Mélenchon est (un abruti, un désinformateur et un incompétent mais surtout) contre la prolongation des réacteurs au-delà de leurs 40 ans, et donc la fermeture IMMÉDIATE de la majorité du parc nucléaire durant son mandat, SANS ALTERNATIVE.
Je rappelle qu'un arrêt des réacteurs à 40 ans, c'est ÇA :
Il se plaint de 11 GW arrêtés pour maintenance ? Il ferait arrêter 15 GW définitivement dès sont élection, puis 4 GW par an jusqu'à la fin de son mandat, et engerait l'arrêt de 15 GW supplémentaire d'ici 2035.
CE N'EST PAS UNE « SORTIE PROGRESSIVE », c'est un collapse.
Et puisqu'il ressort la crasseuse bêtise de l'intermittence du nucléaire, je rappelle ceci (je vais les mettre à jour avec les données de janvier jusqu'à ce soir) :
Et je me dois de souligner que "Même s'il n'existe que 1% de risque", c'est faire preuve d'une incroyable méconnaissance... Ben de la gestion du risque, en fait, mais aussi des ordres de grandeur en jeu.
Et "100% de dégâts", ça ne veut strictement rien dire.
Bref...
« Il est temps d'arrêter avec les discours de bourrage de crâne », comme il dit.
PeurPeurPeurPeurPeur...
Je vous propose de jouer à un petit jeu. Je viens de regarder la vitesse d'évolution des parcs EnRI en France depuis 2015. On tient du +1400 MW par an sur l'éolien et du +900 MW par an en solaire.
Je suis surpris de voir du négatif sur le PV, mais je change de source entre la période 2015-2019 et 2020-2021, d'où l'intérêt d'une moyenne.
Je vais partir du mix électrique (en puissance installée) que l'on a aujourd'hui et accélérer cette vitesse de 15% par an pour les années futures, ce qui voudrait dire qu'en un mandat, on double la cadence, ce qui serait déjà une belle perf de JLM.
Naturellement, ça donne de douces exponentielles, et une vitesse moyenne de +3,6 GW/an pour l'éolien et +2,3 GW par an pour le PV.
En parallèle, je fais décroître le nucléaire façon Mélenchon et je garde le reste stable (oui, même les fossiles). Voici comment évolue alors le parc électrique, toujours en puissance installée. (Je ne fais pas apparaître les 16 MW de géothermie)
Et maintenant, une version un peu simplifiée.
Quel intérêt, me direz-vous ? Ça va permettre de rajouter, sur le même graphique, les trois mêmes séries pour l'Allemagne, en évitant de rendre le truc trop illisible. Attention… Hop !
Bon, c'est chargé, mais c'est instructif. « L'an 0 » est 2022 pour la France puisque ce serait le moment de rupture ; et pour l'Allemagne, 2011, en raison de l'impact de l'accident de Fukushima sur leur politique énergétique. Et alors, que voit-on ?
Et bien que dans la transition allemande de sortie du nucléaire, réputée pour avoir été brutal, est sans commune mesure avec ce que nous annonce Mélenchon ! Si le développement des EnR pourrait suivre des rythmes comparables, il y a une différence majeure.
L'Allemagne a réduit, en proportion et en absolu, très peu sa capacité pilotable bas-carbone et augmente en parallèle sa capacité pilotable carbonée !
En France, on aurait un effondrement du pilotable bas-carbone d'une violence inouïe, même par rapport à ce qu'a encaissé l'Allemagne suite à la catastrophe de Fukushima.
Et même si Mélenchon assumait de compenser tout cela avec du pilotable carboné, on part de très bas et il faudrait monter sacrément haut, dans un temps absurdement réduit !
Ça ne tient juste pas debout. Faites fonctionner un système électrique avec ça, sans promesses irréalistes dans le stockage, avec un vague appoint d'hydroliennes et de géothermie de quelques MW si ça vous fait plaisir, en 5 ou 10 ans. Aucune chance.
Voici le mix électrique, avec cette même simplification, depuis le début du mois.
