Thread by @aureliesarrot

#procès13novembre
Semaine 8 Jour 34

#procès13novembre
Semaine 8 Jour 34

#procès13novembre
Semaine 8 Jour 34
Larcko au contrôle #gendarmerie

#procès13novembre
Semaine 8 Jour 34
Aujourd'hui, la cour doit notamment entendre les proches de personnes décédées au Bataclan et les policiers, primo-intervenants dans la salle.

#procès13novembre
Semaine 8 Jour 34
L'audience est reprise.

#13novembre
Le président: "Il y a de nouvelles constitutions de parties civiles". Me Mouhou vient à la barre.

#13novembre
Deux femmes viennent à la barre pour se constituer partie civiles. L'une d'elle était au Bataclan.

#13novembre l'autre a été "confrontée à un jeune homme décédé". Elle habitait dans l'immeuble des bureaux du Bataclan au 56 bd Voltaire".Quand je suis arrivée, il y avait un jeune homme décédé sur le sol, j'ai essayé de chercher les secours (...)

#13novembre La femme à la barre poursuit:" J'ai senti le niveau de danger, j'ai vu des choses sur le trottoir. Il y avait déjà des scènes de guerre et de chaos. Je suis restée par très longtemps. Voilà le contexte". Elle est suivie depuis.

#13novembre Le président : "J'en profite pour dire que les décisions concernant les constitutions contestées seront rendues le 4 novembre".

#13novembre
A la barre à présent, Simon, gérant de l’établissement petit Cambodge :"Je suis son représentant légal après l'avoir créé en 2011 avec mes associés"

#13novembre
Simon lit un texte. Il porte un tour de cou vert, une veste beige, une chemise noire, cheveux courts bruns foncés: "Ce soir du 13 novembre, nos clients étaient joyeux, insouciants. (...) Une clientèle métissée, pleine de respect pour son prochain, + ou - politique"

#13novembre
Simon: "Nos clients écoutaient les idées, les idées des autres, toujours prêts à en découdre, les mots étaient leurs armes"

#13novembre
Simon rappelle que son restaurant a rouvert très vite. C'était important. "Ne pas rouvrir serait céder et concéder une victoire qui ne sera jamais acquise". lci.fr/faits-divers/a…

#13novembre Le restaurant Le Petit Cambodge a rouvert le 14 mars 2016.
lci.fr/societe/video-…

#13novembre
Simon sur le personnel du Petit Cambodge :"Si tous ont souhaité être acteurs de la réouverture du restaurant, certains sont vite partis (...) d'autres sont toujours là, fidèles au poste"

#13novembre
Simon :"Pendant 6 ans Le petit Cambodge et ses salariés n'ont pas souhaité prendre la parole publiquement (...) Ceux qui étaient là savent déjà. Ces dernières années nous ont laissé un goût amer"

#13novembre
Simon :"Ce soir-là une certaine innocence a disparu et c'est à nous de la faire revivre; Le Petit Cambodge porte et portera le poids du symbole"

#13novembre
Simon souhaite que Le Petit Cambode soit un restaurant où l'on peut rêver:"Ne l'oublions pas, nous sommes vivants, merci".
Le président: "Merci pour cette déposition, pleine d'humanité"/

#13novembre
Simon répondant à la 1ere assesseure:"Ce soir-là j'avais participé au début du service avec mon service, c'est le premier soir où il faisait froid, c'était calme. Je suis remonté un peu plus haut boire un verre".

#13novembre Quelques minutes plus tard il reçoit un appel qui lui annonce l'attaque. Il croit à un règlement de compte. Puis réalise que c'est une scène de guerre.
Simon :"Pour tout le monde ce soir-là, c'était inconcevable".

#13novembre
Simon a aidé à regrouper les témoins dans la pizzéria d'en face, séparer les "témoins directs et indirects". "On s'est retrouvé avec l'équipe du Carillon aussi improbable que cela puisse paraître, à boire des bières en attendant que ça passe."

#13novembre
Simon :"Un vieux monsieur nous a dit: J'ai servi des cafés à Jacques Mesrine, ils n'ont jamais fait ça"

#13novembre
Simon"Notre assureur nous a appelés le lendemain matin ne nous disant qu'il allait trouver de l'argent, je lui ai dit que l'on n'avait pas besoin d'argent mais de psychologues, qu'on ne savait pas où les trouver nous-même" 3 jours après, ils étaient là..

#13novembre
Simon explique que plusieurs de ses cuisiniers sont tamouls, qu'ils ont connu des horreurs dans leur pays. "Ce jour-là, ils se sont retrouvés en danger, replonger dans les horreurs qu'ils avaient vécues."

#13novembre
Simon indique que la totalité de ses salariés se sont constitués partie civile, soit une dizaine de personnes.

