e-congrès de la @sfls_vih 2020 Jean-François Delfraissy : la pandémie #COVID19france ne cible pas une ou des populations précises comme pour le #VIH. C'est de la santé publique.
François Dabis @agenceANRS au temps de la #COVID19 : l'agence ne fait pas uniquement de la recherche mais elle a aussi une fonction d'animation inter et pluridisciplinaire avec également la société civile
F.Dabis @agenceANRS a établi des priorités :
Dès mi-mars nous avons pu identifier les besoins des pays à ressources limitées. On a pu démarrer un appel d'offres flash avec un processus d'évaluation rapide mais strict pour financer des projets de recherche courts pour répondre à l'urgence sanitaire.
F. Dabis @agenceANRS 92 projets ont été soumis, 32 ont été sélectionnés pour une montant de 6,4 M€
F. Dabis @agenceANRS @sfls_vih La Task Force française COVID sud multi-institutionnelle travaille activement depuis juillet avec peu d'essais cliniques
F. Dabis @agenceANRS @sfls_vih La création d'une nouvelle agence de l'@Inserm autour de l'ANRS et REACTing s'impose aujourd'hui pour palier les faiblesses de la recherche française notamment la faible régulation des initiatives privées ou publiques et une recherche mal préparée
Dr Rosemary Dray-Spira, Directrice adjointe du GIS EPI-PHARE epi-phare.fr @ansm @ameli_actu : utilisation des ARV et de la #PrEP, recours aux tests VIH pendant l'épidémie de #Covid_19
Dr R.Dray-Spira @ansm Nous avons distingué 3 périodes pré-, pendant et post-confinement
Dr R.Dray-Spira @ansm La 1ère semaine du confinement le nombre de délivrances d'ARV observé a augmenté de 5% par rapport à ce qui était attendu, soit 12727 en plus.
Dr R.Dray-Spira @ansm Pour la #PrEP le nombre de délivrances a fortement chuté (-36%) au début du confinement pour revenir à -19% après le confinement
Dr R.Dray-Spira @ansm Le nombre d'instaurations de #PrEP a été plus élevé en 2020 par rapport à la même période en 2019, il a baissé de 47% pendant le confinement pour remonter après mais moins qu'attendu
Dr R.Dray-Spira Tests de dépistage ; très forte baisse (-50%) pendant le confinement par rapport à ce qui était attendu. Après le confinement cette baisse était de -15%.
Dr R.Dray-Spira Pour la #PrEP on s'est demandé si la baisse était en lien avec le niveau d'exposition, 50% des utilisateurs étant sur le modèle à la demande
Dr R.Dray-Spira : La diminution des tests est liée au défaut d'accessibilité des consultations et des laboratoires, ainsi qu'à la réduction d'activité des CEGIDD. On peut se poser la question de l'impact à long terme de ce défaut de dépistage.
"Covid et impacts socio/médico-économiques" débat animé par Florence Thune @Sidaction et Nicolas Vignier @sfls_vih
Florence Thune @Sidaction Cet impact a été particulièrement fort chez les travailleur-euses du sexe qui se sont retrouvé-es sans ressources du jour au lendemain. On s'est aussi posé beaucoup de questions sur ce qui se passait en milieu carcéral.
Marjorie Mailland, coordinatrice du Réseau Santé Marseille Sud : on a d'abord essayé de s'assurer que nos usagers avaient de quoi manger, qu'ils avaient bien compris ce qu'il était en train de se passer
M.Mailland: à Marseille la mobilisation citoyenne a été très forte pour faire des maraudes, informer via les réseaux sociaux. On a fait appel à la @Abbe_Pierre pour aider les publics les plus précaires dont certains se sont retrouvés sans droits (quand ils en avaient)
M.Mailland : beaucoup de services se sont retrouvés fermés avec un télétravail qui n'avait pas l'air bien organisé, donc une grosse difficulté pour avoir un accès et un manque d'information énorme.
M.Mailland : actuellement les services de mise à l'abri à l'hôtel sont saturés. On a des personnes qui ont commencé un traitement et qui sont à la rue.
