#procès13novembre
Semaine 9 Jour 38
#procès13novembre
Semaine 9 Jour 38
#procès13novembre
Semaine 9 Jour 38 avec aujourd'hui Ohanko,3 ans au contrôle #gendarmerie
#procès13novembre
Semaine 9 Jour 38
La cour poursuit les interrogatoires de personnalité des accusés. Aujourd'hui : Hamza Attou, Sofien Ayari, Mohamed Bakkali et Abdellah Chouaa.
#13novembre
Beaucoup moins de monde qu'hier dans et devant la salle d'audience. Parmi les parties civiles présentes, une très grande majorité de tours de cou rouges.
#procès13novembre L'audience est reprise.
#13novembre
Le président Jean-Louis Périès : "Avant de poursuivre les interrogatoires nous avons deux nouvelles prestations de serment d'interprètes." 2 hommes s'avancent à la barre et prêtent serment.
#13novembre
Le président Jean-Louis Périès : "M. Attou, approchez de la barre s'il vous plait." (Hamza Attou comparait libre)
#13novembre
Le président Jean-Louis Périès : "Vous êtes né le 4 mai 1994 à Bruxelles, vous aviez 21 ans au moment des faits qui vous sont reprochés". Attou est Belge.
Attou : je n'ai pas compris pourquoi était écrit nationalités belge et marocaine.
#13novembre
Le président Jean-Louis Périès lui demande s'il a un emploi.
Attou : "pas en ce moment, c'est compliqué".
#13novembre
Le papa d'Hamza Attou est décédé le 1er mars 2019, il avait 85 ans.
Le président : il y avait une grande différence d'âge entre votre papa et votre maman
Attou : oui mais ça n'a jamais posé de problème.
Ils avaient 30 ans de différence, elle a 59 ans.
#13novembre
Attou : "mon père est né en 1934, il a quitté le Maroc a 17 ans. Ma mère est arrivé en Belgique en 1984".
Attou explique que son père a travaillé dans la restauration, puis dans le bâtiment, chemin de fer.
#13novembre
Hamza Attou a une barbe et une moustache courte, les cheveux courts, un pull gris jaune et bleu à rayures, un pantalon clair.
Sa mère était mère au foyer. "J'ai 4 soeurs et j'avais un frère"
#13novembre
Attou : "Il y avait mon frère "
Le président : Souleymane
Attou : C'est ça (il se met à pleurer)
Le président : Je vais vous aider un peu. il est né le 24 décembre 2016 d'un problème cardiaque.
#13novembre
Attou : il avait quand même une femme dans sa vie, il a attendu que je sorte pour pouvoir se marier. Ca n'as pas pu le faire.
#13novembre
Attou est le 5e, est célibataire, après lui il y a sa petite soeur qui a travaillé dans une crèche, une boulangerie, et qui ne travaille pas depuis qu'elle s'est mariée. Attou vit avec sa mère
#13novembre
Attou décrit une "bonne enfance". Il était "chouchouté" par ses soeurs. "Mes parents arrivaient à avoir de la compassion pour moi-même si parfois c'était moi, et parfois mes soeurs ne comprenaient pas"
#13novembre
Attou évoque "l'usage de cannabis" et le "fait de sécher les cours".
Attou a été jusqu'à la la 5e professionnelle (équivalent de la 1ere) a fait une spécialité de menuiserie mais n'a pas de diplôme.
#13novembre
Attou : "pour moi la scolarité c'était bien". Il a redoublé quand il avait 12 ans (en classe de 6e pour l'équivalent français).
#13novembre
Le président : vous avez commencé à fumer du cannabis à 14 ans et c'est là que ça se complique à l'école, avec des problèmes de concentration
Attou : c'est ça.
#13novembre
Attou : "La 1ere générale, j'ai commencé à fumer du cannabis, j'ai fait du manquement dans les matières (...) à chaque fois ça s'est soldé par un échec, je ne réussissais pas. La conseillère d'orientation m'a dit que je serais meilleur en professionnel"
#13novembre
Attou :" au début je parlais de faire électricien comme mon frère mais lui m'a dit qu'il fallait que je fasse ce que je voulais moi, j'ai choisi la menuiserie"
#13novembre
Attou : "J'ai changé d'école, après ça, je fumais toujours j'ai pas arrêté"
Le président : "vous avez arrêté à un moment donné quand même?"
Attou : "à l'école non. "
#13novembre
Attou :"Ce qui me plaisait le plus à l'école c'était la menuiserie, la pratique. (il n'aimait pas la théorie) (..) J'ai eu largement le temps de revenir en arrière, en arrière, et de voir ce qui avait amené tout ça. J'ai raté, j'ai refait la même année"
#13novembre
Attou : "Toujours un échec, la pratique je m'appliquais mais la théorie... Au bout d'un moment j'ai baissé les bras"
Le président : A un moment vous en étiez à 5g (de cannabis/jour)
Attou : Ca c'était après
#13novembre
Attou : "J'ai fait quelques jours de stage, j'ai fui l'école, plus donné de nouvelles (...) L'année suivante je me suis réinscris dans une autre école de menuiserie; Ca se passait bien mais manque de travail en cours théorique. J'ai arrêté"
#13novembre
Attou : Mes parents m'ont toujours encouragé (...) A 18 ans j'arrête l'école, je travaillais toujours les samedis et dimanches au marché mais financièrement ça ne suffisait pas: 25 euros par jour.
#13novembre
Attou :Avec mon addiction au cannabis ça ne suffisait pas. Je me voyais pas demandé de l'argent à mes parents pour aller me droguer.
#13novembre
Attou a aussi travaillé comme préparateur de commande dans un supermarché Colruyt. Puis il a travaillé dans un café (Les béguines de Brahim Abdeslam)
#13novembre
Attou : "J'ai commencé en tant que serveur, je travaillais au noir, je servais du café, de l'alcool"
Le président : "en même temps vous avez commencé à dealer":
Attou : je n'avais pas d'intermédiaire je payais moins cher (pour sa propre conso)
#13novembre
Attou :Brahim Abdeslam ramenait par 100 grammes et moi je vendais et il me payait. Je trouvais mon compte, ça me permettait d'avoir ma consommation.
#13novembre
Attou : C'est un délit, j'en suis pas fier mais je me voyais pas cambrioler ou voler ou agresser des gens pour pouvoir survivre
#13novembre
Attou : Il y a eu des descentes dans le café, des perquisitions mais ces jours-là je n'étais pas là.
#13novembre
Attou: "Aux Béguines, j'ai travaillé jusqu'en août 2015, il y avait toutes sortes de clientèles"
#13novembre
Attou est célibataire sans enfant. "J'ai eu des relations amoureuses oui mais voilà, après, quand je travaillais dans le café, s'il y aurait eu une femme qui partagerait ma vie j'aurais pas voulu lui faire vivre tout ça, être dealer"
#13novembre
Attou : "je ne voulais pas faire partager tout ça à une femme qui partagerait ma vie"
Le président: vous avez eu une petite amie pendant 18 mois
#13novembre
Attou est l'un des plus jeunes accusés dans ce procès, rappelle le président, "pour ne pas dire le plus jeune".
#13novembre
Le président: dans le cadre de ce dossier, vous avez été interpellé assez rapidement
Attou : le 14 novembre 2015.
#13novembre
Attou a été incarcéré ensuite puis est ressorti. Il est placé sous contrôle judiciaire.