#13novembre
Simon a emmené ses salariés se mettre au vert après les attentats. Ils ont loué une maison. " boire une bière à 10 heures du matin c'était acceptable", "faire du surf c'était acceptable"

#13novembre
Me Reihart : "les plats sont-ils toujours aussi bon"?
Simon :"oui"
Le président :"on va peut-être arrêter la promotion".

#13novembre
A la barre Guillaume, le grand-frère de Romain Didier, décédé à La Belle équipe. Tour de cou rouge, sweat à capuche noir, châtain, barbe et moustache courte. Romain était l'amoureux de Lamia Mondeguer, elle aussi tuée à La belle équipe. lemonde.fr/attaques-a-par…

#13novembre
Guillaume revient sur la vie de son frère, qui a travaillé dans bas de la rue Princesse. Il veut ensuite intégrer une société de production audiovisuelle. "Cette petite année dans les bureaux aura eu le mérite de lui faire rencontrer Lamia"

#13novembre
Guillaume explique que son frère repart travailler dans les bars:"Romain m'annonce qu'il a une petite amie, il me dit que je la connais bien. Il me dit: c'est Lamia. Je lui réponds : félicitations mon gamin". ("gamin" était le surnom qu'il donnait à son frère"

#13novembre
Guillaume :"Romain s'occupait d'acheter les places pendants les concerts et moi les bières". Ils devaient aller voir les Foo Fighters le 17-11-15.

#13novembre
Guillaume évoque des signes, avant la mort de son frère et de Lamia. Il est alors en Colombie, en pleine ascension, il a une crampe, pense qu'il va mourir. "Je commence à trembler". Les attaques sont en cours à Paris.

#13novembre
Guillaume croise ensuite un homme dans la rue, qui lui tend un livre, un dialogue entre deux frères. Il prend connaissance des attaques. "Je reçois un appel qui m'annonce que Lamia et Romain sont décédés" dit-il.

#13novembre
Guillaume :"Je sens mon frère proche de moi encore et toujours".

#13novembre
Guillaume veut comprendre pourquoi cette voiture a emprunté la rue où se trouve La Belle équipe :"Je ne crois pas qu'ils ont choisi cet endroit par hasard"

#13novembre
Une photo de Romain est projetée à l'écran, une autre avec Romain et Lamia, ensemble.
Le président: "Il y a une ressemblance"
Guillaume sourit. "Moi je suis plus âgé".
Le président: "presque des jumeaux".
C'est vrai, ils se ressemblent beaucoup.

#13novembre
Guillaume :"Parler de Romain et de Lamia m'a permis de les faire exister ici. Ce que je voulais dire, c'est qu'ils ont aimé, ont été aimée. L'amour qu’ils ont donné raisonne encore en nous tous les jours"

#13novembre
Guillaume explique que sa maman ne veut pas témoigner. "Ma maman, elle a perdu son fils, elle est en morceaux, elle est dévastée. Elle lui dit bonjour tous les matins, elle lui parle ...".

#13novembre
A la barre, Romain, qui était au Bataclan dans la fosse, tour de cou rouge, brun, lunette de vue, barbe de 3j, poli foncé. ll raconte l'attaque:"Je vois les 2 terroristes tirer dans la fosse. Je me souviens de leur propos, parler de @fhollande , de la Syrie. "

#13novembre
Romain :"Je me dis qu'il faut que je me casse, qu'il faut pas rester-là. Je veux le dire à mon pote..Je pense que je fais des choses assez dégueulasses, je m'en excuse, j'arrive à sortir, j'arrive passage Amelot." Son ami n'est pas derrière lui.

#13novembre
Romain :"Je me souviens de les avoir vu distinctement tirer. Passage Amelot, le chaos, je ne sais pas trop ce qu'il se passe, je comprends que c'est un attentat".

#13novembre
Romain se retrouve avec d'autres, dont des blessés, dans l'annexe des bureaux du Bataclan. J'appelle mes proches je me fais limite engueuler:" mais qu'est ce que tu foutais là!!"

#13novembre
Romain apprend que son ami est sain et sauf. Il dit ne pas avoir de suivi. IL parle très vite, sa voix tremble parle moment, il souffle dans le micro.

#13novembre
Romain dit avoir été choqué par le voyeurisme, notamment une de Paris Match sur laquelle il apparait".

#13novembre
Le président : "vous disiez que vous n'aviez pas de suivi"
Romain :" non mais je pense que je vais le faire"
Romain n'a pas d'avocats. Fin de son audition.

#13Novembre L'audience est suspendue. Elle reprendra à 14h30.

#13novembre
Simon, gérant du Petit Cambodge: "Nous l'objectif a été de rouvrir, résister, ne pas céder"

#13novembre
Simon, gérant du Petit Cambodge: "Il a été nécessaire de faire des travaux pour autant on ne voulait pas travestir ce lieu".

