Il paraît que les confinements à répétition font exploser les ventes de sex-toys... L'objet est très ancien et apparaît de temps en temps dans des textes médiévaux. Par exemple dans un fabliau de Jean Bodel, à la fin du XIIe siècle. Un thread ⬇️! #histoire#medievaltwitter
Dans ce texte, intitulé Le Sohait des Vez, l'auteur met en scène un couple qui se retrouve après une longue absence. Les deux s'embrassent, mangent ensemble, s'aiment visiblement tendrement - ce qui est rare dans les fabliaux... !
En réalité, la femme espère de son mari un « autre plaisir » : cela fait « deux mois que je ne me suis pas couchée avec lui ni lui avec moi », dit-elle. Elle est donc sur des charbons ardents et ne pense qu'à la nuit qui doit suivre...
Mais catastrophe : le mari, trop bien nourri par son épouse, s'endort. Laissant sa femme frustrée : le « gentil seigneur » du début devient un « vilain puant ». Enervée et ennuyée, elle s'endort... et rêve
La voilà transportée en rêve dans une foire médiévale. Mais on n'y vend qu'un seul produit : « des couilles et des vits ». Partout, on vend des pénis, décrits avec abondance de détails, classés par prix, vendus « au détail ou en gros »...
La dame, fascinée, tombe alors sur un sexe qu'elle observe attentivement :
La description accumule les effets comiques : la comparaison du pénis avec un museau en fait un animal, la comparaison de la couille avec une pelle en fait un outil trivial... Et tout est fait pour insister sur la taille de ce sexe hors-norme.
La femme est séduite : elle veut l'avoir et « en jouir sans réserve ». Aussitôt, elle l'achète, non sans avoir farouchement marchandé avec le vendeur. Cinquante sous pour une telle merveille, ce n'est pas cher payé...
Pour sceller le marché, elle tope dans la paume du vendeur... geste qui rejaillit hors du rêve en une violente gifle assénée à son mari !
La vengeance de la femme frustrée est donc double. Physique, par cette claque si forte que son mari en garde la trace « écrite sur la joue ». Et mentale, car elle se moque de son mari et lui explique que son pénis est bien moins beau que ceux qu'elle a vus au marché... !
Piqué d'orgueil, le mari se met alors à lui montrer comment il sait s'en servir... à la grande joie de la femme, qui obtient enfin ce qu'elle veut. Tout est bien qui finit bien !
Notre article du jour à retrouver sur notre blog : actuelmoyenage.wordpress.com/2021/04/15/un-…
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Vous pensiez que les chevaliers médiévaux étaient de grosses brutes toujours avides de partir en croisade pour tuer des Sarrasins... ? En réalité, les nobles s'avèrent très créatifs pour trouver des excuses afin de NE PAS avoir à partir. Un thread plein de mauvaise foi ⬇️ !
Il faut dire que partir en croisade coûte extrêmement cher : il faut de l'argent cash pour rémunérer ses hommes, acheter des chevaux et du fourrage, payer la traversée, etc. Les croisés doivent donc souvent s'endetter ou vendre des terres.
En plus du coût, la croisade est dangereuse. De très nombreux croisés meurent en route, d'un combat, d'une noyade, d'une insolation, ou alors tombent malade (Philippe Auguste perd un oeil), ou encore passent des années en prison... Il y a de quoi en refroidir plus d'un !
Le Sénat a examiné la semaine dernière une proposition de loi pour le droit à mourir dignement. Un problème typiquement contemporain ? Pas du tout ! La preuve avec une histoire datant de 1446, où un homme décide d'abréger les souffrances de son frère... Un thread ⬇️ ! #histoire
On est en 1446, à Wissous (15km au sud-ouest de Paris). Un certain Jean Badren se fait mordre par un chien enragé. A l'époque, la rage est une maladie mortelle et Jean est visiblement conscient qu'il est condamné
Il essaye quand même divers remèdes, voit un médecin parisien, se rend en pèlerinage à Saint-Denis pour prier sur le tombeau de saint Louis, mais rien n'y fait. Quand les premiers symptômes se déclenchent, il sait qu'il va mourir.
On continue notre travail de fact-checking de l'émission « La belle histoire de France » animée par Franck Ferrand et Marc Menant sur CNEWS. Dimanche dernier, c'était sur les Mérovingiens, de Dagobert à Pépin le Bref. Décryptage et critique ⬇️! #histoire#medievaltwitter
1' [Christine Kelly] « on aura de la violence aussi ? » [F. Ferrand] « pas mal, du sang, du sang, du sang ! »
Record battu : moins d'une minute et on est déjà en plein dans le cliché du Moyen Âge sanglant, brutal, violent. Une idée qui revient en permanence dans l'émission...
On comprend bien pourquoi : c'est à la fois confortable et vendeur. Historiquement, cela n'a aucun intérêt : les historiens ne se demandent pas si une période était violente (toutes le sont !), mais comment chaque période a pensé, régulé, pratiqué la violence
Le dernier épisode de « La belle histoire de France », animé par Franck Ferrand sur @CNEWS, portait sur la période des "grandes invasions". Comme le précédent, c'est un mélange d'erreurs, de clichés et de visions politiquement orientées. Un thread ⬇️! #medievaltwitter#histoire
Des erreurs, d'abord. Par exemple ici :
"A Andrinople, les Wisigoths ont carrément mis en fuite l'empereur romain d'Orient Valens" (03'51)
Jolie boulette, car lors de la bataille d'Andrinople l'empereur Valens est "carrément"... tué. Oupsy.
"les Alains viennent d'Iran, comme vous pouvez le voir..." (4'47)
Les Alains sont effectivement un peuple originaire de l'actuel Iran, mais à ce moment-là Franck Ferrand montre l'Ukraine ou le sud-ouest de la Russie. Vivement qu'il anime une émission de géographie... !
Emmanuel #Macron, président « jupitérien » ? Lui-même n'a employé la formule qu'une seule fois, mais elle a vite envahi les médias. Or cette comparaison entre un dirigeant et les dieux de l'Antiquité a une longue histoire... ! Un thread ⬇️ #histoire#medievaltwitter
On pourrait bien sûr penser à la manière dont Louis XIV s'est comparé à Apollon, construisant sa légitimité autour de l'image du « roi Soleil ». Mais ces rapprochements sont également utilisés dès le Moyen Âge !
Vers la fin du XIIe siècle, Pierre d'Eboli, chroniqueur du sud de l'Italie, écrit un éloge de l'empereur Henri VI, sur commande du chancelier impérial. L'empereur y est souvent appelé « Jupiter Tonnant » et son épouse « Junon ».
En plein hiver, peut-être avez-vous apprécié une bonne raclette, ou des pâtes au parmesan... 🧀 Mais qui lait-cru ? Le fromage était loin de faire l’unanimité au Moyen Âge. Un thread ⬇️ ! #histoire#medievaltwitter
En effet, le fromage est globalement critiqué par les médecins médiévaux, qui le jugent difficile à digérer. Au Xe siècle, Isaac Israeli est catégorique : « le fromage est universellement très mauvais ». Vous voilà prévenus !
Considéré comme un aliment rustique, le fromage est plutôt réservé aux plus modestes. Il peut être un marqueur de distinction sociale : aux nobles la viande, aux valets le fromage.