"Je me suis dirigé à ma sortie vers une formation". Il explique que trouver un boulot après que son nom et sa photo sont sortis dans les médias c'était compliqué.
#13novembre
Attou : "J'ai réussi le 1er module de ma formation, raté le 2e, dessin technique, j'ai demandé à le repasser. La formation n'était pas rémunérée, c'est moi qui devais payer.
#13novembre
Attou:"J'ai été voir la directrice, voir s'il n'y avait pas une autre solution. Elle m'a dit :je suis désolée" Quand j'ai été mis à la porte, j'ai été voir une éducatrice, elle m'a aidé à faire mon CV, le dernier remontait à 2013, il y avait des choses à actualiser"
#13novembre
Attou:"le 3 janvier 2019, on m'a appelé pour devenir magasinier polyvalent de nuit. J'ai accepté parce que voilà faut travailler, gagner sa vie, soulager mes parents. Je travaillais 5-7, parfois 6-7."
#13novembre
Attou: "On me promettait un CDI, j'y croyais, même si avec le procès je savais que ce serait compliqué. Entre temps j'ai eu une maladie, la maladie de Crohn. J'avais déjà les symptômes avant d'être hospitalisé"
#13novembre
Attou: Mon état se dégradait mais je le voyais pas trop. Ma 1er hospitalisation était en avril 2020, j'ai perdu 20 kg. Il y avait eu le corona, j'ai perdu de la masse musculaire"
#13novembre
Attou: En sortant mon employeur a été compréhensif, le boulot que je faisais: charger des semi-remorques de nuit, mon médecin m'a déconseillé de reprendre à ma sortie d'hôpital, j'ai eu un mois pour me rétablir, j'avais un traitement, au début par voie intraveineuse.
#13novembre
Attou: Le traitement n'a pas eu trop d'effet sur moi, je faisais des crises (...) Mais bon, j'ai une pensée pour les familles, pour les victimes, même si ma douleur n'est pas comparable.
#13novembre
Attou: "Les familles qui ont perdu des parents, des enfants,moi j'ai perdu mon père et mon frère. Même si je suis dans le dossier, j'évitais de m'impliquais trop. J'ai pas lu les auditions des victimes, j'ai été attentif au cours de ces 5 semaines. Je les remercie."
#13novembre
Attou: "Ma famille ils ont toujours respecté la loi, il y a jamais eu de problèmes. Moi ça a été l'inverse."
#13novembre On reprend sur son travail
Attou: "Moi j'ai bossé, même si j'ai eu ma maladie. J'ai refait des crises, mon médecin a trouvé un autre traitement que l'intraveineuse"
#13novembre
Attou: "Le procès s'approchait, j'y pensais beaucoup, énormément. Même si mes proches et mes avocats me rassuraient"
#13novembre
Attou: "J'avais pris deux semaines de congés en janvier, le manager a voulu mettre fin à notre collaboration pour cause de maladie. Depuis janvier je ne travaille plus. J'ai 500 euros d'allocation de chômage par mois".
#13novembre
le président : vous avez été placé sous contrôle judiciaire le 14 mai 2018 avec des obligations: ne pas sortir des limites territoriales, ne pas s'absenter de son domicile entre 23h et 6h sauf pour raison médicale ou professionnelle, pointage...
#13novembre
le président : il y a eu quelques problèmes, vous vous êtes retrouvé dehors la nuit, parfois sous l'emprise d'un état alcoolique, vous avez été condamné pour ça en 2019. C'est arrivé 3-4 fois
Attou : c'est arrivé beaucoup + M. le président, 6 fois.
Le président :Ah?!
#13novembre
Attou : "j'ai vécu très mal mon contrôle judiciaire même si je sais que le but d'un contrôle judiciaire n'est pas que ce soit facile pour moi. Avant les faits, je sortais tous les jours, je marchais, même si c'était pour rien faire"
#13novembre
Attou : Ce qui m'a le plus posé le problème c'est les heures d'entrée et de sortie
Le président : oui, 2h20, 4h05
Attou: pour moi c'était le semblant d'une vie normale, faire abstraction de ce qui me concerne, vivre d'autre chose. Je buvais un verre avec des amis
#13novembre
Le président: Vous pouviez le faire en journée ça. Je sais c'est une question un peu naïve
Attou : L'ambiance la journée c'est pas la même que le soir
Le président: c'est ce que je voulais dire
Attou : je me voyais pas faire la fête en début de journée
#13novembre
Le président : vous saviez que vous risquiez la prison à ne pas respecter le contrôle judiciaire...
#13novembre
Attou : Je vous mens pas. J'aurais aimé ne pas être là. Des fois je prenais conscience après les faits. Moi ça me permettait d'évacuer même si il y avait une violation de mon contrôle judiciaire. Ca me permettait de ne pas baisser les bras.
#13novembre
Attou : La journée, je ne me voyais pas venir devant ma mère ou mes soeurs bourré. Mes parents avaient des doutes sur le fait que je fumais ou que je buvais même s'ils avaient des doutes.
#13novembre
Attou : Même si je buvais la nuit, le matin ça m'arrivait de dégueuler même si c'est pas normal tout ça.
#13novembre
Le président : vous aimez bien la liberté
Attou : La liberté n'a pas de prix. L'air de rien, se lever le matin, ouvrir sa porte, c'est déjà un énorme luxe.
Le président : je parle de la liberté, des valeurs occidentales.
#13novembre
Le président en vient au casier judiciaire d'Attou, avec notamment des délits de roulages.
Attou a été condamné le 6-12-19 pour conduite en état d'ivresse, amende de 1600 euros, suspension du permis.
#13novembre
1er assesseur: pour revenir sur la période aux Béguines, ça a duré combien de temps
Attou : J'avais 18 ans, j'ai arrêté l'école. La date exacte je sais pas. J'ai commencé en 2013 et ça a duré 2 ans, 2 ans et demi
#13novembre
1er assesseur: votre relation avec Brahim et Salah Abdeslam
Attou : Brahim et Salah je les connaissais pas. J'ai d'abord rencontré Brahim. Au début le café c'était la galère, on n'arrivait pas à s'en sortir, même avec le trafic de stups.
#13novembre
Attou : "Après 6-7 mois, ses frères ont commencé à venir au café: Yazid, Mohamed, Salah. C'est là que je les ai rencontrés, c'est comme ça"
#13novembre
1er assesseur: "Pourquoi Brahim vous fait confiance?
Attou : il a vu que j'avais une bonne éducation, je remercie mes parents. même si je dealais j'étais honnête. J'ai jamais piqué dans la caisse. Quand il y avait des erreurs, des trous dans la caisse, je lui disais"
#13novembre
Attou : "Brahim était mon ami mais il y avait toujours la relation patron employé. Je dealais, il y avait le café. Lui c'était la base de tout".
#13novembre
1er assesseur: "Votre relation avec Salah Abdeslam pendant ces deux années?"
Attou : C'était mon ami, le petit frère de mon ami Brahim. Je considérais aussi que c'était un ami. Brahim j'ai vécu beaucoup + avec lui qu'avec les autres.