Pierre Laporte, vice-président chargé de la solidarité au Conseil Général de @seinesaintdenis : le 93 est le plus impacté par le #VIH en France avec une augmentation du nombre de cas chez les #HsH et une forte prévalence chez les personnes issues d'Afrique sub-saharienne
P.Laporte @seinesaintdenis Certaines de nos compétences départementales (tuberculose, IST, VIH) ont été régionalisées. Le département a pris contact avec @parissanssida pour entreprendre des actions auprès des HsH et des personnes issues d'Afrique sub-saharienne et des Caraïbes
Albertine Pabingui, Association communautaire Datiseni, Lyon datiseni.fr Le #COVID19 a désorganisé nos activités mais on a pu mettre en place un lien via WhatsApp avec des groupes et des appels téléphoniques
A.Pabingui : le #COVID19 a révélé la précarité de certaines personnes qui, par exemple, ne pouvaient plus aller dans les banques alimentaires ou dont l'hébergement a été remis en question lorsqu'une personne s'est avérée cas-contact.
A.Pabingui : certaines personnes convoquées par la préfecture n'ont pas pu se rendre au rendez-vous. D'autres non concernées par le VIH nous ont été adressées pour une prise en charge alors que notre rôle est de faire de la médiation et de l'orientation.
A.Pabingui : nous avons été aidé par @villedelyon et par @Sidaction mais les actions de prévention ont été mises en veille. Le #COVID19 doit amener les associations à être plus solidaires entre elles, au-delà des compétences spécifiques.
Véronique Tirard Fleury @Association_AT et Comité des Familles @VIHRadio On a observé un décloisenement entre les équipes mais aussi entre les équipes et le Conseil d'Administration qui ont permis de développer une culture commune plus forte.
V.Tirard Fleury : la capacité d'analyser l'information reçue a été développée, tant pour les patients que pour les professionnels.
V.Tirard Fleury : cette crise a testé nos capacités de flexibilité et d'innovation, notamment pour créer des partenariats nouveaux. Par exemple on a fait des entretiens d'entraides brefs pour demander des nouvelles et repérer des vulnérabilités, et pour reprendre des contacts.
V.Tirard Fleury : on a animé des groupes collectifs bi-hebdomadaires et on a fait plus de distribution alimentaire, en mutualisant les ressources des deux associations @Association_AT et Comité des Familles @VIHRadio
France Lert @parissanssida Il y a toujours 6000 nouvelles infections à VIH par an, même si la qualité de vie est en général bonne, même si cette infection pèse parfois lourdement alors que 30000 personnes sont décédées du COVID depuis le début de l'année
F.Lert @parissanssida Le risque actuel c'est de retirer des moyens au VIH ou d'agrandir les compétences des associations sans augmenter leurs ressources.
F.Lert @parissanssida La prévention combinée permet à la fois de soigner mais aussi de limiter la transmission. Les traitements ARV ont été maintenus pendant le confinement et après. La #PrEP a baissé mais les rencontres ont aussi baissé avec les contaminations des IST.
F.Lert @parissanssida La baisse du dépistage VIH signifie que des personnes ne vont pas accéder au soin ou risque d'y accéder tardivement. On ne doit pas se censurer parce qu'il ne s'agit pas d'une priorité actuelle.
F.Lert @parissanssida Le dépistage c'est une course contre le temps pour l'individu mais aussi pour la société. Nous avons les moyens d'agir. Nous n'avons pas beaucoup l'occasion de parler du VIH au grand public donc il ne faut pas manquer l'occasion du 1er décembre...
pour rappeler qu'on n'a pas le choix, qu'on ne peut pas reculer pour les personnes atteintes et pour les personnes les plus exposées.
Nicolas Vignier @sfls_vih Les médecins qui prennent en charge le VIH ont été en 1ère ligne pour le COVID. La téléconsultation n'est pas toujours facile à organiser à l'hôpital. Notre espace de consultation VIH n'a plus été disponible du fait de la réorganisation des services.
N.Vignier : la réouverture des CEGIDD uniquement sur rendez-vous nous a permis d'accueillir à nouveau le public mais de manière beaucoup plus restreinte.
A.Pabingui : pour certains le traitement VIH ne semble plus important alors qu'on meurt plus de la COVID mais d'autres estiment qu'il les protège mieux.
