allez
10e cours d'Herstory
Histoire des mères et de la maternité (de l'Ancien régime aux années 60)
(avant on pensait que c’était des testicules rentrées) :
cette découverte montre que la femme et ses ovules ont un rôle dans la fabrication du fœtus !
catastrophe ! La femme jouait un role dans ce grand mystère de la vie!
ces spermatozoïdes gigotant sous la lentille du microscope montrent bien que c’est l’homme le moteur, l’actif ! ouf !
Dans l’Encyclopédie, il est marqué à l’article "Génération" que le mystère reste « impénétrable » (ce n’est pas de l’humour… c'était pas des grands comiques les encyclopédistes!!)
des médecins qui racontent que des foetus se sont pétrifiés dans le corps de la mère, qu’on les y a retrouvés comme des pierres à leur mort.
Des traités ont longtemps fait état de grossesses masculines
On n’envisage pas la stérilité masculine !
Les femmes stériles sont mal vues et il y a mille superstitions pour encourager leur fertilité
Les traités médicaux n’envisagent la grossesse que sous ses aspects négatifs
si vous voulez en savoir plus
persee.fr/doc/ahess_0395…
journals.openedition.org/hms/282
C’est en deçà de la fécondité naturelle car bcp de stérilité, les couples se marient tard et les femmes meurent tôt
Taux de natalité en Fr, au XVIIIe, est d’environ 40 pmille. (aujourd’hui 12 pm)
Si l’on ajoute à cela les morts avant 15 ans, à peine un enfant sur deux parvient à l’âge adulte.
pour en avoir 2-3 vivants pour les aider, il faut en faire au moins 6
On met par terre des cendres ou de la paille, qu’on brule ensuite car le sang des couches est considéré comme néfaste, dangereux, impur.
(ci dessous chaise d'accouchement 18e sc)
On masse le ventre de la femme, voire on lui appuie dessus (ça peut faire des dégâts..)
(ouais, je sais, c'est gore)
Les femmes mourraient essentiellement de fièvres violentes après l’accouchement, fièvres dont on ne connaissait pas alors la cause, fièvres dites puerpérales
(la nature est bien faite !)
la mortalité maternelle est autour de 12 pour mille. (de nos jours, 1/10 000).
Cependant, ce n’est pas nécessairement la mère qui donne le lait!
La mise en nourrice est une pratique particulièrement développée en France, en milieu urbain quelque soit les classes sociales
Mais de nombreux enfants mourraient, surtout du fait du voyage de la ville vers la nourrice à la campagne.
Les premiers accoucheurs, chirurgiens munis de forceps (instrument qui permet de tirer l’enfant coincé sans lui abimer la tête), apparaissent dans l’Europe du nord à la fin du XVIIe.
(c'est mieux qu'un pelle à feu non?)
Or comme la présence d’un homme est mal acceptée lors de l’accouchement, peu de femmes y ont recours
tous les hopitaux s'en dotent au 19e
La moyenne à Port royal, au 19e sc : 47 pour mille, avec des moments de grande crise :
mai 1856, 31 décès sur 32 accouchements!
d’abord le fait que les femmes qui se rendent à la maternité pour accoucher sont majoritairement des femmes pauvres, malnutries, peu soignées, à la constitution déjà fragile
Les microbes passaient d’une femme à l’autre parce que les médecins ne se lavaient pas les mains entre deux examens...
C’est quand on se lavera les mains entre chaque patiente et que l’on stérilisera les instruments que ça marchera
Puis essayé de développer l’allaitement artificiel.
Le pb est qu’avant la révolution pasteurienne, les biberons c’étaient quasi la mort assurée (germes dans les tétines)
Puis quand on comprit qu’il fallait stériliser les tétines, on put faire des biberons
Les familles adoptent des comportement dit malthusiens, ie les familles limitent le nombre de naissance
donc ils pratiquent le coit interrompu
Et parce que les lois successorales imposaient un partage entre les héritiers donc pour préserver le patrimoine il fallait réduire la descendance
et les ouvriers ou les paysans non propriétaires, qui ont besoin des salaires supplémentaires qu’apportent les enfants
Et bien lui aussi, alors, est malthusien, et encourage la limitation des naissances !
