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La cour d'assises de Paris entend ce matin les réquisitions de l'avocat général, Philippe Courroye, dans le procès des deux policiers de la BRI accusés du viol d'une touriste canadienne.
Philippe Courroye, avocat général : "Je les regarde. Deux, trois mètres séparent Emily S. de ceux qu'elle accuse de viol en réunion. A l'issue de ces deux semaines et demi d'audience, ces deux, trois mètres constituent tjs un océan tant leur version sont irréconciliables"
L'avocat général aux jurés : "L'intime conviction n'est pas une pièce de monnaie qu'on lance en l'air, c'est un fil d'Ariane"
#requisitions
"Ici ma parole est libre, explique Philippe Courroye, qui rappelle que c'est la chambre de l'instruction qui renvoie les deux accusés ici. Le ministère public est le défenseur de l'intérêt général, c'est aussi avoir à cœur de défendre l'innocence."
"J'ai évidemment une très haute conscience des enjeux de ce dossier, j'ai étudié très attentivement le dossier. J'ai pesé en toute impartialité les éléments de cette affaire."
"Le moment est venu pour moi de vous livrer mon intime conviction."
"Ce ne sont pas des accusés ordinaire. NIcolas R. a déjà eu une sortie de route (il a été condamné pour menaces de mort contre un vigile lors d'une soirée)."
"Quand il nous dit, Nicolas R. qu'il a parlé de "Monténégro" et non pas de "negro" au vigile de couleur, cela nous donne une idée de son rapport à la vérité"
"Qui est emily S ? Lorsqu'elle arrive à Paris, en avril 2014, c'est une jeune canadienne née à Toronto, elle a 34 ans, son père est policier, sa mère artiste C'est une jeune femme intelligente. Elle est diplômée de droit et d'addictologie."
"Ce qui domine : c'est une personnalité non linéaire, ce que le psychiatre définit comme une personnalité « borderline », ça veut dire que c'est une personnalité instable émotionnellement."
"Emily S., elle a exactement le parcours d'une jeune fille rangée, elle est déjà cabossée, y'a des rayures sur la carrosserie, mais les experts disent qu'elle est directe, coopérative, confiante, liante."
"Ce soir là au Galway, on voit qu'elle a beaucoup bu. Comme elle est sociable, on la voit discuter avec le groupe. Très vite, cette jeune canadienne court vêtue, extravertie, apparaît comme l'attraction de la soirée."
"Vous mettrez les mots que vous voudrez derrière : potache, machiste, graveleux.
Cette impression de mâles dominants en période de rûte."
"Ce soir là, la canadienne c'est l'open bar du Galway.
Je n'ai pas vu d'image de provocation de sa part.
Quand Nicolas R. lui tend les bras, elle ne s'y jette pas, elle l'évite."
"A 0h41, on voit Nicolas R recevoir un appel téléphonique. Avant il a uriné non loin du 36, alors certes ce n'est pas sur un local de police, c'est l'entrée de la cour d'appel."
"A 0h42, il pénètre avec Emily S. dans le 36. Ils ne se tiennent pas la main, ils s'embrassent encore moins. Emily S. avance derrière lui."
"Après, mesdames et messieurs, commence le huis clos. Je n'y étais pas, vous n'y étiez pas. Entre 0h42 et 2h02, heure de la descente, il y a un créneau d'incertitudes."
"Quand elle redescend, elle est en état de choc, elle est « paniquée, sans lunettes, en pleurs ». Tout de suite, elle dit qu'elle a été violée !"
"Antoine Q. très pressé de sortir, dit : « elle est bourrée, c'est de la merde faut la dégager ». Elle ne sortira pas, elle dit en Français « ils ont voulu sexe avec moi que je voulais pas »."
"Ensuite, la situation se fige, elle s'assoit sous le porche, c'est au fond le début de l'affaire. Tous les policiers présents constate l'état de choc d'Emily S., « accroupie, jambes nues »."
"Elle parle de fellation et de pénétrations forcées. Elle dit tout de suite qu'il faut visionner les caméras, ce n'est pas neutre, si elle avait dit n'importe quoi Emily S. elle n'aurait pas voulu visionner les caméras."
"Il est 3h59, Emily S quitte le 36 quai des orfèvres pour le commissariat du 4e arrondissement. Elle va commencer le chemin procédural que doivent suivre les victimes de viol : les auditions, les examens médicaux, les examens psychologiques."
"Elle ne variera pas. Emily S. dira toujours qu'elle a été victime de viol, elle a été constante."
"Constante dans les lieux, dès le 23, elle conduit les enquêteurs au 5e étage, dans les bureaux 461 et 460. Elle est constante aussi sur le fait qu'on lui a servi un verre de scotch dans le bureau. Elle est constante pour décrire le faits de viol dans ces deux bureaux."
