93e jour d'audience au procès des attentats du #13Novembre 2015.
Une ouverture d'audience qui s'annonce un peu particulière aujourd'hui puisqu'elle s'est finie prématurément hier sur un départ collectif des avocats de la défense.
Aujourd'hui l'audience doit donc reprendre avec la suite de l'interrogatoire de Salah Abdeslam : fin des questions des parties civiles, puis de la défense.
Puis, ce sera au tour de Mohamed Amri, accusé d'avoir loué une voiture et dont l'interrogatoire était prévu hier.
Et enfin, le programme d'aujourd'hui avec les interrogatoires de accusés Mohamed Abrini, Mohamed Bakkali et Abdellah Chouaa.
Bref, grosse journée en perspective.
LT à suivre ici.
Et retrouvez @sophparm dès 13h dans le journal de @BrunoDuvic
L'audience reprend.
Me Olivia Ronen, avocate de Salah #Abdeslam indique qu'elle a déposé des conclusions d'incidents "après ce qu’il s’est passé hier à l’audience. Nous vous avons demandé de donner acte de trois choses, que je vais reprendre ici."
Me Olivia Ronen : "le premier fait c'est la remarque de Mme l'assesseure qui a dit à Salah #Abdeslam : "je pense que les parties civiles attendre d'autres réponses." La cour a un devoir de neutralité vis à vis de toutes les parties."
Me Ronen : "le 2e fait c'est les applaudissements qui n'ont fait l'objet d'aucune remarque de la part du président. Si des réactions peuvent exister dans le public, si elles peuvent être naturelles, il nous importe tous qu'elle soient modérées par la police de l'audience."
Me Ronen : "et puis c'est que quand des choses paraissent à la défense sortir du cadre, il est du rôle de la défense de s'élever. Et que s'engage une discussion. Et au cours d'une discussion, il a pu être dit à mon confrère Martin Vettes : "dans ce cas-là, changez de métier"
Me Ronen : "et le 3e fait dont on demande qu'il soit consigné c'est qu'à plusieurs reprises, la défense n'a pas pu prendre la parole. On comprend, que l'on soit dans une grande salle, que les débats soient enregistrés, on s'exprime dans un micro. Mais ce micro nous a été refusé."
Me Olivia Ronen : "aujourd'hui, sur le fondement de l'article 315 du code de procédure pénal et de l'article 6 de la convention européenne des droits de l'Homme, nous vous demandons de bien vouloir donner acte à ces trois éléments".
Me Martin Vettes, autre avocat de Salah Abdeslam se lève à son tour : "il aura fallu le 92e jour d'audience pour qu'un incident éclate. Preuve que la défense n'est pas dans la gesticulation, ni l'esbrouffe. Mais à un moment il faut acter lorsque des limites ont été franchies."
Me Vettes : "la question que cela pose est celle que nous pouvons faire à votre cour, à votre institution.
Nous ne faisons pas cette demande de donner acter de gaité de coeur, nous la faisons à notre niveau pour que les débats se tiennent dans la sérénité".
"Si nous ne la faisions pas, à ce moment-là, oui, il est temps de changer de métier" conclut Me Martin Vettes.
A son tour, Me Fédéric Bibal se lève "pour donner un point de vue du côté des parties civiles."
Me Bibal (PC) : "Permettez-moi d'insister sur le travail important des parties civiles sur les efforts que beaucoup de gens ont fait sur eux malgré l'intensité des attentes et des souffrances vécues par les parties civiles qui auraient pu conduire à des débordements".
Me Bibal (PC) : "la question de la neutralité et du respect des règles doit être appréhendée avec cet élément important qui est que les victimes se trouvent dans un état séquellaire c'est-à-dire une incapacité psychique d'avoir la retenue que nous avons, nous, professionnels"
Me Szwarc (PC) se lève et choisit de ne pas parler dans le micro pour "donner acte du fait que, comme devant toute juridiction, on peut parler sans micro" (contrairement à ce qu'on relevé les avocats de Salah #Abdeslam)
"Dans le micro", réclament certaines personnes dans la salle
Me Szwarc (PC) : "moi je voudrais donner acte aussi que la cour a même été jusqu'à demander aux forces de l'ordre de faire sortir un parent d'une personne décédée par qu'il fixait un accusé et que l'accusé, gêné, s'est tourné vers le président".
