Cette semaine sera consacrée aux interrogatoires des accusés : Salah Abdeslam, Ali El Haddad Asufi et aujourd'hui Sofien Ayari, arrêté en même temps que Salah Abdeslam, en mars 2016 à Bruxelles.
Aujourd'hui, alors qu'il refusait d'assister à l'audience depuis le 25 novembre, l'accusé Osama Krayem est de retour dans le box.
Les débats peuvent donc reprendre dans la foulée.
L'accusé Sofien Ayari, pull gris, barbe fournie sous le masque, est invité à se lever dans le box.
Il indique qu'il s'exprimera en français "mais dans le cas où j'aurais besoin de l'interprète, je m'adresserai à lui, si vous le voulez bien monsieur le président."
Sofien Ayari : "quand on parle de radicalisation, on fait le lien avec la religion dans le sens où ça s'enchaîne : on commence à pratiquer un peu, on devient plus rigoureux et un jour on se réveille et on est près à faire le djihad. Pour moi, c'est complètement différent."
Sofien Ayari au sujet de sa pratique religieuse : "moi je faisais mes prières, je faisais le ramadan. Ca m'empêchait pas de transgresser les règles par moment par faiblesse ou envie. C'est dans ce sens que j'avais une pratique normale."
Président : "votre frère a indiqué que vous aviez commencé à changer en 2013 vous n'alliez plus dans les cafés, vous vous êtes fait pousser la barbe."
Sofien Ayari : "à cette époque c'est vrai que j'avais une barbe plus longue, je portais le qamis le vendredi pour la prière."
Sofien Ayari : "il y a eu un changement physique, mais pas tant que ça. J'ai gardé les mêmes amis que lorsque j'étais au lycée.
Donc je ne sais pas sur quoi mon frère s'est fondé pour faire cette déclaration" [selon laquelle il ne fréquentait plus les cafés notamment, ndlr]
Président : "vous allez quitter la Tunisie le 6 décembre 2014. Vous avez déjà dans l'idée d'aller en Syrie, c'est ça?
Sofien Ayari : "oui, complètement."
- c'est parce qu'il y avait le califat ?
- non, vous savez très bien ce qu'il s'est passé en Tunisie. La vie a changé.
Sofien Ayari au sujet de la situation en Syrie "cela donne une sensation de colère, de vouloir faire quelque chose"
Président : "pour quelle raison vous choisissez l'Etat islamique ?"
- ce sont des gens qui étaient là depuis longtemps et ça leur donnait une certaine légitimité.
Président : "vous choisissez l'Etat islamique. Vous aviez vu des vidéos de scène de décapitation etc. avant de partir?"
Sofien Ayari : "ce n'est pas ça qui m'a encouragé à partir. Et il y avait aussi beaucoup de vidéos qui montraient la violence de l'armée de Bachar Al-Assad."
Sofien Ayari : "l'Etat islamique en Syrie est constitué principalement de Syriens.
Président : "mais les Syriens voyaient aussi d'u mauvais oeil l'arrivée de combattants étrangers"
- il y avait des dépassements et des erreurs. C'est vrai qu'il y en a eu. Mais des deux côtés.
Sofien Ayari : "cela ne veut pas dire que c'était le choix juste, que ce soit clair. Mais c'était mon raisonnement à l'époque."
Il poursuit au sujet des victimes : "la moindre des choses c'est d'expliquer ce qui s'est passé. Comme je peux le faire, je le fais."
Président : "votre contact au sein de l'Etat islamique, c'était qui?"
Sofien Ayari : "je n'ai pas très envie de dire son nom, monsieur le président. Mais je crois qu'il est mort depuis.
- je ne suis pas très surpris. Et vous êtes entré comment?
- il y avait un passeur
Sofien Ayari : "en arrivant, j'ai attendu dans une maison. Puis je suis parti à Homs, je suis resté plusieurs mois."
Président : "vous avez suivi un entraînement?"
- c'était les bases, les bases de la religion. Et pour les combats, pour se défendre.
Président : "vous avez été blessé quand?"
Sofien Ayari : "à Homs. Les combats se sont intensifiés. Il y a eu des attaques contre la ville de Palmyre.
Plusieurs mois après ma blessure, je suis allé à Raqqa."
Sofien Ayari : "j'ai subi quatre opérations assez lourdes quand même. J'ai été contraint de rester à Raqqa : un mois à l'hôpital et un mois dans une maison de blessés".
Président : vous avez rencontré les membres du commando du Bataclan?
- non, je ne les connaissais pas.
