Thread by @vvantighem

#Bygmalion : Bonjour à tous ! De retour sous les puits de lumières du tribunal judiciaire de Paris pour la suite du procès de Nicolas #Sarkozy et des treize autres prévenus impliqués dans cette affaire de fausses factures.

#Bygmalion : Ce jeudi, l'audience reprend le matin avec les réquisitions du ministère public. Les prévenus étant au nombre de 14, cela devrait durer toute la journée. Les peines requises seront connues en milieu - fin d'après-midi.

#Bygmalion : Pour votre complète information, sachez que l'accusation sera donc portée par
- Vanessa Perrée, procureure adjointe.
- Nicolas Baïetto, vice-procureur.
Réquisitoire à deux voix à venir.

#Bygmalion : L'audience est ouverte. C'est Vanessa Perrée qui ouvre le bal. Le prétoire n'est pas totalement plein ce matin.

#Bygmalion : La procureure attaque par rappeler la loi du 15 janvier 1990 sur le financement des campagnes électorales. « Une loi votée par Nicolas Sarkozy alors jeune députée », précise Vanessa Perrée.

#Bygmalion : Et de citer le rapporteur de la loi d'alors... « Il semble que s’engage une course poursuite frénétique entre les principaux candidats. Il reste la tentation de dépenser plus pour faire mieux que son concurrent. »

#Bygmalion : A l'époque, le rapporteur évoquait un « engrenage douloureux ». Pour la procureure, ce procès en est la preuve douze ans après.

#Bygmalion : Pour résumer, elle cite une écoute téléphonique dans laquelle on entend Eric Césari : « Mais en politique, tu sais bien que les mecs regardent jamais à l’argent. Ils veulent un truc. Tu le fais et tu regardes après combien ça coûte. »

#Bygmalion : « Alors au lieu de dépenser plus, on a dépensé trop. Au lieu d’adapter le nombre de meetings au budget, on a adapté le budget au nombre de meetings. »

#Bygmalion : Elle fait le parallèle avec le dopage de sportifs. Voix claire, forte. Elle parle un peu vite...

#Bygmalion : Et la voilà qui cite les mots qui ont marqué ces semaines de procès : «Dérives financières majeures»
«Système opaque» «Financement illégal» «Impréparation et improvisation permanente» «Désorganisation globale»

#Bygmalion : Elle résume en parlant d'une « marée d'inorganisation »...

#Bygmalion : Elle dénonce le fait que de nombreuses preuves ont été effacées en citant, ironiquement, le témoignage de Fabienne Liadzé. « Je ne dirais pas qu'elles ont été effacées. Je dirais qu'elles n'ont pas été retrouvées », avait lâché celle-ci...

#Bygmalion : Elle axe maintenant son propos pour contredire la version de Nicolas Sarkozy. A la barre, mardi, l'ancien chef de l'Etat a contesté que sa campagne s'était "emballée", que les coûts avaient "explosé". Pour mémoire ⬇️
20minutes.fr/justice/306204…

#Bygmalion : « Même si Nicolas Sarkozy ne veut pas l’entendre, on n’a fait des demandes incroyables pour des meetings incroyables. Comme le disait Franck Attal, ‘’il fallait que ça pète’’ »

#Bygmalion : « Cette campagne n’a pas été la même qu’en 2007. Même train. Même avion. Mais pas les même moyens ! »

#Bygmalion : Elle rappelle les propos de Franck Attal au sujet du meeting de Villepinte (près de 6 M€) :
« Villepinte ? C’est un terrain de football à construire en 9 jours. On a eu le ‘go’ dix jours avant. »

#Bygmalion : « C’était il y a 9 ans. Presque deux quinquennats. »

#Bygmalion : La procureure juge "fascinant" le fait que les prévenus ont gardé le même discours, "parfois au mot près", que lors de l'instruction.

#Bygmalion : « Pour 10 sur 14 d’entre eux, ils ne sont pas responsables. Ils n’ont rien vu. Ils ont été victimes de manipulations. Ils ont été victimes d’investigations partiales. »

#Bygmalion : « Ces 14 personnes ne s’accordent sur rien. Ni sur le nombre de meetings prévus, ni sur le choix de prestataire, ni sur leur présence en réunion, ni …, ni …, ni … » La liste est sans fin...

#Bygmalion : C'est assez facile. Mais la procureure reprend, une par une, les lignes de défense des prévenus. Pour montrer comment ils ont tenté de se dédouaner, sans jamais y parvenir.

