Thread by @sophparm

Jour 20, semaine 5, au procès des attentats du #13Novembre. Aujourd'hui, la cour d'assises doit entendre une quinzaine de survivants du #Bataclan. Elle entendra pendant trois semaines consécutives, des rescapés et familles endeuillées du Bataclan.

Parmi ceux qui vont témoigner aujourd'hui, plusieurs survivants ont perdu à leurs côtés, dans la fosse du #Bataclan, ou au bord, un amoureux, une amoureuse, un frère.
#13Novembre

Le LT @franceinter de ce jour 20 est à suivre sur ce fil.

@ChPiret fera aujourd'hui les comptes-rendus radio 📻

Voici son compte-rendu web du jour 19. Avec les dessins de Valentin Pasquier.
franceinter.fr/societe/proces…

@franceinter @ChPiret L'audience reprend, "veuillez vous asseoir", dit le président Périès.
#Procès13Novembre

@franceinter @ChPiret Le président précise que plus de 70 personnes qui se sont portées volontaires pour témoigner "n'ont pas encore de date, je n'ai pas pour l'instant de possibilité de fixer leur date de passage", tellement il y a de victimes qui témoignent à ce procès des attentats du #13Novembre

@franceinter @ChPiret Hier, une quizaine de victimes devaient témoigner. L'audience a fini tard. Et le président a reporté les derniers témoignages. Que l'on va entendre maintenant.
#13Novembre

@franceinter @ChPiret Arrive à la barre Pierre-Sylvain, 48 ans en 2015, blessé par balles au #Bataclan avec sa compagne Hélène. "Hélène et moi ça faisait deux mois qu'on était ensemble. Ce concert, je n'aurais jamais dû y aller".
#13Novembre

@franceinter @ChPiret Deux jours avant le concert, l'amie d'Hélène se désiste, alors Pierre-Sylvain accompagne sa nouvelle compagne. Il ne connaissait pas le groupe Eagles of Death Metal, "c'était l'occasion de découvrir un nouveau groupe".
#13Novembre

@franceinter @ChPiret Ce soir-là, il retrouve d'autres amis par hasard, et quelqu'un lui rappelle que ce #13Novembre est "la journée de la gentillesse".

Pierre-Sylvain était près du bar : "le concert commence, il y a les coups de feu, j'ai fait mon service militaire, grade de sergent, j'ai tout de suite reconnu l'odeur de la poudre et les kalachnikovs, on était à 15 mètres des tireurs dans l'axe des tirs".
#Bataclan
#13Novembre

Pierre-Sylvain a le réflexe de "traîner" sa compagne, et veut changer de zone, s'éloigner de l'axe des tirs, "sous un déluge de balles".
#Bataclan
#13Novembre

Pierre-Sylvain, face à un plan du #Bataclan projeté sur grand écran : "Je me suis mis en mode analytique pour chercher une issue".
#13Novembre

Pierre-Sylvain raconte les tirs qui les touchent, lui, et Hélène. Elle est en sang, n'a "plus de nez, son oeil explosé et un trou à la place d'une pommette". Tout de suite, Pierre-Sylvain s'entend dire "c'est pas grave" et n'a plus qu'une idée en tête : la sortir du #Bataclan

Pierre-Sylvain guette l'issue de secours, et le moment de fuir. Il réussit à soulever Hélène, "avec l'adrénaline, elle faisait quelques kilos", il tente de dire à une femme à côté d'elle de fuir aussi, "elle secoue la tête", dit qu'elle ne peut pas.
#Bataclan
#13Novembre

Debout, sous la lumière crue du #Bataclan, Pierre-Sylvain "toute la fosse recouverte de corps enchevêtrés. Un charnier. On pouvait pas distinguer les corps", vivants, morts.
#13Novembre

Pierre-Sylvain : "C'était absurde. J’étais dans une salle de concert, et ce que j’avais sous les yeux, c’était un charnier".
#Bataclan
#13Novembre

Pierre-Sylvain réussit à sortir avec Hélène. Il la porte quasiment, "elle battait des pieds dans l'air". Ils se mettent à l'abri. Téléphone pour dire : "ils sont en train de tuer tout le monde. Il était 21h56".
#Bataclan
#13Novembre

Pierre-Sylvain : "On était restés douze minutes sous le feu. C’était l’enfer".
#Bataclan
#13Novembre

Hélène a été rapidement prise en charge par des pompiers, mise sous oxygène. Les premiers pompiers que Pierre-Sylvain a vus étaient "très jeunes", le premier qui a fait un pansement "tremblait, mais il l'a fait", Pierre-Sylvain remercie les secours à la barre
#Procès13Novembre

Pierre-Sylvain raconte Hélène qui commence à aller mal malgré la prise en charge des secouristes : "elle a commencé à vomir du sang"
#13novembre #Bataclan

Pierre-Sylvain raconte "la situation tendue pour les sauveteurs, un sauveteur par ambulance, deux blessés par ambulance, avec Hélène, il y avait une personne blessée à l'abdomen"
#13Novembre