#13novembre L'audience est reprise.

#13novembre,
A la barre, Michel, gardien de la paix, primo-intervenant au Bataclan.

#13novembre,
Michel : "J'étais fonctionnaire à la BAC75N. Ce 13-11-15, j'étais chez moi, et on avait prévu avec les camarades de se rendre au service plus tôt pour pouvoir s'entraîner. Ce jour-à j'étais en retard. Notre service commence à 22h20 normalement"

#13novembre,
Michel : "Je me dirige vers la base en moto via le périphérique, je vois des gyrophares partout. Mes collègues équipent les véhicules en équipement lourd. "

#13novembre,
Michel : "Je demande ce qu'il se passe. On me dit qu'il y a eu des bombes au Stade de France, je me change en 2mn"

#13novembre,
Michel : "On prend le reste des boucliers, gilets pare-balles, des véhicules police secours, même, des véhicules blancs avec écrits "police" dessus". On enquille derrière notre chef, le commissaire C. "

#13novembre,
Michel : "On est réorienté. n arrive à république. Les détonations retentissent. On entend les Kalachnikovs. Les armes longues je connais bien. Clairement le rythme est donné dès le début"

#13novembre,
Michel : Des véhicules ont été impactés, des collègues sont postés derrière leurs véhicules. Ils répètent :"dégagez, dégagez". Très vite on sort de l'axe. On est équipé en mode lourd: casques, gilets, mais il nous manque pas mal de matériel.

#13novembre,
Michel :"Moi j'avais un Beretta 12SD. Je suis amené à participer à une colonne commandée par le lieutenant V. On constitue la colonne avec la compagnie Alpha et Bravo de la BAC75N. Les détonations se font toujours entendre"

#13novembre,
Michel :"On a en visu l'entrée du Bataclan, à 180m. On peut toucher à 400m. Les ondes sont complètement affolées. On est arrivé 10 mn après le commissaire C. qui demande du renfort sur les ondes "

#13novembre,
Michel: "On nous dit de ne pas y aller, d'attendre, le Raid, la BRI, les unités spécialisées. Ce jour-là on n'a pas obéi à nos ordres. Il y a nos collègues, des victimes blessées, certains dans un état dégradé alors on y va."

#13novembre,
Michel: On y va par bond. On fait des petits bonds jusqu'à l'entrée du Bataclan. Le commissaire nous dit que ça tire à l'intérieur, qu'ils sont en train de tuer tout le monde, il faut y aller. "

#13novembre,
Michel: "Vu la situation j'ai envoyé un sms à ma famille parce que clairement on allait y passer. J'envoie un 'Je t'aime à ma famille'. Il était 22h30."

#13novembre,
Michel montre sa position sur le plan à l'écran. "La porte s'ouvre je suis ébloui par un phare sur la zone de spectacle. Le projecteur de la scène nous éblouit. A ce moment-là, il n'y a plus de coups de feu. Un silence de mort"

#13novembre,
Michel: "Mes pieds tapent dans des chargeurs de kalachnikovs au sol, mare de sang, des victimes les unes sur les autres au sol. Il y avait des corps entreposés, des vitrines complètement explosées. Le rythme est donné dès le début"

#13novembre,
Michel: "On extrayait les victimes à mesure que la colonne avançait. Notre attention est tout de suite attiré par un enfant embrasser dans une femme adulte. Je tire la personne, une femme assez forte qui avait pris l'enfant dans ses bras. "

#13novembre
Michel: "Je prends cette dame, mon collègue récupère l'enfant. Il est donné à l'effectif Delta qui va le sortir du bâtiment"

#13novembre
Michel: "je regarde la fosse, que des morts devant nous. On se dit: "Où sont les complices?".

#13novembre
Michel:Notre commissaire est dans le SAS, il vient régulièrement vers la colonne. Il crie: les personnes valides levez le bras. Les personnes dans la fosse crie, on se fait insulter :"vous pouvez pas aller plus vite!". On ne pouvait pas aller plus vite.

#13novembre
Michel:La précipitation s'était nous mettre en danger. "Les personnes valides levez le bras". Certains lèvent le bras. On a un mouvement de foule, des gens courent vers nous, passent au dessus des rambardes.

#13novembre
Michel:J'en suis désolé pour les victimes, mon bouclier bascule, le corps est jonché de sol, mon bouclier trébuche au sol et je me retrouve à bousculer des victimes. On dit :"une par une. C'est l'injonction: "une par une". Elles sont dirigées vers le hall d'entrée.

