#procès13novembre
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Semaine 7 Jour 28
Aujourd'hui Woogle au contrôle #gendarmerie ImageImageImage
#procès13novembre
Semaine 7 Jour 28
Aujourd'hui sont prévues notamment les auditions d'otages du Bataclan et de gardiens de la paix primo-intervenants.
#13novembre Beaucoup de parties civiles dans la salle d'audience aujourd'hui et énormément de tours de cou rouges.
#13novembre L'audience est reprise.
#13novembre
Le président Jean-Louis Périès:"Bien alors avant de commencer les auditions, un interprète va prêter serment pour l'espagnol, il avait prêter serment pour l'anglais"
#13novembre
Le président Jean-Louis Périès:"J'ai modifié l'ordre de passage afin que ce soit plus fluide et plus logique, nous aurons la projection d'une vidéo, celle de Daniel (journaliste au Monde) que nous entendrons en 1er."
#13novembre
Le président Jean-Louis Périès:" Cette vidéo a été filmée depuis son appartement du 2e étage du passage Amelot. Ça dure environ 6 minutes, ce sont des images assez fortes, je préfère vous prévenir d'emblée si des personnes veulent sortir de la salle"
#13novembre
Daniel journaliste au Monde est à la barre. Cheveux gris, veste grise, chemise bleue. "J'ai 64 ans et je suis journaliste depuis 1977, un métier que j'ai exercé pendant près de 45 ans". Il a quitté Le monde en 2018. Il lit un texte.
#13novembre
Daniel :"C'est en tant qu’homme d'information que je me présente mais aussi comme citoyen pris dans le piège du terrorisme et de l’ultra violence"
#13novembre
Daniel: "Ce 13 novembre fut un instant décisif pour tant de personnes, un instant que j'ai voulu saisir avec mon téléphone". Il a voulu saisir cette "barbarie"
#13novembre
Daniel: "J'étais seul à Paris, ma femme était en déplacement à l'étranger. Mon fils était allé voir le match au bar du Cirque, près du Cirque d'Hiver"
#13novembre
Daniel: "Vers 21h45, j'ai entendu des claquements secs, comme des bruits de pétards". Il dit qu'en ouvrant sa fenêtre ça n'était pas une simple bousculade"."Des gens fuyaient un grand péril"
#13novembre
Daniel: "De ma fenêtre j'ai vu cette accélération tragique des événements de la vie qui peuvent placer la mort sous vos yeux".
#13novembre
Daniel: "Dans un énorme brouhaha, j'entendais un père hurler 'Oscar', 'Oscar', cherchant désespérément son fils" (Dans le film de Daniel, cette voix est effectivement saisissante")
#13novembre
Daniel appelle un de ses rédacteurs en chef au Monde pour lui dire ce qu'il se passe sous ses fenêtres, son chef lui apprend que d'autres attaques ont lieu dans Paris.
#13novembre
Daniel: "Les images sont très violentes et même avec les années elles me hantent encore. Je m'excuse. SI vous pouvez passer la vidéo".
#13novembre
La vidéo est diffusée sur grand écran dans la salle d'audience. Des gens hurlent, sautent par la fenêtre, courent. Daniel qui filme à sa fenêtre crie: "Qu'est ce qu'ils se passe? Qu'est ce qu'ils se passe??" .Des gens fuient la salle par la sortie, passage Amelot.
#13novembre
Sur la vidéo encore, des corps. Des coups de feu.
Plusieurs personnes quittent la salle d'audience.
Le silence revient. Une voix d'homme crie "Oscar, Oscar, Oscar". Daniel crie :"Qu'est ce qu'ils se passe? S'il vous plait qu'est ce qu'ils se passe?". De
#13novembre Sur les images maintenant, une femme enceinte suspendue à la fenêtre qui demande de l'aide, qui supplie.Des gens qui demandent à d'autres "Ouvrez, il y a une fusillade" Des corps au sol. Deux hommes qui tirent un blessé. Le silence, des cris. La vidéo s'arrête.
#13novembre
Daniel, citoyen et journaliste : "même 6 ans et demi c'est très difficile de revoir ça. Je pense aux victimes et à leur famille. Je suis encore choqué par ces images"
#13novembre
Daniel:" il n'y a rien d'héroïque dans mon geste, une forme de résistance peut-être face à la barbarie. C'était une façon de témoigner. Pour moi la peur a surgi bien après."
#13novembre
Pour Daniel, deux héros ce soir-là : Didi, le responsable de la sécurité du Bataclan et le commissaire C. de la BAC75N qui ont évité qu'il n'y ait bien plus de morts. lci.fr/societe/deux-a…
#13novembre
Pour Daniel, deux héros : Didi, le responsable de la sécurité du Bataclan et le commissaire C. de la BAC75N qui ont évité qu'il n'y ait bien plus de morts. lci.fr/justice-faits-…
#13novembre
Quand le calme est revenu, Daniel est descendu en bas de son immeuble et a porté secours à Matthew. Daniel se prend une balle.:"Je n'ai pas vu le terroriste qui m'a tiré dessus. Il a été confirmé par la suite que c'était Mostefaï"
#13novembre
Daniel "Je m'étais fait un garrot de fortune avec ma chemise mais le sang n'arrêtait pas de couler". Daniel s'occupe de Matthew.
#13novembre
Daniel :"J'ai croisé un policier de la BRI en Robocop, il m'a braqué son pistolet sur le front. Il croyait que j'étais un sniper qui descendait des toits"
#13novembre
Daniel :"J'ai marché le long du passage, la police évacuait les otages. On m'a emmené dans un restaurant japonais transformé en hôpital de campagne"
#13novembre
Daniel:"en sortant j'ai découvert l'ampleur de l'attaque, le quartier semblait en état de choc".