#Bygmalion : Et d'expliquer que tous les prévenus ont prétendu n'avoir aucune compétence financière / comptable alors qu'ils en avaient la responsabilité.

#Bygmalion : Et la première pique à l'endroit de Nicolas #Sarkozy absent des débats. « [Dans cette affaire] Nicolas Sarkozy a d’autres responsabilités comme pour cette audience », lâche la procureure.

#Bygmalion : « Nicolas Sarkozy a dit : ’Qui peut oser dire que ma campagne a dérapé ? C’est une farce !’ Mais c’est une farce que de nous faire croire que ces personnes là ne surveillaient rien. C’est une farce que de les voir se retrancher derrière leur absence de compétences. »

#Bygmalion : Débit très rapide, elle bat en brèche la thèse de "l'ignorance généralisée". Cela fait vingt bonnes minutes qu'elle démontre que cela n'a aucun sens.

#Bygmalion : « Nous ne sommes pas magiciens pour remplir les déclarations des prévenus qui mentent. Sans doute la vérité judiciaire dans ce dossier ne sera pas la vérité avec un grand V. La justice a fait son travail avec les éléments qu’on a bien voulu lui donner. »

#Bygmalion : « Qui a eu l’idée ? Qui a ordonné le système ? Nous n’avons pas eu les éléments. » Et de regrette que l'audience n'a pas permis de voir un « Deus ex machina »

#Bygmalion : C'est désormais Nicolas Baïetto qui prend la parole. Il devrait commencer par les réquisitions concernant les anciens membres de Bygmalion.

#Bygmalion : « Il y a 14 prévenus et presque autant de versions. Leur impossible combinaison montre qu’il y a nécessairement des mensonges... »

#Bygmalion : « On ne peut pas dater l’accord de ventilation. Mais cela n’empêche pas de comprendre l’essentiel. » Nicolas Baïetto parle d'un accord tripartite entre Event (la filiale de Bygmalion), l’UMP et l’équipe de campagne de Nicolas #Sarkozy.

#Bygmalion : « Tout se joue autour des 6 et 7 mars. Rédaction des notes d’alerte. Réunion le 13 mars. Chacun a compris que la catastrophe ne pourrait pas être évitée. »

#Bygmalion : Mais le 19 mars, le candidat #Sarkozy demande à ce que l'on passe à un meeting par jour... « Et à partir de là, je dirais, vogue la galère », lâche Nicolas Baïetto. (ce qui me fait penser à ça)

#Bygmalion : « Il est assez marquant dans cette affaire de constater que les moins malhonnêtes sont les hommes d’affaires. » Le parquet ne cache pas sa défiance envers les politiques impliqués...

#Bygmalion : Caroline Viguier, la présidente, et ses assesseures ont la tête tournée sur leur droite, vers l'estrade d'où s'exprime le ministère public. Le risque de torticolis ne doit pas être négligé.

#Bygmalion : Autant Vanessa Perrée parlait avec un débit très rapide (de type Bip-Bip et le Coyote), autant son collègue Nicolas Baïetto s'exprime très très lentement. (On est plus sur la tortue Franklin, là...)

#Bygmalion : Le procureur évoque en ce moment le fait que la société Bygmalion et sa filiale Event ne se sont pas enrichies avec le système de fausses factures. Moyen de battre en brèche la thèse de la fuite de l'argent ailleurs que dans la campagne. Thèse défendue par #Sarkozy

#Bygmalion : « Ces dirigeants [de Bygmalion] ont bien gagné leur vie et ils ne sont pas venus ici pour s’en vanter. Mais est-ce une grande injustice ? Le CA a été multiplié par 4. L’année d’après, il a été divisé par 40. Et la marge était de 27 %. Ce qui est classique. »

#Bygmalion : « La marge n’a rien à voir à l’affaire compte tenu du dépassement énorme constaté dans le dossier. »

#Bygmalion : On a beaucoup parlé de systèmes de fausse factures, de système de ventilation. Nicolas Baïetto, lui, préfère évoqué un système de dérivation. Comme l'impression d'assister à un cours de plomberie par moments

#Bygmalion : Le procureur rappelle que l'UMP avait reçu le 15/02/2012 une dotation de l'Etat de 15 Millions d'euros. Et aurait pu prêter l'argent avant que NS n'obtienne son prêt. «Mais cela n'a pas été fait car cela aurait empêché la fraude», tacle-t-il.

