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Vincent Vantighem @vvantighem
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#Jawad : De retour au tribunal de Paris pour la suite du procès de Jawad #Bendaoud. Après son audition folle d'hier [compte-rendu ci-dessous], le prévenu va être soumis aux questions des avocats et du procureur.
C'est reparti pour le LT cc @20Minutes
20minutes.fr/justice/220919…
#Jawad : Première information du jour. Jawad #Bendaoud arbore une veste de survêtement jaune pétant aujourd'hui. #PointMode
L'audience est reprise
#Jawad : On attaque par l'ouverture de scellés. A savoir, les bouts de scotch sur lesquels figurait l'ADN de Jawad #Bendaoud. Isabelle Prévost-Desprez ouvre les enveloppes. "Et maintenant, il y a mon ADN à moi aussi, dit-elle. J'espère qu'il y aura quelques témoins de moralité"
#Jawad : La présidente invite Xavier Noguéras, l'avocat de Jawad #Bendaoud a regardé les scellés. "Ca va. Je les ai vus dans Paris-Match", tacle-t-il.
On poursuit avec les questions posées par les avocats des parties civiles.
#Jawad : Les premières questions sont pour Mohamed #Soumah.
Comment a-t-il mis en relation Hasna Aït Boulahcen et Jawad Bendaoud ?
#Jawad : Mohamed #Soumah confirme qu'il a rencontré Hasna Aït Boulahcen pour la première fois le 16/11, qu'il lui a vendu de la drogue. Et à ce moment, elle lui aurait demandé un logement pour elle pour trois semaines.
#Jawad : Problème, selon Jawad, la jeune fille aurait demandé un logement "pour son frère" en galère et un troisième mec. Les deux versions divergent. Les avocats essayent d'en avoir le cœur net.
#Jawad : Mohamed #Soumah tente de se justifier...
" Je dis pas que Jawad Bendaoud est un menteur... Mais à aucun moment, j'ai dit qu'il fallait héberger deux mecs. (...) Je sais pas pourquoi il dit ça ..."
#Jawad : Premier échange cocasse :
- "Vous étiez là aussi hier ?" demande #Soumah à l'avocate.
- "Je suis là tous les jours et je ne rate pas une miette...", rétorque l'avocate des parties civiles.
#Jawad : Mohamed #Soumah se justifie toujours à sa manière :
- "Je suis pas un maillon de la chaîne ou je sais pas quoi. J'ai connu Hasna par hasard !"
#Jawad : La question est donc de savoir si Jawad #Bendaoud, Mohamed #Soumah et Hasna Aït Boulahcen ont parlé des gens qu'il fallait héberger. Voilà l'échange au long...
#Jawad :
- Mais vous en avez parlé à trois ?
- Moi, j’ai ramené Hasna chez Jawad...
- Est ce que vous en avez parlé tous les trois ?
- J’ai pas parlé, moi…
#Jawad :
- Est ce que vous vous êtes retrouvé à trois ? C’est très simple.
- On était tous les trois. Moi, j’ai pas parlé.
- Mais on entend. Est ce que le sujet a été évoqué ?
- Eux, ils ont parlé à deux. Je les ai laissés parler. Au bout d’un moment, je me suis éclipsé.
#Jawad :
- Vous avez évoqué ce sujet, oui ou non ?
- Ben…
- Relance.
- Mais je sais pas c’est qui ses cousins !
#Jawad : Selon l'avocate, l'un des deux prévenus ment...
"Je ne mens pas, répond Mohamed #Soumah. Et si je ne mens pas. C'est lui qui ment [Jawad Bendaoud]".
#Jawad : #PointMode
Là, je suis sûr de moi. C'est une veste du Borussia Dortmund que Jawad #Bendaoud arbore ce vendredi. (bVb 09)
#Jawad : Question à Mohamed #Soumah :
- En début d’audience, hier après-midi, vous avez présenté vos excuses aux victimes. Pour certaines victimes, c’est très important. Réalisez-vous à quel point c’est très difficile pour les victimes de croire à vos explications ?
#Jawad : Réponse de M. #Soumah :
- Ben, je … je … Je sais que c’est des explications dures à croire. Mais, aujourd’hui, je passe pas pour un vol de bonbon. Je crois que je suis le seul ici à ne pas aller dans des documentations radicalisées, antisémites, homophobes...