Me Szwarc (PC) plaide, clame presque : "la décence a bel et bien été du côté des victimes alors qu'elles n'ont plus d'histoire".
Aux avocats de la défense, elle ajoute :
"Vous aussi, demain, quand vous allez plaider pour les accusés, vous allez venir chercher cette humanité!"
Me Véronique Truong (PC) : "il ne faut pas pathologiser en permanence les réactions des parties civiles; Elles sont brisées, elles sont détruites. Et nous sommes des vicariants, c'est tout."
Me Truong (PC) : "pourquoi ceux qui se sont levés comme un seul homme pour quitter la salle, pourquoi ne peuvent-ils pas dire à leur client : "peut-être faut-il mettre un peu d'eau dans votre vin?
Il n'y a pas matière à incident ! Sinon, il faudrait acter toutes les insultes"
Face à Me Truong, côté défense, Me Nogueras lance : "arrêtez, vous mettez de l'huile sur le feu".
Les avocats de parties civiles continuent à se succéder.
"A partir du moment où on se permet l'arrogance, il va y avoir des réponses à cette arrogance", lance Me Chemla.
Dans le box, Mohamed Abrini se lève : "vous aussi vous avez provoqué !"
"Asseyez-vous, monsieur", le rappelle à l'ordre le président.
Me Chemla poursuit : "je n'ai pas vu que la cour n'ait recherché à complaire à qui que ce soit."
Me Chemla (PC) : "Effectivement, il y a des réactions dans la salle, elles font partie de la liberté du ton que certains se sont donnés, il n'y a pas de drame. Et la susceptibilité ne peut pas être que d'un seul côté".
"Cet incident que j'ai trouvé totalement artificiel hier, qui n'avait pour but que de mettre un terme à un interrogatoire désagréable doit cesser", conclut Me Chemla.
Place à "quelques brèves observations" de Camille Hennetier pour le parquet nationale antiterroriste.
Camille Hennetier (AG) : "mon sentiment c'est qu'hier monsieur Abdelsam a allumé la mèche et qu'il a observé l'incendie qu'il avait allumé avec une profonde délectation.
Salah Abdeslam ne sera pas jugé sur les applaudissements pas plus que sur ses multiples provocations."
Camille Hennetier (AG) : "nous sommes des professionnels et Salah Abdeslam sera jugé sur un dossier et un ensemble de faits."
Place aux observations de la défense avec l'avocat belge de Mohamed Abrini, Me Stanislas Eskenazi.
Me Eskenazi : "j'aime citer vos présidents et je voudrais dire aux avocats de parties civiles qu'elles n'ont pas le monopole du coeur. Nous ne mettons pas sur le même pied des personnes qui sont poursuivies et d'autres qui ont subi."
Me Stanislas Eskenazi : "nous ne faisons aucune critique, les parties civiles ont le droit de crier, de dire leur douleur. Mais on rappelle que la police de l'audience qui appartient au président, nous lui demandons de l'exercer."
Me Eskenazi : "Rappelons qu'ici, dans le box, il y a des personnes qui plaident l'acquittement. Et quand il y a des applaudissements, elles ont l'impression d'être des bêtes de cirque.
La justice ce n'est pas ça, c'est l'impartialité".
Me Raphaël Kempf (@raphkempf ), avocat de Yassine Atar reconnaît qu'il "n'était pas là hier, mais je me lève parce que j'ai entendu mon confrère Chemla parler d'arrogance et d'impolitesse. Je défends un homme et si j'ai besoin d'être arrogant, je le serai".
Me Negar Haeri (@NegarHaeri ), avocate de Mohamed Amri : "cet incident offre l'occasion de rappeler certains principe. Il peut y avoir une cohabitation des souffrances des uns et des d'autres et il ne faut pas qu'ils puissent s'autocensurer à l'idée de les exposer."