Président : "Oussama Atar, Abdelhamid Abaaoud, vous ne les avez pas rencontrés?
Sofien Ayari : "non. Moi, à Raqqa, j'étais très très mal. J'avais la mâchoire arrachée, j'étais très maigre. La principale partie de ma vie à Raqqa c'était entre l'hôpital et la maison des blessés."
Des photos de Sofien Ayari ont ainsi été retrouvées : il pose dans un jardin, une kalachnikov à ses pieds.
Sofien Ayari : "je m'étais mis de profil pour pas que ma famille voit ma blessure.
- Et la kalachnikov ?
- J'ai même pas fait attention qu'elle était là.
Président : "A qui vous avez vu parmi les accusés?"
Sofien Ayari : "c'était une ville de transit : il y avait les bureaux, les hôpitaux ... il y avait Raqqa en Syrie et Mossoul en Irak. Il y avait beaucoup de monde.
Et moi, la plupart du temps j'étais dans la maison des blessés"
Président : "pour quelle raison vous partez?"
Sofien Ayari : "c'est assez difficile à expliquer. Quand on part dans une zone de guerre, on a un imaginaire, après on est confronté à la réalité, ça bouscule pas mal mais on s'adapte."
Sofien Ayari : "quand on voit des gens tomber à côté de nous, au combat, on sait que c'est la conséquence de son choix, de combattre. Mais quand on voit des gens dans la rue paniqués, on se dit : pourquoi? On voit l'humiliation sur le visage des gens. On se sent impuissant."
Sofien Ayari : "tout ça fait que j'ai pris une décision sous le coup de l'émotion. J'avais 21 ans à l'époque. Et quand on m'a dit : "on aura besoin de vous ailleurs", j'ai accepté. Personne ne m'a imposé quoi que ce soit, c'est important de le dire."
Président : "donc vous avez accepté de partir en mission en France?"
Sofien Ayari : "pas en France non. Moi les éléments que j'avais c'était d'aller en Belgique et en Allemagne. Et la nature de la mission n'était pas précisée."
Sofien Ayari : "peut-être que le fait que je parte sous le coup de l'émotion fait que je ne me suis pas posée toutes les questions qu'il aurait fallu à l'époque."
Président :"c'était quand même pas pour faire du tourisme en Belgique."
- je n'avais pas toutes les informations.
L'accusé Sofien Ayari au sujet des déclarations de François Hollande à cette même audience : "ce qu'il a dit c'est que l'intervention de la France a été tardive, pas les frappes de la coalition. Et ce sont ses paroles, ça n'engage que lui."
Sofien Ayari, toujours en réponse à François Hollande et à la décision de frapper en Syrie : "il faut être aveugle pour ne pas voir ce qui s'est passé là-bas. A partir du moment où on accepte de frapper des cibles en pleine ville, on accepte le risque de tuer beaucoup de civils."
Président : "est-ce que vous condamnez ces attentats ?"
Sofien Ayari : "je condamne ce genre de choses mais il faut que ce soit des deux côtés, monsieur le président. C'est juste là. Quand c'est loin de nous, ce n'est pas moins grave."
Président : "vous le mettez sur le même plan quoi?"
Sofien Ayari : "Non, mais ceux qui ont causé du tort à ces gens [aux civils en Syrie, ndlr], il faut qu'ils assument leurs responsabilités. Nous, qu'on soit liés de près ou de loin, on sera jugés et on assumera."
Sofien Ayari : "même si moi je n'étais pas présent le 13 novembre 2015, je suis quand même dans le box.
Et que des politiques prennent des décisions qui sont regrettables, je demande juste de les reconnaître."
Sofien Ayari : "c'est abou quelque chose ..."
Président : "Abou Ahmed? C'est lui qui a rencontré les combattants du #13Novembre "
- ça ne veut pas dire qu'il a rencontré tout le monde.
- donc c'est Abou Ahmed?
- je ne sais plus
- si, vous vous souvenez, non?
Sofien Ayari raconte son trajet jusqu'en Europe, en bateau avec Osama Krayem, autre accusé et Ahmad Alkhald, artificier des attentats : "on s'est suivi pendant le trajet, parfois on s'est séparés, parfois on s'est retrouvés."
Ils arrivent ensemble sur l'île de Leros, en Grèce.
Président : "vous suiviez les instructions de quelqu'un en Syrie?"
