Thread by @vvantighem

#Bygmalion : Ce matin, la justice lance ses flèches vers le ciel. Comme si elle voulait prendre un peu de hauteur pour écouter les plaidoiries des avocats de Nicolas #Sarkozy et des derniers prévenus impliqués dans le dossier Bygmalion. cc @20Minutes

#Bygmalion : Il s'agit donc du dernier jour du procès Bygmalion entamé le ... 20 mai. Au menu, les dernières plaidoiries de la défense et les derniers mots des prévenus. Le jugement sera mis en délibéré.

#Bygmalion : Au programme ce matin, nous devrions avoir (normalement) :
- La plaidoirie en faveur de Nicolas Sarkozy (Me Gesche Le Fur).
- Celle pour Fabienne Liadzé (Me Solange Doumic).
- Celle pour Jérôme Lavrilleux (Me Christian Saint-Palais).

#Bygmalion : Et cet après-midi, il restera les plaidoiries en défense des intérêts de Guillaume Lambert, de Pierre Godet et Marc Leblanc.

#Bygmalion : Comme le veut l'usage, les prévenus auront ensuite l'occasion de dire leurs derniers mots au tribunal avant que la décision ne soit mise en délibéré.

#Bygmalion : Et vraisemblablement (le contraire serait surprenant), Nicolas #Sarkozy ne sera pas présent ce mardi au tribunal. Et il ne devrait pas venir dire un dernier mot.

#Bygmalion : L'audience est ouverte.

#Bygmalion : C'est donc Me Gesche Le Fur qui plaide pour Nicolas Sarkozy, son avocat historique Thierry Herzog était souffrant.

#Bygmalion : « J’interviens pour l’intérêt du président Nicolas Sarkozy qui a fait le choix de ne pas demander le renvoi (…) Vous le savez, Maître Herzog a fait un malaise mardi dernier et il ne peut pas être ici aujourd’hui... »

#Bygmalion : « C’est donc à moi que revient l’honneur de vous exposer les raisons pour lesquelles le tribunal ne pourra pas entrer en voie de condamnation, Nicolas Sarkozy n’ayant commis aucun délit. »

#Bygmalion : « Je ne suis pas une romancière. Je ne suis pas ici pour vous raconter une histoire. »

#Bygmalion : Elle attaque en rappelant que les juges d'instruction étaient en désaccord au sujet du renvoi de l'ex-chef de l'Etat devant le tribunal dans ce dossier.

#Bygmalion : Rappelons que pour "financement illégal de campagne électorale", il encourt la peine la plus faible de tous les prévenus (un an de prison et 3.750 euros d'amende).

#Bygmalion : « M. Nicolas Sarkozy a été convoqué par un seul des trois magistrats instructeurs. A l’issue, le magistrat instructeur a écarté toutes les préventions pour ne garder que le ‘’financement illégal de campagne électorale’’. »

#Bygmalion : « Force est de constater que deux magistrats instructeurs n’étaient pas présent. Aujourd’hui, nous savons que l’un de ces magistrats instructeurs a refusé de signer l’ordonnance de renvoi de Nicolas Sarkozy parce qu’il n’était pas d’accord (Renaud Van Ruymbeke). »

#Bygmalion : Six minutes auront donc été suffisantes pour découvrir le petit 'gimmick' de Gesche Le Fur. Il s'agit donc de "Force est de constater" qu'elle utilise pour débuter une phrase sur deux.

#Bygmalion : Petit lapsus. « Les procureurs se sont trompés d’intermédiaires... Euh... Les procureurs se sont trompés d'adversaires... »

#Bygmalion : Elle revient maintenant sur les réquisitions du parquet (un an de prison dont six mois ferme et 3.750 euros d'amende). Et dénonce des « termes sévères, blessants, voire injustes » à l'endroit de Nicolas Sarkozy.

#Bygmalion : Long développement sur le fait que Nicolas #Sarkozy a été absent des débats. Et des critiques qui en ont découlé.