Daniel est opéré par la suite.
#13novembre
Daniel explique que Matthew, le blessé à qui il avait porté assistance, s'est retrouvé à quelques chambres de la sienne à l'hôpital Georges Pompidou. "Un vrai Happy end à l'américaine"
#13novembre
Daniel :"Les démarches administratives, c'est le parcours du combattant et comme toutes les victimes, moi je n'étais pas un combattant. "
#13novembre
Daniel :"Il fallait prouver que j'étais une victime, même avec une balle dans la peau il fallait que je prouve que cette balle avait été tirée du Bataclan"
#13novembre
Daniel :"La nuit du 13 Novembre m'a fracassé à l'intérieur de moi-même (...) Les victimes méfiantes me regardaient comme un journaliste, les journalistes comme une victime. j'ai erré quelques semaines en cette tenue d'apatride"
#13novembre
Daniel :buzz, politique du clic ...l'ont incité à quitter ce formidable métier.
#13novembre
Daniel : "Les accusés, je suis presque déçu. Je n'ai vu que de tout petits soldats de la cause islamiste. Ce sont des pions embrigadés et manipulés sur le grand échiquier du terrorisme international"
#13novembre
Daniel : "Les accusés pourront se défendre et s'exprimer. On appelle ça l'état de droit et on peut en être fiers"
#13novembre
Daniel : "Je n'ai vu aucun terroriste, je n'ai même pas vu Mostefaï qui m'a tiré dessus"
#13novembre
1er assesseur: des parties civiles nous ont dit qu'il y aurait pu y avoir un terroriste tirant passage Amelot
Daniel :"Si ça avait été le cas, je ne serais jamais descendu. Je n'aurais pas pris le risque de me faire tuer"
#13novembre
A la barre, David, otage du Bataclan. David a passé plus de deux heures retranché avec les terroristes le 13 novembre 2015. Ce mardi matin, il a posté sur les réseaux sociaux un texte baptisé "Ma Lettre au terrorisme"
#13novembre
Extrait de "Ma lettre au terrorisme" de @DavidFritzGoep
"Cher terrorisme, vous avez perdu. Vous avez perdu car votre raison même d'exister, semer la haine et la mort ne fait que planter les graines d'un espoir humain et beau."
#13novembre
David, catogan, chemise à carreaux, tour de cou rouge : "Je suis né au Chili, le soir du 13 novembre c'était mon seul soir de repos, j'étais barman dans le 5e arrondissement de Paris"
#13novembre
David rejoint des copains à l'Apérock près du Bataclan, rentre dans la salle après la 1ere partie" :"Bambi Guillaume et moi on est un peu fatigués. On boit des bières, le temps passe"
#13novembre
David:Je ne connaissais pas ce groupe, c'est la 1ere. fois que je les vois. Je retourne aux toilettes,j'envoie une vidéo à mon père du concert,je me lave les mains, j'entends des coups de feu.Comme je joue souvent aux jeux vidéos, je reconnais les tirs de Kalachnikov"
#13novembre
David : "Ensuite, un champ de blé allongé, les personnes allongées les unes sur les autres. des balles qui fusent. (...) Je me retourne et je crie sur le balcon à tout le monde de se coucher, je ne suis plus dans la sidération, j'avais besoin d'alerter"
#13novembre
David : "Je suis face à mon ami Bambi. Il veut descendre au rez-de-chaussée. Il quitte le Bataclan et moi je ne le suis pas, pensant que j'allais à la mort. Je finis tout seul sur le balcon. Pour moi Bambi est mort et moi je veux survivre"
#13novembre
David : "Je me suis allongé, j'ai parcouru toute cette distance allongé (il montre sur le plan à l'écran). Je vois un homme en jogging qui porte une kalachnikov, je vois qu'il recharge, je me lève et je traverse la porte qui est ici"
#13novembre
David : "J'essaie de trouver une issue. On m'explique que la porte ici est fermée. Une femme me dit qu'il n'y a pas de sortie de secours. Une autre femme me dit qu'elle est enceinte et me demande si elle peut sauter par la fenêtre"
#13novembre
David : "Je décide de grimper sur le toit du Bataclan, j'essaie mais c'est un peu n'importe quoi, je pèse 90 kilos alors, aujourd'hui aussi. Je me lacère les doigts, je me dis que je vais mourir"
#13novembre La photo montrant David et deux autres personnes suspendues passage Amelot est projetée
David : "Je me rends compte qu'une femme pendue à la première fenêtre crie."
#13novembre
David : "Sébastien prend la main de la femme enceinte et la remonte. La femme s'en va je sais pas où mais elle s'en va."
#13novembre
David : "Je vois un homme habillé en blanc, la crosse de son arme, qui dit: 'descendez de là et si vous êtes pas tout seul je vous tue. Je viens de tuer 100 personnes et je ferai pas la différence"
#13novembre
David : "j'ai face à moi Aggad qui s'amuse à tuer des gens qui sont en bas. On assiste au massacre et à l'assassinat de plusieurs personnes sans pouvoir agir"
#13novembre
David : "L'autre commence ses diatribes. Mostefai dit alors :"Celui qui essaye de faire le justicier je le tue est-ce que c’est compris? "
#13novembre
David : "Une voix me dit : qu'est ce que tu penses de ton Président. Je dis que je suis pas Français. Il me répond. Ne te crispe pas si tu n'es pas Français. Je fis que je suis Chilien"
#13novembre
David : en vrai je pense rien du Président français. J''ai 23 ans, je suis Chilien, moi ce qui me préoccupe c'est de boire des bières avec des copains, la politiqu me passe au dessus. "
#13novembre
David :Il dit aux gens de ne pas bouger. Je pense qu'il y en a qui bougent parce qu'il y a des tirs et après il dit: "Je t'avais dit de ne pas bouger".