#Bygmalion : Le voilà qui déroule toutes les étapes ayant permis la mise en place de la fraude.
1. Suspension du paiement des factures (les vraies).
2. Etablissement de nouvelles factures (les faux) sur la base d'une liste fournie par Fabienne Liadzé.
...

#Bygmalion : Des nouvelles des cervicales de Caroline Viguier. La présidente de la 11e chambre a choisi de tourner un petit peu son fauteuil pour être face au procureur. (Sage décision).

#Bygmalion : Alors qu'un confrère vient de faire tomber ses lunettes, occasionnant un bruit qui a réveillé toute la partie gauche du prétoire...

#Bygmalion : Quant à la partie droite du prétoire, elle vient d'être réveillée par la sonnerie du téléphone qu'une personne d'un certain âge n'est pas parvenue à stopper, occasionnant le déplacement de deux policiers et l'évacuation de la dite personne.

#Bygmalion : Pendant ce temps-là, Nicolas Baïetto avance dans son exposé : « La culpabilité de M. Millot est évidente bien qu’il conteste les déclarations de ses camarades. »

#Bygmalion : « Nier tout et renvoyer la responsabilité sur les autres ! Bastien Millot a échoué. Et à chaque fois, il a été condamné. Et cette fois encore, il a encore échoué ! » A noter que le prévenu est absent pour entendre cette charge.

#Bygmalion : Pour le procureur, il convient de considérer les anciens dirigeants de Bygmalion comme coupables : Franck Attal, Sébastien Borivent, Guy Alvès et Bastien Millot.

#Bygmalion : Le premier tour de stade de Nicolas Baïetto s'achève. Il (re)passe le relai à Vanessa Perrée qui enchaîne sur l'aspect "abus de confiance" reproché aux salariés de l'UMP.

#Bygmalion : Et la voilà qui évoque le "ballon de rugby" qu'on se repasse, le statut de "passe-plat"... C'est-à-dire qu'ils assurent s'être repassés le dossier sans vraiment regarder. Mais ils ont tous signé, rappelle-t-elle.

#Bygmalion : Elle pioche des expressions extraites des auditions...
"On a abusé de ma confiance."
"J’ai fait ça en confiance."
"J’avais une confiance aveugle."
"Je travaillais de façon confiante."

#Bygmalion : Le parquet suit donc la logique de la présidente et reprend son schéma d'audience.
- Contexte général.
- Ex dirigeants de Bygmalion.
- Ex responsables de l'UMP.
- Ex responsables de la campagne.
- Nicolas Sarkozy
Cela devrait nous amener aux alentours de 17h...

#Bygmalion : 11h50 - Premier gargouillis ventral entendu dans le public.

#Bygmalion : En ce moment, c'est Pierre Chassat qui est au cœur des réquisitions. Il s'agit de l'ancien directeur de la Communication / directeur adjoint de cabinet de l'UMP.

#Bygmalion : Vanessa Perrée explique qu'il n'a pas pu ignorer les incohérences des fausses factures.

#Bygmalion : La procureure adjointe rappelle ainsi qu'il a signé une facture pour un meeting à Nice à 76.000 euros et en même temps une autre pour une convention bidon à l'UMP à 250.000 euros.

#Bygmalion : Et que le poste 'son et lumières' d'un meeting coûtait 25.000 euros alors qu'il coûtait trois fois plus pour une convention à l'UMP...

#Bygmalion : Lors de l'audience, la procureure a diffusé des images des meetings (grandioses) et des images des conventions à l'UMP (beaucoup plus chiches).

#Bygmalion : Elle en vient maintenant à Fabienne Liadzé qui, selon elle, est également coupable.

#Bygmalion : Vanessa Perrée reprend les principales déclarations du dossier démontrant ainsi que Fabienne Liadzé était au centre de toutes les réunions / discussions sur les factures... L'ancienne directrice des Finances est présente.

#Bygmalion : Exemple de déclarations mettant en cause Fabienne Liadzé : « Elle faisait le sale travail. »

#Bygmalion : « Elle n'a jamais contesté avoir signé les 11 engagements de dépense qui reposaient sur des factures fictives... »
Difficile de faire autrement. Les fameux engagements ont été projetés sur l'écran du prétoire.

