Thread by @aureliesarrot

#procès13novembre
Semaine 8 Jour 35

#13novembre @Arthur_Dvx président de @lifeforparis qui va être entendu ce jeudi vient de poster cette vidéo du concert de @EODMofficial datée 13-11-15 à 21 heures, soit 47 minutes avant le début de l'attaque au Bataclan

https://twitter.com/arthur_dvx/status/1453664744603258881

#13novembre #procès13novembre
Semaine 8 Jour 35
Boyka au contrôle #gendarmerie

#13novembre
Semaine 8 Jour 35
L'audience est reprise.

#13novembre
Le président, Jean-Louis Périès: "Bien, avant de continuer les auditions je crois que nous avons de nouvelles constitutions de partie civile".

#13novembre
La compagne de Cédric, entendu le 11 octobre, se constitue partie civile ainsi que Laura, victime directe du Bataclan (par la voix de leurs avocates)

#13novembre
A la barre @Arthur_Dvx président de @lifeforparis qui intervient à titre personnel et pour l'association

#13novembre
Arthur Dénouveaux demande à ce que soit projetée sur le grand écran de la salle d'audience cette vidéo.

https://twitter.com/Arthur_Dvx/status/1453664744603258881?s=20

#13novembre Sur la vidéo les gens dansent, la musique est à fond, il est 21h.
Arthur Dénouveaux :"La vidéo montre pourquoi plus d'un millier de personnes sont venus à ce concert, elle montre aussi ce que les terroristes ont vu en entrant dans la salle" des gens de dos qui dansent

#13novembre
Arthur Dénouveaux explique que le soir du 13-11-15 il a pris une bière, discuté avec Nick (décédé dans l'attaque), et est parti dans la fosse.

#13novembre
Arthur Dénouveaux :"Comme tout le monde j'ai entendu ce que je croyais être des pétards, les enceintes craquer" "Je me suis retrouvé au sol, poussé par un mouvement de foule. Je me suis dit qu'il fallait rester au sol pour ne pas offrir une prise aux balles"

#13novembre
Arthur Dénouveaux :"J'ai fini par sortir par la sortie gauche de la salle"

#13novembre
Arthur Dénouveaux :"J'ai des souvenirs très parcellaires d la fosse, des sensations, d'avoir rampé sur des corps. Je me souviens en sortant dehors d'avoir croisé des amis Anglais. Patrick est parti chercher son copain avec une balle dans le bras et l'a sorti"

#13novembre
Arthur Dénouveaux :"J'ai récupéré les membres du groupe de @EODMofficial et je les ai mis dans un taxi. Puis j'ai pris un taxi, je suis retourné chez moi"

#13novembre
Arthur Dénouveaux :"Ca a pris du temps avant que j'admette que je n'étais pas qu'un simple témoin mais que j'étais aussi victime de quelque chose"

#13novembre
Arthur Dénouveaux :"Quand votre nom aux Invalides n'est pas lu, vous prenez conscience que ça aurait pu être vous mais que ça n'est pas vous"

#13novembre
Arthur Dénouveaux avait 29 ans à l'époque. En voyant le "En Mémoire" du Monde sur les victimes, il se dit "qu'auraient été les 10 lignes pour moi" et pense à ce qu'il lui reste à faire dans la vie.

#13novembre
Arthur Dénouveaux :"J'ai eu de la chance, je suis vivant, la psychothérapie a bien fonctionné, j'ai deux enfants, une petite Céleste et une petite Diane"

#13novembre
Arthur Dénouveaux :"Dès le début on s'est réunis,dans l'espace public,boire des verres dans des bars.Ça a bien fonctionné car on porte tous en nous la culpabilité du survivant, moi j'ai du mal avec ce mot de culpabilité,je parle plutôt de responsabilité du survivant"

#13novembre
Arthur Dénouveaux porte un costume bleu marine et une chemise bleu clair aujourd'hui. "Survivre c'était ce qu'on faisait et ça n'est pas ce que l'on était".

#13novembre
Arthur Dénouveaux a pu avec @lifeforparis "discuter avec beaucoup de victimes directes et indirectes." "Être victime ça nous mettait dans 3 cas: une séparation par rapport au monde, votre vie est interrompue, et il y a une sacralité de la victime"

#13novembre
Arthur Dénouveaux :"On a été visés pour autrui, des victimes choisies à l'aveugle, des gens ont voulu nous sacrifier pour une cause. Il faut accepter qu'on a été les gens qu'on a pas réussi à sacrifier.

#13novembre
Arthur Dénouveaux :"Il y a un côté créature mythique au 13 novembre"

#13novembre
Arthur Dénouveaux :"Vivre c'est exister, du latin ex sistere, sortir de soi"

#13novembre
Arthur Dénouveaux : "Pour exister, sortir de soi, il faut d'abord savoir qui on est. Il y a aussi beaucoup d'injonctions qui pèsent sur nous. Soit on attend de nous d'être parfaits dans la résilience ou d'être au fin fond de la dépression. On est devenus un enjeux"

#13novembre
Arthur Dénouveaux :"La seule manière de faire comprendre ce que l'on est: c'est de parler: ici, avec la police, avec nos avocats.

#13novembre
Arthur Dénouveaux : "J'ai été frappé au début du procès par l'envie de victimes de venir parler un peu plus ici. (...) La parole qui est venue du box nous a incités à venir parler"

#13novembre
Arthur Dénouveaux : "C'est plus possible d'être tranquille, de vivre normalement quand on a été victime de ça".

#13novembre
Arthur Dénouveaux : "Une grande question qui reste, c'est que toutes les précautions ont été prises pour que les victimes puissent ne pas être choquées il n'y a pas eu d'images ni de son.

#13novembre
Arthur Dénouveaux : "A-t-on toujours besoin de prendre ses précautions. Je me demande si ça n'apporterait pas quelque chose au débat de montrer certaines choses. "

#13novembre
Arthur Dénouveaux : " Il suffit de taper dans Google "fosse" "Bataclan", pour voir des choses horribles. Ce serait peut-être étrange en 9 mois de procès de ne rien voir."

#13novembre
Arthur Dénouveaux : "Les terroristes ne nous frappent pas pour ce que nous faisons mais ce que nous sommes Toute justification a posteriori de guerre n'est pas quelque chose qui fonctionne"

#13novembre
Arthur Dénouveaux:Personne ne les (les accusés) considère comme des monstres, tout le monde les considère comme des êtres humains.Nous on voit ça comme une exigence d'assumer ce qu'ils ont fait,ce qui est différent de revendiquer et se cacher derrière une idéologie"

#13novembre
Le président: "concernant la diffusion d'autres images, on va y réfléchir. J'avoue que je me suis posé la question. On a le temps."

#13novembre
Arthur Dénouveaux répondant à la 1ere assesseure:"J'ai cru d'abord à des pétards, puis j'ai reconnu des armes automatiques, j'ai compris que c'était un attentat. Après les attentats de janvier il n'y avait pas de doute que c'était ça"

#13novembre
Arthur Dénouveaux se souvient "des gerbes d'étincelles" mais n'a pas entendu les revendications.

