#13novembre
A la barre maintenant, Amanda, partie civile. Cheveux bruns au carré, de grans yeux une chemise grise à motif, un tour de cou rouge. Elle était avec Camila, sa collègue Brésilienne qui vient de déposer. Elle était venue faire un master à Paris.
#13novembre Amanda partie civile explique qu'elle était à Paris depuis 3 semaines quand il y a eu les attentats. Elle vivait dans le 11e, près des terrasses, elle n'avait pas encore de "vrai lit"
#13novembre
Amanda, partie civile était aussi avec des amis Brésiliens architectes venus passer le week-end: "Je connaissais Le Petit Cambodge mais on est allé dîner un peu par hasard. C'était plein. Il restait une seule table dehors. Il faisait très froid."
#13novembre
Amanda, partie civile:"On venait de finir de manger. (...) J'étais dos à la verrière. J'ai une personnalité très réactive. J'ai entendu des bruits, des cris des gens, des gens du Carillon je pense qui prenaient déjà des balles je pense. "
#13novembre
Amanda, partie civile: "Je suis devenue une bête, c'était irrationnel. A aucun moment je n'ai pensé à aider mes amis (elle pleure). Peut-être si j'avais été avec un enfant"
#13novembre
Amanda, partie civile:"Je me suis lancée vers mon copain. Je me souviens les tables qui s'envolaient, les chaises.... Je pensais me protéger"
#13novembre
Amanda, partie civile:"j'avais jamais vu une scène pareille. Du sang, des gens qui criaient. Je pensais que j'étais dans un film de fiction, une scène de guerre
#13novembre
Amanda, partie civile:"J'ai vu Camila, elle était blessée. Moi je n'avais aucune blessure. (...) elle m'a demandé si elle allait mourir. J'ai répondu 'non', mais e ne savais pas, mais elle était très blessée"
#13novembre
Amanda, partie civile: "J'ai pas vu les terroristes ce soir-là mais j'ai vu beaucoup de choses, beaucoup de blessés, beaucoup de morts"
Amanda, partie civile:"On est parti vers 4 heures du matin du quai des Orfèvres, on est parti à l'hôpital pour avoir des nouvelles de Camila. On nous a dit qu'elle était déjà en chirurgie. On nous a demandé de partir. "
#13novembre
Amanda, partie civile:" j'ai essayé de dormir mais je n'ai pas réussi, il y avait des flashs, des bruits, des odeurs (....)"
#13novembre
Amanda, partie civile:"Après, je faisais des choses un peu mécaniques. J'ai essayé d'aller voir de cours de mon master mais c'était impossible de me concentrer. Je faisais des cauchemars, je rêvais d'un nouvel attentat"
#13novembre
Amanda, partie civile:"J'avais peur, j'avais très peur. Dès que je voyais la police, je pensais à une nouvelle tragédie. Dès que je voyais une ambulance, je pensais à un nouvel attentat".
#13novembre
Amanda, partie civile:"Depuis novembre 2015, j'ai eu beaucoup d'aide. Je vois une psychanalyste, et il y a l'entourage. Tous ces gens m'ont énormément aidée " (elle pleure)
#13novembre
Amanda, partie civile:"Au début, je ne pensais pas être ici, parler, suivre le jugement. Je ne sais pas quoi attendre. Je ne sais pas quel changement. Rien ne peut changer mais je pense que c'est très important d'avoir ces moments-là, la justice".
#13novembre
Amanda, partie civile:"De notre table je suis la seule qui vit encore à Paris. (....) Pour moi c'était important de faire partie de ce processus historique. J'ai vu des choses et je voulais faire partie de ce processus. "
#13novembre
Amanda, partie civile:"Malgré toute la peur, malgré les difficultés de continuer à vivre ici, je suis là. Je n'ai jamais pensé quitter Paris et la France. J'aime beaucoup la culture française, Paris"
#13novembre
Amanda, partie civile, répondant au président: "J'ai d'abord pensé à un règlement de compte, par rapport au bar.
Le président: du banditisme?
Amanda: oui
#13novembre
Amanda a fini. Elle rejoint son amie Camila sur un banc dans la salle. Les deux jeunes femmes brésiliennes s'enlacent pendant plusieurs minutes.
#13novembre
A la barre à présent, Nicole, maman de Caroline, grièvement blessée au Carillon. Elle lit son témoignage.