#13novembre
Attou sur ses revenus entre 2013 et 2015: "J'étais toujours sans revenus. Je continue à dealer en petite quantité. Il y avait des affinités avec les clients, ils m'appelaient sur mon numéro"
#13novembre
Attou : "c'était pas une vie ça, même s'il m'a fallu du temps pour le réaliser. Mes parents c'était l'honnêteté avant tout"
#13novembre
Attou sur ses addictions, à part le cannabis :" A part la beuh et l'alcool, non. "
Attou explique que quand il est sorti de détention il a arrêté. "Pendant la détention c'était très dur, j'y pensais, je fumais beaucoup de cigarettes"
#13novembre Attou : j'ai arrêté. Ma famille m'encourageait. Ils ont vu dans quel état j'étais quand je fumais. Ils ne voulaient pas que je retombe dans la même consommation.
#13novembre
Attou au 1er assesseur: "Mme la président", madame l'assesseure, je sais pas comment je dois vous appeler. Je pensais à fumer mais depuis mon incarcération, j'avais beaucoup de choses en tête."
#13novembre
Attou à la 1er assesseur:"Dans mon cerveau la drogue n'était pas prioritaire pendant mon incarcération". Il confirme avoir tout arrêté seul: sans substitution, sans suivi..
#13novembre
Attou : "défier la loi n'a jamais été une intention, même si je n'ai pas respecté mon contrôle judiciaire"
#13novembre
1er assesseur : votre mère était citée comme témoin, en raison de son état de santé elle ne viendra pas. Votre soeur viendra. Votre mère a des problèmes de santé?
Attou : oui elle en a toujours eu.
#13novembre
Attou dit que sa mère parle le "français de base". "Elle n'a jamais fait d'études, le français elle l'a appris en Belgique. Avec ma mère, on parle l'arabe, pas l'arabe classique mais l'arabe maison, avec l'accent de banlieue mais poli"
#13novembre
Attou vit chez sa mère: "Financièrement cétait impossible de trouver un appartement pour moi tout seul".
#13novembre
Attou indique que fin 2015 il n'avait que le permis provisoire.
2e assesseure : vous conduisiez dans même?
Attou : ça m'arrivait de conduire.
#13novembre
2e assesseur : connaissez-vous les accusés dans le box ?
Attou : Salah Abdeslam je le connais. Amri je le connais,je l'ai rencontré au café c'était un ami, on buvait un verre.
#13novembre
2e assesseur : le 11 novembre vous avez fait un voyage en Allemagne avec Amri
Le président ne veut pas que ce volet sur les faits soit abordé aujourd'hui.
#13novembre
Attou : Abrini je l'ai découvert en tant que client, pas ami. Atar je ne connais pas personnellement mais ma famille connait sa famille.
#13novembre
Attou : Bakkali, Ali, je connais pas. Là-bas à gauche, les personnes je connais pas. Ali Oulkadi je le connais via le café. Dahmani je l'ai déjà vu au café mais c'était pas un ami.
#13novembre
Attou sur l'avenir :"J'ai envie de terminer là où tout s'est arrêté."
#13novembre
Attou :Moi j'aime bien rouler, pourquoi pas ouvrir une boite dans le transport, passer le permis camion (...) Tout dépend aussi de la fin, comment elle se terminera.
2e assesseur : la fin du procès vous voulez dire
Attou : oui
#13novembre
Attou explique que les stupéfiants "C'est pas vraiment fini", que l'alcool, "ça n'a jamais vraiment fini".
Attou : c'est un verre le week-end ou deux-trois verres le week-end. Le cannabis, c'est le week-end, histoire de ne pas prendre un médicament pour dormir.
#13novembre
L'avocat général : vous dites n'avoir que la nationalité belge, vous aviez un passeport marocain, vous confirmez?
Attou : Non, j'ai jamais eu de passeport marocain ou de carte marocaine. J'étais sur le passeport de ma mère.
#13novembre
Attou allait à chaque grandes vacances au Maroc, à Tanger.
#13novembre
L'avocat général: j'ai noté que votre soeur laisse entendre que vos parents avaient parfois du mal à s'occuper de vous et que vos soeurs s'occupaient de vous et Souleymane?
#13novembre
Attou : Quand j'avais un devoir à remettre, quand la maison de jeunes était fermée, ma grande soeur m'aidait (sa mère ne parle pas le français très bien).
Avocat général : votre sœur vous aider aussi parfois un peu financièrement
#13novembre
Attou : certes j'ai pas tout eu mais je m'en sors, bien, je suis content. J'ai eu le confort nécessaire. Mon père a fait ce qu'il a pu et mes sœurs nous faisaient parfois des petits cadeaux, j'étais chouchouté".
#13novembre
Attou : "Ma soeur m'a aidé à remplir mon coffre à outil pour la menuiserie. Remplir un coffre à outil ça n'est pas donné."Il dit que toutes ses sœurs l'ont aidé.
#13novembre
Attou a arrêté ses études en 2012 et commence à travailler en 2013 aux Béguines.
Avocat général : "c'était uniquement de la vente de stupéfiants? "
Attou : "ça a commencé comme barman, vendeur de boisson, c'était pas compliqué de faire un café, servir une bière. "
#13novembre
Attou : "Et petit à petit j'ai commencé à dealer. Mais je ne pouvais pas rester derrière le bar pour faire ça, ça n'était pas que sur place. J'écoulais 100g en un jour et demi, ça n'était pas un gros point de vente. "
#13novembre
Attou : "J'avais la clé du café. Que Brahim soit là ou pas, je devais ouvrir. Quand il était là,il n'y avait pas besoin de la faire car il était là".
#13novembre
Attou :" tout l'argent venait du Bingo, du split, du bar, des verres et de la vente de cannabis"
#13novembre
Attou:"Brahim s'est marié au Maroc, après je suis resté quelques jours au Maroc. De Nador je suis parti à Tanger chez mes parents".
#13novembre
Attou explique que lui et un prénommé Rafik dealait dans le café. Il dit que Salah pouvait "rendre service". "Il m'est arrivé de lui demander de me garder des morceaux. Je lui disais: reste-là, j'arrive".
#13novembre
Brahim Abdeslam était au Maroc à l'été 2015.
Attou: le café a été vendu début août mais tant que le café était là, j'y étais.
#13novembre
Attou : le café a été racheté, le propriétaire il dealait aussi.
#13novembre
Me Negar Haeri: avocate de Mohamed Amri : "vous avez dit que vous rendiez des services à Brahim Abdeslam. Il avait une autorité?
Attou: "l'autorité il en avait sur moi,il avait 10 ans de plus, je dirais une autorité gentille"
#13novembre
Attou sur Mohamed Amri :"Il est serviable, gentil, il veut toujours aider. Il rendait des services, il m'amenait chez le coiffeur, je lui donne du cannabis, je renvoyais l'ascenseur ".
#13novembre
Me Nogueras, autre avocat d'Amri : "Vous avez un souvenir de la consommation de M. Amri?"
Attou : comme moi, du matin au soir. Je lui donnais, je le dépannais, c'était un gros fumeur comme moi.