#Jawad : Et là, Mohamed #Soumah donne son sentiment sur l'ensemble des prévenus : " Je suis le plus normal dans ce box ! "
#Jawad : La première avocate à avoir interrogé Mohamed #Soumah était Claire Josserand-Shmidt. Ensuite, Samia Maktouf a posé une question. Maintenant, c'est au tour d'Helena Christidis d'y passer. Rappelons qu'il y a, au moins, 80 avocats représentant les parties civiles.
#Jawad : Pour être complet, sachez qu'il y a beaucoup de public qui a fait le déplacement, ce vendredi, pour assister à la retransmission de l'audience. "Par curiosité...", m'a dit un jeune homme.
#Jawad : Les victimes des attentats, elles, sont toujours aussi nombreuses dans la salle des pas perdus. Et à la différence du public, eux ne souhaitent pas s'exprimer.
#Jawad : Questions de Georges Holleaux à Jawad #Bendaoud.
"On m'avait parlé d'un homme violent, j'ai vu quelqu'un d'énergique. On m'avait dit quelqu'un d'idiot. Non, vous êtes quelqu'un d'intelligent. Et vous semblez avoir du cran", attaque-t-il.
#Jawad : Pour l'avocat, il a du cran parce qu'il est allé voir sur place ce qui se passait le jour des faits plutôt que de fuir...
#Jawad : Jawad #Bendaoud se justifie :
« En fait, j’y croyais pas jusqu’à ce que je me fasse menotter. Quand vous voyez Merah, Kouachi à la télé, on se dit ‘Ça arrive aux autres’. Donc, j’y croyais pas. »
#Jawad :
« Demandez à ma copine, je me suis réveillé, j’ai pas fumé une cigarette. Alors que je suis un gros fumeur. Je descends. Je rigole parce que je me dis, ça peut pas être chez moi. »
#Jawad :
« Celui qui fume un joint est pas capable de conduire. Et moi, j’ai consommé 4 grammes et j’ai fumé quatre ou cinq joints. Quand Abaaoud me dit ‘Je viens de Belgique’, je calcule pas. Si j’avais pas fumé, je dis pas. J’aurais été con. Mais là... »
#Jawad : Question sur la paternité de Jawad #Bendaoud.
"Les petits, je leur achète tout. Je leur ramène des Granola, des Pepito. La petite, elle aime les chips cacahuètes / Curly. Je lui ramène..."
#Jawad : Au passage, j'ai oublié de dire que #Soumah avait pris à partie Samia Maktouf, l'avocate, au sujet d'une interview donnée sur BFM, hier :
"En quoi, je peux être le maillon. Comme vous avez exprimé sur BFM ?"
#Jawad : Je reprends sur Jawad #Bendaoud parlant de ses enfants :
« Je suis très content. Mon fils, il est un peu peureux pas du tout comme moi ! »
#Jawad : Voilà l'audience part en vrille. Jawad #Bendaoud s'en prend à Georges Holleaux : "Vous êtes un voleur de mobylette. Je sais ce que vous essayez de faire. Vous me traitez comme un chien dans les médias. Je sais pas. Attention à ce que vous dites !"
#Jawad :
"Vous essayez de faire croire... Parce que je vais venir vous voir dehors, avocat de merde. On va parler d’homme à homme ! Vous êtes un menteur ! Attention à ce que vous dites ! Vieux Monsieur !"
#Jawad : Isabelle Prévost-Desprez suspend l'audience un quart d'heure, le temps que tout le monde se calme. Juste avant de couper son micro, on a entendu : "Ce sont les avocats qui font n'importe quoi..."
#Jawad : Il faut aussi admettre que Mehana Mouhou, avocat des parties civiles, a remis deux sous dans "la machine à Jawad" en alpaguant le prévenu et en parlant de menaces de mort. C'est à partir de là que c'est parti en vrille...
#Jawad : Parmi les insultes utilisées par Jawad #Bendaoud, contre Me Holleaux, dans l'ordre :
- Voleur de mobylette
- Avocat de merde
- Vieux Monsieur
...
