Cette semaine, une simple phrase du comité qui décide de la politique monétaire de la #FED a fait paniquer les marchés actions et cryptos.
Pour contrer l'inflation qui menace le dollar, une hausse des taux d'intérêts doit arriver plus tôt que prévue
Toute banque centrale a 3 leviers pour piloter la politique monétaire de sa zone économique : 1/ les taux d'intérêts directeurs, qui rémunèrent les banques commerciales sur leurs comptes logés auprès de la Fed ou la #BCE.
Plus ces taux de rémunération des dépôts sont bas et plus les banques sont incitées à "faire travailler" leur argent en le prêtant à d'autres, soit dans l'économie via le crédit, mais surtout sur les marchés financiers (hedge funds pour faire du levier, LBO, Private Equity, OPA).
Mais ces taux d'intérêts concernent des dépôts de monnaie au jour le jour, alors que le métier des banques consiste à prêter sur du moyen terme (trésorerie des entreprises, crédits conso...) et à long terme (dettes publiques et des multinationales à long terme, crédits immo).
C'est pour cela qu'il n'y a pas un seul taux d'intérêts, mais des taux d'intérêts, qui dépendent de la durée des prêts (on parle de courbe des taux) et du profil de risque de l'emprunteur.
Jusqu'à la crise de 2008, les banques centrales agissaient sur un seul taux d'intérêts : celui des dépôts des banques commerciales auprès d'elles.
Mais depuis 2008, les banques centrales créent de la monnaie de nulle part pour l'injecter dans le système bancaire à moyen terme, et pour acheter des obligations publiques et de multinationales.
Donc les banques centrales n'agissent plus sur un point de la courbe des taux, mais sur toute la courbe !
En plus, en rachetant la dette des multinationales, elles favorisent directement la capacité d'emprunt d'entreprises privées qui en profitent pour racheter leurs concurrents.
C'est le cas de LVMH qui profite non seulement des milliards d'euros injectés par la #BCE sur les marchés financiers, mais surtout du rachat de ses obligations par la BCE directement. C'est grâce à cela que LVMH a racheté Tiffany en empruntant la majorité du coût à presque 0% !
Si les banques centrales remontent les taux d'intérêts pour contrer l'inflation, elles rendront l'argent plus cher à emprunter, donc la monnaie créée sera ralentie, car ce sont les crédits qui créent la majeure partie de la monnaie.
Mais ce qui fait encore plus peur au marché, ce n'est pas une hausse des taux directeurs, mais la fin de l'injection de monnaie magique dans le système interbancaire, et dans le marché de la dette publique et de la dette des multinationales.
Si la BCE arrête d'injecter de la monnaie, la monnaie sera plus rare, et les taux seront plus élevés. Le taux d'intérêts est le coût de l'argent : plus l'argent est rare, plus son coût est cher !
Comment vont faire tous ces adeptes du levier ? Tous ces États qui dépendront plus que des marchés financiers ? Comment vont-ils faire sans papa #FED et maman #BCE ?
C'est un scénario difficilement envisageable tellement le cataclysme financier sera retentissant !
Même les multinationales seront incitées à faire moins de rachat d'actions, car avec des taux plus élevés il leur sera plus difficile d'emprunter sur les marchés pour leur activité. Ils préféreront piocher dans leurs profits plutôt que d'emprunter à taux élevés.
Mais si les taux remontent, ceux qui ont fui le marché de la dette depuis 10 ans car peu rémunérateur, pour aller dans les marchés actions plus risqués mais qui rapportent des dividendes, vont faire machine arrière. Ils vont vendre leurs actions, et prêter le cash à taux élevés.
Tout cela semble invraisemblable tellement les marchés risquent de s'effondrer.
Nous entreront alors dans un cycle de baisse auto-nourri, dans un cycle infernal et dépressif (cf logique de l'appel de marge et du collatéral).
Mais avec une inflation galopante qui affaiblie la monnaie, les banques centrales doivent faire un choix cornélien : soit elles laissent mourir leur monnaie, soit elles laissent mourir les marchés.