Florence Thune @Sidaction Il faut donc encore et toujours lutter contre la désinformation, ce que confirme N.Vignier : les traitements contre le VIH ne protègent pas contre la COVID
On enchaîne avec "Les incontournables de la surveillance épidémiologique pour disposer d’indicateurs utiles à une politique de santé sexuelle" avec Florence Lot (Santé publique France) @santeprevention
F.Lot @santeprevention Les nouveaux diagnostics d'infection à VIH permettent de mieux appréhender la dynamique de l'épidémie
F.Lot @santeprevention Grâce à e-DO.fr les données sont disponibles quasiment en temps réel mais on manque de données sur le 1er semestre 2020 en raison de la sous-déclaration surtout par les laboratoires.
F.Lot @santeprevention Les laboratoires ont été très impactés par le dépistage du COVID d'où une difficulté à participer à l'étude Labovih
F.Lot @santeprevention Les données pour 2019 sont en cours de traitement. Pour 2018 :
F.Lot @santeprevention Autres #IST : la surveillance repose sur l'enquête LaboIST, sur les données de CEGIDD et sur celles du SNDS @ameli_actu mais certaines informations ne sont pas renseignées de la même façon notamment l'orientation sexuelle
F.Lot @santeprevention On a entamé des démarches pour mettre en place une interopérabilité entre les logiciels hospitaliers et les logiciels de déclaration obligatoire.
On passe maintenant à un point sur la Stratégie Nationale de Santé Sexuelle 2017-2030 par Eric Billaud (COPIL Santé sexuelle) @hcsp_fr
E.Billaud : sur 27 actions prévues, 8 sont terminées, 18 sont en cours (des fois à peine) et 1 n'est pas encore réalisée, celle consistant à structurer la recherche en santé sexuelle.
E.Billaud : parmi les actions terminées, la 1ère semaine de dépistage du VIH, des IST et des hépatites virales qui s'est tenue en 2019 dans toutes les régions (sauf la Corse) mais aussi la création d'un volet santé sexuelle dans la boussole.jeunes.gouv.fr
E.Billaud : Un projet de loi va être déposé pour lever l'obligation d'accompagnement du mineur par un adulte.
E.Billaud : un pass préservatif va être expérimenté dans 3 régions pour les moins de 25 ans.
E.Billaud : La primo-prescription de la #PrEP en ville doit se faire en novembre 2020
"Veillir avec le VIH" : les PVVIH veillissent, c'est une bonne nouvelle Dr Clotilde ALLAVENA @CHUnantes
C.Allavena : L'espérance de vie des PVVIH se rapproche de celle de la population générale mais le nombre de comorbidités est plus important. Il faudrait apparier cette population avec le niveau socio-économique qui est en général plus bas chez les PVVIH
C.Allavena : les facteurs de risque traditionnels (tabac, HTA, etc.) représentent des sur-risques plus importants que ceux directement liés au VIH.
C.Allavena : le vieillissement pour les PVVIH semble plus accentué qu'accéléré selon l'étude COBRA Co-Mo. Le mode de vie a une influence sur le vieillissement, mais ça c'est valable aussi pour tout le monde. L'âge chronologique n'est pas une référence unique.
C.Allavena : certaines comorbidités sont plus fréquentes chez les PVVIH mais cette étude a un biais de recrutement
C.Allavena : chez les PVVIH de plus de 70 ans, la cohorte Dat'AIDS note plus un multimorbité avec certains facteurs de risques et profils qui ne sont pas aléatoires.
C.Allavena : les cancers viro-induits sont plus présents chez les PVVIH
C.Allavena : on observe aussi un sur-risque d'infarctus du myocarde chez les femmes plus important que pour les hommes. Les femmes sont plus exposées aux antiprotéases, ça peut être une explication. Leur taux de CD8 en est une autre, ainsi que le tabagisme.
C.Allavena : Insuffisance rénale : la prévalence est faible (3,7%) chez les PVVIH contrôlés virologiquement mais reste deux fois supérieure à celle de la population générale
Cette étude danoise n'est peut-être pas transposable à la fil active française qui risque de présenter une prévalence d'insuffisance rénale plus élevée.
Interactions médicamenteuses : les ARV impliqués sont souvent les antiprotéases à cause du boost, et surtout avec les corticoïdes
C.Allavena : bien veillir c'est gérer le cumul des difficultés liées au VIH et à l'âge. On n'oublie pas que beaucoup n'ont pas eu ce privilège de vieillir.