Pierre-Sylvain et Hélène arrivent à l'hôpital Percy de Clamart à 00h42. "Là je suis tombé dans les vapes, je voyais tout flou, je me suis retrouvé sur un brancard, une dame lui dit on va tout faire pour s'occuper de vous"
#13Novembre

Pierre-Sylvain : "j'avais la tête en feu, une douleur indescriptible"
#13Novembre

Les médecins le préviennent que "le cerveau est touché, on emmène Hélène au bloc". Pierre-Sylvain contient ses larmes. Raconte comment on s'occupe de lui, son oeil est très touché, "on m'a dit on va devoir vous recoudre sous microscope, il y a trop de dégâts"
#13Novembre

Hélène a eu un pronostic vital engagé, puis elle sort de réanimation. On les hospitalise tous les deux dans la même chambre, "on a pu se retrouver". Ils ont des médicaments très forts. "Quatre Tramadol par jour", et pas que, dit Pierre-Sylvain
#13Novembre

Pierre-Sylvain : "On pensait qu’on avait été touchés par la même balle avec Hélène. On nous a dit non, deux balles. Et à chaque fois, en visant nos têtes".
#Bataclan
#13Novembre

Pierre-Sylvain : "J’ai pris une balle en travers de la figure, elle a frôlé mon oeil, je n’avais plus de joue, mais le petit miracle c’est que ça n’a pas touché l’os"
#Bataclan
#13Novembre

Pierre-Sylvain : "Au bout d’une dizaine de jours, j’avais encore un trou dans la joue, on pouvait mettre le doigt".
#13Novembre

Pierre-Sylvain: "Hélène a une balle qui est entrée par la tempe droite. A contusionné le lobe du cerveau. La balle est ressortie, s’est fragmentée. Sur 8 centimètres et demi. En délabrant l’arête du nez. Ça a transpercé l’oeil". Elle a subi moult opérations
#Bataclan
#13Novembre

Puis Pierre-Sylvain, très vite, dit qu'il a voulu "reprendre le dessus sur la vie", ils ont vécu ensemble avec Hélène à leur sortie d'hôpital.
#13Novembre
#Bataclan

Pierre-Sylvain, ton très posé à la barre, raconte le protocole psy de l'hôpital militaire. On lui a dit : "arrêtez de vous battre, dans les cauchemars et laissez partir les morts". Il raconte le stress post-traumatique, les "hallucinations", surtout après l'attentat de #Nice

Pierre-Sylvain se sent mieux aujourd'hui. "Hélène a eu 14 opérations. Elle a de nouveau un visage qu'elle peut montrer. On continue à avancer."
#13novembre #Bataclan

Le président a une question sur l'heure à laquelle Pierre-Sylvain est sorti du #Bataclan, 21h56, heure à laquelle les deux policiers de la #BAC75N sont entrés et ont tués l'un des 3 terroristes, celui qui était sur scène.

Pierre-Sylvain ne les a pas vus. Il est sorti juste avant qu'ils ne rentrent.
L'un de ces deux policiers, Greg, brigadier entré au #Bataclan avec le commissaire de la #BAC75N s'était confié à @franceinter
A (re)lire ici.
franceinter.fr/justice/on-tir…

@franceinter Greg de la #BAC75N à (ré)écouter ici aussi.
Témoignage @franceinter

https://twitter.com/franceinter/status/1440587909556359170

@franceinter A la barre, Pierre-Sylvain continue à parler très posément. Son avocate lui demande ce qu'il attend de ce procès #13Novembre. Il le voit "comme un début pour aller de l'avant".

Pierre-Sylvain dit que ce procès est un "récit collectif dans un espace sanctuarisé. Ce qui est important, c’est qu’on permet à toutes les victimes de parler, c'est un patrimoine commun pour dépasser les événements et faire en sorte que le fardeau soit mieux partagé"
#13Novembre

Pierre-Sylvain :" J’ai cru comprendre que certains accusés voulaient justifier les actes. Moi ce que j’ai vu ce soir-là, c’est des criminels qui prenaient plaisir à tuer.
Ce sont des actes totalement impardonnables, je ne pardonnerai jamais une chose pareille".
#13Novembre

Thibault arrive à la barre. Et tient à dire qu'il est content que ce #procès13Novembre se tienne. Il se dit "très attaché aux droits de la défense", content que les accusés soient défendus par de brillants avocats. Pour moi ça veut dire qu’il n’y aura pas de martyr judiciaire".