#Jawad : Notons que, comme il y a un an à Bobigny, Jawad #Bendaoud a donné rendez-vous "dehors" à Georges Holleaux pour lui parler "d'homme à homme". Bon, pour l'instant, il est en détention, hein...
#Jawad : Sur le fond, l'engueulade a démarré parce que Georges Holleaux essayait de faire dire à Jawad #Bendaoud ce qu'il faisait le samedi, précédant les faits. "Ca n'a rien à voir", selon lui.
#Jawad : Reprise dans 10 minutes environ.
#Jawad : Au départ, Georges Holleaux a tenté d'amadouer Jawad #Bendaoud en le décrivant comme quelqu'un "d'intelligent", "d'énergique", comme "quelqu'un qui a du cran". Le prévenu s'est méfié et à la première question litigieuse, il a dégoupillé...
#Jawad : A noter que Xavier Noguéras a bien tenté de calmer son client. Mais c'est
très compliqué. Il est d'ailleurs de retour dans le box. L'audience va reprendre. Isabelle Prévost-Desprez a, d'ailleurs, indiqué que les propos de #Bendaoud seront "actés" dans la procédure.
#Jawad : #Bendaoud s'agite encore beaucoup dans son box. Mais il semble s'être calmé. Il sourit en discute avec ses avocats et même une dessinatrice de presse.
#Jawad : Sur le fond, Georges Holleaux tente sans doute de savoir si Jawad #Bendaoud ne s'est "planqué" le samedi suivant les avocats ce qui sous-entendrait qu'il connaissait les terroristes.
#Jawad : Pourquoi ? Parce que d'habitude, le samedi, Jawad #Bendaoud emmène ses enfants au Mac Do. Mais ce samedi là, le 14/11/2015, il est resté seul et s'est défoncé. "Une nana [maîtresse] m'avait annoncé qu'elle était enceinte de moi la veille. J'étais mal", s'est-il justifié.
#Jawad : Petit correctif. La première avocate qui a posé des questions à Mohamed #Soumah n'est pas Claire Josserand-Schimdt mais Laurence Cechman. Toutes mes excuses aux intéressées... #MeaCulpa
#Jawad : L'audience est toujours suspendue. Les avocats et les prévenus sont revenus dans le prétoire. On attend la présidente, Isabelle Prévost-Desprez. On en est à 45 minutes d'interruption.
#Jawad : L'audience est reprise. G. Holleaux reprend. Avant ça, Jawad #Bendaoud demande la parole :
« Je voudrais m’excuser. Ça fait 14 mois que je suis pas sorti de ma cellule. Je sais même pas à quoi ressemble la promenade. Depuis le 6 novembre 2016. Je tiens à m’excuser. »
#Jawad : Et il enchaîne...
« Je peux pas parler avec des gens qui me lynchent à la télé. Je demande à avoir droit au silence. Je parle pas avec des gens qui m’insultent. »
#Jawad :
- "M. Bendaoud, c’est droit au silence ou c’est pas droit au silence. Faut savoir ?", demande la présidente
- "C’est fini, je ne réponds plus. Finish. Terminé.", assure Jawad #Bendaoud
#Jawad : Bon, le droit au silence n'aura pas duré une minute. Là, Jawad #Bendaoud se lâche dans un logorrhée interminable. Au passage, il s'excuse auprès de la présidente Isabelle Prévost-Desprez.
#Jawad :
- J’ai dit que vous ne m’impressionnez pas. Mais c’est pas contre vous.
- Donc je vous impressionne, sourit la présidente.
- Non… Mais… Tranquille, madame, il n’y a rien entre nous.
- Je vous confirme M. Bendaoud, il n’y a rien entre nous
#Jawad : On débat toujours d'un appel de Hasna Aït Boulahcen et de Jawad #Bendaoud de 3 minutes.
« J’ai n’ai rien à cacher. Je mange bien. Je dors bien. Je n’ai aucun problème de conscience. Posez vos questions ! »
#Jawad : C'est toujours aussi tendu. Alors que Me Holleaux tente d'interroger Jawad #Bendaoud, celui-ci s'énerve encore...
"Essayez pas de bidouiller la salle. Il prend les gens pour des cons ou quoi. C’est quoi le problème. On va s’arrêter là. Stop. On s’arrête là."
