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Lucas 🏀 @LucasJcb
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Chose promise, chose dûe, le thread traduction de la lettre de Nate Robinson sur sa dépression est là ! Bonne lecture à vous 😄⬇️
Nate Robinson regarde la télévision, il est 9h du matin et sirote son cocktail maison à base de jus d'orange et de limonade. Assis dans un dinner à Seattle, il regarde le Game 7 entre Houston et Golden State.
"Je suis désolé, mais à sa place, même blessé je joue ! Ils sont pas capables de marquer un panier et ils ont le joueur parfait pour ! ." Nate Robinson s'excite et secoue les mains comme s'il tenait un ballon imaginaire entre les mains, de retour en NBA le temps d'un instant.
Remarquez, ça ne serait pas la première fois que Nate Robinson défie le temps et l'espace. Il l'a déjà fait pendant 11 ans à survoler la Ligue, par dessus Yao et à décrocher 3 fois le Slam Dunk Contest.
"C'est un des plus beaux athlètes que j'ai pu voir sur un parquet [...] c'est rare de voir un mec si petit avec autant de puissance." ~Doc Rivers.

"Il jouait avec passion, il se pointait chaque soir pour jouer." ~Clyde Drexler.
Mais Nate avait aussi un caractère à irriter ses coachs, certains le trouvaient pertubateur, immature.

Larry Brown et Mike D'Antoni en ont soupé avec lui, Malik Rose se rappelle même de lui, imitant ses coachs dans leurs dos.
D'Antoni l'avait même benché pendant un mois à cause de ses pitreries.

"C'était un putain de talent, je ne saurai jamais vous dire s'il a atteint son plafond maximum. Il avait de telles capacités, je ne sais pas s'il s'en rendait compte." ~Alvin Gentry.
Nate Robinson a désormais 34 ans. A entendre des déclarations pareilles, il en secoue la tête, tellement de souvenirs de coachs qui lui ont dit de se canaliser...

Passé par tellement de franchises, New York, Boston, Chicago, Denver, Golden State, OKC, Nola, les Clippers...
Celui qu'on appelle KryptoNate prend sa part de responsabilité :

"Ils ont sûrement mal compris, mal interprété qui j'étais, cependant j'accepte et je prends ma part du gâteau, j'étais aussi fautif."
"Je suis Gémeaux, les Gémeaux ont souvent des personnalités divisées, bonnes ou mauvaises. Moi je me regarde dans le miroir, je vois les imperfections et je ressens ces deux personnes qui vivent en moi."

Le jeu de l'ange et du démon.
Le démon dit : Dunke sur quelqu'un et fait vibrer la salle.
L'ange dit : Retiens-toi et relance l'attaque.

Le démon dit : Balance des grosses punchlines sur les mères.
L'ange dit : Tais-toi le Coach parle.
"Ce jeu-là, c'est un peu celui de Spidey et Venom, personne ne veut que Venom prenne le dessus. Tout le monde veut être beau, lumineux, mais je n'ai jamais voulu que mon Venom à moi sorte, car on sait ce que Venom peut faire."
Après le petit-déjeuner, Nate s'entraîne à la Fac de Seattle, avec son coach, Chris Hyppa.

KryptoNate s'entraîne dur et fait pour tout pour revenir au meilleur niveau, jouer en BIG3 et la Drew League, son dernier passe pour peut-être retourner en NBA un jour.
La dernière fois qu'on a vu Nate jouer pour une équipe professionnelle de basket, c'était en 2017, pour les Delaware 87ers. "C'est un joueur tellement unique que les portes ne seront jamais fermées pour lui" pense coach Gentry.

Doc Rivers n'exclut pas un retour non plus.
"Il est trop déterminé et athlètique pour parier contre lui.". Cependant Nate doit montrer qu'il a pris du plomb dans la cervelle.

En 2005, à ses débuts, face aux Celtics, Robinson s'est vite brûlé les ailes comme Icare. Un ballon lancé n'importe comment, un dunk raté.
Au temps-mort, les joueurs lui ont demandé s'ils savaient pour qui il jouait, Larry Brown, coach qui prônait l'extra-passe. Robinson a répondu que non.
"La seule chose qui m'intéressait, c'était de passer sur Sports Center, que tout le monde sache que j'étais en NBA."
Robinson et son compère Eddy Curry participaient sans vraiment en prendre conscience, à la mauvaise ambiance dans le groupe.

