Bon je reviens là dessus en mode un peu plus constructif. Pour ceux qui souhaitent intervenir régulièrement dans les classes je vous donne 4 conseils simples pour didactiser un minimum et faire progresser votre pratique.
1) Restez dans le domaine de compétence pour lequel vous êtes légitime.
Si vous êtes invité parce que vous êtes ingénieur ou médecin ou avocat ne parlez que de ça. Vous avez peut-être un hobby qui vous passionne et que vous aimeriez transmettre.
Mais utiliser l'accès que vous donne votre compétence reconnue dans un domaine pour faire autre chose c'est juste un appel à l'autorité fallacieux en fait.
Si vous vous permettez ça alors il faudrait accepter que n'importe qui peut venir parler de n'importe quoi en classe.
Ceci est vrai même si vous êtes effectivement plutôt compétent dans votre hobby.
De plus vous prenez probablement la place de quelqu'un de plus compétent que vous. Si vous pensez que c'est important de le faire mettez en avant les gens reconnus. Allez dans une asso validée.
Si je veux bosser sur le traitement des infos, les Fake News en classe etc... Je vais pas demander à un ingénieur ou un médecin dont c'est le passe-temps (même s'il pourrait être compétent pour) mais à un journaliste spécialiste genre @Curiolog ou un chercheur @ComVousDites
2) définissez clairement vos objectifs de séance.
Que voulez-vous transmettre ? Quelles connaissances? Quelles compétences ? Avec quoi voulez-vous que l'élève reparte ? Ça c'est tout bête mais c'est vraiment le premier critère. Juste "présenter un truc" ça ne marche pas.
Partir d'une idée de séance sympa c'est le meilleur moyen d'arriver avec des élèves qui ont certes passé un bon moment mais qui n'ont rien retenu ou pire qui repartent avec le contraire de ce qu'il faudrait. Les profs ont des programmes scolaires à suivre.
3/ théoriquement vous ne devez interroger les élèves que sur des éléments qu'ils sont censés avoir déjà appris.
Ce qui implique de se renseigner avant sur ce qu'ils sont censés savoir et de travailler avec l'enseignant pour évaluer le niveau de l'intervention.
Qu'il y ait toujours eu dans la classe des élèves qui arrivent à répondre à vos questions à chaque fois que vous avez fait la séance ne signifie pas que vos questions étaient adaptées.
Il y a toujours des élèves avec davantage de capital culturel qui s'intéressent aux sujets
Se gargariser que la plupart se fasse avoir ou n'arrive pas à répondre à une question qui n'est pas adaptée au niveau attendu mais qu'il y en a toujours un ou deux qui s'en sortent c'est discriminant socialement. Vous valorisez juste un contexte extra-scolaire.
4) il vous faut un vrai feedback sur votre séance pour pouvoir la faire évoluer.
Faire un debrief de 5 min à l'oral à la fin c'est juste une machine à biais de comfirmation. Les quelques élèves qui vont répondre sont ceux qui ont été intéressés et qui ont le mieux compris.
Donc il faut s'assurer que TOUS les élèves ont bien retenu et compris et pas juste en demandant s'ils ont compris et s'ils ont des questions. Ça peut être très ludique, ça peut-être un genre de quizz ou un questionnaire écrit peu importe pour vérifier que le point 2) est reçu
D'où l'intérêt d'avoir un objectif clair de séance au départ. Vous devez savoir ce que les élèves sont censés ramener chez eux et vérifier qu'ils l'ont bien et même comme ça il faudra répéter si vous ne voulez pas qu'un mois plus tard ce soit partie.
Vous pensez peut être que vous pourriez facilement intéresser 35 élèves pendant 1h sur votre sujet de prédilection contrairement aux profs qui font des cours ennuyeux. C'est vrai.
La différence c'est que les profs après ils corrigent leurs évaluations et ils pleurent.
Parce qu'en fait être prof ne consiste pas à faire un "ted-x vachement inspirant" mais à s'efforcer de transmettre ou de développer des choses chez les élèves.
Tous les profs savent le faire ça m'est arrivé ça m'arrive encore de partir dans des digressions hyper intéressantes
improvisées et à la fin de l'année quand je demande aux élèves ce qu'ils ont préféré ils répondent systématiquement que c'est quand je raconte des histoires.
Le problème c'est que ce sont des moments où ils ne progressent pas alors qu'ils disent avoir compris.
Quand vous êtes profs vous savez que ce n'est pas comme ça que marche l'enseignement il faut les mettre au travail il faut répéter encore et encore et pas faire un one-man show même si c'est très valorisant sur le moment.
