#Thread#actu#nucléaire#Ecolo
Dans les annonces d'EDF ce matin, il y a évidemment le chiffrage du retard et du surcoût induits par le covid et les problèmes de soudures sur l'#EPR de Flamanville, ultra relayé.
Mais autre chose s'est dit, occulté par Flamanville.
C'est au sujet de l'EPR numéro 1 de la centrale de Taishan, en Chine. Vous savez, celui qui a eu des fuites de gaz radioactif dans le circuit primaire et qui a du être arrêté l'été dernier ?
EDF a révélé les résultats des analyses et la cause identifiée !
Rappel des faits ; ce qu'on savait, c'est que des gaz rares (des produits de fission) qui devraient normalement rester piégés dans le combustible, doté d'une gaine en alliage de zirconium, se baladaient, dissouts dans l'eau du circuit primaire.
Cela voulait dire que le combustible n'était plus parfaitement étanche, et la concentration croissante de ces gaz indiquait une dégradation progressive et qui s'amplifiait.
Le traitement de l'eau du primaire permet tout à fait cela, donc le réacteur a continué à fonctionner environ 9 mois ainsi sans risque, jusqu'à atteindre certaines limites d'acceptabilité -> arrêt du réacteur en juillet dernier.
En août, déchargement du coeur, inspection des assemblages de combustible un à un et début des analyses.
Fin novembre la CRIIRAD communique un courrier d'un "lanceur d'alerte" (autoproclamé) qui balancerait les causes de l'événement, coupant l'herbe sous le pied à EDF, à l'exploitant de Taishan, à l'IRSN et à l'ASN...
Selon cette personne, c'est un problème d'hydraulique connu depuis plus de dix ans sur des maquettes du circuit de l'EPR qui fait vibrer et endommage le combustible : c'est donc un problème intrinsèque à l'EPR, qui remet en cause le design de son coeur !
Bien des "commentateurs", qui ont pour seul principe "l'important c'est que ça valide", se jettent sur l'occasion de planter leur clou dans ce qu'ils veulent voir comme le cercueil de l'EPR et du nucléaire français.
Je chercherais des exemples après ce thread.
Fin décembre, en Finlande, l'EPR finlandais démarre ; l'autorité de sûreté locale comme l'exploitant se disent sereins vis à vis de ces problèmes. Intéressant.
Fi de suspens, que nous dit EDF ?
Le combustible, ce sont des crayons de 5 m de long rassemblés en "assemblages" de 260 crayons. Ils sont maintenus entre eux par des grilles à intervalles réguliers.
De ce que j'ai compris, des ressorts (je pense à des lames flexibles en inox, pas des ressorts en spirale) maintiennent les crayons dans les grilles qui sont des dispositifs assez complexes (illustration CEA).
Ce sont certains de ces ressorts qui se seraient arrachés, partis en balade dans le circuit et, vu que ce dernier est une boucle, seraient venus percuter et entamer le combustible en partie basse (l'eau circule de bas en haut dans le coeur).
Un problème rencontré ces dernières années sur le parc français aussi, donc qui, je présume, inculpe un nouveau modèle d'assemblage combustible déployé depuis peu.
Ce problème a été résolu par un traitement thermique sur les grilles qui en améliore la résistance, mais pas encore mis en oeuvre à l'époque où a été fabriqué le combustible de Taishan (les EPR, vous savez, c'est pas la même temporalité que le reste du monde).
Donc c'est un problème qui ne devrait pas trop se reproduire à l'avenir, et qui ne remet pas en cause l'EPR.
Au cours des inspections du combustible, EDF a identifié une autre anomalie.
Sur certains assemblages placés en périphérie du coeur, à mi hauteur, il y a une légère usure qui traduit un frottement entre l'assemblage et le blindage interne de la cuve, ce qui ressemble à ce que raconte la CRIIRAD.
Mais ça n'est pas une usure suffisante pour provoquer une perte d'étanchéité après un cycle de fonctionnement. Et aux cycles suivants, les assemblages qui étaient en périphérie se retrouvent au centre, donc ça ne peut pas s'amplifier. Pas de sujet sûreté donc.
Bref, le "lanceur d'alerte" de la CRIIRAD avait, de ce que je comprends, en partie raison sur les phénomènes qu'il décrivait.