Dr Alain MAKINSON @CHU_Montpellier Que faire face à : « Docteur il oublie tout » ?
Dr A.Makinson @CHU_Montpellier Mr N a commencé à présenté des troubles cognitifs explorés avec le test MOCA
Dr A.Makinson : Mr N. ne présentait pas de facteurs de risques mais il se plaignait de troubles. Or il existe une corrélation significative mais pas systématique entre la plainte et les troubles. Attention toutefois au syndrome dépressif qui peut brouiller les pistes.
Dr Jacques GASNAULT @Hopital_Bicetre : le dépistage de la dépression n'est souvent pas faite en infectiologie. Il faudrait donc mette en place une collaboration tri-partite avec les neurologues et les psychiatres.
Dr Makinson : les domaines explorés chez Mr N comportent la mémoire épisodique, particulièrement verbales, les habiletés motrices :
Dr Makinson : sa plainte s'inscrit dans le temps mais retenir uniquement la responsabilité du VIH ne doit pas exclure d'autres facteurs et diagnostics. Le VIH n'est pas forcément le facteur principal des troubles cognitifs.
Dr Makinson : pourtant les troubles neurocognitifs sont deux fois plus élevés chez les PVVIH vieillissants selon notre étude datant de 2020
A.Makinson : l'IRM encéphalique de Mr M montre des anomalies de la micro-vascularisation qui peuvent expliquer une partie de ses symptômes. Or la prévalence du risque de maladies des petits vaisseaux est plus importante chez les PVVIH veillissants.
A.Makinson : mais il avait des marqueurs Alzheimer positifs
A.Makinson : on a répondu à sa demande dans un 1er temps, ce qui s'avère toujours très important. On a aussi maintenu une socialisation et une activité sportive
A.Makison : l'activité physique protège du vieillissement, mais c'est valable aussi en population générale.
"Covid et impacts psychologiques chez les PVVIH et PrEPeurs, chez les soignants, peurs, angoisses, confinement/déconfinement, épuisement, solitude, addictions, soutien" e-congrès de la @sfls_vih
Josiane Phalip Lebesnerais à @CH_StDenis l'ensemble des services se sont fermés ou reconvertis en unité COVID. Certains patients étaient rassurés d'être enfin hospitalisés après avoir entendu "Restez chez vous". On a pu maintenir un contact avec les familles en visio
J.Phalip Lebesnerais : les visites étaient très limitées, même pour les familles de personnes décédées qui avaient 1/2 h pour voir leur défunt.
J.Phalip Lebesnerais : on a mis en place une cellule d'aide pour les soignants avec des maraudes dans tous les services qui étaient surpris au départ mais se sont très vite mis à parler.
J.Phalip Lebesnerais : les infectiologues ont été moins en difficulté que des soignants qui travaillaient en pédiatrie par exemple parce que c'était loin de leur pratique.
J.Phalip Lebesnerais : Dans le cadre de l'hôpital de jour mis en place pour les soignants, un entretien avec une psychologue était proposé, rarement refusé. J'ai aussi animé un groupe de parole à la chambre mortuaire.
Patrick Papazian, @DocMadrigal a participé à @LaLigneC1 : je remercie @SidaInfoService pour leur aide précieuse dans la mise en place de cette ligne citoyenne mise en place très rapidement
P.Papazian : on a pu avoir des contacts aussi bien avec des travailleur-euses du sexe que des gens confinés dans leur maison. On a failli s'épuiser dans cette activité qui venait en plus de notre activité professionnelle habituelle.
P.Papazian : on a vite compris que c'était pas un sprint mais une affaire de longue haleine.
P.Papazian : rien n'a été fait avec les personnes vulnérables qui sont tout sauf fragiles, qui ont beaucoup de ressources.
Serge Hefez @SHefez comme pour le VIH on a vu une irruption du risque de mort où les médecins ont été propulsés au devant de la scène. Mais peu de patients VIH ont fait cette analogie.
S.Hefez : le VIH est toujours le virus de l'exclusion alors que la COVID a été plus inclusive en renforçant une cohésion sociale qui s'est délitée depuis.
S.Hefez : beaucoup de patients se sont retrouvés très isolés à cause de la fermeture de nombreux lieux mais pour certains le confinement n'était pas quelque chose d'inconnu mais qu'il partageait avec tout le monde.
