Le Président ukrainien #Zelensky a appelé hier à l'aide "les pays civilisés" dans une vidéo conférence devant les parlementaires britanniques.
Mais qu'est-ce qu'un pays civilisé ?
Cette dichotomie entre "pays civilisés" et "pays barbares" est une réthorique de guerre.
Depuis le 24 février, la Russie a été bannie du "monde civilisé", que ce soit politiquement, économiquement, financièrement, et même culturellement à de nombreuses occasions.
On peut critiquer l'offensive russe sur l'Ukraine à maints égards. Mais expulser une grande nation du champ civilisationnel n'est que pure propagande de guerre.
Si la barbarie est le fait d'attaquer militairement un pays, est-ce que les "pays civilisés" auxquels fait appel #Zelensky sont réellement civilisés ?
Ces pays mêmes qui ont mené des guerres dévastatrices en Irak, en Afghanistan, en Libye, semant le chaos et la mort par millions.
Ainsi, on se rend compte que la notion de "barbare" ou de "civilisé" est relative. Le barbare c'est toujours l'autre. Quant à nous, nous sommes toujours dans le "camp du bien", celui de la civilisation.
D'ailleurs, des dirigeants politiques et des journalistes ont explicitement dit que la situation en Ukraine nous mobilise tous car l'Ukraine fait partie du monde civilisé contrairement à l'Irak, la Syrie, la Libye et l'Afghanistan pour qui la guerre serait une situation normale.
C'est le cas du correspondant de CBS en Ukraine qui a déclaré :
"L'Ukraine n'est pas comme l'Irak ou l'Afghanistan, c'est un pays civilisé, européen (...)" où il ne devrait y avoir ni guerre ni destruction.
"Le barbare, c'est d'abord l'homme qui croit à la barbarie", écrit l'anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, au sein d'un chapitre sur "L'ethnocentrisme".
Le barbare est celui qui juge l'autre selon ses propres critères culturels.
La Russie a envahi militairement l'Ukraine. C'est un fait. Les Ukrainiens ont le droit de défendre leur pays. Ils ont le droit de demander de l'aide aux pays qui se sont ingérés dans leurs affaires avant de les laisser seuls face aux Russes.
Mais il n'est pas constructif d'exclure la Russie de la civilisation, de nier aux Russes leur humanité.
La guerre est avant tout une histoire de pouvoir et d'argent, cela n'a rien à voir avec la civilité d'un peuple ou pas.
Ce manichéisme lexical du "monde civilisé" faisant face au "monde barbare" est le lexique de la propagande et de la guerre. C'est le meilleur moyen de perpétuer la guerre.
Il faut savoir le reconnaître et le refuser. C'est le meilleur moyen de poser les bases de la paix à venir.
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Ce thread est proche du million de vues, mais j'aimerais revenir sur un point particulier que j'ai creusé depuis, à savoir les entrées du lobby atlantiste @AtlanticCouncil au sein de la plus haute de nos institutions ?
Ce thread, je l'ai écrit suite aux interventions répétées des atlantistes va-t-en-guerre qui passent en boucle sur les médias pour pousser à une escalade de la guerre en #Ukraine. Les plus connus d'entre eux sont Raphaël Glucksmann, Raphaël Enthoven, et BHL.
Mais je l'ai écrit aussi suite à une tribune d'un lobbyiste de l'@AtlanticCouncil, une organisation qui se présente comme "un laboratoire d'idées" (think tank). politico.eu/article/ukrain…
Les banques internationales ont prêté énormément à l'industrie du gaz de schiste en Amérique du Nord.
Alors qu'en Arabie Saoudite l'extraction de #pétrole est rentable à partir de 10$, le cours doit dépasser 60-65$ pour le gaz de schiste.
Article (2019) : challenges.fr/entreprise/ene…
Avec la guerre en Ukraine, et l'inflation post-covid, les investisseurs et les créanciers respirent.
Ce sont les Européens qui payent les frais...
Les banques internationales avaient accordé $2700 milliards aux activités polluantes, notamment l'industrie du gaz de schiste.
Quand il y a une guerre, il faut comprendre à qui elle profite.
Il faut savoir se défaire de nos émotions du moment, des malheurs que la guerre engendre sur les populations civiles, pour savoir qui tirent les ficelles.
Les racines d'une guerre sont souvent complexes. Elles peuvent être politiques, géostratégiques, religieuses, civilisationnelles, économiques, financières, etc...
L'Ukraine est une ex république du bloc soviétique dont le sol est riche en matières premières, et dont une partie de la population veut se tourner vers l'UE, alors qu'une autre veut garder ses liens historiques avec Moscou.
Comme prévu, après avoir banni la Russie du système #SWIFT, la Russie s'est tourné encore plus vers la Chine pour continuer la dédollarisation de son économie.
Les Européens sont les grands perdants de cette guerre géostratégique que les atlantistes livrent à la Russie.
Les banques russes se tournent vers le système chinois #CIPS qui permet de compenser les échanges financiers.
Depuis ce week-end et les annonces de VISA et Mastercard de bannir la Russie, les banques russes se sont aussi tournées vers le système de paiement chinois #Unionpay.
Les sanctions financières imposées contre la Russie contribuent au renforcement à l'Est d'une zone monétaire dédollarisée.
La guerre monétaire est montée d'un cran, opposant la zone dollar (incluant son vassal, l'€) d'un côté, et la zone sous influence russo-chinoise de l'autre.
Et c'est cet homme que les médias mainstream et #BHL veulent nous vendre en héros ?
#Zelinsky s'est fait élire sur le thème de la lutte contre la corruption alors qu'il est impliqué dans une sombre affaire d'argent avec le milliardaire Kolomoisky qui l'a fait élire grâce à sa chaîne tv 1+1 et ses millions.
C'est le comble de l'imposture. L'Ukraine a été trompée.
D'ailleurs la religion n'est en aucun une variable dans ce conflit.
Les critères sont avant tout économiques, géostratégiques et géopolitiques.
Le bloc OTAN-UE veut s'étendre à l'Ouest. La Russie s'y oppose diplomatiquement d'abord, militairement maintenant.
Cette guerre est aussi une guerre économique. L'Ukraine est un pays riche en matières premières, doté d'une population active éduquée et bon marché (le salaire moyen est de 250 euros).