#13novembre
Michel:" Les victimes sont évacuées une par une. Un couple est là, il n'a pas souhaité se déplacer car leur ami est là. Ne reste dans la salle que les personnes invalides ou celles qui n'ont pas souhaité se lever. "

#13novembre
Michel: "J'ai une dame qui heu (les larmes lui montent aux yeux). Elle m'attrape la jambe, je suis surpris, je la braque. Elle me supplie de l'aider. Je lui dis les pompiers arrivent. Ils n'arrivaient pas tout de suite, la salle n'était pas sécurisée"

#13novembre
Michel: "On a commencé à procéder à des dégagements d'urgence pour emmener les victimes dans l'entrée"

#13novembre
Michel: "Je suis formateur en secourisme tactique. Sur moi j'avais une trousse de combat individuelle. Aujourd'hui c'est un peu dans les mallettes, avant ça n'était pas le cas"

#13novembre
Michel: "Je pose mon fusil, je me retrouve dans la fosse, je fais des pansements (...) Le poids de l'équipement se fait ressentir. Il fait chaud sous le pare-balle. Je relève mon tour de coup.

#13novembre
Michel:Je fais un packing à une victime : enfoncer les doigts dans la chair. J'ai fait ça à mains nues, j'avais oublié mes gants dans la voiture"

#13novembre
Michel: Sur les ondes on nous dit que le bâtiment est peut-être piégé. Je me retrouve à faire du secourisme dans un lieu qui n'est pas sécurisé. Je fais des dégagements d'urgence de la zone F, à D, en passant par la zone K.

#13novembre
Michel: "On dégage 2, 3, 4 victimes. Un binôme de la BRI arrive, est amené à progresser. Ils ont un Ramsès, un bouclier lourd. "

#13novembre
Michel: "Je fais un dégagement d'urgence en dégageant une victime par les bras. Mais cette victime est face au sol. Un dégagement d'urgence face au sol, ça se fait pas je dis à mon collègue "on va peut-être la retournée". Mais là c'était l'urgence"

#13novembre
Michel: "Je croise le médecin de la BRI qui est complètement affolé, qui lève les bras en l'air, qui nous dit de tout stopper car le bâtiment n'est pas sécurisé. "

#13novembre
Michel:"On fait un triage dans la zone d'entrée: Urgence Absolue et Urgence Relative. Mais il nous dit de tout stopper, la zone n'est pas sécurisée".

#13novembre
Michel: "Les collègues montent à l'étage. Nous on sort du bâtiment, on bloque l'issue de secours. On nous dit que des terroristes ont été vus avec des armes dans des bâtiments à proximité".

#13novembre
Michel et ses collègues doivent vérifier. "En fait c'est juste des victimes retranchées. Certains ont pu être surpris, ils nous voient arriver comme des Robocop, la lampe en pleine tête"

#13novembre
Michel :"L'assaut est donné, les évacuations commencent par les échelles de pompiers notamment. On se retrouve devant le bâtiment. Le Raid n'en revient pas de ce qu'ils s'est passé, de ce qu'on a pu voir dans la salle de spectacle"

#13novembre
Michel "On laisse la place aux secours. On se retrouve avec le commissaire C. Je suis couvert de sang, sur le visage, les mains. Essayer de stopper une hémorragie, ça part un peu dans tous les sens"

#13novembre
Michel :"On a une ligne de CRS qui se met en place et qui vient à pousser tous les badauds qui sont sur zone. Un commandant frappe dans ses mains: 'allez les gars', il me bouscule. On a des ordres, on ne garde que Raid BRI sur place. On nous a évincés de la zone"

#13novembre
Michel :"On nous sollicite pour aller faire de la circulation. On est couverts de sang. Un barman me demande si je veux me nettoyer. Un collègue qui avait trébuché avant de la chair sur lui, carrément. On se nettoie, on repart à la base"

#13novembre
Michel :"A 5h, on nous demande de nous rendre bd de Charonne à Paris, on nous demande de remonter une colonne d'assaut pour l'un des complices potentiels qui serait sur cette zone. (...)

#13novembre
Michel :"Quand on arrive: une personne est retranchée à domicile avec de la musique assez forte. On me donne un pied de biche. J'ai dit non". Il attend le matériel. La colonne se met en place. "

#13novembre
Michel: "La porte s'ouvre, l'individu est percuté par le bouclier. Je le neutralise. Je récupère une arme de poing, un glock"

#13novembre
Michel reconnait avoir perdu un peu le contrôle lors du menottage, après la soirée qu'il venait de passer.

#13novembre
Michel aux victimes et aux proches des personnes décédées : "Je porte sur mes épaules le poids de la culpabilité, on aurait voulu faire plus.

#13novembre
Michel porte un costume foncé, une chemise blanche, une cravate, un tour de cou rouge. Il a les cheveux poivre et sel.

