Très heureux de lire dans @lemondefr qu'il existe à présent un consensus sur l’apprentissage de la lecture :
1. Concentration du premier semestre de CP sur le décodage fluide
2. Travail sur la compréhension orale puis écrite
abonnes.lemonde.fr/idees/article/…
Quelques précisions toutefois:
1. Concentration du premier semestre de CP sur le décodage fluide
2. Travail sur la compréhension orale puis écrite
abonnes.lemonde.fr/idees/article/…
Quelques précisions toutefois:
1. Toutes les études, dont celle de Goigoux, montrent l'importance cruciale de progresser rapidement en décodage. C’est l’objectif majeur du premier semestre de CP. Le pianiste fait des gammes, le tennisman fait du mur, le jeune lecteur apprend à décoder vite et bien.
2. Une confusion fréquente : on peut apprendre à décoder en assemblant des lettres (B+A=BA), ou en analysant des mots (CHOU=CH+OU). Mais ces deux méthodes phoniques, complémentaires, n’ont rien à voir avec la photographie globale d’un mot.
3. Les « mots outils » sont des petits mots très fréquents comme « un, des, il est », etc. On peut les enseigner tôt – mais la plupart sont réguliers, et les autres peuvent être présentés comme des écritures particulières d’un son (« est » se prononce « è »).
4.Le but, bien sûr, c’est la compréhension de ce qu’on lit. Il faut l’expliquer aux enfants, dès le plus jeune âge, en lui lisant des livres. La compréhension se travaille d’abord à l’oral. C’est le même circuit de compréhension orale qui sert plus tard à la compréhension écrite.
5.Toutes les études montrent que la fluidité du décodage prédit la compréhension, et que son entrainement améliore la compréhension. Mais décoder ne suffit pas : pour comprendre, il faut travailler le vocabulaire et les structures de la phrase, d’abord à l’oral, ensuite à l’écrit
6.Où en est l’école française ? La concentration initiale sur le décodage semble insuffisante. En début de CP, on demande parfois aux néophytes de « lire » les mots toboggan ou halloween, ou des phrases entières comme « il y a des filles et des garçons à l’école ». Absurde.
7. Allez voir les manuels ! Et aussi les grilles qui sont proposées par certains inspecteurs et qui mettent 3 étoiles à l’ « identification globale des mots » :
ac-grenoble.fr/savoie/pedagog…
ac-grenoble.fr/savoie/pedagog…
ac-grenoble.fr/savoie/pedagog…
ac-grenoble.fr/savoie/pedagog…
8. On manque de données sur l’impact des manuels, mais les données disponibles ne sont guère rassurantes : 30% des enseignants improvisent sans manuel (enquête Goigoux), et le reste utilise majoritairement les manuels les moins efficaces (enquête Deauvieau) :
9. Au labo, Cassandra Potier-Watkins a mesuré la vitesse de lecture en fin de CP dans l’académie de Poitiers. La moyenne est correcte, mais la dispersion des scores est épouvantable : 11% des enfants ne savent pas lire un mot de 2 ou 3 lettres en quatre secondes.
10. Les résultats des journées Défense et Citoyenneté 2016 sont catastrophiques. Le titre prétend que seuls 10% des jeunes sont en difficulté, mais en réalité seuls 61% sont des lecteurs efficaces. education.gouv.fr/cid58761/journ…
11. En conclusion, le consensus existe sur la stratégie : 1. Concentration du premier semestre de CP sur le décodage fluide. 2. Travail sur la compréhension orale puis écrite.
Reste encore à rendre cette stratégie accessible à CHAQUE enfant, en s’adaptant à son rythme.
Reste encore à rendre cette stratégie accessible à CHAQUE enfant, en s’adaptant à son rythme.
12. Les enseignants devraient mesurer régulièrement les progrès de chaque élève, afin de les soutenir si nécessaire. Rien de plus facile de que mesurer combien de mots sont lus en une minute ! Nous publierons prochainement des outils plus complets.