#13novembre Nicole, maman de Caroline, grièvement blessée au Carillon. "Ma fille est restée longtemps sur la table d'opération sans savoir quelles seraient les conséquences"
#13novembre Nicole, maman de Caroline, grièvement blessée au Carillon:"Caroline a été soignée de façon extraordinaire". Elle évoque les soins, la rééducation, et le suivi par un psychologue. "Les médecins nous parlaient de membres délabrés pour parler de ces jambes"
#13novembre Nicole, maman de Caroline, grièvement blessée au Carillon: "Caroline est restée longtemps en fauteuil"
#13novembre Nicole, maman de Caroline, grièvement blessée au Carillon: "J'ai une colère très forte envers ces personnes (les accusés). Je pense aller m'investir dans une association pour venir en aide à ces jeunes en errance"
#13novembre Nicole, maman de Caroline, grièvement blessée au Carillon :"Notre fille est extraordinaire, elle a plein de projets. Ces terroristes ont voulu l'abattre"
#13novembre Nicole, maman de Caroline, grièvement blessée au Carillon :"Des séquelles physiques et psychologiques persistent (...) On la sent en équilibre (...)Elle vient de déménager à l'étranger"
#13novembre Nicole, maman de Caroline, grièvement blessée au Carillon :"Caroline ne souhaitait pas assister au procès. Finalement, elle est venue un jour. Elle a été surprise et désarçonnée par l'air si normal des accusés"
#13novembre Nicole, maman de Caroline, grièvement blessée au Carillon :"Depuis les attentats, notre fille essaie de comprendre ce qui a pu pousser certains à agir de façon aussi bestiale"
#13novembre Nicole, maman de Caroline, grièvement blessée au Carillon :"j'ai de la colère envers ces accusés qui ne diminue pas mais je ne répondrai jamais par la violence"
#13novembre Nicole, maman de Caroline, grièvement blessée au Carillon :"Au nom d'aucune religion il est possible de faire cela. Quelle hypocrisie"
#13novembre
A la barre maintenant, Aminata, sœur de Asta Diakité, décédée rue Bichat. Elle était avec sa soeur en voiture quand celle-ci a été atteinte par les balles. "
#13novembre
Aminata, partie civile dit avoir pensé à 1 "règlement de compte" quand les balles ont été tirées :" J'étais avec ma sœur Asta. Mon fils de 1 an était assis à l'arrière de la voiture, quand il y a eu les coups de feu.
#13novembre
Aminata, partie civile "Mon fils a crié, pleuré. Ma soeyr s'est retournée vers lui pour poser sa main sur lui et pour le rassurer. On s'est baissé. Puis je les ai entendus repartir"
#13novembre Aminata, partie civile : "J'ai pris mon fils. Ma soeur ne bougeait pas. Je lui ai dit : 'Asta lève-toi, enlève ta ceinture, mais elle bouge pas'. J'ai couru avec mon fils dans les bras, j'ai enjambé des personnes au sol"
#13novembre Aminata, partie civile:"Un homme interne a commencé à lui faire les premiers soins (...) On a tout fait pour la réanimer, en vain"
#13novembre
Aminata, partie civile, parle très très vite. Elle donne beaucoup de détails. Elle porte un tour de cou rouge, un châle à carreaux gris et noir.
#13novembre
Aminata, partie civile:"Moi je saignais, je me suis dit: on verra ça + tard. A l'hôpital, on m'a dit que 'j'avais des impacts dans la tête. Je voulais être avec ma famille alors je me suis dit: Doliprane et ça ira.Mon fils lui avait des bouts de verre dans l'oreille"
#13novembre
Aminata, partie civile, est rayonnante et pleine de vie malgré le drame. Elle a opté pour une "thérapie familiale". Elle a quatre autres frères et soeurs. une grande famille, elle est entourée.
#13novembre
Aminata, partie civile, s'est fait retirer les impacts de balles qu'elle avait dans la tête.Aujourd'hui elle dit avoir encore des migraines,& ne plus supporter les lumières puissantes, comme ici, au tribunal. Elle a aussi beaucoup de mal à trouver le sommeil le soir.
#13novembre
Aminata, partie civile, indique n'avoir pas voulu savoir combien de projectiles avaient atteints sa soeur le 13 novembre 2015. Elle indique que sa sœur Asta est enterrée au Mali.
#13novembre
Fin du témoignage d'Aminata.
#13novembre
Salah Abdeslam se lève et enlève son masque.
Le président :" Je ne suis pas sûr que les parties civiles souhaitent votre intervention, sauf si c'est pour avoir des mots un peu moins provocateurs que jusqu'à présent".
#13novembre
Salah Abdeslam : "C'est pas pour être provocateur. Si je prends la parole. En tout cas pas pour être plus provocateur que les personnes qui se sont exprimées hier. je vais aller droit au but. "
#13novembre
Salah Abdeslam : "Les victimes qui se sont exprimées à l'instant se sont revendiquées de l'islam, je sais que ce que je vais dire ne vas pas plaire à tout le monde mais nous visons les mécréants, si nous avons attaqué des musulmans ça n'était pas notre intention.