#13novembre
Michel répond aux questions du président :"Sur les ondes, on nous dit 'vigilance absolue'. Le bâtiment est susceptible d'être piégé".

#13novembre
Michel: "Quand on s'avance à l'entrée du Bataclan, il y a des coups de feu."

#13novembre
Michel: "Pour moi on nous dit dans l'entrée: 'les gars (les terroristes) ils sont à l'intérieur'. Pour nous, ils sont à l'intérieur"

#13novembre
Le président :"Avec vos collègues, combien de victimes avez-vous pu dégager de la fosse?"
Michel pense avoir porté secours à "plus d'une dizaine de personnes" à lui seul. Il ne sait pas combien de personnes ont aidé ses 14 collègues qui étaient avec lui".

#13novembre
Michel: "J'ai décidé de me porter partie civile, le but c'est de faire évoluer les process. C'était le désordre. (..) On a emprunté des véhicules qui n'étaient pas les nôtres, on a fait des missions qui n'étaient pas les nôtres"
Le président: "c'était le chaos"

#13novembre
Le président rappelle que les policiers ont dit aux victimes de ne pas regarder la scène de crime.
Michel: "Moi à titre personnel, j'ai caché le champ visuel à une personne, je lui ai dit: 'Ne regardez pas, ça sert à rien'"

#13novembre
Le président :" vous avez eu des contacts avec la BRI sur zone?"
Michel: "Non. J'ai eu des contacts avec le Raid sur zone. Un collègue m'a dit 'salut'. Je ne l'ai pas reconnu avec sa cagoule. Quand il l'a enlevée, j'ai vu que c'était un gars que j'entraînais".

#13novembre
Le président rappelle que des témoins ont parlé de la lumière blafarde, très forte dans la salle.
Michel:"Le projecteur de la pièce éclairait très fort à notre arrivée. Mais quand on fait l'évacuation, c'était plus éclairé"

#13novembre
Le président: "Quand l'assaut est donné vous êtes dans le hall d'entrée.
Michel:" oui, on n'est pas dans la salle".

#13novembre
Le président: "Avez-vous une notion de l'heure d'arrivée de la BRI et du Raid"
Michel:"Je dirais un délai certain. Je veux pas faire de polémique, mais un délai certain"

#13novembre
Michel:"Quand on rentre dans le bâtiment, il n'y a personne. Ni la BRI, ni le Raid. Il est 22h30."
Le président répète :"A 22h30, il n'y a personne donc".

#13novembre
Michel répondant à la 1ere assesseure:"QUand vous me dites... On arrive sur place très tôt; il est 22h05 maximum, mais initialement on nous interdit d'y aller. On nous bloque dans notre progression, vers Oberkampf/ Voltaire"

#13novembre
Michel répondant à la 1ere assesseure:" Notre patron (le commissaire BAC75N) nous dit sur les ondes qu'il faut du monde tout de suite, qu'ils sont en train de tuer tout le monde, mais à cet angle de rue (Oberkampf/ Voltaire) on nous interdit d'y aller"

#13novembre
Michel répondant à la 1ere assesseure: "Quand on est arrivé, il y avait un individu nord-africain, une balle dans la tête. Sur la chaussée, des victimes blessées mais non décédées"

#13novembre
Michel répondant à la 1ere assesseure:"Un fourgon de police était, visible de l'entrée"

#13novembre
Michel répondant à la 1ere assesseure: "Ce soir-là, l'absurdité quelque fois, dans l'état d'esprit des gens qu'on peut croiser...Par exemple... "1/2

#13novembre 2/2
Michel:"Alors qu'on fait des petits bonds progressifs pour entrer dans le Bataclan, il y a 1 dame qui promène son chien.On lui dit qu'elle parte, qu'elle n'a rien à faire là, elle nous répond que tous les jours elle promène son chien là, et qu'on à rien à dire"

#13novembre
Michel répondant à la 1ere assesseure:"Ce soir-là la priorité c'est pas les arrêts cardiaques, c'est les hémorragies."

#13novembre
Michel répondant à la 1ere assesseure:"La scène, c'est ...pour moi il y avait minimum 300 -400 personnes dans la salle (quand ils arrivent). Si vous voyez le film '300', à la fin, on a cette scène de guerre où les gens sont les uns sur les autres, c'est un peu ça."

#13novembre
Michel répondant à la 1ere assesseure, explique avoir mené ces actions de sécurisation et de secourisme de sa propre initiative.

#13novembre
Michel:"Avant de voir le commissaire dans l'entrée, j'ai coupé ma radio.On perd le fil de l'intervention, on perd le fil conducteur".
1er assesseur:"C'est ce qu'avait dit un de vos collègues. Qu'il avait coupé sa radio pour ne pas attirer l'attention des assaillants

#13novembre
Michel répondant à la 1ere assesseure:"Le mouvement de fuite est fait avant, quand on est dans la rue, pas dans le bâtiment. Quand on rentre dans le bâtiment, il n'y a plus de mouvement de foule, les gens sont les uns sur les autres".

