L'inflation, l'outil qui permet à la finance d'embrouiller tout le monde, politiques et économistes inclus.
L'inflation est devenu un outil au service de la propagande financière, qui permet de justifier tout et n'importe quoi, et même le pire...
[Thread : à dérouler]
D'abord qu'est-ce que l'inflation ? L'inflation est un phénomène qui se traduit par la perte du pouvoir d'achat de la monnaie : vous devez payer plus, pour acheter les "choses".
Cette définition est très vaste, et dépend de chaque individu. Nous ne consommons pas les mêmes choses. Il y a donc un ressenti de la hausse des prix qui diffère d'une personne à l'autre, selon leur mode de vie. Ainsi, chacun ressent l'inflation à sa façon.
Cependant, il est utile d'avoir une idée de l'inflation pour orienter les politiques sociales et monétaires.
Si la vie devient plus chère, et que le salaire minimum, les retraites, le salaire des fonctionnaires ne sont pas réajustés, il y a un risque de frustrations populaires.
De même, la Banque de France, et la BCE aujourd'hui, suit de très près la hausse des prix, pour ajuster sa politique monétaire. Si les prix augmentent, les autorités monétaires estimeront qu'il faut réduire le débit du robinet monétaire.
Pour cela, la banque centrale doit réduire l'activité des crédits, qui est en temps normal, la principale source de création monétaire. Pour y arriver, ils augment le loyer de l'argent, c'est à dire les taux d'intérêts.
Si les taux sont plus élevés, les crédits sont plus chers, et donc le débit de création monétaire se réduit. En ralentissant la création monétaire, la banque centrale a pour objectif de rendre l'argent plus rare. Cet effet de rareté de l'argent pousse les prix à la baisse.
Pour prendre ces décisions politiques et monétaires, il faut un indicateur qui mesure le coût de la vie, c'est à dire la hausse des prix. Cet indicateur est calculé à partir d'un panier de produits et services, et permet de mesurer entre 2 périodes la hausse des prix en %.
C'est la que l'embrouille commence et que les arbitrages et les manipulations commencent. Les banques et les autorités monétaires vont jouer sur les biais de calculs de cet indicateur pour profiter de la situation.
Les premiers à en avoir profité, ce sont les banques, grâce à un biais du calcul de l'inflation.
En effet, l'INSEE qui est en charge du calcul de l'inflation, a décidé d'inclure le logement qu'à hauteur de 6% dans le panier.
L'INSEE estime que l'achat d'un logement ou les travaux ne rentrent pas dans le panier, car cela relève de l'accroissement du patrimoine des ménages.
Le loyer entre dans le panier mais n'est payé que par une fraction des Français, ceux qui ne possèdent pas leur logement.
Il résulte de ces logiques de mathématiciens que le poids du logement dans le calcul du coût de la vie ne représente que 6% des dépenses.
Qui d'entre vous dépense 6% de ses revenus mensuels pour se loger ?
Les banques vont profiter pleinement de ce biais de calcul pour favoriser les prêts immobiliers et empocher un maximum d'intérêts bancaires. Jusqu'à 18% de la richesse créée par les Français en 2008 !
En effet, l'augmentation du prix du logement ne rentre que très peu dans l'inflation, donc les autorités monétaires n'agissent pas sur les taux si le prix de l'immobilier augmente fortement. Ainsi les banques peuvent en profiter pour ouvrir à fond le robinet du crédit immobilier!
Entre le début des années 90 et aujourd'hui, le volume des crédits immobiliers a été multiplié par 5, provoquant une hausse de l'immobilier violente qui a profité aux banques et aux boomers. Cette situation crée des victimes: une génération de locataires qui galère pour se loger.
Aujourd'hui 1200 milliards de crédits immobiliers représentent 60% du stock des crédits octroyés par les banques. Voilà comment, à partir d'un simple calcul d'un indice, les banques ont profité d'une faille pour générer du profit, mais aussi pour accentuer les inégalités.
N'auraient-elles pas fait mieux de se concentrer sur les crédits qui financent les PME et les artisans, qui génèrent de l'activité et de l'emploi ?
Car au final, c'est le smicard, le petit retraité, le fonctionnaire qui souffre, car leurs revenus dependent de ce foutu indice !
Ceux qui ont leurs revenus indexés à l'indice de l'INSEE voient le coût de la vie augmenter, et perdent en pouvoir d'achat.
Ceux qui profitent de la situation sont les banques, mais aussi leurs clients qui voient la charge de la dette baissée grâce à la hausse des loyers.
Mais depuis la crise de 2008, provoquée justement par les abus des banquiers en matière de crédits immobiliers, une autre embrouille liée à ce satané calcul de l'inflation s'est mise en place.
Avant 2008, la banque centrale a laissé les banques commerciales provoquer l'appauvrissement généralisé grâce à la prolifération du crédit immobilier qui a rendu la vie chère à cause de la bulle immobilière.
Depuis 2008, la banque centrale abuse de la création monétaire qui est au cœur de sa politique, en arguant que cette prolifération monétaire qu'elle génère n'a aucun impact sur l'inflation, et donc sur le coût de la vie.
Encore une fois, il y a une énorme embrouille derrière cette communication des autorités monétaires reprise en cœur par nos politiques, nos économistes, et nos médias !
La politique monétaire de la BCE qui consiste à injecter des milliards d'€ dans les marchés financiers provoque une hausse des actifs boursiers, et une hausse de l'immobilier. L'immobilier ne compte que pour 6% dans le calcul de l'inflation, et les actions y sont absentes.
Profitant de cette faille, la #BCE imprime les milliards qui profitent aux possédants, aggravant les inégalités de richesse, et rendent par la même occasion l'immobilier quasi inaccessible pour les nouvelles générations.
