Profile picture
Vincent Vantighem @vvantighem
, 111 tweets, 38 min read Read on Twitter
#Jawad: De retour dans la chambre 8-2 de la cour d'appel de Paris pour la suite du procès de Jawad Bendaoud et de Youssef Aït Boulahcen. L'audience doit reprendre dans un instant.
En attendant, retour sur ce qu'il s'est passé hier : 20minutes.fr/justice/238367…
#Jawad : Au programme cet après-midi, nous devrions avoir :
- les questions du parquet général à Jawad Bendaoud, sur le fond.
- le témoignage d'un toxicologue sur les analyses réalisés sur lui quand il était en garde à vue.
#Jawad : Le témoignage du toxicologue va être, je l'espère, intéressant. Rappelons que J. Bendaoud a dit qu'il n'avait pas pris conscience de l'ampleur des attentats entre le 13/11 et le 18/11 car il avait des problèmes et avait pris de la cocaïne. « 35 grammes facile facile »
#Jawad; Autre information. Il se pourrait que le procès s'accélère et s'achève finalement plus tôt que le 21 décembre. Les trois demi-journées de la semaine prochaine devaient être consacrées aux parties civiles. On va voir le calendrier.
#Jawad: Survêtement sombre au-dessus d'un t-shirt rouge, Jawad Bendaoud vient de faire son entrée dans le prétoire. L'audience reprend.
#Jawad: Grâce à Snapchat, on a appris que Jawad Bendaoud a fait le plein de Kinder Maxi, hier soir.
#Jawad: Il a aussi acheté des Frolic pour son chien qu’il a fait courir derrière son scooter dans les rues de Saint-Denis.
#Jawad : La parole est donc à l'avocate générale.
« Je vous respecte, monsieur. Donc, si vous pouviez répondre sans gros mot. Sans crier, ce serait bien. Et si vous pouviez éviter de dire ‘flics’, ce serait parfait », attaque-t-elle.
#Jawad : Première question, elle demande pourquoi sa mère n'est pas dans le prétoire pour le soutenir. Elle est au Maroc.
« Son frère est en phase terminale d’un cancer du poumon. Hier encore, il crachait des morceaux de chair. Son frère, frère, hein. Pas son cousin. »
#Jawad : Le prévenu continue de justifier l'absence de sa famille. Il a deux frères qui sont au Maroc. Un autre qui bosse. Et son père qui est trop âgé pour venir, selon lui.
« Il a 75 ans. Je vais pas le faire venir au tribunal. Déjà, il a pris 10 ans à cause de moi... »
#Jawad : On passe au parcours scolaire, a priori, chaotique.
« Mais non ! J’ai eu mon brevet des collèges avec 17 de moyenne. Je suis passé en lycée général à Paul-Eluard. Seconde STI. Et puis je suis passé en première. Et là, c’est parti en vrille. Mais j’écris très bien... »
#Jawad : en ce qui concerne sa famille, Jawad Bendaoud explique qu'il est « le préféré » de sa mère et de son père.
#Jawad : L'avocate générale passe à son fils de 8 ans. « Mon fils a 8 ans. En tout, je l’ai vu 15 jours dans ma vie. A chaque fois, j’étais en prison. Il est né en 2008, j’étais en prison... » Il ne l'a pas reconnu. « Moi, j’suis pas trop mairie, trop paperasse. »
#Jawad : Légère tension quand l'avocate générale évoque le jihad. Jawad Bendaoud parle alors du jihad armé, de la lutte contre Bachar al-Assad qui « bombarde les enfants ». L'avocate générale l'interroge sur l'autre jihad, le « jihad intérieur ».
#Jawad : Le prévenu se défend en disant qu'il n'est pas dans la religion, qu'il n'y connaît pas grand chose, qu'il a lu le coran, à moitié en français, à moitié en arabe. « De toute façon, quoi que vous disiez, je suis contre le terrorisme », résume-t-il.
#Jawad : L'avocate générale tente un interrogatoire sur la géopolitique. Jawad Bendaoud répond en expliquant qu'il a vu plein de documentaires sur LCP et des films aussi, dont un sur une attaque de drone. « Demain, je vous donnerai le titre », finit-il.
#Jawad : « Avec les drones, pour tuer 5 mecs, ils en tuent 150, je suis pas d’accord avec ça... »
#Jawad : Le président rappelle le prévenu à l'ordre. Il s'énerve :
« Elle [l'avocate générale], elle s’en fout. Mais c’est ma vie qu'on joue. Déjà ma vie, elle est niquée. Elle, elle s’en fout. Elle va rejoindre son mari. Tout ça. Dans trois semaines, moi je suis niqué... »
#Jawad : Juste avant cela, le président avait donc repris Jawad Bendaoud et l'avocate générale. « Vous vous coupez sans arrêt la parole, c’est assez agaçant. »
#Jawad : Xavier Noguéras, l'avocat de Jawad Bendaoud, tente de le calmer. Il lui demande de parler moins fort. Son client ne l'écoutant pas, il prend sur lui et recule légèrement le micro afin d'atténuer le son.
