Le reportage de #ZoneInterdite sur l'islam radical mérite d'être vu. Quelques points forts et points faibles. 🧵
Les points forts du reportage :
- Une dissociation entre la frange radicale et dangereuse minoritaire ainsi que la majorité des « musulmans modérés ». On voit cependant comment la première tente de faire un hold-up sur les seconds.
- Une immersion passionnante dans l'écosystème de l'islam radical (librairies, écoles, services publics) qui atteste de l'engagement de ces acteurs pour un combat culturel et politique que nous sommes loin de mener
Les points faibles :
- Le reportage reprend l'angle & les éléments de langage officiels c/ le « séparatisme ». Angle qui brouille notre compréhension du phénomène. Les islamistes seraient inoffensifs s'ils n'étaient que des Amish soucieux d'élever des chèvres dans le Larzac.
...Leur démarche est impérialiste. Pas séparatiste. Elle consiste - sous couvert de multiculturalisme - à imposer un ordre social régi par leurs codes.
- Il y a une tendance à tourner autour du pot lorsqu'on parle de « communautarisme ». Terme qui veut tout et rien dire. Le reportage pointe et s'effraie d'une tendance à l'endogamie chez les musulmans....
...Mais quelle communauté ne pratique pas une forme d'endogamie culturelle/sociale ? (Endogamie bourgeoise, juive, chrétienne, asiatique, etc.).
...Si on peut trouver l'endogamie gênante et dommage au nom des idéaux cosmopolites, l'endogamie n'est pas en soi criminogène et facteur d'insécurité. Ce qui pose problème, ce sont CERTAINES endogamies dans la mesure où elles abritent des idéologies que nous redoutons.
...Si on est indifférent à l'endogamie des Français d'origine asiatique dans le 13e à Paris mais qu'on s'inquiète de l'endogamie musulmane, alors c'est moins l'endogamie ou le communautarisme que l'islam qui nous inquiète. Et il s'agirait de l'assumer une bonne fois pour toute.
- Même tendance à tourner autour du pot sur la propension de certains musulmans (déplorée dans le reportage) à mettre « leurs convictions religieuses au-dessus des lois ». Tout croyant conséquent place naturellement Dieu au-dessus des hommes...
...Intellectuellement parlant, ça n'a aucun sens de demander à celui qui croit en l'existence d'une puissance absolue, omnisciente, omnipotente et sage de la reléguer en deuxième division.
...Je ne suis même pas certain que les Jacobins et les Républicains employaient une telle formule contre les Catholiques lors des persécutions révolutionnaires ou lors des expulsions des congrégations en 1880 et au début du XXe s. (Je suis ouvert à la correction si c'est le cas).
...L'enjeu est moins d'inverser la hiérarchie des normes entre le religieux et le civil que de nous questionner sur les implications pratiques d'une telle hiérarchie chez les plus radicaux.
...Car au fond, si nous redoutons que certains musulmans placent la loi de dieu au-dessus de celle des hommes, c'est que nous ne sommes pas vraiment convaincus de la bienveillance de ces lois prétendument divines. Il s'agirait d'en tirer les conclusions.
...En effet, nous n'aurions aucun problème à ce que les musulmans radicaux placent la loi de leur dieu au-dessus de celle des hommes si nous étions absolument convaincus que le dieu musulman affectionne la liberté de conscience, l'égalité hommes-femmes, ou le pluralisme
...Nous serions même rassurés devant le fait que les musulmans placent au-dessus de tout la loi d'un dieu bienveillant et infaillible, face à une législation humaine qui, elle, peut très bien faillir.
...Autrement dit, la dénonciation de la primauté de la loi de dieu sur celle des hommes est une critique voilée de la religion...Mais qui ne s'assume pas. Or il s'agirait de le faire.
- Même chose enfin dans la dénonciation du « rigorisme » omniprésente dans le reportage. Le Larousse définit simplement le rigorisme comme un « attachement rigoureux aux règles morales et religieuses »...
Or tout militant/croyant sincère qui s'identifie à une cause cherche à s'y conformer le plus rigoureusement possible. Celui qui se définit comme marxiste/libéral veut penser/agir de la manière la plus marxiste/libérale possible.
La dénonciation du rigorisme musulman sonne comme si un citoyen qui professe l'islam, pour être un bon citoyen, doit se contenter d'être modérément musulman.
Autrement dit, si nous sommes convaincus que la religion musulmane est une religion paisible, juste, libérale, égalitaire, il n'y a guère lieu de redouter que certaines communautés recherchent une orthodoxie maximale.... Les déviances qui nous inquiètent...
doivent dans ces conditions être qualifiées autrement que par les qualificatifs « rigoristes » ou « radicales », qui ne font qu'exprimer une quête de cohérence légitime.