Thibault avait 32 ans le #13Novembre 2015. Il est grand. Raconte. "Je ne suis pas capté par le concert, j'entends des grésillements de plus en plus fort, des éclats de voix, j'ai le temps de ranger mes bouchons d'oreille"
#Bataclan

Thibault : "Je ne vois que des silhouettes, soudain un homme apparaît comme s'il était poursuivi, j'attrape mon épouse, je lui mets un gilet sur la tête", et il voit toute la fosse du #Bataclan qui se couche
#13Novembre

Thibault : "et mon regard arrive vers la zone du bar, je vois un homme, silhouette athlétique, il tire vers le sol, quelques pas, tire vers le sol, ce qui me frappe, il porte pas de cagoule, je prends conscience que je vais mourir, ce soir, maintenant"
#Bataclan
#13Novembre

Thibault : "J'ai cette certitude de mourir. Une confrontation avec la mort, sentiment inédit dont on ne revient pas". Il a pensé qu'il n'avait pas d'enfant, et qu'il "ne laisserait pas d'orphelin"
#Bataclan
#13Novembre

Thibault : "Je sais qu'on va mourir, mais je pense à ma famille. Je me relève, j'attrape mon épouse. Et nous rampons vers cette porte. On tambourine. Le public commence à arriver derrière nous"
#13Novembre
#Bataclan

Thibault fait projeter des images des toilettes défoncées, plafond ouvert par les coups de poing. Il a perdu de vue son épouse. Grimpe. Et retrouve son épouse "roulée en boule dans la laine de verre".
Il est alors soulagé. Ils seront évacués dans la nuit
#13Novembre
#Bataclan

Thibault appelle son frère depuis les combles. Son frère le met en relation avec la police qui lui envoie des messages d'encouragement. Sa crainte alors : que les médias révèlent l'information, ainsi qu'un média l'a fait en janvier 2015, concernant l'otage caché sous un évier.

Thibault se souvient que vers minuit 15, il envoie un sms à son frère, moment où l'assaut final est donné (à 00h18), ce que lui ne sait pas. Il entend des explosions.
#13Novembre

Thibault et sa femme sont évacués par la police dans la nuit. Il remercie la police, les secours et "Clarisse qui a creusé un trou dans le plafond".
"Vous avez sauvé beaucoup de monde" avait dit hier le président à Clarisse à la barre.
#Procès13Novembre

Thibault raconte le "décalage" des années qui ont suivi, et la difficulté à fonder une famille quand pendant trois heures dans les combles du #Bataclan, il s'est dit "je meurs, mais je m'en fous, je laisse pas d'orphelin derrière moi".
#13Novembre

Son épouse Anne-Laure, à la barre. Elle avait 30 ans 2015. "J'ai rien vu de mes yeux de l'attaque, pas vu les terroristes, le sang, vu uniquement quand on a été évacué du #Bataclan les pieds d'une jeune femme allongée près du bar, elle portait des Converse"
#13Novembre

Au début de l'attaque, Anne-Laure a entendu un bruit métallique et a pensé à la catastrophe de Furiani.
#Bataclan #13Novembre

Elle pense à une de ses amies qui quelques mois avant avait perdu son mari. Drame qui l'avait bouleversée. Ce #13Novembre, elle se dit qu'elle est dans la même situation mais "je ne veux pas devenir veuve à 30 ans".
#Bataclan

Anne-Laure pense aussi à #CharlieHebdo ce #13Novembre et à "#Cabu qui faisait des dessins au club Dorothée". Elle retient ses larmes à la barre.
#Bataclan

Elle raconte comment elle grimpe se cacher dans les combles. "Instinct animal, on a tiré sur nous comme des lapins et j'ai le même instinct".
#Bataclan
#13Novembre

Anne-Laure raconte comment Clarisse avait défoncé le faux plafond, à coups de pieds et de poings, "c'était Bruce Willis", et elle la remercie.
#Bataclan
#13Novembre

Gaëlle arrive à la barre. Jeune femme brune, traits fins, magnifiques yeux noirs, visage encore déformé par la blessure de kalachnikov dont elle a été victime au #Bataclan.

Gaëlle a parlé une vingtaine de minutes. Sans interruption. Et je vais retranscrire avec un léger retard tous ses mots. Témoignage à la barre profondément bouleversant.
#Bataclan
#13Novembre

Gaëlle commence par demander à la cour d'assises de projeter sur grand écran une photo qu'elle a choisie, une photo de Mathieu Hoche, son compagnon, mort à ses côtés au #Bataclan le #13Novembre2015.

Mathieu sourit sur cette photo. Un sourire magnifique. Mathieu Hoche avait 37 ans. "Il adorait la musique, sortir prendre un verre après le travail", dit Gaëlle, à la barre.
#Bataclan
#13Novembre

Gaëlle explique que Mathieu "était un papa séparé, comme moi". Mathieu avait "un garçon de 9 ans à l’époque". Presque comme le fils de Gaëlle.
#Bataclan #13Novembre

Gaëlle : "Mathieu était une personne très douce qui détestait les cris. C’est pourtant à cause d’un acte barbare que sa vie s’est arrêtée le #13Novembre.
Son fils est aujourd’hui injustement privé de son super papa".

Gaëlle : "Ses parents et la mère de son fils sont venus de province aujourd’hui".
Gaëlle pleure à la barre, sans faire de bruit.
#Procès13Novembre

Gaëlle raconte le #13Novembre 2015. Ce concert au #Bataclan où ils ont failli ne pas aller avec Mathieu. Ils sont arrivés tard. Venaient à peine d'arriver, étaient au bar, une bière à la main, quand les terroristes ont surgi.