#13novembre
Arthur Dénouveaux ne s'est pas vu sur la vidéo de Daniel, journaliste du Monde et pense être sorti "après le flot" de gens.

#13novembre
Arthur Dénouveaux : "On n'a jamais été très bons pour aller prendre les cotisations, on a 450 personnes à jour de cotisations, on a entre 800 et 1000 membres". Plusieurs personnes ont rejoint l'association @lifeforparis à l'approche du procès.

#13novembre
Arthur Dénouveaux : "Tout le monde se reconnait dans l'association? J'espère que oui. On a des gens de tous les sites, une majorité du Bataclan, je pense trop peu de gens du Stade de France, et aussi une sous-représentation des gens gravement blessés."

#13novembre
Arthur Dénouveaux sur l'attente de ce procès" Les attentes étaient que le procès ait lieu, que les parties civiles aient une parole libre et que la justice puisse faire son travail à partir notamment de ce qu'elles avaient dit c'est ça le socle commun".

#13novembre
Arthur Dénouveaux répondant à la 2e assesseure rappelle le nombre de personnes qui se sont inscrites sur la liste pour témoigner. Il insiste sur l'intérêt du témoignage et du partage.

#13novembre L'avocate générale : une minorité des parties civiles est venue témoigner
Arthur Dénouveaux :"J'ai l'impression qu'il y a une certitude que notre récit commun va être porté parce qu'on a dépassé un certain seuil". Il rappelle que près de 400 personnes vont témoigner

#13novembre
Le président:"peut-on diffuser Mme le greffier ce qui nous a été adressé,l'enregistrement sonore du dictaphone,la partie au tout début,après les premiers moments de l'attaque,sur la revendication. Les paroles prononcées par les assaillants. Je préviens l'assistance"

#13novembre
Me Bibal rappelle le numéro vert des psychologues. Plusieurs personnes quittent la salle d'audience avant le début de l'enregistrement.

#13novembre Diffusion dans la salle des "revendications" des terroristes dans le Bataclan:
"Vas-y tout le monde à terre.Ils bombardent dans le désert.Nous on est des hommes,on bombarde ici sur terre, on n'a pas besoin d'avion nous.Vous avez voté François Hollande, remerciez-le"

#13novembre Diffusion dans la salle des "revendications" des terroristes dans le Bataclan :"Vous tapez des musulmans, c'est terminé tout ça"

#13novembre Diffusion dans la salle des "revendications" des terroristes dans le Bataclan :"Le premier qui se lève, je tire!". "Le premier qui bouge, je lui mets une balle dans la tête, c'est clair. Vous voulez un exemple? "

#13novembre Diffusion dans la salle des "revendications" des terroristes dans le Bataclan :"Celui qui essaye de faire le justicier, je le tue! C'est bien compris".

#13novembre Diffusion dans la salle des "revendications" des terroristes dans le Bataclan : "Vous pourrez vous en prendre à votre Président François Hollande . C'est lui qui vous a mêlé à ce massacre d'aujourd'hui. "

#13novembre Diffusion dans la salle des "revendications" des terroristes dans le Bataclan : "Aujourd'hui, l'heure de la vengeance a sonné et sachez que ça n'est que le début."

#13novembre Diffusion dans la salle des "revendications" des terroristes dans le Bataclan: "Casse-toi", "Casse-toi".
Brouhaha dans la salle, silence, cris.

#13novembre Diffusion dans la salle des "revendications" des terroristes dans le Bataclan. À chaque balle tirée, on sursaute sur les bancs, dans la salle d'audience.
Sur l'audio, des tirs au coup par coup, puis de nombreux tirs. Puis l'explosion du terroriste.

#13novembre L'audio des "revendications" des terroristes dans le Bataclan a duré quelques minutes. Trois ou quatre. Et c'était glaçant.

#13novembre
@PhilippeDuperr2 président de @13onze15 prend la parole. Il rend hommage à plusieurs personnes dont "Jean-François Mondeguer qui nous a quittés".

#13novembre
Philippe Duperron :"La vérité judiciaire, c'est la vérité des témoins :les enquêteurs sur place qui nous restituent l'horreur de ce qu'ils ont pu constater et la vérité des parties civiles. C'est une vérité cruelle mais qui doit être exprimée"

#13novembre Philippe Duperron : "Cette vérité contribue au verdict et à la proportionnalité de la peine."

#13novembre Philippe Duperron : "Je suis convaincu que tous les témoignages portés ici, cette douleur, permet de prendre,+encore que les images et les sons, la mesure des ravages et participe de mon point de vue à l'appréciation du tribunal et de la proportionnalité des peines"

#13novembre Philippe Duperron remercie un grand nombre de personnes dont la cour, les policiers, les avocats, les parties civiles..

#13novembre
Le président Jean-Louis Périès à Philippe Duperron président de @13onze15 :"Merci monsieur le président, merci de vos remerciements et de l'attention que vous portez à notre travail. On ne fait que notre travail. Tant mieux si c'est bien perçu"

#13novembre
Le président Jean-Louis Périès à Philippe Duperron :quelle est la position de l'association sur le fait de diffuser d'autres images?

#13novembre
Philippe Duperron: "Je pense que c'est de la douleur ajoutée à la douleur. Bien sûr le procès n'est pas destiné aux parties civiles, il est là pour dire la vérité la plus vraie
Le président Jean-Louis Périès :"Tautologie"

#13novembre
Philippe Duperron : "La douleur qui s'exprime, les témoignages, contribuent également à cette vérité."

#13novembre
Philippe Duperron : "La première attente est que le procès ait lieu. Ce procès est une étape importante qui doit être franchie. C'est la justice de la République, que la justice passe, qu'une peine proportionnée soit prononcée, que les accusés soient défendus"

#13novembre
Me Reinhart :"L'association se heurte à la question de l'utilisation des photos des victimes. Une marque de Champagne notamment a utilisé la photo du diaporama d'un quotidien du soir..."

#13novembre
Philippe Duperron :"L'association s'emploie à combattre ces utilisations malveillantes des photos des victimes en les dénonçant"

#13novembre
Me Ronen,avocate de Salah Abdeslam :"La semaine prochaine, nous allons rentrer dans le vif du sujet, l'étude des faits. l peut y avoir des propos qui sans vouloir blesser pourrait être ressenti comme blessant."

#13novembre
Me Ronen,avocate de Salah Abdeslam à Philippe Duperron, président de @13onze15 :" Avez-vous une observation à faire sur cette articulation difficile?

