Comment les médias traditionnels peuvent réussir (ou non) à se connecter à la génération Z (plus communément appelée «les jeunes») ? Petit thread subjectif, décousu et forcément parcellaire, sur quelques lectures intéressantes de ces derniers jours 👇
D'abord pour résumer et si on veut être optimiste, on va dire : ça va être très compliqué. Tout un tas d'études montrent ce décrochage. Le constat est assez bien résumé par le titre et le chapô de cet article - intéressant - de @Rainesford teenvogue.com/story/teens-cr… 
Je suis un peu monomaniaque de la newsletter et je ne suis pas sûr que ce soit l'exemple le plus signifiant, mais l'article évoque le cas de @thecramm, une newsletter d'actu réalisée chaque matin depuis sa chambre par une ado de 15 ans et qui cartonne thecramm.com
En France, il y a aussi des choses intéressantes à voir. Personnellement, je suis avec intérêt ce que fait @HugoTravers, et si j'étais un rédacteur en chef, je l'embaucherais tout simplement.
En gros, le risque (ou la chance), c'est que ce nouveau public enjambe les médias traditionnels pour créer ses propres médias.
Souvent les médias historiques pèchent par orgueil, et se raccrochent à l'idée que les jeunes font finir par aimer leurs contenus (sans avoir besoin de se remettre en question). Cette croyance a un nom (que j'ai inventé) : le «Syndrome de l'Enfant France Culture»...
En gros, le gamin de 13 ans (souvent fils de profs) qui va vous dire : « J'adoooore France Culture, j'ai ré-écouté le grand entretien de 6 fois 2 heures sur Pina Bausch de 1992, j'ai trouvé cela très intéressant mais un peu court et un brin simplificateur... »
Et bim, nous médias traditionnels, on se raccroche à cet enfant-là comme à une bouée : c'est bon, on a tout bon, ne changeons rien. L'effet inverse existe, le syndrome du «Pivotons vers la vidéo !» : les jeunes veulent FORCÉMENT des vidéos courtes, virales et «engageantes»
Il y a une étude passionnante et que je cite souvent, menée par la @BBC face au constat de ne plus arriver à toucher la jeunesse : elle détaille assez précisément les aspirations de ce public, qui en gros, boude bien davantage les médias que les news bbc.co.uk/rd/blog/2018-0…
Voilà ce que dit l'étude :
1. They (les 18-25 ans) want to skim, but dig deeper when they’re interested
2. They want to understand complex stories
3. They want to read a story all in one place
4. They want help forming opinions
5. They want a choice of media to suit context
👉
1. They (les 18-25 ans) want to skim, but dig deeper when they’re interested
2. They want to understand complex stories
3. They want to read a story all in one place
4. They want help forming opinions
5. They want a choice of media to suit context
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Je pense que cette aspiration à la complexité d'une partie du jeune public est quelque chose de totalement sous-évaluée. Et un vrai levier pour le reconquérir.
Plus largement, ce fossé générationnel informationnel est aussi élargi par le fait que la jeunesse et ses modes de vie restent très clairement un angle mort du journalisme aujourd'hui. On sait mieux ce qui se passe en Syrie que dans le collège ou le lycée en bas de chez soi.
Je ne parle pas de quelques articles "jeunes" prétextes, mais d'une couverture en profondeur. Puisque c'est la mode des prédictions, je pense que ce sera l'un des prochains trends 2020. Bloomerg recrute ainsi son «Insider teen digital culture reporter» linkedin.com/jobs/view/insi…
Je finis ce thread par cette idée que j'adore, lancée par @theamyking rédac'chef de @thelilynews (et sa belle newsletter) : un média historique engageait 15 jeunes pour gérer leur propre verticale. Après le Monde Afrique, pourquoi pas un Teen Monde ? niemanlab.org/2018/12/we-sho…
@theamyking @thelilynews Et je rajoute ce rapport (pas encore lu mais visiblement très fourni), signalé par le jeune-mais-plus-pour-bien-temps et indispensable @maxloisel reutersinstitute.politics.ox.ac.uk/our-research/h…