#13novembre
Attou : "Moi c'était pas tous les jours 5g, parfois 3g, 5g. Je commençais à 11h. Lui (Amri) c'était pareil, quand il avait de quoi fumer, il fumait voilà. "
#13novembre
Attou : Avec Amri, on est allé plusieurs fois en Hollande chercher de quoi fumer. On faisait balade nocturne. On se promenait en voiture, on fumait un joint ou deux, parfois avec un verre. "
#13novembre
Attou sur son interpellation et son incarcération : "J'avais jamais mis un pied en prison. Je me suis retrouvé à avoir les yeux bandés, je sais pas où je vais, menotté. Les policiers étaient hyper tendus, ils savaient pas qui ils avaient en face d'eux"
#13novembre
Attou sur son incarcération : "Menotté à chaque mouvement même si tout était dans la même aime (douche, parloir...), double porte à ma cellule, fouille à nue après chaque visite. c'était pas facile du tout. "
#13novembre
Attou : "Les surveillants étaient racistes, pas tous heureusement. Puis j'ai été transféré. j'étais toujours à l'isolement mais les conditions étaient plus humaines. La prison était neuve, j'avais la douche en cellule"
#13novembre
Attou: "Dans cette prison il n'y avait pas d'isolement, ils se sont organisés pour moi (...)
#13novembre
Attou:Un matin on vient me chercher pour signer des papiers, je sors la tête du lit, j'ai mis mes chaussures parce que je pouvais pas sortir avec mes claquettes, on me dit que j'allais être transféré en France. J'ai été transféré en France le 29 juin 2016".
#13novembre
Attou est resté en prison presque deux ans en France. Interrogé par son avocate Me Delphine Boesel :"Le premier jour cétait une horreur mais je ne suis pas là pour me plaindre (....) La cellule au quartier d'isolement était dégueulasse."
#13novembre
Attou :"Puis je me dirige vers un régime normal, toujours seul en cellule. J'ai fait tout ce qu'il y avait à faire : je me suis inscrit à l'école, j'ai réussi 2 examens en français maths, j'ai fait les échecs, salle de sport, match de foot,
#13novembre
Attou sur ses activités en prison : "le psychologue tout ça comme activité, je sais pas si c'est une activité mais non".
#13novembre
Me Boesel : votre famille vous décrit comme naïf, généreux, toujours serviable"
Attou : "Malheureusement ça m'a pas porté chance"
#13novembre
Mohamed Bakkali est né le 10 avril 1987 à Verviers, il est de nationalité belge et marocaine. Il a les cheveux courts, un pull belge, une barbe et une moustache bien taillées, le crâne rasé. Il est costaud.
#13novembre
Bakkali :"J'ai trois soeurs et deux frères". "Mon père est arrivé à la fin des années 70 en Belgique. Il est retourné chercher ma mère avant la naissance de ma soeur Saïda. Ils vivaient tout près de Verviers et travaillait dans une scierie."
#13novembre
Bakkali :"Puis il (son père) a ouvert une puis deux démolitions automobiles à Liège (une casse)."
#13novembre
Bakkali a été marié d'abord avec une femme avec laquelle il a eu une fille née en 2011. L'enfant a été confiée à la garde de sa maman. Il s'est séparé de la mère en 2012. Il a eu une 2e union, en juin 2013. Il a eu 2 enfants nés en avril 2015 et en décembre 2017.
#13novembre
Bakkali sur ses visites en détention :"La première étape en Belgique, j'ai eu mes 3 soeurs, mon beau-frère, le mari de ma soeur Saïda, mes neveux, mes parents, j'avais des parloirs"
#13novembre
Bakkali parle très lentement, calmement :"J'avais des visites de mon épouse, de mes enfants". Sa première fille venait aussi mais pas son ex-femme. "Actuellement les relations sont apaisées"
#13novembre
Bakkali :"Depuis que je suis en France, je n'ai pas eu de parloir pendant 15 ou 16 mois. Plus ou moins. J'ai eu mon premier parloir en avril 2019". Il était à Meaux-Chauconin puis à Nanterre depuis 2019, puis à Lille Sequedin.
#13novembre
Bakkali : "On a vécu dans un endroit agréable, un pavillon avec un jardin, en dehors de la ville, au milieu de la forêt et des Champs. On partait chaque année au Maroc".
#13novembre
Le président : "Vous avez indiqué que c'était un souvenir dont vous étiez très nostalgique".
Bakkali : "oui"
#13novembre
Bakkali est originaire de la campagne, aux alentours de Driouch, aux alentours de Nador. Les parents parlaient le berbère (rifain). Il a appris l'arabe pas la suite.
#13novembre
Bakkali était bon élève au départ. "J'ai raté la 3e, j'ai changé d'établissement, j'ai été dans une autre école chrétienne, science économie, j'ai refait la 4e j'ai réussi, je suis rentré dans un enseignement technique, équivalent d'un bac pro ici"
#13novembre
Bakkali : "J'ai essayé de continuer, j'ai fait une école supérieure en constructions. Des amis faisaient cette formation puis j'ai arrêté après 6 mois. J'étais pas très motivé, j'ai pas accroché, j'ai voulu gagner ma vie"
#13novembre
Bakkali debout dans le box: "J'ai travaillé pendant 2 ans avec mon père dans la casse. J'ai commencé à vendre des voitures. J'ai commencé aussi dans le recyclage de métaux. J'ai commencé aussi dans la même période la contrefaçon: vêtements, baskets, montres,parfums."
#13novembre
Bakkali dit qu'il faisait de la contrefaçon "avec un ami Turc.3
#13novembre
Le président: et vous avez travaillé avec Khalid El Bakraoui (auteur de l'attentat terroriste perpétré dans le métro Maelbeek à Bruxelles le 22 mars 2016).
Bakkali : "C'est pas si simple que ça"
#13novembre
Bakkali :"El Bakraoui m'a aidé à trouver un premier garage pour mettre ma contrefaçon dedans"
#13novembre
Le président : connaissiez-vous les accusés?
Bakkali :" je connais mes deux voisins (de box) : Yassine Atar et Ali El Haddad Asufi."
#13novembre
Bakkali habitait dans une "petite cité pavillonnaire", n'avait pas de voiture,jouait en club de foot, lisait beaucoup enfant. Il a consommé un peu de cannabis de 17 à 20 ans."J'ai jamais bu d'alcool, jamais fréquenté les casinos, eu une éducation religieuse de base."
#13novembre
Le président. vous êtes décrit comme quelqu'un de calme, de tranquille par votre entourage.
Bakkali :" Oui mais c'est plus tout à fait le cas"
Le président : "Ah bon pouquoi?"
Bakkali : "Je suis à l'isolement."
#13novembre
Bakkali :"Nous ce qu'on vit, influe sur notre comportement actuel. L'isolement c'est être tout seul tout le temps, être privé des contacts sociaux, ça impacte sur notre psychisme et on n'a pas toujours des comportements très rationnels"
#13novembre
Bakkali :"Par rapport à d'autres situations dans le monde, c'est vrai que matériellement on a des choses que d'autres n'ont pas. (...) Les cours de promenade, je me sens comme un hamster moi".
#13novembre
Bakkali :"Qu'on le veuille ou non l'être humain est un être social. Si on enlève sa sociabilité on enlève son humanité".
#13novembre
Bakkali est actuellement à la prison de la Santé, avant il était à Fleury. Il y avait eu un incident à Sequedin pour un refus d'aller à l'isolement justement.
#13novembre
Bakkali explique qu'il ne voulait pas aller dans la cellule où s'était suicidé un détenu et qu'il préférait aller au quartier disciplinaire.
#13novembre
Le président dit qu'il y a eu récemment un incident.