#13novembre
Philippe Duperron : "Le travail que nous avons fait était de ne pas surinvestir, de ne pas se tromper de sujet. Nous sommes dans un procès pénal, il y a des accusés, des avocats, des victimes. Le procès digne est un procès où chacun est à sa place"

#13novembre
Philippe Duperron : "Nous avons dit à nos adhérents quels étaient la place et les rôles de chacun. Les avocats des accusés vont sans doute agresser des parties civiles, j'entends dans leur propos, c'est ce à quoi nous devons nous préparer, même si cela choque"

#13novembre
Me Ronen: "On ne pourra pas toujours anticiper ce qui sera ressenti. Dans ce procès-là je voulais vraiment faire cette observation. "

#13novembre
Le président: "D'autres parties civiles seront entendues plus tard, j'en ai pris l'engagement, la parole sera donc donnée à tour de rôle."

#13novembre
A la barre maintenant, le docteur Matthieu Langlois, 51 ans, médecin RAID. Veste noire, chemise blanche.

#13novembre
Dr Langlois :"Je voudrais préciser le rôle d'un médecin du Raid, le RAID depuis 1993 a intégré dans ses équipes d'intervention au moins un médecin dont le rôle est d'assurer les secours au plus près des équipes en cas de besoin"

#13novembre
Dr Langlois "Les médecins sont formés aux hémorragies graves, aux traumatismes (...) On cherche des médecins capables de supporter des contraintes physiques, des contraintes émotionnelles, capables de décider sous stress"

#13novembre Toutes mes excuses c'était Me Negar Haeri, avocate de Mohamed Amri

#13novembre Toutes mes excuses c'était Me Negar Haeri, avocate de Mohamed Amri

#13novembre Toutes mes excuses c'était Me Negar Haeri, avocate de Mohamed Amri

#13novembre
Dr Langlois :"On attend le feu vert du parton et on part je crois vers 22h30 en convoi vers le Bataclan. A ce moment-là on n'a pas ou peu d'informations. "

#13novembre
Dr Langlois :"J'évite les informations qui viennent polluer. je sais qu'on part vers le Bataclan, qu'il y a une prise d'otage en cours. Qu'une équipe de la BRI arrive.

#13novembre
Dr Langlois : "Le temps de trajets, j'essaie de prendre unpeu de recul et de sérénité, je sais que ce sera précieux sur place"

#13novembre
Dr Langlois : "On voit des corps sur le trottoir, passage Amelot. "Des policiers nous disent: planquez-vous ça tire!"

#13novembre
Dr Langlois : "Je suis médecin, je ne m'occupe pas de la partie sécurité et intervention. Par contre, je suis obligé d'en tenir compte pour avoir comment on va organiser les secours"

#13novembre
Dr Langlois : " Je suis à l'arrière avec le MED2, le patron du Raid et le chef des opérations ; Plus on avance, plus la situation de chaos est évidente"

#13novembre
Dr Langlois : "La progression est difficile, il y a énormément de corps, il faut trouver la place pour marcher, pour aller jusqu'à la fosse"

#13novembre
Dr Langlois : "Quand on arrive, il y a la notion de tirs, le risque est d'avoir aussi des explosions, des véhicules piégées, toute la zone rouge est interdite au secours (un plan est projeté, la zone rouge est appelée zone de combat"

#13novembre
Le Dr Langlois parle du "nid de blessés". "On va progresser jusqu'à ce niveau-là pour faire une évaluation, là c'est la fosse, l'analyse est qu'il y a énormément de blessés et de morts malheureusement.

#13novembre
Dr Langlois : "On a comme information que 2 terroristes sont à l'étage, on sait qu'un 3e terroriste pourrait être caché et qu'il pourrait y avoir un colis piégé"

#13novembre
Dr Langlois indique avoir appelé des victimes, si elles pouvaient les rejoindre "un jeune homme se lève"; "Med2 me dit on n'a pas le choix, il faut aller les chercher sinon sur le type de blessures qu'elles ont, ce sera trop tard, on ne peut pas attendre l'assaut"

#13novembre
Dr Langlois : "Je dis à Michel Fauvergue qu'il faut qu'on y aille. Il a un petit doute mais je sais qu'il a confiance en moi. Il faut l'accord du patron. La sécurité prime sur le secours. "

#13novembre
Dr Langlois : "Avec Med2 on est dans l'action, on a le feu vert. On se répartit les rôles, on connait notre mission : faire l'évaluation de ce qui malheureusement sont morts, de la gravité des blessés"

#13novembre
Dr Langlois : "Dans cette fosse on fera quelques très rares gestes de sauvetage."

#13novembre
Dr Langlois :"Le med2, son rôle est dans la fosse et moi je faisais des allers-retours. J'ai organisé le nid de blessés, pour faciliter la fluidité"

#13novembre
Dr Langlois : "Le rôle psychologique du médecin est très important. Ca m'a vraiment marqué dans cette nuit-là. L'importance de la confiance que le médecin transmet aux policiers et aux victimes m'a marqué"

#13novembre
Dr Langlois : "Une anecdote :j'ai enlevé mon casque et ma cagoule devant des blessés, ce que je n'aurais jamais dû faire mais ça a été une aide pour moi dans la partie relationnelle que j'ai eu avec les médecins, les policiers et les victimes"

#13novembre
Dr Langlois :"Un 3e médecin du Raid arrive et vient gérer avec moi le nid de blessés. Au même moment, le commandant opérationnel me dit qu'une équipe du Raid est monté par une échelle et a découvert + de 80 personnes dans les étages, les toits et qu'il y a des blessés

#13novembre
Dr Langlois : Pas question que ces blessés passent par la salle. Il fallait que ces blessés passent par le balcon extérieur. "

#13novembre
Dr Langlois :"L'assaut n'est toujours pas donné; il y avait des chances que ça ne se passe pas bien. Moi j'ai 80 personnes à évacuer (..) Je monte à l'étage par l"échelle, je rejoins un officier du Raid, il voit l'aspect sécuritaire, moi médical"

#13novembre
Dr Langlois :"Il y avait plutôt des blessés légers. ET un vieux monsieur qui vivait sur la maison sur le toit, qui était très affaibli.

#13novembre
Dr Langlois :On croise un jeune homme blessé à l''épaule, je le prends sur mes épaules, je le descends au balcon. Il fait un malaise, qui ressemblait à un malaise vagal

#13novembre
Dr Langlois :"On se retrouve avec 4 échelles de pompiers, on demande à un binôme de pompiers de faire les descentes, on a des harnais type montagne (..) IL a énormément de monde, blessés et/ou dans une détresse psychologique, il y a urgence à les faire sortir"

#13novembre
Dr Langlois :"On apprend vite qu'il n'y a pas d'otages ni blessé ni tué, c'est un soulagement"

#13novembre
Dr Langlois :"Je retrouve l'ensemble des médecins du Raid, on est vidés physiquement et psychologiquement. (...) On a fait notre maximum. On repart sur la base, il doit être 2h du matin".