Gaëlle : "On a entendu comme un feu d’artifice. Il y a eu un grand mouvement de foule. Mathieu m’a attrapée dans ses bras. Après, j’ai vu un homme armé. J’ai entendu une voix crier : Syrie, François Hollande. J’ai compris qu’on était attaqués par des terroristes".
#Bataclan

Gaëlle : "J’ai compris que j’étais grièvement blessée. En tentant d'écarter une chaussure sur moi, je me suis rendue compte que ma joue était détachée de mon visage et pendait le long de mon cou".
#Bataclan
#13Novembre

Gaëlle évoque les bouts de chair "déchiquetée, je les avalais et ça me faisait tousser, j'avais peur d'attirer l'attention du terroriste".
#Bataclan
#13Novembre

C'est sa joue que Gaëlle a touchée, "et elle s’est enfoncée en fait entièrement à l’intérieur de ma bouche".
#Bataclan
#13Novembre

Gaëlle : "Sur mon ventre, il y avait des morceaux de corps. Un morceau rouge. Il y avait l’os de mon bras perpendiculaire à mon bras".
#Bataclan
#13Novembre

Gaëlle : "Les gens gémissaient. Je pensais que Mathieu qui ne répondait pas faisait le mort. J’ai fait la morte."
#Bataclan
#13Novembre

Gaëlle : "C'était une scène irréelle. Presque au ralenti. Je me vidais de mon sang. Je me sentais partir tout doucement. J’avais l’impression d’être dans un marécage visqueux. Je me sentais partir".
#Bataclan
#13Novembre

A la barre, Gaëlle pleure, très très doucement.
#Procès13Novembre

Gaëlle : "J'ai vu un policier"-l'un des deux policiers de la #BAC75N entrés dans le #Bataclan à 21H56, 9 minutes après le début de l'attaque.
"Je me suis accrochée", dit Gaëlle.
#13Novembre

Gaëlle : "J’ai vu ma vie défiler. J’ai entendu mon fils me parler comme une hallucination. Il a dit : Maman, faut que tu te lèves, faut que tu sortes".
#Bataclan
#13Novembre

Gaëlle : "J'ai reçu quelque chose sur moi. J’ai compris après que c'était un morceau du terroriste qui s’était fait exploser". Le premier des trois terroristes, tué par les policiers de la #BAC75N
#Bataclan
#13Novembre

Gaëlle : "Un peu plus tard, j’ai vu une colonne d'hommes. Quand ils ont fait évacuer les valides, j'ai tendu la main à plusieurs personnes. Je veux leur dire que je ne leur en veux pas. Puis j'ai réussi à me mettre accroupie".
#Bataclan
#13Novembre

Gaëlle : "Un homme s’est approchée de moi, m’a saisie, puis un autre. J'apprendrai plus tard que je vais de croiser le chemin du négociateur de la #BRI et son collègue".
#Bataclan
#13Novembre

Gaëlle : "J’ai ensuite été extraite du #Bataclan.
J’ai en boucle cette image de camp de guerre comme dans les films".
#13Novembre

Gaëlle : "J’entendais des bribes de mots, faut tenir, essayer, plus le choix. Puis, j’ai été transférée dans un restaurant japonais. J'ai eu une envie terrible de vomir. A surgi un cameraman, qui a suivi mon brancard jusque dans le camion du SAMU".
#13novembre #Bataclan

Gaëlle : "Le trajet vers l’hôpital semblait interminable". En arrivant à l'hôpital, elle croise des gens qui disent "Oh, mon Dieu !" L'équipe médicale est arrivée, ils m’ont dit madame tout va bien, vous allez entrer au bloc. J'ai été opérée deux fois" la nuit du #13Novembre

Gaëlle : "J’apprendrai plus tard que le chirurgien était un ami d'enfance que je n'avais pas vu depuis quinze ans, il ne m'avait pas reconnue".
#Bataclan #13Novembre

Après les deux premières opérations, au réveil, Gaëlle se sent "attachée comme dans un vaisseau spatial. J'ai indiqué chiffre par chiffre le portable de mon père.
On était samedi soir, ma famille et mon fils me cherchaient".
#13Novembre

Gaëlle : "L'anesthésiste qui s’est occupé de moi m'a prise en photo. Je me suis demandée s’il fallait projeter cette photo aujourd'hui. Mais les terroristes auraient trop apprécié". Gaëlle gardera cette photo pour elle. Photo témoin du "chemin parcouru" depuis le #13Novembre

Gaëlle dit que cette photo est comme "le point de départ de ma nouvelle vie"
#13Novembre

Gaëlle : Je me sens comme un patchwork réparé de partout. Seuls ma jambe gauche, mon dos et mon bras droit n'ont pas de cicatrice visible. Mon parcours chirurgical se résume en 40 interventions".
#13Novembre
#Bataclan

