#13Novembre #Procès Jour 14
Et aujourd'hui on vous présente Mac au contrôle #gendarmerie
#13novembre L'audience doit reprendre à 12h30. Aujourd'hui, la cour doit entendre les témoignages des victimes de la 3e explosion au stade de France survenue à 21h53, près du McDonald's, porte B, et des victimes qui se trouvaient au restaurant Le Carillon. cc @LCI
#13novembre Les accusés arrivent progressivement dans le box. Salah Abdeslam est, comme tous les jours, habillé en noir, masque noir, et discute avec ses avocats.
La salle d'audience se remplit.
#13novembre Rappel. Voici comment sont placés les accusés dans le box et devant le box (par ordre alphabétique)
#13novembre Aujourd'hui encore, parmi les parties civiles qui sont présentes dans la salle d'audience, beaucoup de tours de cou rouge, signifiant qu'elles ne souhaitent pas répondre aux questions des journalistes.
#13novembre À présent, presque tous les accusés dans le box échangent avec leurs avocats.
L'audience ne devrait pas tarder à reprendre.
#13novembre L'audience est reprise. cc @LCI
#13novembre Deux nouvelles interprètes sont là aujourd'hui. Elles viennent prêter serment.
#13novembre Le président annonce des modifications dans le planning d'aujourd'hui : 3 personnes ne peuvent se présenter pour déposer aujourd'hui (il donne leurs noms) pour le stade de France. D'autres ne viendront pas pour Le Carillon
#13novembre Me Soria indique que deux de ses clientes, victimes du Carillon, ne se présenteront pas aujourd'hui car elles ne veulent pas que leurs noms soient donnés à l'audience.
#13novembre Le président: "Apparemment mes propos hier ont pu choquer des personnes qui écoutent sur la web radio. J'ai effectivement eu des propos qui auraient pu être mal interprétés."
#13novembre Le président: "Les 6 gendarmes de la garde républicaine qui sont venus déposer auraient dû venir ensemble à la barre, et il y a eu un changement, et ils sont venus tour à tour. "
#13novembre Le président: "J'ai dit à leur conseil que dans cette configuration il fallait éviter les redites. Il ne faut pas sortir le propos de son contexte, ça ne concerne pas toutes les parties civiles. C'est un malentendu. Ça méritait d'être à nouveau précisé."
#13novembre A la barre à présent, Snezana, 31 ans, maman de deux enfants. Elle se trouvait près de la 3e explosion, près du Mac Do: "Il y a eu une grosse explosion, j'ai ressenti un souffle, j'ai été blessée aux deux membres inférieurs et au bras gauche"
#13novembre Snezana, partie civile, habillée en noir, cheveux longs : "J'ai été opérée d'une artère qui a été déchirée à la Salpêtrière, j'ai eu un pontage. On ne savait pas si je pourrais remarcher, heureusement je peux".
#13novembre Snezana,partie civile: "Physiquement ça va, psychologiquement, heureusement j'ai mes bébés". Elle est suivie, évite la foule, a fait une dépression, pris des médicaments. "Après ça je me suis donnée la force de continuer pour mes petits garçons".
Fin de la déposition.
#13novembre Mirjana est à la barre. Elle était près de la 3e explosion au Stade de France. Elle était dans un restaurant, attablée avec son cousin. "On parlait de tout et de rien. Quand il y a eu la 1ere explosion c'était très fort, je me doutais que c'était pas un pétard"
#13novembre Mirjana, partie civile: "J'ai été informée par une amie que j'ai appelée que le match continuait. Ce qui m'a fait le plus peur c'est que les gendarmes et la police qui étaient présents étaient partis en courant"
#13novembre Mirjana, partie civile: "Mes amis ont appris aux informations que c'était une bouteille de gaz qui a explosé. Après il y a eu l'intervention de la police, ils demandaient aux gens de sortir. J'étais parmi les dernières à sortir, je me dirigeais vers le MacDo".
#13novembre Mirjana, partie civile: "J'ai vu cet individi veste beige ou blanche qu'ils fouillaient. Je filmais la scène. A ce moment-là mon amie m'a appelée pour me dire qu'il y avait des attentats à Paris. Que le Stade de France allait être bloqué"
#13novembre Mirjana, partie civile: "J'ai traversé la rue, j'ai approché vers les autres victimes. Une femme pleurait, une autre essayait de la calmer. J'ai demandé ce qu'il se passait. "
#13novembre Mirjana, partie civile: "J'ai traversé, ça a explosé. J'ai senti le souffle qui me poussait, j'ai commencé à sortir. J'ai vu des corps. J'ai senti une odeur que je suis incapable de vous expliquer, j'avais peur que ça me pique les yeux, j'ai entendu des cris" cc @LCI
#13novembre Mirjana, partie civile: "C'était la panique, le téléphone sonnait. Mon téléphone n'arrêtait pas de sonner. J'ai eu peur, je tremblais de peur. Un policier m'a attrapée, il m'a demandé de partir, j'ai refusé, j'avais de la famille. Il m'a emmené de toutes ses forces"
#13novembre Mirjana, partie civile: "Au MacDo, dès que le policier a tourné le dos, le responsable m'a mis dehors. (...) J'ai vu des personnes en sang, des personnes qui avaient du mal à respirer, des personnes blessées."
#13novembre Mirjana, partie civile: "Il y a des personnes dont les blessures étaient visibles, comme cette femme: son coude on voyait l'os. (Elle se met à pleurer). Je savais pas que quelqu'un avait explosé, je pensais que c'était une voiture"
#13novembre Mirjana, partie civile: "J'ai vu une tête. J'essayais de voir si c'était mon cousin. On nous a dirigés vers l'hôtel. J'étais pas bien, j'avais envie de vomir."
#13novembre Mirjana, partie civile : "J'ai vu des plaies, et cette chair humaine, cette chair humaine que j'ai enlevée sur ces personnes blessées. "
#13novembre Mirjana, partie civile, en larmes :"Je suis maman, j'ai deux enfants. Mes enfants j'ai essayé de les protéger de tout ça mais c'est quelque chose qui me poursuit aujourd'hui"
Elle reprend son souffle, elle est très ébranlée.
#13novembre Mirjana, partie civile, explique qu'elle a des insomnies, qu'elle fait des cauchemars, qu'elle a l'impression qu'elle ne s'est pas bien occupée de ses enfants après cela.
#13novembre Mirjana, partie civile :"J'ai repris le travail peu après. Ensuite il y a eu l'assaut de Saint-Denis. Je me suis dit que je vivais dans un quartier dangereux". Elle va travailler mais redoute de prendre les transports.
#13novembre Mirjana, partie civile :"J'ai été touchée au plus profond de moi (...) Mon corps a commencé à s'exprimer". Elle évoque les pleurs, les douleurs.
#13novembre Mirjana, partie civile :"Je travaille dans l'événementiel, l'hôtellerie la restauration et parfois ma journée de travail ne serait qu'à payer les frais"
#13novembre Mirjana, partie civile : "J'ai un psychologue, un psychiatre, j'ai des traitements que j'arrête parfois car je ne vois pas de résultats. J'ai des crises, des tremblements. Travailler dans la restauration avec des tremblements ça n'est pas toujours facile"
#13novembre Mirjana, partie civile murmure: "Je n'ai plus rien à dire"
#13novembre
Mirjana, partie civile, cheveux châtains coiffés en chignon, veste et pantalon noirs, t-shirt gris clair, était ce soir-là avec de nombreuses personnes de sa famille et de nombreuses personnes de la communauté serbe. Elle vendait des écharpes pour les supporteurs"
#13novembre Mirjana, partie civile : "J'ai senti longtemps la culpabilité de ne pas agir. Quand j'ai su qu'il y avait les attentats, je l'ai dit à personne. (...) Pour nous tous, notre vie a changé"
#13novembre
Le président à Mirjana partie civile à la barre :" En même temps il se passe très peu de temps quand vous apprenez qu'il y a des attentats et l'explosion (la dernière du stade de France à 21h53). Vous n'auriez pas pu faire grand-chose.
Fin de la déposition.
