Le HuffPost est au Palais de justice de Paris pour suivre l’interrogatoire de #Jawad Bendaoud en appel. Suivez l’audience en direct avec @ClaireDigiacomi ⬇️ 
En survêtement rouge (le même que le 2e jour d’audience), #Jawad Bendaoud est arrivé accompagné de son avocat. L’audience commence à l’heure. Youssef Aït Boulahcen n’est pas là.
Avant d’entendre #Jawad Bendaoud, on visionne les images d’Abdelhamid Abaaoud en Syrie, tractant des cadavres avec son pick up. La vidéo est régulièrement évoquée dans ce procès, mais concerne plus le cas de Youssef Aït Boulahcen.
Le pdt de la cour revient sur les détentions de #Jawad, lui demande s’il a tenu des discours menacants en prison comme l’a dit un codétenu. J : « il a dû assister à une scène où j’étais énervé. Mais il en a rajouté grave. Je disais que la prison était une fabrique à terroristes »
#Jawad : « Je n’ai jamais tenu de propos contre les Juifs »
#Jawad B. tente de convaincre la cour qu’il n’a fait que croiser un détenu considéré comme prosélyte et condamné à 9 ans de prison. « Je fume 10/15 joints par jour, vous croyez qu’il va venir me parler de religion ? Entre moi et lui il n’y a rien du tout »
Le président interroge #Jawad B. sur le fait qu’il suivait la page Facebook de ce détenu. Debout au micro, il explique : « on se follow, ça veut pas dire qu’on se suit tous les jours. Y’en a qui me suivent sur Snap, ils me suivent le lundi, puis pas le mardi, pas le mercredi... »
#Jawad dit avoir vu la vidéo d’Abaaoud tractant des corps «facilement une dizaine de fois» en prison. C’est une vidéo qui se partageait «parce qu’on se demandait comment un mec de cité pouvait» avoir basculé. Mais c’est un geôlier qui lui a appris qu’il l’avait hébergé, dit-il.
Sur ses relations avec Soumah, 3e prévenu dans l’affaire, #Jawad assure que « la seule relation avec lui c’était le trafic de stups. 7-10 grammes par jour. 4 fois maximum ». Ces faits ont été jugés.
Pdt : « vous êtes-vous déjà livré à du proxénétisme », comme l’a dit Soumah ? « Jamais », assure #Jawad, qui explique qu’il connaît beaucoup « d’escorts très riches ». Les filles qui montaient sans arrêt chez lui, c’était « pour s’amuser », pas du trafic, dit-il.
Président : « donc des fois vous volez, des fois vous aidez la police ». #Jawad : « je vole pas monsieur, j’ai passé l’âge. J’arnaque les gens qui vendent des trucs volés, je les carotte, c’est pas pareil ! »
Les réponses aux questions sur le trafic de stupéfiants se font très précises... #Jawad : « l’héroïne ça rentre dans les os tout ça... la cocaïne au moins ça reste dans le sang et les muscles. »
#Jawad raconte comment il a tenté de récupérer un studio vide pour une femme qui lui promettait 500€. «J’ai cassé la porte, mais comme c’était trop petit finalement elle n’en voulait plus. Elle m’a pas payé». Pdt: «vous vous rendez compte que tout ça est illégal?» Jawad : «oui»
#Jawad est interrogé sur le squat de la rue du Corbillon, visé par l’assaut. Il décrit la pièce principale, avec un sommier, et un autre lit fait à partir de « 3 matelas superposés. Ça faisait comme un vrai lit. » Il l’a loué à la nuit, à l’heure, gratuitement.
#Jawad raconte comment il a appris qu’il y avait des attentats. Il était en voiture avec un ami, croise d’autres amis en voiture avec «Chante France à fond». «On danse sur les Magnolias de C. François. Je sais qu’on va parler des Magnolias dans la presse, mais c’est la vérité»
Rentré chez son père, #Jawad voit à la télé qu’il y a des attentats, pas d’images des terroristes mais une carte de Paris : «On mange un certain plat que je ne citerai pas, je cite pas les plats pour faire rire les gens».