Gaëlle : "On connait la particularité des balles de kalachnikov. Le premier mot que j’ai entendu du chirurgien à mon réveil : vous êtes ce que l’on appelle une gueule cassée".
#13Novembre
#Bataclan

Gaëlle : "J’ai réalisé que j’étais victime de guerre entre Bastille et République. Pourtant, je n’étais pas sur le front mais dans une salle de concert".
#Bataclan
#13Novembre2015

Gaëlle : "En janvier 2016, durant plus de dix heures, les chirurgiens ont oeuvré pour tenter de remplacer ma mâchoire par le péroné de ma jambe droite et vasculariser le tout en reliant une artère".
#13Novembre

Gaëlle : "Ce défi a marché.
Il m’ont redonné une figure humaine".
#Bataclan #13Novembre

Gaëlle : "Mon bras a recassé à plusieurs reprises notamment trois ans après quand j’ai voulu couper moi-même une pomme de terre pour me faire une purée"
#13Novembre

Gaëlle : "Mon bras gauche a l'allure d'un bras de pirate".
Gaëlle pense qu'elle a en fait pris la balle de kalachnikov dans le bras alors qu'elle se protégeait le visage. Le bras et la joue, donc.
#Bataclan #13Novembre

Gaëlle : "J'étais totalement dépendante à ma sortie d'hôpital, j'ai dû revenir vivre chez mes parents. Ce retour à zéro m'a ancrée dans une bulle. Mes parents m’ont donné naissance une deuxième fois, j’ai dû tout réapprendre, même à marcher".
#13Novembre
#Bataclan

Gaëlle : "Ils ont passé des heures à me faire manger, millilitre par millilitre. Mon frère, ma soeur, mes amis mon fils, tous me soutiennent au quotidien, j’ai beaucoup de chance".
#13Novembre

Gaëlle : "Mes parents ont géré mon fils de 7 ans à l’époque".
#Bataclan
#13Novembre

Gaëlle : "Difficile de résumer ce long parcours. Greffe et autogreffe, prothèses dentaires, infections, centaines d'allers et retours à la Pitié. Mon univers médical est devenu mon nouveau CDI".
#13Novembre

Gaëlle : "Aujourd'hui, je sors la tête de l’eau, c’est le cas de le dire, mais je suis fatiguée, je sature. J'ai été opérée pour la quarantième fois fin août".
#13Novembre
#Bataclan

Gaëlle : "J’ai fêté mes 40 ans cette semaine. Et j’aurais imaginé un autre cadeau plus chouette qu'être ici devant vous".
#Procès13Novembre

Gaëlle : "Mais je ne me plains pas, je suis debout".
#Bataclan
#13Novembre

Gaëlle : "Même si l’os de mon péroné est fracturé depuis plusieurs mois, parce qu’il supporte mal sa nouvelle fonction dans ma bouche. Une nouvelle opération m’attend pour le consolider, cette fois avec l’os de mon crâne. C’est sans fin".
#13Novembre

Gaëlle : "J’ai des rêves simples, comme celui de croquer dans un bon hamburger sans me poser de questions, croquer dans une pomme sans risque, boire un café sans que ça dégouline à côté, embrasser sans craindre de faire peur".
#13Novembre
#Bataclan

Gaëlle : "Je nage à vue. J’ai bizarrement pas de haine. Je me bats grâce à mon fils. J’y parviens grâce à mes parents, mes amis, ma soeur".
#13Novembre
#Bataclan

Gaëlle : "J'ai aussi vécu de belles expériences humaines. Avec des soignants de cette nuit-là. Certains sont devenus des amis et on se retrouve en terrasse".
#13Novembre

Gaëlle : "J'ai aussi eu avec @13onze15 l'occasion d'échanger avec des détenus en prison ou dans des collèges concernés par la radicalisation".
#13Novembre

Gaëlle : "Je travaille à transformer mon handicap en force".
#Bataclan
#13Novembre

Gaëlle : "Je souhaite que mon fils soit fier de sa maman, toute cassée. D’ailleurs, il me questionne beaucoup et j’ai pas de réponse à lui apporter. Il m’en veut d'être sortie ce soir-là. Il s'agace du regard des gens sur mon visage".
#Bataclan #13Novembre

Gaëlle : "Il déteste les exercices attentat à l'école".
#13Novembre
#Bataclan

Gaëlle : "Il ne grandit pas dans l'insouciance que j’ai pu connaître à son âge. Face à tout cela, je me sens impuissante. J'écoute ce que me dicte mon coeur et j'improvise".
#Bataclan #13Novembre

Témoignage puissant de Gaëlle à la barre du #Procès13Novembre.
Gaëlle s'était confiée à mon micro @franceinter pour l'émission #Interception. Reportage long format.
"Les cicatrices du #13Novembre". Podcast ici 👇
franceinter.fr/emissions/inte…

@franceinter Après Gaëlle, la cour a entendu Amandine et Phyllie.
C'est maintenant Axel qui s'approche de la barre.
#13Novembre

@franceinter Axel était avec son grand frère, Renaud Le Guen, 29 ans, et leur petit frère, alors âgé de 15 ans, au #Bataclan, le #13Novembre. "Plus qu'un concert, une sortie en famille".