#13novembre
À la barre à présent, Vladimir, partie civile: "On était en terrasse avec ma cousine Tina. On sentait pas ce coup-là c'était bizarre. J'ai fait évacuer tout le monde de la terrasse. je me trouvais en face du MacDo. Y'avait des interpellations, contrôle d'un suspect"
#13novembre
Vladimir, partie civile: "Quand la police est sortie du MacDo, deux jeunes filles se sont retrouvées près de moi, l'une d'elle a parlé d'un pistolet. J'arrivais pas à y croire. La police est repartie"
#13novembre
Vladimir, partie civile: "Je vais sur le trottoir d'en face, la cigarette au bec. Je vais pour l'allumer. L'explosion Il a explosé. Le kamikaze. Je sais pas comment il l'appelle chez eux. Je fermais les yeux." cc @LCI
#13novembre
Vladimir, partie civile: "C'était comme une plaque de 100 tonnes qui tombe par terre. C'était énorme. Comme un feu d'artifice. La poussière en l'air, la fumée. "
#13novembre
Vladimir, partie civile ouvre les yeux et cherche sa femme partout. "Je crie, je m'affole. Puis un ami m'a dit: 'ta femme elle est là'"
#13novembre
Vladimir, partie civile: "Le mal qu'on a là aujourd'hui, personne pourra comprendre." Sa femme est grièvement blessée à la jambe. "Quelqu'un lui a fait un garrot. Heureusement sinon ma femme elle serait amputée". Il pleur
#13novembre
Vladimir, partie civile: "J'ai pensé tout de suite à notre fils de 3 ans et demi. La première chose que j'ai dit à ma compagne c'est :'est-ce que tu m'entends, ça va bébé?'" Il fond en larme et parle d'une "scène de crime"
#13novembre
Vladimir, partie civile: "Ma compagne a eu 17 boulons, psychologiquement ça va pas, physiquement je vous en parle pas . Elle a eu un pontage".
#13novembre
Vladimir, partie civile, cheveux bruns, pull noir:"Aujourd'hui j'essaie d'avancer mais non. Je ne suis plus avec madame malheureusement. On a deux enfants ensemble. Je ne peux pas être à leurs côtés "
#13novembre
Vladimir, partie civile: "J'ai grandi dans une cité chaude, avec un grand chanteur qui est dans The Voice, je peux pas citer de nom. Mais la cité c'est pas ça (il parle du terrorisme)
#13novembre
Vladimir, partie civile: "Nous aujourd'hui on est des morts-vivants. On survit pour nos enfants mais y'a rien qui avance. " cc @LCI
#13novembre
Vladimir, partie civile, regarde Salah Abdeslam. Il pleure et lance :" toi tu es le lâche. Tu l'as pas gardé ta ceinture".
Le président: attendez, jusque-là il n'y a pas eu de débordement.
Vladimir reprend calmement.
cc @LCI
#13novembre
Vladimir, partie civile, est convaincu que quand Salah Abdeslam "sortira". "Il le refera". Il ajoute: "On le sait très bien, lui avait ses complices".
#13novembre
Vladimir, partie civile, indique qu'il était là hier mais qu'il ne voulait pas témoigner. "Je le fais pour la fierté"
#13novembre
Vladimir, partie civile, répondant à une question de Me @catherineszwarc : "on est à l'abandon. Il a foutu ma vie en l'air. Il m'a bousillé ma vie (Abdeslam). Il le sait très bien. (...) l
#13novembre
Vladimir, partie civile : "J'étais le petit comédien. Aujourd'hui je fais comme si j'allais bien, mais le petit comédien y'en a plus. Les seules personnes qui me donnent envie de vivre c'est mes enfants"
Fin de la déposition
cc @LCI
#13novembre
A la barre maintenant, Tina, 40 ans, habillée en noir, cheveux longs noirs. C'est la cousine de Vladimir qui vient de déposer.
#13novembre Tina, à la barre, dit avoir croisé le 13 novembre une personne qui lui a dit :"Ma soeur si tu peux partir, pars, car ce soir, Paris va cramer. Le nombre de victimes, vous allez en pleurer". Puis arrive le bruit.
#13novembre Tina, partie civile :"Cette explosion c'est pas une explosion de pétard ou de feu d'artifice (...) J'ai grandi dans la cité, les armes on connait"
#13novembre Arrive la 2e déflagration

Tina, partie civile : "j'ai demandé à la police :qu'est-ce qu'il se passe? On m'a dit que c'était une explosion de gaz, mais y'avait pas de pompiers, ça me semblait suspicieux"
#13novembre Tina, partie civile :"en allant vers le MacDo, je me suis dit ça va arriver. J'ai vu une berline noire, un homme casquette, téléphone à la main et qui disait :"colis posé". J'ai senti qu'il y allait y avoir quelque chose"
#13novembre Tina, partie civile :" La police disait : sortez du MacDo, y'a un terroriste. Parfois malheureusement, la curiosité est plus forte. Derrière nous y'avait un kamikaze. La police nous a évacués"
#13novembre Tina, partie civile :"On s'apprêtait à partir. Au moment d'allumer notre cigarette, on a sorti un énorme souffle. Un kamikaze s'était fait sauter en criant Allah Akbar"
#13novembre Tina, partie civile :"A ce moment-là je ne réalise pas. Je me dis c'est une horreur ou je suis en enfer. Je vois des morceaux de chair partout. Je vois ma mère avec des morceaux de chair partout. Je me dis on va mourir"
#13novembre Tina, partie civile :"J'ai senti un grand mal dans mon dos, un souffle. J'ai vu un morceau d'ivoire sortir de mon bras, un morceau d'os, des boulons. Je voyais plus ma mère. "
#13novembre Tina, partie civile :"J'aurais pu ne plus voir mes enfants. Pronostic vital en danger. On se dit on va mourir. Ablation du poumon. Comment reprendre le travail? Mon travail avait c'était serveuse. Aujourd'hui j'ai plus le bras, j'ai plus le souffle"
#13novembre Tina, partie civile :"Psychologiquement, je me suis dit je suis de l'autre côté je suis morte. J'ai été évacuée à l'hôpital DeLafontaine. (...)
#13novembre Tina, partie civile :" L'islam est un havre de paix, on ne tue pas au nom de Allah, c'est pas possible. C'est pas pour autant que je vais faire un amalgame aujourd'hui"
#13novembre Tina, partie civile :"J'essaie de survivre, d'exister. On se dit qu'on a une mission pour nos enfants. La vie de jour en jour est un combat. Ce combat je le mène pour mes enfants, pour ma famille et pour toutes les victimes du 13 novembre"
#13novembre Tina, partie civile, explique avoir vu la femme de Manuel Dias à la première commémoration un an après."François Hollande était présent. J'ai eu un mot avec le Président, je lui ai dit que j'avais un sentiment de colère."
#13novembre Tina, partie civile :"Un sentiment de colère car je pense que ça aurait pu se passer autrement. Malheureusement on peut pas changer le monde. Aujourd'hui on est abandonnés, mal dirigés, mal orientés, peut-être même abusés. "
#13novembre Tina, partie civile : "Deuxième sentiment: celui de ne pas être entendu pour ce qu'on est: des victimes. (..) Y'a des gens qui peuvent plus travailler maintenant. Moi je ne peux plus exercer ma profession"
#13novembre Tina, partie civile : "Aujourd'hui j'ai l'impression d'être un boulet. Un boulet pourquoi? Parce qu'on essaie d'avancer et on n'y arrive pas. On se réveille le matin, on a des douleurs. On a peur de prendre les transports. "
#13novembre Tina, partie civile : "J'ai peur aussi pour mes enfants car je suis dans une zone à risques et j'ai peur pour leur avenir. Malheureusement... Je ne sais plus quoi dire"
#13novembre
Tina, partie civile : "Je suis victime et j'ai de la colère. J'ai ma colère comme d'autres victimes ici présentes. Mais rester sur la colère, où est-ce que ça va mener? Est-ce que ça va nous permettre d'avancer? non"
#13novembre
Tina, partie civile : "On n'a rien demandé d'être handicapé. On n'a rien demandé de perdre un être cher. mais aujourd'hui, on est en France. On a la liberté d'expression. On ne nous empêchera pas de dessiner, de parler, d'aller dans les terrasses de café"
#13novembre
Tina, partie civile : "Les victimes aujourd'hui on est dans la colère. Aujourd'hui on vient par nos propres moyens au tribunal. Eux (les accusés) sont accompagnés, ils ont des bouteilles d'eau. Nous, aide aux victimes"
#13novembre
Le président: Vous avez dit avoir vu une personne dire "colis posé" près du stade. Vous avez donné des détails sur la localisation de cette personne. Sur photo vous avez dit reconnaître quelqu'un.
Tina, partie civile : Pour moi c'était Salah Abdeslam, voilà. cc @LCI
#13novembre
Le président: vous vous souvenez où vous l'avez vu (Abdeslam Salah)?
