La question de la consolidation entre Trésor et Banque centrale que fait la @MMT est encore l'objet de commentaires selon lesquels elle ne serait pas réelle et donc nuirait à sa validité et à son efficacité. Le thread ci-dessous a pour objet d'apporter des éléments de réponse.
⬇️
1/11 La consolidation de la Banque Centrale et du Trésor trouve son origine dans la prise de conscience par @wbmosler, le principal inspirateur de #MMT, en 1992 en Italie, du fait qu'acheter des titres d’État à la banque centrale ou au Trésor revenait au même.
2/11 En fait, ce que Warren Mosler a introduit, c'est l'idée que les ventes d'obligations du Trésor devraient être considérées comme faisant partie de la politique monétaire, c'est-à-dire comme un drainage des réserves au lieu d'une opération d'emprunt.
3/11 La consolidation permet aussi de montrer que ce qui importe n’est pas la situation brute mais la situation nette. En effet, seul l’État, en dépensant, peut créer des Actifs Financiers Nets (AFN). La banque centrale, agissant seule, ne fait que prêter, ne crée donc pas d’AFNs
4/11 Cette consolidation est critiquée. Elle nuirait à la description du système. Mais cette critique n’est pas fondée. En effet, la consolidation et les conclusions qui en découlent ne sont pas descriptives, mais logiques. Et elles s'appliquent également à l'Eurozone.
5/11 En réalité, ce que MMT a montré depuis sa création est que, consolidation ou non, les bilans se retrouvent exactement être les mêmes. Les économistes MMT ont abondamment écrit sur ce sujet, en général partant des opérations de la Fed.
7/11 Même si le mari doit obtenir la « permission » de sa femme avant de pouvoir faire un chèque sur leur compte bancaire commun, la banque ne veut pas en entendre parler, présumant que le mari et la femme peuvent s'arranger.
8/11 Et cette réalité est également celle de l’Eurozone. En effet, la BCE est certes indépendante, mais vis-à-vis des Trésors nationaux, pas des États. Elle est et demeure une entité étatique, qui exécute les dépenses et les recettes des États, et tient leur comptabilité.
9/11 La consolidation entre la BCE et les Trésors est donc totalement indépendante du contexte institutionnel de l’Eurozone, et elle ne préjuge en rien quant à l’évolution de ce contexte. Elle est aussi fréquemment utilisée en dehors de MMT, notamment par les macroéconomistes.
10/12 On lit parfois également que MMT ne serait totalement viable que si les États et la BCE étaient réunis dans une unité réelle, politique, fonctionnelle et comptable. Dans la mesure où cette unité fonctionnelle est bien réelle, cette critique ne tient pas.
11/11 Le fait que la BCE demeure une entité étatique, dépendante des États, exécutant leurs recettes et leurs dépenses, permet de considérer que la consolidation Trésors/BCE en un même secteur gouvernemental que fait MMT est légitime et ne nuit en aucune façon à son efficacité.
Sur ces graphes, un enfant de 5 ans verrait immédiatement le lien étroit entre taux d'intérêt et inflation.
Alors pourquoi les banquiers centraux continuent-ils à évoquer une augmentation des taux pour contrôler l'inflation?
Ignorance ? Incompétence ? Idéologie ?
Thread 1. France
@PonsotJF@KeynesPost@RobertoBazzichi@jcs_mbf@roberto@VirginieMonvois@Ed_LaDecouverte Mon 1er commentaire est que d’une manière qui, je ne vous le cache pas, m’a surpris, ces écrits ne se réfèrent en aucune façon aux écrits de Mosler, en l’occurrence Soft Currency Economics, qui est pourtant la littérature primaire sur le sujet. MMT est né de la pensée de Mosler.2
L'analyse #MMT montre que la dette publique n’est pas un problème, jamais. Cette analyse s’applique également aux États-membres de l’Eurozone. Les craintes que la dette publique suscite sont le fruit d’une profonde méconnaissance des mécanismes sous-jacents.1
Avec une devise nationale à taux fixe/convertible, la « base monétaire » n’inclut pas les titres d’État, car il s’agit de créances sur les réserves de l’État (or, devise étrangère, etc.), qui font partie de ce qu’on appelle l' « épargne nationale ». 2
Avec la devise fiat (taux de change flottant/non convertible), les titres d’État (détenus en dehors de l’État) sont des augmentations de la "base monétaire" , car la notion de réduction des réserves de l’État (or, devise étrangère, etc.) est inapplicable à la monnaie fiat. 3
Les taux des bons du trésor américain ne dépendent pas du marché, ou de la prétendue solvabilité du gouvernement fédéral des États-Unis, mais essentiellement des taux directeurs de la Fed. Ils sont fondamentalement une variable politique. #MMT
De même, lorsque la Reserve Bank of Australia décide d'un taux directeur, le taux de la dette publique s'aligne sur lui. Il n’y aura en Australie jamais de crise de la dette souveraine, pas plus que dans un autre pays disposant pleinement du monopole d’émission de sa monnaie.
De même au Canada, à chaque fois que le Trésor, ou les banques commerciales veulent réemprunter, la banque centrale complète l’offre et la demande de prêt à son taux directeur, et non selon une quelconque hypothétique spirale de surendettement public.
@EmmanuelPgd@jcs_mbf@france_mmt@InstitRousseau@VeblenInstitute Ecrire «Non, le pouvoir monétaire n’appartient plus aux Etats» c’est ignorer l’évidence du fait que le déficit public a pour contrepartie l’épargne financière nette du secteur privé. Il s’agit d’une simple identité comptable qui se vérifie partout, ici en France aux USA.
@EmmanuelPgd@jcs_mbf@france_mmt@InstitRousseau@VeblenInstitute Tout d’abord je salue tes efforts @EmmanuelPgd pour que les différents courants se rencontrent. Les objectifs sont certainement proches: contrer la pensée néolibérale dominante, lutter contre les politiques d’austérité, pour le plein emploi, éradiquer la pauvreté, etc 1
@IzouletMaxime MMT considère que la comptabilité est absolument fondamentale pour comprendre la «monnaie», comme la statistique l’est pour l’économie. Cependant, elle doit être utilisée et interprétée en prenant en compte les rapports de forces que l’on rencontre au sein du système.1
@IzouletMaxime Pour apprécier la relation entre monnaie et créance, il faut aller au-delà de la seule classification comptable, qui, effectivement, ne les classe pas dans le même type de comptes. L’analyse MMT sur ce point ne remet pas en cause l’importance qu’elle accorde à la comptabilité.2
@IzouletMaxime Fondamentalement, il faut avoir à l’esprit que, contrairement à toutes les autres approches, MMT considère que ni la devise (nationale), ni l’économie, ni le marché ne sont a priori de l’État. Au contraire, ils sont des épiphénomènes de l’État.3