Bakkali parle de "tout une série de contraintes". "Ces contraintes sont vous l'avez dit normales dans une situation normales et ne peuvent être autrement pour des raisons de sécurité. "
#13novembre
Bakkali : "Nous ces contraintes on doit les encaisser, après toutes ces souffrances qu'on entend ici et qu'on doit encaisser parce qu'on a peut-être une part de responsabilité". Il explique que du coup "ça peut créer des tensions en détention"
#13novembre
Bakkali a acquis une licence en sociologie en détention, il a eu son diplôme en mai. Il voit la chef des psychiatres de la Santé.
Il ajoute "Typique de l'isolement : l'humeur est changeante"
#13novembre
2e assesseur :
Bakkali : "je me suis fait renverser deux fois, une fois à 6 ans, et l'année d'après aussi, j'ai eu une fracture du fémur. On jouait beaucoup sur la route." Le 2e accident date de 1995, il avait 8 ans, il a été opéré, avait des broches.
#13novembre
Les parents de Bakkali avaient touché une indemnité de plus de 50 000 euros après cet accident. Il n'en a pas bénéficiés à sa majorité.
#13novembre
Bakkali n'a pas de condamnation à son casier judiciaire en France ou en Belgique.
#13novembre
Dans l'affaire du Thalys, Bakkali a été condamné à 25 ans mais il a fait appel et donc la décision n'est pas définitive.
Le procès en appel de l'attentat déjoué par des passagers dans un train Thalys, en août 2015, est prévu du 21 novembre au 16 décembre 2022
#13novembre
Bakkali répondant à une question de l'avocat général sur la séparation avec sa 1ere femme:"je sais où vous voulez en venir, ça n'est pas le cas. Ca n'est pas des désaccords religieux". L'accusé parle de "désaccords" par rapport au lieu de domiciliation notamment.
#13novembre
Bakkali a eu la garde de sa 1ere fille 1 mercredi sur deux et un week-end sur 2.
Il rencontre sa future 2e épouse en 2013, ce sera la raison de son départ de Verviers pour Bruxelles.
#13novembre
Avocat général : "vous partez dans une ville où vous ne connaissez pas grand monde."
Bakkali : "Ça a été un gros changement"
#13novembre
Bakkali :"J'ai pas de problèmes au niveau de mes capacités intellectuelles je pense (...) Je pense que la plupart des gens sont capables de faire des études, je ne l'ai pas fait jeune, j'ai pu en faire en prison."
#13novembre
Bakkali a eu une licence en sociologie : "A la base, je voulais faire de l'ethnologie pour découvrir les Berbères. J'ai découvert la sociologie que j'apprécie, j'ai préféré faire ça plutôt que de rien faire"
#13novembre
Bakkali a fait un séjour en Egypte pour selon lui prendre des cours d'arabe, puis part ensuite en Turquie une semaine selon lui.
#13novembre
Bakkali confirme, répondant à l'avocat général, que son activité dans la casse de son père "n'était pas déclarée". Il dit ne pas avoir repris la casse de son père du fait de l'éloignement (il s'est installé à Bruxelles).
#13novembre
Avocat général : pourquoi n'avoir parlé de l'activité de contrefaçon qu'au 7e interrogatoire?
#13novembre
Bakkali :Le 1er interrogatoire, j'ai dit un peu n'importe quoi.Après j'en ai plus pendant 4 mois.Après on est venu me poser des questions pour les attentats de Paris et du 22 mars,j'ai eu l'impression qu'on voulait me mettre dans cette affaire,j'ai pas voulu m'étaler"
#13novembre
Bakkali : "quand il y a eu l'interrogatoire après l'attentat de Bruxelles, ça m'a paru un petit peu..."
#13novembre
Bakkali : A partir de 2008 j'ai vendu de la contrefaçon. La plupart des personnes interrogées à Verviers parle de cette activité
Avocat général : pas votre famille, qui parle de vente de lots, de brocante (...) On est d'accord que ces activités étaient illégales.
#13novembre
Bakkali :"La contrefaçon,en Belgique les sanctions sont beaucoup plus sévère qu'en France. Moi je vendais à des femmes, des mères de famille qui avaient des magasins et qui mettaient un peu plus de contrefaçon. Pour les gens c'est quelque chose qui n'est pas mal vu."
#13novembre
Bakkali : "En Belgique, la contrefaçon est quelque chose de très répandue. Ça n'est pas mal vu, ça n'est pas l'activité de voyous. Je ne sais pas si ça vous intéresse"
(rires dans la salle)
#13novembre
Bakkali : Moi ce que je voulais c'est avoir de l'argent, j'ai envoyé des CV, j'avais pas de réponse (...) Des mois je pouvais gagner 3000 euros, des fois 1500 mais je vivais bien, je ne me privais pas".
#13novembre
Bakkali sur ses principales fréquentations à l'automne 2015 : Les frères El Bakraoui (...) des personnes à Verviers, je vais pas citer leur noms, quand on est dans cette affaire ça peut avoir des répercussions de donner des noms."
#13novembre
Bakkali: Je voyais aussi ma famille, je suis très famille
Avocat Général : vos premiers contacts sont votre famille, Yassine Atar et les frères El Bakraoui.
#13Novembre2015 L'avocat général fait état d'incidents en détention. Notamment des propos qu'il aurait tenus envers un surveillant qu'il aurait menacé en disant: "Arrête de me casser les couilles, je connais du monde dehors". Bakkali conteste.
#13novembre
Bakkali :"Ce document parle aussi d'un comportement nerveux et après il parle d'une attitude particulièrement lisse, C'est un petit peu schizophrène. Je pense que ce document est à charge. "
#13Novembre
Me Daphné Pugliesi : sur un mandat de 450 euros envoyé à un homme en Syrie le 10 février 2011. Vous lui envoyez de l'argent alors que vous travaillez pour lui.
Bakkali: C'était 1 ami qui était mon patron il faisait faire des robes en Syrie, moi je les revendais.
#13Novembre
Me Pugliesi:Votre voyage en 2012 en Egypte n'a rien à voir après l'élection de Monsieur Mohamed Morsi?
Bakkali:Non pourquoi ça aurait à voir. Je voulais éviter mon ex-femme au Maroc, il n'y a pas de déduction à faire.C'est vrai qu'il y a beaucoup de coïncidences...
#13Novembre
Me Daphné Pugliesi : Vous connaissez l'affaire Merah, parce que vous partez deux mois après. Mais c'est peut-être une coïncidence.
#13Novembre Plusieurs avocats des parties civiles souhaitent poser des questions mais sont stoppés par le président qui a "saucissonné" les interrogatoires. Cette semaine,ni la religion,ni la radicalisation,ni le côté psy, ni les faits ne doivent être abordés. Ca viendra + tard.
#13Novembre
Bakkali répondant à Me Chemla sur sa licence de sociologie: "J'étais en train d'apprendre ce que je ne vivais plus: les relations sociales et leurs effets de tous les jours. Ca m'a permis d'acquérir des notions sur ma relation aux autres, mes actes, les leviers".
#13Novembre
Me Chemla : c'est quoi les leviers? Ca touche au fond (du dossier)....
Bakkali: il faudrait que j'écrive un livre.
#13Novembre
Me Mouhou : dans le box, il y a beaucoup de rifain, il y a beaucoup de Berbères et vous êtes Berbères. Les Berbères sont des hommes libres. Cette liberté de ce peuple qui n'est pas un peuple arabe, antérieur à l'islam.
#13Novembre
Cette définition d'homme libre, dans votre cheminement, avez-vous changé sur votre définition de la liberté?
Bakkali : c'est une question un petit peu complexe. On a je pense une définition commune, c'est de faire ce qu'on veut. Chacun fait ce qu'il veut.