#13novembre
David : "Aggad doit être à 3-4 m de nous, appuyé contre la rambarde du balcon, il tire dans le centre de l'entrée du Bataclan. Nous on arrive dans le couloir. "
#13novembre
David : "Aggad décide d'entrouvrir la porte du Bataclan pour tirer. IL n'a plus de balles, il a tiré alors une vingtaine de balles"
#13novembre
David : "Les terroristes décident de mettre trois otages sur la porte et trois sur les fenêtres. Durand ces 2h30 de prise d'otages, il se passe beaucoup de choses"
#13novembre
David : "Aggad s'adresse à nous comme un pote. Ça aurait pu être un collègue de travail ou un pote avec qui je jouais au foot". Sa kalach ne marche plus. Il fit "Kalach de merde"
#13novembre
David : "On est assis dans le couloir. Un otage se met à rire d'un air un peu désespéré, Mostefaï lui dit :' pourquoi tu rigoles, t'as cru qu'on était en train de rigoler? '"
#13novembre
David : "Mostefaï l'emmène au bout de la coursive, il le met face au mur et on entend un tir. Je me dis que c'st la fin, qu'on va tous mourir. En fait il ne l'abat pas et lui demande de se rassoir après"
#13novembre
David : "Je suis très pragmatique, je me dis que je vais mourir"
#13novembre
David : "Notre premier contact avec la BRI, à l'époque je ne sais même pas ce qu'est la BRI..". Il enchaîne sur les premières négociations entre les policiers et les terroristes".
#13novembre
David : "Le numéro de téléphone est donné au moins à 4 reprises et les négociations commencent. Ils ont demandé plusieurs fois à la police d'évacuer le Bataclan"
#13novembre
David : "Aggad avait l'air plus déterminé à répandre la mort ce soir là, il était davantage stressé. Mostefaï était plus calme"
#13novembre
David : "Durant la négociation, il y a eu une demande surréaliste, ils demandent (les terroristes) une lettre signée de François Hollande annonçant le retrait des troupes en Syrie. Je me dis que c'est surréaliste et que je vais mourir"
#13novembre
David : C'est toujours Mostefaï qui menait les négociations, qui parlait au négociateur. Sa détermination était manifeste et les menaces contre nous étaient répétées".
#13novembre
David : "Plusieurs échanges entre Aggad et Mostefaï. Puis Aggad est en train de faire sa prière. Pour moi c'est ça dernière prière. Il s'apprêtait à se faire exploser.
#13novembre
David : MostefaÏ le voit faire, l'interpelle et dit :"qu'est ce que tu fais, tu vas pas me faire ça mon frère. L'autre dit : non non non"
#13novembre
David : "Les otages présents à la porte sont le moyen de communication avec ce qu'il se passe sur le balcon"
#13novembre
David : "Une des stratégies des terroristes était de séparer les couples pour éviter les actes héroïques".
#13novembre
David : "A un moment donné, une grande lumière baigne le passage Amelot, je me demande ce que c'est. J'essaie de regarder de manière discrète. La lumière avance, je me rends compte que c'est une lampe torche d'un policier, une colonne d'assaut".
#13novembre
David : "Le policier me vise et me dit rentre chez moi. Je suis incapable de dire quoi que ce soit. Sébastien dit : 'Barrez vous sinon ils vont tout faire péter'. "Mostefaï lui dit : qui t'a dit de parler toi! Tu parles trop""
#13novembre
David :"On a crié à la police de ne pas rentrer. Pour nous l'arrivée de la police n'était pas une bonne nouvelle. Face à nous se tient Mostefai. Il décharge 27 coups de feu en direction de la porte. Je vois des lasers verts, tout ça dure 1mn"
#13novembre
David est projeté en l'air :"Pour moi c'est Mostefaï qui tire et Aggad qui se déclenche (..) Pour moi je suis mort mais en même temps j'entends des bruits donc c'est une bonne nouvelle".
#13novembre
David : "Deux mains m'attrapent et me jettent dans le couloir. Je vois un bouclier, je soulève le Ramsès, je prends Caroline et on sort du couloir"
#13novembre
David : "Après la prise d'otages et ma sortie du couloir, je suis sidéré. Je me dis :Putain je suis en vie. Y'avait des opérateurs, j'ai pas été fouillé"
#13novembre
David : "Un opérateur me dit regarde pas. Moi je regarde. Et là où des gens dansaient et buvaient des verres, il y a des amoncellements de corps. Je suis tombé dans les pommes". Il culpabilise d'être vivant".
#13novembre
David retrouve son ami Guillaume dehords et apprend que tout son groupe d'amis est en vie. Il va déposer ensuite au 36. "J'ai compris qu'il fallait que je dépose tout de suite pour n'oublier aucun détail"
#13novembre
David : "J'avais envie de terminer ma déposition... Je suis Chilien et il y a un grand homme Chilien, Salvador Allende. C'est son dernier discours" (du 11 septembre 1973) . Il le lit.
#13novembre Le président interroge David maintenant.
