Même si ce n'est pas ma spécialité, je suis toujours fasciné par les épées de l'antiquité tardive, qu'elles soient franques ou saxonnes. Par exemple, l'épée de Sutton Hoo, nommée d'après le site éponyme, probablement le plus impressionnant d'Angleterre pour la période. 
Les fragments représentent aujourd'hui un objet de 85.1 cm, dont 72 cm de lame. Les analyses, notamment au rayon X, montrent une structure complexe de damas corroyé et de tranchants en acier rapporté.
Les tentatives de reconstructions sont toujours impressionnantes, comme celle réalisée par Patrick Barta, dont je vous partage les photos ci-dessous.
Mais il est tout aussi intéressant de voir comment on peut procéder pour recréer l'objet, phase par phase. C'est ce que propose l'artisan Vince Evans, avec un photoset que je vais vous expliciter rapidement. Car je ne suis qu'amour.
On va dire que tout commence avec les barres qui constitueront le cœur de l'arme. Différents aciers sont soudés à chaud puis étirés et torsadés.
Une fois 4 barres obtenues, on peut commencer à constituer l'âme de l'arme, en faisant coïncider les torsades qui formeront les motifs en forme de vague, une fois l'objet terminé.
Le tout est encore une fois soudé à chaud. C'est ici que l'artisan va reproduire la structure visible au rayon X sur l'objet original.
Mais ce n'est que la première étape. En effet, l'analyse de l'objet montre qu'en plus de l'âme en damas, l'épée de Sutton Hoo est pourvue de tranchants en acier dit "rapportés". Donc l'artisan s'applique a créer cette gangue métallique dans laquelle il va insérer le damas.
Puis on met le tout en forme. C'est un travail de très longue haleine. Mais l'objet commence à se rapprocher de l'original.
Maintenant que la forme est obtenue, on affine, on forme l'épée en tant que telle. Je vous laisse imaginer le travail que cela représente avec des moulins non électriques, des foyers non modernes...
La lame est enfin trempée et offre un résultat assez net en termes de visuel (mais aussi de propriétés mécaniques).
Il est temps de polir le métal et de donner les finitions à l'ensemble.
Les différentes teintes correspondent aux différents aciers des barres créées tout au début.
Les différentes teintes correspondent aux différents aciers des barres créées tout au début.
Il ne manque plus qu'un orfèvre pour toute la monture et nous avons une reproduction de l'objet plutôt fidèle. Soit une arme d'un peu plus de 80 cm de long, pesant à peine un kilogramme.
Vous trouverez la source et les explications plus pointues ici. Mais j'avais envie de vous partager ce petit bijou de reconstruction historique pour la nouvelle année.
facebook.com/Wulfheodenas/p…
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Et voici la page de l'objet sur le site du British Museum.
research.britishmuseum.org/research/colle…
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