Thread by @manhack

#Génie (si j'ose me permettre) #Timing : la revue du Centre de doctrine et d'enseignement du commandement & de la Chaire de tactique générale et d’histoire militaire (re-sic) de l'@armeedeterre est consacrée à...:
"La logistique"
cc @Michel_Goya 1/16
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"En effet, la logistique a toujours été un point clé du succès des opérations et l’actualité du moment, en Ukraine, démontre, une fois de plus, que la logistique au sens large doivent faire l’objet d’une étude approfondie."
Extraits/verbatim sur la bataille de Grozny : /1bis

Lors de la bataille de Grozny, les camions de ravitaillement étaient trop vulnérables pour arriver jusqu’aux lignes de combat en zone urbaine, devaient décharger leur cargaison en périphérie de la ville. Cette rupture de charge, a vu une consommation de 60 % de ces blindés. /2

Les unités de blindés ne pouvaient plus combattre ni se reposer, et devaient quitter leurs positions le plus souvent de nuit pour se ravitailler en carburant et munitions, ce qui entraîna des pertes de terrain bien souvent chèrement conquis. /3

Les Russes sont partis en opération en emportant tous les matériels en état de fonctionner, et en l’état. Ce matériel, vieillissant, moyennement entretenu, et hétéroclite, nécessitait un large panel de rechanges et de compétences. /4

Le manque de rechanges pour soutenir toute cette gamme de matériel, a nécessité la pratique généralisée du salvage sur le matériel en panne, diminuant ainsi de facto le potentiel de combat. /5

Pour mémoire le rapport de force (RAPFOR) en ville sur une phase offensive est de 1 pour 6, voire 1 pour 10 en local. Compte tenu des pertes techniques de matériel, les Russes ont dû cibler certains objectifs clés, au lieu de s’assurer une supériorité globale. /6

Faute d'organisation logistique, nombre de combattants de l’avant manquèrent d’eau potable, et consommèrent l’eau qu’ils ont pu trouver sur le site des combats, allant jusqu’à consommer de l’eau croupie. /7

Les conséquences sanitaires ont été conséquentes sur le potentiel de combat, avec de nombreux cas de dysenterie et autres affections dues à un manque d’eau potable. /8

Par ailleurs, les blindés russes n’étaient pas conçus initialement pour le combat en zone urbaine, avec une logistique éloignée, mais pour des combats en zone ouverte, avec une logistique rapprochée et assurant un ravitaillement quotidien. /9

Ces véhicules souvent exigus ont privé les hommes de leurs effets chauds et de rechange, ce qui entraîna des problèmes d’hygiène corporelle, avec des conséquences non négligeables sur le moral et le potentiel de combat des unités de l’avant. /10

Compte tenu des pertes en véhicules d’évacuation sanitaire, ainsi que de la menace sniper, de nombreux blessés ont dû attendre la nuit pour pouvoir être évacués vers les infrastructures de santé. /11

Le spectacle des blessés agonisants, ne pouvant être pris en charge, certains mourant par défaut de soin, a eu de la même manière un impact non négligeable et sur le moral des troupes, et sur leur capacité de combat. /12

La présence de personnel formé aux premiers secours jusqu’aux plus bas échelons, aurait pu permettre une intervention rapide, et a minima une stabilisation des blessés leur permettant éventuellement d’attendre une évacuation nocturne. /13

Les Russes ont sous-estimé les capacités de combat de leurs adversaires. Ils s’attendaient à une conquête rapide, entraînant une inadaptation de leur manœuvre logistique, augmentant le taux d’attrition des unités au contact, par des faits distincts des combats. /14

De plus, leur doctrine était essentiellement basée sur un ravitaillement ferroviaire. Le manque d’expérience des Russes en zone urbaine, alliée à une inadaptation de leur manœuvre logistique, a entraîné, par des pertes non prévues, de nombreux cas de perte d’initiative. /15

Source : La logistique en zone urbaine
Adjudant Damien CHARLIER, chef d’atelier armement gros calibre, Centre d’entraînement en zone urbaine -94e régiment d’Infanterie /16
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