#13novembre Me Bernardini à son client: "Qui est TI52ALPHA?
Michel : c'est notre patron.
Me Bernardini : A 21h52h53 il y a ce message de TI52ALPHA : "urgent, des messages courts. Il y a du monde au Bataclan, et ça tire. "

#13novembre Me Bernardini cite plusieurs messages "urgent", demandant des renforts, une colonne, au Bataclan où il y a "plusieurs dizaines de morts".

#13novembre
Me Bernardini :"quand envoyez-vous le sms à votre famille?"
Michel : Au moment où je l'envoie, je suis en zone K, dans le hall d'entrée.

#13novembre
Me Bernardini : n'y a-t-il pas d'autres effectifs de la BAC75N qui aurait eu des rôles périphériques
Michel : la compagnie Delta. L'enfant extrait par un de mes collègues est transmis dehors.

#13novembre
Me Bernardini : on dénombre + de 20 noms d'effectifs de police au total
Michel: Au début il y a Alpha et Bravo mais après il y a des effectifs de la Charlie qui nous ont rejoints. Des effectifs étaient en repos.

#13novembre
Michel répondant à son avocat :"On nous a demandés de ne pas parler de cette intervention, qu'on avait fait que ce qu'on avait à faire, qu'on pouvait en être fiers."

#13novembre
Michel : "J'ai beaucoup de remords, je me demande si on a bien fait. Est-ce que le choix tactique.. Qui doit vivre, qui doit mourir. "

#13novembre
Michel :"Je repense à cette dame dans la coursive qui m'attrape la jambe, j'en suis navré auprès des familles, on ne pouvait pas l'aider, la salle n'était pas sécurisée. Navré".

#13novembre
Le président : vous dites : 'On nous a demandés de ne pas parler de cette intervention, c'est qui "on"?'

#13novembre
Michel gêné :"Dans un premier temps, peut-être il faut pas faire la polémique, mais au sein du service, personne n'en parlait, on faisait comme si de rien n'était, en parlait c'était une faiblesse."

#13novembre
Michel :"On reste sur les a priori, on voit une psychologue. Très clairement, les jours qui ont suivi, on a enchainé, perquisitions administratives sur perquisitions administratives, casser des portes..."

#13novembre
Michel :"Après quand la tension est retombée, on s'est posé les questions sur les process... Devoir de réserve. On m'a dit que si j'en parlais, ce serait un manquement au devoir de réserve. "

#13novembre
Me Bernardini demande quand et comment Michel a fait son rapport d'intervention.
Michel :On nous a pas demandé de rapport. Au contraire, on nous a dit :"inutile de faire un rapport aujourd'hui, nos autorités s'en chargent".

#13novembre
Michel :"Quand je suis sorti de mon devoir de réserve, des policiers ont saisi M. Valls. Là on a été saisis en urgence. C'était le 16 février. On a commencé à nous dire: faites un rapport en urgence. "

#13novembre
Michel :" C'est à partir de là qu'on a commencé à débriefer; Jusque-là ce qu'on avait vécu n'apparaissait nulle part. "

#13novembre
Alain, autre policier, tour de cou rouge, pull jaune foncé :"A l'époque j'étais officier de police à la BAC75N. Aujourd'hui je suis en retraite"

#13novembre
Alain est impressionné: "j'ai pas l'habitude". Il raconte sa soirée. "J'ai entendu ce message :" on s'équipe rapidement, on se fout des équipages, direction le 10. "

#13novembre
Alain :"Je quitte la base avec 2 véhicules de service. Direction le Carillon et le Petit Cambodge". Il voit là du sang, des pompiers, des corps. "On nous dit qu'il faut aller au Bataclan car le patron y est. Notre patron c'est le commissaire C."

#13novembre
Alain arrive au Bataclan, voit des personnes sortir du Bataclan, les dirige vers la rue Oberkampf, évacue des blessés, prend les barrières Vauban pour en faire des brancards. "Je ne sais pas combien d'aller-retours j'ai fait pour évacuer des blessés"

#13novembre
Alain :"Mon regard s'est posé sur cette femme avec le demi-visage arraché, une image qui restera à jamais dans ma mémoire. Je me souviens de cet homme mort en position assise dans l'entrée du SAS, et de cette femme(... )morte aussi"

#13novembre
Alain: "Dans la salle, plusieurs choses me sautent aux yeux" Des appels au secours, des téléphones qui sonnes, des bras qui se lèvent"

#13novembre
Alain : "Mon collègue me dit :"On y va". On descend dans la fosse. "Combien de blessés j'ai évacué, je n'en sais rien". "Je me souviens du dernier, ce jeune homme brun qui m'a dit:"vous êtes des héros". Je lui ai dit : "tiens le coup, les secours sont là".