Tina, partie civile : sur une bande d'arrêt d'urgence avec des warnings, à l'angle du MacDo
#13novembre
Tina, partie civile, affirme qu'un des kamikazes du Stade de France lui a acheté une écharpe. "C'était l'écharpe du match, avec les deux équipes"
#13novembre
2e assesseure revient sur l'individu qui a dit "colis posé" près du Stade. "Vous dites avoir reconnu formellement sur l'appel à témoins Salah Abdeslam."
Tina, partie civile : Oui
2e assesseure: vous diriez la même chose aujourd'hui
Tina: oui, formellement
cc @LCI
#13novembre
Me Bibal, avocat de Tina (partie civile), indique que sa cliente est victime d'anxiété, d'agoraphobie, qu'elle a une conduite d'évitement dans les transports en commun, un syndrome de répétition, des cauchemars, une hypervigilance, et une irritabilité.
#13novembre
Me Bibal, avocat de Tina (partie civile) : "sur la plan familial, elle est séparée".
#13novembre
L'audience est suspendue.
#13novembre Réaction de Tina, partie civile, après sa déposition cc @LCI
#13novembre Réaction de Tina, partie civile, après sa déposition cc @LCI (suite)
#13novembre L'audience est reprise.
Le président: "tout petit changement de programme (...) " Avant d'aborder les dépositions des victimes du Carillon", on va entendre une dernière victime du Stade de France.
#13novembre
On devrait entendre Aca qui était présent au Stade de France, à proximité de la 3ème explosion près du Mac Donald’s.
Il ne vient pas à la barre.
Le président : est-ce que ce monsieur est dans la salle??
Pas de réponse.
#13novembre
On va donc entendre maintenant les témoignages de victimes qui se trouvaient le 13 novembre 2015 au restaurant Le Carillon.
cc @LCI
#13novembre En fait Aca, partie civile qui était à proximité de la 3e explosion au Stade de France, est arrivé. Nous allons donc l'entendre.
Aca précise qu'il est "malentendant suite à l'explosion"
#13novembre Aca, partie civile :"les débats je n'arrive d'ailleurs pas à les suivre, je n'entends qu'un petit mot par ci par là". Il précise qu'il est appareillé mais que "ça ne suffit pas".
Son épouse est à côté de lui.
#13novembre
Aca, partie civile, remercie le président de citer le nom des lieux de tous les attentats. "Jusqu'à présent, la majorité des gens disent 'Les attentats du Bataclan'"
#13novembre
Aca, partie civile : "Le 13 septembre (il se trompe), je me suis rendu au Stade de France avec une vingtaine de personnes, j'ai fait venir des personnes malheureusement qui n'étaient pas prévues. Je me sens responsable de leur présence sur les lieux"
#13novembre
Aca, partie civile : "Peu avant le début du match, je finis ma vente d'écharpes avec ma femme, j'ai acheté deux billets."(...) Il explique avoir entendu une forte explosion. "Ma femme ne voulait plus aller voir le matche, les 2 billets je les ai offerts à un ami"
#13novembre
Aca, partie civile : "ensuite il y a eu la 2e explosion, les policiers armés sont arrivés (..) ils nous ont fait traverser il y avait deux filles dont une en train de pleurer. Les policiers nous ont demandé d'évacuer"
#13novembre
Aca, partie civile : "J'ai dit aux gens: restez pas ici. Je pense que si je n'avais pas fait ça, le terroriste serait venu, il se serait fait exploser, ça aurait été encore pire".
#13novembre
Aca, partie civile:"Je savais pas que le terroriste était en face de moi. Ce qui m'a sauvé la vie, c'est 2 choses: je me suis mis de côté pour allumer une cigarette, je n'ai présenté que mon flanc."
#13novembre
Aca, partie civile : "Les médecins quand je suis arrivé à l'hôpital ils m'ont dit que j'étais 1 miraculé"
#13novembre
Aca, partie civile : "Ma femme elle a reçu des éclats. Son cerveau a été touché. Aujourd'hui vous la voyez mais c'est un enfant de 5 ans pour beaucoup de choses". Sa femme est en fauteuil roulant à côté de lui. Elle a fait "4 mois de coma végétatif"
#13novembre
Aca, partie civile :"Après l'explosion, tout est noir autour de moi, il y a comme de la neige qui tombe. Je cherche ma femme mais je la vois pas"
#13novembre
Aca, partie civile : "J'ai su après coup que c'était un policier qui m'a apporté les premiers secours". Il explique que les secours ont "ramené quelqu'un dans un sac". Ils m'ont dit: 'c'est votre femme"
#13novembre
Aca, partie civile : "Ils auraient mieux fait de me laisser mourir. J'ai déjà eu d'autres accidents dans la vie, j'ai failli perdre la vie à 13 ans (...) Pour moi, il n'y a plus de vie de couple, plus d'enfant" (il avait un projet de fonder une famille)
#13novembre
Aca, partie civile : "J'ai pas d'enfant et je ne pourrai plus en avoir. J'ai une double peine."
#13novembre
Aca, partie civile : "Ils m'ont dit que ma femme serait un légume, qu'elle ne serait jamais conscience, qu'elle ne marcherait plus jamais et que pour elle c'était déjà bien c'être en vie. Ça m'a mis un choc. Puis ils l'ont sortie du coma"
#13novembre
Aca, partie civile : "La question était de savoir si elle allait me reconnaître. Grâce à Dieu, quand elle m'a vu, elle a écarquillé les yeux, elle a commencé à se débattre. Je lui dis: viens on va boire un café à la machine. Je blaguais. Elle avait des fils partout."
#13novembre
Aca, partie civile : Le médecin m'a dit : "'Vous êtes son médicament'. Elle m'avait reconnu, elle avait bougé". Elle a donc aujourd'hui de graves séquelles.
#13novembre
Aca, partie civile, polo bordeaux, lunettes de vue, pantalon gris, explique que plusieurs personnes de la famille de sa femme ont voulu "la ramener de force en Serbie".
#13novembre
Aca, partie civile : Quand ma femme est partie en Serbie, ils l'ont conservée pendant plus de 3 mois. J'avais pas de nouvelle. (...) Mon premier avocat c'était Me Mouhou, j'ai changé d'avocat, il n'avait pas le temps de me recevoir"
#13novembre
Aca, partie civile : "Avant ma femme elle était très belle. Aujourd'hui elle est mignonne, elle a son petit charme mais avant elle était beaucoup plus belle"
#13novembre
Aca, partie civile : "Pendant des mois, j'avais un bébé de 60 kilos dans les bras, il fallait que je l'emmène aux toilettes, que je la lave. Maintenant elle se lève un peu"
#13novembre
Aca, partie civile : "Je suis très aigri, c'est pas de la haine. Je sais pas comment dire. Ces gens-là ils nous ont fait énormément de mal. "
#13novembre
Aca, partie civile : "Après on nous a oubliés, les victimes du Stade de France. On nous parle que du Bataclan et des terrasses. Le pauvre M. Dias il est mort, tout le monde s'en fout, nous on vit comme ça, tout le monde s'en fout."
#13novembre
Aca, partie civile, explique vivre aujourd'hui dans un appartement qui n'est pas adapté: "J'ai été reçu par le nouveau maire, il va tout faire pour nous reloger"
#13novembre
Aca, partie civile, s'en prend à son ancien maire: "un escroc notoire d'ailleurs il vient d'être jugé".
#13novembre
Aca, partie civile : "Ma femme est handicapée, hémiplégique. Moi aussi je suis handicapé. Je suis tout seul pour m'occuper de ma femme. Quoiqu'elle a fait beaucoup d'efforts elle essaie de se débrouiller toute seule"
#13novembre
Aca, partie civile : "Je suis aigri. Je suis dégoûté de la société, on a été abandonné. Je ne trouve pas de circonstance atténuante ni pour la société, ni pour les fausses victimes"
#13novembre
Aca, partie civile : "J'ai plus de haine contre les fausses victimes que contre eux. Je n'arrive pas à me l'expliquer. Nous on souffre et eux ils font la fête, ils dansent (avec l'argent qu'ils ont touché)".
#13novembre
Aca, partie civile, est convaincu qu'il y a de "fausses victimes" du Stade de France. "Pour moi il est hors de question que des personnes gagnent au Loto sur mon malheur, sur le malheur de ma femme. (...) On laisse faire ou on les recherche ?"
#13novembre Le président à Aca, partie civile, au sujet des "fausses victimes": "Il y a eu d'autres procédures on est pas là pour ça".
#13novembre
Aca, partie civile, tour de cou vert : "Je n'ai plus de vie familiale, je n'ai plus de projets".
Sa femme est derrière lui, dans son fauteuil roulant, tour de cour rouge. Elle écoute. On ne sait pas si elle comprnd. Elle le regarde,regarde le sol,à droite, à gauche.
