Profile picture
вик @otselyal
, 37 tweets, 6 min read Read on Twitter
Au cours de l'une des auditions avec les forces de l'ordre dont mon ex ne fait pas partie, j'ai parlé de la façon dont il couvrait de cadeaux, et de sa façon de m'offrir (du coup pas offrir) de force des petites choses depuis la séparation, à des moments clés.
Mon interlocutrice a dit : "Je vois. Il est pas tranquille, ce monsieur."
De la même façon qu'elle avait résumé de très longues phrases en "c'est du harcèlement [+/- sexuel]", de très longues minutes de description en "c'est du contrôle", des minutes de larmes en "c'est un viol".
Les cadeaux, c'est le mode de fonctionnement à l'intérieur du cycle de la violence. J'ai été couverte de cadeaux pendant ma relation, même quand il était endetté à ne plus payer le gaz qui chauffait le logement où nous vivions (sans me le dire...).
J'ai eu des fleurs, des bijoux, des repas au restaurant. Des promesses (en l'air) aussi. Pendant la relation, c'était toujours avec une intention : il venait de se passer quelque chose ou il avait une demande sexuelle à formuler.
Souvent, il allait acheter le cadeau en uniforme, pendant une journée de travail, dans une petite boutique de la ville. Il était alors le [membre des forces de l'ordre] que tout le monde, VRAIMENT tout le monde, devait identifier comme celui qui fait un cadeau à sa femme.
Les commerçants, les passants qui connaissaient quasiment tous les [membres des forces de l'ordre] qui avaient un peu d'ancienneté sur place (e qui sinon, de toute façon, voyaient l'uniforme aller acheter ce cadeau), les collègues.
Il me l'offrait sans geste tendre particulier, parfois en le laissant simplement à ma vue quelque part dans l'appartement : je devais le voir, le remercier évidemment, et avoir totalement conscience que c'était lui qui me faisait un cadeau. Encore.
C'était lui qui faisait un geste vers moi. Encore.
Alors que j'avais passé la nuit à pleurer sur le sol de la salle de bains ou à hurler, ou enfermée dans la petite pièce. C'était encore lui qui faisait un effort.
Moi, en plus d'être bruyante et invivable au quotidien, aucun.
Et cet effort de sa part, il s'était affiché en ville dans son uniforme juste avant. Regardez ce [membre des forces de l'ordre] exemplaire.
Et il s'affichait après par moi ou par lui sur tous les réseaux sociaux. Regardez ce mari exemplaire.
Les enfants, pendant la relation, n'avaient aucun besoin d'être achetées par ses cadeaux, ou ceux de sa famille. Alors, c'était moi seul qui gérais l'équipement, l'habillage, la nourriture, les loisirs.
Depuis la séparation en revanche, lui comme sa famille couvrent mes enfants de cadeaux quand il faut leur rappeler qu'elles ne sont que des objets utiles contre moi pendant encore quelques années. Ou leur rappeler le besoin de se taire.
Pour un jeune enfant, le récit prioritaire du retour de chez papa, c'est la liste des cadeaux qu'il a faits. La violence, si elle est possible à dire (elle ne l'est pas toujours et je suis très loin de tout savoir de ce qui est fait à mes enfants), elle arrive après l'inventaire.
Et comme l'inventaire des cadeaux a pris du temps, la violence n'arrive pas forcément. Ou alors, elle arrive, mais elle est très compensée par cet inventaire.
Surtout, le double visage, dont j'ai conscience mais mes enfants pas du tout à leurs âges (avant, encore moins), les perd complètement. Cela crée une absence de repères. Et du déni. Comme moi avant que j'aie conscience... Et j'allais en mourir, de cette absence de repères...
Les enfants rentrent d'un moment où il n'y a eu évidemment aucune contrainte (horaires etc - faudrait quand même pas s'embêter à respecter le rythme de vie des petits), et où il a littéralement plu des cadeaux.
Difficile de raconter la violence. De ne pas minimiser.
Pour moi aussi, difficile. Au début, je ne voulais pas. J'avais trop mal d'imaginer mes enfants au milieu de menaces de mort sur leur maman. Je refusais d'écouter. J'ai été cette mauvaise mère qui dit "je ne peux pas entendre", parce que j'allais mourir d'entedre cette violence.
Je préférais entendre les cadeaux, me dire que malgré tout, il leur offrait du temps de loisirs. Et puis, j'ai compris. Avec l'aide de la psy. Plus tard, violemment, en audition avec les forces de l'ordre dont il n'est pas, j'ai tout pris dans la face : il n'est pas tranquille.
Et il ne fait que reproduire ce qu'il a toujours fait avec moi : tais-toi, tout le monde sait que je te couvre de cadeaux. C'est exactement ce qu'il fait avec les enfants. Jouant en plus de son pouvoir de nous priver de nous faire des cadeaux à nous-mêmes, afin de bien marquer.
La justice lui permet de continuer, d'accentuer, tout ça. Qu'elle ne s'inquiète pas, il continue, il accentue, et jusqu'à ce qu'on en meure il mettra des centaines d'euros dans des jouets pour faire taire les enfants.
Vis-à-vis de moi, après la séparation, il est devenu plus pervers sur les cadeaux : il cachait des trucs dans les affaires des enfants, sans me le dire en me les rendant, et je découvrais en vidant. Ce n'était évidemment plus des bijoux, mais des trucs plutôt alimentaires.
Sachant (il était au courant) que mon SSPT avait fini par s'associer à des TCA très sévères avec une anorexie qui a failli me tuer.
Par exemple, à plusieurs reprises, du chocolat. C'était généralement après qu'il se soit rendu compte qu'il était allé trop loin dans les menaces. Il glissait du chocolat. Si mes filles voyaient que je tombais dessus, elles me disaient "papa il a pensé à toi".
Le chocolat glissé dans les affaires était devenu un mode de fonctionnement un peu habituel en post-séparation. Au point qu'un jour, quand j'ai dit à mon médecin "ah, j'ai encore eu du chocolat", après qu'il s'est assuré que je l'ai jeté (psychologiquement important), il m'a dit
"C'est un signe." Alors j'ai dit non, je n'ai rien appris récemment, c'est curieux cette fois. "Donc il faut faire attention à vous. Il sait peut-être quelque chose que vous ignorez."
Il avait raison. Quelque chose s'était bel et bien passé.
Ces faux cadeaux, pervers et donnés sur un mode très pervers avec en plus les enfants qui appuyaient sur le fait qu'il était obsédé par moi, ont toujours visé un moment clé. Une étape du divorce, une étape de mon départ, une étape de mon déménagement loin...
Il y en a eu un dernier juste après le déménagemt. Pas encore de nouveau depuis. Soit parce que les enfants ont répété que je jette et explique pourquoi je jette ("papa n'a pas à me faire de cadeau, nous ne sommes pas dans ce type de relation"), soit parce qu'il a vu inefficacité
Mais chaque fois, malgré mon apprentissage de cette clarté du propos et du positionnement à prendre devant mes enfants et pour moi, CHAQUE FOIS sa perversité dans le geste et l'inadéquation de la chose avec notre relation, a été un grand perturbateur.
Il l'a fait aussi dans ses SMS, d'ailleurs.
A me demander de mes nouvelles quand j'était en hébergement d'urgence avant de me demander de changer ses draps quand je viendrais voir les enfants (emprise 100% = je faisais... oui... et je répondais à tous ses SMS, en détaillant...)
A me promettre de m'offrir un cadeau très cher, promis de longue date dans notre elation mais jamais offert, quand je refusais de céder à une demande alors que j'étais en hébergement d'urgence.
A m'inclure dans les demandes de nouvelles quand il faisait croire qu'il s'intéressait aux enfants mais voulait seulement garder le contact avec moi et tester mon temps de réponse. [Les forces de l'ordre, dont il n'est pas, n'en revenaient pas de son emprise sur moi.]
[H.S : les forces de l'ordre dont il fait partie, et c'est là qu'on voit le regard porté sur le dossier A PRIORI, en plus des petites phrases dont je parlerai, ont considéré que c'était moi la harcelante car je répondais à toutes les sollicitations ...1/2]
[et doublement harcelante car parfois je répondais en deux fois car je lui offrais des détails ou lui demandais de me foutre la paix... 2/2]
A me souhaiter bonne année ou joyeux noël alors que je dénonçais des viols et des violences diverses juste avant aux forces de l'ordre.