#13novembre Le président : "Merci. Ce qui ressort c'est que c'était le chaos pour tout le monde"

#13novembre
Dr Langlois :"Les policiers qui m'ont aidé dans tout le travail d'évacuation, il y avait des policiers du Raid, mais leur travail était plus dans la sécurisation, mais ce qui m'ont le plus aidé ce sont des "baqueux". Oui, vous acceptez?
Le président : Oui la BAC

#13novembre Le président évoque le témoignage d'un policier de BAC75 hier, qui a dit avoir aidé des blessés.
Dr Langlois :"S'il l'a dit faut le croire, ils étaient là avant nous"

#13novembre
Dr Langlois :"Je ne sais pas le nombre de blessés qu'on a évacués. (...) Notre rôle est de mettre en sécurité des victimes et de les confier aux secours. Notre contrainte est de les extraire de la menace et du danger."

#13novembre
Dr Langlois :"Évacuer une fosse comme ça, avec autant de morts et de blessés, avant un assaut, Cela n'avait jamais été fait avant dans le monde entier. "
Le président: oui; il y a encore des tirs.

#13novembre
Dr Langlois :"La veille je faisais un exercice tuerie de masse, les blessés c'était des mannequins en plastique..."

#13novembre
Dr Langlois :"Moi j'ai même mis un garrot que j'ai enlevé. Plus je serrai, plus je lui apportais quelque chose d'encore pire. Il fallait qu'il soit vite évacué vers les pompiers". "On dit sauver des vies, sauver sous la menace, en évacuant"

#13novembre
Dr Langlois :"J'aime pas le terme de triage, je dis priorisation. "

#13novembre
Dr Langlois :"Je me souviens d'une jeune femme blessée à la tête et j'avais décidé d'évacuer d'autres blessés avant elle car elle me paraissait tellement atteinte que je préférais donner une vraie chance à ceux qui avaient des blessures surmontables".

#13novembre
Dr Langlois :" Je le précise: on l'a évacué cette femme, elle a été admise à la Pitié-Salpêtrière , j'ai voulu savoir ce qu'elle était devenue, j'ai su après qu'elle était décédée le lendemain matin"

#13novembre Le président:" 5 personnes qui ont été transférées à l'hôpital sont décédées, je crois que l'une était déjà décédée sur place"

#13novembre
Dr Langlois :"Faire passer les démineurs sur l'ensemble du Bataclan... Je sais pas à quelle heure ils ont fini, au mieux au petit matin, je pense plutôt à l'hôpital"

#13novembre
Dr Langlois répondant à une question du président sur les blessés qui se trouvaient dans les hauteurs de la salle:"Je ne suis pas armé moi, ça n'est pas à moi d'aller fouiller les faux plafonds"

#13novembre
Dr Langlois :" J'ai travaillé chez les pompiers de Paris, il y avait des médecins parmi eux au Bataclan, je le sais. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé dans ce PRV mais je sais qu'ils étaient dans une situation dramatique"

#13novembre
Dr Langlois :" On a évacué toutes les victimes. On les sort du danger pour les rapprocher des secours. Les pompiers ou le Samu n'ont pas eu à intervenir dans le Bataclan"

#13novembre
Dr Langlois :" Je pense qu'on avait une sidération. Il y a une part d'acceptation de l'horreur; de la peur mais il faut apprendre à la maîtriser pour agir. Notre priorité est d'organiser les évacuations.

#13novembre
Dr Langlois :" Depuis ces attentats, on a développé des brancards pour les tueries de masse, avec des sangles. Les brancards qu'on avait avant n'était pas adaptés à ce genre de situation. Mais le Raid ne va jamais faire l'acquisition de 300 brancards.."

#13novembre
Dr Langlois :" Vu la gravité de la situation et le caractère unique au monde de ce que l'on a vécu... évidemment, cette soirée là a été riche d'enseignement. J'ai partagé cette expérience avec les services de secours en France et à l'étranger. "

#13novembre
Dr Langlois :" Y'a pas eu de changements mais il y a eu des évolutions: meilleure coordination entre les forces de secours, meilleurs zonages, l'outil de priorisation des victimes, on a été plus loin pour gagner plus de temps"

#13novembre
Dr Langlois :" Ca a renforcé notre conviction sur notre objectif qui était de mettre au plus vite en sécurisation les victimes"

#13novembre
Dr Langlois :" On rentre dans la fosse sous la menace et on le fait en connaissance de cause. Le risque pour nos vies il était réel, c'est pas des radios qui nous auraient protéger c'est sur".

#13novembre
Dr Langlois :" La notion qu'il y a des terroristes évidemment je l'avais. J'ai eu l'information qu'il y avait potentiellement un autre terroriste et un risque d'explosion. Nous quand on rentre il n'y a aucun tir".

#13novembre
Dr Langlois :" Il n'y a pas eu de victimes cachées dans le Bataclan qu'on aurait oubliées. L'immense majorité des victimes a été évacuée avant l'assaut, en tout cas pour le rez-de-chaussée, ça c'est sûr".

#13novembre
Dr Langlois sur le nombre de personnes qui se trouvent dans la fosse quand ils rentrent :"On a estimé le nombre de personnes à 200 en incluant les personnes décédées"

#13novembre
Dr Langlois est "rentré" au Raid en 2008. Il avait 7 ans d'expérience. Il a fait Merah, l'HyperCacher notamment.

#13novembre
Dr Langlois:"On est équipé comme les opérateurs, entraînés, tirer un corps qund vous avez 30 kilos déquipement sur le dos c'est physique, on a pas d'armes mais des équipement de secours spécialisés notamment pour les hémorragies graves, les blessures par explosion..."

#13novembre
Dr Langlois :" Ce que nous avons sur nous, c'est des équipements médicaux et des médicaments très spécialisés pour ce type de blessures."

#13novembre
Dr Langlois :"L'évacuation ou l'extraction d'urgence est pour moi un geste thérapeutique ou médical. Gagner du temps sur l'évacuation c'est déjà traiter la blessure (...) Faire de la chirugie dans le Bataclan aurait été selon moi une erreur grave"

#13novembre
Dr Langlois :"La phase dans la fosse, ça a été extrêmement dur, ça a été quelque chose de très marquant pour moi pour l'intensisté physique et psychologique".

#13novembre
Dr Langlois :"S'être préparés nous a un peu protégés, être dans l'action aussi, savoir quels seraient les enseignement après aussi."

#13novembre
Dr Langlois, médecin du Raid :" Mais c'est une nuit qui nous marquera à vie, on n'est pas des surhommes, on a nos fragilités, on a nos failles. C'est quand même une nuit très marquante."

#13novembre
Dr Langlois, médecin du Raid :"Mon obsession était de me laver et de jeter toutes mes affaires. Je pense que j'ai pris la douche la plus longue de ma vie. Je suis retourné à la Pitié, mais ça n'était pas ma place, puis j'ai erré, pour ne pas réveiler ma famille."

#13Novembre2015 Me @HChristidis au Dr Langlois : "Une cliente blessée gravement a été évacuée, avait des notions de secouristes et se demande pourquoi les codes couleurs n'ont pas été utilisés"

#13Novembre2015
Dr Langlois, médecin du Raid :"A l'époque on mettait des cyalumes sur les corps, on s'est vite rendu compte que ça ne servait à rien. Dans les améliorations on a développé des bracelets de couleur.