Mais ils ne sont pas la cause des problèmes de Taishan qui ne sont pas rédhibitoires pour l'EPR. Déso pas déso !
Contrairement à ce qu'ont affirmé sans nuance certains médias (rares, même la CRIIRAD mettait des précautions dans son propos) et commentateurs.
Au sommet desquels l'incontournable @yjadot qui, non content d'avoir repris cette info sans nuance, a gravement désinformé en l'imputant à l'@IRSNFrance (mais bon, ça les dérange pas) au lieu de la CRIIRAD !
Naturellement, il n'a jamais pris la peine de répondre, se corriger, s'excuser...
Comme on n'aura vu aucun de ces commentateurs, aujourd'hui, s'excuser pour s'être jetés sur la rumeurs de la CRIIRAD que l'on sait aujourd'hui en grande partie fausse.
Je redécouvre cet article du Parisien qui, lui, ne prenait aucune pincette, avec un titre sans ambiguïté. Et faux. leparisien.fr/economie/incid…
On me signale une erreur dans les explications que j'apporte ici ; à mettre sur le compte de ma compréhension et ma retranscription des explications d'EDF. #thread correctif
Les "ressorts" sont bien ces lames flexibles que je mentionnais et que l'on voit dans le schéma. Bon, d'emblée, on m'a signalé que les ressorts étaient en Inconel et pas en inox, mais j'ai considéré que c'était pas un détail de grande importance, donc j'ai laissé.
Je profite donc de ce thread pour apporter cette correction.
Mais l'erreur qui le justifie est plus grave que ça (rassurez-vous, ça ne compromet pas les conclusions, seulement l'explication du phénomène).
Y'a quelques jours, au sujet du rapport de RTE, j'avais mentionné au GIFEN une erreur factuelle dans leur communication. Rien de grave, mais une contradiction directe avec le rapport tout en le commentant.
Corrigé dans les deux heures, le tweet en question a été supprimé et remplacé par un autre reprenant la même idée mais sans cette erreur. RàS, c'est une mécompréhension, pas de la malhonnêteté, ça arrive.
En essayant de comprendre la source de l'erreur, on remonte à un article de la SFEN qui disait la même chose. Je le signale, le lendemain on me confirme une erreur qui sera corrigée le jour même.
...et un risque accru d'échec de la transition énergétique, soit aux dépens de la sécurité d'approvisionnement, soit au profit des énergies fossiles.
Quelques mots de RTE pour enfoncer le clou, @EricPiolle ?
« Pour la France, les analyses techniques montrent que se passer du #nucléaire ajoute une contrainte très forte sur l'atteinte de la neutralité carbone. Cette contrainte ne pourrait être levée qu'en accélérant...⏬
Les opposants sont là pour dire "veux pas, veux pas, veux pas" pour la plupart.
J'ai notamment de la peine pour ceux, des opposants, des riverains, des dubitatifs et sceptiques, qui aimeraient exprimer des arguments, participer à la consultation.
De toute façon, le représentant d'EDF fait pas semblant, les "veux pas" n'apportent rien, la consultation vise à collecter les avis et suggestions, pas à juger du bien fondé du projet. Et les opposants sont juste là pour brailler contre le projet.
La distribution d'iode se passe très bien dans le rayon traditionnel de 10 km autour des centrales parce qu'avec des campagnes en 1997, 2000, 2005, 2009, et 2016, les riverains sont rodés.
Par contre, en 2019/2020, le rayon a été élargi à 20 km.
Pour les personnes dans cet anneau de 10 à 20 km, c'est une première, la campagne n'a pas été un grand succès (fin 2019, 22% de taux de couverture chez les particuliers, 60% dans les écoles, 16% pour les ERP).
Impressionnante, la courbe de la production éolienne hier.
12 GW de variation à la baisse. L'équivalent d'une bonne dizaine de réacteurs qui peuvent s'effacer dans l'indifférence des commentateurs des indisponibilités de réacteurs 😁
Une fois ceci dit, la question qui se pose est : « comment on a compensé ? »
Et bien comme ceci :
La consommation a légèrement augmenté sur ce laps de temps donc a amplifié le phénomène, donc le gros de l'effort a été apporté par une montée en régime des centrales à gaz et, dans une moindre mesure, ⏬