#Jawad : L'avocate générale interroge maintenant Jawad Bendaoud sur des vidéos qu'il regardait en détention. Des vidéos d'exécution, notamment, issus d'un site dont on va taire le nom. Il explique qu'on lui a envoyé le lien.
#Jawad : Et maintenant, le prévenu dénonce un de ses anciens co-détenus, « une balance », « un cachetonné » qui « faisait des fellations à 15 euros à des pédophiles pour avoir du gel douche »...
#Jawad: L'avocate générale interroge donc Jawad Bendaoud sur sa pratique de la religion. Et notamment, sur la sunnah [barbe]. Réponse : « J’ai jamais dépassé une barbe de 15 jours de toute ma vie, sur la tête de mon fils. »
#Jawad : Au croisement des questions sur la religion et sa famille.
«Ma mère n’est pas radicalisée ! Elle regarde les Feux de l’amour. Depuis 10 ans. Alors qu’elle parle pas français. Elle regarde les Feux de l'amour.»
#Jawad : Rappelons que lors du procès en 1ère instance, en janvier, on avait longuement débattu des Feux de l'amour. Mohamed Soumah avait parlé d'un "ami" qui connaissait la série par cœur. A l'entendre décrire les personnages, on avait vite compris que c'était lui qui regardait.
#Jawad : L'avocate générale aborde maintenant les liens qu'il a entretenus, en détention, avec trois personnes radicalisées, visées par des fiches S.
#Jawad : Et là, Jawad explique justement qu'une des trois personnes lui a envoyé un message sur Snapchat récemment. « Lui radicalisé ? Mais il était avec moi à Val de Reuil. Il était habillé en Louboutin. »
#Jawad : Notons que l'administration pénitentiaire n'a jamais noté de signes de radicalisation de Jawad Bendaoud. Le prévenu rappelle qu'il était surnommé 666 [le diable] en prison et qu'il avait « des posters de cul » aux murs de sa cellule.
#Jawad : Toujours sur ses séjours en prison, Jawad Bendaoud rappelle qu'il était connu des autres détenus comme revendeur de drogue. L'une des personnes radicalisées avait baptisé sa cellule « le coffee-shop. »
#Jawad : L'avocate générale aborde maintenant une photo de Jawad avec l'une des personnes radicalisées. Sur le cliché, Jawad fait un "Tchuss" avec deux doigts (en mode "Les 3 Frères"). L'avocate générale l'interroge là-dessus. Il s'énerve.
#Jawad : Toujours sur le "Tchuss", Jawad Bendaoud s'énerve, en expliquant que ce n'est pas un doigt pointé vers le ciel comme le font les membres de Daesh. Et là, l'avocate générale résume : « C’est plutôt genre ‘Wesh Wesh’ pour reprendre votre expression. »
#Jawad : Et là, un éclair de lucidité de Jawad. B. :
« Dieu merci, je n’étais pas radicalisé. Imaginez que je sois le mec qui met une djellaba et qui va à la mosquée. J’aurais hébergé ces mecs. Mais j’aurais pris perpét' ! Dieu merci. Oui, je remercie Dieu... »
#Jawad : Le prévenu s'emporte à la barre quand l'avocate générale évoque sa prétendue admiration pour Mohamed Mérah :
« C’est des gens comme vous qui fabriquez des Mohamed Mérah. C’est vous ! C’est vous ! » Selon lui, c'est la prison aussi...
#Jawad : Le président s'agace. Je sens qu'il ne va pas tenir très longtemps. LE compte à rebours avant la suspension est lancé, je pense.
#Jawad : Jawad Bendaoud s'énerve vraiment. Il tape sur le pupitre devant lui. Le président n'arrive même plus à l'interrompre. Mais, en parlant ainsi, il a des vrais accents de sincérité.
#Jawad : « Je dors plus. Là, en trois jours, j’ai mangé trois Kinder Bueno. J’ai pas de psychologue. Je suis sorti [de prison en février], personne m’a suivi. Vous avez tout fait pour que j’arrive à ce stade de craquage. »
#Jawad : « J’ai été isolé pendant deux ans. Je sortais de cellule, j’étais tout seul. J’allais à la douche tout seul. J’ai tout fait tout seul pendant trois ans. Et aujourd’hui, on veut que je sois Bouddha devant la barre. (…) »
#Jawad : A la barre, Jawad Bendaoud s'écrie : « Maintenant, j’ai chaud, je suis en train de suer » Il enlève son haut de survêtement, laissant apparaître un T-shirt orange / rouge fluo sur lequel il est inscrit "Jawad Bendaoud Innocent" dans le dos.
#Jawad : L'inscription exacte sur le T-shirt : "Asso Lomar, je suis innocent comme Jawad"
#Jawad : Depuis une bonne heure, l'avocate générale interroge donc le prévenu sur la question de sa supposée radicalisation. Assez surprenant... En 2016, le parquet avait finalement abandonné l'incrimination "d'association de malfaiteurs terroristes" à son encontre.