#Jawad : Jawad #Bendaoud est assis dans le box. Il veut avoir le droit au silence mais n'arrive pas à s'arrêter de parler...
« Et après, c’est moi qui suis pitoyable, lamentable, et tout ? Il dit des trucs que je ne peux pas laisser dire. »
#Jawad : Sur le fond, Georges Holleaux veut que tout le monde remarque que Jawad #Bendaoud a appelé Hasna Aït Boulahcen, pendant trois minutes, alors qu'elle était, à ce moment là, avec les terroristes planqués dans un buisson à Aubervilliers.
#Jawad : Le prévenu enchaîne sur l'avocat :
« Je sais pas ce que vous essayez de faire, là. Vous êtes perché sur un arbre. Et je pense qu’on va avoir du mal à vous faire descendre. J’ai l’impression que vous êtes atteint psychologiquement ! »
#Jawad : ...
« Y’a des gens à ma place, ils se seraient coupés les testicules, ils les auraient mis dans une boite. Et ils auraient donné la boite. Tiens, voilà mes testicules ! »
#Jawad : ...
"Après, c’est facile pour vous [de dire que c'était des terroristes]. Moi, j’avais consommé quatre grammes de cocaïne, trois joints de cannabis. Ça va sortir dans la presse. C’est pas grave. Ma mère va savoir, c'est pas grave..."
#Jawad : ...
« Sur la tête de mon fils, Mohamed Soumah ne m’a rien dit, Hasna ne m’a rien dit. Les terroristes ne m’ont rien dit. Je mets mon fils ici [dans le box], il a 8 ans. Je mets ma main sur sa tête. Sur sa tête. Et je jure devant vous ! »
#Jawad : Pour gage de sa bonne foi, Jawad #Bendaoud précise aussi que, lorsqu'il était en garde à vue, il pensait qu'Hasna occupait la cellule voisine de la sienne. "Je l'appelais..." Il ne savait pas qu'elle était morte dans l'assaut.
#Jawad : Le prévenu continue de s'énerver. Il tente de s'expliquer et quand la présidente lui demande s'il répond à la question ou use de son droit au silence :
« Non, je réponds pas à sa question. À Holleaux, à lui là-bas. A tous ceux qui ont parlé sur moi, je réponds pas... »
#Jawad : // Je n'ai jamais vu un prévenu usant de son droit au silence parler autant //
#Jawad : et le voilà qui relance...
" Moi, j'aurais préféré être dans le camp de ceux qui dénoncent les terroristes que dans celui de ceux qui prennent 50 euros et qui se font lyncher partout... "
#Jawad : Georges Holleaux se demande si les 50 euros ne sont pas, en fait, un élément qui démontre qu'il savait bien qu'il hébergeait les terroristes et qu'il voulait le dissimuler. « Je mens comme un arracheur de dents. C’est ce que vous dites ? »
#Jawad : ...
« Je mens comme un arracheur de dents. C’est ce que vous dites. Ben allez-y ! J’en ai rien à foutre. Je me demande comment vous avez le culot de porter cette robe d'avocat, Monsieur. »
#Jawad : Les avocats de Jawad #Bendaoud interviennent.
Marie-Pompéi Cullin passe la tête dans le box : "Tu te calmes maintenant ! Tu te calmes."
Xavier Noguéras enchaîne : "Ça suffit, Jawad ! Arrête !"
#Jawad : Georges Holleaux continue de poser des questions. Il évoque maintenant le morceau de scotch sur lequel on a retrouvé une trace ADN de Jawad. Morceau de scotch qui a servi à renforcer la ceinture d'explosifs des terroristes.
#Jawad : L'avocat se lance dans une grande explication technique sur l'endroit exact où l'ADN a été découverte.
#Jawad : Désolé, je dois avouer que l'avocat m'a perdu dans ses tours de bobine de rouleau de Scotch. J'essaye de raccrocher les wagons. "C'est vous qui dites n'importe quoi", s'emporte Xavier Noguéras à l'attention de son collègue.
#Jawad : Et là, moment magique. Jawad Bendaoud à Georges Holleaux :
- Mais pourquoi vous vous énervez, Monsieur ?
- Mais je ne m'énerve pas !, rétorque l'avocat visiblement ... énervé.