Maintenant, imaginons-nous dans les mêmes conditions en 2027. La consommation d'électricité s'est miraculeusement (ou malheureusement) maintenue au même niveau, probablement en freinant le transfert des transports et du chauffage vers l'électricité (tant pis pour le #climat).
En revanche, en cohérence avec les graphes précédents, la capacité nucléaire a été réduite à 19,9 GW.
On va quand même dire que le facteur de charge est bien remonté ?
Il varie de 57 à 79% depuis le début du mois, avec des valeurs basses qui sont liées au suivi de charge, pas à la disponibilité.
On va donc gonfler ce facteur de charge de 15 points s'il est sous 70%, et de 10 points s'il est au-dessus.
Voilà donc ce que donnerait la production nucléaire actuelle transposée en 2027 avec ces deux règles (facteur de charge et réduction de la capacité à 19,9 GW).
Prenons aussi les facteurs de charge de l'éolien et du solaire. Ajoutons deux points au solaire le jour (c'est cadeau) et cinq points à l'éolien (effet de l'offshore ?). Et pour eux, on serait passés de 12,5 et 18,5 GW respectivement à 20,2 et 30,6 GW.
Ok, on regroupe tout ça ? On touche pas aux fossiles et à l'hydraulique, on discutera de ces hypothèses si vous voulez, mais j'ai sans doute déjà perdu du monde, alors…
Je touche pas non plus aux intercos, c'est évidemment problématique mais vous verrez que l'ampleur du problème dépasse largement ce que les interconnexions auraient à offrir, donc c'est moche, mais les conclusions resteront plausibles.
Nous y arrivons. Consommation identique, disions nous. Même configuration que ce mois de janvier, mais avec le parc nucléaire qui survivrait à Mélenchon, et un bon boost d'éolien et de photovoltaïque pour espérer compenser. Fossiles et imports/exports n'ont pas bougé.
Le "pilotable bas-carbone", aka nucléaire et hydraulique, faut ce qu'il peut, c’est-à-dire un bandeau stable de nucléaire et de petite hydraulique complété des barrages qui suivent, à hauteur de leurs capacités, les variations de consommation.
La somme des deux a belle allure en terme de suivi de la demande, mais il manque un gros volume constant en-dessous (surprenant, non ?)
Et bien croyez-le ou non, mais ce ne sont pas l'éolien et le solaire qui vont l'apporter ! Parce que même avec ce développement à grande cadence, les volumes d'électricité qu'ils produisent sont pas DU TOUT suffisants. Notamment quand le vent tombe. Et la nuit.
Lorsque vous regroupez le tout, c'est vite vu : il y a une petite partie de la consommation qui n'est pas couverte par temps venteux, mais les importations pourraient sans doute compenser l'essentiel.
Et lorsqu'il n'y a plus de vent, on met en pratique la sacro-sainte sobriété, je suppose.
Plaignez les sympathisants de @FranceInsoumise.
Ils sont soit trop sots ou indifférents à ces sujets pour être en mesure d'appréhender les enjeux et la mesure du baratin que leur sert leur candidat, soit conscients mais incapables de défendre la bêtise qu'il leur crache dessus.
Alors qu'ils s'évertuent à répéter sagement les éléments de langage, "pas sortir d'un coup", "transition progressive", "dans le respect des travailleurs de la filière", "en remplaçant par des énergies propres".
Lui braille exactement le contraire.
Aucun ne sera capable de défendre son discours sans recommencer pour la énième fois l'exercice du « il n'a pas dit ce qu'il a exactement dit à l'oral et tweeté mot pour mot, ou en tout cas c'est pas ce qu'il voulait dire ».
Et, je le crains, aucun candidat ni journaliste ni membre de son entourage ne saura le mettre en face de ses contradictions. Pour mille et une raisons lesquelles, indifféremment de leur validité, consistent à cacher sous le tapis l'honnêteté, la rigueur, les données techniques.