L'injonction à la modération est une injonction à la dissonance cognitive qu'aucune âme sincère (religieuse ou profane) n'affectionne. Cette dissonance est par exemple visible chez ces étudiantes interrogées qui hésitent à partir dans un pays musulman pour porter le voile partout
La peur de la radicalité musulmane égale en réalité notre conviction que cette religion - dans ses fondements et son essence mêmes - est nocive.
Si cette crainte est fondée, l'islam doit être traitée comme une secte qui a réussi. Et le but est alors d'en délivrer les adeptes revendiqués par la réfutation de ce qu'elle professe, à commencer par la prétendue divinité du Coran et la prophétie de Muhammad.
Le sophisme du gâteau fixe. Encore et toujours. Avec un tel raisonnement, il faut aussi militer pour une baisse de la natalité dans la mesure où l'arrivée d'enfants augmente à terme le nombre de bras disponibles et fait pression sur les salaires.
En effet, à mesure que la population humaine a augmenté ces 2 derniers siècles - et donc la quantité de bras aussi - le niveau de vie général des ouvriers a aussi augmenté. Comment expliquer ce qui contrevient à la logique marxiste qui veut que plus de bras = paupérisation ?
Nul doute qu'une raréfaction de la main d'oeuvre conduit à la hausse des salaires nominaux. Mais ce qui compte, c'est le pouvoir d'achat, soit la différence entre les salaires nominaux et les prix nominaux.
Si les adversaires de l'héritage étaient cohérents, ils s'exileraient à chaque génération sur une terre vierge pour renoncer aux bienfaits d'une civilisation qui les précède & qui leur met à disposition une richesse bâtie au fil des siècles et à laquelle ils n'ont pas contribué😀
On est en effet toujours l'héritier de quelqu'un. Ensuite, on ne voit pas en quoi spolier les légateurs et les légataires favoriserait la mobilité sociale des plus humbles. De l'aveu même des critiques de l'héritage (cf. Keynes), la volonté de transmettre une fortune favorise...
l'accumulation d'épargne et décourage la dissipation. Or, dans la mesure où l'accumulation d'épargne favorise celle des capitaux - et que c'est ce processus qui distingue les nations développées des pays du tiers-monde - brider les incitations des testateurs revient à appauvrir..
La sortie de @sandrousseau contre la science n'a rien d'étonnant si l'on se souvient que la critique de l'esprit scientifique est au coeur de l'idéologie écologiste, telle qu'elle se développe depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
Pour les écologistes, la science et la technique sont l'incarnation de la domination humaine sur la nature. Elles sont responsables de notre arrogance, de notre démesure et de la crise écologique actuelle.
Ainsi que l'admettait l'écrivain Marcel Schneider avec enthousiasme, l'idéologie écologiste s'inscrit dans une filiation rousseauiste qui considère le progrès technique et scientifique comme la source du Mal.
Bien qu'il faille encourager la vaccination, le recours à des mesures extrémistes comme le fait de mandater des policiers pour contraindre les établissements à discriminer signe une énième défaite en matière de libertés publiques. La fin ne justifie pas les moyens.
Un régime constitutionnel doit chercher à atteindre ses objectifs collectifs avec le moins de coercition possible. Or, nous sommes loin d'avoir exploré tous les instruments respectueux du consentement des populations pour éradiquer l'épidémie.
Si la crainte est que les non-vaccinés imposent un risque aux autres, alors la liberté accordée aux établissements de sélectionner leur public (inexistante ajd) aurait été un instrument utile. À charge pour ceux qui redoutent les non-vaccinés de ne pas les fréquenter.
Le racisme est déplaisant. Mais de nombreuses minorités méprisées (Protestants français, Juifs européens) montrent qu'il n'empêche pas l'ascension sociale, à la différence des nombreux obstacles socio-économiques que notre législation dresse. #Threadlepoint.fr/debats/pourquo…
Quelques exemples. Hier encore, l'épargne était célébrée comme un puissant instrument de mobilité sociale (et même redoutée par les socialistes qui ne voulaient pas que le goût de la révolution disparaisse chez une classe laborieuse acculturée aux moeurs bourgeoises).
Aujourd'hui, les prélèvements obligatoires délirants - et le refus dogmatique d'un système de retraite par capitalisation - amputent les capacités d'épargne et freinent la mobilité sociale de tous. lefigaro.fr/vox/economie/r…
Pour certains, le néo-libéralisme est une sorte de libéralisme radicalisé en ce qu'il défend le libre-échange, les privatisations, et la concurrence. À croire que les libéraux classiques défendaient les nationalisations, le protectionnisme et les monopoles. C'est n'importe quoi.
Julien Aubert confond donc le libéralisme orthodoxe avec le mercantilisme ou une forme soft de colbertisme. Dans tous les cas, c'est un contresens total.
Par ailleurs, ceux qui pensent que les néolibéraux du 20e siècle étaient + radicaux que les classiques seraient effrayés en relisant la littérature libérale des 17, 18 et 19e siècles, laquelle faisait moins de compromis qu'aujourd'hui (alors qu'on sortait de l'absolutisme)