une voiture s'est arrêtée mais elle était pleine. Nous avons continué à chercher de l'aide."
#13novembre
David : "Une dame nous a fait rentrer dans son immeuble. Elle a essayé de me faire un bandage du mieux qu'elle pouvait car je perdais beaucoup de sang".
#13novembre
David : Je ne parle pas Français. Katie essayait de m'aider tant bien que mal. Un médecin qui habitait au dessus a essayé de m'aider. Il était très gentil. Lui et sa femme se sont occupés de mon pied. Comme je perdais beaucoup de sang, ils ont voulu appeler un hôpital
#13novembre
David : "Les lignes d'urgence étaient occupées. Ils ont décidé de me conduire à l'hôpital Saint-Antoine. Aux urgences, on s'est occupé de mon pied".
#13novembre
David : "Ils ont fait une radio de mon pied. Ils se sont rendus compte que sous l'impact de la balle mon pied avait été totalement détruit, il fallait m'opérer tout de suite"
#13novembre
David : Le lundi je suis retourné en Irlande pour finir ma convalescence. J'ai eu 4 opérations supplémentaires. Mon pied était complètement détruit. J'ai toujours des douleurs et j'aurai des douleurs jusqu'à la fin de mes jours".
#13novembre
David : "J'ai été en Irlande à l'hôpital pendant 10 jours et en chaise roulante pendant 2 mois. "
#13novembre
David : "Pour ce qui est du côté psychologique, je n'arrive pas à enlever ces images de corps de ma tête". (il se met à pleurer).
#13novembre
David : "Quand nous sommes arrivés à Paris nous étions heureux, voir les personnes danser, chanter. Puis après, nous avons vu le pire de l'humain ce soir-là. Ce que les terroristes ont fait ce jour-là est incompréhensible. Les personnes ont été tuées sans raison. "
#13novembre
David : "Je ne peux pas le comprendre. Ma compagne et moi sommes reconnaissants d'être en vie mais nous pensons à ceux qui sont morts. "
#13novembre
David : "Nous avons vu le pire et le meilleur de l'humanité ce jour-là, les personnes qui nous ont aidé, les secours, les médecins... Les terroristes n'ont pas gagné ce jour-là. "
#13novembre
David :Nous avons espoir que la justice soit faite par rapport à ce que ces personnes ont commis ce jour-là. L'amour vaincra.
#13novembre
La femme de David , Katie, prend la parole à présent: "Nous avons entendus les coups de feu, j'ai vu la silhouette du tueur, son visage, avant de tomber au sol.
#13novembre
Katie :"j'ai vu un monsieur qui était en train de mourir et je lui ai tenu la main pour qu'il ne meure pas seule"
#13novembre
Katie : "Je ne voulais pas être ici mais je me dois d'être ici pour ceux qui ne sont plus là parce que des lâches leur ont tiré dans le dos. Je suis bouleversée, apeurée."
#13novembre
Davie répondant à la 1ere assesseure : "Je travaillais dans la construction avant et je faisais des choses que je ne peux plus faire aujourd'hui." Il travaille dans des bureaux à présent.
#13novembre
David :"J'étais un joueur de football très actif et je ne peux plus le faire aujourd'hui, ça me manque beaucoup. J'ai aussi trois jeunes enfants et je ne peux pas faire d'activités physiques avec eux"
#13novembre
1er assesseur : pourquoi était-ce important pour vous d'être là aujourd'hui malgré la distance (avec l'Irlande).
David :" Il y a un lien qui s'est formé avec les personnes avec qui nous étions ce soir-là, nous ne voulions pas être gouvernés par la peur"
#13novembre
David retourne su les bancs. Ses proches le soutiennent.
#13novembre
Marc, anglophone, à la barre, habillé en noir, cheveux poivre et sel, barbe, moustache, tour de cou rouge, lunettes de vue.
#13novembre
Marc était avec de très nombreux amis ce soir-là au Bataclan. Le traducteur, après un souci de micro, traduit directement le texte de Marc. Le président rappelle que la procédure est orale.
Le président:" continuez", "follow
#13novembre
Marc reprend. le président l'arrête :" stop, wait".
Le président; qu'est ce qu'il se passe dans le box là?
Mohammed Amri, accusé, se lève : Sur les bancs il y a quelqu'un, il fait que me fixer et me parler de loin
Le président : bon bah vous le regardez pas
#13novembre
Mohammed Amri : je regarde où je veux monsieur le président
Le président: Ah non ça, ça va pas.
#13novembre
Dans le public un homme se lève, une partie civile. C'est Grégory, le compagnon de Justine Dupont, décédée à La belle équipe."Espèce de guignol va ! Narvalo" hurle-t-il à Mohammed Amri.
#13Novembre Grégory sort de la salle, entouré de gendarmes et de son avocat.

A la barre, Marc reprend.
#13Novembre Marc raconte le début du concert, l'attaque. "J'ai pu voir cette ombre qui tenait quelque chose dans la main. J'ai vu ses yeux, il n'y avait rien, pas d'humanité. C'était Foued Mohamed-Aggad, je l'ai reconnu après sur des photos dans la presse".
#13Novembre Marc :" J'ai vu après une autre ombre dans la salle (..) Je me suis dit que j'allais passé à l'opposé de la salle sinon j'allais mourir? J'essayais de me frayer un chemin je m'arrêtais, je repartais, je m'arrêtais, je repartais"
#13Novembre
Marc est touché par une balle: "je me suis dit c'est la fin. J'étais pétrifié mais je me suis rendu compte que je pouvais toujours marcher, avancer".
#13Novembre
Marc :"Pendant que j'essayais de me frayer un chemin, j'entends des voix. "
#13Novembre Marc :"Je me suis arrêté, j'ai vu ce visage devant moi, celui d'une fille, tellement près de moi, j'ai vu les traits de son visage. "
#13Novembre Marc : "Elle avait les yeux bleus, plein de peur, de crainte, de douleur. Tout d'un coup, elle est devenue blanche. Je pense qu'elle est morte à ce moment-là. Tout ce que j'ai pu voir c'est ses yeux". Il se met à pleurer et s'en excuse.
#13Novembre Marc :Je voyais tout ce sang, tous ces corps. Cet homme à mi-chemin en direction du bar. Comme s'il essayait de se lever sur ses genoux et ses mains pour aller vers la sortie. Mais il est retombé au sol, et ne s'est pas relevé.
#13Novembre Marc :"Un homme très bien coiffé, brun, une barbe de 3 jours, il avait entre 20 et 30 ans. Je pense qu'on lui avait tiré dessus. C'est la raison pour laquelle il est tombé et ne s'est pas relevé".