Sur une note plus légère, je promettais plus haut dans le thread de mettre à jour les graphes radar de facteur de charge du nucléaire et des énergies renouvelables. Chose promise...
Mais d'abord, le disclaimer habituel sur ces graphiques :
Et nous y voilà. La fameuse intermittence du nucléaire, qui lui est intermittent, pas comme les énergies qu'il faudrait appeler "alternatives" ou "variables", voyons !
Avec tout ça, j'ai quand même oublié une précision super importante.
L'avis de Mélenchon sur le prolongement des réacteurs de 40 à 50 ans, en vrai, on s'en bat les gonades.
Le programme a été proposé, instruit, amendé, révisé, validé il y a des années. Les travaux ont commencé voire touchent à leur fin pour certains réacteurs et une large fraction du budget d'investissement a déjà été... Investi.
Les processus réglementaires sont lancés avec l'ASN qui a déjà donné un avis générique pour les 32 réacteurs de 900 MW et commence à rendre des avis réacteur par réacteur.
Si Mélenchon arrivait au pouvoir en 2022, il ne pourrait pas mettre fin à l'effort de prolongation de ces 32 plus anciens réacteurs.
Il pourrait éventuellement forcer leur fermeture, malgré l'argent engagé, et malgré l'autorisation accordée par l'ASN.
C'est à dire que, comme Macron pour Fessenheim, il mettrait à l'écart l'avis de l'Autorité de sûreté reconnaissant la capacité du réacteur à fonctionner de manière sûre jusqu'à ses 50 ans pour le fermer sous des prétextes exclusivement politiques.
Et il pourrait, par contre, probablement encore empêcher les choses pour les 20 réacteurs de 1300 MW, les 4 de 1500 MW, et évidemment faire abandonner l'EPR et jeter les milliards qu'il a coûté à la poubelle.
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Mais surtout au prix d'énormément d'incertitudes, de risque technologiques sur lesquels parier maximise la probabilité d'un échec de la transition énergétique.
Hey @barbarapompili@Ecologie_Gouv@gouvernementFR j'crois que le Président de l'ASN a un message pour vous, attention, c'est subtil.
On remet quand la sûreté #nucléaire dans le débat autrement que sous l'angle de la bêtise des opposants les plus médiatisés ?
Le fil complet des vœux du président de l'ASN pour ceux qui voudraient le contexte et les détails :
Et ouais, j'ai bien conscience que l'industrie, réacteurs comme (surtout) cycle, est largement en tort aussi, avec un manque critique de capacité à anticiper qui alourdit sévèrement les contraintes.
Après lecture de la conclusion, la dépense n'a pas été vaine puisqu'elle a permis de mettre en évidence certains problèmes de fiabilité d'une station de mesure en aval de la centrale de Chinon et d'apporter plein d'enseignements sur les rejets et leur mélange.
On me signale une erreur dans les explications que j'apporte ici ; à mettre sur le compte de ma compréhension et ma retranscription des explications d'EDF. #thread correctif
Les "ressorts" sont bien ces lames flexibles que je mentionnais et que l'on voit dans le schéma. Bon, d'emblée, on m'a signalé que les ressorts étaient en Inconel et pas en inox, mais j'ai considéré que c'était pas un détail de grande importance, donc j'ai laissé.
Je profite donc de ce thread pour apporter cette correction.
Mais l'erreur qui le justifie est plus grave que ça (rassurez-vous, ça ne compromet pas les conclusions, seulement l'explication du phénomène).
Y'a quelques jours, au sujet du rapport de RTE, j'avais mentionné au GIFEN une erreur factuelle dans leur communication. Rien de grave, mais une contradiction directe avec le rapport tout en le commentant.
Corrigé dans les deux heures, le tweet en question a été supprimé et remplacé par un autre reprenant la même idée mais sans cette erreur. RàS, c'est une mécompréhension, pas de la malhonnêteté, ça arrive.
En essayant de comprendre la source de l'erreur, on remonte à un article de la SFEN qui disait la même chose. Je le signale, le lendemain on me confirme une erreur qui sera corrigée le jour même.