#Bygmalion : « Les dénégations de Madame Liadzé ne sont donc pas crédibles. »

#Bygmalion : Vanessa Perrée estime qu'il faudra condamner Fabienne Liadzé pour tous les faits qui lui sont reprochés.

#Bygmalion : Elle en vient maintenant à Eric Césari, surnommé l'oeil de Sarkozy à l'UMP. (Le papier sur son audition ⬇️)
20minutes.fr/justice/305246…

#Bygmalion : Jolie formule de la procureure. Elle explique qu'Eric Césari n'a pas de "talent d'autobiographiste". Et d'expliquer qu'il a minimisé son rôle alors que c'était, selon l'enquête, "un vrai soldat", "un directeur"...

#Bygmalion : La procureure qualifie de "simple" voire de "simplistes" les explications selon lesquelles il n'avait qu'une fonction honorifique (à 12.000 euros de salaire mensuel) sans aucune valeur.

#Bygmalion : Vanessa Perrée a ralenti un peu le rythme. Elle parle toujours aussi clair. Et elle taille. Elle rappelle ainsi qu'Eric Césari a indiqué ne pas se souvenir avoir signé des fausses factures. « Alors que c’est celui du dossier qui en a signé le plus... »

#Bygmalion : La procureure explique que sa signature a été retrouvée sur 84 devis et sur les 11 engagements de dépenses.

Assis au premier rang à droite (en face du parquet), le prévenu prend des notes.

#Bygmalion : La procureure poursuit son travail de démolition. Eric Césari hausse les épaules comme si cela ne prouvait rien. Là, elle vient d'indiquer qu'il était destinataire du devis sur l'enregistrement de la symphonie de campagne...

#Bygmalion : « Vous savez, la fameuse musique gratuite à 72.000 euros », raille la procureure. Mardi, Nicolas Sarkozy avait indiqué que la musique avait été offerte par un "ami de Carla"...

#Bygmalion : Elle en finit avec Eric Césari, critiquant la défense la plus surréaliste du dossier. « Il était au milieu de tout. » Elle réclame sa condamnation.

#Bygmalion : Elle passe à Jérôme Lavrilleux. Et rappelle qu'il a reconnu avoir "participé au délit de financement illégal de campagne électorale".

#Bygmalion : « Je le rappelle parce que c'est assez rare d'avoir entendu ça à votre barre", note Vanessa Perrée. Elle précise d'ailleurs qu'il faudra en tenir compte dans le délibéré. #FauteAvouéeAMoitiéPardonnée

#Bygmalion : Mais évidemment, elle a des reproches à faire à Jérôme #Lavrilleux. « Il aurait dû s’étonner des engagements de dépense qu’il signait. Il était évidemment au courant des finances du parti. Il est objectivement saisi de certaines difficultés de coût. »

#Bygmalion : D'ailleurs, elle ne le croit pas quand il prétend avoir été informé de la fraude a posteriori. Pour la procureure, Jérôme Lavrilleux a « participé à l'instauration du système ».

#Bygmalion : L'audience est suspendue. Elle reprendra donc à 14H.

#Bygmalion : L'audience a repris. C'est Nicolas Baïetto, le procureur, qui reprend la parole.

#Bygmalion : Avant de reprendre le fil de ses réquisitions, il se permet un petit point pour expliquer qu'il représente la société et donc les citoyens dans cette affaire "d'escroquerie".

#Bygmalion : « Il y a des parties civiles Inadmissibles, grotesques, inutiles. Je veux rappeler que la victime ici, c’est le simple citoyen »

#Bygmalion : Le procureur revient sur la note d'alerte délivrée par l'un des experts-comptables, Pierre Godet. Très rapidement, celui-ci avait expliqué que la campagne avait atteint le plafond. Mais...

#Bygmalion : « Mais le pouvoir de persuasion de M. Godet était quasiment nul. »

#Bygmalion : Le procureur poursuit sur la question du suivi budgétaire, dans lequel cinq prévenus sont impliqués. On est toujours sur l'incrimination d'escroquerie.

#Bygmalion : « A travers toutes ces réunions hebdomadaires, le suivi budgétaire n’était qu’un suivi de façade. Tous avaient renoncé à examiner sérieusement cette documentation budgétaire qui leur était remise. Ils participaient à une sorte de simulacre de suivi budgétaire. »

#Bygmalion : Nicolas Baïetto attaque les comptables maintenant, en commençant par Pierre Godet. « Le lanceur d’alerte qui rentre dans le rang le lendemain de l’alerte... »

#Bygmalion : Très belle lapalissade de la part du procureur qui vient de parler de la très grande "lassitude d'impuissance".