#Bygmalion : « Il a comparu pendant près de sept heures pour répondre aux enquêteurs. Il a comparu pendant près de neuf heures devant le magistrat instructeur. Il est venu à cette barre pendant cinq heures. Il aurait pu user de son droit au silence... »

#Bygmalion : « Je pense que je suis quelqu’un d’accessible. Si le parquet voulait le voir, il suffisait de me le dire. Je lui aurait dit et il se serait présenté ! »

#Bygmalion : « Mais lui faire grief de ça [lors des réquisitions], c’est injuste. Je trouve cela à la limite de la déloyauté de dire qu’il a traité ce procès avec mépris. Il suffisait de le demander et Nicolas #Sarkozy serait venu ici tous les jours. »

#Bygmalion : « Nicolas Sarkozy a assumé la sanction. Puisqu’il organisé le Téléthon. Le Téléthon pour pouvoir recueillir des fonds. Euh pardon : le Sarkothon. Merci de m’avoir repris... »
#3637

#Bygmalion : Elle explique désormais qu'il a déjà été rectifié par le Conseil constitutionnel pour le dépassement de son compte (de 350.000 euros à l'époque). Et qu'il a réglé la facture.

#Bygmalion : On est sur une défense classique donc :
- Seul un juge voulait qu'il soit jugé.
- Il a déjà payé (#NonBisInIdem)
- Il a un rôle mineur dans toute cette affaire.

#Bygmalion : « Force est de constater... »

#Bygmalion : « Dans ce dossier, le ministère public ne nous apporte la preuve de rien. »

#Bygmalion : L'avocate explique que le parquet considère comme un "élément matériel" le fait qu'il a signé son compte de campagne. Elle n'est pas d'accord.

#Bygmalion : Pour rappel, Nicolas Sarkozy a bien signé son compte de campagne. Il a expliqué qu'il ne savait pas ce qu'il signait exactement.

#Bygmalion : Pour preuve (selon lui), le fameux document lui avait été retourné car il manquait la mention "Lu et Approuvé".

#Bygmalion : Tout le débat repose sur le fait que Nicolas #Sarkozy n'a pas engagé lui-même les dépenses de campagne. Pour l'avocate, c'est la preuve qu'il est innocent.

#Bygmalion : « Nous avons la certitude que ces dépenses électorales n’ont pas été payées par Nicolas Sarkozy. Bien évidemment, les dépenses sont présumées faites pour le candidat avec son accord »

#Bygmalion : « Le droit, c’est mathé-ma-tique ! »

#Bygmalion : Cette question a déjà été tranchée lors de l'instruction puis devant la chambre de l'instruction puis devant la Cour de cassation. Mais l'avocate remet le couvert.

#Bygmalion : Intéressant de noter que l'avocate reconnaît la fraude puisqu'elle explique que Nicolas Sarkozy n'y a pas participé. A la barre, son client a, lui, contesté que sa campagne ait dérapé... Pour mémoire ⬇️
20minutes.fr/justice/306204…

#Bygmalion : C'est-à-dire que, de son point de vue, il n'y a pas eu de fraude...

#Bygmalion : « Le parquet tourne en rond. Nicolas Sarkozy n’a jamais été informé de la fraude. On ne voit pas comment on pourrait lui opposer une quelconque intentionnalité dans ce dossier. »

#Bygmalion : « Jamais le parquet ne nous a démontré que Nicolas Sarkozy a été informé du dépassement. J’ai relu mes notes. Jamais. Jamais... »

#Bygmalion : « Force est de constater ... »

#Bygmalion : « Arrive cette fameuse date qu’on oppose à Nicolas Sarkozy. Le 19 mars. Pardonnez moi du peu. Il vous a expliqué dans quelles circonstances (...) qu’à partir du 26 mars, il voulait faire un événement [un meeting] par jour. »

#Bygmalion : Gesche Le Fur demande au tribunal de relire un mail lors de son délibéré. Dans ce mail : « Nous prenons acte du souhait du Président de faire une réunion par jour. » Et la voilà qui répète "souhait" pour expliquer que ce n'est pas une "instruction".

#Bygmalion : « Si cela n’avait pas été possible, il fallait lui dire non. Et FORCE EST DE CONSTATER que plus tard, on a su lui dire ‘non’. »

#Bygmalion : « Nicolas Sarkozy n’est pas celui qu’on a tenté de vous décrire. »

#Bygmalion : Où l'on reparle de la seconde note d'alerte. L'avocate précise qu'il annote toutes les notes. Celle-là ayant été retrouvée sans annotation, c'est qu'il ne l'a pas eue...

#Bygmalion : J'ai raté ce à quoi elle faisait référence mais sachez « qu'il faut rendre à César ce qui est à César » !

