Pourquoi est-ce une ânerie sans nom de propsoer la suppression des crédits de réductions de peine (CRP). Poke @E_DupondM, il a été avocat dans une autre vie, ça peut l’intéresser).
@E_DupondM Rappelons d’abord que le droit de l’application des peines a fondamentalement un seul objet : lutter contre la récidive. A priori, on est tous d’accord là dessus. La non-récidive a un nom : c’est la réinsertion du condamné.
Faire en sorte que le jour où il ressortira (car la plupart des condamnés ressortiront, vu qu’ils ne se prennent pas perpétuité, même si oui, on meurt en prison), il ait un endroit où dormir, un travail pour gagner sa vie (qu’il aura pu apprendre en détention)...
…et soit guéri de ses démons (addiction à la drogue, alcoolisme) ou ait appris à les apprivoiser (traitement au long court de troubles mentaux). La bataille contre la récidive, elle se jour dans les cabinets des JAP, pas sur les plateaux TV.
C’est un parcours difficile, dans un milieu difficile. Comme pour tout, il faut une carotte et un bâton, sanctionner les manquements mais récompenser les efforts. La carotte, c’est la réduction de peine.
Elle représente 3 mois pour la première année de prison, deux mois pour les années suivantes, et 7 jours par mois pour les portiosn de peine inférieure à un an dans la limite de deux mois, soit huit semaines.
Là se pose un problème. Avec 12000 détenus et un nombre de juges d’application des peines (JAP) insuffisant parce que du pognon pour la justice, mais vous rêvez, ça ne rapporte pas une voix ce truc, décider de ces CRP prend des heures juste pour signer les ordonnances.
En 2004, la loi Perben II (votée par la droite) réforme grandement le droit de l’application des peines. C’est le seul volet de cette loi qui ait fait l’unanimité.
Pour gagner du temps, fini les séances de signatures qui collent des tendinites.
La loi crée le crédit de réduction de peine. Elle inverse le processus : la réduction de peine est accordée automatiquement au condamné, sans que le juge intervienne. Si le condamné déconne ensuite, le juge intervient et peut retirer le crédit de réduction de peine.
Au lieu de faire intervenir le juge sur tous les condamnés se comportant bien (la grande majorité) ils interviennent sur la minorité qui se comporte mal. C’est une réforme rationnelle et intelligente.
Si le condamné fait des efforts particuliers pour se réinsérer (il travaille, fait des activités plutôt que rester oisif), il peut avoir des réductions de peine supplémentaires, celle-là expressément octroyées par le JAP.
Donc l’idée du gouvernement de supprimer les CRP consiste à revenir sur une réforme d’il y a 16 ans que personne ne critiquait. Faire et défaire, c’est toujours réformer, mais là c’est la République qui Marche en rond.
La réduction de peine étant un outil indispensable pour lutter contre la récidive, supprimer les CRP veut dire retour aux séances d’autographe pour les JAP. Qui sont toujours aussi peu nombreux, toujours aussi surchargés.
Donc qui ne va RIEN apporter de bénéfique, mais va gripper encore plus la machine.
Certes, ce sera super facile à vendre à l’opinion publique, qui n’y connait rien mais est toujours partante pour la sévérité à l’égard des autres (mais considère que l’obliger à porter un masque est du fascisme).
Saboter la machine à lutter contre la récidive, si c’est le prix à payer pour une bonne punchline sur les plateaux télé, le gouvernement est toujours partant.
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La Bretagne et la région Bretagne sont deux choses différentes. La première est historique, et Nantes en fait partie, et la seconde est administrative, et son chef-lieu est Angers, alors que Nantes n’a jamais fait partie de l’Anjou.
De même, dans la carte judiciaire, plus inspirée par les provinces historiques, le TJ de Nantes relève de la cour d’appel de Rennes, et non de celle d’Angers, siège pourtant de la région des Pays de la Loire.
Enfin, le drapeau breton qui flotte devant la mairie de Nantes est le Gwen-ha-du, le drapeau de la Bretagne depuis 1925, mais le drapeau de la région, c’est ça (de 1982 à 2005) et désormais ça.
#Thread Poetic justice ou Schadenfreude, à vous de décider.
L’appel en matière criminelle a été introduit par la loi du 15juin 2000. Avant, tous les arrêts d’assises n’étaient pas susceptibles d’appel.
Oui, toutes les peines de mort en France ont été prononcées sans appel possible.
La loi du 15 juin 2000 réservait la possibilité de l’appel à l’accusé condamné. Le parquet ne pouvait pas faire appel d’un acquittement, tout comme il ne peut pas se pourvoir en cassation contre un acquittement (art. 572 du CPP, inchangé encore aujourd’hui).
Merci M. le premier ministre, non pour votre réponse, nous allons voir que ça n’en est pas une, mais pour me fournir ce support pour une petite leçon de rhétorique politique. Deux sophismes dans ce tweet : un écran de fumée et un homme de paille.
L’écran de fumée : je dis que le premier ministre veille à ne pas parler de recrutement de magistrats et de greffiers (indispensable pour que la justice fonctionne correctement), car il ne s’agit pas de recrutements de greffiers et de magistrats.
et il répond à côté en soulignant le nombre des recrutements alors que le sujet était leur nature. Oui, 866 CDD ont été signés ; aucun ne sont des magistrats pouvant juger, certains feront fonction de greffiers sans la formation nécessaire, et tous partiront au terme de leur CDD.
Même si un acquittement final et purement politique s’annonce, cette première journée du procès en impeachment s’est très mal passée pour Trump. Ses avocats ont été franchement mauvais, et mal préparés par rapport aux représentants de l’accusation. C’en était embarrassant.
Même Trump s’en est rendu compte, qui d’après son entourage en était à hurler sur sa télé.
La question du jour était une question préalable sur la constitutionnalité de poursuivre un président ayant quitté ses fonctions.
Ils ont été tellement mauvais qu’ils ont convaincu un sénateur (Cassidy, R-LA) de changer d’avis et voter contre eux.
En droit français, le viol suppose la preuve d’une pénétration sexuelle (par le sexe ou dans le sexe), et du fait que l’auteur avait conscience que ladite pénétration a eu lieu avec violence, contrainte, menace ou surprise.
La question ne se pose pas en termes de consentement, pour une raison très simple. Le consentement, ça se passe dans la tête de la victime. Or on juge l’auteur de l’acte. C’est dans sa tête à lui qu’il faut se placer.
La comm’ : ON A GAGNÉ, TOUS ENSEMBLE TOUS ENSEMBLE WÉ WÉ
Le droit : débouté sur l’efficacité énergétique, le renouvelable, le réchauffement climatique, l’évaluation et le suivi. Accepté seulement sur le non respect de ses objectifs d’émission de CO2. 1 € de préjudice.
Le tribunal n’a pas statué sur tout et rendra un jugement pour boucler dans deux mois, où il statuera sur la demande d’injonction sous astreinte faite à l’Etat d’infléchir sa politique. C’est le point déterminant et il n’a pas été tranché (mais pas encore rejeté non plus du coup)
Mais présenter comme une grande victoire un jugement qui rejette 6 des 7 chefs de demande, dont la principale, la demande de réparation du préjudice écologique car demande mal présentée…