Thread by @LyesLouffok

Ce soir, je dois rencontrer pour la première fois de ma vie ma sœur (longue histoire). J’ai appris son existence la semaine dernière.

Je suis comme ça 👇🏻

Twitter, je te présente ma sœur, Assia.

Ce soir, j'ai rencontré ma soeur, plus exactement, ma demi-soeur. Nous avons le même géniteur. Il a violé ma mère.

#THREAD (Et c'est long, mais il faut que ça sorte).

Tu ne veux pas de lui pour père. C’est trop tard. Tu t’es passé d’un daron. Parce qu’un daron comme lui, on préfère s’en passer.

Ce n’est pas pour ça que tu t’acharnes à lui mettre la main dessus. Tes raisons sont bien différentes, toi, tu veux qu’il sache.

Qu’il ait une idée très précise de ce qu’a été ta vie, de ce qu’ont été tes premières années, les plus importantes, celles dont on dit qu’elles sont les meilleures, parce que, après, adulte, tu luttes.

Tu considères, même si ça peut paraître peu, que la vérité dans sa face suffira à lui gâcher la vie, à ruiner sa conscience. La vérité, pour toi, c’est la facture. Et tu vas lui tendre.

Tu ne portes pas son nom et ce nom, tu le maudis.

Ce nom qu’il a refusé de te donner, qu’il a gardé pour sa petite vie de mensonges et pour ses autres enfants. En soustrayant son nom à ta naissance, il t’a nié, il t’a effacé.

Mais tu n’as pas traversé tout ça, tu n’as pas repris consistance pour lui laisser son blanc autre part que sur ta fiche d’état civil.

Alors tu le cherches et, comme tu connais son nom et qu’il habite précisément Les Mureaux, la ville de ta mère, tu finis par lui mettre la main dessus. Ta soeur, sa fille, t'aide.

Tu n’es pas agressif, tu te montres poli, tu demandes un entretien. Il ne te répond pas. Tu sens qu’il est gêné. Il ne sait plus comment échapper à ton histoire. Au fond, il est obligé de reconnaître qu’elle fait partie de la sienne.

Lundi, j'irai porter plainte. Je saisirai la justice.

Il a violé ma mère, handicapé, et m'a abandonné.

Ma soeur m'a dit, "notre père est un monstre".

Il m'a privé d'elle, m'en a séparé, et il devra payer.

Je ne m'épanche pas sur ma vie privée ici habituellement, et je suis navré de le faire maintenant, mais je sais que nous sommes nombreux et nombreuses dans cette situation. Vous n'êtes pas seul.

Nous, les enfants nés d'un viol avons droit à la justice.

Je suis chamboulé ce soir et je ne veux pas que mes propos dégoulinent de haine donc je vais m'arrêter là, mais au-delà de mon cas particulier, sachez que ce sont des milliers d'enfants comme moi qui sont concernés.

Nous nous battrons pour notre dignité, nos mères, nos frères et nos soeurs, et nous ne lâcherons rien jusqu'à ce que justice soit rendue.✊