Me @ChStPalais : "la défense, par nature, par nécessité, est disruptive. Je comprends que cela dérange. Mais c'est sa vocation : de perturber ce qui pourrait être le cour immuable de la justice. Si on est de mauvaise foi, on peut y voir de l'arrogance ou de l'impolitesse".
Me @ChStPalais : "hier des parties civile sont applaudi. Si je vous disais le fond sans filtre de ma pensée, je vous dirais que ça me plait. Des hommes et des femmes ont applaudi. Est-ce que même si ça me plaît, c'est permis? Ce n'est pas permis."
Me @ChStPalais :"personne doté du pouvoir de police de l'audience n'a ressenti le devoir de rappeler que c'est interdit. Et c'est cela qui naît comme crainte ici, c'est de voir naître dans le public des comportements interdits."
Me @ChStPalais : "compte-tenu du déséquilibre entre la défense avec les moyens misérable qui sont les nôtres et la structure étatique de l'accusation, la défense a depuis toujours la parole en dernier. Et nous continuerons à nous lever, je vous en avertit".
Fin du débat sur cette question. La cour se retire "pour délibérer sur cet incident, annonce le président.
L'audience est donc suspendue.
Reprise de l'audience et rendu de la décision de la cour qui estime que les propos de l'assesseure "ne traduise aucune manifestation d'opinion", qu'"à la suite des applaudissements, le président a ordonné une suspension d'audience et n'a pas manqué de faire des appels au calme"
La cour considère donc "qu'il n'y a pas lieu de faire droit à la demande de donner acte et qu'il n'y a d'atteinte aux droits de la défense".
"Nous allons donc reprendre les débats où nous étions arrêté", indique le président. A savoir la suite des questions de parties civiles.
"Bonjour monsieur Abdeslam" lance Me Jean Reinhart (PC) au principal accusé invité à se lever dans le box et qui veut d'emblée intervenir : "je n'ai pas été provocateur hier. Et je sais que ce ne sont pas toutes les victimes qui ont applaudi hier".
Salah Abdeslam poursuit : "Ensuite, je voudrais dire que si ça s'est passé hier, c'est Chemla qui provoqué ça. S'il n'y avait pas eu ce Chemla qui a posé ces questions ...."
"Maître Chemla", l'interrompt le président.
- On dit que c'est nous les arrogants, mais Me Chemla aussi.
Interrogé sur le coût des voyages qui ont permis de rapatrier les terroristes arrivant de Syrie, Salah Abdeslam finit par répondre : "c'est peut-être cher mais ceux qui m'ont demandé de faire ça, ça valait la peine. L'avarice est quelque chose qui se combat."
Pendant les voyages, vous ne parlez pas du tout [avec les terroristes qu'il ramenait en Belgique, ndlr] ?" interroge encore Me Reinhart.
Salah Abdeslam : "j'ai un peu parlé avec eux, mais dans ce genre de trajet, on ne parle pas beaucoup."
Me Reinhart : "qui payait ces voyages ?"
Salah Abdeslam : "c'est Dawla al islam, l'état islamique, qui payait".
- et vous pouvez nous rappeler qui vous donnait l'argent en liquide?
- je ne vais pas vous le rappeler puisque j'ai refusé de répondre à cette question à la cour.
Au sujet des planques qu'il aurait fréquentées, Salah Abdeslam reconnaît être allé "dans l'appartement de Schaerbeek".
- Jette?
- Non
- Auvelais?
- Non plus
- Charleroi?
- C'est possible
Place aux questions de la défense à Salah Abdeslam.
Me Xavier Nogueras, avocat se lève. "Vous êtes l'avocat de ?" l'interpelle Salah Abdeslam
Sourire de Me Nogueras : "du taxi, monsieur Mohamed Amri" [accusé de l'avoir ramené de Paris la nuit des attentats, ndlr]
Me Xavier Nogueras reprend l'historique de l'aide apportée par Mohamed Amri à Salah Abdeslam dans les locations de voitures.