En injectant les milliards dans les marchés financiers, la #BCE crée peu d'inflation au sens de l'INSEE, mais crée une énorme inflation de la richesse d'une minorité, et par là même une inflation des inégalités de richesse et des frustrations sociales, dangereuses pour la paix.
Rendons-nous bien compte de l'arnaque qui se joue. La création monétaire qui ne crée pas de valeur, si ce n'est la hausse du patrimoine boursier et immobilier des possédants, se fait au détriment des autres. Tout cela part d'un simple calcul censé mesurer le coût de la vie !
L'intelligence de la caste financiarisée est sans limite, surtout quand il s'agit de détourner la confiance des gens ordinaires, pour profiter des failles du système. Le concept de l'inflation est en ce sens le meilleur moyen de nous embrouiller.
Méfiez-vous dans le futur de ceux qui parlent d'inflation quand ils parlent d'économie : soit ils ne pigent rien, soit ils veulent profiter de nous.
Ce thread fait suite à celui d'hier sur la monnaie fondante. Certes l'inflation comme la monnaie fondante incitent l'épargnant à investir, mais actuellement ce sont les banques et les clients qui provoquent et profitent de la perte de valeur de l'argent.
Imaginez qu'une banque primitive prenne 100 grammes d'or en dépôt et les échange contre 100 billets de 1 zoulou (le zoulou est le nom de l'unité monétaire, comme l'euro chez nous).
1/7
Si cette banque crée 100 autres billets à partir de rien et les distribue aux 0.1% de la population, alors votre zoulou ne vaut plus que 0.5 gramme d'or.
L'ignorant est celui qui pense ne pas être lésé parce que sa richesse en zoulou est préservée sur son compte bancaire.
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Ce raisonnement tombe à l'eau si les 100 empruntés par les 0.1% servent à créer de la valeur productive et sont détruits une fois remboursés. Les billets créés temporairement puis détruits génèrent de la création de richesse matérielle et immatérielle (innovation, recherche)
3/7
Nouvelles manœuvres autour du calcul de l'inflation officielle.
La #BCE ne prend déjà presque pas en compte le coût du logement pour mesurer le coût de la vie.
Sous couvert de rendre l'économie plus verte, la BCE envisage d'exclure le coût de l'énergie et de l'alimentaire !
Imaginez un indice officiel qui mesure le coût de la vie, mais sans le coût de l'essence, du fuel, de l'électricité, du chauffage, de l'alimentation, et dont le poids de l'immobilier n'est que de 6% !
De qui de moquent-ils ?
Rappelons-nous que cet indice pilote les politiques monétaires de la #BCE et peut savoir une incidence considérable sur notre pouvoir d'achat (cf bulle immobilière), et créer des inégalités de richesse au profit des 0.1% (cf politique accomodante de la BCE).
Une économie qui repose sur le taux d'intérêts, est par nature une économie du chaos, car le caractère exponentiel du taux d'intérêts est contraire à l'ordre naturel des choses.
L'exponentielle est l'effet boule de neige. La boule finit toujours par exploser... #finance#usure
Silvio #Gesell, un penseur du début du XXème siècle, a pensé à un système monétaire qui respecterait l'ordre naturel des choses.
Selon lui, la monnaie doit se consumer, pour être en phase avec la nature vivante de l'homme.
Un agriculteur voit sa récolte dépérir s'il tarde à la vendre. Il est donc obligé d'injecter dans l'économie le fruit de son travail, sinon il risque de tout perdre.
La crainte de la dégradation de la récolte pousse l'agriculture à l'action, bénéfique pour l'économie.
De nombreuses personnes me demandent ce qu'est la monnaie libre de dette.
Avant de répondre à cette question, il faudrait que j'explique pourquoi la monnaie d'aujourd'hui n'en est pas une.
(à dérouler)
Notre monnaie moderne, l'euro, n'est créée que par la dette : soit quand une banque octroie à un particulier ou une entreprise un crédit, soit quand la #BCE crée de la monnaie pour s'acheter la dette d'un État ou d'une entreprise.
La banque ne possède presque rien quand elle vous prête de l'argent. Elle crée la monnaie en se portant garante que vous rembourserez les sommes empruntées. À chaque mensualité, la monnaie est détruite.
Les débats entre économistes, politiques, dirigeants ont repris sur la question de la dette.
Deux camps s'opposent : ceux qui veulent faire payer la dette au peuple, et ceux qui ne veulent pas rembourser la dette car elle serait illégitime.
À relire un thread sur cette situation.
L'économie repose sur la confiance, et la monnaie est le réceptacle de la somme de nos confiances mutuelles.
Aujourd'hui, la monnaie moderne est construite de telle façon à être la coquille de la dette. Sans dette ou crédit, la monnaie n'existe pas.
Donc la monnaie représente à la fois la somme de nos engagements (crédits privés, dette publique), mais aussi la somme de nos confiances mutuelles.
Ne pas payer nos dettes revient à mettre en danger la survie de notre monnaie et celle de notre économie.
[L'argent magique : interdit au peuple, à foison pour la caste financiarisée]
Il ne se passe pas un jour sans que ceux qui nous gouvernent et les économistes qui les conseillent, nous expliquent à quel point il est important de rembourser la dette publique.
Thread à dérouler.
Hier encore, le gouverneur de la Banque de France, ancien PDG de Cetelem, la branche usurière de BNP, devenu ensuite numéro 2 de la BNP, nous martelait que la dette publique française détenue par la BCE ne sera pas annulée.
Plutôt dans la semaine, @BrunoLeMaire était invité sur @franceinter pour réitérer son allégeance envers les créanciers, en promettant de rembourser la dette (par la croissance 🤭), et de mettre en place les réformes qui plaisent à la caste financiarisée, comme celle des retraites