Discussion avec des économistes de salon sur le risque de s'endetter à taux bas :
- L'État doit s'endetter car ça ne coûte rien
- qu'est-ce qu'on fait si les taux remontent (vu qu'on doit roller la dette à l'échéance) ?
- tu t'inquiètes trop, les taux ne remonteront jamais !
Avec une dette publique de 120% du PIB, une remontée des taux de 2% nous coûtera dans quelques années 2,4% de la richesse créée.
Soit 60 milliards d'euros de plus par an à payer en intérêts à nos créanciers ! C'est plus que le budget annuel de l'éducation nationale.
Ce jour-là, il faudra bien soit augmenter les taxes et les impôts, soit faire de l'austérité budgétaire comme on le fait depuis 2010 en sacrifiant le service public, notamment l'hôpital et l'école.
L'autre alternative consiste à continuer la politique monétaire actuelle de la BCE qui permet de maintenir des taux bas, mais avec pour contre-coup une inflation galopante, une bulle des marchés financiers et de l'immobilier, et des inégalités de richesse exacerbées.
Dans les deux scénarios, les classes moyennes et populaires sont celles qui morfleront le plus.
Imprimer de la monnaie magique pour perpétuer le système dette est une pure fuite en avant, qui permet simplement de repousser les problèmes à plus tard, en les aggravant !
Ce n'est pas faute d'avoir prévenu des risques : inflation ou remontée des taux, la peste ou le choléra... un choix cornélien pour la #BCE @Lagarde
Le journal Le Monde titre aujourd'hui : "En Europe, la remontée des taux d’intérêt suscite l’inquiétude"
Certains peuvent se demander comment peut-on s'inquiéter d'une hausse des taux étant donné que depuis la crise de 2008 la #BCE contrôle la courbe des taux.
À dérouler...
Jusqu'en 2008, la #BCE contrôlait le taux directeur, c'est-à-dire le premier point de la courbe des taux.
En agissant sur le taux directeur, la #BCE décidait du loyer de l'argent au jour le jour pour les banques commerciales qui ont un compte auprès d'elle.
Mais un État n'est pas une banque commerciale. Un État n'emprunte pas sur un jour, mais sur des échéances plus longues.
C'est le rôle des banques de transformer leur financement au jour le jour et leur capacité de créer de la monnaie, en un financement à long terme pour l'État.
Les chiffres de l'#inflation aux États-Unis sont tombés !
Avec des taux quasiment nuls et une inflation à 7%, les épargnants américains passifs ne se sont jamais autant appauvris.
De même pour les travailleurs dont le salaire ne va pas suivre l'inflation.
Idiot est celui qui compare cette inflation dans un environnement de taux bas, avec l'inflation des années 70 dont les niveaux étaient du même ordre que ceux des taux d'intérêts.
Il faut toujours regarder ce qu'on appelle le taux réel = taux d'intérêt - inflation !
L'inflation du XXème siècle euthanasiait le rentier.
L'inflation du XXIème siècle euthanasie l'épargnant passif, le jeune sans logement, et le travailleur dont le salaire ne suit pas l'inflation.
Thread
Je suis contre l'accumulation.
Je suis aussi contre toute décision avec une "cassure" qui intervient à la fin du cycle d'accumulation.
Une cassure est discontinue, brutale, contre nature. Tous les modèles avec des min/max créent des perturbations inattendues et chaotiques.
J'en ai connu des modèles dans ma carrière de trader.
Les modèles les plus faibles sont aussi les moins élégants : comme on est incapable de mettre en place un modèle aux effets désirés, on agit à la fin en ajustant le résultat final par une formule aussi brutale qu'un maximum.
C'est très théorique ce que je raconte là, et je ne suis pas sûr qu'on me comprenne.
Mais pour s'attaquer à l'accumulation, il faut s'attaquer à ce qui la permet : 1/ l'appropriation des moyens de production par la dette 2/ les taux d'intérêts de nature exponentielle
Cette semaine, une simple phrase du comité qui décide de la politique monétaire de la #FED a fait paniquer les marchés actions et cryptos.
Pour contrer l'inflation qui menace le dollar, une hausse des taux d'intérêts doit arriver plus tôt que prévue
Toute banque centrale a 3 leviers pour piloter la politique monétaire de sa zone économique : 1/ les taux d'intérêts directeurs, qui rémunèrent les banques commerciales sur leurs comptes logés auprès de la Fed ou la #BCE.
Plus ces taux de rémunération des dépôts sont bas et plus les banques sont incitées à "faire travailler" leur argent en le prêtant à d'autres, soit dans l'économie via le crédit, mais surtout sur les marchés financiers (hedge funds pour faire du levier, LBO, Private Equity, OPA).
Pour ceux qui investissent sur les cryptos, je dirais que le plus grand risque n'est pas la censure gouvernementale, mais le risque de gap à la baisse.
De nombreuses personnes empruntent dans la défi pour pouvoir faire du levier en amenant des cryptos en collatéral.
Thread...
En gros, ces personnes préfèrent emprunter de la Fiat monnaie en apportant leurs cryptos en garantie, plutôt que de vendre leurs cryptos (auxquels ils ont foi).
En cas de baisse des marchés, ils doivent apporter plus de cryptos en garantie.
Le jour où ils ne peuvent plus apporter de cryptos en garantie suite à une baisse des cours, le smart contract enclenche la liquidation des cryptos pour dédommager en premier lieu le prêteur.