"On comprend mal pourquoi Mohamed Amri vous accompagne pour la restitution d'une Mercedes si vous louez une Audi A6 dans la foulée pour repartir?"
Salah Abdeslam : "quand je voulais louer un véhicule, la plupart du temps je prenais un taxi de Molenbeek [jusqu'à l'agence ndlr]. A un moment donné, j'ai demandé à Amri de m'accompagner parce qu'il était gentil et souvent, il rend service. Il n'avait rien à faire à ce moment-là"
Salah Abdeslam : "l'agence m'avait dit qu'il n'y avait pas de véhicule disponible, mais quand je suis arrivé pour restituer la Mercedes, l'Audi est revenue à ce moment-là, donc je l'ai prise".
Me Nogueras : "monsieur Amri vous l'avez considéré à ce moment-là comme un chauffeur"
Me Negar Haeri, autre avocate de Mohamed Amri : "si on déconnecte les locations des circonstances, on comprend que les locations sont un acte assez banal."
Salah Abdeslam : "oui"
Salah Abdeslam : "j'ai demandé à Amri de m'accompagner comme si j'avais appelé un taxi".
Me Haeri : "ces personnes n'étaient pas au courant de ce à quoi allait service les voitures".
Il sera question à nouveau question du rôle joué par Mohamed Amri dans son interrogatoire.
Mais avant cela, place aux avocats de Salah Abdeslam.
Me Ronen : "vous avez dit à l'audience avoir été choisi pour faire ces voyages. Vous entendez quoi par "choisi"?
Salah Abdeslam : "je voulais bien le faire, je savais que je faisais pas quelque chose de mal à ce moment-là"
Salah Abdeslam : "pourquoi c'est tombé sur moi? J'avais une vie simple, banale. C'est dieu qui l'a choisi."
Me Ronen : "j'entends votre conception, mais on va essayer de trouver des éléments."
- c'est venu à moi et moi j'ai accepté.
Salah Abdeslam : "pour moi, en faisant ces voyages [pour récupérer les membres de la cellule terroriste qui arrivaient de Syrie, ndlr] je n'ai pas fait de pêché. J'ai fait quelque chose de bien."
Me Olivia Ronen : "pourquoi ne pas reconnaître les autres voyages alors?"
Salah Abdeslam : je ne vais pas reconnaître des voyages pour faire plaisir à monsieur Chemla [avocat de parties civiles, ndrl] C'est pas la vérité !
Sur cette dernière remarque, son avocate le met en garde : "essayons d'être plus neutre".
Me Ronen : quand vous faites ces voyages, vous papotez au téléphone avec le coordonnateur ?
Salah Abdeslam : non
- vous savez qui c'est ?
- non
- vous avez peu d'informations !
- j'en ai assez pour faire ce que je dois faire. C'est la même tactique utilisée partout.
Me Ronen : pendant le voyage, vous vous parlez avec les gens que vous ramenez?"
Salah Abdeslam : non. Je suis sur l'autoroute, je roule à du 200.
- à du 200?
- En Allemagne, c'est illimité. On peut appuyer sur le champignon. Donc je suis concentré. Je fais pas la causette.
"La charge de la preuve repose sur l'accusation. Mais dans la justice antiterroriste, le vide, le doute profite rarement à l'accusé" explique Me Ronen à Salah Abdeslam au sujet d'une copie de sa carte d'identité retrouvée lors d'un check-in d'hôtel d'un terroriste du Bataclan.
Salah Abdeslam : "je m'exprime parce que les victimes veulent des réponses. Mais aussi pour ma défense. Parce que "qui ne dit rien ..." c'est quoi encore?"
Me Ronen : "consent"
- voilà : "qui ne dit rien consent". Moi je croyais que le droit au silence c'était un droit. Pas ça".
Me Ronen : "quelles sont vos occupations en septembre-octobre 2015?"
Salah Abdeslam : "je suis un peu polyvalent. J'ai fréquenté les casinos, les salles de sport, les cinémas, les restaurants ... comme tout le monde".