Sofien Ayari : "pour arriver à destination, oui. Mais surtout à partir de l'Allemagne. Avant, il fallait juste suivre la foule [des migrants, ndlr]. Il y avait beaucoup de monde, les frontières étaient ouvertes"
Sofien Ayari au sujet de son périple depuis la Syrie vers l'Europe :"c'est quand on est arrivés en Autriche, ou en tous cas vers la fin, qu'on a su que quelqu'un allait venir nous chercher en Allemagne."
1ere assesseure : "vous dites avoir pris la décision de ne pas participer aux attentats du #13Novembre 2015. On a la possibilité de refuser?"
Sofien Ayari : "ce serait plus facile pour moi de dire qu'on m'a obligé, mais ce n'est pas le cas. Voilà, ce n'est pas le cas."
Sofien Ayari : "je comprends aussi que certains [accusés, ndlr] n'osent pas parler parce qu'on craint qu'on fasse le tri dans nos déclarations, qu'on ne prend que ce qui est à charge et nous accable. C'est instinctif et je peux le comprendre, mais ce n'est pas mon expérience."
Assesseure : "Qu'est-ce qui a déclenché votre décision de partir en Syrie ?"
Sofien Ayari : ça commence par de la peine. Il y avait beaucoup de vidéos violentes sur ce qui se passaient dans certaines prison du régime. J'étais étudiant, j'avais d'autres priorités. Et ça a évolué.
Sofien Ayari : "moi j'étais étudiant, en dernière année, j'avais d'autres projets de vie. Et puis, petit à petit, j'ai changé. J'ai aussi pensé à l'impact que ça aurait sur ma famille.
Et ce choix me suivra toute ma vie, comme toux ceux qui ont été en zone de guerre".
Sofien Ayari au sujet des exactions commises par l'Etat islamique, notamment sur les yézidis : "est-ce que ça s'est fait ? Peut-être dans certains endroits, je ne sais pas. Mais ça ne veut pas dire que j'approuve."
Assesseure : "quelle perception vous avez eue de la violence imposée par l'Etat islamique sur zone?"
Sofien Ayari : "je suis contre la violence imposée par qui que ce soit contre qui que ce soit. Je ne suis pas parti dans cet esprit. Je ne suis pas Syrien, je suis Tunisien."
Le président annonce qu'en raison "d'un problème médical", le père de l'accusé Sofien Ayari ne pourra pas être entendu.
L'audience est donc suspendue jusqu'à 15h20, annonce le président.
L'audience reprend avec la suite des questions (parquet, parties civiles, défense) à l'accusé Sofien Ayari.
Avant cela, le président indique qu'il va lire les auditions devant les enquêteurs du père et du frère de Sofien Ayari, qui ne viendront pas témoigner comme prévu.
Camille Hennetier (avocate générale) : "devant les enquêteurs, vous avez dit que l'Etat islamique s'était créé dans la violence?"
Sofien Ayari : "bien sûr, c'est un groupe qui s'est créé dans la violence, avant il n'y avait pas de guerre en Irak. C'est une réponse à une invasion"
Camille Hennetier (AG) évoque une filière tunisienne via laquelle Sofien Ayari aurait rejoint les rangs de l'Etat islamique.
Sofien Ayari réfute : "je n'avais pas besoin de cette filière pour partir. Je suis parti de l'aéroport de Carthage, avec mon argent."
L'avocate générale fait projeter une photo de Sofien Ayari en Syrie, photo sur laquelle il porte un treillis militaire.
Sofien Ayari : "dans ce genre d'endroit c'est le type d'habits qu'on porte. Je ne vais pas porter des vêtements noirs dans un désert ou je vais combattre."
Avocate générale : "les enquêteurs de la DGSI ont expliqué ici que ce n'était pas le type de vêtement que portaient tous les combattants de l'Etat islamique" [mais ceux qui appartenaient à un groupe d'élite, ndlr]
Sofien Ayari : "et pourtant si, ça se vend même dans les marchés"
Camille Hennetier (AG) : "à votre avis pourquoi vous vous avez été recruté [pour faire partie du commando du #13Novembre 2015, ndlr] ?"
Sofien Ayari : "je ne sais pas. J'ai eu une discussion avec cette personne [son recruteur qu'il refuse de nommer, ndlr] sur une longue durée."
Sofien Ayari : "vous répétez les mêmes questions, je vous redonne les mêmes réponses."
Camille Hennetier (AG) : "je fais mon boulot et je suis un peu têtue."
- le problème c'est que quand ça ne va pas dans votre sens, vous n'êtes pas très convaincue. Mais bon, c'est comme ça ...
Sofien Ayari : "c'est loin ,on ne se souvient pas de tous les visages. Il y a des gens qui n'ont pas envie d'être reconnu si les choses tournent mal et qui prennent des précautions.