#Jawad : Maintenant, Jawad #Bendaoud évoque le fait qu'une prostituée de Belgique l'a appelé le 3 novembre.
#Jawad : ...
« Vous me parlez d’un rouleau de scotch qui était chez moi ! Je l’ai pas déroulé le scotch. Il est possible, vu les dégâts dans l’appartement, il est possible que j’ai pris le scotch pour réparer un truc dans l’appartement. »
#Jawad : ...
« Faut demander à mon père. Il utilise des rouleaux jaunes comme ça. Si ça se trouve, c’est l’ADN de mon père. Et si c’était l’ADN de mon père. Rigolez pas ».
Ça part de nouveau en vrille. »
#Jawad : ...
« Faut retrouver un Tunisien qui était dans l’appartement avant. Si ça se trouve, c’est à lui [le Scotch]. J’ai jeté tous ses papiers. Mais vous pouvez le retrouver. Faut le retrouver... »
#Jawad : ... Toujours sur cette histoire de Scotch ...
« Je me souviens. [En prison], le mec de Magnanville m’appelle et me dire de mettre LCI. Je vois : ‘L’ADN de Jawad retrouvé sur des composants explosifs’. Déjà d’où ils m’appellent Jawad. Je suis pas leur pote »
#Jawad : Et là quand Jawad #Bendaoud découvre, sur LCI, que son ADN a été découvert sur ce bout de scotch, alors qu'il était déjà incarcéré :
« J’ai perdu un kilo en une minute. Comme si j’allais me faire rattraper par un requin. J’ai eu la peur de ma vie. »
#Jawad : Nouvelle avocate des parties civiles. Nouvelle question sur Hasna et réponse de Jawad #Bendaoud :
« Madame, sur la tête de mon fils : je savais pas que c’était des terroristes. J’aime la vie. J’aime mes enfants. Deux ans que je suis à l’isolement. Je deviens fou. »
#Jawad : Le prévenu a toujours autant de mal à garder son calme. Echange avec l'avocate :
- Je suis pas coupable. Qu’est ce que vous me posez des questions. Je suis pas coupable. Non, stop, stop !
- Non. Mais pas grave. C’était sympa…, conclut l’avocate.
#Jawad : Isabelle Prévost-Desprez, toujours calme et implacable, explique à Jawad #Bendaoud que s'il veut garder le silence, qu'il le garde vraiment. "Tasiez-vous donc!" Le prévenu s'énerve encore. Son avocat le recadre.
#Jawad : Le prévenu se met maintenant à applaudir l'avocate qui tente, désespérément, de lui poser des questions...
#Jawad : Didier Seban, autre avocat de la mairie de Saint-Denis, veut poser une question à Mohamed #Soumah sur le fait que #Jawad était considéré "comme le caïd de la rue". Jawad s'énerve encore. La présidente le fait se rasseoir sèchement.
"Ce n'est pas pour vous cette question"
#Jawad : En garde à vue, Mohamed #Soumah avait dit avoir menacé Jawad #Bendaoud.
- Vous avez dit 'J'ai sorti mon flingue. Je lui ai mis des coups de crosse. Je lui ai même pissé dessus', rapport Me Seban.
- J'en ai peut-être rajouté un peu, répond, benoîtement, #Soumah.
#Jawad : Au passage, Jawad #Bendaoud a expliqué pourquoi il n'a pas rendu hommage aux victimes des attentats, contrairement à M. #Soumah, hier :
"Moi, j'ai déjà un mort sur la conscience. Je veux pas en rajouter 130. J'y suis pour rien !"
#Jawad : Rappelons que Jawad #Bendaoud a été condamné à 8 ans de prison pour "coups ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Il s'agissait de son meilleur ami, lors d'une bagarre pour un téléphone portable.
#Jawad : Mohamed #Soumah donne son sentiment sur Jawad #Bendaoud.
- Il avait plusieurs activités. Trafiquant, marchand de sommeil, proxénète.
J. Bendaoud intervient...
- Proxénète, c'est un peu lâche. J'ai des copines call-girls. J'ai loué des apparts à des copines. C'est tout.
#Jawad : Maintenant, Mohamed #Soumah mime comment Hasna l'a abordé.