#13Novembre Marc : "J'ai senti une 2e balle, dans mon bras. Ca m'a arraché un morceau de chair. "
#13Novembre Marc se déplace dans la salle, voit d'autres corps. "L'un de ces corps était une jeune femme brune. Près de la sortie, il y avait une pile de corps. 3 ou 4 corps, comme si les gens essayaient de fuir et qu'ils étaient tombés ensemble".
#13Novembre Marc : "J'ai senti la panique revenir. Je me suis jeté sur les marches de cet escalier. Là, j'ai heurté des corps." Il se relève. "une femme m'a tiré vers l'extérieur"
#13Novembre Marc : "Nous étions un groupe, nous nous ne connaissions pas, nous nous sommes accroupis. Il faisait noir dehors, nous avons pu voir une ombre en miroir, habillée en foncé, noir ou bleu. C'était un flic. IL nous a fait un geste pour nous lever"
#13Novembre Marc : "Le flic nous a dirigés vers le bd Voltaire. Ophélie est tombée sur le sol, grièvement blessée, on lui avait tiré dessus. Un de nos amis l'a aidée. Moi j'ai commencé à compresser mon bras. Le sang giclait".
#13Novembre Marc : "J'ai réalisé que je ne pouvais aider Ophélie à se relever. En y repensant, je ne peux vous dire combien de temps cela a mis, 20, 30, 40 minutes. En fait c'était 10mn mais il se passe tellement de choses en si peu de temps"
#13Novembre Marc : "Je ne me souviens pas de l'explosion dans le terroriste a été abattu"

Marc se réfugie ensuite dans un bâtiment avec d'autres. "Comme j'étais blessé on m'a donné une petite serviette".
#13Novembre Marc :"Là où nous étions dans une pièce, il y avait deux personnes grièvement blessées et deux pompiers. J'ai envoyé des textos à ma mère et à mes amis, pour leur dire qu'on m'avait tiré dessus".
#13Novembre Marc : "Je ne saurais pas vous dire combien de temps nous sommes restés dans cette pièce. Nous entendions des tirs à l'extérieur, des tirs soutenus. On se faisait le plus discret possible. Je pense qu'il s'agit du Raid de la police au Bataclan."
#13Novembre Marc : "Ensuite ceux qui pouvaient marcher se sont levés et ont commencé à marcher. Une ambulance est arrivée, Sandrine était dans cette ambulance, Ophélie aussi, elle criait de douleur. Tout ce que je pouvais faire c'était lui caresser la tête avec mes mains".
#13Novembre Marc : "Nous avons été conduits dans une caserne de pompiers. Il y a eu un triage entre les blessés." Certains partent en urgence à l'hôpital. Marc va faire des radios et un scanner."
#13Novembre Marc : "Là j'ai repris conscience du temps. J'avais une horloge en face de moi. Il était 5h03. Mon bras a été opéré, ils ont réparé ce qu'ils ont pu. C'était le dimanche matin. Le lundi, j'ai voulu quitter l'hôpital, rentrer à Londres, retrouver mes amis. "
#13Novembre
Marc : "A commencer la convalescence, avec les changements de pansement.. Les mois qui ont suivi, j'étais en hypervigilance. Je ne pensais pas que cela m'affecterait plus que cela m'avait déjà affecté"
#13Novembre
Marc : " Dix jours plus tard, je suis retourné à un concert. j'avais déjà les billets. Je me suis dit que si je n'y allais pas là, je n'irais plus jamais. Je ne voulais pas les laisser gagner"
#13Novembre
Marc : " Je vais à des concerts depuis 40 ans et c'est vrai que maintenant les concerts ne sont plus comme avant. La première chose que je fais quand j'arrive dans une salle c'est chercher les sorties de secours"
#13Novembre
Marc"Je suis retourné à plusieurs concerts depuis, même au Bataclan.J'ai eu 1 suivi psy. Je me suis rendu compte à la longue que ma tristesse empirait. Je me rendais compte que les images fortes que j'avais en mémoire, la femme blonde, l'homme qui a essayé de courir.
#13Novembre
Marc : " Aujourd’hui je suis anxieux de façon permanente. Bien que je suis déterminé à ne pas laisser ces sentiments m'empêcher de faire quelque chose."
#13Novembre
Marc : "J'étais quelqu'un de très énergique avant, j'ai une certaine paralysie au bras. Je peux bouger les bras mais je ne sens rien. J'ai eu plusieurs séances de kiné du fait de la blessure au niveau du dos. Les muscles se sont écrasés les uns sur les autres"
#13Novembre
Marc : " Aujourd’hui ça va un peu mieux mais quand les muscles se compressent ça peut être vraiment douloureux. Mais comparé à beaucoup d'autres, je me sens chanceux. Je peux marcher et faire un peu tout".
#13Novembre
Marc : " J'ai toujours de la douleur mais ça n'est rien par rapport à d'autres. Moi et mes amis, nous sommes tous sortis vivants du Bataclan. Donc je suis vraiment chanceux"
#13Novembre
Marc explique qu'il travaille aujourd'hui dans 1 service informatique.Après les attaques,il n'a pas pu aller travailler pendant plusieurs semaines mais a repris progressivement."Ils ont été vraiment bien avec moi. Parfois je ne pouvais travailler que quelques heures"
#13Novembre
Annie, anglophone, est à la barre avec une interprète en anglais. Elle a les cheveux longs aux épaules, une robe à carreaux noir et blanc, un tour de cou rouge, les bras tatoués, des lunettes de vue.
#13Novembre
Annie:"Nous sommes venus avec mon mari spécialement à Paris pour voir les @EODMofficial Nous avons 6 enfants qui sont restés à la maison. Nous avons attrapé l'Eurostar.A Paris nous avons vu Jesse Hughes & sa petite amie & pris 1 selfie posté sur Facebook & Instagram"
#13Novembre
Annie:"Au Bataclan, nous sommes allés à l'avant, sur la droite, près de la barrière métallique. C'était un très bon concert comme d'habitude, nous les avions vus en Angleterre 2 semaines avant"
#13Novembre
Annie:" beaucoup faisait du Crowd surfing, en Angleterre on a pas le droit de faire ça. Le groupe a repris une chanson de Duran Duran que je n'aime pas trop, j'en ai profité pour aller aux toilettes"
#13Novembre
Annie:" Je sais qu'on a pas le droit de prendre de grosses bières alors j'ai pris 4 petites bières.