Après, je peux concevoir que mes réponses ne vous satisfassent pas. Mais ce sont les miennes."
Camille Hennetier (AG) : "comment vous faisiez pour avoir de l'argent sur le trajet [entre la Syrie et l'Europe, ndlr]?"
Sofien Ayari : on m'a donné un peu d'argent avant de partir.
- qui?
- la personne qui m'a demandé de partir
Me Monot (PC) cite une audition où il est question des attentats "et vous ne manifestez aucune émotion"
Sofien Ayari : Comment pouvez-vous dire que je n'ai aucune émotion?
- Ca ne transparait pas
- Un texte peut traduire des émotions?
- Oui
- Bah je n'ai rien à vous dire.
Alors que le président tente de recadrer le débat, Me Monot (PC) poursuit : "monsieur le président, je suis parfaitement conscient qu'il a déjà répondu. Mais je ne suis pas satisfait de la réponse."
Soupirs dans la salle.
Me Maktouf (PC) : "pourquoi autant de jeunes Tunisiens sont partis en Syrie?"
Sogfien Ayari : "avant 2011, je ne m'intéressais pas à la politique. Je ne vais pas vous dire que Ben Ali m'a oppressé. Mais la ressemblance entre la Syrie et ce qui s'est passé en Tunisie m'a touché".
Interrogé sur les déclarations d'un Tunisien aujourd'hui détenu en Tunisie à son sujet, Sofien Ayari rétorque : "je vais vous dire les choses clairement. En prison en Tunisie, s'il lui demande de dire que c'est moi qui ait organisé le 11 septembre, il le dira."
Me Topaloff (PC) : "vous contestez avoir eu une pratique fondamentaliste de la religion?"
Sofien Ayari : "on ne m'a pas posé la question comme ça. On m'a parlé de radicalisation. Et moi, j'ai demandé ce qu'on entendait par radicalisation."
Sofien Ayari : "les raisons qui m’ont poussé à partir étaient principalement politiques. C’est pas la religion qui a fait que j’ai quitté la Tunisie. Mais peut-être que je ne suis pas assez intelligent pour comprendre votre question, Me Topaloff."
Président : nous non plus.
Sofien Ayari : "vous me posez des questions, vous écoutez mes réponses. Et si ça ne vous convient pas, vous en posez encore et encore. Moi j'ai mes réponses, mais ça ne sert à rien de me reposer les mêmes questions pour essayer de coller à votre raisonnement."
Me Topaloff : "vous avez des remords par rapport à votre père?"
Sofien Ayari : "oui, de lui avoir menti, de l'avoir trahi dans tous les espoirs qu'il avait de me voir réussir dans la vie.. Du jour au lendemain, il a perdu son fils pour des raisons qu'il ne comprend pas."
Me Topaloff : c'est ma dernière question ...
Sofien Ayari sourit : "c'était déjà l'autre la dernière, mais je vous en prie ..."
- vous auriez envie de vivre dans un pays gouverné par la charia ?
- Je ne suis pas contre. Mais je ne suis forcément pour l'imposer à d'autres.
Me Chemla (avocat de parties civiles) se lève pour s'adresser à Sofien Ayari : "monsieur, j'ai des clients dans la salle qui m'ont demandé de vous faire part de leur soulagement sur le fait que vous vous soyez exprimé et ils considèrent ça comme une marque de respect."
Sofien Ayari au sujet des exactions de l'Etat islamique : "ça n'excuse rien mais tous les groupes le font. Certains le cachent mieux que d'autres. "
Me Chemla : "L'EI ne l'a pas caché, il en a fait une carte de visite qui a extrêmement bien marché."
- et c'est malheureux.
Sofien Ayari : "ce qui s'est passé dans ma tête à l'époque fait que je ne pouvais pas rester en Tunisie. Ca n'aurait pas été la Syrie, ça aurait pu être la Libye ou l'Afrique. Ce n'est pas l'Etat islamique en soi qui a fait que je parte, c'étaient d'autre considérations."
Me Ilyacine Maalaoui : "jusqu'à présent vous ne vous êtes pas beaucoup exprimé. Pourquoi vous avez accepté de parler ici?"
Sofien Ayari : "quand la juge Panou est venue ici, elle a dit : pour Sofien, il faut le comprendre un peu. J'ai eu l'impression qu'elle m'a vraiment écouté."
Sofien Ayari : "et puis, il y a eu 5 semaines de témoignages [de parties civiles, ndlr] et il y a eu une question qui est revenue souvent : qu'est-ce qui se passe dans la tête de quelqu'un qui va rejoindre un pays en guerre?"