David : "On se demandait qu'elle était la raison de tout ça. Je pense qu'il y a eu une improvisation de leur part dans la 2e partie. Après que Samy Amimour est mort"
#13novembre
David : "Je sais qu'ils (les terroristes) ont voulu contacter la presse. Ils voulaient se mettre en scène. Peut-être une tribune"
#13novembre
David : "Je me suis demandé comment Mostefaï s'était retrouvé en bas alors qu'il était devant moi"
#13novembre
David : "Moins de dix coups de feu de la part de la police (...) Une partie d'otages s'est enfui par l'escalier, les autres sont là. Grégory a été touché par des éclats.
Le président : "Mostefaï tire sur le bouclier"
#13novembre
David : "Le travail de la BRI a été exemplaire, miraculeux. Il y a un truc primordial de nous garder en vue"
#13novembre
David : "Moi qui joue aux jeux vidéos je me dis que c'est impossible de rentrer dans un couloir.. Il n'y a pas de morts, un policier blessé. La BRI ce sera toujours mes héros. On est 11 otages à ce moment-là."
#13novembre
La 1ere assesseure interroge David
David : ""Ils (Les terroristes) ont été surpris de l'assaut. Je me souviens qu'au moment de l'assaut, ils étaient au téléphone. Ca a créé un effet de surprise. Ca a été maitrisé jusqu'au bout"
#13novembre
David : ""Ils (Les terroristes) se moquaient des otages. Caroline parce qu'elle était handicapée. Moi parce que j'étias un peu gros"
#13novembre
La 2 assesseur interroge David.
David : "Ils (Les terroristes) ont essayé de contacter les médias. Des médias ont été contactés mais à chaque fois avec un échec"
#13novembre
David : "Mostefaï a grandi à Evry, ça aurait pu être un ami. "
#13novembre
David a eu l'impression que Mostefaï et Aggad ne se connaissaient pas très bien.
#13novembre
David a eu un suivi psy jusqu'en 2018, est aujourd'hui "incapable de travailler dans un bar" alors qu'il voulait en faire son métier. "Je trouve satisfaction à écrire, je suis photographe. J'ai écrit un livre". Il joue toujours aux jeux vidéos Image
#13novembre
David :"Ce que j'attends de ce procès, je sais pas trop, j'attends que ce procès se passe".
#13novembre
Un avocat général demande à David de revenir sur l'appel à un certain "Souleymane" par les terroristes quand il est otage. Il lui demande si selon lui c'est un responsable
Pour David, ce Souleymane est "en tout cas une autorité.
#13novembre
Selon David, un des deux terroristes avec qui sont les otages finit par dire: "on va faire à notre sauce".
#13novembre
Grégory, chemise foncé, un foulard bordeaux, un tour de cou rouge,lunettes de vue, les cheveux poivre et sel, est maintenant à la barre. Il a lui aussi été otage. Il est allé au concert avec une amie, Caroline qui lui a offert une place pour son anniversaire.
#13novembre Le concert débute, puis l'attaque commence.
Grégory : "j'ai compris que c'était un attentat quand j'ai vu les musiciens lâcher leurs instruments et partir en courant. Avec mon amie caroline on s'est accroupis. Je ne voulais pas y croire"
#13novembre
Grégory :"Un homme apparait avec une arme; J'ai dit à Caro :'ils sont là'. J'ai fait le mort. je suis tombé dans un esprit fataliste. Je me suis dit que j'allais mourir.
#13novembre
Grégory :J'ai pensé à mon appartement, en me demandant s'il était bien rangé pour pas faire trop de travail à mes parents."
#13novembre
Grégory : "J'entends une voix derrrière nous qui dit :debout, debout. C'était Mostefaï. Il a l'arme braquée sur nous. Je veux prendre mes affaires. Il me dit : 'prends pas tes affaires c'est pas la peine de toute façon tu vas mourir'"
#13novembre
Grégory : Il ramène les otages deux par deux. On se retrouve à 10-11. Ils abattent des touristes dans la fosse, ils s'amusent ils disent : "et regarde ils font semblant de faire les morts"
#13novembre
Grégory : "Ca se voit qu'ils sont entrainés, ils tirent, ils visent, ils tuent. Comme dans un jeu vidéo, mais dans la réalité".
#13novembre
Grégory explique que les terroristes ont parlé ensuite de la Syrie et du président François Hollande. "A chaque fois c'est des menaces, s'il y en a un qui bouge, on le tue"
#13novembre
Grégory :" Aggad me dit : et toi le t-shirt rayé vient là. Je pense qu'il va m'assassiner. Il me montre une sangle sur le dossier d'une chaise sur le bout du balcon. Il me dit d'aller chercher cette sacoche et que si je ne reviens pas il me tue"
#13novembre
Grégory :"Je descends et là je me prends la fosse, des corps enchevêtrés partout, l'odeur de poudre; Je prends la sacoche, je vois qu'elle est lourde, pleine de chargeur. Il va ensuite me demander de m'assoir dos contre la porte"
#13novembre
Grégory :"ils disent :bouche tes oreilles n'écoute pas ce qu'on va dire". Ils ont discuté entre eux, ça a duré 3 minutes. Mostefaï est reparti côté escalier"
#13novembre
Grégory :"Pour moi Mostefaï était un peu le leader, il essayait souvent de rassurer Aggad"
#13novembre
Grégory :"Il y a des mouvements côté balcon. Je comprends que des gens sont en train d'investir des lieux. Ce qui est curieux c'est que les terroristes veulent négocier"
#13novembre
Grégory :"ils veulent des talkie-walkie. Un otage dit qu'on a tous des smartphones ici. Les terroristes essaient d'appeler en vain des chaînes d'info continue"
#13novembre
Grégory détaille les premiers échanges avec les policiers :"Ils vont me demander de crier un numéro de téléphone ce que je vais faire à plusieurs reprises et il va y avoir un premier échange téléphonique".