@franceinter Axel à un moment demande à son petit frère de s'approcher de la scène. "Je regrette de pas avoir aussi demandé à mon grand frère".
Axel a la gorge nouée à la barre.
#Bataclan
#13Novembre

@franceinter Axel entend des bruits métalliques. "Les coups de feu se sont enchaînés, une première vague de personnes ont commencé à s'échapper. A ce moment-là, j'hésitais à me lever. J'ai eu la sensation venait de frapper la barrière à laquelle j'étais collé".
#Bataclan

@franceinter Axel : "Une personne m'est tombée dessus. Je voudrais parler de cette personne". Il pense que cette personne, étrangère, n'est pas représentée. Il tient à dire si quelqu'un de sa famille l'écoute, que cette personne n'a pas souffert.
#Procès13Novembre #Bataclan

@franceinter Axel précise que, lui, ne sait pas où son grand frère, Renaud Le Guen, est tombé dans le #Bataclan. Je ne sais pas où ni à quel moment il a été touché. Je ne sais rien."
#13Novembre

@franceinter Axel : "Et d’ailleurs, je voudrais demander aux gens, si quelqu’un pouvait m’éclairer sur ses derniers instants.
Si cette personne pouvait entrer en contact avec mon avocate Aurélie Coviaux".
#Bataclan
#13Novembre

@franceinter Axel : "J’avais la main collée sur la tête de mon petit frère, je me disais que s’il était touché, je le saurai".
#Bataclan #13Novembre

@franceinter Axel a du mal à parler. Il dit qu'il voulait venir "se moquer des accusés" mais il ne le fera pas. Mais il pensait "voir des guerriers", et non, "mais je ne veux pas m'attarder".
#13Novembre

@franceinter Axel garde la gorge nouée. Au-dessus de la cour d'assises, des photos de Renaud Le Guen, projetées sur grand écran. Les parents arrivent à la barre. Les parents de Renaud, Axel et Elliot. Leurs trois fils étaient au #Bataclan le #13Novembre Leur fils aîné y est mort à 29 ans.

@franceinter Les parents parlent tour à tour à la barre. En mémoire de leur fils Renaud. Ils l'ont enterré fin 2015, dans l'église où ils auraient dû célébrer l'amour avec Floriane, celle qui était son amoureuse depuis dix ans.
#13Novembre

@franceinter Floriane était au #Bataclan avec Renaud Le Guen. C'est Laura, la compagne d'Axel qui sort la première et prévient sa famille d'une fusillade. Les parents Le Guen sont ainsi informés. Fous d'inquiétude.
#13Novembre

@franceinter Leur plus jeune fils les appelle à 23h30 pour leur dire qu'il est sorti avec Axel. Pas de nouvelles de Renaud. C'était le premier concert pour le plus jeune fils Le Guen.
#Bataclan #13Novembre

@franceinter Jacky Le Guen : "On avait laissé nos enfants insouciants" et ils les retrouvent traumatisés.
Ils veulent serrer Axel et Elliot dans leurs bras.
#13Novembre

@franceinter Le plus jeune, 15 ans, leur dit : "Ne me touchez pas, j'ai de la cervelle du terroriste dans la tête". Le terroriste qui a explosé sur la scène. Les deux plus jeunes frères Le Guen étaient au pied de la scène, contre la barrière.
#Bataclan #13Novembre

@franceinter Le 14 novembre 2015, on leur dit que leur fils aîné, Renaud, est à la Salpêtrière et qu'il "est vivant", raconte le père, Jacky. Ils se rendent à l'hôpital.
#13Novembre

@franceinter Arrivés à l'hôpital, on les fait asseoir, et on leur annonce que leur fils Renaud est mort cliniquement et déjà à la morgue. Glaçant. On leur donne un numéro de téléphone à appeler. Ils veulent voir leur fils, ne peuvent pas. Le numéro donné atterrit sur un répondeur
#13Novembre

@franceinter Le mardi 17 novembre 2015, l'hôpital de La Pitié Salpêtrière les appelle finalement et leur dit qu'ils peuvent venir voir leur fils Renaud à la morgue. "Jacky Le Guen : on y va, on va pouvoir le toucher, l'embrasser une dernière fois".
#13Novembre
#Bataclan

@franceinter Ils sont reçus par un médecin qui a pris en charge Renaud Le Guen dans la nuit du #13Novembre. Il est arrivé en urgence absolue, est mort le 14 novembre au matin.
#Bataclan

@franceinter Jacky Le Guen : "Avant, le 14 novembre, c'était une date joyeuse, puisque c'est mon anniversaire".
#13Novembre2015 #Bataclan