#13novembre
Salah Abdeslam : J'entends bien que les gens souffrent, j'entends les victimes s'exprimer, ça se voit que c'est de bonnes personnes qui avaient des qualités, alors heu...
#13novembre
Salah Abdeslam :"Voilà comme nous aussi les musulmans on a été touchés, y'a beaucoup de victimes de notre côté en Syrie et en Irak, des enfants qui allaient à l'école, à la boulangerie, et qui ont été tuées par la coalition"
#13novembre
Salah Abdeslam : "Je veux dire à ces deux victimes (Aminata et Sira à la barre,) que nous on n'a pas visé les musulmans. Si votre sœur est décédée c'était un accident de notre part".
Protestation et colère dans la salle
#13novembre
Le président : Un accident...Et merci pour les non-musulmans qui sont dans la salle.
Salah Abdeslam continue: "on ne vise pas les musulmans, on ne vise que les mécréants"
Dans la salle, des parties civiles excédées crient: "bien sûr!"
#13novembre
Aminata à la barre tente de réagir aux propos de Salah Abdeslam
Abdeslam veut poursuivre
Le président : c'est bon on a compris
#13novembre
A la barre depuis plusieurs minutes, Yolande maman des jumelles Charlotte et Emilie Méaud décédée au Carillon . Une photo des deux jeunes filles décédées est projetée à l'écran.
#13novembre
Yolande, partie civile: "Charlotte et Emilie étaient belles, vivantes, heureuses, dynamiques, gaies. j'étais et je serais toujours fière d'elles"
#13novembre
Yolande, partie civile: "Emilie travaillait dans une agence d'architecture parisienne, Charlotte était titulaire d’une thèse de génie civil à Lyon"
#13novembre
Yolande, partie civile: "Elles étaient sensibles à la fragilité de la planète, elles se déplaçaient à vélo, le vélo d’Emilie est resté longtemps accroché près du Carillon"
#13novembre
Yolande, partie civile au sujet de Charlotte et Emilie, ses deux filles décédées: "Elles étaient sportives, Charlotte avait fait le tour du mont blanc toute seule, Emilie l’a fait l’année suivante avec une amie, elles aiment les voyages"
#13novembre
Yolande, partie civile: Ce soir-là elles avaient décidé de de se retrouver comme souvent au Carillon avec des amis: Maya, Amine, Medhi. Pour refaire peut-être le monde, malheureusement seuls 2 ont survécu, gravement blessés"
#13novembre
Yolande, partie civile, a passé une nuit d'angoisse terrible entre les 13 et 14 novembre, tentant de retrouver ses filles.
#13novembre
Yolande, partie civile : "puis vient l'annonce: mortes, décédées. C’est fini. Toutes les deux. On ne peut rien changer. Je crois que sur le moment j’ai hurlé"
#13novembre
Yolande, partie civile : "Y'a plus rien. Perdre ses 2 filles en même temps. Je savais que je ne pouvais plus les voir, les entendre, le vide, le monde s’écroule, y’a que la douleur"
#13novembre
Yolande, partie civile: "Il faut préparer les obsèques pour ses filles ensuite. Préparer les obsèques pour ses filles... Non mais quelle horreur"
#13novembre
Yolande, partie civile: "de mes filles il ne me reste que ces souvenirs, ces photos, mais qui ne combleront pas le vide"
#13novembre
Yolande, partie civile: "Ces jeunes étaient des cibles faciles (...) elles défendaient la tolérance, luttaient contre le racisme, l'obscurantisme et elles en ont été les tristes victimes"
#13novembre
Yassine Atar se lève et veut parler. Il dit avoir été très touchés par des témoignages, comme celui de Maya hier. "J'entends dans les journaux les terroristes les terroristes. On est présumé innocent, moi je ne suis pas un terroriste"
#13novembre
Yassine Atar :" je condamne ces actes avec la plus grande fermeté et je veux faire part aux victimes de ma plus grande compassion. Ça me tenait vraiment à cœur de m'exprimer, j'avais très très mal au cœur"
#13novembre L'audience est suspendue.
#13novembre
L'audience est reprise.
#13novembre
A la barre, Claude-Emmanuel, partie civile. Chemise blanche, veste grise, tour de cou rouge. "J'étais à la Bonne bière"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile:"Ce procès n'est pas évident pour moi. Je pensais que ça m'indifférait, que ça n'allait pas m'éclairer sur les faits, j'avais l'impression de tout savoir, j'avais l'impression que ce serait inutile"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile:"Partie civile ça me paraissait pas du tout évident. Je me suis dit "À quoi bon". Et j'ai changé d'avis, pour toutes les personnes blessées, pour toutes les victimes. Je pense qu'avec toutes ces personnes on a des destins liés"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile: "Je pense que sans justice c'est la loi du plus fort. C'est pour ça que j'ai décidé de témoigner"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile: "Je pense à Chris, mon compagnon d'infortune rencontré place de la République. "
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile, part à La Bonne bière avec son ami. Le serveur lui demande intérieur ou extérieur. Je dis : "extérieur". Puis je me ravise : "intérieur". Son choix lui a sauvé la vie.
