Semaine 13 au procès des attentats du #13Novembre.
Toute la semaine, des enquêteurs belges en visio.
En ce jour 51, cinq accusés refusent encore de comparaître : Salah Abdeslam, Mohamed Abrini, Sofien Ayari, Osama Krayem, Mohamed Bakkali.
En ce jour 51, on doit parler d'Abrini.
Le président Périès a fait constater ce refus par huissier, et l'audience peut démarrer, même sans ces accusés-là, mais en présence de leurs avocats pour les représenter. #Procès13Novembre
Le président qui précise qu'au vu des mauvaises nouvelles sanitaires, le port du masque est plus que jamais obligatoire. Même pendant les questions des avocats, qui l'ôtaient jusqu'alors le temps de leurs questions. #Procès13Novembre
La cour d'assises établit la connexion avec la Belgique. Un enquêteur apparaît sur grand écran, costume, cravate, masque, ordinateur. Trois personnes avec ordinateurs autour de lui. #Procès13Novembre
L'enquêteur n° 441.157.616 démarre par une citation. "De A à Z, de A comme Abrini, à Z comme Zaventem", nom de l'aéroport où Mohamed Abrini a poussé un chariot avec une bombe avant d'abandonner son projet kamikaze lors des attentats de Bruxelles le 22 mars 2016. #13Novembre
L'enquêteur explique que cette citation est de Mohamed Abrini devant la juge Panou, juge belge qui a mené toute l'enquête à Bruxelles. #13Novembre
L'enquêteur lit mot à mot. Me Marie Violleau, avocate de Mohamed Abrini demande la parole pour rappeler à la cour que c'est un problème de lire mot à mot à un procès d'assises où le principe est l'oralité des débats.
On peut s'appuyer sur des notes, pas plus. #Procès13Novembre
Et l'enquêteur reprend. Il semble lire mot à mot. Sans se détacher de son texte. #Procès13Novembre
L'enquêteur rappelle que le petit frère de Mohamed Abrini, Souleymane Abrini est parti en #Syrie. Il y est mort d'une balle dans la tête. Mohamed Abrini était en prison en Belgique quand il a appris sa mort. #13Novembre
L'enquêteur présente des messages d'une fiancée de Mohamed Abrini. Quelqu'un demande à la fiancée comment ça va avec lui. Elle répond à son interlocuteur : "parle bco de jihad… lol" (sic) #13Novembre
Puis il montre des messages entre Mohamed Abrini et sa fiancée. Le 15 novembre 2014, il écrit :
"je vais me battre pour la cause du tout puissant...
et le prix a payer c’est lesser sa vie..." (sic) #Procès13Novembre
L'enquêteur parle du départ du petit frère, qui fréquentait la mosquée Loqman. Souleymane Abrini part pour la #Syrie le 7 janvier 2014. Alors que son frère Mohamed est en prison. #13Novembre
L'enquêteur explique qu'on le voit apparaître dans la vidéo sur laquelle Abaaoud (coordonnateur des attentats) conduit un pick-up et tracte en riant des cadavres. Souleymane Abrini apparaît masqué à l'image. Vidéo de 2014. #13Novembre
Souleymane Abrini mort au combat en Syrie, le 4 août 2014.
Mohamed Abrini était encore en prison, en Belgique. #Procès13Novembre
L'enquêteur parle des vidéos que regardait Mohamed Abrini avec d'autres au café Les Béguines, le café de Brahim #Abdeslam. En 2016, lors d'une audition, Abrini
se présentait aux enquêteurs comme "un bon Belge" #13Novembre
Lors d'une autre audition, en 2018, il reconnaissait l'impact de ces vidéos. Disait avoir eu les larmes aux yeux en regardant la vidéo d'une femme qui se faisait violer et appelait au secours. #13Novembre
Abrini disait que tout son quartier était en #Syrie, ses amis. Disait qu'au café Les Béguines, tout le monde regardait des vidéos de propagande de #Daech #13Novembre
L'enquêteur évoque un courrier que Abrini envoie à un cousin en prison. Comme nom d'expéditeur, Abrini a écrit : "Abou Hamza
Rue du Sham n° 19
1618 Dawlat ul islam"
Le Sham, mot beaucoup repris par les djhadistes. Correspond à une terre historique dans l'islam. #13Novembre
L'enquêteur montre un billet réservé par Mohamed Abrini le 16 juin 2015, vol Bruxelles - Istanbul. #13Novembre
Mohamed Abrini avait réservé un hôtel près de la grande mosquée bleue à Istanbul. #13Novembre
Mohamed Abrini arrive en Turquie le 23 juin 2015. Achète un numéro turc. L'enquêteur pense que c'est ensuite qu'il aurait passé la frontière syrienne. Mais il n'en dit pas plus. #13Novembre