Sofien Ayari : "je ne veux pas faire le tri mais il y a des gens qui nous touchent plus pour des raisons qu'on ignore parfois. Et il y a une femme, qui ressemble à ma mère, et qui a dit qu'elle nous imaginait comme des petits anges et se demandait comment on arrivait ici."
Sofien Ayari : "et je me suis dit : cette femme, qui a perdu sa fille, ce qu'elle veut c'est savoir ce qu'il s'est passé dans ma tête. Et je me suis dit que je lui devais ça. Ca ne lui rendra pas sa fille, ça ne la rendra pas plus heureuse. Mais je lui devais ça."
Me Isa Gultaslar, avocat de Sofien Ayari se lève à son tour : "j'avais prévu de poser quatre questions, mais je ne vais en poser aucune."
Sofien Ayari soupire : "franchement, merci Maître".
Me Isa Gultaslar veut cependant confier "son malaise" : "quand vous dites que c'est politique et qu'il ne faudrait pas parler de ça. C'est comme si la cour avait déjà avalisé l'explication selon laquelle la religion serait la seule explication."
Le président lui répond : "pour répondre à vos inquiétudes, il n'y a aucune certitude acquises par la cour. Vous dîtes que vous êtes mal à l'aise, mais moi je suis très à l'aise avec ça.
Tout est envisagé."
"Merci monsieur Ayari, vous pouvez vous asseoir", indique le président. "Compte-tenu de ce qu'a dit monsieur Ayari au sujet de monsieur Krayem, est-ce que celui-ci veut s'exprimer?"
Dans le box, Osama Krayem se lève. "Non", indique-t-il dans le micro.
- C'est bref mais clair.
Osama Krayem maintient donc son choix d'user de son droit au silence.
Fin de cette journée d'audience et suspension jusqu'à demain 12h30 avec l'interrogatoire de Salah Abdeslam.
77e journée d'audience au procès des attentats du #13novembre
Hier, on a entendu deux des accusés qui comparaissent libres. Le compte-rendu par @sophparm c'est par ici > franceinter.fr/justice/proces…
Et aujourd'hui, place à l'interrogatoire du 3e accusé qui comparait libre, installé sur un strapontin : Abdellah Chouaa.
Sa femme et son ex-femme doivent également être entendues aujourd'hui.
Me Sorrentino, avocat d'Abdellah Chouaa, indique en préambule à la cour qu'une plainte a été déposée en Belgique par la mère de son client pour "menaces de mort" : "cela s'est passé dans la nuit de samedi à dimanche dernier."
Mais pour cela, il faut, comme tous les jours désormais, attendre les sommations d'huissier à l'accusé Ossama Krayem qui refuse toujours de comparaître.
L'audience du jour devrait être consacrée à la suite de l'interrogatoire de Mohamed Bakkali ainsi qu'à l'audition de témoins le concernant, mais l'accusé a fait usage de son droit au silence hier et plusieurs témoins refusent de venir.
Beaucoup d'interrogations donc.
C'est jour de reprise au procès des attentats du #13Novembre
19e semaine, 70e jour d'audience. Et donc fin de la pause imposée par la contamination au Covid de l'accusé Ali El Haddad Asufi.
Hier, le président a annoncé aux avocats que les débats pouvaient reprendre aujourd'hui, "l'état de santé de monsieur El Haddad Asufi le permettant de nouveau".
Et voici d'ailleurs les accusés qui s'installent dans le box les uns après les autres.
Si vous voulez vous rafraîchir la mémoire, la (très courte) dernière journée d'audience est racontée ici > franceinter.fr/justice/proces…
Osama Krayem qui a accepté de venir à l'audience hier pour son interrogatoire, mais il refuse à nouveau de comparaître aujourd'hui. L'audience ne reprend donc que pour être immédiatement suspendue, le temps des somations d'huissier.
On se retrouve donc un peu plus tard avec le LT de l'interrogatoire de l'accusé Adel Haddadi à suivre ici.
L'accusé Osama Krayem refusant toujours de venir dans le box, l'audience sera immédiatement suspendue pour les sommations d'usage. Elle reprendra ensuite avec la 2e partie de l'interrogatoire de Mohamed Abrini, alias l'homme au chapeau.
L'audience reprend pour de bon. Le président indique qu'il "passe outre l'absence d'Osama Krayem aujourd'hui."
"Par contre, il est prévu de l'interroger demain", rappelle-t-il.