#13Novembre
Annie:" A mon retour vers la fosse, j'ai croisé Nick Alexander, je voulais lui dire bonjour car je sais qu'il est Anglais. Puis j me suis dit que j'allais le faire + tard. Ca m'a sauvé la vie"
#13Novembre
Annie entend ensuite des pétards. "Je me suis dit wow. qui amène des pétards à un concert, c'est fou". Puis j'ai vu le regard de Jesse, j'ai compris que ça n'était pas des pétards"
#13Novembre
Annie "Mon mari voulait me protéger. Nous avons attrapé une fille qui pleurait et criait. Le bassiste nous a hissé sur le podium. "
#13Novembre
Annie:" Je lui ai demandé s'il y avait une sortie, il a pointé de l'autre côté du podium. J'ai vu des gens tombés et je me suis dit que ça n'est pas par là que nous allions sortir. Nous nous sommes alors réfugiés dans une armoire avec la jeune femme"
#13Novembre
Annie:"Un coup a traversé le mur entre mon mari et moi, un bout du mur est arrivé sur ma poitrine (...) On est rentré dans une armoire dans l'armoire"
#13Novembre
Annie:"Il y avait environ 20 personnes dans cette grosse armoire. Il fallait se barricader. On a posé des objets contre la porte.
#13Novembre
Annie:"J'ai envoyé 1 texto à ma fille qui surveillait nos autres enfants pour lui dire qu'il se passait quelque chose de terrible. Je lui ai dit de ne pas me rappeler, de ne pas m'envoyer de message. Je lui ai dit qu'on les aimait" (des larmes coulent sur son visage)
#13Novembre
Annie:"Nous entendions des tirs, des cris de personnes qui souffraient. La petite fille avec nous a perdu connaissance à plusieurs reprises"
#13Novembre
Annie:"Vers minuit, la porte a été poussée, j'ai envoyé un message à Jenny (sa fille ainée qui garde les enfants) pour qu'elle dise aux enfants qu'on les aime". Derrière la porte, la police, qui leur porte secours.
#13Novembre
Annie:"Mon mari est allé en premier, il m'a dit: ne regarde pas. Ne regarde pas. J'ai tenu la tête de la jeune fille française pour que nous ne regardions pas"
#13Novembre
Annie:" En descendant j'ai vu mon sac à mains sur la balustrade, j'ai eu un geste stupide, je l'ai repris" (elle pleure beaucoup à présent).
#13Novembre
Annie:"J'ai lâché la main de la jeune femme, je ne voulais pas être séparé de mon mari. J'aimerais bien savoir si cette jeune fille va bien aujourd'hui"
#13Novembre
Annie:"On est resté là jusqu'à 4 heures du matin. Ils ont proposé de nous véhiculer mais ça n'était pas loin, nous sommes rentrés seuls".
#13Novembre
Annie:"les gens de l'hôtel étaient très gentils avec nous. Je me suis débarrassée de mon sac car il était recouvert de choses et de sang. A 8 heures, nous étions à l'Eurostar"
#13Novembre
Annie:"Cette expérience nous a changés, ainsi que nos enfants (qui avaient à l'époque 22,19, 15, 15 et 10 ans). Celle de 10 ans est toujours suivie et ne veut pas qu'on parte"
#13Novembre
Annie:"Moi je n'aime pas entendre des gens crier sans que je puisse les voir. Je déteste voir des armes, je déteste le bruit des tirs. Je ne peux pas dormir dans le noir, il me faut toujours une lumière allumée"
#13Novembre
Annie:"Je vis ma vie pleinement. Je déteste les terroristes. Il y a suffisamment de haine dans le monde. Je ne les hais pas, j'ai de la pitié pour eux."
#13Novembre
Annie remercie de nombreuses personnes et l'association @lifeforparis Elle dit aussi qu'ils se sont faits de nombreux amis après cet événement, des Anglophones, comme eux notamment;
#13Novembre
Annie:"le terrorisme ne vaincra jamais .J'aimerais leur dire un dernier mot. J'aimerais leur dire :'Fuck you'". Rires dans la salle. L'interprète ne traduit pas
#13Novembre
Max, le mari d'Annie, est maintenant à la barre:" Je suis Anglais, je vis en Angleterre"
#13Novembre
Le président l'interrompt : "qu'est ce qu'il se passe dans le box?"
Abrini s'enerve (il parle des gendarmes) : "Avec cette équipe d'handicapés, on n'a que des problèmes, avec ces andouilles"
Le président ; oh ça va ! vous allez sortir.
Abrini : avec plaisir
#13Novembre
El Asufi s'agace aussi.
Le président : M. El asufi aussi, on se calme.
Bakkali : Nous on doit encaisser tout ce qui est en train de se dire. Nous on a des contraintes. Des fouilles 7 fois par jour, 2 fouilles à nue. On nous dit 'chut' tout le temps.
#13Novembre
Atar s'y met aussi.
Le président: "Je peux terminer M Attar. Vous ne pouvez pas discuter quand des personnes sont à la barre."
Atar dit que lui et les autres accusés respectent la parole des parties civiles depuis le début.
#13Novembre Abrini indique que tout se passait bien avant mais que :"depuis que ces gendarmes sont arrivés, un jour c'est avec la laisse, on nous dit 'chut'.
#13Novembre
Abrini : "Moi je parle, j'ai envie de parler, je parle avec mon pote (son voisin Salah Abdeslam) Ca fait 6 ans que je l'ai pas vu, je lui parle, je fais ce que je veux"
#13Novembre
Le président : normalement c'est interdit de communiquer entre vous je l'ai autorisé pendant les suspensions mais pas pendant l'audience
Abrini : c'est mon ami d'enfance, je le connais depuis 5-6 ans, je lui parle
Le président : Eh ben non, c'est moi qui décide.
#13Novembre
Max à la barre tente de reprendre.

Nouvel incident. Salah Abdeslam se lève et veut quitter le box.
#13Novembre Le président à Salah Abdeslam : C'est moi qui décide. Vous vous rasseyez. C'est moi qui décide. Abdeslam crie à nouveau dans le box. On ne comprend pas ce qu'il dit, son micro est coupé;
#13Novembre
L'audience est suspendue.
#13Novembre Avant que son micro ne soit coupé, Salah Abdeslam a dit :"Moi aussi je peux monter le ton". Le président l'a alors menacé de lui mettre en plus un "outrage à magistrat".
#13novembre pendant la suspension, plusieurs accusés échangent avec leurs avocats, et plusieurs Anglais en ont profité pour sortir et aller fumer. Parmi lesquels, Max, qui était à la barre.
#13Novembre L'audience va reprendre.
#13Novembre L'audience est reprise (et le président est agacé).