L'enquêteur pense qu'il l'a franchie avec un passeur après avoir séjourné dans une maison d'où il a appelé sa soeur le 29 juin 2015. #13Novembre
Lors de son audition après son interpellation en avril 2016, Mohamed Abrini avait dit que c'était "facile" de passer la frontière : "C’est un jeu d’enfant. Faut pas escalader des barbelés. En fait, vous traversez un champ de maïs et vous êtes en #Syrie #13Novembre
En #Syrie, Abrini voit Abaaoud qu'il connaît depuis 20 ans. Ils ont grandi ensemble à Molenbeek en Belgique. #13Novembre
Lors d'une audition ultérieure, Abrini assurait qu'Abaaoud ne lui avait pas parlé des attentats projetés le #13Novembre : "c’est comme si on disait que le braqueur fait part de ses projets à un petit voleur de poules"
Mohamed Abrini a répété que lui ne s'était rendu en #Syrie que pour se recueillir sur la dépouille de son petit frère Souleymane. #13Novembre
En #Syrie, Abaaoud lui a "demandé un service, le service c'était aller en Angleterre. Récupérer de l'argent" #13Novembre
Abaaoud l'aurait accompagné jusqu'à la frontière syrienne et aurait donné le feu vert pour qu'il sorte. Mohamed Abrini serait resté 8 ou 9 jours en #Syrie. Puis Gaziantep, puis Istanbul. Et il téléphone illico... à un numéro anglais (pour aller récupérer l'argent) #13Novembre
Abaaoud lui donne 2000 dollars. Abrini demande un billet pour Londres. Serait arrivé le 9 juillet, 22h15, va à l'hôtel Sofia. #13Novembre
Dans la nuit, il appelle un numéro. Puis va à Birmingham. Mohamed Abrini est loin d'être "fluent", il parle très mal anglais. #13Novembre
Abrini va loger dans un autre hôtel. Et téléphoner. En audition, plus tard, Abrini dira à la juge que les numéros turcs appelés étaient ceux de gens de #EI pour faire passer un message ensuite à Abaaoud, dire que "tout était en ordre" #13Novembre
L'enquêteur poursuit : "Vous me demandez sans doute ce qu'il se passe à Birmingham ?"... sans que personne ne lui ait posé la moindre question ! #Procès13Novembre
Abrini a expliqué plus tard en audition que l'argent lui a été remis en Angleterre quand il a dit qu'il venait de la part de Abaaoud, alias Abou Omar. #13Novembre
3000 livres sterling lui auraient été remis par deux individus, "dans un bois", puis Abrini quitte Birmingham, va à Manchester, fait des photos de stade. "Je vous confirme qu'il ne s'agit pas de repérage, c'est du pur tourisme", dit-il à la juge. #13Novembre
Abrini a assuré que ces photos de stade de Manchester n'avaient pas de lien avec des repérages avant l'attentat du Stade de France, qu'il était là à faire des photos comme un simple supporter de foot. #13Novembre
L'enquêteur explique que Mohamed Abrini a aussi joué au casino. Il aurait gagné des milliers de livres et au total, il aurait quitté l'Angleterre avec 7 000 euros (donnés par les deux individus et le casino...) #13Novembre
Et Abrini quitte l'Angleterre par avion. Atterrit le 16 juillet 2015 à Paris Roissy Charles de Gaulle où Abdellah Chouaa (co-accusé de ce procès #13Novembre) va le chercher.
5 heures en France, et ils repartent en Belgique.
Abrini dit d'abord qu'il a remis l'argent à Yassine Abaaoud (frère de Abdelhamid). Change de version et dit qu'il l'a joué au casino. Puis 3e version : dit qu'il l'a remis à Salah #Abdeslam #13Novembre
L'enquêteur : "Mais n'est-ce pas Abdellah Chouaa qui a la bonne version ?" Chouaa avait dit que Abrini avait donné 10 000 euros en petites coupures dans une enveloppe à "Gégé" surnom de Ahmed Dahmani (co-accusé de ce procès #13Novembre détenu en Turquie)
Dahmani aurait eu pour mission de transformer les petites coupures en grosses coupures au casino. L'enquêteur note que Dahmani s'est bien rendu au casino après la remise d'argent. #13Novembre
Dans la foulée, Mohamed Abrini se rend de lui-même au commissariat de Molenbeek.
Le 27 juillet 2015, il leur déclare : "Je suis 100% contre les personnes en #Syrie, je suis né ici et je suis content en Belgique, j’espère que cette histoire s’arrête ici". #13Novembre
"Ça aurait pu s'arrêter là", commente l'enquêteur, "quatre mois avant le #13Novembre2015
L'enquêteur qui parle "d'engrenage".