#13novembre
Grégory :"On a l'impression que les terroristes essaient de temporiser, le 1er coup de fil est bref et le 2nd un peu plus long. Entre temps, les menaces si je ne répète pas ce qu'il faut répéter, ils me tuent"
#13novembre
Grégory :" quand je dis que j'entends des râles, les terroristes me disent : c'est bien, tu bosses bien" (un des deux terroristes n'entend plus d'une oreille suite aux coups de feu qu'il a tiré avec sa Kalachnikov)
#13novembre Grégory : "A chaque fois que je décris les gens qui souffrent, le terroriste me dit : 'c’est ça que vivent nos femmes et nos enfants en Syrie et en Irak'"
#13novembre
Grégory : "Les terroristes demandent qui est ensemble. Deux disent :'Nous on est cousins' et là les terroristes disent : "on va les faire flipper on va bien se marrer".
L'un deux dit : "Si tu remontes pas ton cousin, on l'égorge et on va le balancer par la fenêtre"
#13novembre
Grégory : "ils veulent des téléphones mais moi je leur donne pas, j'avais pas envie de leur donner mes affaires, j'avais pas envie de leur donner un bien" (rires dans la salle)
#13novembre
Grégory dit qu'un des deux terroristes a pris son parapluie et qu'il s'en est servi (il le mime tenant le parapluie. Sans doute pour faire le guet sans qu'on le voit d'en haut.
#13novembre
Grégory : "Je pense à Merah, je me dis qu'on y est encore jusqu'à samedi soir, conforté par Aggad qui se met à faire un footing sur place et dit 'je suis chaud pour la faire durer cette prise d’otages'"
#13novembre des coups de feu surviennent, puis le bouclier de la police est présenté
Grégory : "Je me dise qu'ils vont nous pousser jusqu'au bout du couloir, jusqu'aux terroristes. je vais essayer de retenir le bouclier mais là ça va être un déluge de grenade."
#13novembre
Grégory : " Y'a de la poussière, on voit rien à un mètre. Un policier passe, puis un deuxième. Je vois Caroline, une rangers sur sa tête; Un policier est en train de lui marcher dessus; Je pousse la Rangers, je fis au policier :"dégage, dégage, dégage".
#13novembre
Grégory : "Un policier me met en joue, les mains sur la tête". Grégory quitte les lieux avec Caroline. "Je me prends la fosse une 2e fois, y'a toujours des corps mais beaucoup moins, certains ont été évacués"
#13novembre
Grégory sort, prend son téléphone, appelle son frère. Demande une cigarette, fume une cigarette. "Un monsieur me dit : vous avez un éclat métallique qui sort du bras, venez avec moi." il se retrouve dans un restaurant japonais transformé en hôpital.
#13novembre
Grégory est ensuite conduit à la Pitié-Salpêtrière. Il ne comprend pas pourquoi l'infirmier lui demande d'où il vient. Il apprend là ce qu'il s'est passé au Stade de France, puis aux terrasses.
#13novembre
Grégory raconte aux personnels hospitaliers qui les reçoivent qu'ils viennent du Bataclan, on leur répond qu'il n'y a pas eu de prise d'otages au Bataclan. Une partie des personnels de l'hôpital n'est pas encore au courant.
#13novembre
Le lendemain on lui enlève l'éclat qu'il a dans le bras.Puis il quitte l'hôpital.
#13novembre
Grégory : "Avec Caro on a déambulé toute la journée, puis on a été récupéré par une amie, chez qui on a passé le samedi soir. J'ai été déposé le dimanche".
#13novembre
Grégory : puis mon état s'est dégradé. en fait j'ai été polycriblé, j'ai reçu une trentaine d'éclats. Je vais être réopéré." Il en a encore une quinzaine aujourd'hui.
#13novembre
Grégory : "Aujourd'hui je vais mieux". Il parle du "gros travail de sa psychologie"
#13novembre
Grégory : "Mes héros c'est la BRI, dont l'action a été parfois critiquée. Ils étaient derrière cette porte et ils ont tout fait pour qu'on s'en sorte sains et saufs."
#13novembre
Grégory : "La seule raison pour laquelle je suis devant vous aujourd'hui, c'est parce que la BRI m'a sauvé la vie et c'est pour moi important de le dire."
Il remercie Christophe Molmy.
#13novembre Le président interroge Grégory sur ses éclats.
Grégory :"Ça n'est pas le bouclier car le bouclier absorbe les balles. Les balles de Kalachnikovs explosent en plein de morceaux pour faire le plus de dégâts possible... "
#13novembre
Grégory : "Ca n'est qu'après coup que j'ai appris que l'assaut n'avait duré que 60 secondes. Pour moi ça a duré une éternité".
#13novembre
Grégory : "Aggad me faisait peur. Autant Mostefaï était posé. Aggad je le sentais stressé, déterminé, capable de se faire sauter à tout moment"
#13novembre
Grégory : "Quand un otage a dit on a des téléphones, la première chose qu'ils (les terroristes) ont voulu faire était de joindre des médias mais comme les réseaux étaient saturés, ils n'ont pas pu"
#13novembre
Grégory : Moi quand j'ai vu Aggad faire son footing sur lui-même, dire qu'il était chaud pour faire durer la prise d'otages, je me suis dit qu le dimanche on y était encore"
#13novembre
Grégory : "Moi j'essayais pas trop de croiser leur regard, je regardais surtout devant moi (..)