Me Olivia Ronen : "une dernière question parce qu'hier on a dit que vous avez pu être provocateur et que cela a pu toucher les parties civiles. Votre but c'est d'offenser ? Est-ce que vous êtes indifférent?"
Salah Abdeslam : "je fais de mon mieux pour respecter les victimes."
Salah Abdeslam : "je prends la parole aujourd'hui entre autres pour les victimes. Elles viennent très nombreuses pour entendre ce que j'ai à dire. Et aujourd'hui, j'essaie de m'exprimer."
Salah Abdeslam : "je fais des efforts parce que, je n'essaie pas de comparer ma souffrance avec la leur, mais ma vie est difficile, cela fait 6 ans que je suis à l'isolement et je ne parle avec personne. Mais en aucun cas, je n'ai intérêt à faire du mal au victimes."
Salah Abdeslam : "je ne suis pas un psychopathe. Mais si je ne suis pas à la hauteur, je n'y peux rien. Je n'ai pas l'habitude de parler et en public, d'habitude je suis quelqu'un de timide".
Me Vettes, autre avocat de Salah Abdeslam intervient à son tour : beaucoup dans cette salle pensent que parce que vous êtes un survivant du commando vous savez tout sur le #13Novembre et vous êtes un peu comme la boîte noire?"
Salah Abdeslam : "c'est une idée totalement fausse."
Salah Abdeslam : "on attend de moi beaucoup mais je ne peux pas donner ces informations, je ne les ai pas. Je ne peux rien faire pour les satisfaire."
Me Vettes : "vous comprenez que pour les parties civiles c'est un peu frustrant?"
- bien sûr, c'est totalement légitime.
Me Vettes : "quand vous faites les trajets [pour récupérer les terroristes, ndlr], vous avez prêté allégeance à l'Etat islamique?"
Salah Abdeslam : "non. J'ai dans le même état d'esprit que les Ukrainiens aujourd'hui qui vivent en dehors de l'Ukraine et soutiennent leur pays"
Fin de l'interrogatoire de Salah Abdeslam. "On va commencer l'interrogatoire de monsieur Amri et puis celui de monsieur Abrini", indique le président. "Par contre, monsieur Abrini et monsieur Chouaa ce sera ultérieurement" du fait du retard pris par l'incident d'audience d'hier.
Mais Salah Abdeslam intervient : "une petite suspension pour Amri parce qu'il est pressé là".
Le président prévient : "une suspension de 10 minutes, on reste en salle".
Reprise de l'audience avec donc, Mohamed Amri se lève dans le box, demande à enlever son masque.
"Les recommandations c'est de les garder", rappelle le président. Avant d'accepter finalement.
Mohamed Amri s'explique de manière assez brouillonne sur la location d'une Mercedes.
Crâne rasé, chemise bleue claire, il évoque l'accusé Ali Oulkadi dans la Mercedes.
"Que vient faire Ali Oulkadi, là-dedans?" s'étonne le président.
Il avait emprunté la voiture louée par Salah Abdeslam, explique Mohamed Amri qui n'a pas plus "de souvenirs sur ce jour-là".
Mohamed Amri reconnaît les éléments matériels qu'on lui reproche, notamment sa présence à la location, puis à la restitution d'une voiture Audi. "C'était pas suspect pour moi. C'était juste une location, quoi."
Président : "une Audi A6, c'est pas mal quand même !"
Autre location de voiture reprochée à Mohamed Amri, une BMW "qui va être louée par Salah Abdeslam mais à votre nom", rappelle le président. "Pour quelle raison?"
Mohamed Amri : "il m'avait dit qu'il avait déjà loué dans cette agence et que ça c'était mal passé."
Mohamed Amri : "les locations, pour nous à Molenbeek, c'est tellement banal. Je connais des jeunes qui roulent en location toute l'année."
Président : "mais pourquoi multiplier les locations?"
- je n'ai pas de réponse par rapport à ça. Je ne me suis pas posé de questions.
Mohamed Amri : "Pour moi, il n'y avait rien de suspect dans les location. Moi-même, je l'ai déjà fait pour aller à la mer avec mon épouse deux ou trois jours. Ou même pour tirer des freins à main, par exemple. Pour s'amuser."