"Dans le bureau 460, elle se retrouve à genoux avec le sexe d'un homme dans la bouche, c'est une fellation, c'est la surprise. Elle essaye de le repousser,. « il me maintenait la tête, dira t-elle. Je sentais son sexe presque dans ma gorge »."
"Et puis elle va parler de pénétration vaginale, elle pense avoir entendu un étui de préservatif se déchirer. Et puis, il y a une nouvelle pénétration vaginale. Elle dit c'était manifestement un autre ». Elle veut que ça se termine, elle a peur."
"Et dans le bureau 460, elle parle de fellation.
Elle est constante pour dire qu'elle a entendu le déclic d'un appareil photo.
Elle est constante pour tout."
"Elle conteste depuis le début de la procédure avoir fait une fellation consentie à Nicolas R. Elle a eu peur de mourir. Elle est constante parce qu'elle a toujours désigné Nicolas R. et Antoine Q."
"Oui, elle est imprécise. Elle dit d'abord qu'elle a été violée par quatre hommes. Tout de suite, elle donne le nom de deux. A partir de la 3e audition, elle n'est plus sûre qu'ils étaient 4."
"J'en viens maintenant aux policiers. Leur version est totalement opposée aux dires d'Emily S., mais elles recèlent des dissimulations évidentes et des incohérences."
"Antoine Q. dira qu'il ne l'a pas trouvée très attirante, trop aguichante avec sa tenue. Évidemment, il est de bon ton de cracher dans la soupe."
"A 0H29, Antoine Q. sonne le top départ vers la BRI. Il dit c'est un hasard qu'ils partent ensemble. Ce n'est peut être pas un hasard si elle se retrouve avec lui dans la Mercedes."
"Il y a des dissimulations évidentes chez les accusés, c'est une caractéristique de leur version. Ils s'adaptent aux éléments de preuves. Les accusés ont le droit de mentir, bien évidemment. Mais ils ont aussi le droit d'en sentir les conséquences."
"Première version de Nicolas R. : il conteste toute relation sexuelle. Il dira qu'elle a retiré d'elle même son haut et ses collants. Elle veut lui caresser le sexe. Et lui, il dira que non seulement il n'est pas excité, mais il est choqué."
"Il sert une thèse d'une pudeur de gazelle, à laquelle la BRI de ne nous avait pas habituée."
"Il va falloir attendre la 2e version pour que Nicolas R parle de relation sexuelle. Il expliquera qu'il n'avait pas tout dit à cause de sa famille. Il dira que finalement il y a bien eu une fellation, mais comme il a eu une panne sexuelle, il est parti et Emily S. l'a mal pris."
"Les expertises mettent à mal ces premières dénégations. On retrouve quoi dans ces expertises ? Sur la base du cou, un mélange des trois ADN (Emily S., Nicolas R. et Antoine Q.), sur la taille, un mélange de leurs 3 ADN, sur son string, un mélange de leurs 3 ADN."
"Sur le caleçon de Nicolas R. sur le dos, une tache de sperme, devant l'ADN d'Emily S. Qu'est-ce que vous pouvez retenir ? Que ça confirme la version d'Emily S. quand elle dit qu'on lui maintenait la tête, puisque son ADN est retrouvé devant le caleçon."
"Ça prouve de manière certaine qu'il y a eu éjaculation. M. R. nous a sorti une innovation : il nous a expliqué que c'était du pré-sperme, lié à son excitation au Galway."
"Vous avez le SMS de 1h04, « c'est une touzeuse, depêche », ce SMS sera effacé et jamais évoqué. 3 interrogatoire en garde à vue, deux interrogatoires devant le juge d'instruction et puis, on nous parle du SMS le 5 octobre 2014."
"Pourquoi ? Parce qu'entre temps, le rapport de l'analyse téléphonique a été versé à la procédure."
"Sur le contenu, ça veut dire quoi ? Je suis quelqu'un de basique. Il invite clairement Sebastien C. a profité de la situation."
"Sébastien C. arrive à 1H09 au 36 et il monte dans les étages S'il n'a pas réagi à l'appel du SMS, je ne sais pas ce que c'est."
"A 1H16, il y a une vidéo effacée. Sur laquelle Sébastien C. ne fournira aucune explication."
"Il dit, Sébastien C. que cette nuit a changé sa vie. Quand des événements font résonance, on s'en souvient. Et Sébastien C. ne se souvient de rien."
"Pourquoi n'a t-il pas été renvoyé devant la cour d'assises ? La justice, ça n'est pas la loterie. La justice a besoin de preuves. Il n'y avait pas d'ADN et il n'a pas été identifié par Emily S., donc il n'est pas renvoyé. Il n'en reste pas moins qu'il a pu assister aux ébats."