@franceinter Jacky Le Guen parle de son fils Renaud, l'aîné de ses enfants, super grand frère. Renaud Le Guen adorait la musique. Les Eagles of Death Metal mais aussi Ibrahim Maalouf ou Chedid. Il aimait aussi la photo et le cinéma.
#Bataclan #13Novembre

@franceinter Marie-Line Le Guen, la maman : "Dans les années qui ont suivi le #13Novembre, il a fallu vivre avec l'absence de Renaud et aider nos enfants traumatisés". Elle se demande si ce sont pas eux qui l'ont aidée.
#Bataclan

@franceinter Marie-Line : "Aujourd'hui, j'ai la peur qui me colle à la peau". Peur que la mort lui prenne encore un de ses fils. Elle pleure.
#13Novembre
#Bataclan

Puis conclut : "la vie vaut la peine d'être vécue". Elle a aujourd'hui une petite-fille de trois mois, fille de son fils Axel.
#13Novembre
#Bataclan

Reprise de ce LT qui était en pause pour cause d'écriture d'un papier en parallèle...

A la barre, après Jacky, Marie-Line et Axel Le Guen, c'est Rémi qui s'est approché de la barre.
#13Novembre

Rémi était au #Bataclan avec sa compagne Estelle Rouat, le #13Novembre2015. "J'avais acheté deux places sur e-bay", dit Rémi à la barre.

Rémi a cru à des pétards, a été pris dans le mouvement de foule, a senti une douleur dans la cuisse, a perdu la trace d'Estelle. Rémi dit que tout "s'est joué à peu, chance et malchance" mêlées.
#Bataclan #13Novembre

Rémi était face au sol. Quand il a retrouvé Estelle, elle était à quelques mètres, "avec une blessure au visage.
Je me souviens avoir poussé plusieurs cris".
#Bataclan #13Novembre

Rémi explique qu'il était "incontrôlable. Et dans les minutes, dizaines de minutes qui ont suivi, je n’ai aucune notion de temps, je suis resté à côté d’elle à attendre dans une mare de sang".
#Bataclan
#13Novembre

Rémi raconte le "grand silence" puis confie : "J’hésitais moi-même à me lever pour en finir. J’étais totalement détruit". #Bataclan #13Novembre

Rémi raconte ensuite l'arrivée des forces de l'ordre. Il dû sorti du #Bataclan. "J'ai caressé une dernière fois le corps de ma compagne, et je suis sorti à cloche-pied", à cause de la blessure.
#13Novembre

Rémi note que dans le "cloche-pied", il y a "quelque chose d'enfantin" et il lui a fallu marcher entre les morts et les vivants.
#Bataclan #13Novembre

Une fois sorti, Rémi a appelé sa mère, qui est venue de Bretagne dans la nuit.
#13Novembre
#Bataclan

Rémi : "Et j'ai passé le coup de fil le plus dur de ma vie, appeler les parents d'Estelle pour leur annoncer sa mort. Au bout du fil, il y a eu un grand cri".
#Bataclan #13Novembre

Rémi se souvient avoir "tremblé si fort, je n'ai aucune idée si c'est le froid, les nerfs ou la blessure". On lui fait un "bandage de fortune".
#13Novembre
#Bataclan

Rémi doit attendre deux semaines avant de "voir le corps de ma compagne".
#Bataclan #13Novembre

Rémi, six ans après le #13Novembre : "Il me reste des cauchemars et cette culpabilité énorme d'avoir acheté ces billets de concert"
#Bataclan

Et six ans plus tard, il ne se passe plus une journée sans qu'il n'ait aussi, une douleur physique à sa jambe blessée.
#13Novembre
#Bataclan

Stéphane arrive à la barre : "C'était son 1er concert avec sa femme Cécile après la naissance de leur fille. "Je vois qu’elle est morte. Je lui dis que je l’aime. Elle s’est pris une balle dans la tête. J’ai évacué cette image.
J’ai vu qu’une petite goutte de sang".
#Bataclan

Stéphane : "J’annonce à ma fille le lendemain que sa maman est morte. Elle avait trois ans. Je peux vous dire que c’est pas facile".
#13Novembre
#Bataclan

Stéphane est particulièrement digne à la barre. Pour l'intégralité de son témoignage, vous pouvez lire @aureliesarrot

A la barre actuellement, Jean-François, survivant du #Bataclan. Il fait projeter sur grand écran une photo de la salle de spectacle juste avant l'attaque. Les visages ont été floutés. Mais on voit nettement la salle de concert bondée. Les gens debout dans la fosse.
#13Novembre

Jean-François voit ensuite "des étincelles, et le sang gicler" dans une tête. "Mon cerveau se met en mode survie".
#Bataclan #13Novembre

Puis Jean-François voit un homme "tee-shirt gris chiné, avec deux trous dans le thorax", il est à son tour blessé dans le bras, "j'essaye de nouveau d'appeler le 17" Il est 21h53 le #13Novembre au #Bataclan

Jean-François : "J'essaye de me glisser sous un corps", qu'il pense mort, en fait il apprendra plus tard que la personne est vivante. "Ma stratégie, c'est de faire le mort".
#Bataclan
#13Novembre