#13Novembre2015
Dr Langlois, médecin du Raid :"Mais c'est une telle situation de chaos, notre priorité c'est d'extraire les blessés, c'est au niveau des pompiers qu'il y aurait une évaluation des blessures. "

#13Novembre2015
Dr Langlois, médecin du Raid : "Moi avec un feutre, je mettais 1, 2 ou 3 sur le front des victimes mais là sur les fronts il y avait de la sueur, du sang, ça ne voulait plus rien dire à l'arrivée. "

#13Novembre2015
Dr Langlois, médecin du Raid :"Maintenant, sur tous les exercices, tout le monde utilise les mêmes codes couleurs, tout le mond sait utiliser les bracelets. "

#13Novembre2015
Le président au Dr Langlois, médecin du Raid : "Vous n'avez pas vu des blessures par arme blanche?"

#13Novembre2015
Dr Langlois, médecin du Raid : "j'ai vu uniquement des lésions compatibles avec les projectiles d'AK47, ça fait des lésions dramatiques. Je n'ai pas vu de victimes avec des blessures compatiblels avec des armes blanches.

#13Novembre2015
Le président: vous n'avez pas vu de personne décapitée non plus?
Dr Langlois : "si mais c'était je pense le terroriste"

#13Novembre2015
Dr Langlois, médecin du Raid répondant à un avocat : "J'ai vu une femme avec un bras arraché, des pieds arrachés, c'était des lésions hémorragiques, il fallait vite les mettre en sécurité, les approcher des secours.

#13Novembre2015
Dr Langlois, médecin du Raid :"Il n'y a qu'un bloc opératoire qui peut les sauver, ce sont des lésions tellements graves, on n'a pas grand chose à proposer hors de l'hôpital."

#13Novembre2015
L'audience est suspendue.

#13novembre
L'audience est reprise.

#13novembre
A la barre à présent, Denis Safran, médecin de la BRI.

#13novembre
Denis Safran a 73 ans. Il porte un costume noir, une cravate, et une chemise blanche. "J'étais à une certaine distance de mon domicile, dans un café où il y avait une réception pour le départ d'un de mes collègues de l'hôpital Georges Pompidou"

#13novembre
Denis Safran : "Un de mes amis à Bordeaux m'appelle, me dit qu'il y aurait eu des explosions à Paris. Ayant un doute, j'appelle la permanence de @prefpolice qui ne répond pas; J'en déduis qu'il doit se passer quelque chose".

#13novembre
Denis Safran :" Je repars en courant chercher mon véhicule. Sur mon pager, le message "retour service immédiat.

#13novembre
Denis Safran :"Je me change sur le trottoir, je mets mon costume BRI, je rejoins les collègues et nous partons en direction de je ne sais pas quoi car je ne sais pas ce qu'il se passe"

#13novembre
Denis Safran apprend qu'il y a l'attaque au Bataclan, arrive sur place à 22h20. Il est au sein de la colonne Alpha qui progresse. "Je suis happé par une personne qui sort d'un porche et qui me dit qu'il y a un blessé, dans le dos j'ai le sticker médecin-BRI"

#13novembre
Denis Safran :"Je trouve une personne blessée assez sérieusement. La personne qui m'avait happé est médecin Samu, je lui laisse la blessée"

#13novembre
Denis Safran : "Je demande aux policiers locaux de me couvrir jusqu'à l'entrée du Bataclan. Le chaos règne, du verre partout, des victimes sur le trottoir, je rentre avec ma colonne d'assaut: une vision d'horreur sur ce qu'il se passe à l'intérieur"

#13novembre
Denis Safran : "On me demande de rester là car manifestement la colonne va aller explorer les lieux pour voir si le bâtiment n'a pas été piégé"

#13novembre
Denis Safran : Les victimes vont sortir au bout d'un certain temps. Nous n'avons qu'un objectif, identifier les victimes et les prendre en charge"

#13novembre
Denis Safran : "Sont arrivés des blessés plus ou moins valides. Il y avait beaucoup de policiers, et beaucoup de policiers non spécialisés. Beaucoup de femmes avaient perdu leurs chaussures à talons, il y avait des débris de verre"

#13novembre
Denis Safran :"Avec le médecin chef du Raid, nous avons œuvré ensemble cette nuit-là. Il y a eu une évacuation immédiate. IL n'y a pas eu de bouclage du Bataclan, nous avons tout fait pour qu'un maximum de gens sortent le plus vite possible"

#13novembre
Denis Safran :"L'objectif c'est de pratiquer une extraction le plus vite possible. Car les assaillants cachés peuvent se révéler. Sortir les valides, les blessés peu graves et les blessés graves."

#13novembre
Denis Safran :"Il peut y avoir des détresses respiratoires, des hémorragies, la seule façon de sauver ces victimes c'est qu'elles soient prises en charge le plus rapidement. Les Américains ont appelé ça la "golden" hour, là c'était la "golden minute""

#13novembre
Denis Safran :"Quand l'assaut a eu lieu, on a pu faire venir les services de secours. (...) Devant le Bataclan, il y avait les barrières Vauban, j'ai dit aux policiers d'aller chercher ces barrières pour transporter les blessés.

#13novembre
Denis Safran:"Je me suis rendu dans les étages auprès de mes camarades de la BRI. Je rappelle que la mission du médecin de la BRI est de prendre en charge les policiers blessés.Ne doutant pas qu'il y en eu à entendre les tirs

#13novembre
Denis Safran :"Pour moi il y avait forcément des otages et des policiers de la BRI blessé. Tous les otages étaient indemnes, on m'a dit qu'un policier de la BRI avait été blessé mais il était sorti, je ne sais pas par où"

#13novembre
Denis Safran : "J'ai passé la soirée à explorer le Bataclan à la recherche de blessés, on a organisé leur sortie, certains avec l'aide des policiers de la BRI. Il y avait une femme très grièvement blessée dans les toilettes avec un bras presque arraché"

#13novembre
Denis Safran : "il fallait lui parler, la rassurer. Un policier l'a chargée sur les épaules et l'a évacuée"

#13novembre
Denis Safran : "Étant 1 ancien de la brigade de sapeur-pompier,le contact avec les pompiers est facile. Ce soir-là, je n'avais pas ma radio pompier, j'ai dû sortir deux fois pour voir le général Boutinaud pour lui dire qu'il allait me falloir beaucoup de brancards"

#13novembre
Denis Safran : "Certes l'action de feu est terminé mais l'explosion est peut-être imminente". Il fallait évacuer les blessés au + vite, notamment par des échelles, avec des harnais.