#Jawad : C'est après cela que son dossier avait été disjoint des autres personnes impliquées dans les attentats du 13-Novembre.
#Jawad : J'ai un peu perdu le fil mais Jawad vient de parler d'une banane achetée au marché de Saint-Denis. « Je lui ai dit ‘’Je la met dans le cul à ta mère’’ ! »
#Jawad : Le prévenu parle en réalité des 8 ans de prison qu'il a purgés pour "l'homicide involontaire" de son ami. Et de la rixe au cours de laquelle il l'a tué par accident.
#Jawad : Il parle d'une bagarre avec sept mecs.
« Venez, j’ai pas de marche arrière. La marche arrière, elle est cassée ! J’avance ! Vous allez reculer ! »
#Jawad : Pour mémoire, il a toujours indiqué qu'il avait tué son meilleur ami, en 2008, au cours d'une bagarre avec un homme. Son ami a voulu s'interposer. Jawad Bendaoud a été condamné pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
#Jawad : L'avocate générale évoque maintenant les liens entre Jawad Bendaoud et Mohamed Soumah. Elle demande quel type de business ils faisaient ensemble : du stup ? du proxénétisme ?
#Jawad : « Faut savoir, je suis un terroriste ? Je suis un proxénète ? Je suis un délinquant ? Faut choisir, là... » d'une voix calme, Jawad Bendaoud vient de marquer un poing avec cette question.
#Jawad : « Je suis pas dans le proxénétisme. Je ramène des filles chez moi. Elles me sortent 20.000 euros. Elles me donnent 500 euros. Elles roulent en Porche Cayenne. Moi, je suis à vélo. »
#Jawad : Le prévenu explique que les filles se servaient de son appartement pour faire des passes. Mais selon lui, cela n'a rien à voir avec du proxénétisme. « Moi, ce sont les filles qui me payaient. Pas les clients, hein ! »
#Jawad : « Lors des explosions [l'assaut du 18/11], y’a un matelas qui tombe par terre, par la fenêtre. Si vous saviez le nombre de mecs qui ont … Enfin, vous voyez... »
#Jawad : Toujours soumis au flot des questions de l'avocate générale, le prévenu donne maintenant un cours sur la drogue. « La cocaïne et le crack, ça attaque pas la moelle osseuse. L’héroïne, ça attaque. »
#Jawad :
- Le 17 novembre, vous prenez de la cocaïne pourquoi ?
- Pour être off.
- Ça veut dire quoi ?
- Bah, ça veut tout dire. Vous avez une télé ? Vous la mettez sur off.
- Pour être calme ?
- Non ! Off. J’emmerde tout quoi. Je suis tout seul.
#Jawad : Cela fait plus d'une heure que le prévenu répond aux questions et on n'a pas encore abordé le jour des faits... On sent déjà un peu de lassitude dans le prétoire. La logorrhée de Jawad Bendaoud est difficile à supporter, sans paracétamol.
#Jawad : Je viens de voir surgir quelques sourires sur le visage des avocats quand Jawad a expliqué qu'il avait toutes les chaines de télé, même BFM Qatar...
#Jawad : Jawad Bendaoud vient de raconter une histoire mettant en scène une fille en string, un message vocal de 3'31 sur un répondeur, sa compagne et l'appartement conspiratif de la rue du Corbillon. Je n'ai absolument rien compris.
#Jawad : Ah... Je ne suis pas le seul (#LT). le président l'interpelle :
- Ecoutez, Monsieur...Madame le greffier ne peut pas suivre...
- Ah, ils m’ont bousillé le cerveau avec ces histoires, rigole le prévenu.
#Jawad : Question intéressante de l'avocate générale. Comment a-t-il fait pour résister pendant six jours de garde à vue sans jamais parler du trafic de stupéfiants avec Soumah... « Je suis pas une balance. J’ai fait 10 ans de prison, moi »
#Jawad : Pourquoi avoir loué son appartement ?
« La vraie vérité ? (il le répète 6 fois). La vraie vérité ? Ce n’était pas pour l’argent.
La vie de ma mère, c’était pour rendre service à mon pote [Soumah]. La vie de ma mère. »
#Jawad : L'avocate générale lui fait remarquer qu'il parle de Mohamed Soumah comme de son "pote", désormais. "Disons, ma connaissance de travail."
#Jawad : « Je suis pas un abruti fini. Je suis pas le mongol qui héberge le mec qui a tué 130 personnes. Moi, j’ai voulu rendre service à la personne qui me rend service. Ca me rend service et ça me fait un billet de 50 euros. Il me sert à mettre de l’essence. »
#Jawad : «Vous vous taisez maintenant !», assène le président à Jawad Bendaoud. «Elle commence à m'échauffer le cerveau», répond le prévenu après avoir balancé une phrase en arabe sur un ton très menaçant.