#Jawad raconte les jours qui ont suivi les attentats. « Les gens pensent que je fais un comedy show, y’a pas de comedy show, c’est la vérité »
#Jawad est resté calme jusqu’ici. Mais le ton monte quand on lui demande de se rappeler du 14 novembre. Son avocat lui glisse des «chuut» pour le calmer. «Là ça commence à me...», dit-il en direction de son avocat. Il souffle fort dans le micro. «Calme-toi», répète son avocat.
#Jawad B. dit ne pas avoir regardé la télé «même une seconde» les 3 jours qui ont suivi les attentats. «Zéro presse, zéro journaux, j’avais même pas Internet puisque j’avais un Samsung à 20 euros». Soumah, lui, a vu «Enquête exclusive» sur M6 le 15/11 avec les images d’Abaaoud
Le 16 novembre, Soumah vend 7 grammes de shit à #Jawad. Il est accompagné d’Hasna Aït Boulahcen, ce qui «n’était pas programmé» selon J. Il revient sur des propos aux policiers : «j’ai dit que je l’avais déjà croisée mais c’est pas vrai. Possible mais je ne m’en souviens pas».
#Jawad : «C’est Soumah qui m’a demandé de trouver un appartement à Hasna» pour 5 jours. Hasna explique que c’est pour ses «2 frères», dont l’un «a tabassé sa femme». La mère d’Hasna, «comme elle aime bien cette femme, a mis son fils dehors».
La rencontre entre #Jawad B., Soumah et Hasna est confuse. S’agissait-il d’un frère ou deux à héberger? «A un moment elle me parle d’un, à un moment elle me parle de deux.» Soumah, lui, parle d’une location pour Hasna seule, pour 3 semaines.
#Jawad : « la location s’est faite en une minute. En vrai blabla. » Le président : « vous êtes rapide en affaires »
On évoque un appel de #Jawad à Hasna passé le lundi à 19:53, de 3 min 31. « Je ne nie pas l’appel, je nie la durée. C’est un appel de répondeur qu’ils ont fait passer en appel voix. Aucune de mes conversations avec Hasna n’a dépassé 1 min 10. »
Interrogé sur les différentes versions des faits, #Jawad Bendaoud hausse le ton. « C’est moi qui ai vécu c’est pas vous qui étiez là non ? Vous pouvez pas réécrire l’histoire. Ce que je dis c’est clair, net et précis ». Le président le rappelle à l’ordre, son avocat aussi
#Jawad sur sa rencontre avec Abaaoud : «je lui ai serré la main, je lui ai dit ‘j’ai fait 10 ans de prison c’est normal que je te rende service’. On s’est tapé l’épaule et je suis parti.» La photo d’Abaaoud est déjà dans les médias, mais il assure qu’il n’a pas regardé la tv
#Jawad interrogé sur le fait qu’Hasna l’appelle «frère»: «Au jour d’aujourd’hui on est en 2018. Vous prenez mon portable vous verrez que plusieurs personnes m’appellent ‘frère’ dans les messages. ´Frère’, dans les cités, c’est comme ´sire’ chez les bourgeois.»
L’audience est suspendue 10 minutes après un incident #Jawad
#Jawad Bendaoud enrage au micro : « Depuis tout à l’heure vous me dites des trucs, je dis rien, mais à un moment ça va péter monsieur le juge ! Me traitez pas de menteur, je suis pas un menteur ! »
L’avocat de #Jawad Bendaoud, Xavier Nogueras, se lève pour le calmer à mesure qu’il s’énerve. « Vous allez faire quoi ? Mettez moi 6 ans ! Vous pensez que vous allez me faire peur ? Ma mère la reine des putes si je mens, ça va ou pas ? »
Au micro, #Jawad Bendaoud crache sur le pupitre : « voilà ce que j’en fais du RSA, voilà ! » Il pleure, rouge de rage. Les policiers l’entourent. « Qu’est-ce que vous voulez vous deux là ? », leur lancent-ils.
#Jawad Bendaoud revient dans la salle d’audience accompagné de son avocat. L’audience reprend.
#Jawad Bendaoud répond à des questions au sujet de sa consommation de drogue. Il a pleuré, a la voix chevrotante et essuie des larmes sur son visage.
#Jawad a repris ses esprits pour évoquer le 17/11 et est redevenu lui-même : il coupe la parole, parle sans s’arrêter, décrit tout dans les moindres détails : « à 23h07 je suis sous ma douche quand Soumah il m’appelle, je suis sûr de moi ».
