"Les restrictions sanitaires provoquent des troublent psychologiques"
Marre de cette inversion de causalité. C'est la crise sanitaire qui nous met en souffrance psy, pas les mesures qu'on prend pour la circonscrire.
Sauf bien sûr à dire que ces mesures sont injustifiées ou disproportionnées. Mais alors qu'on a 150k morts et des hôpitaux saturés à 80% MALGRÉ les mesures, expliquez-moi ce que ça serait SANS les mesures ?
Quand une catastrophe s'abat sur une population, c'est difficile à vivre pour les gens. Sacrée découverte ! Mais vous ne pouvez pas séparer les conséquences de la catastrophe elle-même et celles des mesures qui sont prises pour y parer…
Je ressors cette exemple : marée noire sur une côte touristique -> les autorités interdisent l'accès aux plages souillées -> les gens sont tristes de ne pas pouvoir aller à la plage. Qu'est-ce qui rend triste les gens ? L'interdiction des autorités ou la marée noire ?
Je comprends que plein de gens réalisent au bout de 2 ans que leur vie a peut-être changé pour toujours, que leurs enfants n'auront peut-être pas la même qualité de vie qu'eux, et c'est très dur à vivre.
Mais honnêtement, on savait tous que ça allait arriver depuis le temps qu'on voit venir l'ère des catastrophes. On savait juste pas exactement quelle forme ça allait prendre et si ça allait être brutal ou progressif.
Crise climatique, effondrement de la biodiversité, pic des ressources, krachs financiers… risque pandémique. Tous ces dangers étaient bien documentés mais ça restait une inquiétude abstraite pour la plupart des gens. Cette crise nous a mis le nez dedans du jour au lendemain.
L'insistance sur les effets des mesures plutôt que sur ceux de la catastrophe elle-même ne sont qu'une modalité particulière du déni, réaction classique face à une réalité dure. Ça permet de minimiser la catastrophe et de trouver un bouc émissaire tout désigné.
Par la magie de la rhétorique, le problème n'est plus un virus émergent qui tue des centaines de milliers de gens et met à terre nos infrastructures sanitaires, c'est le méchant État autoritaire qui nous "impose" les masques et la distanciation sociale.
Alors déjà beaucoup d'États n'ont rien "imposé" du tout et on peut pas dire que leur population se porte mieux sur le plan sanitaire. Ensuite, dépêchez-vous de vous scandaliser sur les "restrictions" car celles-ci vont bientôt disparaître…
Oui, parce que (scoop) les gouvernants sont comme vous (et moi) : ils ne comprennent pas fondamentalement cette crise et préféreront, si les circonstances le leur permettent, mettre la tête dans le sable et opter pour les changements les moins coûteux.
Dans les démocraties libérales, les gouvernants ont aussi besoin de se présenter régulièrement à des élections. Donc s'ils sentent que l'opinion réclame des mesures, ils prennent des mesures. Mais s'ils sentent que les gens veulent les abandonner, devinez ce qu'ils vont faire…
Vous n'entendez pas la petite musique qui monte déjà : arrêtons les masques, arrêtons les tests, reprenons une vie "normale". Même Macron qui disait vouloir "emmerder" les non-vax se dit prêt à abandonner son pass vaccinal… à l'occasion de la présidentielle !
Donc vraiment, dépêchez-vous de faire vos "convois de la liberté" et de crier à la "dictature sanitaire", parce que dans quelques mois vous n'aurez peut-être plus rien à dire. Mais (re-scoop) la catastrophe, elle, sera encore là (en tout cas c'est très probable).
Et là, vous n'aurez plus que vos yeux pour pleurer. À moins que vous parveniez à vous enfermer dans le déni au point de ne plus voir les conséquences, qui seront cette fois exclusivement celles de la catastrophe et non des "mesures"…
Et puisqu'on me répond "oui, mais les enfants ne risquent rien, donc pourquoi leur imposer des mesures lourdes ?" : déjà il faudrait voir exactement dans quelle mesure "les enfants ne risquent rien". Je rappelle que les effets directs du virus sur les enfants sont sous-évalués…
Ils le sont parce que jusqu'à très récemment, on a justement pris des mesures qui limitaient la circulation du virus pour protéger les adultes. Mesures qui ont protégé de façon indirecte les enfants, même s'ils n'en étaient pas les principaux bénéficiaires.
On va voir dans les prochaines semaines, prochains mois ce qu'il en est vraiment, mais sur les grands nombres on n'est pas à l'abri de mauvaises surprises (formes graves, PIMS, covids longs…). Mais c'est même pas l'argument principal.
Des études récentes ont évalué à plusieurs millions le nombre d'"orphelins du covid", càd des enfants qui ont perdu un parent proche (caregiver) dans la pandémie. 167k aux USA, 93k au Pérou, etc. Ce sont des estimations, qui sont bien entendu sous-estimées thelancet.com/journals/lance…
Je compte sur tous les valeureux lanceurs d'alerte sur la "torture" qu'on impose aux enfants en leur faisant porter des masques pour aller interroger ces orphelins pour leur demander s'ils n'auraient finalement pas préféré que leurs gvts prennent des mesures plus fortes.