Le président rappelle qu'il est interdit de communiquer dans le box. Il dit qu'il a vérifié les contraintes du service d'ordre. "On ne communique pas entre accusé pendant l'audience".
#13Novembre
Le président dit avoir fait preuve de considération à l'égard des accusés et aimerait qu'il en soit de même de la part des accusés.
#13Novembre
Me Johnson, avocat de Bakkali : (..) le respect est maintenu et sera de part et d'autres.
Abrini se relève.
Le président: Non M. Abrini, vous vous rasseyez.
#13Novembre
Max reprend à la barre (chemise blanche, tour de cou rouge, blond, lunettes de vue): "Une balle est passée au niveau de ma tête et a fait un trou dans le mur. Avec ma femme, nous avons essayé de nous échapper. Nous nous sommes retrouvés dans une pièce. "
#13Novembre
Max, partie civile :" on entendait les tirs, les cris, puis cette explosion à quelques mètres de nous quand l'un d'eux a déclenché sa ceinture explosive"
#13Novembre
Max, partie civile :"Les policiers sont rentrés dans un endroit qui était plein de cadavres. Ce qu'ils ont fait ce soir-là a sauvé de nombreuses vies. Sans leur intervention, beaucoup d'autres personnes seraient tombées mortes"
#13Novembre
Max, partie civile :"On entendait les gens être assassinés, dire au revoir à leurs enfants. (..) Quand on est sorti, on nous a dit de ne pas regarder"
#13Novembre
Max, partie civile :"Il y avait des piles de corps, des cadavres partout. Nous avons dû enjamber des cadavres pour pouvoir sortir. Le sang qui coulait sur le sol était très épais.
#13Novembre
Max, partie civile :"Mon épouse marchait devant moi et je me souviens j'enlevais les morceaux de chair sur son sac".
#13Novembre
Max, partie civile remercie ensuite le soutien de @lifeforparis et des survivants, notamment, qui sont devenus des amis.
#13Novembre
Max, partie civile; exprime de la pitié à l'égard des accusés "qui se sont laissés radicalisés", "de la pitié pour la vie qui les attend".
#13Novembre
Max, partie civile s'est fait tatouer le 13 novembre 2015 et le lieu sur son torse. "Tous les matins, je ne manque jamais de me rappeler des victimes et de vivre ma vie pour elles".
#13Novembre
Max, partie civile a des liens avec la France depuis qu'il est petit. Il s'est fait tatouer trois nouveaux mots récemment : "Liberté", "Égalité", "Fraternité"
#13Novembre
Max, partie civile indique avoir reçu une aide psychologique après les attaques.
#13Novembre Fin de l'audition de Max.
Mohammed Amri se lève dans le box: "Monsieur le président avec tout le respect que je vous dois. Je veux m'excuser auprès de vous et auprès de la cour pour tout à l'heure. C'est ma façon de parler. 1/2)
#13Novembre
Mohammed Amri: "Cette personne ça fait 3 jours qu'elle me fixait, je pouvais pas laisser passer ça. Je ne veux pas me sentir menacé dans 1 cour de justice"
Le président:"Je suis au courant de l'incident, vous avez remarqué, j'ai demandé à cette personne de sortir.
#13Novembre
A la barre à présent, Tony, et toujours l'interprète anglais. Il était au concert de @EODMofficial avec sa femme. "Nous avons rampé le plus bas possible pour ne pas être vus. Je pensais que nous allions mourir"
#13Novembre
Tony, tour de cou rouge, cheveux poivre et sel, chemise à carreaux, explique qu'il s'est réfugié avec sa femme derrière une porte, dans une pièce, avec d'autres. Quelqu'un a alors bloqué la porte avec un extincteur.
#13Novembre
Tony se réfugie sur le toit avec d'autres, se cache dans un appartement. "Il y avait peut-être 20 ou 30 personnes à l'intérieur. Justine réconfortait une fille qui venait de perdre son petit ami"
#13Novembre
Tony : "Nous étions dans la pénombre, dehors, les tirs continuaient (...) Nous avons senti les murs trembler."
#13Novembre
Tony : "Quand la police est arrivée armée jusqu'aux dents, ils nous ont demandé de lever les bras et de sortir. Ils ont demandé s'il y avait des enfants mais il n'y avait pas d'enfants.
#13Novembre
Tony : "En sortant nous devions lever nos chemises et nos t-shirts pour montrer qu'il n'y avait rien dessous (...) Ils nous ont conduits vers le balcon, il y avait une échelle.
#13Novembre
Tony : "En sortant nous devions lever nos chemises et nos t-shirts pour montrer qu'il n'y avait rien dessous".
#13Novembre
Tony : En descendant j'ai remarqué 2 corps par terre, un était couvert, l'autre c'était une femme couchée sur le ventre, je n'oublierai jamais cette image. Je me demande souvent qui elle pouvait être. C'est un souvenir qui me hante".
#13Novembre
Tony : "Nous sommes allés à l'hôtel, nous nous sommes barricadés à l'intérieur avec des tables et des chaises. Nous devions rentrés chez nous le lundi ou le mardi, ma belle-soeur s'est débrouillée pour que nous ayons un vol plus tôt, le samedi après-midi"
#13Novembre
Tony : "Nous avons été tellement chanceux. Je me sens coupable de savoir que je suis sorti vivant alors que beaucoup d'autres n'ont pas eu cette chance".
#13Novembre
Tony : "Nous sommes depuis en hypervigilance, on ne supporte plus la foule. A la gare quand je vais chercher ma fille, je ne me sens pas en sécurité. On cherche les sorties de secours partout. On ne supporte plus les pétards".
#13Novembre
Tony : "Même au niveau du travail, je suis un sous-traitant informatique, j'ai limité mon travail pour ne pas être trop longtemps hors de chez moi".
#13Novembre
Tony : "Nous sommes retournés à des concerts 18 mois apr!s. J'ai connu ma femme lors d'un concert."
#13Novembre
Tony : "Ces événements atroces ont engendré par ailleurs des amitiés durables. Aujourd'hui nous sommes avec des amis que nous considérons comme notre famille de Paris, ce sont des amis pour la vie. Ceux qui ont voulu nous tuer ont raté leur coup".
#13Novembre
Tony retrouve les bancs de la salle et fond en larmes dans les bras de proches.
#13Novembre
Michael vient à la barre. Chemise blanche, tour de cou rouge. ll parle en anglais et l'interprète traduit. "Nous avons acheté des bières, nous avons été dans la foule, on était au centre de la fosse quand l'attaque a commencé".