#Bygmalion : « Il n’y a aucun élément objectif de la procédure montrant qu’il était informé et qu’il avait la volonté de dépasser le plafond de dépenses. »

#Bygmalion : Pour mémoire, le juge Serge Tournaire (dans son ordonnance) indiquait que Nicolas Sarkozy n'avait pas "participé" à la fraude ni même qu'il en avait été "informé" mais qu'il en avait "incontestablement bénéficié"

#Bygmalion : Pendant ce temps-là, la clim' du tribunal est resté coincée sur "Grande chaleur". Ca éternue et ça se mouche dans le prétoire. A droite à gauche...

#Bygmalion : On se couvre dans le public. Et moi, je regrette de ne pas avoir pris une petite laine. L'atmosphère est presque humide. J'ai aussi froid que lors des fouilles dans les Ardennes sur les traces de Michel Fourniret en octobre dernier...

#Bygmalion : Pardons pour ces considérations météorolo-vestimentaires. Pendant ce temps, Gesche Le Fur nous montre qu'elle a un second 'gimmick' : "Pardonnez moi du peu".

#Bygmalion : Qu'elle décline parfois en "Excusez du peu".

#Bygmalion : L'avocate en termine. Elle rappelle les éléments essentiels. « Le candidat n’est pas en mesure d’effectuer une surveillance des finances de sa campagne. »

#Bygmalion : « Tout repose sur la confiance accordée dans l’équipe de campagne »

#Bygmalion : « Cette équipe a peut-être cédé un certain emballement de la campagne peut-être même en devançant parfois ses désirs. »

#Bygmalion :
« Il n’a signé aucun devis.
Il n’a signé aucune facture.
Il a accepté toutes les restrictions qu’on lui a demandées
Il est loin d’être un candidat hystérique, insatiable.
Il est surtout respectueux des valeurs de la justice.
Ce n’est pas possible. »

#Bygmalion : Elle demande donc à ce que l'ancien Président soit relaxé. Fin de la plaidoirie. Suspension de quelques minutes.

#Bygmalion : L'audience reprend. C'est désormais Me Solange Doumic qui plaide pour la défense de Fabienne Liadzé, l'ancienne directrice des Finances de l'UMP.

#Bygmalion : L'avocate plaide avec vigueur et explique que sa cliente avait un rôle très minime dans tout ça.

#Bygmalion : « On ne lui a jamais posé de question sur les prestataires. Et il faudrait qu’elle ait un regard sur les meetings ! »

#Bygmalion : Parallèle audacieux mais efficace : « Dans ce tribunal, combien ont pensé lors de sa réalisation qu’il était peut-être trop cher, trop grand. Combien se sont dit ‘Non, je n’aurais pas faire comme ça...' Mais au final... » #Branquignolles

#Bygmalion : Me Solange Doumic parle des calculs qu'elle a effectués. Elle m'a perdu... « Si on a une marge à 26 % sur 45 meetings. Non sur un meeting. Et qu’on divise par dix, c’était toujours intéressant... »

#Bygmalion : Pris au vol : « Elle ne sait pas que Pierre Lellouche va parler ou pas ? Cela ne l’intéresse pas... » JE pense qu'elle n'a rien contre lui mais ça fait mal.

#Bygmalion : L'avocate propose un petit jeu au tribunal. « Un petit exercice Google. Vous tapez ‘’Convention et un nom de parti politique’’ Si je devais faire des conventions fictives, j’aurais plein d’idées. On n’a pas besoin de Fabienne Liadzé pour faire ça. »

#Bygmalion : On rappelle que l'UMP a fait passer le coût des meetings dans des conventions bidon dont les thèmes étaient par exemple "La pêche" ou encore "Le droit et la justice"...

#Bygmalion : « Fabienne Liadzé a signé tous les engagements de dépense. On va être logique. Si elle sait qu’il y a une fraude, pourquoi est-ce qu’elle les signe ces engagements ? Pourquoi ? »

#Bygmalion : L'avocate explique que sa cliente n'aurait pas laissé passer des travaux d'élagage dans le jardin d'un élu de l'UMP. Mais les conventions, elle ne voyait rien de problématique.

#Bygmalion : A la barre, Solange Doumic est vraiment efficace. Elle met le doigt sur les incohérences du dossier à l'appui de sa cliente.

