1. Si on considère que les banques commerciales prêtent de l'argent qu'elles ne possèdent pas, et qu'elles ne perdent jamais d'argent car elles sont "trop importantes pour faire faillite", deux options s'offrent à nous :
- la première option est la nationalisation
2. La deuxième option est de considérer que l'argent qu'elles créent et qu'elles gèrent est le notre, à tous. Dans ce cas, on peut considérer que même si la gestion de l'argent est privatisé, les gains doivent être partagés avec nous tous (l'État).
3. Pour décider de la répartition des gains, nous pouvons nous inspirer de la gestion d'actifs, et de répliquer leur model de partage des profits : les frais de gestion sont typiquement de 1 % des actifs sous gestion auxquels s’ajoutent 20 % sur les profits générés.
4. En gros, si une banque crée 100000€ et fait un gain de 10000€ sur cette création, la banque devrait empocher 1000€ de frais fixes, et 2000€ de frais variables. L'État empoche 7000€.
5. Cette façon de procéder, qui réplique les pratiques de la haute finance, est une manière de mettre les banques au service de l'intérêt de tous, sans les nationaliser. Le contribuable devient ainsi le client des banques, et le principal bénéficiaire de l'activité bancaire.
6. Les banques restent privées et intéressées par le résultat réalisé. Les banques les plus performantes peuvent se voir allouer plus de capacités de création monétaire au fil du temps.
7. Un État qui décide de l'allocation sera plus à même d'orienter les investissements vers des projets à forte valeur sociale ou écologique.
8. La décision d'allocation pourrait même être partagée démocratiquement avec les citoyens qui une fois par an, sur leur feuille d'impôts, peuvent décider quel établissement bancaire ou financier est le plus à même de gérer "l'argent à créer" de la Nation.
9. Ainsi, les fibres sociales ou écologiques des citoyens pourraient être prise en compte dans l'allocation de gestion, et les banques trouveraient un intérêt à se comporter de manière plus sociale en favorisant les PME et les ménages, ou à investir dans des projets écologiques.
10. Les banques qui spéculent sur les marchés financiers, investissent sur le gaz de schiste aux États-Unis, ou maltraitent les PME, auraient moins d'argent à gérer, et verraient leur pouvoir s'amoindrir.
11. C'est une idée que je propose ici, qui un compromis entre la nationalisation de la création monétaire, et les procédés de gestion d'actifs procédés dans l'industrie financière.
À suivre...
12. Chiffrage
D'après un calcul rapide sur la base des données actuelles, cela ferait une répartition comme suit :
- Pour les banques : 20 milliards de frais fixes, 26 milliards de frais variables
- Pour l'État : 104 milliards d'euros !!
Soit 40% des recettes de l'État de 2020 !
Quelques retours d'anciens collègues :
"Innovant et intéressant pour ceux à qui la nationalisation fait peur. C’est une bonne idée qui se base sur un fait indéniable : les banques mutualisent les pertes. Donc il faut un moyen de redistribution des gains."
"C’est un super contre uno au libéralisme, en prenant une idée de taxation indirecte sur le modèle de la gestion de fond. La où c’est fort, c’est que ça met en place une mesure solidaire avec le référentiel et les outils capitalistes. C’est une technique de judo 🥋"

• • •

Missing some Tweet in this thread? You can try to force a refresh
 

Keep Current with Anice Lajnef

Anice Lajnef Profile picture

Stay in touch and get notified when new unrolls are available from this author!

Read all threads

This Thread may be Removed Anytime!

PDF

Twitter may remove this content at anytime! Save it as PDF for later use!

Try unrolling a thread yourself!

how to unroll video
  1. Follow @ThreadReaderApp to mention us!

  2. From a Twitter thread mention us with a keyword "unroll"
@threadreaderapp unroll

Practice here first or read more on our help page!