#13novembre
Grégory : "J'ai bouclé une boucle ces derniers temps. Début novembre j'avais postulé dans l'entreprise de mes rêves, ils m'ont contacté pour des entretiens. 2 semaines après les attentats j'ai passé les entretiens, ça n'a pas marché. J'avais pas la tête à ça"
#13novembre
Grégory : "J'ai repris le travail au bout de deux semaines; J'étais dans une routine, mais la routine sécurise. En 2018, j'ai été contacté pour une nouvelle mission professionnelle, ils m'ont envoyé dans la société pour laquelle j'avais postulé en 2015".
#13novembre
Grégory : "J'ai été embauché dans cette société pour laquelle j'avais postulé en novembre 2015. La boucle est bouclée".
Grégory est très calme, très touchant, souvent amusant dans sa manière de raconter les choses.
#13novembre
La 1er assesseur interroge Grégory et lui demande si certains ont craqué pendant cette prise d'otages.
Grégory : "J'ai l'impression qu'on s'est tous sauvés la vie ce soir-là car personne n'a craqué. Un otage a eu un rictus, Mostefaï lui a tiré a coté de la tête.
#13novembre
Grégory : "Et il y a cette scène où un des terroristes dit : 'Pourquoi t'as dit ça? Je ne t'ai pas demandé de dire ça'. A part ça, personne n'a craqué. "
#13novembre
Grégory :" Et Il y a eu une scène quand j'ai crié le numéro, le policier l'a répété, et là, il a un accent très fort du sud-ouest. Je l'ai raconté dans un documentaire.
#13novembre
Grégory :"Ca a déclenché un petit sourire, ça a été mal interprété, je ne veux pas blesser les gens qui ont un accent. Dans cette horreur-là, c'est un moment qui nous a fait souffler"
Le président avec son accent du sud-ouest: "Ça fait souffler les accents souvent"
#13novembre Sur ce qu'il attend du procès.
Grégory : "Moi je ne comprends pas comment on peut se lever un matin, mettre un gilet explosif et aller se faire sauter. C'est un cheminement que je ne comprends pas. "
#13novembre
Grégory : "Je ne sais pas si les réponses seront données à ce procès mais j'aimerais bien savoir. J'attends que le procès se passe maintenant."
#13novembre
L'audience est suspendue.
#13novembre
L'audience est reprise.
Le président": avant de continuer les auditions nous avons de nouvelles constitutions de parties civiles". Il s'agit du père et de la belle-mère de Guillaume Barreau informe @MontbrialAvocat
#13novembre
Le programme des auditions change. Nous n'entendrons pas les primo-intervenants finalement aujourd'hui.
#13novembre
A la barre, en fauteuil roulant, Caroline. Tour de cou rouge, grands yeux, cheveux au carré. "J'étais au Bataclan le 13 novembre 2015 avec mon ami Grégory, je lui avais offert sa place"
#13novembre
Caroline:"il y a eu des bruits qui ressemblaient à des bruits de pétards, l'ambiance a basculé, les musiciens ont quitté la scène en courant. J'ai vu en bas une jeune femme regarder au fond de la salle avec un regard plein d'effroi, j'ai jamais vu une peur pareil."
#13novembre
Caroline: "Grégory m'a dit :"Caro! Caro! C'est un attentat". J'ai mis du temps à comprendre. Je disais à Grégory : reste caché. Puis il m a dit: 'Caro ils sont là'"
#13novembre
Caroline: 'en contre-plongée je vois un homme, un géant,avec une Kalachnikov alors que je m'attendais à voir les secours. "
#13novembre
Caroline: J'ai ressenti le besoin de lui parler (au terroriste) . Je lui ai dit qu j'avais un handicap et que je ne pouvais pas me lever. Il m'a dit qu'il n'en avait rien à foutre et de me lever.
#13novembre
Le terroriste parle ensuite de @fhollande et de la Syrie.
"Caroline : "le plus petit courait de gauche à droite, comme s'il était possédé et de temps en temps il tirait"
#13novembre
Caroline: "A un moment il y a eu comme de la neige, c'est le terroriste en bas qui venait de se faire exploser"
#13novembre
Caroline: Ils nous ont demandé nos professions (...) Ils ont demandé à Grégory de retourner dans la salle (chercher la sacoche de chargeurs)
#13novembre
Caroline: Mostefaï m'a fit : et toi là-bas couvre-toi. J'avais un t-shirt un peu large et une épaule à nue. J'ai dit "Ha oui pardon" et j'ai couvert mon épaule"
#13novembre
Caroline: "Ils ne maîtrisaient par la langue arabe ça se sentait, ça n'était pas fluide; ils étaient obligés de rebasculer vers le français.
#13novembre
Caroline: Une bonne partie u temps, Aggad était assis accroupi à côté de moi. Je sentais le canon de son arme près de moi (...) Ils voulaient des talkie, on leur a donné des téléphones.
#13novembre
Caroline: "Ils ont tenté de négocier mais j'ai vite senti qu'ils n'avaient rien à négocier. ils appelaient les médias, puis la police, j'ai l'impression qu'ils n'avaient pas préparé cette partie-là"
#13novembre
Caroline: D'un coup il y a eu un premier coup de feu, la porte commençait à bouger, Grégory qui essayait de la pousser, je ne sais pas pourquoi"
#13novembre
Caroline: "J'étais couchée sur le côté, le bouclier sur moi. La BRI a lancé des grenades. J'ai commencé à me faire piétiner par les policiers qui ont extrait les otages l'un après l'autre".
