Fin février 2020, Emmanuel Macron est prévenu de la gravité de l'épidémie. Il a attendu jusqu'au 17 mars pour confiner, ce qui a multiplié par 4 le nombre de victimes de la première vague.
Ce n'est pas le choix le plus criminellement irresponsable de sa gestion épidémique.
Toujours fin février, et bien qu'informé par la cellule de crise dédiée à ce problème de la pénurie, il a choisi de nier la nécessité des masques, sans craindre le ridicule le plus grotesque.
Ce n'est pas le choix le plus criminellement irresponsable de sa gestion épidémique.
Fin juillet 2020 et après une quasi-suppression de la circulation du virus dans l'hexagone, celui-ci a entamé une dynamique de croissance exponentielle avec R=1,3. Emmanuel Macron a alors choisi de ne prendre aucune mesure pour casser cette dynamique.
Au contraire, il a encouragé une rentrée de septembre normale, aussi bien sur le plan professionnel que sur le plan scolaire. Aucune mesure n'enrayera la circulation de Sars-CoV-2 jusqu'à mi-octobre, ce qui a multiplié par 60 le nombre de victimes de la seconde vague.
Ce n'est pas le choix le plus criminellement irresponsable de sa gestion épidémique.
Mi-décembre, il a choisi un déconfinement prématuré, avec un niveau de circulation encore bien supérieur à ce que la capacité de traçage permettait de suivre, au lieu de profiter des vacances.
Ce n'est pas le choix le plus criminellement irresponsable de sa gestion épidémique.
Lorsque fin décembre 2020, il est devenu clair 1) que #B117 et #B1351 étaient nettement plus contagieux , particulièrement chez les jeunes et 2) qu'ils étaient présents en France, il a décidé de les laisser circuler pendant 13 semaines.
Ceci multipliera le nombre de victimes de la vague #B117 par 60 à 100.
Ce n'est pas le choix le plus criminellement irresponsable de sa gestion épidémique.
Cela fait maintenant 15 mois que Sans-CoV-2 est connu, 13 que l'épidémie fait rage en France. Pendant ces 15 mois, Emmanuel Macron a décidé - j'insiste : décidé - que la France ne conduirait aucune réflexion sur les adaptations nécessaires causées par l'épidémie.
Il a décidé qu'il n'y aurait aucune réflexion sur comment travailler, enseigner, maintenir les liens familiaux, soigner, se cultiver, voyager, étudier, voter... pendant l'épidémie.
(Si des bots LREM me lisent, c'est le moment de justifier vos 50 centimes et de dresser la liste exhaustive des plans mis en place depuis 1 an sur l'un quelconque de ces sujets, on attend tous avec impatience)
15 mois, et nous en sommes exactement au même point qu'au tout premier jour : choisir entre tout interdire, ou faire comme si de rien n'était, compter les morts, les poumons détruits, les opérations annulées, les Covids longs, les arrêts-maladies, et finalement tout interdire.
Aucune réflexion, toujours au même point.
Vous ne voulez qu'un exemple ? Les élections.
Calendrier connu et parfaitement fixe, événement ponctuel, fonction essentielle, organisation sinon triviale du moins facile.
Mais il faut organiser quelque chose. Faire *quelque chose*.
Et ? Et, un Président roi-enfant qui s'amuse à agiter un report, peut-être un report après les présidentielles, mais surtout : rien.
Alors on les repousse de mars à juin. De quel droit ?
Et on parle de les repousser encore. Qui se rend bien compte de ce que cela signifie ?
L'exécutif d'une économie majeure, ayant à sa disposition des centaines de milliers d'agents de la fonction publique, s'est jugé incapable d'organiser un roulement de quelques centaines de personnes le long d'une journée pour préserver l'une des bases de notre démocratie.
Mieux vaut jeter l'éponge, et repousser. Il faut reconnaître qu'ils avaient seulement un an pour se préparer.
Un an pour se préparer...
Cela fait un an que nous sommes des milliers à poser quelques questions évidentes ("comment organisera-t-on la cantine ? comment on fait voter les gens ?") et ce n'est pas seulement qu'il n'y a aucune réponse : nos réponses ont été systématiquement disqualifiées.
Hors sujet.
Ce n'est pas une question d'être débordé, de faire de son mieux, de parer au plus pressé : toutes les initiatives locales ou mêmes individuelles ont été systématiquement rejetées par l'exécutif.