More from @AniceLajnef

25 Mar
Les 3 amis du banquier

1. Le thésauriseur : celui qui accumule de l'argent sans le dépenser, trop occupé à le compter. Le thésauriseur, un inquiet de la vie, se sent rassurer grâce à l'idée de posséder. Alors que le thésauriseur stérilise l'argent, le banquier lui redonne vie !
2. Le preneur de risque : le banquier adore ce client, son meilleur client, celui qui n'a peur de rien, soit par goût pour le risque, soit par insouciance. Toujours prêt à s'endetter, le preneur de risque veut accumuler. A la fin, de toute façon, c'est nous qui en payons le prix.
3. Les impatients : l'impatience est la matière première des banquiers. On parle de ceux qui ne peuvent se contrôler pour acheter le dernier smartphone, pour changer leur voiture, pour partir en voyage. Les impatients courent après le temps, le banquier sait le leur faire payer !
Read 7 tweets
25 Mar
Que penser lorsque les épargnants hurlent à l'idée de se faire taxer leurs euros dans leur comptes courant, mais qui ne se rendent pas compte que l'argent subie déjà une taxe invisible, l'#inflation, qui est un phénomène fortement lié à la création monétaire par le crédit ?
Même avec les chiffres de l'INSEE qui sous-évalue la hausse réelle des prix, 100€ de 2008 ne valent plus en pouvoir d'achat que 85€ en 2021.
On entend pas les épargnants hurler leur désespoir. Mais à qui profite vraiment la création monétaire, le crédit, les intérêts touchés ?
Ceux qui hurlent quand il s'agit de taxer la monnaie elle-même, acceptent de payer l'impôt sur le revenu du travail qui a été introduit en 1913 aux États-Unis pour payer les intérêts de la dette publique à la banque centrale nouvellement créée, la #FED, une institution privée.
Read 4 tweets
24 Mar
La grande illusion monétaire
2010, ceci est un billet de 100€
...
2015, ceci est un billet de 100€
...
2020, ceci est un billet de 100€

Le billet vaut toujours 100€, mais chaque année nous payons un impôt invisible : l'inflation.
À qui profite cette illusion ? :
L'inflation profite à ceux qui la génèrent directement par la création monétaire : les banques.
Et à leurs clients : ceux qui s'endettent (sur le dos des citoyens qui ne s'endettent pas).
L'invention du billet est une avancée "formidable", car l'inflation qui grignote l'épargne par la création monétaire se voit beaucoup plus difficilement que la dévaluation de la monnaie métallique qui consistait à faire fondre les pièces pour les rendre plus légères.
Read 5 tweets
23 Mar
Une note de @PatrickArtus qui nous explique qu'il est facile de s'adapter à un environnement où l'argent est en abondance et gratuit, mais qu'il sera plus difficile de s'adapter à un environnement où l'argent est rare et cher. Ce risque de remontée des taux est sous-évalué...
La remontée des taux d'emprunts des États ne serait possible que si la #BCE arrête d'agir sur les marchés. Mais il est fort à parier que les banquiers centraux et leurs économistes préféreront mourir avec des taux bas et une perte de confiance en l'euro, plutôt que d'avoir tort !
Juste pour info, dans le cas extrême où les taux reviennent à leur niveaux de 2008, soit 5% pour la France, à terme cela représente un surcoût en intérêts de 6% du PIB, soit le budget cumulé de l'hôpital public et de l'éducation nationale, soit plus de 50% des recettes de l'État.
Read 4 tweets
23 Mar
Une pensée aux jeunes qui ont la chance de trouver un boulot pour une première expérience mais qui travaillent à distance.
Ils n'auront hélas pas l'opportunité de côtoyer physiquement leurs collègues expérimentés qui leur auraient transmis leur savoir et leurs connaissances.
Je ne sais pas à quel point les autorités et les entreprises mesurent la perte de savoir et de connaissances que le confinement engendre. Se promener de poste de travail en poste de travail, apprendre des autres, donner aux autres, tant d'échanges humains qui ne se feront pas.
Les salariés expérimentés qui travaillent à distance n'ont pas acquis leurs connaissances par eux-mêmes, mais les ont reçues de leurs ainés. C'est un devoir pour eux de rendre aux plus jeunes ce qu'ils ont reçu des anciens.
Read 5 tweets
28 Feb
Une multinationale qui emprunte sur le marché de la dette, ne rembourse pas le montant emprunté pendant la durée du prêt, mais seulement à la fin.
La multinationale ne paye que les intérêts entre le début et la fin du prêt.
Ce système est une aubaine en période de taux quasi nul.
Quand #LVMH emprunte 16 milliards d'€ entre 0 et 0.5% de taux d'intérêts pour acheter une société qui verse 1,75% de dividendes, la multinationale touche de l'argent car les intérêts sont inférieurs aux dividendes distribués. LVMH encaisse autour de 200 millions d'€ par an !
Pas mal pour une opération purement financière ! #LVMH et Bernard Arnault profitent de la monnaie créée de nulle part par la #BCE, déversée ensuite sur les marchés financiers. Surtout que la BCE achète en plus la dette de LVMH, donc participe directement à l'opération financière.
Read 7 tweets

Did Thread Reader help you today?

Support us! We are indie developers!


This site is made by just two indie developers on a laptop doing marketing, support and development! Read more about the story.

Become a Premium Member ($3/month or $30/year) and get exclusive features!

Become Premium

Too expensive? Make a small donation by buying us coffee ($5) or help with server cost ($10)

Donate via Paypal Become our Patreon

Thank you for your support!

Follow Us on Twitter!