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile:les tirs éclatent. J'ai rien vu, j'ai entendu. J'ai entendu les bruits, les cris. J'ai tout de suite voulu me réfugier. J'ai tout de suite pensé à un attentat"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile: "J'avais dit à des amis après @Charlie_Hebdo_ , je savais ça n'allait pas s'arrêter là"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile, a été blessé à la jambe. "des témoins me disent que j'ai crié plusieurs fois : 'je veux vivre'. Puis une femme a essayé de me poser un garrot"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile: "Le temps passait, j'ai senti que mes forces m'abandonnaient. J'ai vu la mort. Je me suis vu mourir. J'ai pas eu peur, j'étais juste révolté, je me suis dit que j'avais pas choisi ce moment-là. Puis j'ai entendu les secours arriver"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile: "J'ai résisté, je me suis cramponné à la vie. Je n'ai jamais perdu connaissance"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile: "Je suis arrivé aux urgences à Saint-Antoine, avec plein de gens affairés de partout. On m'a transfusé, on m'a dit que j'avais perdu 2 litres de sang. Je me suis dit je suis sauvé"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile: "La douleur était devenue hyper forte, j'avais un sentiment de soif incroyable. On me refusait à boire en me disant qu'il y allait y avoir des opérations. J'avais un gant sur mes lèvres, à la fin je mangeais les peaux de ma bouche"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile: "Un policier m'avait demandé mon portable. J'ai été con de lui donner. J'ai été coupé du monde"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile: "une balle avait brûlé mon intestin. Je suis passé au bloc, l'opération, le réveil. J'étais pas trop mal au réveil."
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile, a aussi été blessé à la jambe. "La balle s'est arrêtée miraculeusement à 1mm de la vessie. La seule chose qui me préoccupait était de savoir si j'allais pouvoir remarcher un jour"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile: "J'ai dû aussi apprendre à me laisser nettoyer (rire nerveux) Ça a été compliqué, j'étais tuyauté de partout pour manger, boire, uriner"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile: "Le lendemain, une amie médecin est venue me voir. Elle est partie au bout de 15 minutes, la visisite la plus courte que j'ai jamais eue. Puis elle est revenue avec plein de médecins.
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile:"On m'a emmené faire un scanner, puis dans une espèce de salle avec des voyants de partout, j'avais l'impression d'être dans un vaisseau spatial, personne ne m'a rien dit"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile: "Je faisais une embolie pulmonaire déjà bien avancée. Sans mon amie, ça n'avait pas été décelé. J'ai failli mourir une deuxième fois"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile, travaille aujourd'hui pour la plateforme jeveuxaider.gouv.fr
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile : "Aujourd'hui vous avez devant vous un homme debout, tranquille, heureux, même si de temps en temps fragile"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile: "je passe une partie de ma vie à aider des jeunes des quartiers, des gens défavorisés (...) J'essaie de contribuer à ce qu'ils deviennent citoyens et j'espère aussi que mes mésaventures n'auront pas servi à rien"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile, s'adresse aux accusés:" je vous parle sans haine. J'ai lu que certains d'entre vous étaient désireux de dialogue, notamment vous M. Abdeslam. Je vous considère comme des êtres humains au-delà des crimes qui vous sont reprochés"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile: "Je me suis souvent demandé pourquoi vous avez fait cela. Qu'est ce qu'il se passe dans une tête pour qu'un jour on décide de tuer?Ce qui vous a animé"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile: "quand je lis certaines déclarations, j'ai l'impression que vos justifications sont un petit peu tardives"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile: "j'ai lu aussi que vous n'aviez rien de personnel contre nous, contre moi. Mais si bien sûr, je suis un mécréant!"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile: "Nous on n'est pas des numéros et vous vous n'êtes pas des robots. Vous dites que vous voulez vous venger de ce qu'il s'est passé en Irak, en Syrie, en Libye"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile, regardant les accusés: "Comment avez-vous pu penser que la mort de gens ici pourrait compenser la mort de gens là-bas"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile:"J'aimerais vous parler un jour, peut-être pas devant ce tribunal mais si vous êtes prêt à dialoguer, moi je suis prêt à pardonner. Mais un pardon ça se demande"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile: Pardonner c'est une démarche assez exigeante qui demande à vous et à moi de faire un sacré bout de chemin"
#13novembre
Claude-Emmanuel, partie civile: "Ça ne me rendra pas mon pied, ça ne me rendra pas mon intestin, mais je suis prêt à dialoguer, même s'il faut venir vous voir en prison. Mais encore faut-il que vous ayez le courage d'être des hommes"
#13novembre
A la barre à présent, Hémana, père de Kerheddine Sahbi décédé à la Bonne Bière :" J'ai hésité longtemps à venir ici depuis Alger mais je suis là en mémoire de mon fils assassiné Kerheddine que tout le monde appelait Didine. "lemonde.fr/attaques-a-par…
#13novembre
Hémana, partie civile: "Chez nous il n'y a pas de mécréant, il n'y a que des musulmans, donc je vois pas trop"
#13novembre
Hémana, partie civile: "Mon fils s'est installé à Paris, j'étais tout le temps en contact avec lui pour prendre de ses nouvelles. Il suivait ses études, il vivait près de République, et œuvrait dans des associations"
#13novembre
Hémana, partie civile: "Un an après son arrivée à Paris, j'ai appris la mauvaise nouvelle (...) Nous l'avons rapatrié et nous l'avons inhumé en Algérie. Et nous avons fondé une fondation dédiée à Didine, pour continuer à le faire vivre".