#13novembre
Aca, partie civile: "Je me bats encore pour elle (sa femme), pour qu'elle ait une vie meilleure. Si j'avais été intelligent, je me serais suicidé"
#13novembre
Aca, partie civile : "Parce que c'est facile de se reposer. On se met une balle dans la tête on se repose, c'est la solution de facilité".
le président : "Vous ne l'avez pas fait. c'est bien. Vous avez pu venir ici nous expliquer des choses. Pour vous, et pour elle".
#13novembre
Aca, partie civile : "Vous savez des jeunes (les accusés) comme eux, j'en connais. Nos quartiers nos banlieues en sont pleins. Peut-être pas aussi déterminés, débiles pour commettre de tels actes"
#13novembre
Aca, partie civile : "J'ai des amis musulmans, y'a pas de problème de religion, y'a juste des abrutis"
CC @LCI
#13novembre
Aca, partie civile, revient sur séquelles de sa femme Lilia : "elle a reçu des boulons dans la tête, elle a perdu l'usage de la parole , elle ne peut pas s'exprimer (...) Dans les premiers temps, il fallait l'habiller, la laver, la porter, comme un nourrisson"
#13novembre
Le président remercie Aca et sa femme. Le couple s'éloigne de la barre, elle en fauteuil, lui derrière elle à pieds.
#13novembre Sont maintenant entendues les victimes du restaurant Le Carillon.

A la barre, Florian, brun, barbe de trois jours, pull et pantalon noir, chemise blanche. Il a 30 ans, il est avocat. Il était étudiant à l'époque.
#13novembre
Un plan est projeté à l'écran
Florian, partie civile(il se trouvait à l'intérieur du Carillon) :" je suis très content de pouvoir déposer aujourd'hui. Je suis un peu ému. c'était il y a 6 ans mais ça m'affecte encore beaucoup. C'est une expérience qui isole beaucoup"
#13novembre
Florian, partie civile : "On rencontre la mort on la sent, mais je m'estime très chanceux d'être vivant aujourd'hui".
#13novembre
Florian, partie civile:"Je suis rentré dans le bar (Le Carillon) et vont se dérouler une succession d'événements qui font qu'aujourd'hui je suis là: il y avait un match, la télévision ne marche pas, on va sur la terrasse, puis la télé remarche. On rentre dans le bar"
#13novembre
Florian, partie civile : "vers 21h25n c'est la déflagration (il pleure). Il faut bien se rendre compte que c'est très bruyant des armes automatiques. C'est en rafale. Très vite on comprend, je me jette par terre, J'espère que tout le monde a pu faire pareil"
#13novembre
Florian, partie civile : "j'essaie de me cacher derrière un piano mais je suis assez grand donc j'étais très mal caché. Les rafales continuent. On attend, on commence à se dire que c'est fini, que c'est ce soir-là, qu'on va pas rentrer chez soi"
#13novembre
Florian, partie civile : "Je me suis demandé ce que ça pouvait faire comme douleur. J'étais sûr que j'allais me prendre une balle donc je l'attendais"
#13novembre
Florian, partie civile : A un moment ça s'est arrêté, il n'y avait plus le bruit des balles, j'ai ouvert les yeux. Je me suis dit c'est un miracle. Puis j'ai vu un homme de mon âge, un des assaillants avec son arme"
#13novembre
Florian, partie civile : "Je me suis dit qu'il allait me voir, voir mes amis. Je ne le vois pas passer jusqu'à l'entrée du restaurant. C'est plus des rafales mais des bruits saccadés"
#13novembre
Florian, partie civile : "Il achevait des gens. J'ai cru comprendre que des personnes avaient été retrouvés avec des dizaines d'impacts donc je pense que c'est ça"
#13novembre
Florian, partie civile : "J'entends une portière de voiture qui claque. Ils sont partis. Et là il y a un silence de mort. Ca sent la poudre, une odeur affreuse, puis ça sent le sang. Vous savez le goût un peu métallique"
#13novembre
Florian, partie civile : "Puis il y a eu les premiers cris, après 30 secondes de silence. C'est atroce. On patauge dans le sang, comme l'a dit un policier pour le Bataclan. Je cours vers l'intérieur, j'essaie de retrouver mes amis"
#13novembre
Florian, partie civile : "Les blessures de ce type d'armes c'est impressionnant, c'est des armes faites pour faire mal. J'ai essayé d'aider un blessé, j'ai vu une plaie. Ce sont des armes qui font des dégâts importants, on ne se rend pas compte"
#13novembre
Florian, partie civile : "J'avais mon t-shirt et ma chemise pour compresser une plaie... Mon t-shirt était très vite" (il ne finit pas sa phrase)
#13novembre
Florian, partie civile : "J'ai pris la sortie secondaire. Ce sont des images qui me resteront parce que j'ai vu la terrasse. Des tables retournées, et en fait c'est pareil pour les corps. On voit les dégâts. C'est vraiment une scène d'horreur" (il pleure à nouveau)
#13novembre
Florian, partie civile : "C'était un carnage, c'était une horreur à tout point de vue. "
#13novembre
Florian, partie civile : "Encore une fois je salue les secours qui sont arrivés le plus vite possible mais en fait il n'avait pas le matériel pour soigner ce type de blessures. Je crois que personne n'est formé pour ça."
#13novembre
Florian, partie civile : "Pour moi c'est revenu quelques mois après. J'ai eu besoin d'aide pour savoir ce qu'il s'était passé. Pourquoi nous on était encore là et pas d'autres. Pourquoi ce bar multiculturel avait été attaqué"
#13novembre
Florian, partie civile : "C'est très compliqué à gérer. Je considérais qu'à partir du moment où je n'étais pas touché physiquement je n'étais pas touché. Je ne pouvais pas me plaindre. Mais finalement, toutes ces images c'était compliqué à gérer"
#13novembre
Florian, partie civile, en larmes :"en fait quand il vous arrive ça, vous avez rencontré la mort. Elle est venue, vous l'avez vue, vous l'avez sentie, puis elle est repartie" cc @LCI
#13novembre
Florian, partie civile, veut que "chacun (des accusés) assume ses responsabilités". Il a fini sa déposition
#13novembre
Florian, partie civile : Il faut que les gens qui sont ici... (il ne finit pas sa phrase). On doit s'en sortir chacun de son côté. En fait je ne suis plus en colère.
Le président: vous l'avez été?
Florian : oui mais moins que d'autres
#13novembre
Florian, partie civile, au sujet des auteurs et de leurs complices : "C'est très dur à comprendre ce qu'ils ont fait."
#13novembre
2e assesseur : Vos 3 amis n'ont pas été blessés non plus?
Florian, partie civile : un de mes amis a été effleuré par une balle. Je ne pense pas qu'il déposera.

Florian s'éloigne de la barre.
#13novembre
A la barre maintenant, Hubert, qui lui aussi était au Carillon le 13 novembre 2015. Chemise bleu clair, jean, cheveux ras, tour de cou rouge. "J'étais au Carillon le 13 novembre". Il précise : Je ne veux pas mon nom dans la presse"
#13novembre
Hubert, partie civile : "Ce 13 novembre était un vendredi, une journée classique pour moi. Avec une douzaine d'amis, on a décidé d'aller boire un verre avec des collègues architectes et amis"
#13novembre
Hubert, partie civile : "Mon épouse était sur le seuil de la porte avec une amie"
Il indique que le schéma proheté à sur l'écran géant n'est pas exact, qu'il n'était pas à la place où on l'a mis.
#13novembre
Hubert, partie civile : "Tout d'un coup nous avons entendu des déflagrations qui ressemblaient à des pétards. J'ai aperçu qui tenait une arme longue qui projetait des étincelles. Un ami Marcello s'est projeté à l'intérieur et nous a bousculés"
#13novembre
Hubert, partie civile : "Je me suis retrouvé au sl et j'ai couru dans un cellier. je suis tombé plusieurs fois, des gens m'ont marché dessus, j'ai aussi marché sur des gens"
#13novembre
Hubert, partie civile : "Pendant 1 ou 2 mn ça a été un temps très long pour moi. Je cherchais mon épouse. Je voyais des gens mais pas ma femme. Puis j'ai vu rentrer ma femme et son amie. Je les ai tirées vers le cellier"
#13novembre
Hubert, partie civile : "Elle était choquée. On s'est retrouvé dans ce réduit plein de caisse, de chose. Elle est claustrophobe, elle a voulu partir, prendre la voiture. Je lui ai dit que c'était hors de question mais elle est partie par la force, je l'ai suivie"
#13novembre
Hubert, partie civile : "On a essayé de se cacher dans les portes cochères. Il y avait un instinct de survie. On a essayé de rentrer dans un restaurant. Ils n'ont pas été très coopératifs. Ils nous ont dit que c'était un règlement de compte mafieux"
#13novembre
Hubert, partie civile : "J'ai croisé des policiers, des policiers qui mettent des contraventions. Pas des policiers d'élite quoi"
#13novembre
Hubert, partie civile : On nous a dit de rentrer chez nous. On a remonté le canal vers le 9e arrondissement. Sur le chemin j'ai appelé des amis dont certains devaient nous rejoindre mais c'était trop tard.