Ou à l’inverse on ne donnait pas d’aide aux familles pauvres nombreuses (ambiance elles l’ont bien cherché)
L'avortement est un crime, passible peine de mort ;
donc soit coupable et c'est la mort,
soit acquittement;
comme on ne saurait alors condamner à mort avortées ou des faiseuses d'anges, il ne restait plus que l'acquittement!
Il s'agit de ceux que l'on va appeler les néo-malthusiens
On peut aussi retenir les noms de F Le Play, Leroy beaulieu père et fils. Zola aussi a défendu la cause populationniste.
en pratique, les familles choisissaient, l’avortement n’était pas réprimé, et des moyens de contraception en vente libre
D’autant que l’Etat a besoin et d’enfants, et de travailleuses… donc.. faut concilier
En 25, avec la loi Strauss, petite indemnisation, mais légère
Il faut attendre l’après 2 GM pour que les femmes aient droit à 6 semaines avant l’accouchement, 8 après, avec une rémunération ((la moitié du salaire jusqu’en 1968, quasi le salaire plein après).
la stérilisation, puis la découverte des antibiotiques met fin aux épidémies de fièvre puerpérale
C’est d’ailleurs à partir de sa maîtrise que l’accouchement en maternité se généralise.
En 1920 : 60% des accouchements ont lieu à l’hôpital,
En 1974, 98% des accouchements ont lieu à l’hôpital!
Il rechute après la 2eme GM et est actuellement autour de 0,1 pm.
A noter que, dans un premier temps, ce triomphe de la révolution pasteurienne dans les maternités a été mal vécu par les femmes.
La maternité des années 50-60 est l’espace de l’ascèse pasteurienne, de la victoire hygiénique bien plus que celui de la joie d’enfanter!
l’hygiène prime tout ;
la pudeur, les réactions personnelles de la parturiente ne pèsent pas lourd.
La maternité fonctionne comme une caserne, avec horaires fixes.
Et s’impose la position allongée pour accoucher qui n’arrange QUE le corps médical
Pour lutter contre le primat des logiques médicales (épisiotomies, césariennes pour le confort du médecin…)
slate.fr/story/120899/e…
La demande est venue des femmes, les médecins accoucheurs s’en préoccupant peu, certains fidèles au précepte de la bible « tu accoucheras dans la douleur ».
Or une méthode d’accouchement « sans douleur » avait été élaborée à la fin des années 1930 en Union soviétique.
Il s’agissait d’accompagner la douleur par des exercices de respirations, de relaxation, au lieu de la subir
Il officiait alors à la maternité des Bluets, clinique CGT des métallurgistes,
et y enseigna immédiatement cette méthode.
en 1954 Louis Delmas filme le 1er accouchement sans douleur
Au lieu des hurlements de douleurs et d’angoisse, les femmes conscientes de ce qui se déroule dans leur corps dominent la douleur`
on est en pleine guerre froide, on ne veut RIEN qui viennent d’URSS
(je vous assure que c’est vrai !)
(à lire là w2.vatican.va/content/pius-x…)
Finalement, suite à 1 projet de loi du PCF, l’assemblée vote en 1956 le remboursement par la sécu des 9 séances de préparation à l’ASD.
La loi appliquée en 1959 qui permet enfin la diffusion de la méthode en France puis dans toute l’Europe, et en Amérique!
pause
(qu'est-ce qu'il est long celui là, désolée, et encoure, je fais au plus vite....)
Reste que, soyons honnête, pour un véritable « accouchement sans douleur » il faudra attendre la péridurale !
En 1939 le code de la famille institue une prime à la 1ère naissance (si survenue 2 ans après le mariage) et des allocations familiales . Plus des aides pour les filles-mères
En 45 on crée le quotient familial
(moins juste que les allocs car ne favorise que ceux qui payent des impôts…)
(ben ouais, c’est la république qui a créé ça)
Genre maman chérie, ce bel aspirateur…. Grrrrrrrrr
parce que qui dit Etat nataliste, dit Etat qui interdit la contraception et l’avortement
Au 19e c’était un crime, passible de mort,
ça devient un délit, passible de prison et d’amendes
et dans ce contexte, les avortements sont clandestins, au détriment de la santé des femmes
mais ça je vous le raconterai dans un autre cours!!!!!!!!!
le prochain cours d'Herstory sera.... à la rentrée des vacances, ben ouais
et portera sur femmes et colonies
journals.openedition.org/clio/1427