Un biologiste, un physicien et un mathématicien partent pour la première fois en Écosse. Dans le train, peu de temps après avoir traversé la frontière, ils aperçoivent un mouton noir à travers la vitre.
Le biologiste s'exclame : "Incroyable !! Les moutons sont noirs en Écosse !"
Le physicien rétorque : "Généralisation abusive !! Tout ce qu'on peut dire, c'est qu'il existe au moins un mouton noir en Écosse."
Le mathématicien corrige : "Encore une généralisation abusive ! Tout ce qu'on peut dire, c'est qu'au moins la moitié d'un mouton d'Écosse est noir".
Les généralisations abusives sont un fléau et aident la mésinformation à proliférer sans jamais mentionner aucune #FakeNews, comme l'explique @TroncheBiais dans leur dernière vidéo d'une nouvelle série très travaillée sur le plan audiovisuel !
Ceci dit, ce qui rend une généralisation abusive est très difficile à cerner... Et l'inverse est tout aussi un problème !!
À l'instar du mathématicien, il peut nous arriver de dénigrer à tort une donnée (anecdotique ou non), notamment quand elle va à l'encontre de nos croyances.
Mais alors, qu'est-ce qu'une généralisation adéquate ?
Eh bien, c'est une vaste question débattue depuis des siècles par les philosophes, les statisticiens et les informaticiens, notamment depuis qu'un certain David Hume a identifié le problème !
En fait, penser qu'il existerait un seuil tel que, au-dessus, il faut généraliser, et en dessous, il ne faut pas généraliser, ça semble être un sophisme.
Selon le consensus du statisticiens, le mot "preuve" devrait être banni du vocabulaire scientifique.
Selon le bayésianisme en particulier, il s'agit plutôt de déplacer nos curseurs de crédence.
Et toute donnée devrait alors être pris en compte.
Mais des données plus fiables et en plus grandes quantités doivent agir davantage sur ces curseurs.
Enfin, et surtout, selon le bayésianisme, à quel point généraliser dépend fortement de l'état des connaissances.
Typiquement, il y a ainsi un préjugé raisonnable à avoir sur le fait qu'un mouton noir d'un côté est très probablement noir de l'autre.
Bref. Il y a des réflexions fantastiques à avoir sur comment bien généraliser en particulier, et comment bien raisonner de façon plus générale.
Je suis désolé d'enchaîner les mauvaises nouvelles, mais celle-là me paraît particulièrement préoccupante, même si beaucoup de détails restent à éclaircir.
"Google pourrait être un des leaders de la recherche sur les implications sociales de l'IA et des technologies. Mais ils sont en train de choisir une autre voie."
#AujourdhuiJapprendsQue la continuité des racines d'un polynômes en fonction de ses coefficients n'est pas si triviale.
Je me suis toujours dit que c'était "clairement vrai". Mais je n'avais jamais pris le temps de me demander comment le démontrer 😅 lix.polytechnique.fr/Labo/Vincent.P…
À ce sujet, j'ai un souvenir d'un exo de prépa où le prof séchait.
Ma mémoire me joue peut-être des tours... mais je crois que c'était en gros "si un polynôme P est scindé sur R, alors il existe un voisinage de P tel que tout polynôme de ce voisinage est aussi scindé".
Bref. Le prof demanda à Olivier Taïbi, le meilleur élève de ma classe, s'il l'avait résolu.
Olivier fut réveillé. Il ne comprit pas ce qu'il se passait.
Le prof lui redemanda s'il avait résolu le problème.
Olivier acquiesça.
Le prof lui dit : "euh... et tu peux le corriger ?"
Selon ce rapport du Computational Propaganda Research Project d'@UniofOxford, à travers le monde, de nombreuses organisations, privées, publiques et gouvernementales, ont investi des moyens énormes dans la manipulation personnalisée de masse. comprop.oii.ox.ac.uk/research/posts…
À bien y réfléchir, ça n'a rien d'étonnant. Il y a des incentives énormes à faire croire certaines choses à certaines populations.
Ce qui est effrayant, c'est que les outils algorithmiques et les vulnérabilités des réseaux sociaux semblent décupler l'efficacité des propagandes.
Et aujourd'hui, la menace ne vient pas que d'un pays particulier. Elle vient des 4 coins du monde...
(Et souvenez-vous que ce rapport ne cite que les cas détectés... Or ces propagandes ont toutes les incentives à rester aussi secrètes que possible...)
1. Comment les gens savaient ce qu'ils cherchaient quand ils ont théorisé leurs équations ?
Il y aurait certainement de quoi écrire des livres sur cette seule question. Je vais donc donner uniquement des éléments de réponse, forcément très incomplets (désolé 😅).
L'une des grandes motivations était sans doute l'automatisation des tâches intellectuelles.
Par exemple, au lieu de compter soi-même chaque jour la taille de son troupeau, il y a plusieurs millénaires, les bergers utilisaient des cailloux pour compter.
L'étiquetage politique, le biais de confirmation et les bulles informationnelles semblent affecter radicalement notre description de l'état du monde et nos prédictions sur les futurs probables.
Et selon cette excellente présentation de @juliagalef, non, ce n'est principalement pas du tout une question d'intelligence ou d'éducation.
En fait, au moins dans le cas du changement climatique, l'intelligence et l'éducation peuvent être *néfastes*.
Dans cette vidéo, je rapporte d'autres études scientifiques à ce sujet.
Dans un problème purement mathématique qui prend pour exemple le port d'armes, les sujets à fortes convictions politiques réussissent moins bien *lorsqu'ils sont bons en maths* !
Les mathématiques du coronavirus sont très contre-intuitives.
Autrement dit, elles vont souvent à l'encontre de ce que dirait notre intuition naïve.
Il convient dès lors de chercher à déférer notre jugement à des raisonnements plus fiables que celui-ci 👇 #PrepareNotPanic
La vraisemblance des données n'est PAS la crédence de la théorie. #ProverbeBayésien
À l'heure actuelle, si vous avez des symptômes, vous n'avez probablement pas le coronavirus. Car le coronavirus est encore très rare (pour l'instant!). #PrepareNotPanic
Les chiffres actuels ne sont pas très fiables !
Ne les prenez pas pour argent comptant. Mais ne les ignorez pas non plus !
(historiquement Laplace a inventé le bayésianisme parce qu'il voulait tenir compte de vieilles données astronomiques sans leur faire pleinement confiance)