#13Novembre @raphkempf interroge Bakkali mais le président le coupe :"on est sur le fond".
@raphkempf : l'avocat général a glissé que Yassine Atar faisait partie des top contacts de Bakkali et moi je ne pourrais pas évoquer ce point?
#13Novembre @raphkempf Vous nous avez dit que vous connaissiez Yassine Atar.
Bakkali:Je le considérais comme un copain,je vais pas appeler ça un ami, on n'était pas tout le temps en contact. Il m'aidait pour les achats de voitures, d'électroménager, on pouvait aussi boire 1 thé
#13Novembre @raphkempf cite un sms envoyé par Bakkali à Atar le 18-07-15 concernant l'achat d'une Passat : "j'ai trouvé cette annonce sur autoscoot24...
@raphkempf précise qu'il y a de nombreux sms de ce type entre les deux hommes.
#13Novembre
Me Orly Rezlan avocate de Bakkali sur l'isolement à Bruges.
Bakkali :C'est un QHS. On a droit à rien en cellule. Faut sortir de la cellule en marche arrière les mains levées. Mais je crois que ça a fermé, c'est un membre de la commission européenne qui l'a dit;
#13Novembre
Me Orly Rezlan avocate de Bakkali à son client sur une correspondance avec une étudiante de sociologie, une certaine Camille.
Bakkali : C'est une des étudiantes avec qui je pouvais correspondre.
#13Novembre
L'audience est suspendue.
#13Novembre
L'audience est reprise.
#13Novembre
Sofien Ayari se lève dans le box. Il porte une longue barbe fournie, une moustache courte, les cheveux très courts et une veste de survêtement Adidas noire. Son interprète reste à côté "si besoin "mais il parle très bien français.
#13Novembre
Sofien Ayari est né le 9 août 1993 à Tunis et avait 22 ans au moment des faits qui lui sont reprochés. Il est de nationalité tunisienne. C'est le 3e d'une fratrie de 4 enfants.
#13Novembre
Sofien Ayari sur son enfance:"Ca s'est toujours bien passé avec mes parents, mon père était chef d'un service de comptabilité sur le port de Tunis, ma mère était mère au foyer, elle s'occupait de nous"
#13Novembre
Sofien Ayari allait à l'école dans son quartier, jouait au foot "+ un hobby qu'un projet de carrière". "On est 4 enfants à la maison, la maison est assez petite, mon père a construit une autre maison pour qu'on ait chacun son espace, on a déménagé"
#13Novembre
Sofien Ayari :"J'ai eu mon Bac en 2011-2012 en sciences techniques. Après j'ai fait trois ans d'étude, un BTS, génie électrique pour devenir technicien supérieur."
#13Novembre
Sofien Ayari : "J'ai fait une demande de réorientation pour être plus proche de ma famille, l'université était à 500km de ma famille, à Djerba. Je suis rentré".
#13Novembre
Sofien Ayari :"J'ai travaillé pendant 8 mois dans un boutique de vente de vêtements. Quand je suis rentré j'ai vu que mon père était déçu, il avait une crainte que j'abandonne les études".
#13Novembre
Sofien Ayari :"Quand l'année scolaire suivante a commencé je me suis inscrit pour obtenir le même diplôme. J'ai réussi ma 1ere année, la 2e annnée je suis parti"
Le président : "Vous êtes parti oui pour faire autre chose."
Ayari : j'ai quitté la Tunisie.
#13Novembre
Sofien Ayari :"Ce qui m'a poussé à faire ces études c'est le marché du travail. (...) J'ai du penser à mon avenir, j'ai choisi ça, je ne l'ai pas regretté.
#13Novembre
Sofien Ayari :"Ma grande soeur s'est mariée à 13 ans, mon frère a eu son bac quelques années avant moi, ma petite soeur venait de passer son bac, elle suivait des études de gestion mais après le bac elle n'a pas souhaité continuer"
#13Novembre
Sofien Ayari :"Je suis extrêmement reconnaissant envers mes parents, tout ce qu'ils ont fait était pour rendre notre vie plus agréable. On n'était pas riche mais on ne manquait de rien".
#13Novembre
Sofien Ayari : "A l'époque j'étais avec quelqu'un, on était dans le même lycée, ça a duré 3 ans au lycée, c'est resté. Je l'ai présentée à ma mère. On avait des projets mais on ne l'a pas fait à cause de mon départ".
#13Novembre
Sofien Ayari :"Comme je suis parti au cours de ma 2e année d'études ça ne s'est pas fait".
#13Novembre
Sofien Ayari :"C'est l'une des choses qui a rendu mon départ très compliqué"
#13Novembre
Sofien Ayari sur les accusés qu'il connait: "Salah, avec qui j'ai été arrêté en mars (2016), Abrini que j'ai croisé dans l'une des maisons, Krayem avec qui j'ai fait le voyage"
#13Novembre
Le président : vous avez été condamné à 20 ans de réclusion en Belgique en avril 2018 (pour avoir tiré sur un policier au cours de la fusillade rue du Dries à Forest, le 15 mars 2016).
#13Novembre
Sofien Ayari est aujourd'hui détenu à la Santé.Une note indique que son comportement a changé en 2020. "Il s'est vêtu de noir, s'est renfermé."
Ayari :"le noir c'est moins salissant".
Puis son comportement a rechangé après, "de nouveau ouvert".Il est à l'isolement.
#13Novembre
Ayari explique n'a pas de parloir depuis qu'il est en prison. "On n'a pas d'attache en Belgique. Les conditions n'ont jamais été favorables pour que mon frère Hamza vienne me voir. Hamza vit en Suisse depuis un an, je l'ai au téléphone toutes les semaines."
#13Novembre
Ayari a aussi des appels d'autres membres de sa famille.
Le président : "il est question de visites virtuelles".
Ayari : "oui j'ai fait ça en Belgique. En France, ça vient d'être fait"
Le président : il n'y a eu jamais d'incident en détention
Ayari: non
#13Novembre
1e assesseur : vos conditions de détentions ont évolué.
Ayari : en Belgique, les ouvertures se font petit à petit. Quand je suis arrivé à Marche ( Marche-en-Famenne) (elles se sont assouplies).
#13Novembre
Ayari confirme à la 2e assesseure être célibataire et ne pas avoir d'enfant. Il joue aux jeux vidéos "au foot, au Fifa, mais c'était en Belgique".
#13Novembre
Avocate générale: Vous avez de façon constante refusé de répondre aux questions sur le fond, y compris votre CV. Vous avez gardé le silence, c'est votre droit, mais je voulais savoir pourquoi.
#13Novembre
Ayari : c'est très simple, les conditions du transfert ont fait que je n'ai pas eu envie de parler de moi. On est cagoulé, menotté, on voit rien, la musique à fond.
#13Novembre
Sofien Ayari répondant à l'avocate générale sur son français": "Le français à l'école est une manière principale.Au lycée tout bascule en Français".
#13Novembre
Avocate générale : vous êtes issu de la classe moyenne vous l'avez dit, que font vos frères et soeurs.
Ayari : ma soeur est femme au foyer, mon frère a fait une formation de tourisme et quelques boulots. Il a quitté la Tunisie avec sa femme pour la Suisse.
