Thread by @Obs_ineg

Du collège aux filières d’excellence, la disparition des enfants d’ouvriers. Au fil de la scolarité, la part des enfants d’ouvriers se réduit alors que celle des cadres s’accroît. Comment expliquer ce phénomène ?
Des chiffres pour mieux comprendre ➡️

Aujourd’hui, la quasi-totalité des enfants suivent la filière générale du collège, quelle que soit leur origine sociale. À ce niveau de scolarité, on compte ainsi un peu plus d’un quart d’enfants d’ouvriers et 18 % d’enfants de cadres supérieurs.

Ceux qui ne suivent pas la filière générale au collège (moins de 3 %) sont orientés en SEGPA : parmi eux, on trouve plus de 40 % d’enfants d’ouvriers et à peine 2 % d’enfants de cadres. Les inégalités sociales se forment donc pour partie en amont, dans l’enseignement primaire.

Après le collège, les enfants d’ouvriers sont surreprésentés dans les filières professionnelles et techniques. Ils représentent 38 % des élèves de CAP et 36 % des bacs professionnels.

En première et terminale techno, leur part est de 27 % - dix points de plus que dans les filières générales (17 %). Plus on s’élève dans le cursus, - on compte d’enfants d’ouvriers : ils forment 12 % des étudiants à la fac, 7 % en prépa et 3 % des élèves des écoles normales sup.

Inversement, la part des enfants de cadres augmente : de 18 % au collège, elle passe à 29 % en filière générale au lycée et au double dans les écoles normales supérieures.

Ces données illustrent la force des inégalités sociales à l’école en Fr. Pour les analyser correctement, il faut se garder de toute caricature. Que les écarts entre milieux sociaux s’accroissent au fil de la scolarité ne signifie pas que l’école augmente les inégalités.

Le fait, par exemple, de trouver une part aussi élevée d’enfants d’ouvriers en BTS qu’au collège montre bien comment l’école tire les élèves vers le haut et assure la promotion sociale d’une partie des catégories populaires.

Une grande partie des parents des étudiants aujourd’hui en BTS ont un niveau de diplôme bien inférieur à celui de leurs enfants. Sans le service public d’éducation, les écarts auraient une toute autre ampleur.

Pour autant, notre système est loin de faire ce qu’il devrait pour assurer l’égalité des chances scolaires et la réussite de tous les élèves quelle que soit leur catégorie sociale.
Un article extrait du @observ_societe à retrouver ici :observationsociete.fr/education/ineg…