Mohamed Amri : "Salah Abdeslam ne m'a jamais dit qu'il voulait aller en Hongrie ou ailleurs. Il ne m'a pas tenu au courant.
Mais je savais qu'il était dans le stup' avec son frère. Et qu'il avait les moyens de se payer des locations. Je l'avais vu avec des liasses de billets"
Mohamed Amri pour expliquer l'aide apportée à Salah Abdeslam : "Brahim Abdeslam m'a vendu sa voiture à bon prix, il m'a laissé ses plaques aussi. Il m'a laissé travailler dans son café. Donc tout ça fait que je me sentais redevable envers lui et son frère."
1ere assesseure : "pour vous c'est une belle affaire de payer un véhicule qui a 19 ans et 280 000 km ?"
Mohamed Amri : "il n'y avait pas que ça, il y avait aussi une amende qu'il avait été envoyée à son domicile. Et tout ce que je fumais [de cannabis, ndlr] gratuitement aussi.
Place aux questions du parquet national antiterroriste. Camille Hennetier : "on a quand même du mal à imaginer qu'à Molenbeek tout le monde roule avec des Mercedes et des Audi louées !"
Mohamed Amri : "si, si, il y a des gens honnêtes, qui travaillent et louent des voitures"
Camille Hennetier (AG) : "vous n'étiez pas inquiet de cette location à votre nom?"
Mohamed Amri : "si, si, j'étais inquiet des amendes. Mais Salah Abdeslam m'a dit que s'il y avait des amendes, il paierait. Donc ça m'a rassuré".
Me Topalov (PC) : "vous nous intriguez quand vous dites que louer des grosses cylindrées est quelque chose de banale."
Mohamed Amri : "oui, je le répète, dans mon quartier, louer des locations, c'est quelque chose de banal."
Me Negar Haeri, pour la défense de Mohamed Amri : "je vais mettre les pieds dans le plat : y a-t-il un lien causal entre le fait de louer une voiture et de commettre un acte de terrorisme?"
Mohamed Amri : "Me, lien causal, je ne comprends pas"
Me Negar Haeri : "on sait aujourd'hui que ces voitures ont été utilisées pour des choses graves. Mais sur le coup à l'époque est-ce que vous saviez à quoi serviraient ces véhicules?
Mohamed Amri : "à aucun moment, je me suis dit que ça allait servir à un acte de terrorisme"
Mohamed Amri revient sur la banalité, pour lui ou son entourage, de louer des voitures, "pour roder" : "comme un motard qui aime faire des roues arrières, ceux qui louent des voitures aiment bien rouler sans but, et tirer des freins à mains".
Me Nogueras, autre avocat de Mohamed Amri veut évoquer le rapport "à votre Golf. Vous en êtes fier en fait?"
Mohamed Amri sourit : "c'est un moteur increvable !"
- c'est un peu votre 2e chez-vous, vous zonez dedans.
- honnêtement, je préfère ma Golf qu'une Audi A6.
Fin de l'interrogatoire de Mohamed Amri. "On va juste commencer l'interrogatoire de Mohamed Abrini".
Me Marie Violleau, avocate de Mohamed Abrini se lève. Le président : "non, attendez, Me, il faut qu'on avance, sinon on ne va pas y arriver.".
Me Marie Violleau : "la journée a été longue. Ils sont interrogés trois fois sur les faits en 9 mois. Je vous demande donc de reporter l'interrogatoire de Mohamed Abrini à demain. Sinon, il va vous répondre à côté de la plaque ou n'importe quoi."
Président : d'accord, mais on va décaler d'autant les autres accusés ! Bon alors pour avoir une indication sur le planning : monsieur Bakkali, est-ce que vous compter garder le silence?"
Mohamed Bakkali se lève dans le box et confirme. Son interrogatoire devrait donc être rapide.
Le président semble totalement dépité : "bon, ben on verra demain si on finit à minuit ou 2 heures du matin ....