#13novembre
Hubert, partie civile : "L'un d'eux qui était arrivé en retard. Quand il a décroché il a crié : 'Raphaël est mort'. Raphaël était un ami".
Il évoque les personnes blessées aussi dans le bar.
lemonde.fr/attaques-a-par…
#13novembre
Hubert, partie civile : "je n'ai pas été blessé physiquement.
Le président: "Et le ressenti?
Hubert : "C'était extrêmement choquant. j'ai vécu comme tout le monde ce jour-là quelque chose d'horrible"
#13novembre
Hubert, partie civile : "Je ne pensais pas qu'en France on pouvait être victime d'une fusillade alors qu'on n'avait rien demandé. Tout d'un coup on se fait tirer dessus comme du gibier. J'avais 29 ans à l'époque. Je suis sans doute devenu plus adulte"
#13novembre
Hubert, partie civile, a une hypervigilance aujourd'hui. "Des bruits, des gens qui tapent dans les mains, ça réveille toujours un instinct que l'on n'avait pas avant".
#13novembre
Hubert, partie civile, ajoute qu'il descend du métro quand il voit quelqu'un qu'il trouve suspect, par son visage sa tenue. "Il m'est arrivé très souvent d'arriver en retard à cause de ça". Il ne vit plus à Paris."Paris que j'adore est le théâtre de ces souffrances".
#13novembre
Hubert, partie civile, au sujet de Raphaël Hilz, 28 ans, son ami, décédé au Carillon: "Raphaël était un garçon très gentil, altruiste. Il était allemand et parlait plusieurs langues. Il aimait voyager. C'était quelqu’un de tolérant, c'était quelqu'un de formidable".
#13novembre
Beaucoup d'émotion dans la voix d'Hubert, partie civile, à la barre quand il évoque son ami décédé dans l'attentat.
Hubert a eu une ITT de 30 jours : "hypervigilance", sommeil perturbé"...
#13novembre
Hubert, partie civile :"Mon épouse a eu plus besoin que moi (d'un suivi), j'ai déjà rencontré son thérapeute mais comme nous sommes un couple on ne peut pas être entendu par la même personne. Il m'a donné d'autres noms de praticiens si je vais pas bien."
#13novembre
Hubert,partie civile:"Mon épouse est enceinte de 8 mois et quand..." (les larmes lui montent aux yeux)
2 assesseur:"quand votre enfant naîtra?"
Hubert:"oui quand mon enfant naîtra,je serai encore plus vigilant"
Il indique qu'il aura alors peut-être besoin d'1 soutien
#13novembre A la barre à présent Olivier : "J'étais au Carillon, j'ai reçu une balle dans le bras. Ce n'est pas e gaité de coeur que je témoigne aujourd'hui devant vous.
#13novembre Olivier, partie civile: "J'avais pas vraiment envie de venir mais on le doit à certaines personnes, notamment à Sébastien, mort de 7 balles dans le corps. 7 balles dans le corps ça fait "BOUM, BOUM, BOUM, BOUM, BOUM,BOUM,BOUM" (Il mime un tireur)
#13novembre Olivier, partie civile, indique que quand il est allé voir son ami Sébastien à l'institut médico-légal, on avait dû "boucher les trous dans son corps avec de la cire".
#13novembre Olivier, rescapé du Carillon, lit maintenant un texte, il veut "régler des comptes avec de minables petits démons". Il dénonce l'attitude des accusés, notamment de Salah Abdeslam. Il dit avoir été en Iran, rencontré des musulmans bienveillants.
#13novembre Olivier, rescapé du Carillon: "le 13 novembre, j'avais rejoint 5 personnes. On était tous assis devant la baie vitrée (...) Certains sont rentrés pour voir le match. J'étais resté avec Sébastien qui fumait une cigarette"
#13novembre Olivier, rescapé du Carillon: "la voiture noire avec les vitres teintées déboule en trombes. J'ai cru que c'était des dealers. Ma surprise c'est quand j'ai vu sortir le type, le frère de Salah Abdeslam. Il a une tête hallucinée, une arme, pour moi c'est un attentat"
#13novembre Olivier, rescapé du Carillon: "J'entends les balles. D'instinct je me lève, je cours vers la rue Alibert, J'entends Allah Akbar (...) Je suis dans un tunnel d'adrénaline. Je prends la balle dans le bras avant gauche. Je vois les jumelles s'effondrer à côté de moi"
#13novembre Olivier, rescapé du Carillon: "je cours vers le quai de Jemmapes. Je dis aux gens qu'il y a un attentat, on me prend pour un fou, un mec bourré. Il parait que "Paris est une fête" vous savez monsieur le président."
#13novembre Olivier, rescapé du Carillon, explique avoir fini à l'hôpital pour y être soigné. Puis il dit que deux jours après, il a croisé au cours d'une émission de radio, "l'un des responsables de tout ça ":"Manuel Valls"
#13novembre Olivier, rescapé du Carillon, au sujet des terroristes : "ces hommes sont des cerveaux grillés par le cannabis. Ils ont trouvé une maigre justification à leurs crimes islamiques"
#13novembre Olivier, rescapé du Carillon, s'en prend encore à Salah Abdeslam directement.
#13novembre Olivier,rescapé du Carillon:"Abdeslam n'est rien d'autre qu'une racaille & il veut nous faire croire qu'il est 1 guerrier. Il n'est rien de tout ça. Il a tué des jeunes filles de 20 ans,l'âge de ma sœur.J'aurais mille fois préféré qu'il se fasse péter comme son frère"
#13novembre Olivier, rescapé du Carillon: "Il est temps de pointer du doigt tous les petits Abdeslam de France"
#13novembre
Olivier, rescapé du Carillon demane au président de ne "jamais ouvrir la porte au dialogue" comme l'a demandé Salah Abdeslam. Il ajoute :"Avec ce cancer qu’est l’islamisme. On ne discute pas avec ses métastases.
On les écrase."
#13novembre
Olivier, blessé au Carillon, répondant à une question d'un avocat de la partie civile: "Vous savez quand on voit quelqu'un mourir à La bonne bière, avec les viscères, les entrailles qui sortent et qui demande si elle va pouvoir vivre.."
#13novembre Olivier,blessé au Carillon :"On se dit comment on va se sortir d'une situation comme ça, comment on va pouvoir continuer à vivre?"
Il explique qu'il y a des personnes qui ne veulent pas témoigner parce qu'elles ont peur, parce qu'on ne leur accorde pas leur anonymat.
#13novembre une avocate de la partie civile regrette que les accusés ne puissent pas s'exprimer, réagir, après les témoignages des victimes à la barre.
Le président indique que le principal accusé visé par les témoignages avaient déjà pris la parole plusieurs fois.
#13novembre Le président: "L'accusé qui s'est principalement exprimé a lui-même vécu des propos qui ont peut-être été vécu sans ménagement par les parties civiles. "
#13novembre Le président: "Quand un accusé dit : les terroristes sont mes frères quand on vient de voir des victimes, il ne faut pas s'étonner que des personnes aient des réactions virulentes à la barre"
#13novembre Me Ronen, avocate de Salah Abdeslam indique avoir "énormément de mal à entendre des insultes" envers son client "depuis ce matin".
Le ton monte entre le président et les avocats de Salah Abdeslam. Le président menace de suspendre l'audience.
#13novembre Me Vettes, autre avocat de Salah Abdeslam: " On ne peut pas tolérer des invectives et des insultes dans une salle d'audience. 'Racaille', 'petit démon', c'est pas des insultes ça!"
#13novembre Plusieurs parties civils quittent la salle. Dont Olivier qui vient de témoigner.
#13novembre Maya qui était au Carillon est maintenant à la barre. Blonde, t-shirt vert. "J'ai été blessée à la terrasse du Carillon". Elle veut d'abord dire quelques mots pour les amis qu'elle a perdus ce soir-là.