#13novembre
Caroline: L'assaut était d'une violence absolument inouïe. On a senti le souffle de l'explosion de l'un des terroristes. La prise d'otages a été violente et la sortie par les policiers a été tout aussi violente. J'ai finalement été sortie du Bataclan par un pompier"
#13novembre
Caroline retrouve les autres à l'extérieur. "Je criais : on est vivant, on est vivant, mais c'était un dialogue de sourd, personne ne se comprenait"
Caroline est ensuite allée déposer. Elle apprend qu'il y a eu d'autres attaques.
#13novembre
Caroline a de grands yeux clairs. Elle est très émue. "On m'a fait un arrêt de trois jours. J'ai dit un arrêt de 3 jours pour un attentat et une prise d'otages, c'était un peu court. On m'a dit qu'il n'y avait pas de prise d'otages"
#13novembre
Caroline: Puis on m'a dit : "je vous trouve un peu irritable, vous ne voulez pas aller voir l'aide psychologique?"
#13novembre
Caroline par la suite a été mal, a perdu beaucoup de poids, ne se faisait plus à manger. Elle a une maladie neuromusculaire, les symptômes se sont aggravés avec le stress.
#13novembre
Caroline: J'aimerais remercier la BRI pour cet assaut qu'ils ont mené avec brio. Il n'y a pas eu de blessé et on est tous sortis vivants.
#13novembre
Caroline répond à présent aux questions du Président: "Je suis en convalescence. C'est pour ça que je suis en fauteuil roulant mais je compte remarcher."
#13novembre
Caroline: "J'étais chargé de surveiller le faux-plafond" (Caroline a expliqué que les terroristes avaient donné différentes missions aux otages)
#13novembre
Caroline: "On était 11 otages. Trois femmes et 8 hommes. Tout le monde essayait de se faire le plus discret possible. Chacun a gardé son calme".
#13novembre
Caroline: "Au début de la fusillade, j'ai vu des gens se faire tirer dessus et tomber du balcon dans la fosse".
Elle "n'a pas vu" Samy Amimour.
#13novembre
Caroline est derrière la porte quand les effectifs de la BRI arrivent. Grégory tente de faire obstacle."Je comprends pas ce qu'il fait,je comprends vraiment pas pourquoi il bloque la porte. Je me suis éloignée de la porte pour me mettre à plat en bas des marches"
#13novembre
Caroline a reçu quelques éclats "par rapport à d'autres blessés je considère que je n'ai rien eu"." J'ai eu quelques points de suture après qu'on m'a enlevés des éclats mais je ne me permettrais pas de dire que j'étais blessée".
#13novembre
Caroline a dit que les terroristes se posaient la question de savoir qui allait activer sa ceinture explosive en premier. A la barre elle se souvient qu'ils disaient :"t'y vas ou j'y vais?"
#13novembre
Caroline: "Ça donnait pas l'impression qu'ils avaient prévu du début une lettre au Président. La prise d'otages n'avait pas l'air d'avoir été préparée. Ca semblait improvisée. C'était peut-être prévu mais pas dans les détails".
#13novembre
Caroline: "Pour moi c'est Mostefaï qui a pris le dessus."
#13novembre
Caroline: "Au début de la prise d'otages, ils (les terroristesà étaient relativement excités, après ils se sont calmés".
#13novembre
Caroline: "A un moment, j'ai fait un point sur ma vie. Ce que j'ai fait, ce que je voulais faire. Si je sors, ce que je ferais. En fait Aggad voyait que j'étais en train de rêvasser et m'a dit :"hey toi, surveille le plafond"
#13novembre
Caroline: "Je pense que l'événement est relativement digéré. J'attends d'aller mieux pour retourner au travail".
#13novembre
Caroline: "Le fait d'avoir été au Bataclan est parfois un peu un fardeau. Toutes les émotions sont mis sur le compte du Bataclan, du stress post-traumatique. En fait non, on peut juste être énervée, ça arrive à tout le monde".
Le président: oui ça arrive
#13novembre
Caroline (répondant à la 1ere assesseur) ne se souvient pas si Mostefaï est intervenu pour stopper Aggad quand il priait.
#13novembre
Caroline (répondant à la 1ere assesseur): "En fait, j'y connais rien en armes et je compte continuer à ne rien y connaître si vous permettez".
#13novembre
A la barre à présent, Sébastien, barbe courte, moustache, cheveux courts bruns, tour de cou rouge, chemise à carreaux:"je suis venu habillé dans ce qui aurait pu être ma dernière tenue, je l'ai gardée."
Il a lui aussi été otage le 13-11-15.
#13novembre
Sébastien: "Je suis originaire du sud, j'étais venu à Paris (...) le lendemain j'avais un mariage (...) C'était un concert extrêmement beau jusqu'à cette chanson"
#13novembre
Sébastien: "J'ai rampé, j'ai eu le temps d'envoyer 2 textos et à mon ex petite amie. J'ai traversé la scène de droite à gauche. Je me suis trompé, j'ai été du mauvais côté, et j'ai monté les escaliers".
#13novembre
Sébastien: "D'un côté ou de l'autre j'étais coincé, c'est pour cela que je suis allé à la fenêtre. Je voulais sortir. Mais pour sortir il fallait que je fasse comme la femme enceinte mais là c'était du désespoir"
#13novembre
Sébastien: "je me suis mis à la fenêtre pour me rendre invisible"(...)