#Bygmalion : Le procureur en vient à Philippe Blanchetier, trésorier de campagne (il s'est présenté comme un trésorier de façade) et surtout spécialiste des budgets électoraux.

#Bygmalion : La voix paraît toujours aussi lasse. Mais Nicolas Baïetto déroule. Il explique que Philippe Blanchetier a écrit un livre sur le financement électoral.

#Bygmalion : « Dans son ouvrage, il recommande de faire connaître à la Commission des comptes toute anomalie lors du dépôt du compte. Et là, étrangement, il ne parle pas de l’alerte du 7 mars... » Le procureur laisse entendre qu'il n'a a pas lu le bouquin qu'il a écrit.

#Bygmalion : Le procureur en vient maintenant à Philippe Briand qui était président de l'Association de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy. Pour rappel, le compte-rendu de son audition ⬇️
20minutes.fr/justice/305691…

#Bygmalion : « Il est cité en modèle de rigueur budgétaire, questeur de l’Assemblée nationale, protecteur des deniers publics. On comprend qu’il ne veut pas être adossé à une affaire aussi scandaleuse... »

#Bygmalion : Le procureur rappelle qu'il regrette d'avoir accepté cette mission. « Il avait refusé deux fois quand on lui a proposé ! Et bien, il aurait dû refuser une troisième fois ! »

#Bygmalion : Mais pour le procureur, il ne peut être exonéré de toute responsabilité dans ce dossier.

#Bygmalion : La parole repasse à la procureure adjointe, Vanessa Perrée, qui va donc en terminer avec Nicolas Sarkozy.

#Bygmalion : Et elle attaque en critiquant le fait qu'il n'a pas daigné venir.

#Bygmalion : « M. Sarkozy ne regrette visiblement rien parce qu’il n’est venu qu’à un seule audience. Alors que toutes les audiences le concernaient. »

#Bygmalion : « Ce comportement de ne pas se considérer comme un justiciable comme les autres, comme un citoyen parmi les citoyens, est à l’avenant de ce qu’il a été lors de cette campagne présidentielle, se mêlant hors de la mêlée. »

#Bygmalion : « Cette désinvolture vis à vis de ses coauteurs et vis à vis de votre tribunal est à l’image de la désinvolture dans sa campagne. »

#Bygmalion : « Il a bien donné des indications qu’il savait contraires aux éléments donnés par ses experts-comptables. »

#Bygmalion : « Il a signé en disant ‘Je n’ai rien lu ! Tous les candidats font ça !’ Sauf que c’est le seul candidat à être renvoyé devant le tribunal ! »

#Bygmalion : « Il est le seul responsable de son compte de campagne. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est la loi ! »

#Bygmalion : On est passé un cran au-dessus, là...

« Prétendre que sa signature n’engageait rien alors qu’il signait chaque jour des décrets engageant la République est abyssal ! »

#Bygmalion : Toujours le même style avec Vanessa Perrée. Elle déroule les phrases et punchlines à la vitesse d'une mitraillette... Clair et fort. Les feuilles posées sur son pupitre.

#Bygmalion : Elle explique que la parole de Nicolas Sarkozy a été mouvante au long de l'instruction. Rappelle une note qu'il n'avait pas lu, puis annotée, puis prise en compte.

#Bygmalion : « Trois semaines après le début de campagne, le budget est supérieur au plafond. Il n’y a plus de marge de manœuvre. Et pourtant, on continue... »

#Bygmalion : Elle parle de la volonté de dépasser le plafond de dépenses.

#Bygmalion : « Il a sciemment participé au dépassement en augmentant le nombre de meetings alors que la note d’alerte préconisait de le diminuer. »

#Bygmalion : L'exposé de la procureure :
- Nicolas Sarkozy a bien été informé du "dérapage" des comptes.
- Il a ignoré les alertes
- Il a, au contraire, demandé à faire plus de meetings, peu importe les coûts.

#Bygmalion : Elle explique que l'obsession de Nicolas Sarkozy était de faire un meeting / réunion par jour, uniquement pour l'obsession médiatique.

#Bygmalion : Vanessa Perrée rappelle ce que le dossier avait déjà démontré. Qu'il ne devait faire que 15 meetings au début de campagne. Mais qu'il en avait finalement fait ... 44 (versus 10 pour François Hollande).