#13Novembre
Sofien Ayari: Mon frère a été blessé au genou et est en convalescence. Ma petite soeur a fait une formation de couture et travaille dans la vente de prêt-à-porter"
#13Novembre
Avocate générale: je reviens sur ce rapport de la prison. Que s'est il passé pendant ces 3-4 mois en 2020? Je suis resté un peu sur ma faim quant aux explications sur ce changement de comportement.
#13Novembre
Sofien Ayari: je n'ai jamais eu ce rapport. S'il porte sur la façon de m'habiller.... J'ai pas le souvenir d'avoir changé de comportement sur cette période. Je ne sais pas. Ca peut changer, des personnes malades dans la famille, des proches qui ne vont pas bien..
#13Novembre
Sofien Ayari a un entretien avec un psychiatre tous les deux mois. Il a aussi des entretiens avec des éducateurs.
#13Novembre
Me Isa Gultaslar à son client : votre quartier est l'équivalent de Molenbeek à Tunis.
Sofien Ayari: Oui en plus grand.
#13Novembre
Me Gultaslar à son client sur le président tunisien Ben Ali.
Ayari : sur le président, je sais pas, je peux décrire un peu les années 2000. (...) Ca a commencé à se compliquer en Tunisie.
#13Novembre Ayari: "normalement à 14 ans on pense pas au travail, moi j'ai du penser à quelque chose qui m'offre un avenir (...) Il y a eu de plus en plus de chômage, à un moment donné ça a craqué."
#13Novembre Ayari:"Puis il y a eu l'accès à Internet, on regarde ce qu'il se passe dans le monde, on donne son avis".
Me Gultaslar à son client : "Puis il y a eu le printemps arabe"
#13Novembre
Ayari: "moi j'ai perdu des gens dans mon quartier, même si ça n'a rien à voir avec la Syrie, la Lybie, il y a eu des morts en Tunisie, dans les manifestations. Chez nous il y a eu des morts et pas qu'un peu. "
#13Novembre
Ayari sur les manifestations en Tunisie et la répression: "Ils sont cagoulés ils vous tirent dessus pour en plus défendre un homme qui s'est barré juste derrière"
#13Novembre
Ayari : "Il y avait une guerre en Lybie, Syrie, Égypte. Quand on passe si près de ce genre de choses, on sent de la solidarité avec ces gens-là. "
#13Novembre
Ayari : "Quand on est déçu, il faut dire les choses que ça serve au moins à certaines personnes. "
#13Novembre
Me Isa Gultaslar : Ddès que votre isolement a été levé, vous avez travaillé en prison, c'est important pour vous?"
Ayari : En prison, pas en prison, c'est important de travailler pour gagner de l'argent. Mon père a travaillé toute sa vie.
#13Novembre
Me Isa Gultaslar :" Ce travail en prison, c'est quand même pas après 4 ans à l'isolement, le fait qu'on vous ait offert ce travail, c'est une manifestation d'une certaine confiance de la part de la direction non?"
#13Novembre
Ayari : " Ca dépend sur qui vous tombez en prison. A Marche, une directrice m'a proposé de travailler. Il n'y a pas de rapport de confiance en prison mais du respect."
#13Novembre
Me Isa Gultaslar :"Depuis le 19 mars 2016 à maintenant, vous n'avez pas de visite. Mettez de côté votre carapace, comment vivez-vous cela, sans visite depuis 5 ans et demi".
#13Novembre
Ayari : "Mes parents, j'ai toujours mal vécu la séparation, même quand c'était mon propre choix. J'ai envie qu'ils voient juste les côtés positifs, je veux pas les inquiéter. La famille depuis tout petit c'est la chose la plus importante pour moi".
#13Novembre
Me Ilyacine Maallaoui à son client : L'isolement, peut-on s'accorder à dire que pendant une période d'isolement si longue, porter la couleur noire, comme nous pour la justice, même s'il y a des couleurs qui dénotent....
Le président: comment ça qui dénotent?
#13Novembre
Ayari confirme que l'isolement à un impact. "Ce qui est naturel pour la plupart des gens depuis un exercice. On n'a pas forcément envie de discuter. "
#13Novembre
Me Ilyacine Maallaoui à son client sur les liens avec son frère.
Ayari :"Mon frère c'était mon pilier, mon papa, c'est lui qui me ramenait des entraînements de foot, quand j'avais des devoirs... Juste avant mon départ il m'a parlé d'une fille, il s'est marié avec"
#13Novembre
Me Ilyacine Maallaoui à son client : Y-a-t-il un ou des événements qui ont pu vous marquer dans votre enfance en Tunisie qui font peut-être ce que vous êtes aujourd'hui?
#13Novembre
Ayari : "Chez moi (En Tunisie) il y a des choses extraordinaires. La Tunisie c'est magnifique. Sur d'autres aspects, il y a eu des choses choquantes. (...) "
#13Novembre
Ayari raconte une anecdote survenue au marché en Tunisie alors que sa mère et sa soeur portaient le voile. "J'avais 11 ans j'ai été choqué. Ma mère a eu l'obligation de ne plus porter le voile. C'est quelque chose qui est resté en moi, que je n'ai pas digéré".
#13Novembre
Ayari refuse les parloirs physiques. "Imposer ça c'est insupportable. J'ai pas envie de faire souffrir ma mère. A un moment donné elle voudra venir"
#13Novembre
Abdellah Chouaa vient maintenant à la barre (il comparait libre). Il est né le 30 mars 1981 à Nador au Maroc. Il est belgo-marocain. Il porte une veste noire, une chemise blanche, un jean, des baskets, des lunettes de vue. Rasé de près, coiffé, sur le côté.
#13Novembre
Abdellah Chouaa a 8 frères et soeur: Mohamed, 48 ans, qui habite à Verviers, marié avec enfant, Abdellah, marié, enfants, 44 ans, technicien dans les bus, moi, mon frère Adbesamat qui est dans un centre psychiatrique il est schizophrène, née en 1982
#13Novembre
Abdellah Chouaa : "Ma soeur Asma est née en 1983, Abdelhamid, né en 1986, vit à Molenbeek, il est électricien dans une société, ma soeur Romaissa est mère au foyer, née en 1990, a 3 enfants, mon frère Abdelrahmane travaille comme intérimaire, née en 1992"
#13Novembre
Abdellah Chouaa : ma petite soeur Cheima a fait des études en psychologies."
Le président : "et elle est née en?
Chouaa : "je m'en souviens plus"
(pardon j'ai pu me tromper dans l'écriture des prénoms)
#13Novembre
Chouaa dit être proche de sa famille, ses parents sont divorcés et "toujours en conflit". Mon père a trompé ma mère et on n'a pas accepté ça. Puis mon père a fait de fausses accusations sur ma mère qu'il regrette. Ils se sont séparés en 2010-2011"
#13Novembre
Abdellah Chouaa confirme au président que sa mère a accusé son père de violences.
#13Novembre
Chouaa sur le confort enfant: "on n'avais pas de souci, c'était confortable, on avait une grande maison, chacun avait sa chambre, on n'a pas eu besoin de quoi que ce soit".
#13Novembre
Chouaa :"Mon père est arrivé en Belgique en 1970".
#13Novembre
Chouaa confirme être né au Maroc à Nador. Il est arrivé en Belgique à l'âge de 3-4 ans. Son père était déjà en Belgique et faisait des allers-retours.
#13Novembre
Le président : vous avez parlé de différents avec votre père
Chouaa :"oui il était très strict".