A me dire que je pouvais être sympa, quand même, parce qu'un vrai connard il m'aurait tabassée et tuée, lui il me faisait des cadeaux.
A se faire passer, pendant qu'il menace de mort, pour le mec en recherche d'apaisement face à la procédurière.

Et... ça marche !
Le JAF a considéré que malgré ma plainte et ma fuite (convenance personnelle, quoi, ahahah) que notre relation était apaisée et donc incompatible avec des violences. En même temps, son collègue trois ans avant considérait que le harcèlement était un jeu.
L'expert psychiatre m'a dit que "ce monsieur veut l'apaisement" pendant que monsieur offre des cadeaux en menaçant de mort (lequel des deux est vu? par tout le monde surtout? eh oui...)
Alors il continuera. A acheter le silence des enfants pendant que nous mourons de l'auglement et lasurdité volontaires de deux institutions, une enquêtrice qui emploie mon ex et une décisionnaire qui se fie à cette première.
Missing some Tweet in this thread?
You can try to force a refresh.

Like this thread? Get email updates or save it to PDF!

Subscribe to вик
Profile picture

Get real-time email alerts when new unrolls are available from this author!

This content may be removed anytime!

Twitter may remove this content at anytime, convert it as a PDF, save and print for later use!

Try unrolling a thread yourself!

how to unroll video

1) Follow Thread Reader App on Twitter so you can easily mention us!

2) Go to a Twitter thread (series of Tweets by the same owner) and mention us with a keyword "unroll" @threadreaderapp unroll

You can practice here first or read more on our help page!

Did Thread Reader help you today?

Support us! We are indie developers!


This site is made by just three indie developers on a laptop doing marketing, support and development! Read more about the story.

Become a Premium Member and get exclusive features!

Premium member ($3.00/month or $30.00/year)

Too expensive? Make a small donation by buying us coffee ($5) or help with server cost ($10)

Donate via Paypal Become our Patreon

Thank you for your support!