Plus tard, Abrini avait avoué à propos de ce qu'il avait dit à la police de Molenbeek : "Je leur avais dit un tas de conneries, que j’avais perdu mes affaires, je ne sais plus quoi d’autre, ce que je leur avais raconté..." #13Novembre
Abrini qui avait encore déclaré : "Jamais de la vie un gars comme Abaaoud va revenir en Belgique et commencer à chercher, lui quand il arrive tout est prêt". #13Novembre
On passe aux questions de la cour.
Parmi lesquelles : pourquoi passer par Paris au retour d'Angleterre ? L'enquêteur note que les explications de Abrini peu claires. Ne pas perdre l'argent anglais sachant qu'il redoutait d'être attendu par les policiers belges ? #13Novembre
L'enquêteur note que durant son périple, Abrini a été en contact régulier avec Abdellah Chouaa (co-accusé de ce procès #13Novembre, qui comparaît libre)
Autre hypothèse, ils auraient eu rendez-vous avec quelqu'un à Paris ? Reda Hame ? Hame que Abaaoud voulait recruter pour un attentat projeté dans une salle avec du monde. Hame interpellé été 2015 et qui a tout confié à la DGSI, qui passe alors en alerte maximale contre Abaaoud...
Après une suspension, l'audience allait reprendre pour la suite des questions. Mais le président annonce qu'un des accusés n'est pas revenu dans son box, l'accusé Farid Kharkhach se sent "fatigué" dit le président Périès. #13Novembre
Me Fanny Vial, avocate de Farid Kharkhach, se lève pour préciser : "Il ne s’agit pas d’une fatigue, c’est un état de santé qui se dégrade, il s’en excuse auprès de votre cour". #13Novembre
Et donc l'audience est à nouveau suspendue. La cour est partie à la recherche d'un huissier pour constater le refus de comparaître. La liaison avec la Belgique est momentanément interrompue. #13Novembre
Une grosse heure plus tard, la cour revient. Kharkhach vient finalement de réapparaître dans son box. Le président Périès : "Bien, donc Monsieur Kharkhach accepte de comparaître, on a perdu une heure et demie pour pas grand chose finalement"... #13Novembre
Son avocate Me Fanny Vial accepte ce revirement. L'huissier ne pouvait apparemment préciser qu'il refusait de comparaître pour raisons de santé. Or l'accusé Kharkhach tenait à cette précision, ne voulant être associé aux 4 autres "déserteurs" de box. #13Novembre
Le président Périès reste passablement agacé par ce revirement. Me Fanny Vial : "Il ne peut être tenu pour coupable". Président : "La prochaine fois, il prendra une décision plus rapidement, on a perdu une heure et demie, c'est pas moi, c'est tout le monde" #13Novembre
Un avocat général du Parquet National Antiterroriste a des questions. Dont celle-ci : les raisons du départ d'Abrini en #Syrie. Abrini avait dit à la juge Panou qu'il était parti "nonante-cinq %" pour voir la dépouille de son frère Souleymane, "5% pour combattre". #13Novembre
L'enquêteur s'emmêle entre deux noms. Et bafouille : "excusez-moi j'ai des problèmes avec les noms et les numéros de téléphone !" #Procès13Novembre
Me Chemla, avocat de parties civiles revient sur l'audition de Abrini par les policiers à son retour de #Syrie en 2015. Il y va en ayant effacé en partie son téléphone.
Me Chemla : "Il s'est moqué de vous"
L'enquêteur, embarrassé : "Tout à fait" #13Novembre
Me Chemla demande pourquoi on ne le replace pas en garde à vue ?
L'enquêteur : "on attend pour avoir des charges" #13Novembre
Me Constance Dewavrin a des questions sur le suivi de Abrini. Pourquoi il n'y a pas eu d'écoutes depuis juillet et son retour de #Syrie ? Enquêteur : "Avant de placer quelqu'un sur écoute, faut d'abord connaître son numéro d’appel". L'écoute commence début novembre. #13Novembre
Me Constance Dewavrin : "Il y a beaucoup de gens qui ont besoin de comprendre" #Procès13Novembre
Me Constance Dewavrin qui est avocate de parties civiles. #13Novembre
Puis Me Marie Violleau, avocate de Mohamed Abrini, se lève. Elle lit la fin de la déclaration à la juge Panou, après que Abrini a dit être parti à 95% pour la dépouille de son frère, 5% pour combattre, mais "la colère" se mêlait et il fait demi-tour de #Syrie
Dans la déclaration complète, il n'y a plus "d'insinuations", dit l'avocate. Et elle enchaîne. Demande à l'enquêteur qui vient de faire cet "exposé", combien d'actes d'enquête a-t-il fait pour Abrini ?