#13novembre
Alain : "On nous a dit d'évacuer car des personnalités arrivaient. Des paroles ont été échangées par dans de très bon termes. Puis j'ai vu @fhollande arriver".

#13novembre
Alain : "J'avais 26 ans de service et 21 ans à la BAC. Jamais je n'avais vu autant d'horreur, je n'avais jamais été pris pour cible."

#13novembre
Alain : "Cette nuit-là je n'avais plus de notion du temps. Combien de temps je suis resté au bar dans la salle du Bataclan, je n'en sais rien".

#13novembre
Alain : "Mes fils me disent que je suis un héros. Je me suis toujours dit que je n'étais qu'un flic ordinaire qui a fait un acte extraordinaire".

#13novembre
Alain répond aux questions du président:"On a un côté humain,l'oeil se pose sur ce tas de personnes si je peux dire ça comme ça,mais c'était un tas. Certains tenaient leur téléphone à bout de bras pour dire: "je suis là". Mais nous n'avions pas l'ordre d'intervenir."

#13novembre
Alain : "On aurait peut-être pu sauver certains. J'en ai sorti 3-4-5 de la fosse avec le lieutenant V. mais pourquoi pas plus?"

#13novembre
Alain : "On est soumis à la voix hiérarchique et on ne peut pas aller au-delà des ordres qui ne sont pas donnés".
Le président: "vous en avez quand même sortis quelques-uns et c'est déjà bien. "

#13novembre
Alain aimerait savoir comment vont les blessés qu'il a sauvés. Il pense notamment à "ce jeune homme", le dernier qu'il a secouru.

#13novembre
Alain revient sur la suite de l'intervention, hors du Bataclan. Avec des rumeurs notamment.
Le président: "là c'est pareil il y a des fake news qui sortent".

#13novembre
Le président: "Mytho, pourquoi mytho? Qui vous a traité de mytho
Alain : alors, j'ai pas de nom de collègue. Peut-être qu'avec les infos, que je n'ai pas écouté, j'ai squizzé les infos pendant longtemps....

#13novembre
Alain:" Je me suis surpris un jour à regarder @GUlli , des dessins animés. Je n'ai jamais regardé de reportage sur le Bataclan. La seule fois où je me suis autorisé à regarder, c'était Les Gueules cassées, avec Gaëlle.

#13novembre
Alain dit qu'il aimerait bien rencontrer Gaëlle, qu'il espérait peut-être la croisée ici, au procès.

#13novembre
Alain reprend sur les mythos:"Un jour on était quelques-uns à avoir fait le Bataclan. Une collègue était là et avait été récompensée pour ce qu'elle avait fait. On lui a demandé ce qu'elle avait fait. Car nous on était dedans, et elle c'était pas possible. "

#13novembre
Le président à Alain, ancien de la BAC75N: "Faites attention au côté subversif de @Gulli".

#13novembre
Alain a été à pied du Petit Cambodge au Bataclan. Il répond à 1 question de la 1ere assesseure: "je sais qu'on a été rapide, il ne fallait pas traîner. On était peut-être 3 voitures là-bas. En enlevant les chauffeurs on était une dizaine, ou peut-être 5-6".

#13novembre
2e assesseur demande s'il y avait des formations spéciales à cette époque.
Alain :"après @Charlie_Hebdo_ , il y a eu des formations. On a suivi quelques formations, je ne sais pas combien. Je pense que ça nous a été utile"

#13novembre
Alain :"Je ne souhaite à aucun fonctionnaire de subir ces actes, ce qu'on a subi. Quand on va en intervention habituellement,on ne subi pas, là c'était totalement différent. Une autre chose que je n'avais jamais ressentie"

#13novembre
Alain :"La nuit du samedi au dimanche (14 au 15 novembre 2015), je rentrais en Seine-et-Marne avec un collègue en voiture. J'ai vu une voiture arriver en face, une Clio grise passe sur notre gauche. En 48h, ça faisait deux fois qu'on frôlait la mort. Ca va aller"

#13novembre
Alain répondant à son avocat, Me Bernardini :"A 21h35, on a quitté la base pour se rendre sur les terrasses. On n'a pas perdu de temps c'est certain". Il quitte ensuite les bars direction le Bataclan.

#13novembre
Me Bernardini: "Après avoir évacué les victimes et les rescapés du Bataclan, vous avez fait une levée de doute et vous revenez. Vous étiez tous à l'extérieur?
Alain : Je ne sais pas si tous les effectifs de la BAC75N étaient tous dehors quand l'assaut a été donné

#13novembre
Alain a évoqué des problèmes dans son couple, son ex-compagne n'a pas cru qu'il était au Bataclan. "Quand je lui ai expliqué ce que j'avais fait, beaucoup regardait les informations, la BAC75N n'a jamais été citée dans les médias, comment pouvait-elle me croire?