#13novembre Maya décrit quelqu'un de solaire, en parlant de son mari, Amine Ibnolmobarak, 29 ans, décédé au Carillon. jeuneafrique.com/mag/280585/pol…
#13novembre Maya, rescapée du Carillon: "J'ai perdu mes amies, j'ia perdu l'homme que j'aimais. Avec Mehdi on était blessé, mais on était deux amis sur les 5 à rester. Je me suis dit qu'on allait se soutenir mais ça n'a pas été le cas. Il ne m'a plus donné de nouvelles en 2016"
#13novembre Maya, rescapée du Carillon: "Nous étions 5 amis ce soir-là et je suis seule ce soir à la barre".
#13novembre Maya, rescapée du Carillon: Ce soir-là j'ai entendu les bruits, les détonations. J'ai cru que c'était des pétards; Puis. mes amis tombent sous les balles. "
#13novembre Maya, rescapée du Carillon: "Je sens très vite un premier coup moi aussi. Dans les jambes je crois; Je sens les chocs mais je ne sens pas la douleur.
#13novembre Maya, rescapée du Carillon: Par contre, ce que je sais à cet instant-là c'est que c'est la mort que je sens derrière moi. "
#13novembre Maya, rescapée du Carillon: "Entre la voiture et moi il y a un homme, j'entends son souffle saccadé, son râle, je sais que ce sont ces derniers instants. Je le vois pas il est juste derrière moi. je ne connaitrais jamais son nom"
#13novembre Maya, rescapée du Carillon: Les secours arrivent. J'entends: 'Les conscients d'abord'. Je vois Amine au sol (son mari). Il a les yeux ouverts. Tout de suite je sais qu'il n'est plus là.
#13novembre Maya, rescapée du Carillon:Je ne vois pas le sang, les 22 impacts, les 9 projectiles qui ont touché son corps, ses poumons, son foie, son coeur. Je ne vois que son regard, c'est le vide, c'est le néant, je sais qu'il est mort.
#13novembre Maya, rescapée du Carillon:Emilie et Charlotte (Méaud) ne bougent plus. Je ne peux pas m'approcher il y a le corps d'Amine devant moi. Elles semblent loin. Le deuil d'Amine a été tellement fort que je n'ai pas pu faire le deuil de mes amies."
lemonde.fr/attaques-a-par…
#13novembre Maya, rescapée du Carillon:Medhi n'a pas bougé, il est toujours à la table. Il est vivant mais il est blessé, il ya beaucoup de sang sur son t-shirt. je lui demande si ça va. Il me répond : "ça va".
#13novembre Maya, rescapée du Carillon:Je regarde mes jambes elles sont en lambeaux. J'attrape mon mollet et j'essaie de le remettre dans ma jambe, dans ma peau. J'avais un trou dans ma chaussure On me tend des torchons, j'essaie de me faire des garrots.
#13novembre Maya, rescapée du Carillon:Vers minuit je suis àl'hôpital Bichat pour la prévenir que je suis blessée. Je dis:"je crois qu'Amine est mort". C'est ce "je crois qui donnera à la maman d'Amine le fol espoir qu'il est encore vivant, jusqu'au lendemain.
#13novembre Maya, rescapée du Carillon a eu 4 greffes. "Ensuite c'est la peur, les crises de larmes, les cauchemars, un extrême sentiment de solitude. On ne peut pas vivre avec ça". Elle ne cesse de pleurer.
#13novembre Maya, rescapée du Carillon, dit qu'elle fait tout pour rester debout, dans tous les sens du terme. Elle travaille, elle a quitté Paris, pour être "loin du drame", elle a retrouvé un amoureux.
#13novembre Maya, rescapée du Carillon "Ca a été ça mon combat depuis 6 ans, pour me reconstruire. C'est un combat quotidien qui dure depuis 6 ans. C'est épuisant. J'ai la tête haute mais je suis épuisée"
#13novembre Maya, rescapée du Carillon : "je ne courrai plus, je ne rêve plus. Je m'épuise beaucoup. Je ne suis plus aussi fiable que ce que j'étais"
#13novembre Maya, rescapée du Carillon: "ce que je voudrais maintenant c'est vivre. Vivre sans culpabiliser. C'est l'insouciance d'une soirée entre amis. C'est affronter les nouvelles épreuves, comme la maladie de mon père, c'est être là pour ma mère"
#13novembre Maya, rescapée du Carillon : "ce que je cherche aujourd'hui c'est juste recommencer à vivre et arrêter d'avoir peur de tout perdre".
#13novembre Maya, rescapée du Carillon, a déposé avec une voix douce. Ses phrases ont été ponctuées par les sanglots. Ses larmes ont envahi ses yeux. La jeune femme blonde aux yeux clairs, t-shirt ample vert est très très touchante.
#13novembre "C'est très émouvant pour tout le monde", commente le président après la déposition de Maya.
#13novembre Maya, rescapée du Carillon,explique qu'elle a pu récupérer l'alliance de son époux décédé dans l'attentat mais qu'elle n'a pas pu assister à ses funérailles à Rabat.
#13novembre Maya, rescapée du Carillon, attend de ce procès "une condamnation à hauteur des faits". Elle ajoute :" Mais la justice ne me rendra pas ceux qui sont partis. C'est bien qu'il y ait un procès mais ça ne changera rien pour moi. Ma vie a été brisée"
#13novembre Maya, rescapée du Carillon:"Quand Amine a été enterré,c'était au Maroc et j'étais encore hospitalisée. Je n'ai pas pu aller à l'enterrement, ni à celui d'Emilie et Charlotte. Je n'ai jamais pu y aller. C'est trop dur".
Elle ne parvient à contenir ses larmes.
#13novembre Maya, rescapée du Carillon, explique qu'elle est architecte, comme Amine (son époux):"on a monté notre agence ensemble, on a rencontre Emilie qui était aussi architecte. On a travaillé sur un concours ensemble"
#13novembre Maya, rescapée du Carillon: "On attendait les résultats de ce concours. On a été primés en décembre, après les attentats."
Me Chemla indique que c'était un "grand concours".
#13novembre A la barre maintenant, la maman de Maya, rescapée du Carillon, qui vient de déposer.
Elle va lire le témoignage de la maman d'Amine, conjoint de Maya, tué sur la terrasse du Carillon. "Elle habite au Maroc et vu les conditions sanitaires, elle n'a pu se déplacer"
#13novembre lecture du témoignage de la maman d'Amine Ibnolmobarak, décédé au Carillon. La maman raconte qu'il a fait médecine avant de se tourner vers l'architecture et de monter on agence avec sa compagne. "Il était heureux et nous l'étions avec lui"
#13novembre lecture du témoignage de la maman d'Amine Ibnolmobarak, décédé au Carillon. "Il devait rentrer à Rabat vers la mi-novembre pour se reposer, nous étions loin d'imaginer qu'il rentrerait dans un cercueil pour être enterré" cc @LCI
#13novembre lecture du témoignage de la maman d'Amine Ibnolmobarak, décédé au Carillon. Elle a passé la soirée du 13 novembre à tenter de joindre son fils, en vain. "Je passais la nuit dans cette terrible inquiétude qui vous tient aux entrailles."
#13novembre lecture du témoignage de la maman d'Amine Ibnolmobarak, décédé au Carillon. "Je me disais il doit être dans un hôpital blessé, inconscient. La nouvelle a fini par tomber par un ami qui m'a dit qu'il l'avait trouvé à l'institut médico-légal"
#13novembre lecture du témoignage de la maman d'Amine Ibnolmobarak, décédé au Carillon. "Derniers adieux et enterrement. Depuis nous cohabitons avec la douleur comme un animal sauvage que nous essayons d'apprivoiser (...) Me restent les souvenirs, les photos"
#13novembre lecture du témoignage de la maman d'Amine Ibnolmobarak, décédé au Carillon. "Mohamed Amine restera vivant dans mon coeur pour me donner la force de poursuivre mon chemin"
#13novembre lecture du témoignage de la maman d'Amine Ibnolmobarak, décédé au Carillon. Elle indique que les actes terroristes ne peuvent être "justifiés par aucune religion ou idéologie"
#13novembre La maman de Maya, rescapée du Carillon, livre maintenant son témoignage. Elle lit. Elle indique que ce soir-là ils étaient avec son mari devant la télé, qu'ils ont vu qu'il y avait des attaques, notamment dans le coin où sortent Amine et Maya.
#13novembre La maman de Maya, rescapée du Carillon, explique avoir reçu en fin de soirée l'appel de sa fille qui lui dit qu'elle est blessée, et qu'Amine est mort. "Ma fille a dit 'je crois qu'il est mort'". Puis les parents vient les images des terrasses attaquées à la télé.