"Il dira, Antoine Q. qu'Emily S. se met à danser devant le ventilateur sur lequel un string est accroché. "
"Un string, dont Q. nous a expliqué que c'était une « ancienne prise de guerre », un élément de décoration... C'est bien connu, dans arts et décoration..."
"Dans sa version, des dissimulations. On lui demande Emily S. a t-elle pu voir vos sous vêtements, il répond non."
"On va saisir ses caleçons, qu'est ce qu'on retrouve ? Du sperme et de l'ADN mélangé avec Emily S. Il n'a aucune explication. Il dit qu'il pense que c'est parce qu'elle a touché ses caleçons. Ce n'est pas ce qu'il avait dit."
"Comme il va falloir expliquer la présence de sperme sur 2 caleçons la mémoire lui est revenue ! C'est le temps retrouvé de Marcel Proust en moins littéraire !"
"A 8 à 10 centimètres du vagin d'Emily S. on retrouve l'ADN d'Antoine Q., c'est bien la preuve d'une pénétration sexuelle."
"Enfin on retrouve de l'ADN d'Antoine Q sur l'avant bras droit, le cou, à la naissance des cheveux d'Emily S. Et des deux accusés au milieu du dos et au bas du dos. Ça correspond à ce qu'elle a pu dire sur une fellation."
"Sur les SMS supprimés, là encore on a des explications évolutives. Ils disent : mauvaise manipulation. Cette nuit du 22 au 23 avril 2014, ça a dû être la nuit des bugs, surtout à la BRI."
"On peut se demander si ces suppressions ne sont pas volontaires pour supprimer toute trace de concertation."
"A 1H12, Sébastien C. il rapplique, comme le renard par l'odeur alléché. Il restera 50 minutes, ça n'est pas rien."
"Moi j'ai quand même du mal à penser que Nicolas R. qui invite son copain du Galway à se joindre à eux, il n'ait pas invité son copain du bureau d'en face. Moi ,je crois qu'Antoine Q. il était là dès le début."
"On nous dit qu'elle connaissait le 36. Vous croyez qu'elle a vu le film d'Olivier Marshall ? Qu'elle a lu le commissaire Maigret en long, en large et en travers ? Franchement ! Le 36 c'est très connu en France..."
"Vous avez déjà entendu parlé du commissariat connu de Toronto, vous ? C'est tout à fait crédible quand elle dit qu'elle pensait qu'on allait l'emmener dans un commissariat plein de monde."
"Nicolas R. a reconnu à l'audience qu'il lui avait un peu survendu le 36."
"En octobre 2014, Antoine Q. va évoquer pour la première fois une pénétration digitale. Il va expliquer que pendant le trajet, au feu rouge, Emily S. a défait sa braguette, caressé son sexe".
"Qu'au 2e feu il "glisse ma main à l'intérieur" et à l'audience il dit que ces caresses ont duré jusqu'au stationnement du véhicule devant le 36."
"C'est improbable ! C'est impossible parce qu'elle porte des collants et non des bas. Ce n'est pas moi qui le dit c'est Nicolas R., des collants jusqu'à la taille."
"Il aurait fallu que Monsieur Q passe son le collant, sous le string et qu'il introduise un doigt entier ! Comme un gynécologue : 10 cm ! C'est incohérent avec les expertises."
"Et là, elle est très très chaude, il est très excité ? mais il sort de la voiture, le professionnel reprend le dessus."
"A l'incohérence, il a rajouté l'inélégance. Comme il faut que ça colle, il va dire, joker peu glorieux, je le cite pardonnez-moi « quelque chose m'a gêné, il y avait une forte odeur de pas propre »".
"Il dira qu'elle était obnubilée par une chose : le vol de sa jacket
Tous les autres témoin ont dit le contraire."
"Quand il quitte le Galway, il a vu qu'Emily S. était très alcoolisée.
Tous les autres fonctionnaires de police ont dû le remarquer.
Alors pourquoi ? Pourquoi la faire monter dans le 36 ?"
"C'est précisément parce qu'ils avaient l'intention l'un et l'autre de pousser l'avantage en tout impunité, de profiter d'une situation de vulnérabilité d'Emily S."
"Les SMS qui suivent sont très révélateurs, d'un état d'esprit et d'une pratique à la BRI - je ne parle pas des viols."
"«Antoine, Nico et gamin ont monté une nana au 36 pour la fourrer». C'est quoi ça ? C'est au fond un aveu de ce qui s'est passé ! C'est pas pour lui faire visiter les locaux, c'est pour la fourrer !"
