Thread by @mvaudano

Je vous éclaire un peu sur la méthodo de cette "démonstration" (que l'on retrouve dans l'étude d'impact remise au gouvernement par le @CEPII_Paris cepii.fr/PDF_PUB/rr/rr2…)
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https://twitter.com/franceinfo/status/1154647716204621824

Le Cepii a calculé deux effets distincts du CETA sur le climat :
1) Les émissions directement produites par l'augmentation du transport de marchandises entre le Canada et l'Union européenne
2) L'impact indirect sur l'augmentation de l'activité économique

1) Le transport
Le Cepii estime qu'elles vont certes légèrement augmenter (car plus de bateaux et d'avions), mais que ça va être presque entièrement compensé par la baisse du commerce intra-européen (considéré comme plus polluant, car il se fait surtout par camions)

Au total, le CETA n'engendrerait donc qu'une augmentation de 0,04 millions de tonnes de CO2 (soit moins de 0,01 % des émissions annuelles du transport international de marchandises).

Pour affirmer ça, le Cepii se base sur un modèle économique baptisé Mirage-e, présenté comme le plus performant du moment, mais qui est quand même critiqué, notamment sur sa capacité à anticiper toutes les conséquences environnementales du commerce.
veblen-institute.org/IMG/pdf/note_v…

2) Le Cepii a ensuite évalué l'impact climatique indirect du CETA. Car au-delà du transport de marchandises, stimuler le commerce, c'est stimuler la production sur les deux continents, et donc la pollution. Et c'est là que se niche le tour de magie :

Le Cepii prend pour *hypothèse de départ* que l'UE et le Canada vont respecter leurs engagements climatiques de l'accord de Paris (car c'est sous-entendu dans le CETA). Du coup, chaque émission supplémentaire engendrée par le CETA devra être "compensée" ailleurs.

Cette compensation devrait notamment passer par une augmentation automatique du prix du carbone, qui doit équilibrer le niveau global des émissions de l'UE et du Canada.

On aboutit donc à un raisonnement complètement tautologique : si l'UE et le Canada respectent l'accord de Paris, alors ils respectent l'accord de Paris, et l'impact climatique du CETA sera nul.
C'est cette expérience de pensée qui permet à Gilles Le Gendre d'affirmer ça.

Lionel Fontagné, l'un des auteurs de l'étude du Cepii, défend cette approche, en expliquant que cette hypothèse de départ faisait partie de la commande.

En réalité, il est peut être plus intéressant de regarder combien le CETA engendrera d'émissions *supplémentaires*, qu'il nous faudra ensuite compenser par des efforts ailleurs.
Heureusement, le Cepii a fait le calcul :

+1,31 millions de tonnes de CO2 à terme pour l'Union européenne. Ce qui est très modeste par rapport aux 4 000 millions de tonnes émises chaque année.
Pour le Canada, l'impact serait plus fort :
+ 1,7 million de tonnes de CO2 (pour 716 millions de tonnes émises chaque année)

Mais là encore, le modèle Mirage-e utilisé est critiqué par certaines ONG, qui estiment qu'il sous-estime l'impact climatique du commerce.
Malheureusement, il n'existe à ce jour pas de contre-expertise qui permette d'évaluer l'impact environnemental du #CETA.