#13Novembre
Michael entend "un bruit de claquement bizarre, comme des pétards, voit 2 silhouettes près de l'entrée principale" puis "des éclairs sortir des fusils".
#13Novembre
Michael : "Je n'oublierai jamais la panique et la confusion sur les visages autour de moi. Au fur et à mesure que le son des tirs se rapprochaient, j'ai poussé Sarah au sol, et je me suis jeté sur elle"
#13Novembre
Michael :"Il y a eu une pause dans les tirs. J'ai entendu un bruit, comme s'il était en train de recharger. Je me suis levé, j'ai aidé Sarah à se remettre sur ses jambes. Nous avons essayé de nous frayer un chemin jusqu'au podium"
#13Novembre
Michael : "Les tirs ont recommencé, s'intensifiaient. Nos assaillants avaient l'air de tirer sur le chemin que nous empruntions. Les gens tombaient autour de moi. Nous nous sommes à nouveau jetés au sol".
#13Novembre
Michael : "des corps et des personnes blessées étaient éparpillées au sol. Notre seule option était de rester là et de faire les morts et prier que les attaquants ne nous voient pas"
#13Novembre
Michael :"J'ai remarqué que les lumières s'étaient rallumés. J'ai entendu l'un des terroristes s'écrier que s'ils étaient là c'était à cause de @fhollande et j'ai entendu parler de Syrie"
#13Novembre
Michael : "Je savais que nous ne pouvions nous attendre à aucune miséricorde de leur part et que s'ils nous trouvaient, ils nous tueraient."
#13Novembre
Michael :"Nous sommes restés aussi immobiles que possible. J'ai entendu des pas. Ils progressaient dans le bâtiment. Il y avait les victimes, et eux qui rechargaient".
#13Novembre
Michael : "A chaque tir, j'avais l'impression que j'allais être touché. J'ai dit à Sarah que je l'aimais et je me suis préparé à mourir".
#13Novembre
Michael : "Il y avait deux terroristes en haut du balcon et un terroriste au-dessus de moi, sur la scène. Une nouvelle série de tirs est arrivée en provenance d'en haut".
#13Novembre
Michael : Là il y a eu une explosion tonitruante. Le bruit était fort et assourdissant. Ça résonnait dans mes oreilles et ma vision était troublée. Des lambeaux de chair retombaient d'en haut".
#13Novembre
Michael pense, quand le commissaire de la BAC75N arrive, qu' il s'agit "d'un 4e terroriste qui nous tirait dessus". Il apprendra après que c'était un policier.
#13Novembre
Michael : "A ma gauche une jeune femme, la tête pleine de sang coagulé. Elle m'a dit ensuite qu'elle n'était pas blessée et que le sang ne venait pas d'elle. "
#13Novembre
Michael : "Petit à petit, on a commencé à se murmurer des mots de réconfort entre nous. Vous n'avez pas idée de la force que ces mots pouvaient avoir face à une telle barbarie"
#13Novembre
Michael : "L'absence de bruit des instruments laissés sur la scène, l'odeur du sang, de la poudre, et les téléphones portables qui ne cessaient de sonner sont des choses que je n'oublierai jamais".
#13Novembre
Michael : "J'ai finalement réalisé que la police se trouvait de l'autre côté de la porte. Ils se sont disposés en demi-cercle vers l'arrière de la pièce, leurs armes étaient dirigées vers le balcon."
#13Novembre
Michael : "Après avoir sécurisé le périmètre, ils ont demandé aux gens qui en étaient capables de lever leurs mains. Mais il y en avait beaucoup moins que je pensais".
#13Novembre
Michael :Quand je me suis levé pour me diriger vers la sortie, j'ai réalisé l'ampleur de ce qui avait été commis : des corps partout, du sang sur tout le sol. J'ai dû enjamber des corps et des personnes grièvement blessées"
#13Novembre
Michael : J'ai enjambé une femme grièvement blessée près des escaliers. Nos regards se sont croisés, elle m'a tendu la main, la police passait à ce moment-là, je n'ai pas pu l'aider."
#13Novembre
Michael dit avoir un sentiment de culpabilité aujourd'hui de n'avoir pu aider ces personnes.
#13Novembre
Michael sort du Bataclan:"On nous a emmenés dans un café à l'angle puis dans un immeuble." De là, il entend les explosions.
#13Novembre
Michael : "Tout autour de moi dans l'immeuble, il y avait des émotions partagées. De la tristesse pour ceux qui avaient perdu quelqu'un, du courage..."
#13Novembre
Michael : "J'ai fait partie des chanceux ce soir-là. Sarah et moi on est sorti avec des bosses et des bleus. Je me sens coupable de me plaindre de cette situation".
#13Novembre
Michael : "Psychologiquement, ces événements ont eu pour moi un impact important. Je suis retourné en Angleterre pendant un mois. Mes proches ont remarqué un changement. J'étais anxieux tout le temps".
#13Novembre
Michael : "Le nuit je me réveillais sans cesse avec les images de la soirée dans la tête. On m'a diagnostiqué des symptômes post-traumatiques. J'ai commencé à boire beaucoup"
#13Novembre
Michael : "Après Noël 2015, je suis retourné en France pour reprendre ma vie où je l'avais laissée mais c'était très compliqué. Il y avait des militaires partout, c'était rassurant, mais en même temps cela rappelait toujours ces terribles événements".
#13Novembre
Michael : "J'ai essayé de reprendre mon travail en cuisine mais la vue du sang, toucher de la viande.. J'ai dû abandonner mon travail"
#13Novembre
Michael : "Ma conjointe souffrait également. Nous affrontions ça différemment. Nous avons fini par rompre. J'ai quitté la France et je suis retourné à New Castle. Mais encore aujourd'hui c'est difficile"
#13Novembre
Michael : "Je n'aime pas être dans un endroit clos, rechercher les issues de secours est devenu un instinct. Je me réveille souvent en plein milieu de la nuit et je revois ces images".
#13Novembre
Michael : "Les personnes qui ont préparé et perpétré cette attaque ont visé la France mais ils ont attaqué quelque chose de beaucoup plus grand qu'un simple pays : notre culture commune, notre humanité".
#13Novembre
Michael : "Ils ont essayé de semer la division la haine, mais ils n'ont réussi qu'à unir des gens de toutes religions, avec un rejet de tout ce que l'Etat islamique représente
#13Novembre
Michael : "Ces personnes étaient des meurtriers bien avant les attaques du Bataclan. "
#13Novembre
Michael : "J'ai grandi avec des personnes de diverses religions, j'ai des amis qui sont musulmans. L'islam enseigne la paix et le respect pour la sainteté de la vie. Les personnes qui nous ont attaqués cette nuit-là n'adoraient que la mort et la violence"
#13Novembre
Michael : "Me tenir ici solidaire de ceux qui ont perdu un proche était très important pour moi".