Sans compter que y a des générations passées (dans nos pays) ou actuelles (ailleurs dans le monde) qui ont connu des guerres, des famines, des oppressions, et plus largement des catastrophes d'un autre calibre que ce qu'on vit là. Donc bon.
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Est-ce parce que ce qui reste de la gauche a tellement intériorisé l'impossibilité d'un mouvement social massif sur ses mots d'ordre à elle que certains se sentent autorisés à soutenir le #ConvoidelaLiberte comme si c'était l'avant-garde de la lutte des classes ?
Vous ne ferez rien avancer du tout en matière de pouvoir d'achat ou de démocratie en allant défiler avec des fafs, avec des méthodes de fafs, sur des mots d'ordre fafs. Tout ce que vous gagnerez, c'est légitimer (encore) les fafs.
Ce n'est pas parce que des mots d'ordre qui s'agrègent au mouvement vous semblent légitimes (certains le sont) que le mouvement dans son ensemble est nécessairement légitime. Pour comprendre l'essence d'un mouvement protéiforme il est parfois bon de revenir au mot d'ordre initial
Les gens qui parlent de "Big Pharma", qui insistent en permanence sur "les labos" dès qu'on parle de traitements ou vaccins (pas seulement sur le covid)… J'arrive pas à comprendre. On s'en fout des labos !
Quand vous avez besoin d'une voiture, vous achetez bien une Renault ou une Citroën ! Quand vous avez besoin d'un téléphone ou d'un ordi, vous filez bien du fric à Bill Gates ou à Google ! Peut-être ça vous dégoûte, mais vous le faites parce que vous avez BESOIN d'un téléphone !
Eh ben quand vous êtes malade (ou que vous risquez de l'être) c'est pareil : vous achetez (ou plutôt la Sécu vous achète) un médicament. Et ce médicament c'est un labo qui le fabrique, comme Renault des voitures et Apple des téléphones.
Comme tout le monde, #Assange a droit à un procès équitable. Mais faire de ce gars un parangon de la liberté de la presse et un lanceur d'alerte, vraiment je ne comprends pas.
Assange n'est pas un journaliste. Il y a des journalistes qui ont travaillé sur les documents de Wikileaks, merci à eux. Lui s'est contenté de tout balancer en mode "demerden sie sich" (avec les noms des agents infiltrés), c'est à dire l'antithèse du journalisme.
Assange n'est pas un lanceur d'alerte. Il y a des vrais lanceurs d'alerte, comme Snowden ou Chelsea Manning, qui sont des insiders qui ont sacrifié leur carrière pour révéler des infos auxquelles ils avaient accès. Assange a toujours été un outsider.
J'ai changé d'avis il y a qq mois déjà sur la levée des brevets. Je pense toujours que le monde doit s'organiser pour être capable à l'avenir de vacciner le monde entier le plus vite possible. Mais je ne crois plus que la levée des brevets est le meilleur moyen. 1/n
D'abord la levée des brevets ne résoudra pas certains problèmes logistiques comme la chaîne du froid ou la pénurie de matières premières comme les réactifs, les solvants ou tout simplement… les fioles. 2/n ismworld.org/supply-managem…
Il faut certes trouver le bon équilibre entre la nécessaire rétribution de l'investissement et du risque et les besoins de santé publique. Mais il faut aussi compter que les vaccins actuels ne sont pas la fin de l'histoire. On a encore besoin de R&D. 3/n
Un gilet pare-balles ne protège que les zones les plus critiques du corps, et encore, pas à 100%. Du coup mieux vaut aller sur le champ de bataille sans gilet pare-balles… Raisonnement antivax be like
Conduire bourré, c'est dangereux. Mais comme la loi l'interdit, qu'il y a des gendarmes sur la route pour contrôler, et qu'en plus on n'aime pas le président de la République, du coup on va le faire quand même rien que pour l'emmerder.
Je suis d'accord pour dire que c'est dangereux, et même qu'il faudrait que personne ne le fasse. Mais je suis contre le fait que ça soit interdit par la loi. Et contre le fait que des gendarmes contrôlent. Logique/20
Je suis assez sensible à l'argument selon lequel l'actuelle obligation vaccinale de fait (aka "pass sanitaire") transforme le refus vaccinal en anti-macronisme et réciproquement. Alors il faut bien comprendre un truc : c'est un piège, ne tombez pas dedans ! 1/n
Macron intervient avec brutalité sur un sujet qu'il sait très clivant mais avec au moins 70% de la population (celle qui a compris que les vaccins sont safe, qui comprend les confinements mais qui en a un peu marre) qui est favorable à la vaccination de masse. 2/n
Son intérêt politique est de renforcer le clivage entre pro et antivax, de radicaliser ces derniers et si possible de renvoyer vers eux toute opposition qui s'aventurerait à critiquer la mesure. Donc un conseil d'ami : ne lui donnez pas cette satisfaction. 3/n