#13novembre
Hémana, partie civile: "Pour aucun motif on ne peut tuer au nom de l'islam. Moi mon islam, c'est l'islam de la tolérance, de la paix, de l'amour, du partage. Cet islam dont certains parlent n'est pas le mien"
#13novembre
Hémana, partie civile: "il y a un verset dans le Coran qui dit: 'Dieu est beau et il aime la beauté'. Voilà ce que j'avais à dire".
#13novembre
Hémana, partie civile à la barre porte un pull noir, un chemise jaune, a les cheveux poivre et sel, un tour de cou vert, et un accent.
#13novembre
Hémana, partie civile se met à pleurer quand il se souvient du moment où on lui a appris la mort de son fils. Il raconte que son fils passait devant la Bonne Bière, quant un tir mortel l'a atteint.
#13novembre
Hémana, partie civile déclare : "Je savais plus où j'étais". il essuie ses larmes avec son mouchoir.
#13novembre
Hémana, partie civile: Mon fils était musulman. Si on parle de mécréants, y'a déjà trois milliards de bouddhistes, alors je crois que toute l'humanité va y passer" (rires dans la salle)
#13novembre
A la barre maintenant, Grégory, patron de La Belle équipe. Gilet noir, chemise blanche, cheveux poivre et sel, lunettes de vue. "Je voudrais m'adresser à toutes les familles de La Belle Equipe, je pense particulièrement aux parents qui ont perdu un enfant ce soir-là.
#13novembre
Grégory, patron de La Belle équipe :"toute la France et au-delà a été touchée ce soir-là". Il rappelle que 21 personnes ont été tuées dans son établissement :"dix faisaient partie de ma vie, c'est des morceaux de ma chair qui ont été arrachés"
#13novembre Grégory, patron de La Belle équipe a perdu sa femme et la mère de ses enfants : "C'est une reine à qui j'ai fermé les yeux avant son dernier souffle de vie"
#13novembre
Grégory, patron de La Belle équipe ":Djamila, je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai"
lemonde.fr/attaques-a-par…
#13novembre
Grégory, patron de La Belle équipe :"Nos ennemis ne ce sont pas trompés de cible, toute la France était là sur notre terrasse, il suffit de regarder les noms de ceux et celles qui étaient là ce soir-là"
#13novembre
Grégory, patron de La Belle équipe au sujet des accusés :"Ils sont de simples fantassins du mal, des écervelés (...) Pour eux je n'ai qu'indifférence."
#13novembre
Grégory, patron de La Belle équipe :"Leur présence (aux accusés est nécessaire ici. Moi, je veux qu'après leurs noms et leurs visages on les oublie tout court"
#13novembre
Grégory, patron de La Belle équipe : "Les attaques du 13 novembre ont ciblé exclusivement des lieux de fraternité"
#13novembre
Grégory, patron de La Belle équipe : "Je suis resté fermé jusqu'au 21 mars 2016, plus de quatre mois. Dans ce laps de temps, je n'ai jamais été contacté, rien. (...)"
#13novembre
Grégory, patron de La Belle équipe : "A moins que je sois fou, n'aurait-il pas été normal d'entendre: "bonjour monsieur comment allez-vous?"
#13novembre
Grégory, patron de La Belle équipe : "La République doit avoir des actes en adéquation avec ses valeurs. Ce drame, je l'ai vécu depuis son épicentre. Et dans la gestion de l'après 13 novembre, j'ai vu des défaillances graves".
#13novembre
Le président: peut-on vous demander de témoigner aussi sur le déroulement des faits?