Réponse embarrassée.
Aucun... #13Novembre
L'enquêteur qui vient de parler plusieurs heures d'Abrini a donc uniquement parlé d'actes faits par ses collègues. #13Novembre
Me Violleau interroge l'enquêteur sur la possible rencontre avec Reda Hame lors des quelques heures à Paris en juillet 2015 ? Il confirme qu'il n'y a finalement pas de lien possible.
"Six ans après, on ferme une porte", triomphe l'avocate. #13Novembre
Me Violleau demande s'il sait si les Anglais ont ouvert une enquête contre Abrini pour les photos prises au stade de Manchester ?
Enquêteur : "pas à ma connaissance" #13Novembre
Me Violleau : "On est d'accord que les repérages en Angleterre étayés par aucun élément matériel" #13Novembre
Me Violleau : "Est-ce que vous savez combien il y avait de francophones en #Syrie au moment où Abrini y était ?"
Enquêteur : "Aucune idée. 100 ?"
A l'époque, plusieurs centaines de Belges. Plus d'un millier de Français. #13Novembre
Fin de l'audience, jour 51, au procès des attentats du #13Novembre.
Compte-rendu web @franceinter à suivre.
Jour 52 au procès des attentats du #13Novembre.
D'autres enquêteurs belges entendus aujourd'hui.
Sur le commanditaire présumé Oussama Atar, présumé mort en #Syrie.
Et les accusés Osama Krayem et Sofien Ayari.
Dans le box, encore des accusés qui refusent de comparaître aujourd'hui
Le président Périès annonce que Salah Abdeslam et Mohamed Bakkali sont à "la souricière", et les accusés Krayem et Abrini en "salle d'attente". La cour envoie un huissier pour constater le refus de comparaître de ces 4 accusés. #Procès13Novembre
Aujourd'hui, l'accusé Sofien Ayari comparaît à nouveau après trois jours d'absence.
Quant à Farid Kharkhach, qui voulait ne plus comparaître hier se disant très fatigué, il est ce matin dans son box, et discute avec un co-accusé. #Procès13Novembre
Jour 50 au procès des attentats du #13Novembre.
L'audience n'a pas encore repris.
Aujourd'hui, ce sont 5 accusés qui ont décidé de ne pas comparaître. Mohamed Bakkali s'ajoute au quatuor Salah #Abdeslam, Mohamed Abrini, Sofian Ayari, Osama Krayem (ces 4 là absents déjà hier).
Les 5 accusés refusent de comparaître pour protester contre la non-présence physique des enquêteurs belges, qui sont en visio et en partie anonymes. #13Novembre
L'huissier est parti leur faire des sommations à comparaître. C'est la procédure légale quand un accusé refuse de comparaître. L'huissier doit constater le refus. Et l'audience peut ensuite reprendre, à condition que l'accusé soit représenté par un avocat. #13Novembre
Jour 48 au procès du #13Novembre.
La cour va retracer le parcours des frères Clain, voix de la revendication des attentats accusés présumés morts en #Syrie. Elle entendra aussi un enquêteur autrichien.
L'audience reprend avec Me Kempf, un des avocats de la défense, qui s'inquiète d'un léger changement de planning d'enquêteurs belges. Me Méchin a les mêmes inquiétudes. Ils ont peur que certains enquêteurs disent qu'ils ne peuvent pas répondre à leurs questions. #13Novembre
Les enquêteurs belges seront entendus à partir de demain. Notamment sur le départ en #Syrie d'Abaaoud. #13Novembre
Jour 45 au procès du #13Novembre.
La cour va entendre aujourd'hui des enquêteurs de la DGSI, notamment sur les parcours en #Syrie du commanditaire présumé des attentats, Oussama Atar, et du coordinateur, Abdelhamid Abaaoud, qui fut aussi un membre du commando des terrasses.
LT @franceinter sur ce fil. @ChPiret à la 📻 pour les comptes-rendus antenne. @ValPSQR aux pinceaux pour les croquis d'audience.
Et @ChPiret dans le journal de 13h. Elle reviendra sur la contestation par certains avocats de la venue de chercheurs à la barre.
Aux pinceaux, toujours Valentin Pasquier pour croquer l'audience @ValPSQR
L'audience avait été suspendue pendant cinq jours. Durant ces cinq jours, les commémorations en hommage aux victimes du #13Novembre, samedi, six ans après les attentats.
Week-end douloureux pour beaucoup de parties civiles, certaines reviennent assister au procès aujourd'hui.
Semaine 10, jour 42 au procès des attentats du #13Novembre. La cour doit entendre François Hollande, qui était président le #13Novembre2015 et que les terroristes ont nommé dans leurs revendications au #Bataclan.
Foule de micros, caméras, effervescence en attendant.