#Bygmalion : Elle rappelle qu'il a fait 34 meetings entre le 22 mars et le 4 mai.

#Bygmalion : Et elle se lâche en dérivant sur le mot "fable" que Nicolas Sarkozy a utilisé lors de son audition.

#Bygmalion : « Il a dit qu’il ne voulait seulement pas apparaître blafard à la télé et ne pas se casser la voix. Mais c’est une fable ! Non, sa campagne est une campagne en or massif. »

#Bygmalion : Elle précise que trois meetings ont coûté quasiment 10 millions d'euros.
Concorde : 2,9
Trocédaro : 1,6
Villepinte : 6

#Bygmalion : Et là, instant d'audience, elle évoque un "petit meeting" (Saint-Juste-Saint-Rambert) qui a rassemblée 350 personnes. Et là, elle liste pendant deux minutes (c'est long) tout le personnel recruté pour l'occasion. Une cinquantaine de personnes.

#Bygmalion : Trois ingénieurs du son, deux assistants vidéo, un traiteur pour 130 personnes, dix assistants pour les chaises... La salle retient son souffle. Et elle en termine : "Pardon, ça essoufle..."

#Bygmalion : « Nicolas Sarkozy ne peut pas se défausser de sa responsabilité du fait qu’il était Président de la République. »

#Bygmalion : « Une campagne, c’est comme le sport de très haut niveau. La victoire se joue à quelques millimètres. Le dopage pour le sportif. Le financement illégal pour les campagnes électorales.
En utilisant des moyens que les autres ne pouvaient pas utiliser... »

#Bygmalion : « Il s’est éloigné du chemin de l’état de droit. C’est pour cela que vous entrerez en voie de condamnation. »

#Bygmalion : Nicolas Baïetto reprend la parole. Il va bientôt annoncer les peines qu'il requiert.

#Bygmalion : « Nous avons décidé de nous référer à un certain nombre de critères classiques. »

#Bygmalion : Le procureur explique avoir tenu compte de ceux qui ont reconnu leur responsabilité (4 sur 14...)

#Bygmalion : Réquisitions
Franck Attal
18 mois de prison avec sursis + 100.000 euros d’amende.

#Bygmalion :
Sébastien Borivent
18 mois de prison avec sursis + 100.000 euros d’amende.

#Bygmalion :
Guy Alvès
18 mois de prison avec sursis + 100.000 euros d’amende.

#Bygmalion :
Bastien Millot
24 mois dont un avec susris probatoire + 150.000 euros d’amende.

#Bygmalion :
Fabienne Liadzé
3 ans de prison avec sursis + 40.000 euros d’amende.

Pierre Chassat
Deux ans de prison avec sursis + 25.000 euros d’amende

Eric Césari
4 ans de prison avec sursis + 60.000 euros d’amende.

#Bygmalion :
Jérôme Lavrilleux
3 ans de prison avec sursis + 50.000 euros d’amende.

#Bygmalion :
Marc Leblanc
2 ans de prison avec sursis + 30.000 euros d’amende.

Pierre Godet
3 ans de prison avec sursis + 60.000 euros d’amende.

#Bygmalion :
Philippe Blanchetier
3 ans de prison avec sursis + 40.000 euros d’amende

Philippe Briand
3 ans de prison avec sursis + 80.000 euros d’amende.

Guillaume Lambert
4 ans de prison avec sursis + 50.000 euros d’amende.

#Bygmalion : A l'encontre de Nicolas Sarkozy
Un an de prison dont 6 mois avec sursis et 6 mois ferme, a été requise

#Bygmalion : « Il était président de la République au moment des faits. Fonction qui exigeait un comportement irréprochable. »

#Bygmalion : Les six mois avec sursis sont requis parce que son casier est vierge. Les six mois ferme sont requis en raison de son statut de chef d'Etat.

#Bygmalion : A noter que le parquet a également requis une peine d'amende de 3.750 euros. A tous ceux qui s'étonnent de la faiblesse de l'amende et de la peine, sachez que c'est le maximum légal.

#Bygmalion : C'est à dire que Nicolas Sarkozy encourrait une peine maximale d'un an de prison et de 3.750 euros d'amende.

[Compte-rendu #Bygmalion]
Quand le parquet tance la stratégie "abyssale" de Nicolas Sarkozy...
cc @20Minutes
20minutes.fr/justice/306407…