Grégory, patron de La Belle équipe : "je m'apprêtais à sortir de mon établissement, j'entends un bruit, je crois à une défaillance électrique, puis à un pétard"
#13novembre
Grégory, patron de La Belle équipe : "puis je vois un homme avec une arme, je pense à un règlement de compte. J'ai croisé les doigts pour que Djamila soit aux toilettes à ce moment-là et pas en terrasse"
#13novembre
Grégory, patron de La Belle équipe : "J'ai dit aux gens de rester couchés, je suis parti vers la cuisine, puis je suis revenu de la terrasse, où il y avait déjà des gens en train de s'occuper des personnes".
#13novembre
Grégory, patron de La Belle Équipe, explique qu'il ferme tous les 13 novembre. Qu'il y a des policiers tous les jours devant son établissement, que c'est "anxiogène" pour le staff, les clients.
#13novembre
Grégory, patron de La Belle Équipe, parle des militaires autour de son établissement. "Vous savez on est très très bien, dit-il avec ironie. Et puis vous savez, ils consomment les militaires" (rires dans la salle).
#13novembre
Grégory, patron de La Belle Équipe: "(après les attentats), j'ai tout cassé et j'ai refait mon bébé tout seul." Il précise que la mairie lui a donné 40 000 euros, mais comme au restaurant d'en face qui a reçu "une balle".
#13novembre
Grégory, patron de La Belle Équipe, au sujet de son restaurant:"quand on détruit votre maison, faut la reconstruire, alors je l'ai fait tout seul".
#13novembre
Grégory, patron de La Belle Équipe :"Je suis arrivé sur la terrasse, il y a des corps allongés. Je cherche djamila, elle a pris des balles dans le dos. Je le savais pas mais ça assomme"
#13novembre
Grégory, patron de La Belle Équipe :"Je lui ai parlé elle m'a répondu. J'étais content. On l'a emmenée au Petit Baiöna, elle était essoufflée. Je pensais même pas à la mort à ce moment-là"
#13novembre
Grégory, patron de La Belle Équipe, pense que sa femme va bien, qu'elle va s'en sortir :"J'ai failli prendre un pompier, ils étaient abasourdis. J'exagère à peine. "
#13novembre
Grégory, patron de La Belle Équipe :Djamila était allongée sur une table, je lui tenais la main. Elle m'a dit :'Tess' (le nom de leur fille) je sais pas ce qu'elle réalisait, ce qu'elle réalisait pas".
#13novembre
Grégory, patron de La Belle Équipe :"A un moment elle ne respirait plus j'ai compris qu'elle était morte, je lui ai fermé les yeux. Elle est partie super calme. Je sais qu'elle n'a pas souffert"
#13novembre
A la barre maintenant, Nicolas, il était serveur à la Belle équipe. Il est aujourd'hui le directeur de l'établissement: "J'oublierai jamais le bruit des balles puis le silence." Il n'a pas été atteint physiquement.
Il lit son témoignage et parle très vite.
#13novembre
Nicolas, serveur de la Belle équipe, cheveux châtains, barbe courte et moustache, veste en jean, sweat gris, collier rouge.
#13novembre
Nicolas, serveur de la Belle équipe: "Je suis resté pour Hodda, elle était belle, elle avait encore les yeux ouverts" lemonde.fr/attaques-a-par…
#13novembre
Nicolas, serveur de la Belle équipe :"je témoigne aujourd’hui sans haine et sans colère"
#13novembre
Nicolas, ancien serveur et aujourd'hui directeur de la Belle équipe cite Louis Aragon à la fin de sa déposition : "Quand il faudra fermer le livre ce sera sans regretter rien. J'ai vu tant de gens si mal vivre et tant de gens mourir si bien."
#13novembre
Nicolas ancien serveur et aujourd'hui directeur de la Belle équipe: "Je viens de Toulouse, je suis arrivé à Paris en octobre 2015. Mon histoire à Paris, elle a commencé par un attentat".
#13novembre
A la barre maintenant Baptiste, jeune homme brun, barbe, moustache, t-shirt noir, tour de cou rouge :"J'ai perdu une dizaine de potes ce soir-là (...) Mon plus grand regret c'est de ne pas avoir pu les sauver ce soir-là"
#13novembre
Baptiste, partie civile, explique qu'il était en train de commander 3 coupes de champagnes au bar quand les coups de feu ont commencé. Il décrit ses potes, "des balles dans la tête", "balle dans le corps", partout où il regarde"
#13novembre
Baptiste, partie civile: "Un pote me dit :"sauve-moi", je pouvais pas. Un pompier me dit qu'il est foutu. Une fille avait plus de genoux, un pote meurt dans mes bras.