#13novembre La maman de Maya, rescapée du Carillon, lit son témoignage : "je rêve de prendre un hélico pour rejoindre ma fille, je suis pétrifiée"(...) "Trois poches de sang lui ont été administrées"
#13novembre La maman de Maya, rescapée du Carillon, lit son témoignage : "quatre balles de kalachnikovs l'ont atteints aux jambes : tout est explosé, les nerfs, les vaisseaux. Un morceau du mollet gauche est arraché..; Des blessures de guerre en temps de paix"
#13novembre La maman de Maya, rescapée du Carillon, lit son témoignage : "on cherche Amine. On appelle l'institut médico-légal :"Non il n'est pas sur nos listes". (...) Puis la sentence tombe. Après l'espoir et le déni, c'est la confirmation du pire."
#13novembre La maman de Maya, rescapée du Carillon, lit son témoignage : "Nous devons l'annoncer aux parents d'Amine. Faire la queue à l'institut médico-légal (..) Les appels aux organismes, les papiers à fournir, se rendre à la brigade criminelle au 36 quai des Orfèvres"
#13novembre La maman de Maya, rescapée du Carillon, lit son témoignage : "Le réveil de ma fille est pénible, les douleurs sont insupportables". Plusieurs greffes, des opérations. "Il faudra probablement envisager une nouvelle opération pour réparer les tendons"
#13novembre La maman de Maya, rescapée du Carillon, lit son témoignage :"Nous aimions Amine comme un fils, regarder les blessures de ma fille est insupportable. Le simple fait de bouger les draps la fait hurler de douleur. Sa cuisse est brûlée. Elle est très pâle, très affaiblie"
#13novembre La maman de Maya,rescapée du Carillon, lit son témoignage: "Ses plaies m'inquiètent beaucoup. Je crains une gangrène mais il ne faut pas montrer nos inquiétudes (...)J'ai failli la perdre.Elle est vivante mais j'ai peur qu'elle sombre, qu'elle veuille rejoindre Amine"
#13novembre La maman de Maya, rescapée du Carillon, lit son témoignage : "Tout me semble irréel, incapable de lire un libre, de fixer mon attention, je n'imprime pas. Je n'admet pas ce qui est arrivé. Je fonds en sanglots. J'erre parfois comme une zombie"
#13novembre La maman de Maya, rescapée du Carillon, lit son témoignage : "Nous étions impressionnés par le charisme d'Amine. Il a tout de suite intégré la famille (...) Sa chaleur et sa tolérance faisait qu'il était apprécié de tous"
#13novembre La maman de Maya, rescapée du Carillon, lit son témoignage : "Le titre de l'exposition en son honneur était : "Un jour prochain je reviendrai" (..) Avec Maya ils étaient tout le temps ensemble, ils voulaient des enfants"
#13novembre La maman de Maya, rescapée du Carillon, lit son témoignage : "Amine savait cuisiner de bons petits plats aux saveurs marocaines qui enchantaient nos papilles"
#13novembre La maman de Maya, rescapée du Carillon, lit son témoignage : "Nous avions rencontré Emilie et Charlotte en janvier 2015, nous avons défilé ensemble après les attaques terroristes contre @Charlie_Hebdo_ . Nous étions Charlie, juif, musulman, chrétien, athé"
#13novembre La maman de Maya, rescapée du Carillon, lit son témoignage : "Qui aurait pu penser que sur les 6 ce jour-là, il n'en resterait que 3 quelques mois plus tard"
#13novembre La maman de Maya, rescapée du Carillon, lit son témoignage : "Ce procès nous replonge dans ses souvenirs douloureux (...) Notre fille a échappé à la mort, elle l'a vue de si près. Nous avons perdu notre gendre, une belle âme"
#13novembre La maman de Maya, rescapée du Carillon, lit son témoignage : "Ce qui leur est arrivé a influencé notre vie. (...) A l'extérieur on parait joyeux mais à l'intérieur ça ne va pas". Elle précise que son mari est atteint d'Alzheimer.
#13novembre La maman de Maya, rescapée du Carillon, lit son témoignage à la barre : "Je demande que justice soit faite"
Me Bibal fait une observation : "Un très grand merci Madame, du fond du cœur"
#13novembre A la barre maintenant Coralie, qui était interne à Saint-Louis et qui buvait ce soir-là un verre au bar du Carillon avec d'autres internes. "Vers 21h30, j'ai quitté le bar du Carillon, j'étais en train de détacher mon vélo quand j'ai entendu comme des pétards"
#13novembre Coralie, qui était au Carillon :" J'ai vu un homme avec une kalachnikov. Je suis partie, puis je suis revenue sur les lieux pour aider. Une scène de guerre, des personnes hurlant, agonisant. Certains étaient morts"
#13novembre Coralie, interne à Saint-Louis qui était au Carillon : "J'ai aidé un jeune homme qui était blessé à l'épaule droit. Les blessés hurlaient, agonisaient. On a eu l'impression que les secours mettaient beaucoup de temps à venir"
#13novembre Coralie, qui était au Carillon :"on a vu des corps enchevêtrés. Quand les blessés ont été évacués, on a pris conscience de ce qu'il s'était passé. Du sang partout, une odeur de poudre"
#13novembre Coralie, qui était au Carillon et qui est à présent à la barre. Cheveux bruns noués, lunettes, tour de cou rouge, chemise blanche, gilet noir. Sa voix tremble quand elle parle, elle est encore bouleversée.
#13novembre Coralie, qui était au Carillon, indique qu'elle est toujours en hypervigilance depuis. "Un boulet aux pieds d'anxiété qui me la quittera plus".
#13novembre Coralie, qui était au Carillon : "J'ai vu des corps enchevêtrés sur la terrasse du Carillon et beaucoup beaucoup de douilles par terre"
#13novembre Coralie, qui était au Carillon : "on manquait de place pour les blessés et malheureusement on a dû déplacer le corps d'une personne décédée vers le trottoir pour avoir de la place pour soigner les blessés"
#13novembre Coralie, qui était au Carillon, parle de ses cauchemars, de son hypervigilance, de sa difficulté à retourner près des lieux du drame.
2e assesseur : il y a eu une itt de 90 jours sur le plan psychologique.
#13novembre Coralie, qui était au Carillon : "dans la rue quand j'entends des bruits je bondis, voir des policiers armés ça m'angoisse, je revois l'arme du terroriste. J'ai beaucoup de mal à prendre les transports en commun"
#13novembre
Une avocat demande une courte suspension pour que les accusés puissent aller aux toilettes. C'est accordé. L'audience est suspendue 10 minutes.
#13novembre
L'audience est reprise.
#13novembre
À la barre, Sylvain, qui était au Carillon. Il a 43 ans. "En 2015 j'avais 37 ans, j'étais gérant d'une entreprise. Le 10 novembre je sortais d'une cure de sevrage. J'étais malade alcoolique. Je revenais à la vie"
#13novembre
Sylvain, rescapé du Carillon : "Je devais rejoindre un ami au Carillon. J'ai vu des étincelles sur la chaussé de la rue Bichat à 3m de moi, j'ai cru à des pétards lancés par des jeunes histoire d'emmerder les passants"
#13novembre
Sylvain, rescapé du Carillon : "Il y a eu un mouvement de panique. J'ai compris qu'il se passait quelque chose mais je ne savais pas quoi. Quelqu'un me disait des trucs qui me semblaient délirants, des tirs, des morts.."
#13novembre
Sylvain, rescapé du Carillon : "Je suis retourné vers le Carillon. C'est là que ça a commencé à devenir difficile (il pleure). J'ai commencé à voir des morts. (...) J'ai évité de porter secours aux blessés car je ne connais pas les 1er secours"
#13novembre
Sylvain, rescapé du Carillon : "J'ai enjambé une jeune fille qui était en train de se vider de son sang, je ne savais pas quoi faire. Je me suis retourné, elle était déjà morte. J'ai enjambé d'autres corps, vu les tables renversées"
#13novembre
Sylvain, rescapé du Carillon, chemise bleue à motif, cheveux barbes et moustaches poivre et sel, tour de cou rouge : "Je suis ressorti, j'ai vu tous les cadavres au niveau des tables, là où il y avait le plus de mort".
