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#GrandDebatdesIdees D'une manière générale, il vaut mieux rester calme dans les moments critiques. On dit à bon droit que la colère, l'angoisse ou la panique ne servent à rien. Voilà pourquoi je vais m'efforcer d'être mesuré aujourd'hui. Même pour sonner l'alarme. ⬇️
Car nous sommes, en France, plongés dans une grave crise que la désinvolture bourgeoise de l'époque, l'esthétisme gratuit et l'esprit de sérieux, la puérilité grandiloquente des grandes causes qui n'en sont pas, masquent très habilement.
C'est peut-être aussi la marque de la médiocrité de l'époque, qui fait que c'est un jeune homme rentré précipitamment de quelques jours au ski qui ordonne à son gouvernement fébrile de restreindre un peu plus les libertés civiles, dans un pays pourtant fondé sur elles.
Jamais je n'aurais cru, dans ma vie, entendre un Premier ministre annoncer ce qu'@EPhilippePM a annoncé tout à l'heure. On peut s'attendre par exemple à l'arrestation prochaine d'opposants politiques. L'organisation brutale de la censure. La ruine financière de militants.
Les droits que les Français se sont reconnus (il est toujours bon de rappeler qu'un droit est toujours "reconnu", jamais "octroyé") sont déjà amplement violés... au nom de leur bien-être ! Les trompettistes de la démocratie à tout bout de champ se comportent comme des caudillos.
Des scènes hallucinantes ont lieu au Parlement. Les ministres se moquent du monde. Le durcissement autoritaire d'Emmanuel Macron et son équipée est évident, spectaculaire. Mais pourtant, on s'en réjouit.
Je ne sais pas ce qui est le plus stupéfiant dans le moment que nous traversons : l'arrogante légèreté du pouvoir, son divorce manifeste avec l’État, qui ne fait plus qu'obéir en silence, l'enracinement inexpugnable de la colère populaire, ou la tétanie des contre-pouvoirs.
Plus rien n'a de réelle autorité, le décrochage est général : école, justice, police, armée, fisc, universitaires, journalistes, patrons, ingénieurs, intellectuels, artistes, plus personne n'a de prise sur le débat public. La République est devenue floue. Chacun la sienne.
Côté politique, l'hégémonie du pouvoir est imposée cyniquement. L'opposition de gauche est calomniée ou niée. L'extrême-droite est cajolée. Des élections s'approchent et une campagne, sidérante de vilénies, a commencé dans l'indifférence.
La protestation et le plaidoyer ne font que dégoûter tout le monde. Les ONG et la presse sont inopérantes. Les institutions para-étatiques sont désarmées. C’est la glaciation.
Et pendant ce temps-là, le seul électorat mobilisé est celui de la bourgeoisie. #Europeennes2019