Bon, l'audience est suspendue jusqu'à demain avec un programme chargé !"
Débat sur les applaudissements, paroles d'apaisement, location de voitures et freins à main : le compte-rendu de cette 92e journée d'audience, illustré par @ValPSQR c'est par ici > franceinter.fr/justice/proces…
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90e jour d'audience. Et une nouvelle phase qui s'ouvre au procès des attentats du #13Novembre 2015 avec une nouvelle série d'interrogatoires des accusés sur les derniers préparatifs des attaques.
Elle se poursuivra jusqu'à la fin de la semaine prochaine.
Aujourd'hui, c'est de l'accusé Ali El Haddad Asufi qu'il sera question avec son interrogatoire et l'auditions de deux témoins.
L'audience reprend, brièvement comme d'habitude, le temps de constater le refus de comparaître d'Osama Krayem et Salah Abdeslam. Reprise après les sommations d'huissier.
Une audition SDAT, un expert ADN et les préparatifs de attentats en France.
Voilà ce qui nous attend au procès des attentats du #13Novembre 2015 aujourd'hui pour la 89e journée d'audience.
LT d'audience à suivre ici ... une fois effectuées les sommations d'huissier pour les accusés qui refusent de venir dans le box : Osama Krayem, toujours. Et, comme hier, Salah Abdeslam également.
L'audience reprend avec un premier témoin : SDAT 026.
L'enquêtrice est entendu anonymement. Comme pour les enquêteurs de la DGSI également, seule son ombre est visible derrière une vitre opaque.
Aujourd'hui, cela fait 6 mois jour pour jour que le procès des attentats du #13Novembre 2015 a débuté devant la cour d'assises spécialement composée de Paris.
88e jour d'audience, 25e semaine.
Et un verdict attendu désormais pour le 24 juin.
Mais d'ici là ...
Le compte-rendu de la journée d'hier où il a été question de "Clio", de kalachnikov et de trafic de stupéfiants est disponible ici >
LT de cette journée, avec les auditions de témoins néerlandais notamment à suivre.
Mais avant, l'audience est suspendue pour les sommations aux accusés qui refusent de comparaître : Osama Krayem, comme c'est désormais toujours le cas. Mais également aujourd'hui Salah Abdeslam.
Bonjour à tous,
De retour au procès des attentats du #13Novembre 2015 pour la 87e journée d'audience, 25e semaine.
Aujourd'hui, la cour entend la dernière enquêtrice belge de cette série sur la recherche des kalachnikovs qui ont servi aux attentats.
LT à suivre ici, une fois que l'audience aura repris en l'absence, probable, d'Osama Krayem qui refuse toujours de comparaître.
Les autres accusés sont, eux, en train d'arriver dans le box.
L'audience reprend avec l'audition de l'enquêtrice belge OP n° 447437051, déjà entendue la semaine dernière à l'audience.
Aujourd'hui, elle vient parler de la recherche des armes par la cellule des attentats du #13Novembre 2015.
Cette semaine sera consacrée aux interrogatoires des accusés : Salah Abdeslam, Ali El Haddad Asufi et aujourd'hui Sofien Ayari, arrêté en même temps que Salah Abdeslam, en mars 2016 à Bruxelles.
Aujourd'hui, alors qu'il refusait d'assister à l'audience depuis le 25 novembre, l'accusé Osama Krayem est de retour dans le box.
Les débats peuvent donc reprendre dans la foulée.
77e journée d'audience au procès des attentats du #13novembre
Hier, on a entendu deux des accusés qui comparaissent libres. Le compte-rendu par @sophparm c'est par ici > franceinter.fr/justice/proces…
Et aujourd'hui, place à l'interrogatoire du 3e accusé qui comparait libre, installé sur un strapontin : Abdellah Chouaa.
Sa femme et son ex-femme doivent également être entendues aujourd'hui.
Me Sorrentino, avocat d'Abdellah Chouaa, indique en préambule à la cour qu'une plainte a été déposée en Belgique par la mère de son client pour "menaces de mort" : "cela s'est passé dans la nuit de samedi à dimanche dernier."