Le président (à bout) annonce qu'il va y avoir une suspension.
#Jawad : L'avocate générale pointe les contradictions du prévenu. Elle s'étonne notamment du plan location à 50€ alors qu'il se fait 7.000€ tous les deux mois avec les filles.
« Mais l’appart, je l’ai pris pourquoi? Pour le regarder ou le louer? Pour le regarder ou le louer? »
#Jawad : Le prévenu essaye (et parvient) à résumer sa pensée :
« Madame, je vais mourir avec ça… Je le répète, je ne connaissais pas Abaaoud quand il est rentré dans mon appartement. »
#Jawad :
- Bien... souffle agacé le président.
- Attendez, je finis de répondre. Après je me tais.
- Oui, exhorte le président.

Cinq minutes plus tard, Jawad est toujours dans ses explications sur un "joint d'herbe".

Dix minutes plus tard, "J'étais déjà dans la location..."
#Jawad : L'avocate générale relance :
« Vous pouvez parler beaucoup, vous ne me saoulerez pas ! Comment deux [muslims] envoient une femme pour négocier à leur place ? »
#Jawad :
- La tête de ma mère. Ma mère, elle meurt tout de suite si je mens.
- Ce n'est pas la peine de jurer.
#Jawad : Comme il l'avait indiqué, le président suspend l'audience. On ne sait pas pour combien de temps. Il prie de Jawad Bendaoud de revenir un peu plus calme.
#Jawad : C'est l'heure du Kinder Maxi.
#Jawad : L'audience reprend. La parole est toujours à l'avocate générale. Elle démarre sur la location de l'appartement.
#Jawad : L'avocate générale cite les déclarations d'un témoin qui prétend avoir mis en garde Jawad Bendaoud de louer son appartement dans le contexte des attentats. « C’est faux », tranche-t-il immédiatement.
#Jawad : Le prévenu rappelle (encore et encore) qu'il était "défoncé" les jours précédent l'assaut dans son squat. « Lundi, mardi, j’étais défoncé. Je marchais et je limitais les contacts. Je ne marquais pas de temps d’arrêt dans la rue pour éviter de parler. »
#Jawad : A la barre, le prévenu a l'air plus calme. Comme hier, la suspension d'audience semble lui avoir fait du bien. Son avocat l'a bien briefé avant que l'audience ne reprenne.
#Jawad : L'avocate générale cite les déclarations d'un témoin qui prétend avoir vu Jawab Bendaoud avec Abaaoud et Hasna. « C’est un menteur ! On a descendu trois étages, on a croisé personne ! »
#Jawad : Et là...
« Vous savez quoi ? Je vais allé le voir cet après-midi à 18h. Après le procès, je vais lui demander. 'Toi tu m'as vu, fils de ... Pourquoi t'as dit ça ?' »
#Jawad : Alerte "nanani".
Il faut reconnaître que, contrairement au procès de janvier, Jawad Bendaoud utilise quand même moins le "nanani" pour ponctuer chacune de ses phrases.
#Jawad : Le prévenu raconte qu'Abaaoud lui a demandé, dans le squat, vers quel mur il devait se tourner pour faire la prière vers la Mecque. « Je lui ai dit que je ne faisais pas la prière, mais faut être fou ! »
#Jawad : « Pourquoi faut être fou ? », lui demande le président. « Mais faut être fou. J’ai le mec qui tracte les cadavres en Syrie et je lui dit que je ne fais pas la prière. Mais faut être perché, non ? »
#Jawad : Et c'est reparti... Jawad Bendaoud s'emporte encore. Doigt pointé vers l'estrade, il menace l'avocate générale. Faut être fou. « Arrêtez de me couper la parole ! Arrêtez de me couper la parole ! »