@SHefez nous avons mis en place des téléconsultations qui nous ont appris une nouvelle forme d'écoute où je me suis retrouvé nez à nez avec des patients qui étaient aussi dans mon oreille dans un rapport d'intimité
Isabelle Massona, Hôpital Edouard Herriot, Lyon : pour les abstinents sociaux il n'y avait pas de double peine.
un grand merci en particulier à @Franck_Marce qui nous a énormément aidé
I.Massonat : Le manque de contact de la peau a été très important pour certains qui ont rompu le confinement pour combler ce besoin, là où ils pensaient avoir plutôt besoin d'une relation sexuelle.
I.Massonat : pour les chemsexeurs l'occasion d'arrêter la consommation a vite été reprise parce que les livraisons ne se sont pas arrêtées. Certains sont arrivés à des situations très dégradées.
Alexandre Aslan @HopSaintLouis Mon impression est que le confinement a été plus facile à accepter que le déconfinement. Pour une fois tout le monde était logé à la même enseigne.
A.Aslan : pour une fois tout le monde ne faisait rien, ne pouvait pas nourrir le fantasme que c'est mieux ailleurs et qu'il faut consommer
A.Aslan : une angoisse qui ne se disait pas, s'est parfois reportée sur le traitement donné pour responsable de manifestations anxieuses
A.Aslan : les patients ne pouvaient pas tous s'isoler pour faire la consultation en visio et se retrouvaient deux fois confinés.
A.Aslan : certains ont consommé beaucoup de porno pendant un mois suivi d'un grand vide? Chez les chemsexeurs j'ai vu une recrudescence des risques et des consommations, avec des limitations sociales (travail par ex) qui n'existaient plus
A.Aslan : la téléconsultation a permis une nouvelle intimité dans la relation et a fait émerger des choses intéressantes
A.Aslan : les gens qui avaient déjà des difficultés de couple ont été parfois exacerbées et ont pu donner lieu à des violences.
"Quels impacts sur de la crise sanitaire sur la prise en charge des PVVIH" modération du Dr Pascale LECLERCQ (Infectiologue, Grenoble) @CHU_Grenoble
"Impact du confinement sur la population générale des PVVIH" Dr Gerald Bronner (Sociologue, Paris) : il est encore un peu tôt pour tirer des conclusions sur cette situation épidémique
Dr G.Bronner : pour le VIH la temporalité n'a pas été la même. Elle s'est étalée sur plusieurs années. Pour la COVID c'est la 1ère fois qu'un sujet absorbe autant les médias de manière aussi rapide et massive
Dr Bronner : l'information scientifique ou non scientifique s'est diffusée très largement. Pour la COVID tout le monde s'est senti concerné alors que ce n'était pas le cas pour le VIH.
Dr Bronner : les 1ères théories du complot sont apparues très rapidement et des interrogations sur l'origine de la maladie. Ainsi que la diffusion d'informations plus ou moins farfelues sur des remèdes divers et variés.
Dr Bronner : le marché de l'information aujourd'hui c'est ça :
Dr Bronner : on a l'impression d'être bien informé parce qu'elle est disponible et qu'elle va dans le sens de ce qu'on cherche. Les algorithmes nous y aident et contribuent à développer des flux de crédulité
Dr Bronner : la recherche sur "coronavirus et complot" a explosé le jour du confinement
Dr Bronner : on ne sait pas si les PVVIH ont mieux résister à ce flux de crédulité. Mais ça serait intéressant à explorer.
Dr Bronner : Très vite les gens ont eu l'impression de savoir que l'hydroxychloroquine était un remède parce qu'ils avaient lu des articles sur ce sujet alors qu'il ne s'agissait que d'un biais de confirmation
Dr Bronner : la parole des incompétents se croyant compétents a été plus entendue parce que les véritables compétents ne pouvaient pas émettre une parole entendable.
C'est pareil pour les antivaccins qui vont faire plus de prosélytisme et misent sur les risques infimes.
Dr Bronner : notre cerveau n'est pas fait pour appréhender les faibles risques.
"En quoi une épidémie peut-elle réactiver certaines angoisses chez les patients fragiles" Dr Philippe Nuss @HopSaintAntoine
Dr Nuss : la dépression a une incidence plus importante chez les PVVIH qu'en population générale mais ça varie selon les études
Dr Nuss : les PVVIH se sont demandés s'ils étaient plus à risque même quand ils avaient une charge virale indétectable et un système immunitaire efficace.