"Elle traverse la place rouge [à Saint-Denis]. Déjà, d'où elle traverse la place. Il y a aucune meuf qui ose. Et puis, elle alpague un mec comme ça. Il me dit 'Elle cherche de la coke'"
#Jawad : Mohamed #Soumah toujours sur Hasna, la cousine d'Abaaoud :
« Elle m’a demandé de la coke et un appart’. Elle m’a pas demandé une kalach’, un T-Max ou un 9 mm. Elle est pas voilée. Elle boit de l’alcool. Elle fume un joint. Elle me prend de la coke. Je suis pas devin ! »
#Jawad : Toujours Mohamed #Soumah :
« J’ai touché 500 €. J’ai acheté une veste North Face à 500 euros. Je voulais la Canada Goose à 700 euros. Mais j’ai pris la North Face. Ça va, j’ai fait ma journée. En plus, je sais que je vais toucher encore avec l’appartement. »
#Jawad : Diesel, Kenzo, North Face, Canado Goose, Nike... Le procès de Jawad #Bendaoud, c'est aussi une occasion de faire du placement de produit. Sans oublier le désormais célèbre "sandwich escalope-Boursin".
#Jawad : La parole est à nouveau prise par Jawad #Bendaoud.
« Faute avouée, faute à moitié pardonnée. Si j’étais coupable, je le dirais. Il y a peut-être 20 % des gens qui pensent que je suis innocent. Combien ? 10 % ? 30 % ? Quand je regarde BFM, C News... »
#Jawad : ...
«Je suis fini. Je suis fini. Que je mente ou pas. Je suis fini. Je suis fini. Vous comprenez. Fini. Qu’est ce que je vais faire en sortant ? J’avais un projet de faire un nouveau point de vente de cocaïne. Qui va vouloir s’associer avec moi, maintenant?»
#Jawad : Petite pique à l'attention des journalistes...
« Je comprends mieux pourquoi Macron il laisse les journalistes sur le paillasson quand il fait une visite quelque part. Pourquoi il les laisse dehors, c’est parce qu’ils sont un peu bizarres, non ? »
#Jawad : // Aujourd'hui, ce sont les avocats qui interrogent J. #Bendaoud. Mais le résultat est le même qu'hier : un récit décousu, un sketch. Ça rit dans la salle de retransmission. Mais ça rit jaune. //
#Jawad : Le prévenu raconte comment, un jour, il s'est fait piquer du blé dans la poche par des Colombiens... "C'est vraiment mal famé, ce quartier !", réagit la présidente Isabelle Prévost-Desprez qui est vraiment extraordinaire de calme depuis mercredi.
#Jawad : Place maintenant à Jean Reinhart, autre avocat des parties civiles.
- Comment vous vous appelez ?, demande Jawad Bendaoud.
- Jean Reinhart, répond l'avocat.
- Jean Reinhart ! C'est même pas la peine. Essaye pas de t'approcher, toi !
#Jawad : J'ai perdu un peu le fil si tant est qu'il y en a un que suit Jawad #Bendaoud mais il vient de dire à un avocat :
"C'est comme si vous essayez de pêcher une baleine dans une piscine !"
#Jawad : Le prévenu redemande le droit au silence avant de, finalement, répondre à un avocat qui lui demande s'il est violent :
- « Je suis très calme comme une bombe. Mais dès qu’on me touche, j’explose ! »
#Jawad: // Les avocats ont vraiment toutes les peines du monde à poser leurs questions. Le prévenu interrompt, vocifère, s'énerve, s'agite, boude... On en vient à se demander si un petit calmant ne serait une bonne idée pour calmer //
#Jawad : Xavier Noguéras intervient pour demander qu'on puisse baisser la vitre du box afin de pouvoir communiquer avec son client, normalement.
« Je vais pas sauter la vitre, hein. Vous pouvez baisser. On est déjà dans la merde jusqu’au cou. On va pas en rajouter », dit Jawad. B
#Jawad : ...
- Ça fait 14 mois que je suis pas sorti de ma cellule, poursuit le prévenu.
- Si vous me parlez de sortir de votre cellule, ça m'inquiète, lâche Isabelle Prévost-Desprez, décidément pince-sans-rire.
#Jawad : Finalement, la vitre est baissée. Au moindre geste de Jawad #Bendaoud, les gendarmes ont pour ordre de le neutraliser.