La fuite en avant des banques centrales vit peut-être ses dernières années 10 ans après son début.
Nous sommes dans une situation bien pire qu'en 2007.
Le seul suspense est de savoir si les banques centrales choisiront de prendre le ravin ou de taper le mur.
Suspense...
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Je suis contre l'accumulation.
Je suis aussi contre toute décision avec une "cassure" qui intervient à la fin du cycle d'accumulation.
Une cassure est discontinue, brutale, contre nature. Tous les modèles avec des min/max créent des perturbations inattendues et chaotiques.
J'en ai connu des modèles dans ma carrière de trader.
Les modèles les plus faibles sont aussi les moins élégants : comme on est incapable de mettre en place un modèle aux effets désirés, on agit à la fin en ajustant le résultat final par une formule aussi brutale qu'un maximum.
C'est très théorique ce que je raconte là, et je ne suis pas sûr qu'on me comprenne.
Mais pour s'attaquer à l'accumulation, il faut s'attaquer à ce qui la permet : 1/ l'appropriation des moyens de production par la dette 2/ les taux d'intérêts de nature exponentielle
Pour ceux qui investissent sur les cryptos, je dirais que le plus grand risque n'est pas la censure gouvernementale, mais le risque de gap à la baisse.
De nombreuses personnes empruntent dans la défi pour pouvoir faire du levier en amenant des cryptos en collatéral.
Thread...
En gros, ces personnes préfèrent emprunter de la Fiat monnaie en apportant leurs cryptos en garantie, plutôt que de vendre leurs cryptos (auxquels ils ont foi).
En cas de baisse des marchés, ils doivent apporter plus de cryptos en garantie.
Le jour où ils ne peuvent plus apporter de cryptos en garantie suite à une baisse des cours, le smart contract enclenche la liquidation des cryptos pour dédommager en premier lieu le prêteur.
#Macron et son gouvernement préfèrent "emmerder" les français avec des lois et des règles qui ne veulent plus rien dire, plutôt que de prendre leurs responsabilités en rendant la vaccination obligatoire quitte à en subir les conséquences en cas de scandale sanitaire.
1/2
À un manque de courage, #Macron et son gouvernement ajoute une couche d'hypocrisie que les Français ne peuvent plus supporter.
Pourquoi tant de circonvolutions autour de l'obligation vaccinale ? Cela ne cache-t-il pas leurs doutes quant à la politique du 100% vaccinal ?
2/2
"Il est fâcheux de vous savoir dans l'erreur. Il serait infiniment pire de vous savoir hypocrite."
Quand j'étais responsable du trading, je devais faire le tour des traders pour connaître leurs profits :
- alors ? Ton book a bien réagi aujourd'hui ?
- oui ! +300k en gamma, +150k en delta
- ah top, tu fais 450k ?
- pas vraiment, j'ai payé 400k en thêta
- donc up 50k ?
- oui
1/
Oubliez le jargon, et dites-vous que certaines personnes vont vous parler plus des côtés positifs d'une situation. D'autres que des aspects négatifs. Selon le moment, selon leurs humeurs, selon leur personnalité et leur tempérament.
2/
Mais cela ne s'arrête pas là. Les chiffres peuvent être biaisés car ce sont les traders eux mêmes qui "marquent" au quotidien les prix des produits détenus dans leurs portefeuilles (dans mon domaine).
Ils sont à la fois juges et partis.
3/
Deux tweets extraordinaires d'un économiste de plateau tv.
Les deux tweets ont 7 ans d'intervalle.
Ce sont les mêmes qui ont détruit l'hôpital public et qui demandent aujourd'hui aux jeunes d'être "altruistes".
On se dit la vérité maintenant ? @nbouzou
Alors que les néolibéraux nous font des leçon de morale après avoir détruit l'hôpital public, d'autres n'ont pas attendu la crise sanitaire pour se soucier du bien commun.