#13novembre
Sébastien: "D'abord il y avait cette femme enceinte qui criaient et qui demandait à des gens de la rattraper; Je comprends qu'elle ne se soit pas jetée. C'était très haut et en bas elle aurait pu s'empaler"
#13novembre
Sébastien: Moi on m'a traité de héros après dans la presse. J'avoue qu'à ce moment-là j'avais qu'une seule envie c'était de sauter de la fenêtre. J'espérais que quelqu'un récupère la femme enceinte"
#13novembre
Sébastien: Les mains de cette femme enceinte ont commencé à glisser et là j'ai fait ce que tout le monde aurait fait à ce moment-là. Elle criait qu'elle allait lâcher. Je me suis découvert un bras très fort et elle aussi était forte".
#13novembre
Sébastien a été invité par la suite au mariage de cette femme enceinte et indique que ça a été un moment important pour sa reconstruction.
#13novembre
Sébastien: "Je suis retourné voir David (...) La femme enceinte est allée se cacher dans le local technique de la salle. J'ai vu Mostefaï pointer le bout de la kalach dire :"venez avec nous, descendez de là" Je voulais balancer un coup de pied dans la kalach.
#13novembre
Sébastien: J'ai compté le nombre de fois où j'ai échappé à la mort, il y en a 6. Je ne donne pas de coup de pied dans la kalachnikov. Les terroristes nous expliquent pourquoi ils sont là"
#13novembre
Sébastien: Ils nous parlent des gens tomber en Syrie par la faute de @fhollande que l'on n'avait pas qu'à voter pour lui. Alors qu'on était venu écouter un concert de rock.
#13novembre
Sébastien: Je suis le premier à répondre au terroriste. J'avais les cheveux longs, ça m'a valu le nom du "Lybien". (...) Par la suite j'ai été un peu le porte-parole". Il a l'impression comme David d'avoir "collaboré avec les terroristes".
#13novembre
Sébastien: Dans ces moments-là, il vaut mieux que l'on soit actif. J'ai passé ma soirée à dire aux policiers de reculer sinon ils allaient se faire exploser. Je ne voyais pas les gilets, je ne voyais que les kalachnikovs."
#13novembre
Sébastien explique qu'il brûle une liasse des billets à la demande des terroristes, il pense à Gainsbourg. "Je prends mon petit portefeuille dans lequel il restait 15 euros " et là les terroristes me demandent ce que je fais, qu'ils ne m'avaient rien demandé".
#13novembre
Sébastien: "Après les négociations on se demande ce qu'ils voulaient, il y a beaucoup de flottements. "
#13novembre
Sébastien: "Quand les terroristes sont rentrés dans la salle, j'avais l'impression d'être en Israël à la période de. l'intifada quand des terroristes se faisaient exploser dans les boites de nuit"
#13novembre
Sébastien: "Je me suis dit la France est allée trop loin si on est visés par ça. Ca n'est pas un hasard que ce quartier et cet établissement-là soient visés? Je sais que je vais donner des billes à la défense, mais je veux répondre à ces questions-là".
#13novembre
Sébastien:"En tant que journaliste au courant de la situation internationale,à Bilbao en 2004. je comprends les raisons mais je ne cautionne pas la méthode & je ne cautionne pas de rendre justice en commettant soi-même une injustice,surtout pas au nom de la religion"
#13novembre
Sébastien se demande comment ces petits enfants sont devenus des gens haïssant d'autres gens et qui sèment la mort.
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Sébastien cite Gandhi :"Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde!"
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Sébastien:"j'ai changé de travail, j'ai changé de ville, j'ai changé de compagne sans le vouloir et ma compagne est elle-même rescapée d'un attentat. @lifeforparis m'a permis de rencontrer la compagne avec laquelle je me reconstruis."
#13novembre
Sébastien remecie les potages qu'ils considèrent "Mieux que n'import quel psy" et conclut :"Pour paraphraser Antoine Leiris "Vous n'aurez pas ma haine". Vous n'aurez pas non plus notre joie".
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Sébastien: "Les terroristes ont attendu le dernier moment pour se faire exploser. Ils ont attendu d'être blessés."
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Sébastien n'est plus journaliste "javais été licencié six mois plus tôt, je m'étais inscrit à une formation pour reprendre du poil de la bête dans ce domaine. Je commençais le 15 novembre".
#13novembre
Sébastien écrit un bouquin et est aujourd'hui assistant juridique. "Après des métiers dans la montagne où il n'était ni le héros ni la victime".
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Sébastien répondant à la 2e assesseur:"Potages, c'est Marie qui a trouvé cette expression pour nous désigner de manière humoristique, tendre. Il faudrait qu'elle dépose un copyright je crois"
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Sébastien: C'est une source de conflit intérieur depuis le départ (..) Je ne peux pas lutter contre mes émotions, je ne peux pas lutter contre ce que je sais et ce que j'ai lu dans les médias"
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Sébastien: La situation internationale a pour moi des responsabilités partagées. Tout n'est pas ni tout blanc, ni tout noir"
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Sébastien: "Je sais que qui sème, récolte. C'est comme ça, c'est une loi. Les pays qui sont frappés par ce genre d'actes ont aussi commis des actes sur des innocents. J'attends avec intérêt le témoignage de @fhollande
#13novembre
Sébastien: "Après les attentats du Caire, le Bataclan était visé. Il était aussi la cible à d'autres occasions, des manifestations pro-palestiniennes ont eu lieu devant le Bataclan"

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