#13novembre
Baptiste, partie civile: Après je reste dix minutes près de mon ami à le fixer, pour ne pas l'oublier quoi, c'était Romain, Romain Feuillade. lemonde.fr/attaques-a-par…
#13novembre
Baptiste, partie civile, explique qu'il est retourné travailler 4 jours après, qu'il a enterré 3 potes en même temps.
#13novembre
Baptiste, partie civile, être tout le temps sur le qui-vive, la vie intime est compliquée. On est marqué". Il ne va plus au cinéma, ne prend plus les transports. Il dit avoir un suivi "depuis un an". Il ajoute : depuis que je sais que je vais témoigner ici"
#13novembre
Jocelyne, la maman de Romain Feuillade, décédé, est maintenant à la barre. Elle porte un tour de cou rouge, elle est en larmes. Elle parle de son fils qui a fait une école de théâtre. Elle décrit quelqu'un de "tolérant, très coquet, on était très complice"
#13novembre
Jocelyne, partie civile, maman de Romain Feuillade : "La dernière fois que nous avons serré Romain dans nos bras, c'était en octobre 2015, pour ses 31 ans"
Elle a apporté un ours en peluche avec elle, avec un t-shirt bleu.
#13novembre
Jocelyne, partie civile, maman de Romain Feuillade : "C'est ma soeur qui m'a appelé pour me dire que des attentats s'étaient produits dans le quartier du bar de Romain. Mon mari m'a dit de ne pas m'inquiéter, il ne travaillait pas le vendredi"
#13novembre
Jocelyne, partie civile, maman de Romain Feuillade : "En apprenant la mort de Romain on crie, on pleure, on fait n'importe quoi. Je suis allé dans sa chambre prendre la peluche qui est là, que l'on a acheté pour ses 20 ans"
#13novembre
Jocelyne, partie civile, maman de Romain Feuillade :"Sa peluche maintenant, elle est avec nous dans notre chambre, avec la photo de Romain"
#13novembre
Jocelyne, partie civile, maman de Romain Feuillade : "Maintenant son papa vit dans une bulle, c'est trop difficile. Il n'est pas là aujourd'hui."Elle est en sanglots.
#13novembre
Jocelyne, partie civile, maman de Romain Feuillade, lit une lettre de son fils écrite en 2009. Il parle du cadeau pour ses parents, témoignant de tout l'amour qu'il a pour eux dans son coeur.
#13novembre
Jocelyne, partie civile, maman de Romain Feuillade, lit une lettre de son fils: "Vous avez toujours été là pour moi (...) j'espère un jour pouvoir vous donner autant (...) Merci pour l'éducation que j'ai reçue"
#13novembre
Jocelyne, partie civile, maman de Romain Feuillade, lit une lettre de son fils: "Je vous dois beaucoup de mes qualités (....) Maman, une épaule, une confidente, toi aussi prête.à tout pour mon bonheur, je t'admire vraiment"
#13novembre
Jocelyne, partie civile, maman de Romain Feuillade, lit une lettre de son fils: "Maman tu es incroyable et ça fait du bien car avec toi j'ai toujours l'impression d'être le meilleur"
#13novembre
Jocelyne, partie civile, maman de Romain Feuillade, lit une lettre de son fils: "Maman papa je vous aime, et je vous embrasse de tout mon coeur"
#13novembre
Jocelyne, partie civile, maman de Romain Feuillade au sujet de la lettre de son fils. "voilà, c'est le plus beau cadeau qu'on a reçu".
Elle est effondrée. Beaucoup d'émotion et de larmes dans la salle. Baptiste et Nicolas, les amis de Romain quittent la salle.
#13novembre
Jocelyne, partie civile, maman de Romain Feuillade serre à présent l'ours en peluche de son fils.
#13novembre
Vincent, grand-frère de Romain Feuillade, décédé à La Belle équipe est à la barre: "Romain était un gentil. Je suis ici pour témoigner en mémoire de mon frère mais aussi en mémoire de toutes les victimes des attentats"
#13novembre
Vincent, grand-frère de Romain Feuillade, tour de cou vert, sweat gris avec un arc-en-ciel et le logo "Frenchy". Il explique que plusieurs proches sont venus le voir pour annoncer la mort de son frère.