#13novembre
Sylvain, rescapé du Carillon : "Comme d'autres témoins je me suis senti impuissant alors je suis reparti. Puis j'ai retrouvé mon ami Benjamin. Il fallait y aller, le quartier avait été bouclé par la police"
#13novembre
Sylvain, rescapé du Carillon : "on est parti chacun d notre côté. Je me suis retrouvé seul chez moi, et là j'ai fait la seule chose que je savais faire pour me réconforter : boire de l'alcool. "
#13novembre
Sylvain, rescapé du Carillon : "J'ai fait une rechute pendant un an et demi. C'est un an et demi de ma vie dont je ne me rappelle à peu près pas. "
#13novembre
Sylvain, rescapé du Carillon : "J'ai retrouvé récemment de moi, avec une bouteille de vodka en forme de kalachnikov, je ne me souviens pas de cette photo ,je devais être dans un état".
#13novembre
Sylvain, rescapé du Carillon : "Ça a ruiné ma vie familiale, professionnelle, personnelle (...) J'ai arrêté de boire en 2017".
#13novembre
Sylvain, rescapé du Carillon : "Je ne voulais pas témoigner. Le saccage de ma vie, les difficultés que je rencontre, l'anxiété, les angoisses... Même si j'ai été traité par une hypnothérapeute"
#13novembre
Sylvain, rescapé du Carillon, n'a pas été blessé physiquement. Il dit qu'il s'est réveillé un dimanche matin en 2017 et qu'il a décidé d'arrêter de boire. "Je sais quel est le prix de la vie. Quand on échappe à la mort on réalise la chance qu'on a d'être en vie"
#13novembre
Sylvain, rescapé du Carillon répondant à son avocat Me Money: "Avant l'attentat, j'ai suivi une cure de sevrage d'un mois. En une soirée, j'ai rechuté pour un an et demi"
#13novembre
Sylvain, rescapé du Carillon, répondant Me Money: "Benjamin m'a proposé de m'accompagner aujourd'hui. Je savais que c'était pas 1 moment agréable à vivre. Il y a beaucoup de colère encore en lui. Il s'est caché sous une voiture avant qu'1 riverain l'accueille"
#13novembre
Sylvain, rescapé du Carillon, répondant Me Money: "Je suis plutôt du côté joyeux de la vie" (aujourd'hui)
#13novembre
Sylvain, rescapé du Carillon, répondant Me Money: "Ma motivation numéro une de ce procès c'est de me libérer de choses enfouies, pour participer à la justice, si mon témoignage peut profiter à qui que ce soir, tant mieux"
#13novembre
Sylvain, rescapé du Carillon, répondant Me Money: "Pour les jeunes gens accusés, j'aimerais qu'ils prennent conscience. C'est quand on arrive à prendre conscience qu'on arrive à régler les problèmes.
#13novembre
Sylvain, rescapé du Carillon, répondant Me Money:
"J'espère que les témoignages vont les faire cogiter (les accusés), que certains iront vers la rédemption, quelque chose comme ça"
#13novembre
Le président appelle une partie civile, qui était au Carillon. Me Cerceau son avocate explique qu'il est dans la salle "mais qu'il ne pourra pas, qu'il n'est pas capable d'autant qu'il travaille encore là-bas"
#13novembre
Mohand Ramdane, serveur du Carillon: "J'étais au Carillon tous les jours, mon oncle était content, je suis à l'heure"
#13novembre
Mohand Ramdane qui était serveur dit qu'il connaissait presque tout le monde. "J'étais à la pompe à bière & j'ai vu tout le monde qui tombe comme ça. On entend les rafales "tatatatat"même aujourd'hui je tremble encore, c'est comme si c'était hier"
#13novembre Mohand Ramdane, serveur au Carillon à l'époque: "c'était comme dans un film. Je voyais des corps. Tout le monde criait. Je me disais c'est un film, j'arrive pas à croire. Y'avait les pompiers puis la foule. La police est arrivée, ils ont viré tout le monde"
#13novembre
Mohand Ramdane,serveur au Carillon: "moi je suis resté jusqu'à 4 heures du matin à regarder les corps. Je le regrette...Ce qu'ont fait ces gens (il désigne le box), c'est du mal"
#13novembre Mohand Ramdane,serveur au Carillon: "La religion musulmane c'est pas ça, c'est pas vrai". Il reprend son souffle. "Excusez-moi je suis un peu perturbé"
#13novembre Mohand Ramdane,serveur au Carillon: "C'est moi qui ai choisi d'appeler le restaurant le nouveau Carillon pour montrer qu'on est là, toujours debout. Mais en vrai j'ai peur"
#13novembre Mohand Ramdane,serveur au Carillon: "Je suis divorcé, j'ai perdu ma femme, je bois beaucoup d'alcool. J'ai la rage contre eux (les accusés). J'ai jamais eu de kalach dans la main mais si on m'en donne une, peut-être je peux le faire"
#13novembre Mohand Ramdane,serveur au Carillon: "S'il y avait encore la peine de mort, je ne sais pas.. Ils ont fait tellement de mal (les accusés). Ils méritent pas de vivre. Ils sont là, en bonne santé, propres"
#13novembre Mohand Ramdane,serveur au Carillon: "J'espère qu'il y aura de la justice de la vraie justice. Je suis malade mais c'est vrai qu'à l'intérieur de moi il y a quelque chose. C'est très très dur de voir les corps.Ils sont là vivants et quatre minutes après ils sont morts"
#13novembre Mohand Ramdane ,serveur au Carillon: "Si j'étais mort ce jour-là, ce serait mieux pour moi".
Il indique qu'il se sent mieux d'avoir parlé aujourd'hui.
#13novembre Une nouvelle partie civile est à la barre. Elle lit son témoignage. (désolée je n'ai pas son prénom). Elle était enceinte de 7 mois au moment de l'attentat au Carillon. Elle a les cheveux courts, bruns, porte un pull violet, et un tour de cou rouge.
#13novembre La jeune femme à la barre indique qu'elle n'a pas été blessée dans l'attaque, ni son mari, ni son bébé. Elle dit qu'elle pense souvent aux victimes. Elle est très émue.
#13novembre La jeune femme, partie civile, à la barre:" "Je voulais témoigner pour vaincre ma culpabilité d'aller moins mal que les autres. Je pense à Maya, son témoignage, et celui de sa maman m'ont bouleversée"
#13novembre La jeune femme, partie civile, à la barre,est originaire d'Iran, elle raconte son histoire, explique qu'elle a échappé deux fois à la mort. "Il faut que je vienne témoigner, c'est un devoir moral"
#13novembre La jeune femme, partie civile, à la barre:" Ca va, on va de l'avant. Récemment j'ai revu une psychiatre, tout ça est remonté. Il y a beaucoup de choses de mon passé qui ont fait écho aujourd'hui. Je ne suis pas suivie"
#13novembre La jeune femme, partie civile, à la barre:"Je suis obligée d'aller bien, c'est une obligation, ça l'a toujours été dans ma famille."
#13novembre La jeune femme, partie civile, à la barre:" "Le fait qu'il y ait un procès, c'est très très important."
#13novembre L'audience est suspendue, elle reprendra demain à 12h30.
#13Novembre #procès jour 14 (De nuit)
#13Novembre #procès jour 14 (De nuit)
#13novembre #procès
Compte-rendu d'audience après les dépositions de victimes de la 3e explosion au Stade de France et de victimes qui se trouvaient au Carillon le 13-11-15 lci.fr/justice-faits-…

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30 Sep
#13novembre
A la barre maintenant, Amanda, partie civile. Cheveux bruns au carré, de grans yeux une chemise grise à motif, un tour de cou rouge. Elle était avec Camila, sa collègue Brésilienne qui vient de déposer. Elle était venue faire un master à Paris.
#13novembre Amanda partie civile explique qu'elle était à Paris depuis 3 semaines quand il y a eu les attentats. Elle vivait dans le 11e, près des terrasses, elle n'avait pas encore de "vrai lit"
#13novembre
Amanda, partie civile était aussi avec des amis Brésiliens architectes venus passer le week-end: "Je connaissais Le Petit Cambodge mais on est allé dîner un peu par hasard. C'était plein. Il restait une seule table dehors. Il faisait très froid."
Read 177 tweets
23 Sep
#13novembre #procès Jour 11
Aujourd'hui nous avons Hagen au contrôle, qui vous salue.
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22 Sep
#13novembre
Le commissaire BAC75N : je me souviens d'un homme qui m'a dit 'Grâce à vous je vais revoir mes enfants'
#13novembre
Le commissaire BAC75N : les personnes ont été sorties avec les moyens du bord: barrières, portages à bras...
#13novembre
Le commissaire BAC75N : Il y a eu ensuite beaucoup d'appels, dont des appels parasites. (..) Avec mes effectifs de la Bac ont a quitté le Bataclan, on a fait le tour pour les levées de doute, rue Amelot... Ensuite l'asaut a été donné.
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