#13Novembre
Michael a fini. Son avocat l'interroge. "On a vu passer Marc, Max ... Je crois que vous ne vous connaissiez pas. Pouvez-vous nous raconter cette histoire?
#13Novembre
Michael : Ca fait partie des choses positives qui sont survenues après ces événements. Nous avons formé des petits groupes de survivants Irlandais et Anglais, par le biais notamment de @lifeforparis
#13Novembre
Michael répondant à son avocat sur l'accès à la webradio (qu'ils n'ont pas à l'étranger): "On nous avait dit que nous pourrions y avoir accès, je sais qu'il y a des questions de sécurité mais ce serait bien que nous puissions l'écouter sur certains aspects.
#13Novembre
Le président : c'est un problème de sécurité qui est posé à un niveau très élevé, au niveau des ministères et au-delà. La demande est partie au plus haut sommet. Pour l'instant, il n'y a pas de solution, ça ne dépend pas de nous. C'est une 1ere, il faut du temps.
#13Novembre
Le président appelle à la barre une autre partie civile, française.
Clarisse, partie civile, cheveux blonds au carré, tour de cou rouge, veste bleue, chemise à fleurs.
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"Pour moi la question de la reconstruction est très importante (...) On a la victime victimaire et la victime héroïque, entre les 2 on ne pense pas qu'il puisse y avoir quelque chose"
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"Ma reconstruction pour moi a été faite en refusant d'être une victime. Du coup, je vais vous ramener au Bataclan, à cette soirée-là".
#13Novembre A l'écran, une photo de Clarisse et de son fils qui n'avait pas encore 7 ans. Elle l'a emmené au Bataclan. Il apparait sur la photo avec un casque anti-bruit vert.
Clarisse, partie civile :"Mon mari était resté à la maison avec notre autre enfant que quelques mois"
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"Sur le papier je trouvais ça plus intéressant que de passer mon we avec un bébé de quelques mois mais ça c'est seulement sur le papier"
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"Mon fils est un enfant qui obéit très bien, je peux compter sur lui dans un contexte normal, dans la panique je ne sais pas comment il peut réagir."
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"Ce soir-là je me suis dit que pour mon fils il fallait qu'il ne se passe rien. Je voulais faire comme si de rien n'était le plus longtemps possible"
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"L'histoire de pétards dont tout le monde a parlé pour moi tombait bien. Il s'est accroupi à côté de moi les doigts dans les oreilles; Pour lui c'était normal la panique autour de ce qu'il pouvait voir depuis le balcon.3
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"Moi je vois cette arme avec des étincelles qui sortaient. Ils tiraient sur des gens dans la fosse. Je vais chercher une preuve que c'est vraiment en train de se passer. "
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"Je me dis :'oh merde'. Tous les gens derrière nous sont en train de ramper, je me dis qu'il faut partir. Je regarde mon fils. Je lui dis: bon ben on va y aller. Je prends le temps de rassembler mes petites affaires".
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"On se retrouve dans cette petite loge avec des gens qui sont en train de casser le faux plafond. Là il y aune jeune femme Emilie, qui prend mon fils dans ses bras, qui lui demande comment il s'appelle"
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"J'appelle la police, je dis qu'il y a des coups de feu tiré au Bataclan, qu'il faut venir. Je ne veux pas appeler mon mari, pas l'inquiéter. Il doit être devant la télé, le bébé dort"
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"On monte dans cet espèce de grenier, on est dans la laine de verre. Mon téléphone sonne, mon mari m'appelle. J'essaie de le rassurer, je lui dis qu'on est dans le grenier et je raccroche"
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"J'entends tout ce qu'il se passe en dessous, des cris, des gémissements, des gens qui agonisent. Je crois qu'à un moment mon fils s'endort dans mes bras. Autour de nous des couples s'enlacent, croyant qu'ils vont mourir".
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"Vers minuit mon fils s'endort. On entend des gens parler. Je suis contente de savoir que la police est là. Nous n'avions pas entendu les sirènes, je suis contente de savoir qu'ils sont là".
#13Novembre
Clarisse, partie civile :" Après un silence de 2 heures,c'est l'assaut, l'explosion, le souffle va passer vers le haut. Je comprends pas ce que c'est. La première explosion je n'avais pas compris non plus"
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"Mon mari m'envoie un message, il me dit qu'à la télé ils ont dit que la prise d'otages était fini. Bon ok, mais nous on est toujours là".
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"La police arrive, nous crie dessus. Je ne m'attendais pas à ça. On comprend aisément qu'ils aient à faire ce genre de chose mais ça surprend"
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"Une conversation va commencer avec un policier de la BRI. On lui demande combien il y a de morts, il répond :"beaucoup". Son beaucoup à lui n'est pas le même que mon beaucoup à moi"
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"Le policier demande s'il y a un enfant. Mon enfant va devenir un symbole. La voix du policier va s'adoucir. On s'en qu'il est content de pouvoir sauver un enfant".
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"Ils ont pris mon fils, ils l'ont fait descendre. Moi sur l'échelle il y a un morceau de chair humaine, je me demande c'est à qui, ce que ça fait là"
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"On traverse cette salle, on nous avait dit de ne pas regarder. Je m'étais préparé mais je ne m'attendais pas à ce que j'ai vu là. Il est 1h passée"
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"Tout est très carré dans cette salle? Au milieu, je vois des tas. Je réalise que ce sont des corps. Je me dis: je suis désolée pour vous mais il fuat que j'y aille, mon fils m'attend sur le trottoir"
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"je retrouve mon fils dans les bras d'un policier de la BRI, il a une cagoule, un casque de pompier. Ils l'ont préservé. Le pompier reprend son casque et dit: j'y retourne"
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"Le policier dit que nous pouvons rentrer chez nous. On se retrouve moi et mon fils tous les 2 sur le trottoir. Je comprends que le policier veut protéger mon fils. J'ai passé 3 heures moi à rien vouloir lui montrer"
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"Mon fils est resté calme pendant toute la durée, sans vraiment comprendre ce qu"il se passait. On repart à pied du Bataclan vers l'hôtel. C'est comme ça que se termine cette soirée pour nous; Pour moi c'est le début".
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"Vient la culpabilité d'avoir amené mon fils là-bas, de l'avoir laissé une inconnue sans que je le fasse moi. Je ne voulais pas faire quelque chose de différent de de d'habitude, pour ne pas qu'il réalise ce qu'il se passait".