#13Novembre
Le président : "il aurait voulu vous marier avec quelqu'un
Chouaa : oui il avait sa fierté et voulait me marier avec la fille d'un copain à lui. Moi j'étais jeune, je voulais profiter de la vie. J'avais 18 ans et je n'avais pas de sentiment pour cette file.
#13Novembre
Sur sa scolarité, Chouaa a été jusqu'en 5e secondaire, ce qui correspond à la seconde. Il n'a pas eu de diplôme mais a eu "droit" à sa "gestion pour un commerce" (Il pouvait gérer un commerce sans diplôme".
#13Novembre
Chouaa part vivre à Verviers près de chez son grand-frère, en intérim, en production. Puis il a travaillé deux ans chez Delacre "les biscuits", puis deux ans "dans une usine de poudre". Il précise: "du lait en poudre"
#13Novembre
Chouaa s'installe ensuite à son compte pour travailler sur les marchés dans le vêtement. "J'ai fait ça pendant 5 ans. Après je me suis marié, je suis parti sur Bruxelles. Et j'ai travaillé à l'aéroport, d'abord en intérim puis j'ai eu mon CDI".
#13Novembre
A l'aéroport, Chouaa faisait du "carbon de glace pour les avions".
#13Novembre
Chouaa a été incarcéré ensuite du 24 novembre 2015 et remis en liberté en avril 2016. il s'est remis à travailler en sortant. "J'ai toujours travaillé depuis : serveur dans des événements, livreur et préparateur de repas."
#13Novembre
Chouaa : "dans cette entreprise, il y a aussi des candidatures pour candidater à Top Chef, l'émission, je ne sais pas si vous connaissez..."
(rires dans la salle)
#13Novembre
Chouaa dit qu'il travaille au black pour pouvoir payer son loyer à Paris le temps du procès.
Le président : je n'ai pas entendu. (rires dans la salle)
#13Novembre
Chouaa a été marié en 2009, a eu un enfant né en 2010. Il a divorcé. Il a rencontré sa 2e femme au travail et a eu deux enfants. L'anniversaire de sa fille est demain et il est "très triste" de ne pas pouvoir être auprès d'elle.
#13Novembre
Chouaa n'a pas de condamnation à son casier en France.
Le président: "en Belgique c'est pas pareil, il y a beaucoup d'infractions à la circulation".
#13Novembre
Chouaa a aussi été condamné en Belgique le 10 octobre 2012 à un an avec sursis pour "facilitation à autrui à usage de stupéfiants" dans un café de Molenbeek. Le café a fait l'objet d'une fermeture administrative après.
#13Novembre
Le président : ça ne posait pas un problème d'avoir un bar café et de travailler à l'aéroport légalement.
Chouaa : Y'avait rien d'illégal. c'était en complémentaire.
#13Novembre
Chouaa : "avant les faits, je connaissais Abrini, Salah, j'ai croisé Ali El Haddad à l'aéroport".
#13Novembre
Concenant ses problèmes de santé, Chouaa dit qu'il est diabétique "Quatre piqûres d'insuline par jour".
Sur sa consommation d'alcool
Concernant ses problèmes de santé, Chouaa dit qu'il est diabétique "Quatre piqûres d'insuline par jour".
#13Novembre
La 1er assesseur lit toutes les condamnations (12) , dont de très nombreuses pour "roulage" en Belgique, aussi défaut d'assurance". Souvent des amendes de plusieurs centaines d'euros.
#13Novembre
1er assesseur : Vous avez le permis de conduire Monsieur ? (rires dans la salle) Pourquoi tous ces défauts de présentation d'assurance?
Chouaa : oui je suis un peu désordonné parfois dans les papiers.
Chouaa dit que toutes les amendes sont réglées.
#13Novembre
Chouaa a mis fin à son dernier contrat de travail en raison du procès.
#13Novembre
Avocat général : sur vos activités professionnelles, ce bar dont vous étiez propriétaire: "le parvis du bar" à Molenbeek". C'est dans ce cadre que vous avez rencontré Mohamed Abrini...
#13Novembre
Chouaa : oui il sortait de prison. J'ai été gérant pendant un an, j'avais de l'alcool et des Bingos. Il y avait des jeunes dans mon café.
#13Novembre
Chouaa : Salah Abdeslam je le connaissais de vue, je le croisais, je disais bonjour. Dahmani était un ami d'Abrini, il venait manger au Délinice (le snack de Mohamed Abrini).
#13Novembre Fin de l'interrogatoire de personnalité d'Abdellah Chouaa.
L'audience est levée, on reprendra demain à 12h30.
#13novembre Me @raphkempf (défense) sur le fait que les interrogatoires des accusés ont été "saucissonnés": "On ne sait pas où se trouve la frontière.A aucun moment il n'a été dit précisément:ça c'est de la personnalité, ça c'est du fond. Ca se fait un petit peu au doigt mouillé"
#13novembre
Me @raphkempf Kempf sur le séquençage des interrogatoires:
"Je ne sais pas si j'aurais préféré tout avoir d'un coup. Ça n'est pas non plus possible vu l'ampleur du dossier. Mais j'aurais voulu avoir des critères de distinction qui soient un tout petit peu plus clairs"
#13novembre
Me @samiamaktouf (partie civile) sur le "saucissonnage" des interrogatoires : "Ça pose pour nous une difficulté (...) C'est schizophrénique. On ne peut pas évoquer la personnalité sans pour autant rentrer dans les faits, le parcours, l'enfance, le milieu ..."
#13novembre Me @samiamaktouf sur le problème du saucissonnage cite l'exemple de l'accusé Sofien Ayari, de la région en Tunisie où il a grandi "région pire que Molenbeek d'où sont issus les terroristes tunisiens". Elle regrette de ne pas avoir pu en parler aujourd'hui
#13Novembre
Compte-rendu d'audience du mercredi 3 novembre : les avocats "frustrés" de ne pouvoir poser certaines questions aux accusés du fait du "saucissonnage" ou "séquençage" des interrogatoires au procès lci.fr/justice-faits-…

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4 Nov
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#procès13novembre
Semaine 8 Jour 36
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28 Oct
#procès13novembre
Semaine 8 Jour 35
#13novembre @Arthur_Dvx président de @lifeforparis qui va être entendu ce jeudi vient de poster cette vidéo du concert de @EODMofficial datée 13-11-15 à 21 heures, soit 47 minutes avant le début de l'attaque au Bataclan
#13novembre #procès13novembre
Semaine 8 Jour 35
Boyka au contrôle #gendarmerie
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27 Oct
#13novembre
Emmanuel:"Je vois une jeune femme blonde, sur son dos, elle était très belle, elle ressemblait à ma kiné. Je me dis que c'était trop injuste de la voir là alors qu'elle s'était occupée de moi"
#13novembre
Emmanuel:"Il y avait du sang partout, ça glissait dans tous les sens; Je regarde à nouveau la femme, je vois que ça n'est pas ma kiné, égoïstement, j'ai un ouf de soulagement"
#13novembre
Emmanuel:"dedans c'est un carnage, les vivants sur les morts, les morts sur les vivants. La lumière était allumée. Les frissons me sont venus. En BAC on a vu pas mal de choses mais là.."
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27 Oct
#procès13novembre
Semaine 8 Jour 34
#procès13novembre
Semaine 8 Jour 34
#procès13novembre
Semaine 8 Jour 34
Larcko au contrôle #gendarmerie
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