C'est un choix, celui d'Emmanuel Macron.
Le gouvernement est prêt. Des mesures seront prises. Des solutions individuelles seront proposées. Il y aura un plan massif de ceci ou de cela, comme l'a annoncé le Président de la République.
La liste exhaustive de ce que l'exécutif a préparé : rien.
Un an que l'épidémie fait rage, 100000 morts, 100000 séquelles de réanimation, 300000 #LongCovid, 8% de récession, la culture, l'éducation et le tourisme pulvérisés. Des souffrances inimaginables. Pour rien.
Le choix le plus criminellement irresponsable de sa gestion épidémique.
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D'abord, c'est une question de fonctionnement mental.
On peut présenter clairement les faits tels qu'on les comprend, énoncer ses priorités politiques, les objectifs qui en découlent, les moyens que l'on se donne pour les atteindre et spécifier les conditions de succès.
Faire ceci, c'est accepter de se soumettre à une discipline puissante : c'est accepter que le moment de l'évaluation venu, son propre point de vue ne sera en rien privilégié sur celui des autres parties prenantes, que tous au contraire seront en principe également valides.
On a justement commenté le "beaucoup de sang-froid, beaucoup d'humilité" mais avec Amélie de Montchalin, il faut citer exhaustivement : couper c'est amoindrir sa pensée.
Un mot sur la forme d'abord. Chaque fois qu'Amélie de Montchalin prend la parole, c'est comme quand un Ministère pond un document de propagande avec des fautes d'orthographes, ça me froisse : j'ai l'impression que je ne mérite même pas que l'on me mente en français correct.
"La décision, la stratégie, c'était de laisser le maximum ouvert tout en fermant ce qui devait l'être".
Je ne laisserai personne dire que ceci n'est pas une stratégie, surtout quand elle est mise en oeuvre en prenant les bonnes décisions au bon moment.
Annonce positive dans un futur indéterminé, forme passive sans agent pour tout ce qui nécessite un travail effectif, attribution des décisions bénéfiques à Emmanuel Macron.
Je me demande l'effet rhétorique recherché par ce choix stylistique, c'est tellement subtil.
Et tellement novateur dans la forme et sur le fond, pas du tout la même forme que le 15/01
"Lundi débutera une campagne de dépistage massif de Covid-19 dans les collèges et lycées, comme l'a annoncé jeudi le ministre de la Santé, Olivier Véran"
Ceci est un message pour rappeler que cette semaine, des dizaines de milliers d'élèves de la maternelle à la Terminale seront privés de cours, et prendront donc du retard dans leurs apprentissages. Pour certains, ce retard se comptera en mois à la fin de leur scolarité.
Pas à cause des grèves, pas parce qu'un syndicat lycéen organise des rencontres en non-mixité, pas parce que des islamistes ont dénoncé un cours d'histoire ou de biologie, pas parce que des élèves ont perturbé un cours ou qu'un parent d'élève a agressé un membre du personnel.
Parce qu'avec la dégradation des conditions d'enseignement - due à l'augmentation des effectifs, aux réformes qui s'enfilent pour des raisons de publicité, au gel de la rémunération, à la charge de travail qui augmente - et la baisse des DHG, cela fait maintenant plusieurs années
C'est pour moi un anniversaire très spécial. Les trois semaines de fin février et début mars m'ont dévasté psychologiquement. Finalement, ce soir-là, j'ai écrit le fil ci-dessous, qui reste mon tweet épinglé.
Je m'étais épuisé au près de ma hiérarchie, de mes collègues et de mes connaissances à signaler la gravité de l'épidémie, la nécessité de confiner au plus tôt si nous ne voulions pas vivre la même chose que le Hubei, puis la même chose que l'Italie du nord, sans effet.
En me relisant un an après, je ne trouve malheureusement pas grand chose à modifier. Pendant quelques mois, je me suis trouvé pessimiste avec ma prédiction de 100000 morts au final. Nous avançons inexorablement vers ce seuil.
Le contexte : le 07/03, nous savons maintenant qu'Emmanuel Macron est au courant depuis déjà dix jours des éléments suivants, qui lui ont été transmis par son conseil scientifique et par la cellule de crise :
-L'épidémie est en croissance exponentielle en France.
-Si on la laisse circuler, elle causera entre 100000 et 500000 morts.
-Il n'y pas assez de masques, même pour les soignants.