Dr Nuss : Ils ont eu l'impression que "ça recommence" en une sorte de reviviscence traumatique avec un vécu paradoxal où la maison protectrice pouvait aussi être un enfermement. L'angoisse de répétition était plutôt diffuse, donnant une impression de piétinement
Dr Nuss : les patients ont eu l'impression que le COVID avaient rapté leurs soignants et qu'ils étaient mis sur la touche. Le #SARSCoV2 a aussi pris la vedette au détriment du VIH.
Dr Nuss : aujourd'hui encore certains patients ont du mal à se rendre à nouveau à leurs consultations. "Quand on est malade, le confinement on connait" ont pu dire de nombreux patients.
Dr Nuss : actuellement les consultations sont plus longues. Les patients ne vont pas plus mal mais ils ont besoin de vérifier la solidité du système de soin avec en plus des soignants fatigués, voire démissionnaires.
Dr Jean-Michel Livrozet @CorevihL hôpital Edouard Herriot, Lyon : nous avons beaucoup travaillé sur la télémédecine. Celle-ci est issue des Royal Flying Doctor Service australien flyingdoctor.org.au
Dr J-M. Livrozet : en Suisse la télémédecine est développée depuis longtemps. Les assureurs filtrent l'accès aux soins medgate.ch/fr-ch
Dr J-M. Livrozet : en France la télémédecine est assez poussive. La téléconsultation définie en 2010 insiste sur le fait qu'un professionnel de santé peut être présent à côté su patient. Le référentiel de télémédecine a été défini après le confinement
Dr J-M. Livrozet : 96% des téléconsultations remboursées par @ameli_actu sont le fait de médecins libéraux.
Dr J-M. Livrozet : à l'hôpital Edouard Herriot toutes les rendez-vous de l'agenda prévus ont été assurés. Notre hôpital a été construit pour la tuberculose et il est donc très adapté à ce type de situation.
Dr J-M. Livrozet : il est préférable d'utiliser l'application sur smartphone (pas Doctolib) pour le patient mais certains n'ont pas ces outils. Il y a donc des limites. Par contre on entre au domicile du patient, ce qui apporte certaines informations
Dr J-M. Livrozet : les patients preppeurs parlent plus facilement de leur vie lors des téléconsultations.
Dr J-M. Livrozet : la proximité avec les patients a été plus importante pendant le confinement. Les téléconsultations duraient plus longtemps.
Dr J-M. Livrozet : on continue la téléconsultation pour les patients qui vivent loin de Lyon mais aussi pour certains patients qui vont bien.
Dr Nuss : on s'est rendu compte qu'on angoissait plus les familles quand on annonçait un décès en visio. On est habitué à ce que le visuel soit associé au tactile.
Dr Nuss : l'apparat lié à la visite en présentiel n'est pas forcément présent en visio. Il peut y avoir une honte pour le patient mais aussi pour les soignants, par exemple les psychologues qui consultaient de chez elles.
Dr Pascale Leclercq : je ne fais de téléconsultation qu'avec des patients que je connais. Par téléphone car notre serveur n'a jamais permis autre chose.
Dr Livrozet : le médecin doit être ponctuel. Le patient ne va pas rester et moisir en salle d'attente. S'il y a du retard il va déconnecter.
Dr Livrozet : avec les populations migrantes, le problème c'est le prix de l'abonnement téléphonique qui ne permet pas de tout faire.
Dr Nuss : les consultations qui commencent par "ça va bien" sont souvent les plus longues parce qu'il y a plein de nuances. Je m'attache aux petites questions de la vie quotidienne qui permettent de repérer ce qui va mal, ainsi que les stratégies d'évitement.
Dr Livrozet : Les patients qui ont du mal à revenir à l'hôpital sont plutôt ceux qui ont des comorbidités et qui ont parfois du mal à sortir. Dr Nuss : l'hôpital est aussi connoté à la mort.
Dr Leclercq : on a pas mal de patients VIH qui arrivent avec des symptômes graves qui ont été négligés / reportés
Fin de LT pour aujourd'hui jeudi 8 octobre 2020. A demain pour de nouvelles présentations @sfls_vih

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