Tant que vous ne verifiez pas ce que les élèves ont retenu vous ne pouvez pas savoir ce qui ne va pas dans la séance et vous ne pouvez pas l'améliorer.
Voilà déjà avec ces 4 conseils je pense qu'on évite quelques faux-pas.
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Le debunk a une place importante chez les "sceptiques" mais si un médecin vient dans une classe présenter des vaccins, un dépistage ou un mode de contraception. Est-ce que vraiment l'attitude d'élève à promouvoir c'est: ne pas y croire et aller vérifier par soi-même sur le net?1/
Parce qu'avec ça vous n'allez pas former des zététiciens vous allez juste former des complotistes.
Remettre en cause la "version officielle" sur la base de son intuition personnelle et faire "ses propres recherches" c'est juste l'attitude complotiste par excellence 2/
Quand vous êtes dans un cadre officiel et que vous décrédibilisez volontairement une parole légitime vous poussez un peu plus les gens dans cette voie c'est tout ce que vous faites. Ça ne veut pas dire qu'il faut tout accepter et croire sur parole on peut poser des questions. 3/
Voilà pourquoi il faut arrêter de faire venir des intervenants qui ne connaissent absolument rien au sujet dans des classes. Ça donne ce genre de catastrophe pédagogique. Vous pensez que c'est une bonne séance? c'est que vous êtes aussi nuls en pédagogie qu'en esprit critique 1/
Y a rien qui va c'est incroyable. D'abord comme d'hab la question de "l'appel à l'autorité" est traitée n'importe comment. ça ne veut pas dire qu'il faut absolument remettre en cause tout mais juste qu'il faut savoir hiérarchiser les légitimités. Le fameux biais du sophisme hein.
Ici on a un intervenant extérieur spécialiste d'un domaine (donc censé être encore plus calé que le prof) sélectionné par le prof, lui même dans une institution etc.. donc forcément la légitimité du discours est très élevée et c'est un très bonne chose!
L'écriture cursive n'est pas plus efficace. Ni plus rapide ni plus lisible au contraire.
Beaucoup de pays l'ont abandonné depuis longtemps (certains ont même supprimé l'apprentissage de l'écriture manuscrite)
Cela ralenti l'apprentissage à la fois de l'écriture ET de la lecture puisqu'il faut apprendre un alphabet différent pour écrire de celui qui est dans tous les livres même pour enfants. Apprendre à tracer en script faciliterait la reconnaissance des caractères.
L'homme de paille est une simplification outrancière d'une thèse.
Je profite du dernier épisode de @TroncheBiais pour continuer sur les arguments qui ressemblent à des sophismes sans en être.
Donc la question est:
Quand une simplification peut-elle être légitime? 1/ #zététique
Avant d'en proposer je précise le lexique car je ne suis pas sûr qu'il corresponde à celui de la vidéo. L'homme de paille est un paralogisme (raisonnement fallacieux) qui peut-être involontaire ou bien volontaire (dans ce dernier cas seulement on parlera de sophisme). 2/
Donc le premier cas qui me vient à l'idée c'est quand on simplifie une thèse mais en enlevant des éléments qui sont superflus, pour clarifier l'argument, dans ce cas ce n'est pas fallacieux et ça n'est pas pertinent d'accuser d'homme de paille 3/
Il y a bien d'autres exemples pour ce type d'argument dont la validité peut être débattue. On peut penser au sens des mots en #linguistique si c'est l'usage qui définit le sens d'un mot alors il a bien ce sens là en vertu du fait que tout le monde pense qu'il l'a 3/
Si tout le monde appelle ça un pingouin est-ce que c'est pas un peu un pingouin du coup?
Est-ce que vraiment il faut se battre jusqu'à la mort pour appeler ça un manchot ?
Est ce qu'il n'y a pas un sens commun et un sens spécialisé correspondant aux usages commun et spécialisé?4/
La @TroncheBiais se lance dans une série de formats courts sur les sophismes et le premier me semble assez problématiques sur quelques points. C'est dommage, j'espère que la suite sera meilleure. 1/
D'abord ce n'est pas expliqué en quoi une généralisation est "abusive" et donc par corrolaire en quoi consisterait une généralisation correcte, non-abusive. Il me semble donc que la vidéo donne l'impression que la généralisation est forcément fautive heureusement non. 2/
Les 2 exemples des trains me paraissent particulièrement bancals. Quelqu'un qui a pris 600 trains et dont 15 auront été en retard n'en tirera généralement pas pour conclusion que les trains sont toujours en retard. Sauf s'il a vraiment très très envie de le croire. 3/