#Bygmalion : Elle revient ainsi sur l'alerte du 27 avril 2012 dans laquelle Fabienne Liadzé s'inquiète de la situation financière du parti.

#Bygmalion : « Elle a peur pour les salaires. On oublie quelque chose, à force d’être plongé dans cette campagne. Pour un parti politique, l’argent n’a pas d’importance. Ce qui compte, ce sont les voix. -40 millions d'euros, ce n’est pas grave. Si on a 40 millions de voix. »

#Bygmalion : « Mais dans une entreprise commerciale, ce qui importe, c’est la direction des Finances. Et elle, elle a les yeux sur la trésorerie. C’est le 27 avril. Et elle voit qu’elle ne pourra pas déclencher le paiement des salariés. »

#Bygmalion : « Est-ce envisageable que le 27 avril, Fabienne Liadzé écrive à Jean-François Copé pour dire ‘Attention, on va être en cessation de paiement’ tout en sachant qu’elle couvre la fraude et ne doit surtout pas lui en parler ? »

#Bygmalion : « C’est comme si le cambrioleur appelle la police quand il est dans le salon ! »

#Bygmalion : « Après sa mise en examen, elle a fait une grave dépression. Parce qu’elle se sentait nulle. Parce qu’elle ne comprenait pas ce qu’elle avait raté. Moi, je veux dire que oui, elle bien fait son travail... »

#Bygmalion : « Nous qui sommes bien flambants avec ce beau dossier (…) si on avait été pris dans cette campagne, est-ce que nous aurions fait différemment ? Et bien franchement franchement franchement, je pense que non ! »

#Bygmalion : « Il fallait qu’elle soit là pour faire le lien, pour passer les éléments. Mais fallait-il qu’elle sache ? Non. Et bien non. Elle a tout vu passer. Mais cela ne veut pas dire qu’elle savait ! »

#Bygmalion : « La meilleure mule, c'est celle qui ne sait pas... »

#Bygmalion : Intéressant de voir que l'avocate creuse le côté personnalité de sa cliente (à l'inverse des autres avocats). Intéressant de voir que les parcours perso n'ont pas fait l'objet de vastes débats dans ce dossier un peu froid d'escroquerie.

#Bygmalion : Elle explique que Fabienne Liadzé a été "sauvée" par le maire d'Issy-Les-Moulineaux, André Santini, après toute l'affaire en 2014.

#Bygmalion : Puisqu'il la connaissait depuis qu'elle était toute petite, il lui a dit de se présenter sur sa liste, que ça allait l'occuper...
Pour votre complète information, André Santini, est maire depuis 41 ans, 4 mois et 16 jours. C'est son 8e mandat (oui, oui...)

#Bygmalion : Je n'ai pas compris cette phrase.
« Être député pendant 5 ans, c’est être assistant de fromage ! »

#Bygmalion : L'avocate s'enflamme pour le compte de sa cliente. Pour l'instant, ça passe.
« Son mobile ? Il est où son mobile ? Il est où son intérêt ? Financier ? Elle n’a pas eu une prime ! Rien. Un travail acharné pendant six mois ! Et rien ! »

#Bygmalion : « Elle a eu une investiture aux européennes et être tranquille avec une rente pendant 5 ans ? Elle a eu des décorations, le mérite ? Rien ! »

Jérôme Lavrilleux écoute religieusement...

#Bygmalion : « Non, elle a été mise à la porte en 36h. Après qu’on lui avait demandé un rapport pour savoir comment licencier quelqu’un pour faute grave ! »

#Bygmalion : Et l'on me signale que la phrase exacte, c'est "assis dans le fromage..." Ce qui ne veut pas dire la même chose évidemment...

https://twitter.com/vvantighem/status/1407275228095553537

#Bygmalion : En opposition à Jérôme Lavrilleux, récompensé par un maroquin de député européenne, elle explique que sa cliente n'a eu droit à aucun égard.

Etre assis dans le fromage = avoir de quoi manger...

#Bygmalion : « Elle s’est battue au mieux ! Je vous demande de prononcer sa relaxe ! »

#Bygmalion : L'audience est suspendue

#Bygmalion : L'audience reprend. C'est donc Christian Saint-Palais, l'avocat de Jérôme Lavrilleux qui plaide.