#13novembre
Denis Safran : "Le temps ne compte plus et on ne voit plus le temps passer (..) Nous sommes dans une espèce de tunnel avec l'obsession de prendre en charge les victimes. Mais on ne peut pas sortir toutes les victimes en même temps"

#13novembre
Denis Safran : "Il y a énormément de monde, dans la situation dans laquelle nous avons découvert cette scène, cette salle, cette masse de gens dans la fosse, des gens blessés en travers des fauteuils, je ne peux pas vous dire combien il y avait de personnes".

#13novembre
Denis Safran : "une masse de gens, des gens cachés dans les coins. Vous ne savez pas combien sont blessés, vous ne savez pas combien de personnes vous allez pouvoir prendre en charge"
Le président rappelle que le médecin de la BRI est arrivé avant le médecin du RAID.

#13novembre
Denis Safran:"SI l'on trouve qqn avec une blessure à la jambe et qui a une artère qui saigne, vous mettez un garrot, otre ceinture sinon, vous allez le sauver. Si la blessure est plus complexe, si elle mérite une perfusion, du remplissage vasculaire, c'est autre chose

#13novembre
Denis Safran explique que le "geste nécessaire" a été fait quand c'était possible. IL a fallu avant "découper les t-shirts et les pantalons pour voir les blessures, les rouler en boule pour demander au copain de faire un point de compression."

#13novembre
Denis Safran : "J'ai constaté parmi les décédés des gens ayant une seule blessure. Une balle de kalachnikov qui touche un organe vitale comme le foie, dans les minutes qui viennent, vous allez décéder quoi qu'on fasse"

#13novembre
Denis Safran : "Même les services de secours vont faire les gestes salvateurs qui vont vous permettre d'arriver à l'hôpital encore vivant, pas toujours"

#13novembre
Denis Safran : "On est dans une situation de guerre."

#13Novembre2015 Le président parle du tri, "terme épouvantable"
Denis Safran : "Ce terme de tri est parfaitement adéquat, c'est officiel, inventé en 1880 par les militaires"

#13novembre
Denis Safran : "Nous triage (le gallicisme précise le médecin) on n'aime pas beaucoup, on préfère le terme de priorisation"

#13novembre
Denis Safran : "La priorisation c'est un acte professionnel qui répond à des critères qui repose sur de la clinique, une clinique très simple, mais il faut avoir de l'expérience, beaucoup d'expérience, vous voyez très vite la situation"1/2

#13novembre 2/2
Denis Safran : "La victime peut-elle me parler ? Sa muqueuse est elle décolorée. Est-ce qu'elle respire?" Il donne l'exemple d'un blessé avec qui il a parlé au balcon du Bataclan, qui avait pris 1 balle près du cœur, mais qui pouvait respirer, et qui a été sauvé

#13novembre
Denis Safran : "Ce que je vous décris, toute la nuit j'ai fait ça regarder les victimes, leur parler, organiser la sortie, organiser la chaîne de secours"

#13novembre
Denis Safran:"Avec mon camarade du Raid, vous savez il est médecin anesthésiste comme moi, on n'a pas besoin de se parler pour savoir ce qu'il faut faire"

#13novembre
Denis Safran : "Spontanément les policiers ont participé. Nous on disait: 'celui-là, celui-là, celui-là' (pour les personnes à évacuer en priorité)"

#13novembre
Denis Safran sur l'organisation de la chaîne de secours: "Ca a été simple"
Le président: "Simple".

#13novembre
Denis Safran : quand le terroriste a explosé, les boulons sont partis vers le haut, s'ils étaient partis vers l'avant, ça n'aurait pas été la même chose.

#13novembre
Denis Safran : "Qu'aucun policier n'ait été blessé par balle, c'est une chance. Quand on a entendu l'explosion, les tirs, les commentaires 'top assaut' au casque, j'étais sûr qu'il y aurait des policiers blessés"

#13novembre
Denis Safran :"Les pompiers n'auraient rien apporté de plus à l'intérieur du Bataclan. Il fallait des gens pour porter des gens vite vers la rue Oberkampf, vers le PMA (poste médical avancé ndlr), ça les policiers l'ont fait, sans hésitation, et sans panique"

#13novembre
Denis Safran: "Tant que j'ai pas vu ce qu'il se passait aux abords et dans le Bataclan, je ne savais pas ce qui m'attendait, c'est dans le cortège de la BRI que j'ai su qu'on allait au Bataclan"

#13novembre
Denis Safran :"On peut toujours améliorer un procesus. D'ailleurs on l'a amélioré, on a fait des Retex (retour d'expérience)"

#13novembre
Denis Safran : "Ce soir-là j'aurais aimé avoir plus de brancards, c'est plus maniable que les barrières Vauban, on s'est adapté. C'est sûr que s'il y avait eu d'autres médecins"

#13novembre
Denis Safran : "La coordination avec les secours? J'ai pas eu de problème, j'avais pas ma radio de pompier, c'est pas grave. jJe suis sorti, on me dit faut pas sortir, ça peut tirer, moi je m'en fous, il faut que je vois le général Boutinaud"

#13novembre
Denis Safran : "La situation était exceptionnelle, c'était la guerre dans Paris".

#13novembre
Denis Safran :"On ne peut pas installer un hôpital dans chaque salle de spectacle, et quand bien même on aurait installé un hôpital, on ne peut opérer qu'une personne à la fois. "

#13novembre
Denis Safran :"Ce soir-là, on a vu des cortèges d'ambulance partir avec des motards. "

#13novembre
Denis Safran interrogé par Me Bibal sur les traumatismes des non blessés:"Certains refusaient d'enjamber le balcon car ils étaient traumatisés, quand des personnes ont du enjamber des corps, glissant dans le sang, c'est traumatisant...

#13novembre
Denis Safran :" Tout un chacun qui était dans l Bataclan ce soir-là s'est vu mourir. C'est forcément traumatisant"

#13Novembre2015 Me Bernardini, avocat de 17 policiers de la BAC75: Votre confrère du Raid nous a dit que le Raid a vocation a sécurisé et pas à faire des extractions; il a dit que des policiers l'avaient aidé, vous l'avez dit aussi

#13novembre
Denis Safran: "L'évacuation n'est pas un geste médical, c'est la direction de l'évacuation. La priorisation et la façon de porter les gens est une décision médicale"

#13novembre
Denis Safran: "Les effectifs de la BRI sont capables de faire de l'extraction. Beaucoup ont évacué des blessés après l'assaut. Aujourd'hui, on leur enseigne même comment faire ces extractions et les gestes de premiers secours"

#13Novembre2015 Me Bernardini : Une victime dit avoir été prise en charge sur la scène, après l'assaut. En avez-vous le souvenir?
Denis Safran:"Ma réponse est très clairement non. Moi je n'ai pris en charge personne sur la scène et je ne suis jamais monté sur la scène".