#Jawad : "Je peux aller faire pipi ?". Mohamed #Soumah profite de l'occasion pour demander une pause. Accordé.
La présidente suspend pour une dizaine de minutes.
#Jawad : L'audience est reprise.
#Jawad : Jean Reinhart prend la parole pour les parties civiles. Il explique que les avocats ne confondent pas les prévenus avec ceux qui ont perpétré les attentats mais s'interrogent sur le fait qu'ils leur ont donné un logement. C'est tout.
#Jawad : Le prévenu décrit la nuit qui précède l'assaut chez lui. "Je me suis endormi sur mon film. J'avais zéro message, zéro appel. Quatre heures plus tard, quand ma compagne me réveille, j'avais 50 appels et 40 SMS. Le premier, c'était 'terroristes chez toi maison'"
#Jawad : Il continue de se justifier. "Je n'avais aucune idée que les terroristes venaient de Belgique..."
#Jawad : ...
"Quand je descends de chez moi, je rigole, répète-t-il encore. Tellement j'y crois pas. C'est là que ça fait tilt. Je lis 'Terroristes - chez toi - maison' et je repense qu'ils m'ont dit qu'ils venaient de Belgique, qu'ils voulaient de l'eau et prier..."
#Jawad : Etrange impression de tourner en rond.
Il parle encore de la nana qui lui a annoncé qu'elle était enceinte, de son sandwich Escalope-Boursin, de joints, de film en streaming. Pour répéter encore et encore : "J'étais à 1.000 km de m'imaginer que c'était des terroristes."
#Jawad : Du coup, j'ai profité de la suspension pour discuter avec Xavier Noguéras, l'avocat de J. #Bendaoud. Il me confirme que son client n'est pas sous traitement médical mais qu'il souffre beaucoup de l'isolement. "Depuis 14 mois, il ne voit que quatre murs..."
#Jawad : Le prévenu lâche qu'il a compris qu'il hébergeait les terroristes au moment où il a découvert les 50 appels et les 40 SMS sur son téléphone le matin de l'assaut dans son appart'.
#Jawad : ...
- Je crois qu'on a compris, résume Jean Reinhart.
- Je vous jure, Monsieur Jean Reinhart. Je peux pas faire plus. Mais je vous jure, répond Jawad #Bendaoud
#Jawad : C'est maintenant Gérard Chemla, autre avocat des parties civiles qui veut poser des questions :
- Lui aussi a parlé à la télé madame la présidente, balance #Bendaoud.
- Vous le dénoncez ? sourit-elle.
- Il a mal parlé !
- Pas tant que ça, s'amuse l'avocat.
#Jawad : La question est de savoir à quel moment Jawad #Bendaoud a compris que les terroristes qui avaient perpétré les attentats étaient venus de Belgique.
"En garde à vue, je pense", répond Jawad.
#Jawad : L'avocat soulève une vraie question. En descendant de chez lui, le matin, Jawad a appelé sa mère et le mot "Belgique" a été prononcé 40 fois. Comment peut-il dire du coup qu'il a compris qu'ils venaient de Belgique, plus tard, en garde à vue.
#Jawad : ...
- J'assume. J'ai fait des conneries beaucoup plus graves que...
- Plus graves que ça ?, demande Gérard Chemla.
- Non, pas plus graves que ça, reconnaît Jawad #Bendaoud.
#Jawad : ...
"Si j’étais au courant que c’était des terroristes, je le dirais devant toute la salle. J’assume, moi, Monsieur."
#Jawad : ...
- Vous ne connaissiez pas le Bataclan, ni les terrasses mais le stade de France, vous connaissez ?
- Oui, sur mon Facebook, il y a une vidéo de moi en tribune quand la France marque contre l’Australie et je gueule ‘Fuck les kangourous’.
#Jawad : // Je mets le Live-Tweet en pause le temps d'écrire le compte-rendu de cette audience. J'essaye de reprendre tout à l'heure. //
#Jawad : L'audience est donc terminée et reprendra lundi à 13h30. On devrait aborder la "personnalité" de Jawad #Bendaoud. En attendant, je vous laisse avec le compte-rendu de l'audience de cet am. Audience encore une fois un peu folle...
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