#Bygmalion : La définition de l'élégance. Christian Saint-Palais commence par dire qu'il plaidera seul. Mais que la défense est aussi assurée, depuis le 1er jour de l'affaire, par son associée Laure Moureu.

#Bygmalion : Pendant ce temps-là, les derniers prévenus trempés entrent au compte-goutte dans le prétoire (vous l'avez). L'orage gronde au dessus du tribunal judiciaire.

#Bygmalion : Christian Saint-Palais
« Je me disais que nous allions nous quitter sans forcément partager les mêmes conclusions. Luc Brossollet parlait hier d’entente cordiale. Une entente cordiale sauf un. Parce que Jérôme Lavrilleux a pris des coups, lors de l’audience. »

#Bygmalion : L'avocat commence par dénoncer le fait que les autres prévenus du dossier (et leurs avocats) ont critiqué "un homme qui a pleuré à la télévision".

#Bygmalion : « Le président Sarkozy disait à la barre : ‘’Jérôme a été bon. Il a fait des meetings. Rien d’autre mais… ‘’ Mais le reste, c’était des meetings. Des meetings tous les jours selon vos désirs qui, pour certains d’entre eux, étaient perçus comme des ordres. »

#Bygmalion : L'avocat (avec son accent bien connu désormais) gronde dans le prétoire (comme l'orage). Il est derrière son pupitre. Mais il occupe l'espace.

#Bygmalion : Rappel utile : Jérôme Lavrilleux est le seul qui reconnu les faits dès le départ. Et qui a avoué (sur le plateau de BFM TV). Christian Saint-Palais en fait un argument. « Chez ces gens-là, on ne parle pas ! »

#Bygmalion : « Et le plafond des dépenses, ce n'est pas une préoccupation... »

#Bygmalion : « Puisque de l’argent est parti, c’est que Jérôme Lavrilleux l’a fait disparaître seul (il hausse le ton). A son bénéfice. Ou à celui de son patron. (…) Mais aujourd’hui, on sait qu’il n’y pas de trésor de guerre. Pour quiconque ! »

#Bygmalion : Pour rappel, l'une des thèses était que Jean-François Copé avait constitué un "trésor de guerre" grâce au fric-frac électoral. L'enquête a permis d'évacuer cette hypothèse.

#Bygmalion : « Mais aujourd’hui encore, on vient vous parler de la farce ! On est venu vous dire que quelqu’un s’était bien enrichi. Cela a été violent ! »

#Bygmalion : L'autre thèse, c'était que la société Bygmalion (et ses dirigeants) s'étaient enrichis. Notamment en raison de la proximité entre Jérôme Lavrilleux et Bastien Millot, fondateur de Bygmalion.

#Bygmalion : Christian Saint-Palais met les pieds dans le plat. « On a cherché dans l’Ipad ! On voulait établir qu’il couchait avec un coprévenu [Bastien Millot] pour démontrer qu’il avait forcément agi pour lui et donc que les fonds avaient servi là. »
L'enquête n'a rien révélé

#Bygmalion : « Jérôme Lavrilleux a dit ''J’ai une tête à chapeau, certes, mais ça va.'' En écoutant ce matin, je me suis dit qu’il avait aussi une tête à claques. Mais ça va... »

#Bygmalion : Le thème de la plaidoirie de Christian Saint-Palais (assez logiquement) sera donc ''Seul contre tous les autres coprévenus''.

#Bygmalion : Et c'est parti. A contre-emploi, ils vantent les diplômes et les qualités des autres prévenus pour expliquer qu'ils n'ont pas pu être 'dominés' par Jérôme Lavrilleux...

#Bygmalion : « Fabienne Liadzé diplômée de Siences Po Paris. Eric Césari, MBA Management. Président de l’Asso de financement. Vous avez un des hommes d’affaires les plus avisés. Il a construit une des plus grandes entreprises française. »

#Bygmalion : « Deux comptables dont les métiers sont les chiffres. Chez Event, beaucoup de Sciences Po Paris... On a des gens costauds ! »

#Bygmalion : « On n’est pas avec des gens qui se font dominer par celui-ci (il pointe son client assis devant lui) ! Il a un BTS ! »

#Bygmalion : « Et puis, un préfet [Guillaume Lambert]. Un préfet qui reçoit des documents toutes les semaines et qui nous dit ‘J’ai lu la première page et c’est tout...’ Je ne dis pas qu’ils sont coupables, hein. »

#Bygmalion : « Vous avez des prévenus qui viennent avec des grands classeurs. Ce sont des hommes organisés. Des hommes lucides. Des hommes qui explorent les dossiers. Surtout quand ils sont payés 15.000 euros le mois pour remplir une mission. »

#Bygmalion : L'avocat est très bon. Dans les rangs de la défense, ça sourit. Enfin, ça rit jaune...