#Jawad : « Je suis chez ma mère, je me souviens pour rigoler je lui ai demandé si elle me trouvait beau gosse, j’ai mis les habits que j’avais le lendemain sur BFM... »
#Jawad a-t-il eu un doute sur l’identité des gens qu’il hébergeait ? « Je me suis dit c’est des mecs qui font du trafic. Dans ma tête tout passe peut-être, mais pas qu’ils soient des terroristes. A aucun moment je me dis que j’ai quelqu’un qui vient de Syrie et d’Al Qaida »
#Jawad : « Je suis en train d’écrire un bouquin, c’est pas pour raconter des salades »
Le matin de l’assaut, l’ex-compagne de #Jawad lui dit : «tu aurais dû t’en douter je te l’avais dit». J : «elle m’avait parlé de Soumah, pas des événements. Je sais pas si elle a voulu faire l’intéressante. Il y a une différence entre trouver qqun louche et penser à 1 terroriste»
Sur l’ADN de #Jawad mélangé à celui d’Abaaoud, retrouvé sur le scotch qui a servi à confectionner un explosif : « le rouleau était chez moi, j’ai dû le prendre pour scotcher un truc. J’ai jamais vu d’explosif de ma vie, même posé sur une table. Je ne leur ai pas donné le scotch »
A ce sujet, la position de la défense de #Jawad : l’ADN mélangé peut venir du fait que J. a serré la main d’Abaaoud. Ça donne un ADN mélangé. Et il a été retrouvé sur la face extérieure du scotch, et non la face collante.
#Jawad : « on parlait de quoi déjà ? »
Le président : « Eh bien vous parlez trop. Vous vous saoulez tout seul avec vos paroles. »
Le président : « Eh bien vous parlez trop. Vous vous saoulez tout seul avec vos paroles. »
#Jawad est interrogé sur des propos rapportés par son ex-compagne, selon laquelle il lui a dit : «Je les ai niqués (la justice) 1 fois, je les niquerai une deuxième fois». «Ce jour-là je suis allé récupérer le garde du corps du président Makao, qui était avec Macron et Brigitte»
#Jawad : « j’ai publié une vidéo avec des très jolies filles, mais quand je vous parle de nanas, c’était du top niveau. Elle a vu ça sur Snap, elle a pété les plombs. Elle m’a dit : ´tu verras je t’enverrai en prison par tous les moyens’. »
#Jawad : « après il y a eu des histoires avec Benalla, Makao il a fait comme s’il ne me connaissait pas, il a fait un déni de grossesse d’un coup »
#Jawad assure qu’il a dit à son ex-compagne : « j’ai gagné une fois, je gagnerai deux fois ». Elle a été citée comme témoin pour ce procès. « Mais elle ne viendra pas c’est sûr », dit Jawad.
D’elle, #Jawad dit qu’elle n’est « pas venue le voir en deux ans d’isolement », et qu’elle « ne lui a pas apporté leur fils à l’isolement ».
On en est à l’entretien de personnalité. #Jawad dit que ça ne s’est pas bien passé avec une psy : « ils voulaient faire de moi un légume, mais je préfère me gaver de shit plutôt que de prendre des médicaments. C’est comme les anxiolytiques mais naturel, ça vient de la terre »
Un expert lui a trouvé une « propension au théâtralisme ». « C’est un racisme le mec », dit #Jawad
Sur l’emploi, #Jawad estime que «c’est foutu là, c’est même pas la peine de chercher. Je fais que des publicités sur Snapchat, c’est ça qui me fait de l’argent. On me donne 150 euros pour publier des photos de commerces qui viennent d’ouvrir par exemple». Il l’a fait 600/700 fois
#Jawad : « mais je vais peut-être tourner dans une série assez connue là, dont je donnerai pas le nom. Une bonne série faite par des mecs de cité. Je vais jouer un logeur de trafiquants de stupéfiants »
Ce live tweet est terminé, après près de 5 heures d’un interrogatoire tendu. #Jawad Bendaoud sera interrogé demain après-midi par les avocats des parties civiles, l’avocate générale et son avocat. Merci de nous avoir suivis !