#13Novembre
Denis Safran répondant à l'avocate générale :"Ma colonne rentre, moi je rentre avec ma colonne. Le chef de colonne voit ce qu'il se passe et décide que la colonne va avancer. On ne connait pas la situation exacte"

#13Novembre
Denis Safran :"Le chef de colonne me dit de rester là à l'entrée devant la fosse, bon je suis pas vexé. Là, la colonne va se scinder en 2, et après il faudra savoir exactement où je suis, voilà pourquoi il a fait ça"

#13Novembre
Denis Safran:"Il fallait s'assurer que parmi les personnes qui ont levé les bras il n'y ait pas un assaillant aussi".

#13Novembre
Denis Safran:"Moi qui étais à l'entrée de la fosse, j'ai vu des victimes arriver, blesser. Je ne sais pas qui a dit il faut faire sortir le maximum de gens. Je n'ai eu aucune discussion, ni par radio ni en face avec la hiérarchie policière"

#13Novembre
Denis Safran :"On est dans une opération policière, les médecins n'ont pas à prendre d'initiative. Même si j'ai de l'expérience, je ne peux pas prendre la décision moi d'y aller".

#13Novembre
Le président: avez-vous vu des blessés par arme blanche?
Denis Safran: absolument pas, pas une fois. Je n'ai pas vu une victime blessée autrement que par une projection balistique. "

#13Novembre
A la barre, Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP. Il donne des chiffres. 5000 appels en 36h,364 blessés pris en charge dont 100 urgence absolue, 188 interventions chirurgicales, 4 décès durant les transferts...

#13Novembre
Martin Hirsch, la voix tremblante:"On s'est retrouvé pour les équipes médicales dans une situation avec beaucoup de victimes qui avaient le même âge, la même culture, le même goût qu'elles (..)Nous avons procédé à un processus d'identification particulièrement fort"

#13Novembre
Martin Hirsch :" Oui nous avions assez de véhicule mais la difficulté majeure était de faire le trajet quand la zone n'est pas sécurisée"

#13Novembre
Martin Hirsch :"Ce niveau de victimes de 364 faisaient partie des hypothèses les plus hautes dans les exercices hospitaliers, au-delà des hypothèses hautes même. Je n'aurais su vous affirmer que c'était possible avant que nous ne le réalisions".

#13Novembre
Martin Hirsch sur les identifications et les confusions: "Une moitié des blessés pris en charge n'avaient pas leur identité sur eux et n'étaient pas en état de la décliner. Il y a eu un gros travail très délicat d'identification"

#13Novembre
Martin Hirsch :"Nous avions le logiciel Victime qui ne fonctionnait que pour l'AP-HP. Un patient pas chez nous pouvait être à Aulnay ou Saint-Denis".

#13Novembre
Martin Hirsch : "maintenant il y a le système SI-VIC système d’information pour le suivi des victimes d’attentats et de situations sanitaires exceptionnelle"

#13Novembre
Martin Hirsch :"Les hôpitaux n'ont pas à connaître le nom et le sort des patients décédés"

#13Novembre
Martin Hirsch "Nous avons eu 8000 appels en 48 ou 72h. Dans les 24 ou 36 h qui ont suivi, nous n'avons été capable de répondre qu'à 80% des appels"

#13Novembre
Martin Hirsch : "A-t-on manqué de personnels? Non. Est-ce que tout le monde était mobilisé? Oui (...) Mais personne n'en sort indemne. Nous avons beaucoup travaillé avec notamment @TBaubet qui est psychiatre sur la prise en charge des patients après"

#13Novembre
Me Burguburu, avocate d'Isabelle, maman de Justine Moulin décédée au Petit Cambodge, à Martin Hirsch, Directeur général de l’AP-HP: "il y a eu 11 erreurs d'identification, dont celle de Justine Moulin, l'erreur la plus grave." lemonde.fr/attaques-a-par…

#13Novembre
Me Burguburu à Martin Hirsch "Comme c'est l'hôpital qui a appelé la famille de Justine Moulin en disant votre fille est là, savez-vous qui a procédé à l'identification de Justine qui n'était pas Justine?

#13Novembre
Martin Hirsch:"oui je le sais. Des proches ont cru la reconnaitre. Il y avait un membre de la famille, c'est quelque chose qu'on a ressassé, qui cherchait Justine Moulin, qui en a fait un description d'une patiente qui était dans un état désespéré."

#13Novembre
Martin Hirsch: "Face à cette personne dans un état désespéré, ce proche de Justine Moulin a dit :"c'est elle".

#13Novembre
Me Burguburu :"La famille a été appelée le samedi matin. On leur a dit :"venez car Justine est entre la vie et la mort, après on leur a dit qu'elle était décédée.

#13Novembre
Me Burguburu :"La famille a été voir le corps, l'intégralité du visage était recouvert d'un ruban. Il n'a pas pu y avoir de reconnaissance possible. Il a fallu 4 jours pour comprendre qu'en réalité il s'agissait de Lola"

#13Novembre
Martin Hirsch: Le frère et le père sont venus la voir, ont dit "oui ça doit être elle" (sur reconnaissance d'un bracelet notamment selon Hirsch).

#13Novembre
Martin Hirsch:Je ne crois pas qu'on ait fait une démarche pro-active. Si quelque chose nous a échappé, nous sommes à votre entière disposition

#13Novembre
Me Burguburu : "A l'époque, les données avec l'IML n'étaient pas croisées. C'est le cas aujourd'hui?"
Martin Hirsch: J"e pense que oui mais je n'en ai pas la certitude."

#13Novembre
L'audience reprend après une courte suspension "sur place" comme aime à dire le président Jean-Louis Périès.

#13Novembre
A la barre, le Dr Mathieu Raux, Directeur médical de crise de l’AP-HP, cité à par les parties civiles.

#13Novembre
Le Dr Mathieu Raux :"Cette soirée je n'étais pas de garde mais en direction de la Bretagne avec mon épouse". Il apprend d'abord l'explosion au Stade de France, puis les tirs à l'arme lourde dans Paris, puis la notion de terrorisme.

#13Novembre
Dr Mathieu Raux : "Je suis arrivé à la Pitié vers 22h50, j'ai prus connaissance de la situation."Plusieurs patients en urgence absolue sont là".

#13Novembre
Dr Mathieu Raux :"A ce stade là nous n'avions pas d'idée du nombre de patients que nous allions prendre en charge". Des salles de bloc opératoire sont ouvertes en +, notamment pour accueillir des "traumatisés sévères".

#13Novembre
Dr Mathieu Raux :"Un prélèvement d'organes était en cours, il a permis de greffer des organes dans les heures qui ont suivi"

#13Novembre
Dr Mathieu Raux : "On m'a confié le commandement de l'unité: 75 médecins seniors, 25 anesthésistes, une trentaine de chirurgiens. IIs sont arrivés avant même le déclenchement du plan blanc"

#13Novembre
Dr Mathieu Raux :"Urgentistes, biologistes sont venus renforcer ce dispositif". Les professionnels de santé sont venus très souvent spontanément.

#13Novembre
Pr Mathieu Raux :"Un médecin urgentiste regardait s'il s'agissait d'UA ou d'UR et les redirigeait vers les bons services"

#13Novembre
Le professeur Mathieu Raux explique que certains patients ont été directement du brancard au bloc opératoire, dans la salle des polytraumatisés.