"C'est un Clown, il ne s'arrête jamais. Il ne peut pas être sérieux. On l'aime tous, mais cet aspect-là le tue complètement."
Malik Rose se souvient encore de lui sur le terrain :"Oh merde, ce windmill de Carter, Putain c'est Kobe là-bas ?"
-"Nate, le basket c'est comme un bateau, tu ne peux pas le faire tanguer, il faut surveiller les courants..."
Des paroles très vite noyées dans ses enfantillages.
Lors de son premier match face à Allen Iverson, lorsque A.I est passé à côté de Nate à l'échauffement, Robinson a souri comme s'il venait de voir le père Noël.
"Je vais le verrouiller en défense les gars ! Lui botter le cul comme jamais."
Ce soir-là, Robinson plante 17 points, dont le 3 points de la victoire sur Iverson en prolongation.

Une mentalité qui aura conquis le coeur de beaucoup de coéquipiers pendant sa carrière.
"Il irait à la guerre pour vous." ~ Carlos Boozer.
Plus le temps passait, plus on demandait à Robinson de changer, à tel point que lui-même ne se reconnaissait plus dans le miroir.
Incapable de changer, incapable de comprendre comment faire, Nate Robinson est tombé dans la confusion.
Perdu et seul, celui que tout le monde aimait dans le fond ne disait à personne qu'il suivait des thérapies.
Le point de non-retour est arrivé un jour de gloire : ce Game 4 face à Brooklyn en 2013. Robinson déguisé en Michael Jordan cette nuit, rêve déjà de fin de carrière à Chicago, paisiblement. Un rêve très vite coupé court par Thibodeau, qui ne supporte plus son immaturité.
La tristesse de Robinson l'a noyé.

"La NBA m'a donné ma dépression."

A lire ça, on se dit que la solution est simple, qu'il suffit juste de changer, de devenir un joueur "pro" et sérieux. Arrêter de distraire tout le monde, jouer avec justesse.
Chasser le naturel, il revient au galop.

"Nate le joueur, c'est Nate. Mais Nate tout court, c'est le blagueur, ces personnalité sont inséparables. C'est son don, mais aussi sa malédiction." explique son coach Chris Hyppa.
Robinson se rappelle de moments où Larry Brown l'appelait tous les jours "la petite merde".
Ses demandes d'arrêter de le rabaisser ont toujours été ignorées.

"Je n'ai aucun souvenir de tout ça, mais si je l'ai fait, sachez que je me sens honteux, ce n'est pas ce que je suis."
"Ce n'est pas faute d'avoir essayé de vouloir changer. Mais c'était une erreur de vouloir changer pendant 11 ans en NBA."
Robinson a même essayé de changer ses attitudes, il a pu faire de bonnes rencontres. Notamment Ray Allen aux Celtics, avec qui il a lié une véritable amitié basée sur la discipline, l'entraînement, le développement de soi.
A cette période, Robinson commence même à avoir un journal intime, qui l'aura beaucoup aidé.

Des changements qu'il a perpétué aux Bulls : se placer au premier rang de l'avion, pour ne pas être tenté de faire des blagues, arriver plus tôt et partir plus tard que les autres.
"Il voulait que le monde sache qu'il était fiable, que c'était un homme."

Robinson rebondit partout aux US, il s'arrache et fait toujours ce qu'on lui demande. Gary Payton lui a dit un jour :
"Ne change pas pour les gens, change pour être dans la situation que tu veux être."
Pour KryptoNate, la NBA a changé et crée parfois des stars là où il aurait été critiqué.

"On félicite des joueurs de jouer à Fortnite, mais demandez à ceux qui me connaissent si je jouais pas à Madden à 2 heures du matin et qui était présent aux entraînements le matin ?"
"Si je faisais 1m95 je serais encore là. Sortez moi des gars qui peuvent jouer contre l'élite des meneurs et planter 18 points en 19 minutes."
Parfois Robinson s'imagine en train de courir sur le parquet, avec les détracteurs qui lui tirent le maillot. Il s'envole jusqu'à l'arceau, mais leur poids le ramène au sol.
"Je vis comme Peter Pan, on ne peut pas voler sans pensées heureuses. Si on vous traîne dans les décharges et qu'on vous délaisse, vous ne pourrez jamais voler."

Maintenant la vie de Nate Robinson a bien changé et il apprécie la vie autour de ses 3 fils et sa fille.
Pendant ce temps, Nate est toujours "en attente" d'un appel. En 2017, il aidait Guaros de Lara à remporter le championnat vénézuélien.

"Le jeu était physique, dur, pire même, c'était sale et méchant. On aurait tout fait pour me stopper, les mecs me tapaient dans les parties.."
Plusieurs fois Robinson a eu envie de se relever et coller des coups de poings à tous ces joueurs.
"Mais chaque fois je me suis relevé en me disant "Arrête, Dieu teste ta maturité." alors au lieu de ça, je leur mettais des cartons."
"Docteur Seuss me dit que je dois être moi-même, que je dois me faire confiance. Pourquoi être quelqu'un d'autre ?"

"C'est comme ça que je suis, je suis moi, je ne peux être personne d'autre que Nate Robinson."
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