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"J'ai appelé la police à 21h50, 3 minutes après le début de l'attaque. Pourtant j'ai eu l'impression après d'avoir passé un temps fou sans rien faire".
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"On a vu un psy, il a dit que mon fils n'avait pas de traumatisme. Le lundi, le sujet a été abordé à l'école"
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"Moi je vais essayer de tout minimiser, me dire qu'on était pas visés, qu'on est pas les plus à plaindre. Pour moi il est hors de question d'avoir le regard des gens qui s'apitoient sur. la pauvre victime"
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"J'ai voulu retourner au Bataclan, retourner à Paris avec mon fils. Puis finalement le temps passe, le Covid arrive... "
#13Novembre
Clarisse, partie civile, parle de sa solitude après. "Je n'en ai pas parlé, j'ai pas fait appel à des ressources proches, je pense à mon mari. Socialement aussi c'est compliqué, les amis ne savent pas trop en parler, ils n'en parlent pas"
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"Les amis qui ne veulent plus nous voir parce qu'on n'est pas très marrants (...) A début je voulais tellement reprendre une vie normale"
#13Novembre
Clarisse a quitté son travail en pleurant après les attentats de Bruxelles, a annulé un voyage en Espagne après des attaques.
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"Plusieurs fois dans les salles de spectacle, quand la lumière s'éteint je me retrouve à pleurer toute seule dans mon coin, mon fils était là parfois"
#13Novembre
Clarisse, partie civile : "Puis il va y avoir toutes ces émotions qui vont déborder: je pleure devant une série télé par exemple"
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"Une profonde tristesse s'installe aussi. Une partie de nous est morte ce soir-là et ne reviendra pas".
#13Novembre
Clarisse, partie civile :"Je suis venu témoigner pour admettre enfin mon statut de victime. Je commence à donner de la place à cet événement. De la place que cet événement mérite"
#13Novembre
Clarisse, partie civile : "Je ne suis plus la personne que j'étais avant mais la personne que je suis devenue peut-être que finalement, elle n'est pas si mal que ça.
#13Novembre
Clarisse, partie civile : "Le 13 novembre c'est dans un mois, on va revenir à Paris, refaire les commémorations. Trois jours plus tard, c'est l'anniversaire de mon fils, ses 13 ans, on va partir voir un concert en Angleterre, parce qu'ils n'ont pas gagné".
#13Novembre Yassine Atar, accusé, demande une suspension :"Vraiment je m'excuse M. le président. Je suis désolé. Mais j'ai vraiment un problème depuis une heure. 2 minutes, vraiment, je vous le promets. Je ne tiens plus".
Il veut aller aux toilettes.
#13Novembre L'audience est suspendue 2 minutes. On reprend.
#13Novembre On reprend avec Max, Français, cheveux châtains au carré, barbe et moustache bien taillées. Tour de cou vert, un t-shirt portant l'inscription "War is " (on ne voit pas le dernier mot sous la veste).
#13Novembre
Max, partie civile : "Je me gare à côté de la salle. Je laisse toutes mes affaires dans la voiture. Il faisait froid ce soir-là. Je vois un musicien boire un coup en terrasse, je me dis que ça va être une chouette soirée"
#13Novembre
Max, partie civile : "Je rejoins mes 4 amis dans la salle. (...) Le concert commence, tout va bien, on avance dans la fosse"
#13Novembre
Max : "Tour se passe bien. La minute d'après, les choses dérapent. J'étais près de Jesse Hughes, je vois le batteur se pencher sur sa batterie, je me dis qu'il a du faire une erreur, un coup de caisse claire qui est passée à côté, puis je le vois s'enfuir en courant"
#13Novembre
Max, partie civile : "Il y a de la fumée. Une immense vague nous écrase contre la barrière. Je pense à un canular, puis je me dit qu'il y a eu des précédents, @Charlie_Hebdo_ .."
#13Novembre
Max, partie civile : "Une première rafale, une seconde rafale, je comprends que ça n'est pas un canular. J'entends ces fameuses phrases que tout le monde a prononcées aujourd'hui."
#13Novembre
Max, partie civile : "Thomas me dit: là ça craint vraiment. Je me dis que le fait que ce grand gaillard d'1,96m commence à avoir peur"
#13Novembre
Max, partie civile : "Comme une vague, tout le monde se met à tomber, à s'accroupir. Je me mets au sol en boule. Je me dis qu'ainsi si une balle me touche, elle n'atteindra pas le visage. Je me retrouve allongé contre la barrière"
#13Novembre
Max, partie civile : "Un jeune homme blond, la vingtaine, aux yeux bleus est allongé sur mes jambes. Il a l'air serein pourtant il a du sang sur les jambes"
#13Novembre
Max, partie civile : "Je tombe sur le regard d'un homme, ce regard me hante depuis 6 ans. Je vois cet homme, assis, 40-50 ans, cheveux courts grisonnants. Dans son regard, rien de la stupeur. Son t-shirt couvert de sang. Je ne sais pas s'il a pu sortir"
#13Novembre
Max, partie civile : "36 000 pensées me traversent l'esprit. Je pense à mon père qui avait 35 ans quand je suis né et qui est mort jeune. En 2015 j'ai 35 ans. Je pense à ma mère qui après avoir affronté la mort de son mari devra affronter celle de son fils.
#13Novembre
Max, partie civile : " Je pense à ma compagne. A Thomas, mon ami qui est là avec moi dans cette salle".
#13Novembre
Max, partie civile : "D'un seul coup, j'ai un sursaut de vie. Je vois des gens quitter la salle. Deux personnes qui tirent de façon plus méthodique, qui éxécutent, dans la fosse que des gens inertes"
#13Novembre
Max, partie civile : "L'un se baisse fouille dans son sac, l'autre tue quelqu'un. Je regarde Thomas, je lui fais un signe de la tête. Je n'arrive pas à sortir un seul son. "
#13Novembre
Max, partie civile : "Je me suis dégagé du jeune homme qui était sur mes jambes. (...) En me levant je me suis dit : ne regarde pas ce qu'il se passe à côté, essaie de ne pas avoir d'images que tu ne pourras oublier"
#13Novembre
Max, partie civile : "J'ai perdu mon père jeune, je l'ai vu mourir. Je sais ce que c'est le poids des images".