« Ça suffit ! », tonne le président.
#Jawad : Insulte originale teintée de menace à l'endroit de l'avocate générale : «Vous n’allez pas me faire le coup de la sorcière dans Blanche-neige, la vie de ma mère !»
#Jawad : L'avocate générale tente une nouvelle approche. Elle rappelle que le père de Jawad lui a dit, le 13/11, que les terroristes étaient des Pakistanais d'Al-Qaïda et qu'ils étaient tous morts. « Le 13/11, on n'en savait rien... Ça ne tient pas... », résume la magistrate.
#Jawad : A la barre, le prévenu vient encore de dire que la cour pouvait vérifier ses propos en demandant à Mohamed Soumah. Faut reconnaître que son absence est préjudiciable au procès. Pour rappel, le parquet s'est désisté de son appel le concernant. Il n'est donc pas là.
#Jawad : Sur le squat...
« L’entrée elle était pourrie. Les toilettes étaient pourries. La cuisine était pourrie. Le salon était pourri. Mais la chambre, madame. J’avais même mis des ampoules de couleur avec télécommande pour mettre rouge, bleu, vert... »
#Jawad : Toujours sur le squat.
« Il y a des mecs bourrés. Je les ai mis dans la chambre. Ils ont très bien dormi jusqu’au lendemain midi ! »
#Jawad : Toujours sur le squat.
« Maintenant, avec l’assaut, il est niqué. Mais la chambre était nickel. Je dois encore avoir des photos si vous voulez... »
#Jawad : Cela fait maintenant plus de 3 heures que Jawad Bendaoud est interrogé par l'avocate générale. Et force est de constater qu'elle n'est jamais parvenue à le déstabiliser une seule fois...
#Jawad : Il suffit que je parle de ça pour que Jawad s'énerve une nouvelle fois. Doigt menaçant, il lance «Arrêtez de me chauffer vous avec vos versions. Me chauffez pas!»
#Jawad : L'audience bascule. Sur son fauteuil roulant, Bilal Mokono, l'une des victimes du stade de France, hurle depuis le fond de la salle sur Jawad en lui demandant de "parler doucement". Il fond en larmes en étant évacué.
#Jawad : Interpellation en direct de Jawad Bendaoud. Il vient d'être mis au sol par les gendarmes après avoir explosé.
#Jawad : L'audience est suspendue. Il est sorti par six gendarmes.
#Jawad : Un des gendarmes a essayé de l'étrangler par derrière. Il hurle depuis la salle des pas perdus. Gros moment de tension. "Ma vie, elle est niquée de toute façon ! Ma vie elle est niquée sur la tête de ma mère."
#Jawad : Il vient de hurler. Il est en train d'être calmé par son avocat dans un coin de la salle des pas perdus.
#Jawad ; Pour vous refaire l'histoire, Jawad a commencé par s'énerver, comme s'il fondait en larmes. Il a alors dit : « Je suis pas un menteur. On a tous des problèmes. Mon père est malade. J’ai perdu ma grand-mère. J’ai perdu mon grand-père. »
#Jawad : A ce moment-là, quelqu'un dans la salle a soufflé de dépit. Et là...
« Celui qui souffle, je l’attrape dehors, j’encule sa grand-mère Je vais tous vous enculer un par un, bande de fils de putes. Bande de fils de putes. »
#Jawad : A ce moment là, son avocat a essayé de le calmer. Mais la venue des trois gendarmes n'a fait que l'énerver un peu plus. Et ils l'ont maîtrisé. Au passage, le micro du prétoire a beaucoup souffert.
#Jawad : Avant de se faire expulser, Jawad Bendaoud a également donné son adresse afin que tout ceux qui ont "un problème avec lui" viennent le voir. "Je vais tous vous niquer, bande de fils de pute."
#Jawad : Le prévenu vient de reprendre sa place sur le petit banc. L'audience est toujours suspendue. Difficile de dire si elle va reprendre aujourd'hui.
#Jawad : L'audience reprend. "Monsieur Bendaoud, il n'y aura pas une troisième fois, menace le président. Dans ce cas, la cour serait contrainte à utiliser des voix beaucoup plus contraignantes."