#Bygmalion : Et Christian Saint-Palais enchaîne. Le voilà qui explique qu'il a laissé plusieurs fois sa place (devant la barre) pour permettre aux autres de s'approcher lors des auditions. Mais personne ne s'y est installée. « Comme s'il était contagieux »

#Bygmalion : « Comme s'il ne fallait se mélanger avec lui [Jérôme Lavrilleux]. » Pour mémoire, le procès a été renvoyé une première fois car Christian Saint-Palais a été durement touché par le Covid-19 en mars.

#Bygmalion : Et là, il reparle de l'expression "assis dans le fromage" que j'ai mal comprise ce matin. Pour expliquer que si Jérôme Lavrilleux a été élu député européen, d'autres ont eu leur part de fromage aussi...

#Bygmalion : « On dit 'Assis dans le fromage". J’espère que je ne l’ai pas mal rapportée... »

#Bygmalion : Et de citer Pierre Chassat, élu à Levallois. Fabienne Liadzé à Issy-Les-Moulineaux...
« On n’a pas coupé les liens avec l’UMP si vous voulez ! Hein, mes maires adjoints du 92. » Ca commence à grimacer sur les bancs des coprévenus.

#Bygmalion : « Tranquillisez-vous. Je pense que si nous avions une condamnation solidaire, les huissiers de Dordogne seraient mandatés plus vite pour voir s’il n’y a pas un peu de vaisselle à saisir dans les gîtes plutôt que dans les mairies d’Ile-de-France. »

#Bygmalion : Pour rappel, le parti Les Républicains s'est constitué partie civile dans le dossier et réclame 16 millions d'euros de dommages et intérêts dans ce dossier.

#Bygmalion : Jérôme Lavrilleux ne fait pas mystère qu'il n'a aujourd'hui plus beaucoup de moyens...

#Bygmalion : « Demain, il sera encore la cible. Et il devra encore assumer ce qu’il a dit. »

#Bygmalion : J'ai bien pris note que l'expression du jour est donc "Assis dans du fromage". Toujours heureux d'apprendre de nouvelles choses. Merci @Doumic_Avocats

#Bygmalion : L'avocat explique maintenant qu'il est normal que Nicolas #Sarkozy ne s'occupe pas des comptes de campagne au quotidien ("Heureusement"). Mais qu'il est évidemment au courant de tout.

#Bygmalion : Et il cite un des mails trouvés dans l'Ipad de Jérôme Lavrilleux... Son objet "ADD Mai 2012". Envoyé par Eric Césari à Xavier Musca, le directeur de cabinet de #Sarkozy à l'époque.
ADD ? Autorisation de demande de découvert...

#Bygmalion : Autrement dit, Christian Saint-Palais explique que l'Elysée était bien au courant des déboires financiers de l'UMP. Que, non, les directeurs de cabinet de Copé et Sarkozy n'ont pas leur truc dans leur coin.

#Bygmalion : « On n’est pas né d’avant-hier Monsieur Césari. » Christian Saint-Palais se retourne vers Eric Césari (surnommé l'Œil de Sarkozy à l'UMP) et lui balance ça les yeux dans les yeux. Bras croisés, Eric Césari ne réagit pas.

#Bygmalion : Christian Saint-Palais ponctue chacun de ses arguments d'un : « Cela ne veut pas dire qu'ils sont coupables mais... » Et là, ce n'est pas un 'gimmick'. C'est une stratégie de défense.

#Bygmalion : Presque au service de l'accusation si le parquet n'avait pas déjà requis...

#Bygmalion : On savait que d'importants fonds avaient été dégagés pour financer des brumisateurs lors des meetings de campagne. On vient d'apprendre que 30.000 euros avaient aussi été dépensés pour des parapluies.

#Bygmalion : 30.000 euros de parapluies.
Pas souvenir qu'il y a eu un meeting à Cherbourg, pourtant.