#13novembre
Me Bernardini rappelle qu' "à l'exception de l'action héroïque du commissaire C de la BAC75N et de son équipier, D., il y avait sur place une vingtaine d'effectifs de la BAC75N."

#13novembre
Alain répondant à son avocat, Me Bernardini :J'ai du mal à regarder des films avec de la violence, déjà ça n'a jamais été ma tasse de thé. SI ma femme regarde ce genre de films, je ne regarde pas, j'écoute pas.

#13novembre
Alain répondant à son avocat, Me Bernardini dit avoir ensuite eu des souvenirs des événements récurrents, notamment la nuit, avec "cette femme au visage à demi-arraché".

#13novembre
Alain répondant à son avocat, Me Bernardini :"J'ai été voir une psychologue pour m'exprimer. Bon je vais bien mais elle sent que ça m'a bien marqué. Cette psy c'est un ancien gendarme, elle peut mieux comprendre"

#13novembre
Alain :"Parler devant vous peut-être me soulage. Ma femme me dit que peut-être après mon témoignage je serais plus gentil". Il explique qu'il était très tendu à l'idée de venir à la barre.

#13novembre
Alain répondant à son avocat, Me Bernardini :"Des fonctionnaires de la BAC75N ont dit :"les gars j'aurais bien aimé être avec vous". J'ai répondu: moi je n'aurais pas aimé être là". Des gens été en train de s'amuser, ils ont été assassinés.

#13novembre
Alain : "Nous sommes des rescapés du Bataclan et des oubliés de l'administration. Ce soir-là, on a eu très très chaud, la mort n'était pas très loin"

#13novembre
Me @catherineszwarc : Vous avez été récompensé?
Alain :"Nous avons eu la médaille sécurité intérieure couleur argent remise à la préfecture. A côté de moi, se trouvait une collègue PJ, qui a reçu la médaille pour avoir fait des constatations 3 jours plus tard.

#13novembre
Alain : "Je lui ai dit que moi j'étais primo-intervenant au Bataclan. Après comme récompense, nous avons eu un échelon et 500 euros. Est-ce que c'est bien, c'est pas bien? Si on me demande mon avis je dirais 'non'. Mais voilà, c'est tout ce que nous avons eu."

#13novembre
Le président: "Nous allons faire une courte suspension sur place". (Comprenez : quelqu'un a envie d'aller aux toilettes).
Là, la moitié de la salle d'audience se vide.

#13novembre 11 minutes plus tard, le président:"Bien, on va reprendre.On va reprendre...On poursuit les auditions maintenant".

#13novembre
A la barre, Emmanuel, fonctionnaire de police, BAC75N, compagnie Alpha. Le soir du 13, il regardait le match chez lui et entant "les bruits sourds des explosions à l'antenne"

#13novembre
Emmanuel, châtain, tour de cou rouge, costume bleu : "Ce soir-là j'étais prévu de stage dans le 7e, à 23h30. J'appelle mon officier, le lieutenant V. Il me dit:'C'est la merde, ça tire de partout. C'est la merde". Emmanuelle rejoint les effectifs de la BAC75N

#13novembre
Emmanuel "Pas de casque lourd pour Philippe et moi, pas de gilet par balle lourd. On a descendu Magenta à toute allure"

#13novembre
Emmanuel : "On s'est équipé avec nos casques maintien de l'ordre, nos petits gilets, on entend des tirs au coup par coup. On s'est mis en colonne, un petit peu désorganisé"

#13novembre
Emmanuel : "On s'est regroupé à l'angle de la rue Oberkampf et du boulevard Voltaire devant un bar à la devanture rouge. La commissaire P était à mes côtés."

#13novembre
Emmanuel : "J'ai croisé le regard du commissaire B. Il me fait un sourire mais je vois à sa tête que la situation était + que tendue"

#13novembre
Emmanuel:"Je me souviens très nettement d'une autorité habillée en noir qui nous dit :"vous ne bougez pas, vous ne bougez pas. Vous attendez le gros des troupes."

#13novembre
Emmanuel:"Le lieutenant V? et la commissaire V. Nous ont dit on y va. L'Alpha et la Bravo. Je me souviens des claquements des culasses de fusil à pompe. Là je me suis dit:"on y est".

#13novembre
Emmanuel:"J'étais 5e ou 6e de colonne (...) Très vite on est mis dans le bain. Toutes les vitres du Bataclan sont brisées, un monsieur type nord-africain par terre, une balle dans la tête"