Jean-François décrit l'horreur à la barre. Une femme touchée par une balle de kalachnikov et "qui n'a plus de visage". Puis une personne qui convulse dans son dos. "Je vais finir par entendre son dernier soupir".
#Bataclan #13Novembre

Jean-François a été opéré dans la nuit. Puis il lui a fallu un long accompagnement thérapeutique, explique-t-il à la barre.
#13Novembre

Jean-François s'excuse des "détails sordides" qu'il a donnés à la barre, mais "ça permet de se faire une idée" de l'horreur au #Bataclan le #13Novembre2015

Arrive à la barre Julien, chemise claire, veste foncée. "Le soir du #13Novembre, je suis allé à ce concert avec trois amis".
#Bataclan

Julien venait de prendre une photo du concert quand il a entendu ce qu'il croyait être des pétards. "C'est là que la personne a reçu un projectile à la tête, et s'est retrouvée sur moi". Un corps qui l'a protégé.
#13Novembre
#Bataclan

Julien a le temps de voir deux terroristes. Il comprend tout de suite. "Mon métier, c'est journaliste. J'étais un des premiers reporters à #CharlieHebdo" en janvier 2015. Alors, le #13Novembre, il comprend. Immédiatement.

Julien est resté plusieurs minutes sous cette personne tombée sur lui. "J'avais l'odeur de sang", une personne sur lui avait la boîte crânienne touchée. "Je n'avais pas encore l'odeur de poudre".
#13Novembre2015 #Bataclan

La lumière se rallume et Julien ne voit plus qu'un terroriste. Amimour. Qui va monter sur scène. "A ce moment-là, je suis une bête. J'ai que ma tête, je peux voir comment il procède".
#Bataclan #13Novembre

Julien perçoit un sourire sur le visage du terroriste Samu Amimour.
#Bataclan #13Novembre

Julien a le temps d'analyser que le terroriste se tourne dos à la scène quand il recharge son arme, "toutes les deux trois minutes". Julien monte sur scène. "J'ai reçu des éclats de bois et j'ai vu une porte sur ma droite".
#Bataclan
#13Novembre

Avec une jeune fille, il rampe jusqu'à cette porte. "C'était un local technique. Et je suis tombée sur une jeune femme souriante, employée du #Bataclan, qui dit, loupé, c'est de l'autre côté qu'il fallait aller"
#13Novembre

Julien : "Il y avait un extincteur, j'étais là comme un couillon avec mon extincteur face aux kalachnikov". Et quand le terroriste recharge encore, Julien court. Il arrive indemne de l'autre côté de la scène.
#Bataclan #13Novembre

Une jeune fille grièvement blessée l'appelle à l'aide, lui fait signe, "je l'ai mise sur mon épaule et on est sortis" dit Julien à la barre.

Julien raconte comment la jeune fille qu'il a aidée saignait, et il l'a mise dans un taxi, accompagnée de son ami. Julien pense alors à son meilleur ami et un autre ami qui étaient avec lui dans le #Bataclan #13Novembre

Un policier l'empêche de s'approcher à nouveau du #Bataclan. Julien : "Je me dis quoi faire d'autre que mon métier ? Il appelle son rédacteur en chef. Qui le met trente secondes plus tard à l'antenne."
#13Novembre

Julien : "La suite, je vais être bref. Elle est celle de nombreux rescapés pas blessés physiquement. Troubles du sommeil. Impossible les six premiers mois de dormir allongé, ça me rappelait le piétinement douloureux".
#Bataclan #13Novembre

Julien : "Mais j'ai eu beaucoup de chance. J'ai horreur qu'on me dise que je suis une victime du #Bataclan". Il trouve ça insupportable, par rapport à ceux qui ne se sont pas relevés.
#13Novembre

Mais la reprise du travail a été difficile. Julien explique qu'il a dû "faire le deuil" du métier qui le faisait rêver et qu'il commençait à faire : "grand reporter". Après le #13Novembre2015, trop de séquelles pour les terrains trop compliqués.
#Bataclan

Julien demande à la cour de se pencher sur : "comment on en est arrivés là ?" Il parle du square de Drancy devant lequel il passe souvent avec ses chiens, près de l'endroit où habitent les parents de Samy Amimour, le terroriste qu'il a vu sourire le #13Novembre au #Bataclan

Et il conclut en citant un auteur américain. Et la cour lui demande ce qu'il sait de la jeune femme qu'il a aidée à sortir du #Bataclan. Julien pense qu'elle est peut-être morte, "vu la gravité des blessures". Il ne sait pas, ne savait pas son nom.
#Bataclan #13Novembre

L'audience s'achève ainsi pour ce jour 20 au procès des attentats du #13Novembre

En ce jour 20, @franceinter a choisi de publier ce soir l'intégralité du récit bouleversant de Gaëlle à la barre. Avec un dessin de Valentin Pasquier @ValPSQR
franceinter.fr/justice/gaelle…