#13Novembre
Max, partie civile : "Je me lève, je me lance dans un sprint jusqu'à l'entrée. Là, j'arrive sur des corps, j'ai pas eu le choix. Et j'ai pas eu le choix de marcher sur des corps. "
#13Novembre
Max, partie civile : "J'avais perdu une chaussure. Depuis je sais que ce que ça fait de marcher pieds nus sur des corps. J'ai marché sur le ventre d'une jeune femme. Elle n'a pas réagi. Je ne sais pas si elle était inconsciente ou déjà morte"
#13Novembre
Max, partie civile : "Je cours passage Amelot, je vois des corps allongés. Une jeune femme appelle et me dit :"Par ici, par ici". J'ai appris plus tard qu'elle s'appelait Marion, qu'elle est étudiante infirmière"
#13Novembre
Max, partie civile : "Là il y a du sang partout. On monte avec d'autres en ascenseur. Une jeune femme a la main en miettes, son compagnon est blessé. Je me dis que j'ai quitté un enfer pour un autre, qu'on va tous mourir"
#13Novembre
Max, partie civile : "Je me connecte sur mes comptes, sur mes réseaux sociaux. Mon ami Yohan me donne des nouvelles rassurantes. Un homme me prête son téléphone, j'appelle ma mère, je lui dis que tout va bien. Je veux qu'elle dise à ma compagne que tout va bien.
#13Novembre
Max, partie civile : "Ma mère commence à me raconter sa vie: "j'ai fait ceci, cela". Je lui dis : 'Maman ça va pas être possible'. Et je raccroche. Désolé maman".
#13Novembre
Max, partie civile : "Ma copine m'appelle, elle me dit :'J'ai peur'. Ces mots ne me quittent plus".
#13Novembre
Max, partie civile, explique qu'il a aidé la personne qui les avait accueilli à faire le ménage. "On a nettoyé les litres de sangs dans son appartement. Je suis quelqu'un d'assez maniaque, ça ne m'a pas trop dérangé".
#13Novembre
Max rentre chez lui à 4 heures du matin. Sa compagne part aux toilettes et "vomit ses tripes". Il comprend alors que ça n'a pas dû ête évident pour elle non plus.
#13Novembre
Max, partie civile : "J'essaie de tenir car des gens ne sons pas sortis de cette salle. Moi je sors avec des côtes cassées, des contusions"
#13Novembre
Max, partie civile, indique qu'il n'a jamais pu reprendre sa vie d'avant: "J'ai quitté mon travail. 1 immense tristesse s'est installée. J'ai eu la culpabilité des rescapés, des pensées suicidaires, les cauchemars se sont installés. "
#13Novembre
Max, partie civile : "Et puis je devenais pas très patient. Ca a cassé des amitiés, détruit pas mal de choses"
#13Novembre
Max, partie civile : "Ce jour-là quelque chose est resté dans la salle. J'ai fini par accepter que c'était inacceptable. Je ne suis absolument pas croyant, je me rattache à des choses comme ça"
#13Novembre
Max, partie civile, lit maintenant un texte qu'il a écrit ce matin. "Si ça recommençait, est-ce que je serais capable d'agir différemment..."
#13Novembre
Max, partie civile :"Cette faille en chacun et chacune de nous qui avons vu l'horreur ne se refermera jamais"
#13Novembre
Max, partie civile : "Cette question qui consiste à chercher une logique et un sens à ce qu'il s'est passé n'aura pas de réponse. "
#13Novembre
Max, partie civile :"Ces personnes sont des caricatures".
#13Novembre
Max, partie civile :"Vous voulez diviser, vous n'avez fait que nous réunir ici aujourd'hui"
#13Novembre
Max a terminé. Il regagne sa place.
#13Novembre
Une partie civile vient à la barre, elle demande comme une autre aujourd'hui que ni son nom ni son prénom ne soit donné. Elle est brune, cheveux au carré, porte un pull noir, un tour de cou rouge.
#13Novembre
Partie civile :"J'entends des bruits de pétards, je me dis que c'est une blague de très mauvais goût. Je me retrouve allongé dans la fosse avec mon amie dans les bras"
#13Novembre
Partie civile :"Je ne comprends toujours pas ce qu'il se passe. Les lumières se rallument. Je vois mon amie avec de petites traces de sang. Elle ne bouge pas. J'essaie de prendre son pouls. Mais elle n'en a pas"
#13Novembre
Partie civile :"Je commence à lui faire un massage cardiaque, ça ne marche pas. Je m'allonge avec elle dans mes bras. J'ai 21 ans, j'attends que ça arrive, j'espère que ça ne va pas faire mal".
#13Novembre
Partie civile :"Je ne veux pas bouger, laisser mon amie. Je me fais piétiner. Et puis je me fais bien bien piétiner. Je me dis qu'il faut il aller, j'essaie de prendre mon amie, je récupère mes lunettes dans la fosse".
#13Novembre
Partie civile :"Je finis par réussir à sortir passage Amelot. La porte de cet immeuble de la résidence est ouverte. Je finis par rentrer. Je me cache dans le garage de cet immeuble, le temps passe. Un homme et une femme se cachent avec moi'.
#13Novembre
Partie civile :"Une femme et sa fille nous retrouvent s'occupe de nous. Je suis en état de choc. Je rentre dans un déni total. Je vais même changer de version sur la mort de mon amie"
#13Novembre
Partie civile :"J'attends la confirmation du décès de mon amie. Je n'y crois toujours pas."
#13Novembre
Partie civile :"L'après va être difficile : hypervigilance, médicaments, comportements toxiques, me mettre dans des états... Le seul moyen de ne pas ressentir beaucoup de choses. Beaucoup d'alcool"
#13Novembre
Partie civile :"Je ne reprends pas l'école. Mon amie était avec moi. Je perds mes copains.. Je tente de reprendre mes études, ça n'a pas marché. Des rechutes, un sentiment de solitude horrible".
#13Novembre
Partie civile :"On est rentré à deux dans cette salle et j'en suis ressortie toute seule. Ca fait 6 ans que je suis toute seule"
#13Novembre
Partie civile :"Je faisais du dessin, j'ai développé une phobie du dessin. Je ne peux plus travailler dans des endroits fermés. Et puis voilà" Elle pleure.
#13Novembre
Le président : l'amie avec qui vous étiez c'était Elodie?
Partie civile :"Oui".
#13Novembre
Partie civile :"Le procès est très important. Le fait de venir témoigner est un soulagement énorme".
Le président: "C'est bien, c'est positif quelque part". Il ajoute: "c'était condensé mais très riche".
#13Novembre Le président:"Bien nous avons terminé pour aujourd'hui. Nous reprendrons les auditions lundi à 12h30"
#procès13novembre

compte-rendu d'audience Jour 26 : "Mon enfant va devenir un symbole.(...) On sent que le policier est content de pouvoir sauver un enfant"
lci.fr/justice-faits-…

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