#Bygmalion : Christian Saint-Palais rappelle aussi qu'on a hésité à louer un hall supplémentaire pour le meeting de Toulouse. Preuve qu'on dépensait à tout-va (ou qu'on ne s'interdisait rien). Avant les alertes.

#Bygmalion : C'est désormais Guillaume Lambert qui est dans le viseur de Christian Saint-Palais depuis plusieurs minutes.

#Bygmalion : L'avocat cite un compte rendu de réunion : « l’organisation est bien tenue par Guillaume. Ainsi que les finances. » Et il précise au cas où... « Que le tribunal veuille bien ne pas oublier de quoi on parle ici »

#Bygmalion : En creux, la défense de Jérôme Lavrilleux consiste à démontrer que non, il n'a pas tout organisé tout seul dans son coin. Que le chapeau est un peu trop large pour lui...

#Bygmalion : Christian Saint-Palais maîtrise l'art oratoire à la perfection. Quand il sent qu'il perd son auditoire, il force un peu sa voix et tout le monde se réveille.
#BelOrgane

#Bygmalion : Régulièrement, l'avocat ressort "Du côté de l'entente cordiale" pour dénoncer tous les détracteurs / coprévenus du dossier.

#Bygmalion : Le voilà qui revient sur le nombre de meetings prévus au début de la campagne 2012. A la barre, Nicolas Sarkozy a assuré qu'il avait toujours voulu en faire beaucoup. Mais Christian Saint-Palais en doute...

#Bygmalion : « On a toujours prévu 45 meetings ? Ce n’est pas vrai ! », hausse l'avocat. Et il fait le parallèle avec la campagne de 2007.

#Bygmalion : « Quand on connaît le prix des campagnes de 2007… C’est une formule. Je dis ça devant Monsieur le procureur. C’est une punchline qui ne mérite pas d’être retenue... »

#Bygmalion : La dernière phrase faisait évidemment référence à l'affaire du financement libyen qui vaut à Mimi Marchand de dormir en prison en ce moment.
20minutes.fr/justice/306544…

#Bygmalion : Christian Saint-Palais explique aussi qu'en 2012, il fallait changer l'image du candidat #Sarkozy. Qu'il appelle, justement, à cette occasion le « lecteur de la Princesse de Clèves »

#Bygmalion : // Message de service :
Nombre de photos et vidéos utilisées dans ce LT = Niveau de fatigue après 5 semaines d'audience // (#DesoPasDeso)

#Bygmalion : L'avocat explique que dans ce flot de faux, la seule chose qui compte, ce sont les virements de l'UMP vers Event / Bygmalion. Et qu'aucun ne porte la trace de Jérôme Lavrilleux

#Bygmalion : Selon d'autres coprévenus, Jérôme Lavrilleux aurait seulement lâché un "Okay" dans un couloir. Faiblard comme accusation, selon Christian Saint-Palais qui fait un clin d'œil à Solange Doumic qui en a parlé ce matin.

#Bygmalion : Christian Saint-Palais en termine avec sa plaidoirie. Il explique que son client reconnaît l'escroquerie mais réclame une relaxe sur d'autres délit pour lesquels il était renvoyé (Usage de faux, financement illégal...)

#Bygmalion : « Nous avons été marqués par la fidélité de cet homme (lors de la crise du Covid). Les faits que vous avez examinés sont aussi la marque d’un homme qui a servi. Qui a servi son patron mais qui pensait que cela avait un intérêt bien supérieur. »

#Bygmalion : « Cet homme que vous avez sanctionné, il a un parcours d’homme de milieu simple. Il a construit tout lui-même. Il avait une ambition qui était de côtoyer ces hommes politiques dont il admirait certains. Il les a approchés mais sans se départir de sa nature. »

#Bygmalion : « Le prix qu’il en paye. On n’est pas ici pour pleurer. Mais la sanction n’a pas été négligeable dans sa vive personnelle. Mais cet homme a trouvé la force pour se reconstruire. »

#Bygmalion : Il demande au tribunal de tenir compte de tout cela au moment de trancher.

#Bygmalion : L'audience est suspendue.

#Bygmalion : Il reste encore deux plaidoiries. Mais je vais devoir lever le camp pour cause de papier à écrire. Et clôturer donc ce LT.