#Jawad : Le prévenu a remis son survêtement. Il semble beaucoup plus calme. L'avocate générale reprend ses questions. Drôle de sentiment. On a l'impression que quelque chose s'est cassé durant cette audience.
#Jawad : L'avocate générale a une voix beaucoup moins cassante. On a l'impression que tout le monde veut faire en sorte de maintenir l'audience encore un peu. Dans la salle des pas perdus, l'une des victimes des attentats était en pleurs lors de la suspension.
#Jawad : "Je suis un poissard ! Je suis un poissard ! Rien que le nom Abaaoud. Moi c'est Bendaoud. Ca fait Abaaoud Bendaoud. Je suis un poissard !"
#Jawad : A chaque réponse, le président dit calmement au prévenu "On a bien entendu votre réponse". Un peu comme un maître d'école qui console / rassure / félicite un enfant...
#Jawad : Echange avec le président :
- J’ai pas besoin de vous dire que j’ai un caractère un peu nerveux.
- Ah bon ? Non… Pas vraiment ?, répond le président.
#Jawad : « Je sors plus de chez moi depuis trois mois. Je suis arrêté tous les 10 mètres. Tout le monde veut un autographe, un selfie, une vidéo. Ça commence à me saouler. »
#Jawad : Le prévenu vient d'expliquer qu'il a brisé son bracelet électronique en posant du papier-peint chez lui. "Je suis monté sur l'escabeau. Le bracelet, il est resté en bas..."
#Jawad : Il se justifie aussi en expliquant que, bracelet ou pas, il met toute sa vie sur Snapchat. "Même quand je vais chez Franprix, je filme..."
#Jawad : L'avocate générale lit maintenant des extraits du rapport de l'expert psy qui le décrit comme quelqu'un de calme. "Lui, je sais pas qui c'est. Mais dire que je suis 'calme'. Il n'a pas eu son diplôme dans une école psychiatrique, lui !"
#Jawad : Il vient encore de parler de son projet de bouquin. Il espère aussi ouvrir un commerce et gagner 30.000 euros "Condamné ou innocenté, je vais le faire !", promet-il.
#Jawad : Au sujet d'une autre experte-psy, Jawad explique qu'il l'a virée parce qu'elle "fumait du cannabis. Elle était toujours défoncée. Elle en avait rien à foutre de moi."
#Jawad : L'avocate générale en a terminé avec les questions.
#Jawad : JE clôture ce LT et m'en vais écrire le compte-rendu de cet après-midi d'audience.
#Jawad : [Compte-rendu d'audience @20Minutes]
Quand Jawad Bendaoud explique que sa vie est "complètement niquée" avant de péter un plomb devant la cour d'appel de Paris...
20minutes.fr/justice/238490…
Missing some Tweet in this thread?
You can try to force a refresh.

Like this thread? Get email updates or save it to PDF!

Subscribe to Vincent Vantighem
Profile picture

Get real-time email alerts when new unrolls are available from this author!

This content may be removed anytime!

Twitter may remove this content at anytime, convert it as a PDF, save and print for later use!

Try unrolling a thread yourself!

how to unroll video

1) Follow Thread Reader App on Twitter so you can easily mention us!

2) Go to a Twitter thread (series of Tweets by the same owner) and mention us with a keyword "unroll" @threadreaderapp unroll

You can practice here first or read more on our help page!

Did Thread Reader help you today?

Support us! We are indie developers!


This site is made by just three indie developers on a laptop doing marketing, support and development! Read more about the story.

Become a Premium Member and get exclusive features!

Premium member ($30.00/year)

Too expensive? Make a small donation by buying us coffee ($5) or help with server cost ($10)

Donate via Paypal Become our Patreon

Thank you for your support!