#13Novembre
Pr Mathieu Raux :"12 victimes de traumatismes pénétrants"

#13Novembre
Le professeur Mathieu Raux :"Au pic de l'activité nous avions 10 salles de bloc qui prenaient en charge les patients. La première mission était de stopper les hémorragies"

#13Novembre
Pr Mathieu Raux :"Vers 8h30, on a commencé à prendre en charge les personnes en urgence relative, 4 salles d'opérations ont fonctionne nous emmenant jusqu'au dimanche"

#13Novembre
Le professeur Mathieu Raux :"Le dimanche nous pensions avoir consolidé l'identification des victimes, l'histoire nous montrera que nous nous sommes trompés".

#13Novembre
Le professeur Mathieu Raux :"Le week-end a été consacré à faire le point avec les équipes de direction de la cellule de crise et les équipes soignantes, pouvoir échanger était très important sur le plan humain."

#13Novembre
Le professeur Mathieu Raux :"Nous avons eu une fausse alerte à la bombe qui a mobilisé une trentaine de personnels avant qu'ils ne puissent rentrer chez eux"

#13Novembre
Le professeur Mathieu Raux :"La grande majorité des poches de sang ont été consommées dans les premières heures."

#13Novembre
Le professeur Mathieu Raux :"Ce soir-là, nous avons fait que nous pouvions, ce qui nous semblait le + adapté pour sauver un maximum de monde. "

#13Novembre
Le professeur Mathieu Raux :"Chaque hospitalier a eu à coeur de s'opposer à la barbarie ce soir-là et a fait de son mieux pour réparer les blessures psychiques ou physiques, blessures occasionnées par une bombe ou les tirs à la Kalachnikov des terroristes".

#13Novembre
Le professeur Mathieu Raux : "Sur les 28 blessés en urgence absolue, nous avons eu à déplorer 3 décès. Des patients considérés comme au-delà de toute possibilité de prise en charge thérapeutique".

#13Novembre
Me Reinart remercie le témoin :"on se sent presque rassuré à être entre vos mains s'il venait à nous arriver quelque chose".

#13Novembre
A la barre maintenant Geneviève Chêne, médecin, Directrice générale de Santé publique France.

#13Novembre
Geneviève Chêne s'associe à la douleur "de tous ceux qui ont souffert et qui souffre de la perte d'un être cher et à tous ceux qui ressentent un impact sur leur santé"

Suite aux attentats du #13Novembre , "Santé publique France a lancé dès 2016 la première phase d’une grande enquête épidémiologique : l’Enquête de Santé publique Post-Attentats de novembre 2015 (ESPA 13 novembre). Près de 1 400 personnes y ont participé".santepubliquefrance.fr/etudes-et-enqu…

#13Novembre
Geneviève Chêne :"Le trouble de stress post-traumatique a été le + étudié (...) Il se manifeste par des conduites d'évitement, de l'hypervigilance, des troubles de l'humeur..."

#13Novembre
Geneviève Chêne :"Dans l'année qui suit un attentat, 10 à 40 % parmi les personnes exposées sont susceptibles de développer un trouble de stress post-traumatique, et entre 20 à 40% des proches des personnes exposées".

#13Novembre
Geneviève Chêne : "L'enquête ESPA a porté sur les populations civiles et les intervenants".
santepubliquefrance.fr/maladies-et-tr…

#13Novembre
445 civils et 494 intervenants exposés fortement aux attentats ont apporté des informations sur l’impact psychosocial des attentats et sur le recours aux soins 5 ans après leur survenue.

#13Novembre
Geneviève Chêne :"2/3 des répondants ont eu recours à un soutien de santé mental. "

#13Novembre
Geneviève Chêne : "cette enquête (Espa) est basée sur le volontariat". Elle explique que peut-être, les - ou les + souffrants ont renoncé à y participer. Certains ne se sentant peut-être pas légitimes et d'autres peut-être trop traumatisés.

#13Novembre
Le président à Geneviève Chêne : "On s'est rendu compte au cours de cette audience que nombre de parties civiles ressentaient encore ce stress post-traumatique,avec des pics et des pauses, tel le mythe de Sisyphe comme l'a évoqué un témoin aujourd'hui @Arthur_Dvx "

#13Novembre
L'audience est levée, elle reprendra à 12h30 demain.

#13novembre Matthieu Langlois, médecin-chef du RAID intervenu au Bataclan: "Ma mission était d'organiser le sauvetage dans la zone de danger, sous le feu, avec le médecin de la BRI et l'autre médecin du Raid"

#13novembre 
Matthieu Langlois, médecin-chef du RAID, intervenu au Bataclan:"J'ai enlevé ma cagoule et mon casque, c'était une faute de ma part, mais ça s'est avéré une chance. Un visage inspire plus confiance qu'un casque lourd et une cagoule"

#13Novembre 
Matthieu Langlois, médecin-chef du RAID : "Le rôle des médecins c'était de pouvoir faire une priorisation. On a fait sortir tout le monde, toutes les victimes encore vivantes. Mais pour gagner en rapidité, malheureusement il faut faire des choix"

#13Novembre
Matthieu Langlois, médecin-chef du RAID : "En tant que médecin, je me dis toujours il faut faire plus, il faut faire mieux. Si j'avais pu sauver une vie je... Voilà. j'ai fait ce métier pour ça"

#13Novembre 
Matthieu Langlois, médecin-chef du RAID : "Je suis sûr qu'évacuer, rapprocher du bloc opératoire, c'est participer à la chaîne des secours et c'est un acte de soin"

#13novembre
Denis Safran, médecin-chef de la BRI: "Quand on arrive, on ne sait pas qui est vivant et qui est mort là-dedans. C'est étonnant. Pour pas dire sidérant. Enfin faut pas être sidéré très longtemps parce que faut avancer"

#13novembre Denis Safran, médecin-chef de la BRI : "On a aussi le risque de surattentat c'est à dire qu'il y en ait d'autres qui arrivent par derrière. Franchement, on y pense dans l'optique : 'je sors un maximum de gens', pardonnez-moi l'expression, 'avant que ça pète'"

#13novembre
Denis Safran, médecin-chef de la BRI  "On priorise. Ceux qui risquent de mourir dans les minutes qui viennent si on ne les prend pas immédiatement en charge, si on ne les conduits pas à l'hôpital, ils sont forcément prioritaires .."

#13novembre
Denis Safran, médecin-chef de la BRI  revient sur les barrières Vauban qui sont devenues brancards ce soir-là. C'est lui qui a eu cette ingénieuse idée. "Et je le revendique d'ailleurs" nous confie-t-il.

#13Novembre
Compte-rendu d'audience :
Procès du 13-Novembre : les médecins du Raid et de la BRI racontent "une situation de guerre similaire aux théâtres d'opération"
lci.fr/justice-faits-…