Philippe Courroye cite l'échange de SMS cette nuit-là, entre deux policiers du 36 :
- « on doit bien faire payer la visite du 36
- ah oui, c'est pas gratuit. »
"Un dernier point que je voudrais aborder : la qualité du témoignage d'Emily S. Je ne vais pas parler de crédibilité, on n'en parle plus depuis l'affaire d'Outreau."
"Mesdames et messieurs les jurés, qui peut en douter ?
On peut embrasser à 22 heures et refuser d'avoir des relations sexuelles à 1h20".
"Il y a quelques semaines, j'étais dans une chambre voisine qui jugeait des hommes pour avoir violer des prostituées. 17 ans de réclusion criminelle."
"On nous dit "c'est une traînée", on ne nous le dit pas comme ça mais c'est l'idée.
C'est sa vie, c'est sa liberté, on ne peut rien en tirer. C'est hors sujet".
"Voyez-vous je pense qu'il faut distinguer les imprécisions d'Emily S., les parts de mystères que conservent toujours un dossier criminel après l'audience, du doute."
"On n'est pas parole contre parole. La somme des éléments que je vous ai rapportés, comme dans un tableau impressionniste, ces points m'inclinent à croire la version d'Emily S."
L'avocat général rappelle "l'appel tardif au parquet", "la scène du crime lavée à l'eau de javel", les SMS échangés entre les policiers : "tout ce climat malsain, d'obstruction à l'enquête".
"Ce sentiment de supériorité, d'impunité, qui explique que des pièces à conviction vont être retrouvés. Les verres d'alcool, on les retrouve à la 2e perquisition, ils ont été ressortis".
"Les sous-vêtements, on les trouve chez eux. Ils pensent "'ils ne vont pas venir chez nous, ça n'ira pas si loin'"
"Étrangère, inconnue, elle va suivre en conscience et sans doute avec une forme d'imprudence Antoine Q et Nicolas R."
"Ils sont plusieurs, dans un endroit où Emily S. dira qu'elle était prise au piège, elle voulait sortir et ne pouvait pas".
"Ils se disent probablement ce soir là, qu'elle ne va pas dire non aux héros de la BRI !"
"A vrai dire, je crois que cette question du non ne s'est même pas posée. Ils ont voulu, ils se sont servis."
"Cette nuit là, Nicolas R. et Antoine Q. sont tombés sur un grain de sable. Une étrangère, moins fascinée et moins craintive sans doute qu'une jeune femme française."
Mon intime conviction est qu'au court de cette nuit, dans les bureaux de la BRI,au 36 quai des Orfèvres, Emily S a bien été une victime non consentante d'actes sexuels imposés".
"Elle est victime d'elle même, parce qu'elle s'est alcoolisée, elle les a suivi, mais elle est surtout victime et avant tout de ces deux hommes, dépositaires de l'honneur d'une police qu'ils ont ce soir là souillée par leur comportement".
"Ce soir là ils ont agi comme des soulards. En chosissant Emily S., en abusant de leur force. Ce soir là, ils n'étaient pas la police, des usurpateurs indignes de brassards, dans une toute puissance méprisable".
"Vous n'allez pas les entretenir dans cette impunité, dans ce sentiment de toute puissance. Je vous demande de condamner Antoine Q. et Nicolas R. pour viol en réunion. Ils encourent vingt ans."
"Le risque de réitération est très faible. C'est la raison pour laquelle je ne vais pas vous demander de suivi socio-judiciaire."
"Il y a une particulière gravité de ces faits. Ils avaient l'honneur de servir la police, d'avoir rejoint cette unité prestigieuse."
"Mesdames et messieurs les jurés, vous rendez la justice au nom du peuple.
Votre verdict montrera que la loi s'applique à tous."
"Il va conférer à Emily S. sa qualité de victime, c'est important pour sa reconstruction et sa confiance en la justice."
"Il n'y a pas de bonne ou mauvaise victime, il n'y a pas que les jeunes filles en fleurs qui mériteraient d'être reconnues comme victimes. Il y a aussi celles qui par leur personnalité fragile constitue une proie."
"Ce voyage au bout de la nuit sordide du 22 avril 2014 va rester en elle longtemps, cette souillure. Je crois que, comme toutes les victimes de viol, elle va être condamnée à vivre longtemps avec ce mal de vivre comme le chantait si bien Barbara."
"En condamnant ces accusés vous allez lui ouvrir une porte mentale, par laquelle s'échappera peut être un peu ce mal de vivre."
"La société toute entière réclame justice. Vous la rendrez en condamnant Antoine Q et Nicolas R a sept années d'emprisonnement."
L'audience est suspendue, elle reprend à 14 heures.
(Photo : détail d'un vitrail du palais de justice de Paris)
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