#13novembre
Vincent, grand-frère de Romain Feuillade, "Aurélie m'a dit: Il y a eu des attentats à Paris, Romain est mort. Mon sang n'a fait qu'un tour, je me suis mis à crier. Je suis tombé par terre, inerte"
#13novembre
Vincent, grand-frère de Romain Feuillade :"Je pouvais plus marcher, plus parler. (...) Romain mon petit frère était mort, c'est incompréhensible. Le week-end qui a suivi a été le pire week-end de ma vie"
#13novembre
Vincent, grand-frère de Romain Feuillade : c'était en boucle dans les médias. On reçoit des coups de téléphone, on ne peut pas répondre. "
#13novembre
Vincent, grand-frère de Romain Feuillade : On me force à aller dehors. Sur une terrasse, il y a Le Dauphiné Libéré, avec un très vieille photo de mon petit frère quand il jou au basket, et est écrit qu'il est mort"
#13novembre
Vincent, grand-frère de Romain Feuillade : "Il a fallu ensuite aller voir Romain à l'institut médico-légal. (...) Aller à son domicile, mettre des affaires dans des sacs. On est dans son appartement mais il est pas là"
#13novembre
Vincent, grand-frère de Romain Feuillade : "La dernière fois que j'ai vu mon petit-frère, c'était la crémaillère de notre maison, le 27 juin 2015"
#13novembre
Vincent, grand-frère de Romain Feuillade : "Baptiste l'a dit, Romain voulait fonder une famille avec sa compagne, et le 13 novembre, il lui avait dit qu'il voulait être papa" (il est effondré).
#13novembre
Vincent, grand-frère de Romain Feuillade : "La mise en bière a été insoutenable. Il y a des nuits encore où cette image apparait, les joues creusées, la peau qui est bleue, on a l'impression que c'est un papy de 85 ans, c'est froid"
#13novembre
Vincent, grand-frère de Romain Feuillade : "J'ai porté Romain jusqu'à la dernière minute, le jour de son incinération au père Lachaise"
#13novembre
Vincent, grand-frère de Romain Feuillade : "Je peux pas m'empêcher que j'aurais pu le sauver et que j'aurais pu prendre ces putains de balles à sa place. Qu'il continue sa vie".
#13novembre
Vincent, grand-frère de Romain Feuillade : "Pendant 4 ans il m'a fallu quatre fois plus que la dose prescrite d'un médicament qui s'appelle Tercian juste pour fermer les yeux"
#13novembre
Vincent, grand-frère de Romain Feuillade, explique qu'a suivi une période de chômage, que tous les soirs il pleurait dans les bras de sa femme, qu'il imaginait le corps de son frère se décomposer dans son cercueil.
#13novembre
Vincent, grand-frère de Romain Feuillade : ce sera plus dur quand ma petite fille (née en 2016) me demandera qui est la personne en fond d'écran sur mon téléphone portable, sur les photos à la maison"
#13novembre
Vincent, grand-frère de Romain Feuillade : "Aujourd'hui, pour rendre hommage à mon petit-frère, toutes les courses de montagne que je fais, je les fais pour lui".
#13novembre
Vincent, grand-frère de Romain Feuillade :"Les dates anniversaires font mal. A chaque fois que je monte à Paris j'appréhende, mais je suis obligé d'aller à La Belle équipe, d'aller au père Lachaise, d'écouter Life from Mars de David Bowie"
#13novembre
Vincent, grand-frère de Romain Feuillade : "J'ai la devise de Paris et les coordonnées de La Belle équipe tatoués sur ma jambe (...) Romain continuera d'avancer avec moi"
#13novembre
Vincent, grand-frère de Romain Feuillade, répondant à une question de son avocate : "faut pas confondre religion et extrémisme".
Romain s'était converti pour se marier avec sa compagne.
#13novembre
Plus de témoignage aujourd'hui. L'audience reprendra demain à 12h30.
#13novembre Jour 15
Vincent Feuillade, frère de Romain décédé à La Belle équipe: "je voulais voir les visages de cette personne-là, de ces terroristes, croiser leurs regards et aussi leur montrer que même s'ils ont tué mon petit-frère, moi je suis encore là et il est avec moi
#13novembre Jour 15
Vincent , frère de Romain Feuillade décédé à La Belle équipe: "il y a des moments ça va (..,) et il y a des moments où ça ne sera pas gérable et ce sera toute ma vie comme ça "
#procès13novembre Jour 15
Compte-rendu d'audience : "un pote me dis sauve-moi', je pouvais pas" lci.fr/justice-faits-…

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1 Oct
#13novembre
Jessica, partie civile:" Je me dis que je vais mourir. On me déplace enfin. Je crois que c'est le Samu".
On lui injecte de la morphine.
#13novembre
Jessica, partie civile:" Mes amis me mettent des claques, mais je meurs." Jessica charge ses amis de transmettre des messages à sa famille. "Je compte un deux trois dans ma tête pour me maintenir éveillée"
#13novembre
Jessica, partie civile:" Je sais pas si c'est la morphine mais je m'entends dire:'je ne peux pas mourir dans un restaurant grec, s'il vous plait'"
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29 Sep
#13Novembre #Procès Jour 14
Et aujourd'hui on vous présente Mac au contrôle #gendarmerie
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